Hostiles

Hostiles : rédemption dans les grands espaces #cinéma

Un western en 2018 : pari plutôt osé !
Alors Hostiles doit être un film plutôt osé, brut et novateur pour pouvoir séduire et conquérir les écrans et les spectateurs.

Avec Christian Bale dans le rôle principal et dans un film en costumes sur l’histoire, un peu honteuse, des USA, ça fait “badoum badoum” dans mon petit cœur de cinéphile.
Mais, malgré tout, trotte dans ma tête la phrase d’un prof de ciné à la fac : “Impitoyable est le film qui marque le crépuscule du western“…

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États-Unis en 1892, à la frontière du Far West au Fort Berringer, le capitaine de cavalerie Joe Blocker (Christian Bale), ancien héros de guerre attend sa fin de carrière en ressassant le passé.
Jusqu’au jour où le Président Harrison émet un ordre spécial. Mourant, le chef indien Yellow Hawk (Wes Studi) des Cheyennes du Nord, prisonnier du fort, doit être escorté jusqu’à ses lointaines terres ancestrales afin qu’il puisse y passer ses derniers jours.
C’est le capitaine Blocker, qui a capturé le chef indien sept ans auparavant, qui est choisi pour diriger cette équipée à travers 1 500 km de plaines et de montagnes.
Dernière mission avant sa retraite.

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Hostiles : un petit peu, en effet

Après la séquence d’introduction très violente et très brute, je me dis que le film va donner une nouvelle vision des rapports guerriers entre Amérindiens et Américains. Comme une pierre à l’édifice de l’Histoire.

Le premier dialogue entre Blocker et Wilks (Bill Camp) laisse transparaître de profondes blessures. Celles de militaires survivants façonnés par la souffrance, la violence et la mort. Celle de leurs amis et camarades. Mais aussi celle infligée à l’ennemi, les indiens décrits comme les pires barbares, que Blocker et Wilks sont capables de tuer avec la même sauvagerie qu’ils leurs reprochent.

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Alors, oui la base est bien là pour mettre à plat l’un des plus grands massacres d’êtres humains, de jauger si les tords sont unilatéraux ou partagés…

En fait non, j’ai vu trop grand.
Ce film est simplement une histoire d’hommes, de rédemption avant la mort ou la retraite.
On suit (trop) facilement la convergence des deux ennemis d’antan Blocker et Yellow Hawk. Un rapprochement qui se conclue pour éviter une mort trop proche.
C’est sans oublier Rosalie Quaid (Rosamund Pike), secourue en chemin par Blocker, qui est le catalyseur de cette remise en question des deux hommes.

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Un scénario trop simple…

… pour un film pourtant parfait sur tout le reste.
Les plans larges sont superbes, les costumes façonnent parfaitement les personnages et donnent de la véracité au contexte historique. Les acteurs sont justes. Et il faudra avoir l’oreille aiguisée pour saisir, en VOST, tous les dialogues souvent marmonnés avec des accents prononcés.
L’ajout d’échanges en langue cheyenne entre le capitaine Blocker et ses prisonniers renforce encore plus l’immersion historique.

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Hostiles n’est pas un mauvais film

Son plus gros défaut : la structure du scénario. Elle est basique et cyclique.
Sans trop divulguer l’histoire, à chaque arrêt de la caravane, un élément bouleverse la progression. Et, au fur et à mesure de l’avancée du film, le futur des personnages se devine aisément. Aucune surprise dans la trame.

Pourtant, j’étais ravi de découvrir dans cette escorte autant de personnages secondaires, avec du potentiel scénaristique et empathique. J’aurais adoré connaitre plus de la vie des coéquipiers de Blocker.
Notamment celle du soldat Desjardin (Thimothée Chalamet nommé aux Oscars 2018 pour son rôle dans Call me by your name). Mais ce rôle est vite éclipsé sans savoir comment ni pourquoi ce soldat franco-américain se retrouve à combattre dans cette armée.

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De quoi faire un grand film

Car oui, toutes les bases sont réunies pour que Hostiles soit un très bon western : les images, les personnages,  les costumes et l’interprétation.
Mais les facilités scénaristiques réduisent donc ce film une histoire basique de rédemption, pas inintéressante et qui traine un peu trop en longueur.

Alors peut-être que Philippe Ortoli, mon prof de fac n’avait pas tout à fait  tort…

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Hostiles

Un film de Scott Cooper
Scénario :
Scott Cooper et Donald E. Stewart

Avec : Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Bill Camp, Jonathan Majors, Timothée Chalamet, John Benjamin Hickey, Stephen Lang

Sortie en salle le 14 mars 2018

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Une réflexion sur « Hostiles : rédemption dans les grands espaces #cinéma »

  1. Mon commentaire était dicté par l’actualité, mais je continue à penser que, depuis Impitoyable, on ne peut plus faire de westerns. Ravi de vous relire.
    Bien à vous
    Philippe Ortoli

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