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Live report la chanteuse rock & soul KENDRA MORRIS en concert au Club Transbo à Lyon et en tournée à Paris à Nantes

Le lendemain de son concert à Montpellier avec Radio Nova, Kendra Morris poursuit son tour de charme en France avec une soirée tout en intimité au Club Transbo du Transbordeur à Lyon. Devant elle, un parterre d’oreilles curieuses et bienveillantes. Ici, très peu sont celles et ceux qui connaissent déjà les petites pépites de Banshee, le premier album de l’Américaine, fraichement distribué par Naïve. 

Silhouette fine, sous une coiffure dont elle seule maîtrise l’harmonie du désordre, Kendra accompagnée de ses boys entre en scène avec Waiting de bon augure, track 1 de son album – maintenant la belle sera attendue de pieds fermes à sa prochaine visite dans la région. Une montée en rythme subtile pour emporter avec elle le public de ses vocalises cristallines et graves. Right Now suivi du groovy et incandescent de Pow pour la trilogie d’intro d’un show musclé et complice.
Le titre If you let it go devient encore plus soûl dans sa version live. On flirte avec les paysages de Californie, un des deux Etats qui imprègnent la culture de la chanteuse avec la Floride.

Just one more – prévue sur la setlist en rappel – prend place en version piano seul le temps de régler une légère défaillance de guitare. Kendra la chante tout en douceur, prouvant l’étendu de son charisme vocal, fait de beaux coups de force et de moments susurrés à même le micro. Au milieu du set, la chanteuse tient à présenter ses nouveaux compagnons de route, avec ses musicos : des dinosaures miniatures. Un brin kitsch, ils remplacent les fleurs accrochés au micro de la blonde incendiaire lors de son premier à Paris au Bus Palladium.

Kendra sait aussi se faire joueuse avec le public, disparaissant derrière ses musiciens, sur la longue instru – ou plutôt l’interlude de – Running on empty, titre inédit ne figurant pas sur Banshee. 

Suit l’efficace Spitting Teeth, taillé pour être un futur standard soul de cette année. Une chanson dont l’intéressée précise “qu’elle a bien failli ne pas être dans l’album” Ca aurait dommage.

Concretive Waves, premier succès de la belle est applaudi sur les premières notes. L’occasion pour certains de s’embrasser. La chanson aurait-elle déjà une résonance particulière ou un effet aphrodisiaque pour ce jeune couple tout proche de la scène ?

These Eyes et l’envoutant Banshee viennent clore la première partie du set, un titre parfait pour vous accompagner sur la route de retour.

Deux titres supplémentaires avant de quitter Lyon sous la pluie pour l’artiste, qui s’excuse de repartir si vite.
La cover de Shine on you diamond de Pink Floyd dont la justesse vocale pousse à l’admiration et un Evil de circonstance, car sous ce sourire angélique se cache une rebelle au bras tatouée !
A la sortie du Transbo, beaucoup sont bluffés par l’ouragan Morris qui s’en allé. Une jeune trentenaire remercie son amie qui l’a invitée à la découverte.

Ne ratez pas les prochains tête-à-tête avec la star américaine. Car il y a fort à parier qu’à son retour, les salles seront plus imposantes à la mesure du nombre grandissans de ses fidèles.

l’album BANSHEE en vente depuis 27 janvier 2014
chez Naïve

 

Kendra Morris en concert en France !
PARIS • Café de la danse • 06 (sold out) & 07 février 14

ALENÇON • La Luciole •  08 février 2014
NANTES • Le Ferrailleur •  10 février 2014

RENNES • Le Diapason •  12 février 2014

LIMOGES • La Fourmi •  13 février 2014

 

Merci à Eldorado 

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Interview de Léo & Victoria du groupe THE PIROUETTES pour l’EP L’Importance des Autres

Ce vendredi, Léo et Victoria arrivent ensemble au Pop In où nous leur avions donné rendez-vous. Les pieds sur terre et la tête ailleurs, The Pirouettes sont revenus sur les origines de leur style musical et la sortie de leur deuxième EP « L’Importance des Autres » prévue le 17 février prochain. On a également pu en savoir plus sur leur manière de vivre la progressive reconnaissance qui fait de leur duo un des grands espoirs de la synthpop hexagonale. Au final, un moment très convivial passé avec un couple souriant qui aimerait “briller comme des étoiles”, tout simplement. 

