Archives de catégorie : Théâtre

Comme en 14 : doutes et espoirs des femmes de l’ombre

Comme en 14 c’est la guerre qui bouleverse les vies, les déchire mais aussi qui réunit des hommes et des femmes qui ne se seraient jamais rencontrés autrement.
C’est donc aussi l’espoir, l’inattendu.
Au Théâtre La Bruyère, nous sommes transportés dans un hôpital militaire de fortune tenu par des femmes volontaires et bénévoles.
L’interprétation est parfaite.

Comme en 14

Comme en 14 est un portrait humain et bienveillant de femmes de l’ombre. La piècenous fait rencontrer quatre femmes toutes touchées par la folie de la guerre. Marguerite, l’infirmière en chef, semble trouver un sens à sa vie en étant au chevet des malades et des mourants.
Suzy est pacifiste, elle veut en finir avec la guerre et son injustice.
Alors que Louise a le cœur qui bat pour Georges son futur mari qui est sur le front.
La comtesse, elle, affronte l’adversité : après la mort de son mari, l’infirmité de son fils blessé à la guerre.
Le second fils de cette celle-ci est resté lui car pas du tout apte à combattre.

L’équilibre de cet hôpital est précaire. C’est l’urgence qui prime, elle impose à ces femmes de devoir s’adapter à toutes situations. Quand elles se retrouvent autour du poêle qui chauffe, la vie reprend son cours, il est possible de rire, d’espérer à nouveau. Mais le rappel à la dure réalité des malades en souffrance interrompt régulièrement les échanges.

Comme en 14

La force de cette pièce de Dany Laurent est d’arriver à unir ces quatre figures de femmes que tout semble opposer. Elles ont une capacité de résilience qui touche, un sens du devoir et une disponibilité qui impressionnent.

Sur scène, Marie Vincent, Virginie Lemoine, Ariane Brousse, Katia Miran sont ces femmes courages que la vie n’a pas épargnées.
Mention spéciale à Axel Huet qui est impressionnant en jeune homme souffrant de handicap.

Comme en 14

Comme en 14

une pièce de Dany Laurent
mise en scène : Yves Pignot
Avec Marie Vincent, Virginie Lemoine, Arianne Brousse, Katia Miran, Axel Huet

au Théâtre la Bruyère
5 rue la Bruyère
75009 Paris

du mardi au samedi à 21h
matinée samedi à 15h30

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Osez gagner votre vie sans la perdre : rêver et enfin se révéler

Odile Crouïgneau a le don d’enchanter sa vie et la vie de celles et ceux qu’elle croise et avec qui elle partage sa méthode JOA.
Se rendant compte que sa vie pro ne la rendait pas heureuse – après de nombreuses années de bons et loyaux services dans de belles boites -, elle se reprend en mains.
Le spectacle Osez gagner votre vie sans la perdre revient sur cette aventure et la révélation : poursuivre ses rêves est étonnamment une source de bienfaits durable et vitale !
Cette cure d’optimisme et de bienveillance fait un bien fou. 

Et j’avoue : je suis bien décidé à mettre à profit tous les bons conseils de l’adorable Odile. Car oui, à mon tour, je prévois de changer de vie.

Osez gagner votre vie

Oser être soi, oser rêver

Odile assume tout : la baguette de fée, la paire de lunettes cœur, faire parler son monstre intérieur…
On croirait voir une délicieuse quadra ingénue mais ne nous y trompons pas : Odile est une joueuse rêveuse ! Elle peut tout faire, avec bonhomie et sincérité.

Et elle assume aussi, en public avoir été ce « bug vivant », totalement bloqué malgré 15 ans de psychanalyse et des formations multiples. Sa révolution-révélation ? Une formation de coach !

Elle se rend compte de son erreur majeure : « avoir écrasé le fichier rêve. » En effet, enfant, Odile aimait chanter. Mais la question de l’intérêt réel du chant la forçait à se ressaisir.
Alors pour être enfin heureuse, elle invente son propre métier : artiste coach entrepreneure. C’est audacieux et surtout ça marche !

