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Mama Khan et le chant de la terre Lakota : rencontre poignante et bouleversante

Au travers de récits Amérindiens contés par Mama Khan, notre guide atypique, nous partons à la découverte de la tradition Lakota (Dakota du Sud) et de ses merveilles. Tel est le pari osé, mais parfaitement maîtrisé, de Khadija El Mahdi que nous retrouvons au Théâtre de la Croisée des Chemins. Nous sommes sous le charme…

Depuis l’aube de l’humanité, Mama Khan est là pour transmettre aux générations à venir la mémoire du monde. Son but est de permettre l’ancrage profond de nos racines archaïques afin de vivre en harmonie avec le monde moderne.

Doucement et sans bruit, l’âme de Mama Khan s’invite dans le corps qui va lui servir de faire-valoir. Elle nous transporte avec elle en terre Lakota à la découverte d’une culture première qui n’en finit pas de nous apprendre. Les Amérindiens nous livrent leurs savoirs et leurs moyens de s’ouvrir à la sagesse au travers de la tortue, du corbeau, du pivert, du bison et de l’aigle. Ils incarnent ce qui est nécessaire au coeur de l’homme pour s’épanouir : la liberté, l’expression de l’art, la beauté, le silence et les mots…

Derrière ce projet, il y a une femme qui attendait de pouvoir vivre sa vie. Elle avait un manque quant à son héritage culturel et familial. Du coup, elle peinait à construire son identité. Puis un jour, elle fait un rêve : elle découvre un contact inconnu, bordé d’amour et de bienveillance avec des grands-mères. Elle se rend compte de l’importance de leur enseignement : la transmission aux enfants de la conscience de la fragilité de l’être…

Khadija El Mahdi a ainsi reçu l’étincelle qui lui a permis de faire rayonner sa vie et par la même occasion, la nôtre. Elle est ainsi au service de la diffusion de la paix, de l’amour de la conscience et du goût de la liberté.

De tout notre cœur, Merci.

by JeanPhilippe

Mama Khan et le chant de la terre Lakota

Metteur en scène et comédienne : Khadija El Mahdi

spectacle tout public à partir de 7 ans

tous les mercredis à 19h30

jusqu’au 28 mars 2018

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Le Petit Commines : dîner béni dans le 3e

Alors, quand Mathieu nous conte le menu du moment, on a envie de tout goûter.
C’était le week-end de la truffe noire dans le Périgord, alors pourquoi pas la Fondue de Brie à la truffe ? Ou un poison sauvage des côtes bretonnes ? Le turbot ou le cabillaud cuisson nacrée à l’arête.
Ou alors une belle entrecôte maturée maison pendant 21 jours ?
Même Cinq nuances de blanc, un plat végétarien aux cinq légumes, nous titille les papilles.
Et pour les allergiques et les intolérants, le chef s’adaptera.

La viande rosée, n’est pas forcément notre fort.

petit commines
Mais nous avons été charmés par le goût et les saveurs de ce plat.
Fin et savoureux.

Steak maturée “Mi-mot-laid”

Oui, ce trompe-l’œil champêtre en forme de cèpe est bien un steak !
Cet énorme haché est donc fait maison. La viande provient des chutes du train de côtes qui a servi à découper les entrecôtes de la carte.
Et comme pour la terrine, la maille de taille est généreuse. Alors on ne s’offusque pas si quelques parties moins nobles se retrouvent dans notre assiette.

petit commine

La pièce est extrêmement généreuse. La longue maturation de 21 jours donne une saveur prononcée à la viande. Le mélange Porto, Cognac, ail et échalote adoucit ce côté fort. Et la sauce qui accompagne le plat rend celui-ci encore plus gourmand.