Gérald & Baptiste : Vous êtes déjà venus jouer au Pop In ?
Victoria : On est venus jouer il y a un an au Pop In.
Léo : C’était un peu notre pire concert de tous les temps.
: A inscrire dans les annales !

G & B : Vous avez 41 ans à vous deux, seulement. Quand avez-vous commencé la musique ?
L : Pour être exact, j’ai commencé à six ans à jouer de la batterie dans ma chambre avec mon frère ; quand j’ai eu 10 ans le groupe Coming Soon s’est formé, et quand j’étais en quatrième, vers mes 14 ans, on a fait notre premier concert. Ensuite les choses se sont bien enchaînées, on a sorti un album, quelques EP. Un de nos morceaux – Vampire – s’est retrouvé sur la bande originale du film Juno, et là Coming Soon a vraiment décollé.
V : J’ai commencé la musique avec Léo, j’avais juste fait un an de violon quand j’étais au CP (rires). Je joue du clavier et je chante dans The Pirouettes, qui est mon unique projet musical. A côté de cela, je fais des études de photo, et un peu de vidéo aussi.

G & B : On a pu lire que « Is This It » est l’album préféré de Léo, quant à toi Vickie c’est « Modern Life Is Rubbish » de Blur. Vous avez pu en mettre dans The Pirouettes ?!
L : Pendant très longtemps, les Strokes ont été mon groupe préféré, depuis peu mes goûts musicaux ont évolué, car évidemment ce ne sont pas les Strokes qui ont motivé les Pirouettes, même si des choses sont probablement restées, notamment dans les mélodies de voix. On aime bien s’identifier au duo Elli & Jacno, à Luna Parker, à France Gall et Michel Berger – on a d’ailleurs repris une de leurs chansons, Comment lui dire ? – et on aime bien Yves Simon.
V : Et Christophe, aussi bien pour ce qu’il a fait avant que ce qu’il fait aujourd’hui. On a eu la chance de le voir en concert l’année dernière, dans un cinéma, c’était très cool.
L : Il y a plein d’expérimentations sonores dans ses derniers albums, c’est super intéressant.

G & B : On vous a vus en concert à la soirée « Tombés pour la France #4 » le 15 janvier dernier. Magic vous a classés parmi ses huit espoirs de l’année 2014, et dans leur numéro de février votre EP à paraitre est consacré single du mois. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
V : Magic nous aide vraiment beaucoup pour la promo du nouvel EP « L’Importance des autres ».
L : On commence à être pas mal sollicités pour des interviews, mais on ne s’emballe pas. Les Inrocks avaient fait un live report d’une soirée à laquelle on avait participé, sans une ligne sur notre passage…

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B & G : Comment vous situez-vous dans la scène pop française actuelle, alors que beaucoup de groupes émergent, un peu comme dans les années 70-80 en Angleterre ?
L : On est super fiers de faire partie de cette dynamique-là. On peut citer La Femme, qui est un groupe que l’on respecte énormément.

B & G : Qu’est-ce-que vous répondez à ceux qui qualifient votre musique de simpliste, ou de niaise ?
V : Le mot « naïf » commence vraiment à nous saouler. Ça peut être positif d’être naïf, c’est un chouette mot, dans le sens de la candeur.
L : Candide sonne mieux que naïf pour nous. Naïf a une connotation péjorative.
V : Ceci dit, je peux comprendre : nos morceaux sont souvent sautillants, on parle d’amour et de la vie de tous les jours. Mais en fait, c’est plus de la sincérité, ce qui n’empêche pas une certaine profondeur. Parfois, avec des morceaux trop biscornus, tu perds en sincérité et en spontanéité, forcément. Au final, notre musique est assez clivante, dans la mesure où, pour simplifier, soit t’aimes, soit tu détestes. Elle ne laisse pas indifférent. Tant mieux !

