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Les petites femmes de chambre : agréable bouffée d’air à la Croisée des Chemins

Vous déambulez dans la rue sous une bruine déplaisante en maugréant sur la grisaille de votre quotidien. En passant à côté du Théâtre La Croisée des Chemins, votre regard est soudainement attiré. Sans crier gare, un arc-en-ciel se déploie. Aussi fugace que merveilleux, il vient illuminer l’espace d’un instant votre journée… Avec poésie et malice, prolongez ce moment avec Les petites femmes de chambre pour une parenthèse déconnectée, un petit rien de la vie lui redonnant toute sa saveur…

Dans les années 60, Louise et Marguerite découvrent ensemble leur nouvelle chambre de fonction. Froide et sans âme.

Les petites femmes de chambre

En ouvrant leurs valises, elles investissent doucement ce lieu grâce à une imagination débordante, emprunte d’une douce folie. Autour d’un portrait de Jacques Dutronc (dont elles sont des groupies fanatiques), chacune pose ses affaires.

D’abord Louise, exposant fièrement et méticuleusement sa collection de brosses à reluire. Rigoureuse, organisée et un brin autoritaire, elle aimerait se lancer en politique. En effet, il serait peut-être temps que quelqu’un agisse pour réconcilier les œufs brouillés, non ?

Puis Marguerite et sa valise à chapeaux pleine d’oiseaux. C’est une passionnée, rêveuse et ingénue, amoureuse des végétaux. Elle ne supporte pas de voir des plantes enfermées dans des pots et fait tout ce qu’elle peut pour leur rendre la liberté nécessaire à leur épanouissement.

Les petites femmes de chambre

Autour d’un fil à linge, leur incroyable énergie va mélanger tous les styles : le mime, la poésie, le chant mais également l’expression corporelle avec la danse et des mimiques irrésistibles. Ces différents éléments forment un ensemble harmonieux, subtil, légèrement décalé et drôlement juste.

Malgré la contradiction évidente des deux personnages, elles partagent une affection réciproque et pudique. Ainsi, c’est un regard tendre qui est posé sur l’être humain à travers la rencontre de deux solitudes qui, ensemble, vont s’animer, s’éclairer et partager.

En somme, c’est un feel good show sans prétention faisant beaucoup, beaucoup de bien 🙂

by Jean-Philippe

Les petites femmes de chambre

Les petites femmes de chambre

De : Marguerite Chaigne
Avec : Marguerite Chaigne et Louise Corcelette

Jusqu’au 1er mars 2018

Les mercredis et jeudis à 21h30

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Cantate pour Lou Von Salomé : ode ardente au Studio Hébertot

Au hasard d’un dîner, Bérengère Dautun est saisie par la ressemblance entre Sylvia Roux et Lou Von Salomé. Ainsi, l’illustre comédienne a trouvé la muse lui inspirant l’écriture de son premier texte. Au Studio HébertotCantate pour Lou Von Salomé offre une douce et passionnée déférence à la vie captivante d’une des premières femmes psychanalystes. En effet, elle a marqué son époque par son esprit libertaire et son statut d’égérie auprès d’hommes influents.

Cantate pour Lou von Salomé

D’entrée, la scène nous interroge : un cheval à bascule, une veste de général, un rideau blanc servant de toile de fond et une grande malle, intrigante. En apparaissant, sobres et élégantes, Bérengère Dautun et Sylvia Roux vont alors se mettre à explorer cette mystérieuse malle. C’est ainsi que nous partons à la découverte de la mémoire de Lou Von Salomé…

Devant nous, une quinzaine de personnages prennent vie par le biais d’accessoires. De son intelligence remarquée dès son plus jeune âge à la relation vibrante que Lou menait avec Friedrich Nietzsche et Paul Rée dans un ménage à trois, vous serez impressionnés par sa force d’attraction. Son unique mari, Friedrich Carl Andréas, peut en témoigner. Tout autant que le jeune Rainer Maria Rilke qui l’éveille aux multiples désirs… Enfin, sa rencontre avec Sigmund Freud sera décisive. Elle devient alors sa disciple en entrant en psychanalyse, faisant d’elle une pionnière.