Osez gagner votre vie sans la perdre

Transformation des spectateurs

Le parcours d’Odile et ses chansons inspirent les spectateurs-participants d’Oser gagner votre vie sans la perdre.
C’est le cas de cette Française de Los Angeles qui partagera « son premier pas » : s’inscrire à une formation de méditation de pleine conscience. Depuis elle a changé de vie.
Alors qu’une autre jeune femme osera enfin prendre la parole en public devant son amoureux sidéré. Il y a aussi ce lycéen qui a compris quelle valeur tirer de ses échecs successifs en maths.
Enfin, cette cadre à plein temps qui rêvait de chats et de Canada. Après le passage d’Odile, elle choisira le mi-temps et rencontrera une illustratrice canadienne avec qui elle créera une BD sur les chats. Complètement fou !

Le meilleur enseignement d’Odile est de se reconnecter à ses rêves, de révéler ses fêlures et d’oser tout tenter. L’échec faisant partie de l’aventure folle de notre nouvelle vie, celle qui est ancrée en nous depuis de très nombreuses années. « Il faut plus d’artistes, il y a trop de robots ! »

Vous en avez assez de votre boulot peu créatif mais vous ne savez pas comment rebondir ? Vous avez 40 ans, des rêves irréalisés plein la tête ? L’appel de la nature s’impose ? Mais vous avez peur de vous retrouver sans ressource en réalisant vos rêves ?
Foncez voir Odile Crouïgneau, elle sera la fée dont vous avez besoin. Elle est capable vous révéler enfin à vous-même.

By Alexandre 

Osez gagner votre vie sans la perdre

un spectacle-conférence musical écrit et interprété par
Odile Crouïgneau

le samedi 5 octobre à 16h30
vendredi 8 novembre à 19h
et vendredi 6 décembre à 19

au Théâtre de la Contrescarpe 
5, rue Blainville
75005 PARIS

LE LIVRE : Osez gagner votre vie sans la perdre
Sortie le 8 mars 2019

Site officiel d’Odile : hellebore-conseil.com 

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Huit euros de l’heure : un couple, une femme de ménage, l’angoisse

L’auteur turbulent, Sébastien Thiéry, nous comble avec son art du surréalisme, de l’absurde.
Huit euros de l’heure est une pièce inventive qui a le don de bousculer avec brio les rapports humains.
Valérie Bonneton et Dany Boon forment un couple sous tension. Et ils vont très vite découvrir le lien troublant qui les unit à leur femme de ménage.
Jouissif !

Sébastien Thiéry nous embarque dans l’appartement d’un couple de nantis. Jacques est cadre sup ++, Laurence est archi d’intérieur.
Cette dernière réalise que sa femme de ménage, Rosa, porte une minerve comme elle. Et aussi qu’elles ont toutes deux perdu leur téléphone portable au cours de la matinée.
Les similitudes sont surprenantes. Tension et angoisse commencent à poindre.

Le couple doit se rendre à l’évidence : ce qui arrive à sa femme de ménage lui tombe dessus ensuite. Est-ce de la sorcellerie ? Un châtiment ? La panique est palpable.

Huit euros de l'heure

Valérie Bonneton campe Laurence à la fois déboussolée et lucide quant à l’évidence de la situation. Elle va se démener pour faire prendre conscience son mari, Dany Boon, qui aimerait rester incrédule.

Les deux comédiens sont excellents, pris entre de multiples tensions : hystérie, panique, doute, fatalisme…

Face à eux, Rosa, à l’accent espagnol parfait, ne manque pas de piquant. L’interprète est made in Spain. Et c’est un vrai plaisir pour le public qui est souvent habitué à des accents approximatifs qui ne tiennent pas la longueur de la pièce.

Huit euros de l’heure révèle nos failles, mais aussi notre sidérante capacité à accepter parfois les incohérences, les paradoxes qui s’offrent à nous.

