Cinéma – MA VIE AVEC LIBERACE de Steven Soderbergh : Festival de Cannes, Deauville et Emmy Awards

Projeté en sélection officielle lors du dernier Festival de Cannes et en avant-première au Festival de Deauville, Ma Vie avec Liberace est en piste pour les Emmy Awards (récompenses de la télévision américaine) avec 15 nominations, avant sa sortie en France le 18 septembre.

Si Scott Thorson, l’un des principaux protagonistes ayant inspiré ce film, n’avait pas encore récemment accordé une interview pour, entre autres, rappeler son histoire d’amour tumultueuse avec Liberace, et exposer son visage marqué par la chirurgie, on aurait toujours peine à croire le récit du Steven Soderbergh.

Pourtant la fiction ici ne dépasse pas la réalité. Bien au contraire, on serait en droit d’avoir quelques sueurs froides sur les possibles zones d’ombres non évoquées par ce film.

Ma vie avec Liberace (Behind the Candelabra, en VO) est, en fait, un fascinant documentaire sur les mœurs d’un pianiste américain super star de la télé dans les années 70 – 80, inconnu en France. Une sorte d’André Rieu qui aurait croisé le fer avec une Barbara Cartland (auteure anglaise).

Ce qui trouble le plus c’est que malgré quelques scènes incroyables – un Matt Damon rajeuni, parfait gigolo au corps de dieu grec faisant face à un Michael Douglas très Elizabeth Taylor vieillissante avec ses bagues et ses chiens – le film ne tombe jamais dans le potache.
Bien au contraire, le réalisateur de Magic Mike et Ocean’s Eleven, ne masque rien: ni le ridicule, ni la manipulation, ni la déchéance.

C’est parfois cru, par d’autres moments pure désillusion, quand l’amant naïf, Scott Thorson, doit accepter les souhaits parfois malsains de son mentor. Pourtant ce téléfilm – diffusé sur la chaine américaine HBO et qui a droit aux écrans noirs partout dans le monde – est un mélodrame moderne à la force tenace.

A la découverte des tenues scéniques de Liberace, l’on peut imaginer sans trop de difficultés l’influence qu’il a certainement pu avoir sur un Elton John, diablement sage par rapport à son modèle.

Manteau à fourrure avec traine incroyable, candélabres posés sur le piano, strass, l’univers de Liberace ne souffre d’aucune offense au bon goût. Tout est assumé, exposé. Excepté un point de détail: son homosexualité. Car cet artiste a poursuivi, à l’époque, tout titre de presse qui osait évoquer sa vie privée.

Bluffant aussi de retrouver Scott Bakula (Code Quantum), 57 ans au compteur – à l’époque du tournage – qui affiche une forme olympique et naturelle.
A noter enfin le clin d’oeil aussi à l’âge d’or du cinéma hollywoodien avec la présence d’une des interprètes du film Chantons sous la pluie: Debbie Reynolds.

Ma vie avec Liberace

(Behind the Candelabra)

Réalisation : Steven Soderbergh
Scénario : Richard Lagravenese
avec : Dan Aykroyd (Seymour Heller), Scott Bakula (Bob Black), Matt Damon (Scott Thorson), Michael Douglas (Liberace), Rob Lowe (Dr. Jack Startz), Tom Papa (Ray Arnett), Paul Reiser (M.Felder), Debbie Reynolds (Frances Liberace)

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