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Entrée plat dessert @ La Croisée des Chemins : confidences pimentées au menu

Se retrouver autour d’une table avec des amis, c’est partager un moment d’éternité avec ceux que nous aimons. Du moins, c’est ce que nous croyons… Entrée plat dessert explore les relations entre deux couples autour d’un dîner où tout va basculer. Au Théâtre la Croisée des Chemins, les non-dits, la trahison, le manque de loyauté et les incompréhensions forment le cocktail détonant d’une touchante et manifeste comédie humaine.

Entrée Plat dessert

À notre entrée en salle, Pierre est déjà là. Il feuillette un magazine et attend, nerveux. L’écho de Barbara et Brel résonne dans le salon/salle à manger à l’ambiance soulagienne. C’est alors qu’arrive son amie de longue date, Lise. Ensemble, ils partagent un lourd secret concernant Pierre. C’est d’ailleurs pour s’en décharger qu’est organisée cette soirée.

Ils attendent Margaux et Arthur, leurs conjoints respectifs. Par chance, ils s’entendent très bien ! Une connivence s’est ainsi spontanément installée entre eux pour s’allier contre les deux amis d’enfance. Du reste, avec le temps, cette connexion s’est petit à petit transformée en affection puis en amour. C’est pour cette raison que, de concert, ils se sont mis d’accord pour dévoiler au grand jour leur amour au cours de ce dîner tombant à pic !

Nous vous laissons imaginer l’animosité découlant de ces situations ! Néanmoins, on ne tombe jamais dans la facilité. Les personnages alternent alors avec habileté un panel d’émotions allant de la colère à l’abattement ou à la consternation. C’est pourquoi le suspense est excellemment maîtrisé jusqu’au saisissant dénouement final…

Une parenthèse intense

Grâce à l’écriture sensible et pudique d’Alexis Bloch, sublimée par une mise en scène délicate au charme indéniable, les mots et les maux vibrent. De surcroît, la complicité naturelle et l’échange des comédiens vous transportent dans ce salon. Vous avez envie d’échanger avec eux ? Ils le font avec plaisir après la représentation !

by Jean-Philippe 

Entrée plat dessert

Entrée Plat Dessert

De et mise en scène : Alexis Bloch

Avec : Alexis Bloch, Sandra Desz, Niko Ravel, Anne Seigneurioux

jusqu’au 30 décembre 2017

les samedis et dimanches à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Kamel le magicien à Bobino : brillant, drôle, bluffant – reprise 2018

Kamel le magicien bluffe chaque soir au théâtre Bobino, à Paris ! Close up, mentalisme et grande illusion, Kamel est vraiment plus fort que nous !
La preuve avec son spectacle conçu avec Don Wayne qui reprend du 8 février au 29 avril 2018.

Kamel le Magicien
photo ANDRE B

Percer les secrets de Kamel le Magicien

Bluffée par son show à l’Apollo Théâtre en 2015 et agacée par sa facilité à se jouer de nous avec toute la gentillesse et la bienveillance qui le caractérise, c’est déterminée à percer ses secrets que je suis allée voir le nouveau spectacle de Kamel ! Accompagné par mon ami, je lui lance le défi de trouver les subterfuges du magicien.

Ouverture de rideau sur un écran qui évoque les 5 sens pour se terminer sur l’illusion. Puis Kamel arrive sur scène, décontracté, énergique et sourire aux lèvres. Toujours aussi avenant et sympathique, il commence un show que nous ne sommes pas prêts d’oublier. En effet, pour ce nouveau spectacle, Kamel a collaboré avec Don Wayne, l’un des plus grands consultants en magie qui a travaillé plus de 20 ans avec le célèbre David Copperfield.

Adultes et enfants conquis

Le public est toujours aussi hétérogène. Les enfants sont très nombreux à venir voir l’artiste. Comme moi, ils sont impatients de découvrir les nouveaux tours concoctés par l’illusionniste. Et c’est sans surprise que la magie opère encore une fois.
Nous retrouvons certains tours comme le tirage du loto par des infos données par le public, la téléportation d’un hamster, de la neige en papier. Ultra concentrée, je me focalise sur l’artiste, convaincue que je vais enfin découvrir l’astuce mais rien à faire, Kamel est vraiment très doué.