Mais si ces plats vous semblent peu copieux, c’est normal.
Les accompagnements sont servis à part et à volonté.
Le soir de notre venue : égrainé de chou-fleur, pommes grenailles et purée carotte-clémentine.

petit commines

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Les petites femmes de chambre : agréable bouffée d’air à la Croisée des Chemins

Vous déambulez dans la rue sous une bruine déplaisante en maugréant sur la grisaille de votre quotidien. En passant à côté du Théâtre La Croisée des Chemins, votre regard est soudainement attiré. Sans crier gare, un arc-en-ciel se déploie. Aussi fugace que merveilleux, il vient illuminer l’espace d’un instant votre journée… Avec poésie et malice, prolongez ce moment avec Les petites femmes de chambre pour une parenthèse déconnectée, un petit rien de la vie lui redonnant toute sa saveur…

Dans les années 60, Louise et Marguerite découvrent ensemble leur nouvelle chambre de fonction. Froide et sans âme.

Les petites femmes de chambre

En ouvrant leurs valises, elles investissent doucement ce lieu grâce à une imagination débordante, emprunte d’une douce folie. Autour d’un portrait de Jacques Dutronc (dont elles sont des groupies fanatiques), chacune pose ses affaires.

D’abord Louise, exposant fièrement et méticuleusement sa collection de brosses à reluire. Rigoureuse, organisée et un brin autoritaire, elle aimerait se lancer en politique. En effet, il serait peut-être temps que quelqu’un agisse pour réconcilier les œufs brouillés, non ?

Puis Marguerite et sa valise à chapeaux pleine d’oiseaux. C’est une passionnée, rêveuse et ingénue, amoureuse des végétaux. Elle ne supporte pas de voir des plantes enfermées dans des pots et fait tout ce qu’elle peut pour leur rendre la liberté nécessaire à leur épanouissement.

Les petites femmes de chambre

Autour d’un fil à linge, leur incroyable énergie va mélanger tous les styles : le mime, la poésie, le chant mais également l’expression corporelle avec la danse et des mimiques irrésistibles. Ces différents éléments forment un ensemble harmonieux, subtil, légèrement décalé et drôlement juste.

Malgré la contradiction évidente des deux personnages, elles partagent une affection réciproque et pudique. Ainsi, c’est un regard tendre qui est posé sur l’être humain à travers la rencontre de deux solitudes qui, ensemble, vont s’animer, s’éclairer et partager.

En somme, c’est un feel good show sans prétention faisant beaucoup, beaucoup de bien 🙂

by Jean-Philippe

Les petites femmes de chambre

Les petites femmes de chambre

De : Marguerite Chaigne
Avec : Marguerite Chaigne et Louise Corcelette

Jusqu’au 1er mars 2018

Les mercredis et jeudis à 21h30

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Gaspard va au mariage : surréaliste et beau !

Gaspard va au mariage où la folie contagieuse d’une famille vivant dans un zoo. Un fils qui s’invente une petite-amie, une fille qui vit avec une peau de bête sur le dos, un père qui batifole dans un aquarium….

Gaspard va au mariageGaspard va au mariage

Un casting parfait pour un conte décalé

Marina Fois dans un zoo ! Si ça ne donne pas envie de courir voir le film… Mais rassurez-vous, il y a d’autres pépites dans Gaspard va au mariage. 

Une rencontre improbable dans un train, des animaux un peu partout, une danse joyeuse entre frères et sœur sur un titre de Mademoiselle K, les fesses de Gaspard et une manière de raconter une histoire à rebrousse-poil. 

Bref, une vraie fantaisie qui nous embarque sans effort. On se surprend à apprécier la différence de jeu de Laetitia Dosch face à ses partenaires et l’accent de Johan Heldenbergh, le patriarche qui semble bien éloigné de ses enfants. 

Antony Cordier offre un film choral autour de trois jolies perles (Félix Moati, Christa et Guillaume), composé d’instants joyeux, intriguants, poétiques. 

Le tout cousu d’une belle bande-son avec des titres signés par Thylacine. 

On aime !

Gaspard va au cinéma

Gaspard va au mariage

Gaspard va au mariage 

film d’Antony Cordier

Avec Félix Moati, Lætitia Dosch, Christa Theret,
Johan Heldenbergh, Guillaume Gouix, Marina Foïs, Vincent Deniard.

Sortie au cinéma le 31 janvier

BONUS : le film a été tourné dans un vrai zoo !