De tous les hommes ayant croisé sa vie, Lou produit toujours le même effet : déchaîner la passion et inspirer aux êtres la force de se révéler…

Cantate pour Lou Von Salomé

La complicité évidente unissant les comédiennes transparaît dans leur interprétation. Grâce à une mise en scène délicate et tendre, elles se répondent, se complètent, telles de doux miroirs. Lorsqu’une apparaît ingénue aux prémices de la vie, l’autre lui insuffle l’énergie de l’espérance.

En définitive, dans un monde où la place de la femme reste toujours un combat, ce devoir de mémoire de Bérengère Dautun résonne comme un partage, une offrande pour ne surtout pas oublier…

by Jean-Philippe

Cantate pour Lou Von Salomé

De : Bérengère Dautun
Avec : Bérengère Dautun, Sylvia Roux
Mise en scène : Anne Bouvier

jusqu’au 28 janvier 2018

du jeudi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 17h

au Studio Hébertot
78, bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris

tél. 01.42.93.13.04

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Momix au théâtre des Champs-Élysées : hommage raffiné & splendide !

Momix fascine, émerveille et surprend depuis maintenant 37 ans ! En incitant le monde à l’évasion grâce à un univers particulier, aux confins de l’illusion et de la réalité, Moses Pendleton redéfinit avec passion les codes du raffinement et de l’esthétique.
Au Théâtre des Champs-Élysées, Viva Momix Forever revient sur cette aventure humaine extraordinaire en mêlant les plus belles chorégraphies ayant fait le succès de la compagnie, avec des inédits prometteurs pour la suite !

Momix

Les créations de Momix se remarquent par un subtil dosage d’ingéniosité, d’audace, de poésie et de rêve. Tout n’est que surprise ! L’être humain exulte, aidé par des effets techniques impressionnants par leur délicatesse…

Les danseurs-athlètes-illusionnistes accordent une dimension nouvelle à l’enveloppe corporelle. Les limites sont sans cesse repoussées. Le corps est en perpétuelle mutation, se métamorphose. Il devient imprévisible. Il sert alors de moyen d’expression à des mondes animés.

Ainsi, une femme gracieuse, aérienne et sensuelle danse, joue et devient une étoile… Des femmes-fleurs terminent leur germination avant d’éclore dans un halo lumineux nous laissant croire qu’elles finissent par s’envoler…

Moses Pendleton, le directeur artistique de la compagnie, trouve son inspiration dans son vécu et ce qui l’entoure. Nous retrouvons des thèmes aussi variés que les danses guerrières amérindiennes, l’art ancien de l’alchimie, les créatures du désert, la complexité de l’esprit ou encore la nature influencée par son enfance dans une ferme du Vermont.

Momix

Une scénographie exceptionnelle !

Momix aime jouer sur les illusions afin de nous transporter dans un ailleurs… Pour cela, tous les moyens techniques possibles sont déployés avec une justesse et une élégance sans pareil, conférant ainsi le caractère spécifique de ce spectacle.

Bien entendu, une part belle est donnée à la lumière. Qu’elle soit intense, tamisée, en pluie, froide, chaude ou à ultraviolets, elle est toujours terriblement adaptée ! Des projections vidéo ou en 3D apportent une dimension grandiose et inattendue en envahissant tout l’espace… Nous trouvons également des accessoires tels que miroirs, barres ou de surprenants ballons. Tout est donc fait pour mettre en valeur les saynètes ainsi que les costumes riches et flamboyants, allant du papier froissé au tulle le plus vaporeux…

En alternant des tableaux à l’impact différent, Moses Pendleton nous permet de reprendre notre souffle. De cette manière, nous apprécions encore plus chacun d’entre eux. Finalement, ce choix judicieux nous fait penser à la vie : des moments simples, plus lents, nous font savourer, plus intensément, les moments d’exaltation…

Avec ce spectacle, le temps n’a plus aucun impact… De ce fait, notre corps est au Théâtre des Champs-Élysées, notre tête dans un voyage à travers le monde et notre esprit s’en invente un nouveau…

Vous l’aurez compris, Viva Momix Forever fait du bien ! En effet, au sortir du spectacle, voici mes impressions à chaud : « C’était beau… Le genre de beauté donnant du baume au cœur, montrant ce que le monde est capable de produire de merveilleux ! Du genre à faire renaître un sourire sur un visage fatigué par les habitudes et le quotidien 🙂 ».