G & B : La critique qui vous a fait le plus plaisir, et celle qui vous a fait le plus mal ?
V : Parlons-en ! (elle regarde Léo)
L : Récemment, il y a eu un live report de cette soirée « Tombés pour la France #4 », pas très sympa pour nous.
V : Un bloggeur qui fait du pseudo humour, mais qui a surtout écrit des trucs méchants. Internet peut être un véritable défouloir de haine pour certains.
L : Ça nous fait chier ces trucs-là, on est assez sensibles.
V : En ce qui concerne la critique qui nous a fait le plus plaisir, il y a le live report que vous aviez fait, toujours de la soirée Magic. Il y aussi eu ce mec d’une cinquantaine d’années environ qui était venu nous voir à la fin d’un concert (à la Maroquinerie en première partie de Pendentif) et qui nous avait dit qu’on était des « jeunes gens modernes », que c’est comme ça en tout cas qu’on nous aurait qualifiés au début des années 80 puisque nous étions vraiment dignes de cette vague d’artistes : Elli et Jacno, Taxi Girl… Il y avait vraiment de la sincérité dans ce qu’il nous a dit et ça nous a fait très plaisir.

G & B : C’est quoi le secret de The Pirouettes ? Un style qui évoque les années 80, mais sans revivalisme, sans passéisme. En gros une musique moderne avec des références culturelles bien marquées ?
L : Pour nous, le secret c’est de ne pas se prendre la tête. Je vous avoue qu’on ne pense absolument pas à tout cela. On fait ce qu’on a envie de faire. Les références dont vous parlez sont venues naturellement. Les années 80, c’est une période qui nous touche, une période qu’on n’a pas vécue mais qu’on fantasme.
V : A propos de références culturelles des années 80, on peut aussi citer l’extrait de Star Wars dans Danser dans les boites de nuit, c’est un petit délire entre nous. C’est dans l’épisode 4, mon préféré.

G & B : Vous avez des contacts hors de Paris ?
L : Oui à Bordeaux, on a joué dans deux salles là-bas.
V : Il y a beaucoup de groupes à Bordeaux, une super scène pop. Rennes aussi bien sûr. On a peu de contacts dans le Sud-est en revanche. Côté festivals, on espère des propositions, mais en général on programme des groupes après un album, pas après un EP.
L : On va quand même être programmés au festival Cabourg Mon Amour, fin août.

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G & B : Et votre rapport à la scène ?
L : On a l’impression d’être un groupe hyper mauvais en live. On aimerait garder ce côté mignon, serré, qui fait notre identité, tout en passant à un truc un peu plus pro. C’est compliqué de garder un bon équilibre.
V : Je crois qu’avant les concerts je stresse moins que Léo, même si je suis la moins douée. Si je rentre mal dans un concert, cela va se ressentir tout le long du set : je ne m’éclate pas, je ne danse pas.

G & B : Léo, comment gérer Coming Soon et The Pirouettes en même temps ?
L : Les choses se sont toujours bien goupillées, mais j’ai peur qu’à terme ça coince. Je n’ai pas de priorité pour le moment, j’ai le même investissement sur les deux projets. Coming Soon c’est une sorte d’histoire familiale, donc je ne pourrai pas arrêter.

G & B : Victoria, tu es encore étudiante. Ton planning n’est pas trop compliqué ?
V : Je fais des études de photo en parallèle, ce n’est pas toujours évident de tout faire. Je dois souvent manquer des cours pour préparer les concerts.

G & B : Qu’est-ce-que vous attendez de l’année 2014 ?
L : On espère qu’on va vendre un max d’EP. On aimerait bien tourner plus. Partir avec Vickie, c’est la belle vie, c’est un peu les vacances. On prend le train, c’est cool (rires).

,G & B : Quel conseil vous donneriez aux gens de votre âge qui aimeraient mener des projets artistiques, mais qui n’osent pas se lancer ?
L : Il faut y croire. Il faut se donner les moyens d’essayer, même pendant une courte durée. Et le soutien des parents est très important.
V : Oui, c’est important. Mes parents ont toujours été très ouverts, ils m’ont toujours encouragée.