Kamel le Magicien
photo ANDRE D.

Tous les talents !

Les ingrédients qui ont fait le succès de son dernier spectacle sont toujours au rendez-vous : générosité, complicité, interaction avec son public, notamment les enfants, tours de magie et illusion, danse effrénée dont la fin me laissera perplexe ! Il nous réserve quelques grandes surprises que je me garderai de révéler. Nous oscillons entre admiration et questionnement. Ses tours de cartes sont toujours aussi époustouflants. Kamel est vraiment impressionnant dans ce domaine qui aura d’ailleurs fait son succès lors de son passage à Canal +.
Petits et grands sont conquis par les prouesses du magicien et applaudissent avec entrain à la fin de chaque tour. Les enfants choisis au hasard par Kamel participent avec bonne humeur et complicité. L’artiste est talentueux et généreux, il n’y a pas de doute.
Nous repartons conquis, des questions plein la tête. Kamel est définitivement plus fort que nous !

by Caroline 

Kamel le Magicien

à Bobino
14-20 Rue de la Gaité
75014 Paris

du jeudi au samedi à 21h
matinées : samedi à 16h30
dimanche à 15h30

site officiel : www.kamellemagicien.biz

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Gérémy Crédeville incroyablement parfait et modeste

Des mecs qui se la pètent, et qui ne finissent plus de s’auto-apprécier, on en croise suffisamment dans les vernissages, aux défilés ou en Uber.
Alors passer une heure avec un spécimen – en l’occurence Gérémy Crédeville alias G, au Théâtre du Marais – , en tête-à-tête et sans aucune perspective de sortie, c’est plutôt flippant !

Gérémy Credeville G Parfait et Modeste sur la scène du Théâtre des Blancs Manteaux Paris spectacle humour one man show photo usofparis blog

Ce bogosse originaire du Nord et qui porte fièrement costume-cravate-chemise entre sur scène sans accompagnement musical à la différence de Foresti, Elmaleh et bien d’autres humoristes. Sa seule arrivée en pleine lumière suffit à la satisfaction du public, et de la sienne. Son tour de chauffe générale est définitivement dû à l’attraction physique qu’il suscite du premier au dernier rang.

Amour de soi, assurance, Gérémy Crédeville a usé, sans réel effort, des bienfaits de dame nature à toutes les étapes de sa vie.
Et pour cela, le garçon se met à l’aise en posant la veste.
Ça commence par sa naissance, le gynéco ne s’en remet toujours pas mais aussi Bétune tout entier. Ça se poursuit avec son coloc homo. On frissonne à l’idée des horreurs  machistes et clichés qui vont suivre. Mais le bogosse retourne la situation et construit un sketch totalement à contre-emploi sur thème de l’instant.
A ce stade, la salle et les premiers rangs sont irrémédiablement attirés par l’assurance indécente de ce garçon et l’appel du téton hardi qui pointe sous sa chemise, largement assumé.
Aucune mention, en revanche, d’une quelconque aventure en salle de sport, alors qu’il a le pec ferme comme une cuisse de poulet.

Gérémy Credeville spectacle G Parfait et Modeste sur la scène du Théâtre des Blancs Manteaux Paris humour one man show photo usofparis blog

Qu’est-ce qui fait la différence ?

Le goût immodéré de Gérémy Crédeville pour le trash. Et il en balance des images qui claquent à la gueule comme le coup du pirate. Un coup qui va rester dans les annales du one man show.
Le Nord Pas de Calais n’est pas en reste et reçoit des trombes, la carte postale prend définitivement l’eau.

Et rien n’échappe au garçon, de l’applaudissement “moustique”au pied d’un spectateur sur sa scène. Le chaleureux Théâtre des Blancs Manteaux se prend quelques scuds bien relevés alors que le régisseur agonise de ceux qui lui sont destinés.