by Jean-Philippe

Momix

Viva Momix Forever

Avec : Jonathan Eden, Amanda Hulen, Sarah Nachbauer, Jason Williams, Morgan Hulen, Jennifer Chicheportiche, Seah Hagan, Heather Magee, Jacob Stainback
Mise en scène, chorégraphie : Moses Pendleton

Jusqu’au 7 janvier 2018

Du mardi au samedi, ainsi que le dimanche 31 décembre à 20h
Matinée le samedi 6 janvier à 15h et le dimanche 7 janvier à 17h

au Théâtre des Champs Elysées
15 Avenue Montaigne
75008 Paris

site officiel : www.momix.com

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Slava’s Snowshow au 13ème Art, une parenthèse enchantée

L’ambiance régnant lors des fêtes de fin d’année, avec sa nostalgie caractéristique, fait souvent ressurgir en nous de précieux instants vécus. La vocation du Slava’s Snowshow est de raviver l’âme d’enfant sommeillant au plus profond de nous.
C’est ainsi qu’au 13ème Art, la magie opère en mêlant poésie, rires et prouesses techniques stupéfiantes ! Partez à la rencontre d’un univers sublime et féérique, où le temps semble se suspendre dans les rêves…

Slava s snowshow

Des clowns grimés et de curieuses créatures vertes aux drôles de chapeaux nous accueillent. Pendant plus d’une heure et demie, ils vont nous faire vibrer par l’incroyable force de leur pantomime.

Avec un naturel déconcertant, ils abordent alors l’énigme de la vie, le temps qui passe, la mort, la destinée, l’amour ou la beauté de notre monde de façon délicate, tout en pudeur.

Chaque tableau est un émerveillement laissant place à l’émotion. Ainsi, vous souriez un peu naïvement en vous rappelant les voyages imaginaires que vous faisiez avec vos amis sur votre lit transformé en radeau. Puis une larme roulera sur votre visage en pensant à des adieux déchirants sur le quai d’une gare… Mais vous riez aussi, beaucoup d’ailleurs, de toutes ces situations cocasses.

Slava s snowshow

Un show stupéfiant !

De nombreux et prodigieux effets techniques apportent une intensité au spectacle et une complicité avec le public se trouvant alors stimulé. Nos réflexes juvéniles reviennent dès que nous essayons d’attraper des bulles de savon ! Mais ce n’est pas tout, dans des éclats de rires, nous faisons passer une toile recouvrant toute la salle juste avant que la neige se mette à tomber… L’apothéose est un final époustouflant, solaire et puissant, autant dans le sens que par l’effet…

À ce moment précis, le public est en transe. Une chose merveilleuse se produit alors… La distance entre nous n’existe plus, une communion semble s’installer. Grâce à des ballons géants et à la neige continuant de tomber, nous ne voulons plus partir…

J’observe avec tendresse ma voisine, ma mère. Ses yeux pétillent et elle rit avec une insouciance jusqu’à présent inconnue de moi… Ce soir, elle est en 1961 et elle s’amuse dans une cour de récréation géante. De telle manière que pendant près d’une heure encore, elle rayonne…

Sur scène, amusée, la troupe observe à son tour ce drôle de spectacle. Visiblement, ce soir encore, elle a réussi son pari !

P.S : Ne partez pas trop loin pendant l’entracte ! 😉

by Jean-Philippe 

Slava s snowshow

Slava’s Snowshow

Crée et mis en scène par ; Slava

Conseillé à partir de 8 ans

Jusqu’au 7 janvier 2018

Du mardi au samedi à 20h,
du mercredi au samedi à 16h,
le dimanche à 15h

Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
Avenue d’Italie
75013 Paris
Tél. : 01 53 31 13 13

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Feydeau(x) : un doux moment au Lucernaire

Aujourd’hui encore, Georges Feydeau conserve son titre de « roi du vaudeville ». Effectivement, nous sommes toujours séduits par sa façon de dépeindre les mœurs et la bourgeoisie de son époque dans un style acerbe où la dérision est parfaitement maîtrisée. Feydeau(x) revient sur trois pétillantes œuvres de jeunesse du maître de la comédie.
Trois pièces courtes, trois étapes de la vie de couple. En explorant le thème intemporel de la complexité d’être à deux, le Lucernaire nous propose un moment plaisant et délectable.