 A noter tout de suite dans vos agendas : la Release Party le 7 mars à l’Espace B, et la sortie de l’EP « L’Importance des Autres » le 17 février

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by Baptiste et Gérald
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Live Report : 2ème édition du WONDERFUL, WONDERFUL, WONDERFUL WORLD OF SWANN au Pop In Paris

Le 29 janvier dernier, Alma Forrer est déjà en piste depuis quelques minutes lorsque j’arrive, en retard (désolé pour Spaceman, que je n’ai pas eu la chance d’écouter), dans la grotte musicale du Pop In Paris.

On ne peut que louer la voix et la musicalité de cette jeune artiste qui s’inscrit sans prétention dans la lignée des chanteuses de ballades irlandaises traditionnelles, imposant une sorte de pastorale pop. Sur les trois premières chansons, Alma se suffit à elle-même, habitée qu’elle est par les mélodies qui forment le socle de son répertoire spleenétique : le regard dans le vague et le visage irradié de la lumière froide des projecteurs. Pour son dernier morceau, elle a choisi de reprendre Where Have All The Flowers Gone, en hommage à Pete Seeger, décédé il y a quelques jours. Accompagnée d’un certain Ryan O’Donnell, elle en propose une très jolie version, devant un public touché. Une voix à suivre de près, et qui pourrait délivrer tout son potentiel dans un groupe complet.

« Dix minutes de pause », puis Nina Savary et Michel, dit « Cheval fou » (pourquoi pas !), débutent leur set. On a affaire à une artiste totale – elle est aussi comédienne – dont le regard hypnotique et la voix sobre et vibrante provoquent des sentiments antagonistes : inquiétude et tranquillité, mélancolie et relative espérance. On peut citer Johnny Guitar et une reprise affinée de Rickie Lee Jones Altar Boy, deux morceaux qui illustrent bien l’univers de Nina Savary, au carrefour de nombreuses influences : des sonorités jazz, blues, des accents sud-américains, le tango notamment, et au final un contour pop. Son premier album « Tales of Fire » est sorti, on le conseille.

Changement de registre avec Baptiste W. Hamon. Bon, a priori c’est pas mon truc. Mais on doit reconnaître qu’il sait marier ses influences américaines – musique country, et Dylan bien entendu etc – aux grands noms de la chanson française, que ce soit sur Peut-être que nous serions heureux, en duo avec Alma Forrer et qui rappelle les Murder Ballads de Nick Cave, Aimer, ou une reprise de Billy Joe Shaver, Live Forever, encore une fois en duo avec Alma, et accompagné de Ryan O’Donnell. Un style volontairement daté, mais pas désagréable.

22h35. D’entrée de jeu Swann et deux de ses musiciens gratifient les cinquante personnes qui se serrent dans la cave du bar d’une magnifique interprétation de Show Me Your Love. Précision capitale : Chloé Lenique, alias Swann, joue sans guitare, handicapée par une tendinite. Son guitariste, tout en humour so british, indique qu’il souffre également d’une tendinite mais que cela ne l’empêche pas de bien jouer… !

Puis se succèdent cinq chansons, dont trois extraites de son premier album « Neverending », une chanson du dernier EP « Angels », Angel Of The Seas, et un morceau inédit du deuxième album en cours d’élaboration, Something Special. La jeune songwriter de vingt-quatre ans maîtrise son sujet, dévoilant une culture musicale résolument anglo-saxonne, allant de Blondie à Cat Power, en passant par le Velvet et Bowie. Et puis Swann, c’est aussi un look sage, flanqué d’une attitude parfois contemplative, et des morceaux durs, rageurs, comme God Is Dead – no comment ! Un excellent concert en somme, dans un style qu’on pourrait qualifier de contre pop-folk sous tension.

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On attend déjà avec impatience la troisième édition de ce monde merveilleux de Swann qui, en plus d’être un espoir confirmé de la pop hexagonale, se révèle être un authentique découvreur de jeunes talents.