Huit euros de l'heure

Huit euros de l’heure
pièce de Sébastien Thiéry
mise en scène Stéphane Hillel 

avec Valérie Bonneton, Dany Boon, Jorge Calvo, Antonio Ruil 

jusqu’au 31 mars 2019

au Théâtre Antoine
14 boulevard de Strasbourg
75010 PARIS

du mardi au samedi à 21h
matinées : samedi et dimanche à 16h

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La Moustâche : comédie survoltée au Splendid

Au Splendid, un scénario catastrophe se joue dans la vie de Sylvain simplement à cause d’une moustache. Mais pas n’importe laquelle non plus !
Quiproquos à gogo, gags, portes qui claquent – dont celle du congélo – coups, un peu de sang. La pièce La Moustâche, comédie réjouissante, brille par son rythme soutenu d’un bout à l’autre.

La Moustache

La pièce adaptée d’un sketch

Ce n’est pas si courant qu’un sketch télé soit étiré pour en faire une pièce.
Mais il faut admettre que l’idée était trop brillante pour ne pas lui donner une longue et belle vie sur une scène de théâtre.
La Moustâche dézingue à merveille la rencontre la plus délicate, voire tendue d’une vie : celle d’un gendre avec son futur beau-père.
Une panne d’électricité, une moustache mal taillée et c’est l’avalanche d’incidents les plus fâcheux qui  déboule. Sacha Judaszko et Fabrice Donnio ont le don pour jouer avec les doubles sens, les situations embarrassantes et le rythme des vannes.

La Moustache

Un rôle en or pour Arnaud Gidoin

Non que l’on doutait des talents de comédien d’Arnaud Gidoin. Mais dans La Moustâche, le comédien trouve tous les moyens de nous bluffer. Il est presque de toutes les scènes, infatigable. Toute l’attention est concentrée sur lui et il sait diablement en jouer.
Alors que le postulat de départ présente un homme effacé pour l’ensemble de son entourage – petite amie, ami et gardien – ce nouvel élément physique et inhabituel va venir tout bouleverser et contrarier sa petite vie « calme ».
Se révélera-t-il à lui-même ? En tout cas, les apparences peuvent révéler des traits de personnalité insoupçonnés.

A ses côtés, Joy Ester à la fois amoureuse, délicate mais qui a tendance à porter la culotte. Fabrice Donnio se tape l’incruste en caleçon avec brio, on ne peut pas espérer de pote plus relou.
Le concierge campé par Sacha Judaszko est collant et indélicat. Enfin, Daniel-Jean Colloredo est un patriarche surprenant, aussi excessif, imprévisible que redoutable.

 

La Moustâche 

de Sacha Judaszko et Fabrice Donnio
mise en scène : Jean-Luc Moreau
avec : Daniel-Jean Colloredo, Fabrice Donnio, Joy Ester, Arnaud Gidoin, Sacha Judaszko ou Matthieu Burnel 

du mardi au samedi à 21h
matinées les samedi à 17h et dimanche à 15h

Le Splendid
48 rue du Faubourg Saint Martin
75010 PARIS

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L’ombre de la baleine au Théâtre Lepic : éloquent message personnel

Même si elle reste une composante indissociable de notre personne, la famille n’est pas forcément une bénédiction… Avec L’ombre de la baleine, Mikaël Chirinian se sert des personnages de son roman préféré Moby Dick comme point de départ à une subtile et ingénieuse délivrance.
Au Théâtre Lepic, laissez-vous saisir par cette brillante aventure. Car une chose est sûre, ce récit, intelligemment mené où les mots délivrent enfin des maux, vous touchera intimement…

L'ombre de la baleine

En arrivant dans la salle nous attend sur scène un décor sobre et neutre. Cependant, l’impression de vide fait naître en nous une étrange sensation de duperie. Tandis que nos sens sont en alerte, Mikaël Chirinian surgit du fond de la pièce. Dès les premiers mots, nous sommes captivés. Déjà par son charisme immédiat, mais surtout par la douceur et l’éclat émanant de son regard.