Feydeaux

Pour commencer, Amour et piano. L’histoire d’un quiproquo amoureux entre une jeune fille issue de bonne famille pensant accueillir son professeur de piano. Malheureusement, l’homme face à elle est un provincial arriviste la prenant également pour une autre…

Vient ensuite Par la fenêtre, où une extravagante Brésilienne vient chambouler le quotidien de son paisible voisin avocat. Excédée par la jalousie sans fondement de son époux, elle se lance dans un jeu de marivaudage où chacun finit par se perdre, enchaînant des situations toutes plus loufoques (et drôles) les unes que les autres !

Enfin, Fiancés en herbe s’intéresse aux prémices du désir. Deux jeunes écoliers s’interrogent sur ce qu’est l’amour, le mariage. Ils tentent de répondre à ces questions avec la candeur et la naïveté propres à leur âge. Mais ne dit-on pas également que la vérité sort de la bouche des enfants ?

Feydeaux

C’est un plaisir de pouvoir apprécier les premiers textes de Feydeau déjà gorgés de son talent vaudevillesque. Comme ils sont moins connus, nous avons ainsi l’impression de les redécouvrir. Les comédiens ne sont pas en reste. En effet, les pièces sont magistralement portées par une troupe à l’énergie et à l’enthousiasme débordants ! Ainsi, c’est à un rythme effréné que se succèdent cocasserie, absurdité de situations et humour explosif.

P.S : Fiancés en herbe est absolument délicieux 😉

by Jean-Philippe 

Feydeaux

Feydeau(x)

Auteur : Georges Feydeau
Artistes : Laurence Facelina, Louis Victor Turpin, Sébastien Baulain, Mathilde Hancisse, Nina Poulsen, Basile Alaïmalaïs, Antoine Paulin et Marc Maurille
Metteur en scène : Thierry Harcourt

jusqu’au 21 janvier 2018

du mardi au samedi à 20h
matinée : le dimanche à 17h

Lucernaire
53, Rue Notre Dame Des Champs
75006 Paris

Tél : 01 45 44 57 34

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Enquêtes Vagabondes : expo captivante & passionnée au Musée Guimet

Voyager, s’ouvrir au monde, le rencontrer dans le but de mieux l’appréhender, tel a été le fil conducteur de la vie d’Émile Guimet. Touché lors d’un séjour en Égypte par ce lieu de tous les possibles, il décide d’entreprendre avec Félix Régamey un périple de dix mois à travers l’Asie. Avec Enquêtes vagabondes, le voyage illustré d’Émile Guimet en Asie, le Musée Guimet revient sur la formidable épopée menant à sa création.

Enquêtes vagabondes

Un esprit curieux

Riche industriel, Émile Guimet est avant tout un philanthrope éclairé et collectionneur d’art. Lors d’un voyage en Égypte, il eut une révélation. Les objets découverts là-bas le fascinaient. Muets, ils portaient en eux un héritage inestimable. C’est pour cela qu’il décida de partir à la rencontre d’autres civilisations archaïques. Son regard s’est posé vers l’Inde, la Chine ou le Japon.

Se trame alors un projet visant à découvrir des religions inconnues pour les mettre en lumière auprès du public occidental. Pour les comprendre, il rapporte des souvenirs et réalise des carnets de voyage. Félix Régamey, peintre, se joint à l’aventure en faisant des esquisses qu’il retranscrira par la suite en tableaux.

Ces deux hommes anticonformistes vont alors vivre «dix mois qui éclaireront tout le reste de nos vies».

Enquêtes vagabondes

Enquêtes vagabondes

Enquêtes vagabondes

Enquêtes Vagabondes : une collection fascinante

Au cours de l’exposition, nous suivons pas à pas les pérégrinations de ces touristes précurseurs. D’abord le Japon, puis la Chine, Singapour, Ceylan et enfin l’Inde. Grâce aux notes, tableaux ou de précieuses photographies, nous découvrons des scènes de la vie quotidienne et religieuse de ces différentes cultures authentiques au 19ème siècle.