Et pour autant, en sortant, aucune envie de casser la gueule de G sur le trottoir, ni même de lui faire bouffer ses flyers gentiment tendus.
Le charme opère progressivement. Il faut dire qu’il a un autre talent qui emporte immanquablement le public : son indéniable qualité de composition musicale.

BONUS : il est tellement bogosse qu’on la confondu à une soirée VIP avec un Dieu du Stade ! #histoirevraie

Gérémy Crédeville
Parfait et encore je suis modeste ! 

du jeudi au samedi à 20h00

jusqu’à mars 2018

au Théâtre du Marais
37 rue Volta
75003 PARIS

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Dieu est mort à l’Essaïon Théâtre : caustique et clairvoyant

L’actualité de notre monde est régulièrement touchée par la violence de l’être humain au nom d’idéaux religieux. Régis Vlachos soulève en toute perspicacité les véritables questions sur le rapport qu’entretient l’Homme avec ses croyances. Dieu est mort. Et moi non plus j’me sens pas très bien ! en est une riposte lucide et éclairée. De ce fait, c’est un cri du cœur entre révolte, espérance et humour habile que vous retrouvez au Théâtre de la Contrescarpe.

Dieu est mort

Un petit garçon essaie de grandir mais il ne comprend pas le comportement des personnes autour de lui. Il existe un décalage important entre ce qu’il voit et ce qu’on lui inculque. Il réfléchit beaucoup, peut-être trop, trop loin, mais c’est ainsi. En grandissant, il en arrive à la conclusion que Dieu est mort.

Puis, devenu adulte, il décide de régler ses comptes. Pour l’aider dans ce dessein, le souvenir de sa sœur partie trop tôt l’accompagne. Elle lui donne ainsi le courage de se battre et d’affronter le monde.

Et en effet, tout y passe ! L’éducation religieuse de son enfance, sa mère, le psy, les incompréhensions avec la hiérarchie mais également l’élection de Mitterrand, Michel Sardou (hilarant !), un cours de philosophie qui dégénère…

Dieu est mort

Une verve flamboyante

Alors, un joyeux bordel se met en place devant nous avec des marionnettes-prophètes, un aquarium, un coffre… Le spectateur averti reconnaîtra ici et là des citations philosophiques ou poétiques subtilement mêlées à l’ensemble. Nous sommes happés par l’énergie, le jeu scénique et le style déployé. Beaucoup de dérision et d’audace émanent de l’interprétation des personnages.

Au final, nous rigolons beaucoup malgré la réflexion induite par la pièce. C’est d’ailleurs ce qu’il faut retenir. En étant omniprésent, le rire donne toute la force au spectacle, mais également à la vie…

by Jean-Philippe

 

Dieu est mort
Et moi non plus j’me sens pas très bien !

Auteur : Régis Vlachos
Artistes : Charlotte Zotto, Régis Vlachos
Metteur en scène : Franck Gervais

jusqu’au 24 juin 2018

du jeudi au samedi à 21h30

à l’Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au Lard
75004 PARIS

Et au Festival d’Avignon Off 2018

du 6 au 29 juillet à 16h05
(sauf les 10, 17 et 24 juillet)

au Théâtre des Barriques
8, rue Ledru Rolin
84000 AVIGNON

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Jérémy Lorca dans Bon à marier : une leçon d’optimisme

Jérémy Lorca s’installe cette fin d’année à l’Alhambra. Un succès ne venant jamais seul son livre Chercher le garçon va avoir droit à une adaptation ciné. Il fait de la radio avec Anne Roumanoff pour Ça pique mais c’est bon !
Ce garçon Bon à marier est aussi déluré qu’attachant, naïf que fin observateur de nos mœurs. 

 

Pas évident de naître à Avion, proche du Pas de Calais. C’est pas nous qui le disons, c’est Jérémy Lorca. Rajoutez un père italien et une mère polonaise : le cocktail pourrait être explosif. 

D’autant que son cœur le porte plus vers Céline Dion et les garçons, que Booba et les filles en mini-short.

Généreux, il offre quelques moments de sa vie aussi drôles que désespérés : le 1er coup de foudre en boite, l’amour qui dure 3 ans, la séparation, les “dates”… La philosophie hallucinée de sa pote de boulot… la meilleure manière de faire fuir vos voisins. 