Un pantin articulé l’accompagne. Il s’agit de son double lorsqu’il était encore enfant. Cette ombre de lui-même facilite l’échappée de mots parfois difficiles à exprimer. Nous embarquons alors pour un voyage au plus profond de son intimité.

Les rencontres s’enchaînent en ayant une particularité commune : leur intensité. Ainsi, il incarne tour à tour une mère algérienne se réfugiant dans sa cuisine, un père arménien trompant son réconfort avec des westerns, une grand-mère juive aimante et bienveillante ou une sœur aînée sombrant dans une folie que personne ne semble admettre…

Le texte est fort, puissant ; tandis que le jeu délivré par Mikaël Chirinian est dépouillé, tendre et saisissant. Les décors simples du début évoluent et s’épanouissent au fur et à mesure avec poésie jusqu’à un remarquable final. En définitive, tout dans cette pièce semble partir des ténèbres tumultueuses de la nuit pour finir dans l’éblouissement d’un soleil chaud nous effleurant…

À l’issue de la représentation, en applaudissant avec ferveur, ma voisine avait des larmes aux yeux. Mais il y avait également autre chose sur ce visage : un large et sincère sourire. Ce soir-là, elle a capté toute la force et l’espoir de cette pièce. Elle n’en était alors que plus vivante…

by Jean-Philippe 

L'ombre de la baleine

L’ombre de la baleine

De : Mikaël Chirinian et Océan
Mise en scène : Anne Bouvier
Avec : Mikaël Chirinian

Au Théâtre Lepic
1, avenue Junot
75018 Paris

jusqu’au 9 mars 2019

du mercredi au samedi à 19h30
le dimanche à 18h30

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Fragments de femmes : 1001 facettes de la femme d’aujourd’hui

Fragments de femmes au Théâtre de la Contrescarpe.
Trois actrices pétillantes nous délivrent les mille et une facettes de la femme d’aujourd’hui.
Une rencontre sans égale jusqu’au 3 janvier 2019.

Fragments de femmes

Fragments de femmes en solo, duo, trio

Au-delà et en-dessous des apparences, ces trois femmes nous invitent en plein cœur de leur intimité, de leur sensibilité, de leurs émotions…
Dans un florilège de solos, de duos, et même de trios, elles nous dressent avec talent une galerie de portraits de femmes contemporaines qui sont autant de masques affichés pour cacher leurs blessures…

D’ailleurs, ce masque, elles l’enlèvent pour le spectateur chanceux venu les écouter… On reçoit et comprend leurs envies, leurs rêves, leurs peurs, leurs incompréhensions des hommes, leurs déceptions, mais aussi leurs stratégies mises en place pour aller de l’avant !

Sans jamais baisser les bras, et toujours avec beaucoup d’humour, elles nous touchent dans leur lutte pour continuer à croire en l’amour véritable.

Fragments de femmes

Des femmes mises en lumière par des hommes 

Ce n’est pas un hasard si la pièce est adaptée par l’auteur, de son propre livre : Brèves de femmes (éditions Edilivre). Fabien Le Mouël a écouté et recueilli pendant des années les confessions de ses amies, avant de décider de les déposer à l’écrit, puis de les exposer à l’oral.

La mise en scène de François Rimbau est simple mais efficace. Trois cubes lumineux au centre de la scène, changent de place et de couleur au gré des humeurs des comédiennes…

La musique, toujours bien utilisée, nous rappelle quelques-uns des grands classiques du cinéma qui nous ont tous marqués.