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Jack, l’éventreur de Whitechapel : sanglant, audacieux et romanesque

Une comédie musicale sur un personnage légendaire mais aux mains couvertes de sang : le pari est osé !
Jack, l’éventreur de Whitechapel, c’est 11 comédiens-chanteurs et 3 musiciens en live donnent à entendre l’histoire de ces femmes fauchées par ce sanguinaire et montrent la folie suspicieuse qui s’est abattue sur Londres en 1888. 

Jack l eventreur de whitechapel

Suspense au cordeau 

L’identité de Jack l’éventreur n’est toujours pas validée à ce jour. Ce constat garantit la pointe de suspense nécessaire au récit. Le spectateur se questionne sur le profil du tueur et surtout sur le choix opéré par l’auteur du livret. 

Un peintre américain arrive à Whitechapel, un quartier mal famé de Londres. Il fait la rencontre d’une bande de prostituées et se trouve attiré par … 

Il va tout faire pour conquérir son cœur alors que les premiers meurtres de femmes commencent à effrayer tout Londres. 

Un inspecteur se met à la recherche d’indices pour trouver Jack. Il est aidé d’un assistant, Mortimer, peu doué mais qui nous réserve des moments d’humour. 

Car cette création n’est pas que drame, il y a de la gouaille, de la danse aussi. 

L’originalité de cette création tient au fait que les victimes content leur histoire. Elles ne sont plus des inconnues. 

La partition offre de belles envolées même si pour certains.nes le thème peut être un peu répétitif. 

Moi je me suis pris à fredonner un air, en sortant. Preuve de l’efficacité de la composition de Michel Frantz.

Jack l éventreur de whitechapel

Jack, l’éventreur de Whitechapel

Musiques de Michel Frantz
Livret de Guillaume Bouchède et Jean Franco
Lyrics de Julien Mouchel
Mise en scène de Samuel Sené, assisté d’Elisa Ollier
Costumes de Zoé Imbert
Chorégraphies d’Amélie Foubert
Créations vidéo de Harold Simon
Lumières d’Alex Decain

Avec : Juliette Behar, Laura Bensimon, Marion Cador, Julie Costanza, Jean-Baptiste Darosey, Madline Marbaix, Alexandre Jérôme, Rachel Pignot, Angélique Rivoux, Sandrine Seubille, Harold Simon


Le lundi à 19h30
Le mardi à 21h30

au Théâtre Trévise
14 Rue de Trévise
75009 Paris

Tél. 01 45 23 35 45

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Paysages intérieurs : les rêveries de Philippe Genty @ Le 13ème art

Philippe Genty explore les tréfonds de ses rêves où son imaginaire est sans limite. Ses Paysages intérieurs sont aussi intriquants, drôles, surréalistes que flippants ou sensuels.
Sur la scène du Théâtre Le 13ème Art, les artistes sont comme en suspension, dans un entre-deux, entre deux réalités, entre deux sommeils. 

Paysages intérieurs

Dans les Paysages Intérieurs de Philippe Genty, il y a un double en modèle réduit, de drôles de bestioles, une femme à très longues jambes, un bonhomme de neige, un chalet qui brûle, une opération à bras ouverts.

Le spectacle mélange les disciplines : marionnettes, danse, acrobaties, chant, effeuillage, travestissement, jonglage avec du plastique… L’attention est sans cesse sollicitée. 

Ce qui bluffe dans cette série de tableaux c’est la mise en scène qui dissimule avec brio toute la mécanique pour arriver à ses fins. 

Faisceaux de lumière, toiles en tissu qui se gorgent d’air, trou pour apparaître ou disparaître. Les inventions sont légion pour créer l’illusion d’un monde sans contrainte. 

On peut regretter deux-trois longueurs au cours de la soirée, mais le rêve a sa propre temporalité qui parfois nous dépasse. 

En sortant, il y a forcément une image forte que l’on garde en mémoire. 