Alizée, Beyoncé, Grindr, coach sportif, Smic, vacances au Maroc : les sujets sont variés et l’enchaînement est très bien mené. 

Jérémy cède parfois à quelques facilités que l’on voit arriver mais il ne tombe pas, pour autant, dans l’enfilage de perles-clichés qui font bailler, bien au contraire. 

Bon à marier est un one-man-show tendre et malicieux, une leçon d’optimisme. Pourtant ce jeune talent de la scène serait toujours célibataire. 

Seul bémol : la chemise manches courtes à pois. C’est le printemps ok, mais c’est pas fashion du tout ! 🙂 

Jérémy Lorca

Jérémy Lorca dans Bon à marier

Les mardis et certains mercredis à 21h30

jusqu’au 19 décembre 2017

à l’Alhambra
21, rue Yves Toudic
75010 PARS

Follow la page FB officielle de Jérémy Lorca

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Jean la Chance ou l’histoire d’un anti-héros engagé

La compagnie Frères d’Art vous donne rendez-vous au Théâtre de Ménilmontant à la (re)découverte d’une curiosité truculente : Jean la Chance, conte inachevé de Bertolt Brecht inspiré du conte éponyme des frères Grimm.

Cette œuvre de jeunesse, retrouvée par hasard, nous permet déjà de distinguer les prémices de ce qui va devenir le style de Brecht : une volonté de pousser le spectateur à la réflexion plutôt que d’être dans l’illusion théâtrale et qu’il nommera la « distanciation ».

Jean la chance

L’intrigue nous mène dans une ferme où Jean, fermier naïf et altruiste connaît une vie paisible auprès de sa femme Jeanne. Sa rencontre avec un homme va bouleverser cet équilibre et entraîner Jean dans un périple tumultueux.

Jean procède à différents échanges (où il est toujours perdant) avec les personnes opportunistes et dénuées de scrupules qu’il rencontre. Nous observons le renoncement à des modes de vie différents. En effet, Jean échange d’abord sa femme qui représente l’amour puis sa ferme qui évoque le foyer, une charrette qui symbolise l’aventure, un manège qui est le romantisme…  Jusqu’à se retrouver dépouillé de tout ce qu’il possède, hormis sa vie qui a peut-être aussi une valeur d’échange ! Qui sait ?

Jean semble vivre cette dépossession relativement bien. Plein de sagesse respectueuse, il reste fidèle à lui-même. Il est en harmonie. Il écoute son corps, la nature environnante et l’âme des gens qu’il rencontre. Il se retrouve sans rien d’autre que ses besoins fondamentaux à assouvir et il s’en réjouit. Il remercie même ses spoliateurs ! Il a atteint une certaine forme de bonheur simple voire l’ataraxie.

Jean la Chance

Les quatorze personnages sont brillamment interprétés par 4 comédiens. Ils se mêlent au public. Ils jouent la pièce avec coulisses apparentes et deux « flight-cases » pour créer l’ensemble de la scénographie. Ce choix de mise en scène nous plonge dans un monde étrange à la manière de Tim Burton ou Federico Fellini renforçant l’esprit du conte. Nous sentons véritablement l’osmose entre les différents comédiens. Nous sommes conquis par l’intensité de leur jeu ! La notion de plaisir est présente. Nous avons beaucoup ri. Nous avons beaucoup aimé et nous avons beaucoup réfléchi.

C’est une réponse à notre époque consumériste où la possession semble être à la base du bonheur…

by Jean-Philippe

Jean la chance

Jean la Chance

Adaptation du conte éponyme de Bertolt Brecht
Metteur en scène : Constant Vandercam
assisté de Tiphaine Canal
Lumières : Filipe Gomes Almeda
Comédiens : Benjamin Assayag, Lou Guyot, François Raüch de Roberty et Constant Vandercam

les mardi 21 novembre à 21h
mardi 5 décembre à 21h
samedi 9 décembre à 21h

au Théâtre de Ménilmontant
15, rue du Retrait
75002 PARIS

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Ramsès II aux Bouffes Parisiens : facétieux Sébastien Thiéry

Sébastien Thiéry frappe un nouveau coup avec une situation rocambolesque, un gros lot de quiproquos et de l’humour décalé. Ramsès II à l’affiche des Bouffes Parisiens ne laisse pas indifférent. Cette création peut aussi bien surprendre que déconcerter, faire rire qu’irriter.