Enfin, un corridor de souliers vides sur le devant de la scène, viendra nous rappeler que ces femmes n’ont visiblement pas encore trouvé chaussures à leurs pieds, sur le chemin de leur vie…

by Damien Val 

Fragments de femmes

Fragments de femmes 

Auteur : Fabien Le Mouël
Mise en scène : François Rimbau assisté de Fabien Le Mouël
Avec en alternance : Solène Gentric, Alix Schmidt, Cécile Théodore et Leanna Chea

au Théâtre de la Contrescarpe
5, rue Blainville
75005 PARIS 

 le mercredi et le jeudi à 21h30

jusqu’au 3 janvier 2019 

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Le Parcours du Roi : immersion royale dans le Versailles du XVIIIe

Le Parcours du Roi offre un Château de Versailles libéré des hordes de visiteurs, touristes et autres passionnés d’histoire de France. La nuit tombée, les samedis de décembre émerveillent à travers une visite-spectacle immersive et exceptionnelle.
Entre concert impromptu, démonstration de danse dans la Galerie des Glaces, numéro de magie ou encore duel au fleuret, les salles du Château du Versailles se dévoilent aux téméraires, de la plus belle des manières.

Parcours du roi

Plus d’une heure de spectacle

Accueillis par des aboyeurs royaux, les portes du Château de Versailles version nocturne s’ouvrent à nous. Les costumes sont chatoyants et gracieusement ornés.

Parcours du roiParcours du roiEn plus d’une heure de déambulation, on peut toucher une partie  de la vie de cour du 18e siècle.
Les personnages sont travaillés, les expressions restent du grand siècle. Entre chaque représentation, les spectateurs déambulent dans les appartements royaux qui se montrent sous des lumières parfois un peu blafarde.

Dans la Galerie des Glaces, des danseurs entament menuet et autres danses avec en introduction la Marche pour la cérémonie des Turcs de Lully. Les costumes sont richement décorés et les pas de danse maitrisés.

Parcours du roi
Un instant musical suspendu qui nous plonge aussi dans cette vision particulière des confins du monde du temps de Louis XIV.

Dans une autre pièce, on croise le Grand Mamamouchi. Ce dernier joue de ses pouvoirs magiques et d’un humour un peu décalé pour le lieu. Un instant de complicité bien pensée.

Parcours du roi

Après avoir traversées les salles dédiées à l’exposition Louis Philippe, la foule fait masse autour d’une scène de duel improvisé.
Alors, les deux bretteurs font tinter l’acier de leur fleuret en un combat pour l’honneur. Homme contre femme, c’est une lutte singulière qui nous offerte.

Parcours du roi

Suite à cette joute à l’issue originale, petits et grands pourront rencontrer Louis XIV, reconverti en Père Noêl.
Et nous avons été touchés par sa gentillesse extrême et une douceur dans la voix qui nous a fait nous replonger dans une enfance et une magie de Noël, pas si lointaine.

Parcours du roi

Le Parcours du Roi

Tous les samedis
jusqu’au 29 décembre 2018


Séance à 18h, 18h20, 18h45, 19h10 et 19h35
de 30 à 45 €

au Château de Versailles

Place d’Armes
78000 Versailles

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Kiss & Cry à La Scala : entre poésie et douce mélancolie



«La poésie est mémoire, mémoire de l’intensité perdue». Grâce à cette citation de Yves Bonnefoy, nous captons l’essence même de la création Kiss & Cry présentée en ce mois de décembre à La Scala Paris. En effet, cette performance hybride au style propre explore avec éloquence cette sensation nécessaire, aussi vibrante que pesante dont nous ne pouvons nous défaire : le souvenir. 

Dès notre arrivée, la scène interroge. Nous avons l’impression d’être en coulisses. Alors, à côté de caméras se mêlent un aquarium, une maison de poupée ou encore un circuit de train électrique. Et, trônant au dessus de tout ça, un grand écran blanc, vide.