Parmi les nombreux objets religieux ou d’art rapportés, vous découvrirez des merveilles. Notamment l’éblouissante réplique du Mandala de Toji de Kyôto…

Il n’est pas évident de tisser des liens avec les populations rencontrées, car elles restent méfiantes. Mais la curiosité bienveillante de Guimet et Régamey finira par délier les langues des autochtones, livrant leur histoire, parfaitement retranscrite.

«Je t’écris du pays des rêves. Quand je t’aurais dit que ce que nous connaissions par les images était bien loin de la réalité ?!! C’est un enchantement perpétuel.» Félix Régamey.

À leur retour, c’est assez naturellement qu’Émile Guimet souhaite créer un lieu pour exposer ses découvertes. D’abord à Lyon puis à Paris, c’est ainsi que le Musée Guimet ouvre ses portes et continue aujourd’hui encore le travail d’ouverture et de partage initié par son fondateur.

by Jean-Philippe

Enquêtes vagabondes

Exposition Enquêtes vagabondes, le voyage illustré d’Émile Guimet en Asie

Jusqu’au 12 mars 2018

Au Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris

Informations : 01 56 52 54 33

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Propriété Caillebotte : exposition Guillonnet, une bienheureuse découverte

Le perpétuel bouillonnement de Paris en fait tout son charme. Cependant, il est parfois nécessaire de s’en éloigner l’espace d’un instant afin de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur. Située à 30 minutes de Paris en RER à Yerres, la Propriété Caillebotte semble convenir parfaitement à ce genre d’échappée belle ressourçante. Voici 3 bonnes raisons de vous y rendre !

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Sur les pas de la famille Caillebotte

Acquise en 1860 par les Caillebotte, cette résidence de villégiature servait de refuge, loin de l’agitation du Paris en pleine mutation haussmannienne.

Conçue dans un style néo-classique avec un aménagement intérieur fastueux, la maison a bien failli disparaître. Laissée à l’abandon, il aura fallu pas moins de 20 ans et la ténacité de la municipalité pour lui restituer sa splendeur d’antan.

Ainsi, vous êtes plongés dans une maison de la bourgeoisie française célébrant l’art de vivre au XIXe siècle. Avec le concours du Mobilier National, les différentes pièces sont richement aménagées dans un style Charles X et Restauration. À l’étage, les salles muséales interactives retracent l’histoire de la famille Caillebotte. Vous sentirez enfin la présence de Gustave dans son atelier où quelques toiles sont exposées.

En outre, il existe une anecdote assez incroyable concernant la chambre à coucher Empire. Vendue en 1962, elle a été retrouvée dans une vente aux enchères en 2016 par un fabuleux hasard !

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Un vaste parc parsemé de fabriques

Avec pas moins de 89 toiles peintes dans la propriété, Gustave Caillebotte s’est largement inspiré de son parc. Effectivement, comment ne pas être influencé par les arbres remarquables (certains sont aujourd’hui classés) ou le potager ? Mais aussi par les nombreuses fabriques (constructions pittoresques) et l’Yerres jouxtant la propriété, incitant au voyage.

Sophie, rencontrée avec ses 3 petits-enfants en parle le mieux : «Habitant dans un appartement parfois étouffant, c’est une chance de pouvoir s’évader dans cette bulle de verdure en plein milieu de la ville. Il y a toujours quelque chose à découvrir !»

Bonus : Une visite guidée numérique ! À l’aide de la réalité augmentée, nous pouvons comparer des tableaux de l’artiste avec le décor actuel. De plus, nous en apprenons davantage sur l’agencement du parc, les œuvres d’art contemporain implantées dans le jardin ou l’utilité des différentes fabriques.

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Exposition temporaire Octave Guillonnet

Artiste reconnu en son temps, Octave Guillonnet a marqué la IIIe République par son foisonnement artistique. Peintre, décorateur, ensemblier ou illustrateur, il a reçu de nombreuses commandes prestigieuses mais aussi d’État.

Saviez-vous par exemple que nous lui devons le plafond de la salle des fêtes de la mairie du XVe arrondissement de Paris ?