Ramses II

Ramsès II quelle folie ! 

Si l’on accepte le deal de se faire surprendre, de retrouver l’écriture particulière de Sébastien Thiéry – celle qui nous avait autant enthousiasmé que touché avec Momo  -, il y a de fortes chances de passer une bonne soirée aux Bouffes Parisiens.

On ne comprend pas tout de suite que c’est le gendre Matthieu qui rend visite à ses beaux-parents, Jean et Elisabeth. La discussion est un peu décousue puis arrive le sujet essentiel : “où est Bénédicte ?

Interrogation légitime des parents. Matthieu manque de précision, noie le poisson, répond à côté, oublie même l’accident de son beau-père désormais en fauteuil roulant. 

Ramses II

Le doute s’installe dans le cerveau des parents. Jean est plus véhément, violent, vulgaire que sa femme. La tension est palpable. 

François Berléand a eu droit à un traitement tout particulier, lié à son âge. C’est lui-même qui nous l’a confié après la représentation. Alors en tournée avec Thiery pour Momo, le comédien est consterné de recevoir autant de mails de propositions d’équipements spécifiques pour les plus de 60 ans. L’auteur lui promet de l’équiper d’un siège remonte escaliers pour sa prochaine pièce. 

Ramses II

Le résultat, Berléand est en fauteuil roulant mais son jeu ne perd rien en intensité face à un Elmosnino démoniaque. 

L’affrontement des deux hommes réserve des séquences décalées, improbables, surprenantes, jusqu’à la dernière, intense.

Confidences en coulisses 

Eric Elmosnino avoue avoir été surpris par le “premier degré du public, très réactif. C’est assez beau à voir. Il y a des réactions d’enfants. On est dans le temps présent.”

La pièce a volontairement un titre improbable. François Berléand nous confirme qu’il n’est pas nécessaire d’y trouver un sens : “Thiéry a cherché le titre le plus absurde !” 

Ramses II


Bonus
: applaudir ou non l’entrée en scène de Berléand ? Habituellement, le public reste silencieux. Mais le soir de notre venue, il y a eu des claquements de mains, surprenant le comédien qui n’a pu s’empêcher de rire. Quelques minutes avant le sujet avait été abordé entre les comédiens, en coulisses.

Ramses II

Ramsès II

de Sébastien Thiéry
Mise en scène : Stéphane Hillel
avec : François Berléand, Eric Elmosnino, Evelyne Buyle, Elise Diamant

aux Bouffes Parisiens
4 rue Monsigny
75002 PARIS

du mardi au samedi à 21h
matinées : le samedi à 16h30 et dimanche à 15h

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Requiem pour les artistes au TEC : audacieux et ténébreux

Lors de la visite inaugurale du tout nouveau Théâtre Elizabeth Czerczuk ou TEC, l’esprit insufflé par la maîtresse des lieux nous avait impressionnés… L’initiation à son univers confidentiel se poursuit avec sa dernière création, Requiem pour les artistes. Ce « théâtre chorégraphique » nous mène d’un ballet funèbre à une apologie de la vie dans un style dont la beauté viscérale se trouve être à la fois saisissante et envoûtante.

Requiem pour les artistes

Une musique ardente et imperceptiblement inquiétante accueille un cortège de morts-vivants aux costumes et maquillages troublants de perfection. Ces pantins désarticulés aux valises trop lourdes entament une danse convulsive dont la vigueur et l’intensité semblent trouver leurs sources dans le désespoir qui les habitent.

La purification nécessaire aux défunts pour atteindre un état de grâce va alors se manifester sous la forme d’une transe exutoire. Avec les valises en allégorie, ils explorent le passé, se heurtent à lui et éventuellement tentent de le rectifier. Finalement, ils vont parcourir un chemin les ramenant à la vie. Telle une résurrection, les personnages réinvestissent leurs corps avec agilité et alacrité.