Paysages intérieurs

Paysages Intérieurs 

Mise en scène et scénographie : Philippe Genty
Chorégraphies : Mary Underwood
 Assistés par : Nancy Rusek et Éric de Sarria
 Création musicale : René Aubry
Avec : Amador Artiga, Maja Bekken, Balázs Jerger, Scott Koehler, Simon Rann, Madeleine Fredstad Roseth, Benedikte Sandberg

 

Jusqu’au 21 janvier 2018 

Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
Place d’Italie
75013 Paris

Site officiel de la compagnie : www.philippegenty.com

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Enooormes : la grossesse (en)chantée de 3 drôles de dames !

Les joies de la grossesse en chansons ?
Sur le papier, l’idée est complément folle.
Sur la scène du Théâtre Trévise, trois filles terribles au charisme d’enfer, pétillantes à souhait.
Le spectacle musical Enooormes parle forcément aux femmes mais ne manque pas d’attrait pour les hommes.
La preuve ! 

Enooormes

Enooormes pour 9 mois 

La fantaisie est posée dès le début : trois super copines – qui ne se ressemblent pas, ni en caractère, ni en personnalité – apprennent leur grossesse en même temps.

S’ensuit une délicieuse histoire autour du choix de garder ou non l’enfant, de ce que cela suppose de bouleversements dans la vie, de tracas physiques… 

Audacieux de chanter la péridurale, l’attente de l’enfant ou encore la fringale de fraises ! 

Ces trois interprètes (Anais Delva, Cécilia Cara et Manon Posta, le soir de la générale) sont excellentes, assumant les contradictions de leur personnage tout en se donnant corps et voix à leur performance scénique.  

Ma voisine, trentenaire : “forcément, on se reconnaît au moins dans l’une de ces trois femmes ! 

Enooormes est pour toutes les femmes, les mamans comblées et celles qui n’ont pas encore un petit à leur côté.
Mais aussi tous les hommes, pères ou non ; certains pourraient être tentés de se mettre au chant pour soulager leur partenaire, à la maternité. 
Au fond, tout est plus doux en chanson.

Enooormes

Enooormes

Mise en scène Emanuel Lenormand
Livret Alyssa Landry et Emanuel Lenormand
Musique Thierry Boulanger
Avec Cécilia Cara, Anaïs Delva et Marion Posta
Et en alternance, Claire Pérot, Magali Bonfils et Dalia Constantin


Du jeudi au samedi à 21h
matinée à 17h 

Théâtre Trévise
14 Rue de Trévise
75009
Tel. 01 45 23 35 45

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Jusqu’à la garde : Léa Drucker, Denis Ménochet exceptionnels

Film fort, Jusqu’à la garde offre deux rôles en or à deux comédiens de très grand talent : Léa Drucker et Denis Ménochet. Xavier Legrand nous révèle aussi un jeune talent assez incroyable : Thomas Gioria qui interprète son premier rôle à l’écran.
Voici 3 très raisons de voir ce film. 

Jusqu'a la garde

Jusqu’à la garde : cinéma instinctif 

C’est Léa Drucker qui le décrit le mieux : “Xavier a un instinct de cinéma le plus puissant que j’ai pu rencontrer.
Le cinéaste s’est documenté longuement avant de fixer sur papier son histoire.
Denis Ménochet n’a pas lâché le script quand il l’a reçu : “je l’ai lu un soir 2 fois de suite, c’était tellement prenant ! 

La proximité avec les personnages est troublante. Si bien que l’on a de l’empathie simultanément pour cette femme et cet homme qui se déchirent la garde de leur plus jeune enfant, Julien – d’autant plus que l’on ne connaît pas les raisons exactes de leur séparation.  

On ne sort pas indemne d’un récit comme celui-là, et c’est tant mieux. Il y a eu un débat passionné après la projection, les points de vue pouvant diverger. 

Le réalisateur confie ses références : “Kramer contre Kramer pour débuter, puis La Nuit du ChasseurEt on vous laisse deviner, en salle, le 3e film.

Denis Menochet : un roc taillé sur-mesure

L’acteur révélé au monde entier par Tarantino est rare, trop rare, au cinéma français.
Il a un physique de roc, d‘ours au regard tendre. Antoine, son personnage, intrigue, sans doute parce que nous sommes des hommes, sans doute parce qu’il est touchant aussi. 