Setlist de Swann : Show Me Your Love > Angel Of The Seas > Love Song #1 > God Is Dead > Something Special > Rappel : Trying Hard To Find Myself

By Baptiste Petitjean
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Interview du groupe belge PALE GREY pour l’album Best Friends – concert le 18 février à la Flèche d’Or à Paris

Après avoir annoncé la sortie de leur premier album « Best Friends » en Allemagne, en Suisse, au Royaume-Uni, en France et aux Pays-Bas, les Belges de Pale Grey étaient de passage ce mardi à Paris pour une journée de presse bien remplie. C’est vers 19 heures que je me suis rendu dans le quartier de Pigalle pour les rencontrer et tenter d’en savoir plus sur leur style, leurs ambitions, et aussi le paysage culturel belge.

Gilles Dewalque (basse et chant), Maxime Lhussier (guitariste) et JanJannes Montens (clavier) ont répondu à mes questions, pour United States of Paris.

Baptiste : Le groupe Aline utilise souvent les couleurs pour parler de leur album « Regarde le ciel ». Pour un groupe qui s’appelle Pale Grey, qui est issu du Collectif JauneOrange et vu la pochette de l’EP « Pale Grey », vous devez avoir une petite idée de la couleur de votre premier album « Best Friends » ?!
Gilles Dewalque : C’est presque évident : nous avons un rapport à l’image qui est indissociable de la musique. Nous sommes partis de ce concept pour notre premier EP. Pour nommer nos chansons : une couleur, qui pouvait correspondre à un morceau sans lui donner trop de sens précis. Nous nous impliquons beaucoup dans l’aspect visuel.
Ensemble : En ce qui concerne « Best Friends », on est dans le beige, les couleurs pastel, et aussi le bleu marine et le bleu-gris. Les couleurs pastel, car elles évoquent des sentiments nostalgiques ou décalés, que l’on peut facilement identifier sur Seaside notamment.
Maxime Lhussier : Oui il y a cet aspect nostalgique : notre jeunesse dans un milieu assez rural, les balades, les soirées… Tous ces sentiments liés à l’enfance, à cette force dans l’insouciance, autant de sentiments qui changent beaucoup en grandissant. 

B : Et pourquoi ces deux chiens sur la couverture ?
M : Cette photo fut choisie parmi une série de propositions de photos réalisées par Gilles [Gilles a fait des études de photo]. C’est une photo d’un poster qui est dans la chambre du beau-frère de Gilles, une chambre qui n’a pas changé depuis qu’il a 8 ans ! Ce qui nous a interpelés aussi dans cette photo, c’est le regard de ces deux chiens : on peut y voir de l’excitation, de la mélancolie. Il y a un côté doux-amer, triste, mais aussi décalé, amusant.

B : Chacun peut trouver ses propres influences dans votre album. Personnellement, j’y ai vu des éléments des projets solos de Damon Albarn (Gorillaz, The Good The Bad & The Queen), et de l’album « Think Tank » de Blur.
M : C’est mon album préféré de Blur ! On essaie de digérer nos influences, ce qu’on peut mettre dans nos morceaux est fait inconsciemment. Mais notre musique s’inscrit tout de même dans un style. On essaie d’incorporer plein de choses qu’on aime dans d’autres genres de musique, pour la rendre a priori plus originale. En utilisant par exemple des éléments qui viennent de l’abstract hip-hop, du post-rock, de l’électro. 

B : Comment se passent vos séances de travail, de composition, d’enregistrement ?
Jan Jannes Montes : Certains morceaux sont nés de jam, mais c’est une minorité.
M : La plupart du temps, cela part d’un squelette de chanson créé par un des membres du groupe. Puis les autres vont mettre leur patte, « violer » le morceau, et cela génère beaucoup d’interactions. On arrête le travail sur une chanson quand tout le monde est d’accord. D’ailleurs, les morceaux qui posent problème ont été mis de côté. 

B : Avez-vous des dates de prévu pour des festivals d’été ?
M : On a une période de tournée prévue fin avril. Sur le printemps, on a de plus en plus de confirmations en France. Peut-être qu’on sera du côté de Dijon pour un festival en juillet (Oeno Music Festival). Côté anglais, il y a eu la sortie de Seaside, on a eu des bons retours, il est notamment passé sur la BBC. Le deuxième single sortira là-bas en février, et l’album en avril. 