Kiss & Cry

Lorsqu’il s’allume, voix off, vue sur un décor de gare avec une femme, seule. Elle s’appelle Gisèle. Nous apprenons qu’en voyant défiler les trains, elle se rappelle le délicieux moment où, pour la première fois, elle s’est mise à aimer… L’unique souvenir de cet instant précieux se résume à une main. Mais aujourd’hui encore, il résonne en elle. Suivront ensuite quatre histoires à la durée, à l’intensité ou à l’impact différents. Débute alors devant nos yeux un tendre voyage au plus intime de sa mémoire…

Comme un hommage à ce premier amour, ce sont les mains qui s’expriment. Passés les premiers sourires, nous sommes étonnés et saisis. Ainsi, il se dégage volupté, grâce et profondeur de ces membres dansants et virevoltants dans un délicieux ballet. Accompagnés de musiques judicieusement choisies, nous vibrons avec ces corps s’aimant un temps, se séparant ou se retrouvant…

Kiss & Cry

Un style inédit

Le fait que les scènes soient filmées devant nous, en direct, rend chaque représentation unique et atypique. C’est fascinant de distinguer le rendu de l’œuvre pendant sa création. Deux moments, deux perceptions, deux effets, à nous de choisir si nous préférons observer les coulisses plutôt que l’écran !

En réalité, il est assez difficile d’exprimer par écrit le ressenti de cette expérience totalement innovante. Car clairement, Kiss & Cry n’est pas du genre à s’expliquer, il se vit ! Et ce soir-là, au vu de la durée des applaudissements, aucun doute que le spectacle en a fait vivre plus d’un… 😉

Bonus : Vous avez aimé Kiss & Cry ? Découvrez le reste de la trilogie avec Cold Blood et AMOR à partir de janvier à La Scala !

by Jean-Philippe 

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Kiss & Cry

De Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormaelen
création collective avec Grégory Grosjean, Thomas Gunzig, Julien Lambert, Sylvie Olivé, Nicolas Olivier, Michèle Anne De Mey, Gregory Grosjean

Jusqu’au 31 décembre 2018

du mardi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

à La Scala Paris 
13, boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tél. : 01 40 03 44 30

 

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L’ordre des choses à la Michodière : recomposition familiale totalement rock

Alors que notre vie couple semble en parfait équilibre, une petite poussière peut tout faire valdinguer. C’est ce qui arrive dans L’ordre des choses au Théâtre de la Michodière.
Un trio juste (Gérard Darmon, Vincent Desagnat et Pascale Louange) porte un texte qui pourrait sembler léger mais qui ne manque pas d’épaisseur.

ordre des choses

Comment réagiriez-vous si un grand gaillard de 38 ans débarquait chez vous et affirmait être votre fils, preuve à l’appui ?  Surtout quand vous essayez depuis 10 ans de faire un enfant avec votre compagne et que vous n’y arrivez pas.
C’est ce qui arrive à Bernard et Juliette qui se retrouvent face à Thomas venu revendiquer sa filiation.
Est-ce un imposteur ou un potentiel rival amoureux. Est-ce le début d’un trio de vaudeville ?

Une pièce tout en équilibre

Sur scène, les acteurs sont parfaitement justes.
Gérard Darmon (Bernard) semble ne pas jouer. Il file à merveille la partition du mari qui se découvre un fils. Il jongle avec les situations, alternant demi-mensonges, demi-vérités et moments de sincérité folle.

ordre des choses
Pascale Louange (Juliette) reçoit cette nouvelle avec le plus de recul possible. De la surprise à la colère, elle ne peut entrer dans la folie et la surenchère des deux rôles masculins.
Vincent Desagnat est parfait, à tel point que l’on se demande durant une bonne partie de la pièce si ce n’est pas un imposteur. Pour celles et ceux qui  ne l’ont jamais vu sur scène, vous découvrirez un formidable comédien qui mérite d’autres beaux rôles au théâtre.

Dans cette pièce de Marc Fayet, toutes les situations s’enchainent à merveille. Les rebondissements et les secrets se dévoilent sans grosse ficelle. Les personnages évoluent subtilement.

Au début, on devait faire du air guitar !