Jusqu'a la garde

Ses rapports aux autres sont compliqués, le désarmour de ses enfants nous questionne. Il y a pourtant des “mon coeur” dans sa bouche à l’attention de son fils Julien.
Un rôle comme ça, c’est un cadeau ! Je me suis enfermé pour l’incarner, ça a été long.

Léa Drucker : grave et lumineuse 

On pourrait suivre Léa Drucker les yeux fermés tant ses choix artistiques sont pertinents, aussi bien au cinéma qu’au théâtre. Jusqu'a la garde Ici, elle interprète Myriam, une femme en conflit avec son ex-mari, une mère de famille qui protège ses petits. La comédienne partage : “en lisant le scénario du court-métrage, j’ai eu l’impression de connaitre cette femme. Après les projections, des femmes venaient me voir et me confiaient leur histoire personnelle.”
Forte pour certains, effacée et angoissée pour d’autres, Myriam est mutique mais pas pour autant inactive.
Elle se débat, affronte, esquive avec ce qu’elle a de vibrations en elle.

J’ai volontairement dévoilé très peu du récit.
Ne lisez pas tout ce qui est écrit sur ce film ou disséqué. Il faut le voir sans apriori pour avoir le choix de son propre point de vue. L’expérience n’en sera que plus intense. 

Jusqu'a la garde

Jusqu’à la garde 

de Xavier Legrand

Avec Denis Ménochet, Léa Drucker, Mathilde Auneveux, Florence Janas, Thomas Gioria

Sortie le 7 février

Merci à Ciné + pour l’avant-première et la rencontre avec l’équipe du film

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Last Flag Flying : un road movie pour l’honneur

Hollywood a toujours su mettre en scène des histoires sur nos guerres modernes, révélant les désastres humains et psychologiques qu’elles entrainent.
Last Flag Flying est un film poupée russe qui fait résonner deux conflits majeurs de ce pays, à 30 ans d’intervalle.
Des acteurs sensibles, un scénario subtil et sans misérabilisme, au service d’une œuvre bouleversante.

Last Flag Flying

Last Flag Flying : la rédemption

2003, la guerre d’Irak menée par un pays bousculé par le 11 septembre bat son plein. Larry “Doc” Shepherd (Steve Carell) vient de perde son fils, un marine tué à Bagdad. Il est à la cherche d’anciens camarades Marines qui ont fait la guerre du Vietnam à ses côté. Il veut qu’ils l’accompagnent à la sépulture de son fils au cimetière militaire d’Arlington.

Last Flag Flying

Mais, depuis la fin de leur engagement, Sal Naelon (Bryan Cranston) et Richard Mueller (Laurence Fishburne) ont totalement changé de vie. Et tous deux ont évacué  leur ancienne vie de combattant. Sal est devenu patron de bar désabusé et retord. Richard a renié son passé militaire en devenant pasteur, et s’est marié.
C’est sans compter un secret resté dans la jungle vietnamienne qui lie Sal et Richard au Doc. C’est ce secret qui va permettre à Larry d’entrainer ses vieux compères dans ce road-movie.

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Semper Fidelis : toujours fidèle

Cette histoire est baignée de combats multiples. Celui d’un père meurtri, celui de compagnons d’armes qui vivent avec une vérité cachée.
Elle offre aussi à Richard Linklater l’occasion d’égratigner la politique militaire de son pays. Tout en douceur mais avec une amertume certaine. La guerre du Vietnam fait écho à celle d’Irak.
Même but, même manipulation, même mensonge.Last Flag Flying

Malgré tout, on se surprend à être compatissant avec la froide rigueur militaire du Colonel Wilits (Yul Vazquez).
On a de l’empathie pour le soldat Washington (J. Quinton Johnson), le militaire ami du fils défunt, coincé entre l’ordre martial et la révolte des trois anciens GI’s.

Steve Carell est magnifiquement juste dans son rôle de père endeuillé. A fleur de peau, il est toujours sur le fil des émotions.
Bryan Cranston et Laurence Fishburne se révèlent être de parfaits anges gardiens ; ni totalement purs, ni totalement malveillants.
Jusqu’à la scène finale, le rôle de chacun est d’amener le “Doc” à faire les bons choix pour la dépouille de son fils.