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B : Votre album va justement sortir dans plusieurs pays, comment voyez-vous l’avenir ?
M : On a le sentiment d’avoir parcouru pas mal de chemin, de s’être professionnalisés sur bien des aspects : les concerts, la com’ et les à-côtés… Cela nous permet aussi de proposer nos morceaux à des publics « frais », qui n’ont pas d’idées préconçues, Quand il y a des retours positifs venant de l’étranger, ça nous touche d’autant plus et ça nous encourage beaucoup. 

B : J’ai le sentiment qu’il y a une scène électro, pop et rock très dynamique en Belgique, comment expliquez-vous cela ?
G : La Belgique est un pays très jeune, nous sommes tous très rapprochés. Sur le plan de la culture, la Belgique a encore beaucoup à chercher et à trouver. Nous sommes à l’intersection entre trois langues. Il y aussi le fait d’être au cœur de l’Europe… On est peut-être plus ouverts à ce qui se fait ailleurs, Si on est gourmand de musique, de culture, vu la taille du pays, on est obligé de se tourner vers l’étranger.
JJ : Notre culture n’est pas encore figée. 

B : En France, on nous présente souvent la Belgique comme un pays coupé en deux. Vous êtes connus en Wallonie, mais en Flandre ? Avez-vous des liens forts avec des groupes ou des programmateurs flamands ?
M : On a un avantage dans le groupe : Jan est flamand, il est originaire de Bruges ! Il y a deux cultures, c’est clair. On commence à être connus côté wallon, mais les médias en Flandre sont plus protecteurs et ont plus de mal à programmer des groupes du Sud. On a tout de même eu l’opportunité de jouer là-bas, et on a eu des retours très positifs de la part du public. La difficulté se situe plus haut. Il y a un sentiment belge au niveau de la population d’ailleurs, ça se voit avec la ferveur suscitée par la qualification en Coupe du Monde. 

Pale Grey sera en concert le 18 février 2014 à La Flèche d’Or, en première partie de Casual Sex

Album Best Friends chez JauneOrange / Pias

Single Seaside disponible sur Itunes

 

Interview by Baptiste Petitjean
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Live report concert Tombés pour la France #4 au Point Ephémère avec Marc Desse – The Pirouettes & Petit Fantôme

 Je me précipite sur les pavés dangereusement détrempés des berges du Canal Saint-Martin pour essayer de rattraper mon retard. Une foule compacte et enfumée stagne sur la terrasse du Point Ephémère, tout de même à l’abri du crachin. Je me faufile et parviens à me trainer jusqu’à l’entrée de la salle de concert.

Il est 20h30 : Marc Desse et ses musiciens en sont déjà à leur avant dernière chanson : Video Club !

Le punk BCBG qu’il est laisse tomber le cuir sous les sifflets échauffés de quelques fans, et se lance dans son refrain, de sa voix qui navigue entre le faux détachement et la langueur vraisemblable. J’apprends que juste avant ce morceau le public a eu droit à un titre inédit, Fait d’hiver, jeu de mots fait et refait sur lequel Marc Desse a humblement ironisé. Un fait majeur à noter pour ce concert d’ouverture : la présence dans la salle d’Alex Rossi – L’ultima canzone – venu supporter Marc Desse avec beaucoup d’enthousiasme !

Une courte pause et The Pirouettes, rangés parmi les espoirs 2014 par le magazine MagicRPM dans son numéro de janvier, font leur entrée sur scène. On connait bien leur premier EP, sorti en octobre 2012, et les deux phénomènes de la synth pop Made in France exécutent à merveille les 4 morceaux de cette première publication. Mais on a aussi eu le plaisir d’entendre les nouvelles chansons, celles qui figureront dans le disque à paraître en février prochain L’importance des autres, cocktail unique intégrant la clarté de Saint-Etienne, quelques sonorités volantes de Chvrches, et certains arrangements vifs et pointus de Teki Latex. Toujours la même honnêteté dans les textes, cette manière de mettre le quotidien au premier plan, avec simplicité, naïveté – dans le sens de la douce innocence – ce qui est tout sauf facile, surtout quand cela passe pour simple. On a également remarqué une aisance scénique nouvelle, un univers musical plus affirmé, moins pailleté, sans gâter la légèreté, au contraire. Un mec en or, Robocop, et le très suave Briller comme des étoiles illustrent bien ce constat. Mention spéciale pour Dernier métro, dédicacée pour l’occasion au magazine Magic, et renfermant un sympathique clin d’œil aux Rita Mitsouko.