Requiem pour les artistes

La portée de ce spectacle est d’éveiller en chaque individu la conscience de sa propre condition. En effet, nous caressons tous l’espoir du bonheur. Mais lorsque celui-ci nous échappe, il ne reste plus que l’angoisse… L’aspect dramatique et funeste  qui nous est présenté a pour but d’éveiller en nous une catharsis.

Elizabeth Czerczuk sait guider sa troupe de façon à ce que l’individualité de chacun magnifie l’ensemble de cet art vivant. C’est assez époustouflant de voir à quel point les comédiens sont animés. Ils rendent chaque représentation unique car ils n’interprètent pas une chorégraphie, ils la vivent avec ferveur et passion.

Mention spéciale à l’accompagnement musical et visuel tout à fait remarquable !

Une chose est sûre, l’empreinte insolite et unique d’Elizabeth Czerczuk ne vous laissera pas indifférent…

by Jean-Philippe

Requiem pour les artistes

Requiem pour les artistes

Mise en scène et chorégraphie : Elizabeth Czerczuk
Musique originale : Sergio Gruz, Julian Julien
Chant : Erik Karol
Scénographie, décors : Joseph Kruzel
Costumes : Joanna Sroka Jasko
Régie Son, Lumières : Tsiresy Begana, Adrien Colomb
Avec : Marie Chéreau, Laurence Crémoux-Colson, Szandra Deáki, Angela Diana, Aurélie Gascuel, Roland Girault, Valentina Gonzales Salgado, Yvan Gradis, Marie-Cécile Gueguen, France Hervé, Erik Karol, Yann Lemo, Barbara Orzelowska, Chantal Pavese, Sarah Pierret, Coralie Prosper, Zbigniew Rola, Elzbieta Rosa Desbois, Elzbieta Swiatkowska, Roxy R.Théobald, Miguel Angel Torres Chavez, Özge Pelin Tüfekçi, Julien Villacampa Boya Saura.

jusqu’au 2 décembre 2017

Les jeudi, vendredi et samedi à 20h30

Théâtre Elizabeth Czerczuk
20 rue Marsoulan
75012 Paris

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Cirkopolis du Cirque Éloize : absolument merveilleux

Venue étrenner le tout nouveau Théâtre Le 13ème Art, la compagnie québécoise du Cirque Éloize se révèle à nous avec un spectacle au rayonnement inédit. En mêlant danse, arts du cirque, technologie et théâtre, Cirkopolis nous entraîne avec frénésie dans un tourbillon enchanteur dont nous sortons complètement éblouis… Vous l’aurez probablement compris, nous avons adoré !

Le rideau s’ouvre sur un homme, assis à son bureau, avec en toile de fond des impressions 3D de gratte-ciels mornes et tristes. Cet homme sera le fil conducteur du spectacle inspiré du film Metropolis. S’anime alors autour de lui, tel un ballet administratif, une kyrielle de collègues austères, vêtus de gris.

Le rythme cadencé qu’impose une vie routinière dénuée de sens semble se gripper… Les personnages vont alors majestueusement fissurer le carcan dans lequel ils s’étaient eux-même enfermés.

Cirkopolis

Cirkopolis

Un hymne à la vie

À partir du moment où l’impulsion libératrice est enclenchée, nous assistons à un épanouissement de l’âme qui passera par la révélation et l’exaltation du corps dont l’expression va aller en s’amplifiant pour notre plus grand bonheur !

Place à de l’électro-swing pour le premier tableau qui nous subjugue d’emblée. Sans répit, les numéros se suivent et ne se ressemblent pas. Toute la magie est là, nous sommes toujours bluffés !

Cirkopolis

À l’énergie salvatrice d’un tableau va se succéder un numéro poétique et sensible. Ainsi, l’émotion se mêle à la prouesse artistique et c’est ici tout le caractère singulier du spectacle. Par la roue allemande, le mât chinois, le diabolo, la roue Cyr ou la corde lisse, nous explorons la solitude, l’évasion, la folie mais aussi l’amour.