Last Flag Flying

Sans trop de musique, ni trop de mélo, le scénario nous conduit petit à petit à un dénouement plein d’émotions.
Des émotions brutes mais douces qui permettent aux non-dits de s’estomper tout au long du film et aux personnages de chasser les fantômes du passé, pour ensemble se reconstruire.
Respectant la devise des Marines américains: Semper fidelis.

Il restera aussi de ce film le regard de Steve Carell qui reflète à merveille l’humanité de cette histoire et de ses protagonistes.
Touchant.

Last Flag Flying

Last Flag Flying
(La dernière tournée)

Sorti le 17 janvier 2018

Réalisation : Richard Linklater
Avec : Steve Carell, Bryan Cranston, Laurence Fishburne, Yul Vazquez, J. Quinton johnson, Deanna Reed-Foster et Cicely Tyson.

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Paul Taylor #Franglais : fucking great show! @ Casino de Paris

#Franglais est un chef d’œuvre du stand up ! Les toutes dernières de son spectacle se jouent au Casino de Paris du 2 au 4 janvier 2019.
Avec Paul Taylor, on a l’impression d’être bilingue quand il nous parle anglais. On n’a plus honte de notre accent pourri même si le sien est imperceptible – ce qui, sincèrement, pourrait nous le faire détester à jamais.
On se fout aussi bien de notre gueule que de tous ces étrangers qui ne comprennent pas les subtilités de notre culture d’Assédic, de bises et autres “chier”.

Paul Taylor

Paul Taylor is the one! 

Alors oui, bien sûr, nous, Français, nous avons des travers. De drôles de mœurs et une faculté à décontenancer les irréductibles Anglo-saxons et tous les autres qui cherchent à apprendre notre belle langue. 

Paul Taylor affiche 8 années passées en France et une femme de notre cru. Il n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver matière à rire.
Mais son talent est dans son sens aigu de l’observation, dans sa capacité de révélation et sa relative exagération de certains de nos traits.
Et surtout, il ne nous fait pas le coup des Français râleurs, comme beaucoup d’autres ! #ThankGod

Le garçon est inventif quand il s’agit de recréer les situations aberrantes que nous pouvons vivre ou infliger aux autres. Le sketch de la bise en intro du spectacle est hilarant !

Ses coups de gueule ponctuent la soirée avec des Fuck bien placés, comme des gimmicks. Putain, on adore !! 

Il s’hydrate avec une pinte de bière ; franchement ça claque tellement plus que la bouteille d’eau minérale de Florence Foresti. 

Le débit de parole est effréné, Paul Taylor peut faire l’effet d’un stroboscope sonore.

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Dans la salle, ce vendredi, une large part de Frenchies – mot que le stand’upeur ne prononcera jamais de la soirée, pourtant c’est tentant. Il y a aussi des Anglais, Américains, Chinoise, Colombienne et Italiennes, Danois.
Une seule victime est à déplorer : la Biélorusse du premier rang ne se remettra sans doute jamais de sa première expérience de bise made in France – faut dire qu’elle n’a pas eu trop le choix.

Paul Taylor

Paul Taylor
#Franglais

Dernières les 2, 3 et 4 janvier 2019

au Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 PARIS

Site officiel  : www.paultaylorcomedy.com 

Bonus 1 : j’ai été refroidi par une Anglaise saoule, hystérique, agressive, casse-b… sur les Champs-Elysées pas plus tard que le soir du 31. Elle m’a clairement pourri mon feu d’artifice de la nouvelle année. Passer la soirée avec Paul Taylor m’incite grandement à lui pardonner.
Il est tellement attachant qu’il nous ferait même aimer la Princesse Camilla ! 

Bonus 2 : profond respect à cette spectatrice du 1er rang qui a traduit en direct et en langue des signes le spectacle à sa voisine. Vu le débit de parole de Paul Taylor et l’absence de pause, la performance est à saluer. 

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