C’est pour cela que la propriété Caillebotte lui rend hommage dans son orangerie avec l’exposition À la recherche de la lumière. Par sa façon de transposer sur toiles la beauté de femmes, de paysages ou de portraits, c’est une véritable ode qui s’offre à nous.

Sa singularité dans la perception de la lumière vient du fait qu’il ne se sert pas uniquement de son intensité ou de sa vibration dans l’air. En effet, il arrive à en saisir les différents contrastes. Venez découvrir le résultat, c’est remarquable…

Depuis 2015, la propriété Caillebotte est une étape du trajet «Destination impressionnisme : Paris Île-de-France – Normandie», vous devinez maintenant pourquoi !

by Jean-Philippe

Propriété Caillebotte

8 Rue de Concy
91330 Yerres
Ouverte de 14h à 18h30

Exposition Guillonnet – À la recherche de la lumière



À l’orangerie de la propriété Caillebotte

jusqu’au 17 décembre 2017

Téléphone : 01.80.37.20.61

Site officiel : proprietecaillebotte.com

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Et j’ai pensé à la révolte : récit sociétal avisé à la Croisée des Chemins

Sujets brûlants de notre actualité, le cycle Récits de femmes du Théâtre La Croisée des Chemins aborde le sexisme et le harcèlement. Face à une conscientisation de ce fléau, le Collectif Campe a fait le choix de libérer la voix des femmes par une approche artistique. Sans être dans la revendication ou le militantisme, la démarche réflexive de Et j’ai pensé à la révolte incite au dialogue.

Et j'ai pensé à la révolte
Selfie original pour UsofParis

Sur scène, trois personnages nous attendent. Ils représentent chacun une femme avec son histoire, sa personnalité et son caractère unique. Cependant, un lien les unit. En effet, elles ont toutes subi à un moment une violence de la part d’hommes. Ces agressions, quel que soit leur degré de gravité, résonnent en elles depuis trop longtemps.

Alors, devant nous, tout en pudeur, elles se confient. Le paralangage est fort et les mots, entrecoupés de silences. Les récits dévoilent les sentiments ressentis : l’isolement, la honte, la culpabilité, la déshumanisation et l’indifférence d’autrui.

L’interprétation des comédiens est impressionnante. Nous ressentons terriblement ce que les hésitations masquent ainsi que l’indescriptible sensation de vide provoquée par ces situations…

Et j'ai pensé à la révolte

Subtilement, une transition est réalisée vers un registre semblant plus léger. Par le biais du jeu, les personnages exposent avec finesse le sexisme disséminé un peu partout. Saurez-vous par exemple me dire quel politicien a dit : «Un ministère de la Condition féminine ? Et pourquoi pas un sous-secrétariat du tricot ? »

En réalité, avec la vision anthropologique amenée sur des témoignages difficiles autour d’un théâtre documentaire, le Collectif Campe n’a pas seulement donné la parole aux femmes. En effet, la portée va plus loin. Grâce à la surprise des derniers instants sur scène, nous prenons pleinement conscience du chemin restant à parcourir. Nous avons alors envie d’échanger, de débattre et d’ouvrir la discussion.

C’est ainsi qu’en sortant, autour d’un verre, nous avons rejoint la révolte…

by Jean-Philippe

Et j'ai pensé à la révolte

Et j’ai pensé à la révolte

Auteur : Collectif Campe
Artistes : Anne-Sarah Faget, Morgan Pihet, Anna Ten
Metteur en scène : Anna Ten



jusqu’au 29 décembre 2017

les jeudis et vendredis à 21h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Entrée plat dessert @ La Croisée des Chemins : confidences pimentées au menu

Se retrouver autour d’une table avec des amis, c’est partager un moment d’éternité avec ceux que nous aimons. Du moins, c’est ce que nous croyons… Entrée plat dessert explore les relations entre deux couples autour d’un dîner où tout va basculer. Au Théâtre la Croisée des Chemins, les non-dits, la trahison, le manque de loyauté et les incompréhensions forment le cocktail détonant d’une touchante et manifeste comédie humaine.

Entrée Plat dessert

À notre entrée en salle, Pierre est déjà là. Il feuillette un magazine et attend, nerveux. L’écho de Barbara et Brel résonne dans le salon/salle à manger à l’ambiance soulagienne. C’est alors qu’arrive son amie de longue date, Lise. Ensemble, ils partagent un lourd secret concernant Pierre. C’est d’ailleurs pour s’en décharger qu’est organisée cette soirée.