C’est ce que nous confie Gérard Darmon lors de notre rencontre après la pièce. En effet, au début du 3e acte, Bertrand et Thomas se lancent dans un moment épique de rock.

ordre des choses
On joue vraiment de la guitare sur scène ! “ confirme Vincent Desagnat.
Et l’auteur Marc Fayet de rajouter : “Le fait que la pièce soit si rock c’est une volonté du metteur en scène, Richard Berry. Ce côté rock n’était pas si important à l’écriture. Il vient d’un travail de mise en scène et je sais l’importance pour le metteur de scène de créer son univers.”

Et ce travail d’adaptation a été une des clefs pour que Gérard Darmon participe à cette création. “J’ai dit oui parce que c’est bien écrit, parce que c’est un thème actuel, contemporain. Mais aussi parce que l’auteur est vivant. Et aussi parce que c’est Richard Berry qui mettait en scène.

ordre des chosesC’est un peu la même chose pour Vincent Desagnat : “Quand on m’a contacté et qu’on m’a dit que c’était Berry et Darmon, je n’ai pas pu dire non.” Une chance de plus pour lui qui ne cache qu’il “n’a pas beaucoup d’expérience au théâtre. Alors j’apprends tous les soirs. Et plus ça va, plus ça me donne de plus en plus envie de jouer.”

Cette pièce de Marc Fayet, portée par trois acteurs au diapason, vous fera basculer du rire à l’émotion en quelques répliques.
Rendez-vous à La Michodière !

ordre des choses

L’ordre des choses

une pièce de Marc Fayet
mise en scène : Richard Berry
avec Gérard Damon, Vincent Desagnat, Pascale Louange

au Théâtre de la Michodière
4 bis Rue de la Michodière
75002 Paris

Jusqu’au 6 janvier 2019

du mardi au samedi à 20h30
matinée : le samedi à 16h30 et dimanche à 15h30

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La Goulue magistralement incarnée par Delphine Grandsart

Elle a été croquée par l’un des plus grands artistes du XIXe siècle, Toulouse-Lautrec. Elle a eu une vie aussi folle que dure, un tempérament enflammé et un cœur écorché.
Delphine Grandsart nous fait rencontrer une femme, artiste de scène, allumeuse, provocante : Louise Weber dite La Goulue.
La comédienne a chaque parcelle de son corps habitée par cette personnalité d’un autre siècle. Fascinant !

Louise Weber

La salle voûtée avec pierres apparentes de l’Essaïon Théâtre se prête idéalement à l’évocation de la vie de La Goulue.
Le spectacle débute par la fin, la misère, l’oubli, la vieillesse de ce personnage incontournable de la vie de Montmartre. Une figure effacée qui apparaît dans une sorte de clair-obscur, la voix éraillée, mais l’esprit toujours aussi vif.
Et l’on remonte le temps avec La Goulue brillamment incarnée par Delphine Grandsart qui pousse aussi la chanson, accompagnée à l’accordéon.

Les changements d’époque sont fluides, on comprend vite les fêlures, les douces illusions mais aussi le force qui irriguaient le corps entier de La Goulue.

On se laisse emporter dans cette évocation intense et rythmée de la vie d’une artiste, d’une muse qui a brillé et que Paris ne peut oublier.
Un portrait aussi touchant, joyeux qu’original.

Delphine Grandsart a reçu le Prix de la meilleure interprète féminine aux Trophées de la Comédie Musicale 2018.

Louise Weber

Louise Weber dite La Goulue

un spectacle musical avec Delphine Grandsart
avec Matthieu Michard à l’accordéon
auteure : Delphine Gustau

à l’Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au Lard
75004 Paris

les vendredis et samedis à 21h30

du 9 novembre au 19 janvier 2019

Prolongations pour cause de succès :
du 1er février au 30 mars les vendredi et samedi à 21h30
du 15 avril au 25 juin les lundi et mardi à 21h30

FB officiel du spectacle : louiseweberditelagoulue

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