Exposition : le folk-rock de Bob Dylan s’invite à la Cité de la Musique

La question impertinente de la semaine: pouvons-nous conseiller l’exposition événement Bob Dylan à la Cité de la Musique à un(e) ami(e) qui ne connaîtrait que peu de choses concernant le chanteur américain?

Ce lundi, soir de vernissage, il n’est pas rare de croiser des visiteurs curieux, d’autres qui veulent avant tout se montrer et quelques-uns qui ont trouvé un cadre amusant pour donner se rendez-vous entre friends.
Bref, il y a de grands écarts entre les fins connaisseurs comme Hughes Aufray, présent, et les autres, qui ne connaissent tout au plus qu’une seule – mais la plus emblématique – chanson du répertoire du song-writer: Like a Rolling Stone.

Ouvrant cette première exposition d’envergure sur l’artiste folk, la galerie de photos noir et blanc du photographe Daniel Kramer sur mur bleu impose le recueillement.

Les salles voisines seraient presque anecdotiques si elles ne contenaient pas quelques pièces rares dont une série de guitares réunies, d’après le commissaire de l’exposition, Robert Santelli, “pour la première et dernière fois en France”. Une raison unique donc de croiser des pièces mythiques comme le compagnon de route d’Elvis Presley, l’instrument culte de Woody Guthrie dont toutes les guitares portaient la mention: “This Machine Kills Fascists” (cette guitare tue les fascistes).

Face aux portraits d’un jeune homme en devenir, le visiteur ne peut qu’être touché. D’abord par la frêle silhouette, ensuite par la précocité de la vocation. Suivi au cours d’ne année entre 1964 et 65 par le photographe Daniel Kramer – assistant de Diane et Allan Arbus – Bob, âgé de 23 ans   s’illustre en compagnie de grands noms comme Joan Baez ou encore Johnny Cash, regard magnétique.

le photographe Daniel Kramer à la Cité de la Musique Paris

De l’aveu du photographe présent pour deux rencontres le soir de l’ouverture de l’expo: “Bob Dylan était un bon sujet photo et fallait que je sois un bon photographe, face à lui. C’était le point de départ indispensable pour débuter cette relation artistique.”

Suivra la réalisation de deux couvertures d’album pour le chanteur. La première, Bringing it all back, capte un Dylan pris au centre d’un effet visuel dont Daniel Kramer garde encore le secret. Cette couverture vaudra à ce dernier une récompense aux Grammy Awards.

La seconde pochette, jugée provocante à l’époque : Highway 61 revisited offre une scène de rue comme on pouvait assister dans le New York des années 60. Le chanteur est cette fois assis sur des marches d’escalier les cuisses un peu trop écartées pour l’époque. On distingue en arrière-plan une silhouette coupée au niveau bas ventre.

Cet ensemble d’arguments convergent à répondre par l’affirmatif à la question posée en début de billet. Bien que le personnage puisse décevoir, surtout depuis ses dernières tournées, par son manque de respect pour un public qui vient toujours en nombre, quelque soit votre niveau de connaissance du répertoire du chanteur, vous trouverez forcément une bonne raison pour vous rendre Porte de Pantin.

Exposition Bob Dylan, l’explosion rock 61-66
A La Cité de la Musique 
Jusqu’au 15 juillet 2012

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