Ils attendent Margaux et Arthur, leurs conjoints respectifs. Par chance, ils s’entendent très bien ! Une connivence s’est ainsi spontanément installée entre eux pour s’allier contre les deux amis d’enfance. Du reste, avec le temps, cette connexion s’est petit à petit transformée en affection puis en amour. C’est pour cette raison que, de concert, ils se sont mis d’accord pour dévoiler au grand jour leur amour au cours de ce dîner tombant à pic !

Nous vous laissons imaginer l’animosité découlant de ces situations ! Néanmoins, on ne tombe jamais dans la facilité. Les personnages alternent alors avec habileté un panel d’émotions allant de la colère à l’abattement ou à la consternation. C’est pourquoi le suspense est excellemment maîtrisé jusqu’au saisissant dénouement final…

Une parenthèse intense

Grâce à l’écriture sensible et pudique d’Alexis Bloch, sublimée par une mise en scène délicate au charme indéniable, les mots et les maux vibrent. De surcroît, la complicité naturelle et l’échange des comédiens vous transportent dans ce salon. Vous avez envie d’échanger avec eux ? Ils le font avec plaisir après la représentation !

by Jean-Philippe 

Entrée plat dessert

Entrée Plat Dessert

De et mise en scène : Alexis Bloch

Avec : Alexis Bloch, Sandra Desz, Niko Ravel, Anne Seigneurioux

jusqu’au 30 décembre 2017

les samedis et dimanches à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Libérez vos émotions avec Lefranc Bourgeois & JonOne !

Avec près de 300 ans passés à stimuler l’histoire de l’Art, la maison Lefranc Bourgeois se réinvente pour répondre plus que jamais aux besoins des passionnés de peinture. Ainsi, la marque dévoile une nouvelle identité, un packaging restylisé et une texture huile extra-fine retravaillée avec une palette de couleurs élargie. Nous avons eu le plaisir d’assister à la soirée de présentation #Libérezvosémotions aux Beaux-Arts de Paris.
Nos impressions. 

Avant tout, quelle chance de pénétrer dans ce lieu chargé d’histoire ! Au détour de couloirs, nous croisons des étudiants un peu surpris de nous voir ici. C’est avec une délectation totale que nous nous infiltrons dans leur univers secret et hermétique.

Lefranc Bourgeois

Une prestation remarquée

Afin de vanter les mérites d’une peinture entièrement repensée dans la matière et l’intensité des couleurs, quoi de mieux qu’une prestation en live ?

Place au street artist JonOne. Il se lance dans une performance sur les sons survoltés de Christine and The Queens. Nous retrouvons bien sa marque de fabrique en cohérence totale avec le thème de la soirée. En effet, tout l’espace de la toile est utilisé dans un assemblage harmonieux où les couleurs explosent. Le geste est libre tout en étant précis, dégageant une énergie emprunte de liberté. Le résultat est lumineux et éclatant !

Lefranc BourgeoisLefranc Bourgeois

Un atelier pratique

Peintres en dilettante, c’est avec hâte que nous voulions tester la nouvelle huile extra-fine ! La première impression est positive. La texture est plus agréable à utiliser. Elle est ferme, homogène et non-huileuse pour un travail tout en souplesse. Enfin, le petit plus que nous n’avions pas remarqué est l’absence de cadmium. La force et la puissance du pigment sont préservées avec un impact écologique et toxique moindre. D’ailleurs, mon écharpe en témoigne, le bleu de cobalt est intense ! 🙂

Aussi, nous avons pu contribuer au tableau participatif ! Bien loin du talent des artistes exposés, nous nous sommes pris au jeu en faisant de belles rencontres. En partant, nous avons contemplé le résultat en patchwork. Finalement, derrière chaque petit carré se trouve un peintre qui a fait corps avec la matière jusqu’à vivre le moment où ses émotions se sont libérées sur la toile.

C’était notre première exposition et nous étions plutôt fiers !

Lefranc Bourgeois

by Jean-Philippe

site officiel : www.lefrancbourgeois.com

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