Penser qu on ne pense a rien

Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose : subtile espièglerie

Quel sens donnons-nous aux conversations que nous avons avec autrui ? À force d’avoir été utilisées, ne sont-elles pas déjà éculées ? Voici la réflexion de deux cousins tenant un drôle de commerce.
En se trompant de destination, une jeune femme entre. Débute alors un voyage inopiné en Absurdie où les certitudes de chacun se retrouvent ébranlées. Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose au Théâtre des Béliers à Avignon Off 2018 est une petite pépite, élégante et sagace sur notre monde.

Penser qu on ne pense a rien

Paulbert, bougon susceptible, et Gérard, débonnaire, sont en pleine répétition dans leur boutique quasiment désaffectée. Quatre chaises défraîchies se battent autour d’une verrière à l’aspect décrépit.

C’est en plein milieu de cet échange capital qu’arrive Barbara. Elle cherche du vin. Nos deux compères lui expliquent alors qu’ils ne vendent ici que des discussions originales. Ils pensent que tout a déjà été dit et ne comprennent pas la vacuité des conversations dont nous sommes les initiateurs. Barbara s’interroge, perplexe.

Alors, un échange spontané et paradoxal s’engage entre les trois protagonistes aux visions différentes. Une joute verbale des plus stimulantes s’amorce ainsi autour du temps qui passe, des notions de passé, présent et futur. Chacun campe sur ses positions avec une argumentation aussi farfelue que plausible.

Pour Barbara, l’ennui est quelque chose d’essentiel pour vivre plus intensément chaque moment. Gérard essaie alors cette méthode qui sera pour lui une révélation ! Il arrive même à résoudre des énigmes historiques comme le secret de la Joconde ou la vie de Jésus…

L’enchaînement est pudique, aérien et possède quelque chose de feutré. Nous rions souvent des situations malgré le côté grave de certains aspects. Les personnages nous surprennent. Un peu sauvages au début, ils se dévoilent, laissent entrevoir les fissures de leur intimité. Les comédiens sont tout bonnement délectables… Nous sommes touchés par leur candeur, le fait qu’ils soient désabusés, fragiles mais en même temps si beaux et forts, terriblement humains…

by Jean-Philippe

Penser qu on ne pense à rien

Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose

De et mise en scène par : Pierre Bénézit
Avec : Anne Girouard (6 > 8 puis 14 > 24 juillet) ou Nadia Jandeau (9 > 13 puis 25 > 29 juillet),  Olivier Broche (16 > 29 juillet) ou Luc Tremblais (6 > 15 juillet), Vincent Debost

au Théâtre des Béliers
53, rue du Portail Magnanen
84000 AVIGNON
Réservation : 04 90 82 21 07

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