Les artistes qui œuvrent sur scène sont solaires, radieux et aériens. Ils délivrent une beauté et un optimisme sans faille. La musique et les projections vidéos affirment le côté contemporain et innovant de l’ensemble. Un souffle nouveau nous traverse. Il nous redonne le sourire et il serait dommage de passer à côté !

Un plaisir à partager en famille sans hésitation ! Au sortir du spectacle, je fus très amusé de constater que j’avais la même bouche bée que mon voisin de 6 ans. En nous regardant, nous avons pu mutuellement contempler les étoiles qui brillaient dans nos yeux…

C’était magique 🙂

By Jean-Philippe

Image de prévisualisation YouTube

Cirkopolis

Cirkopolis

par la compagnie du Cirque Éloize

Auteur : Jeannot Painchaud
Metteurs en Scène : Jeannot Painchaud et Dave St-Pierre

Jusqu’au 29 octobre 2017

Du mardi au samedi à 21h
matinée : le mercredi et samedi à 16h,
le dimanche à 15h

Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
Avenue d’Italie
75013 Paris

Tél. : 01 53 31 13 13

Site du spectacle : cirkopolis

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Priscilla folle du désert, la comédie musicale culte et barrée

Embarquement immédiat dans le van rose bonbon à travers le désert australien. Priscilla folle du désert la comédie musicale se joue en version française dans les dialogues. Mais Finally, Pop MusicLike a Virgin, It’s raining men sont chantées en VO pour le plus grand bonheur des fêtards du Casino de Paris.
Dernière le 20 février 2019.

photo Pascal Ito

Oh Bernadette !

La performance la plus fascinante est sans hésiter celle de David Alexis qui prend les traits de Bernadette, Bernie pour les intimes, la doyenne de la troupe.
Nous connaissions le Professeur Abronsius dans le Bal des Vampires et Fangin dans Oliver Twist. Depuis quelques soirs, le chanteur danseur incarne une des légendaires girls sans âge, quelque peu blasée de la life mais qui ne manque pas de repartie.
Il est capable de grand écart, de se faire respecter, de se déhancher avec grâce. Et puis avouons-le : le corset à la Jean Paul Gaultier lui va si bien !
Ses camarades de jeu (Laurent Ban, Jimmy Bourcereau) ne déméritent pas pour autant. 

photo Pascal Ito
Priscilla folle du désert
photo Pascal Ito

Costumes, perruques et van

L’adaptation française ne souffre pas d’approximation même si le kitsch de certaines séquences peut piquer les yeux.
Le van n’est pas en carton, les costumes ne sont pas que des bouts de tissu.
Le véhicule est agrémenté d’un écran (et c’est superbement bien pensé). Des plumes, des paillettes, des froufrous sur les habits de lumière.
La production a repris tous les ingrédients qui font le succès de ce spectacle à travers le monde, depuis sa création à Londres. 

Les trois géniales chanteuses qui viennent en soutien aux protagonistes ont le droit de chanter dans les airs comme des anges et sont magnifiés des costumes endiablés et volumineux. 

Priscilla folle du désert c’est débridé, spectaculaire, surchargé comme un gros gâteau à la crème, culte, vitaminé. Bref, la bande-son de ton adolescence avec les costumes que tu n’aurais jamais imaginé porter.

Regret : les bandes musicales n’ont pas été réorchestrées ou remixées. Aucune surprise de ce côté-là. Il faudra se rabattre sur la folie des perruques et les boules à facettes. 

Priscilla folle du désert

Priscilla folle du désert, la comédie musicale

dernière le 20 février 2019

Casino de Paris
16, Rue de Clichy
75009 Paris

avec David Alexis, Laurent Ban, Jimmy Bourcereau, Amalya Delepierre, Kania Allard, Ana Ka, Sofia Mountassir, Stacey King
et Corinne Puget, Alice Lyn, Fabrice de la Villehervé
en alternance : Luka Quiin, Nino Magnier, Alexandre Furet, Aramis Delamare
mise en scène : Philippe Hersen
chorégraphie : Jaclyn Spencer

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