Setlist : Briller comme des étoiles > Le Matin L’Eté Indien > Danser Dans Les Boîtes De Nuit > Comment Lui Dire ? (reprise de France Gall) > The Pirouettes > Oublie Moi > Autoroute/Opéra > Robocop > Dernier Métro > Rappel 1 Hortensia Summer > Un Mec En Or.

Pierre Loustaunau, alias Petit Fantôme, a clos la soirée. Les onze morceaux inédits qu’il avait réunis dans l’album Stave avaient mystifié les fans de pop, tant le Montois – qui a bien précisé pendant le concert qu’il n’était pas de Bordeaux – a donné naissance à une œuvre que l’on résumerait  en disant qu’elle est conceptuelle tant elle est inqualifiable. Toutefois, une réserve sur le concert : malgré des bons moments, notamment sur Etre Honnête, on n’a retrouvé ni la finesse des arrangements ni l’atmosphère onirique qui auraient dû nous embarquer… Partie remise !

by Baptiste Petitjean
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Le charme soul de la chanteuse LORETTA en interview pour l’album Find a way

LORETTA est née Laure et a publié deux albums, collaboré avec Diam’s, Amel Bent ou encore Sheryfa Luna.
Loretta est glamour, fashion, anglophone et nous semble tout droit arrivée d’un autre espace temps sans téléphone portable ni direction assistée, avec un album lumineux : Find a way.
Les deux premiers titres : Miss You et The Wonder that you are sont des pépites soul qui nous renvoient aux grandes heures de la Motown – sans plagiat aucun.
On traverse nos écouteurs et l’on se prend à rêver d’une virée à LA avec Marilyn Monroe dans une Cadillac décapotable ou à NYC en train de siroter un jus avec Don Draper et Peggy Olson, les héros de la série Mad Men.

Au fil des morceaux, notre belle frenchie apparaît comme la petite-fille légitime d’une Diana Ross du temps de The Supremes. Les mélodies sont cousues voix, les cuivres picotent le mood et le beat nous met en lévitation.Loretta n’a pas eu à s’exiler à Detroit pour composer son album ni à Miami pour tourner son dernier clip. Tout est made in France. Bluffant.

D’où est venue ton inspiration pour cet album ?

Mon retour à Toulouse a été l’occasion d’une rencontre avec des musiciens, qui se produisent sous le nom de scène Joe’s Funky Business.
Leur musique de prédilection est la soul des années 50-60. Ils faisaient et font encore des concerts avec des reprises de la Motown et de la Stax – deux labels mythiques de la musique américaine. Et on a commencé à chanter de la soul ensemble, accompagné du chanteur Gimenez E (un garçon bourré de talent) et j’ai adoré. Je leur ai proposé tout naturellement de faire un album ensemble.

T’ont-ils initiée à des musiques, chansons que tu ne connaissais pas ?
Ils m’ont fait réviser mes classiques, comme “I can’t stand the rain” dont je connaissais la version de Tina Turner mais pas l’originale d’Ann Peebles.
Il y a aussi des titres d’Aretha Franklin que je ne connaissais pas et que j’ai découverts grâce à eux. Et je suis très heureuse car c’est comme si elle sortait un nouvel album, il y a encore des nouveautés pour moi ! (rires)

Comment s’est déroulée l’écriture de l’album Find a way ?

J’ai fait une recherche de tous les américains à Toulouse. Je cherchais les plumes à travers les blogs. Et j’ai découvert le blog de Jamie Alexander, auteure, dessinatrice, photographe, graphique. Et là, je me suis dit : “il faut absolument que je bosse avec elle !” Elle venait tout juste d’arriver en France et elle a écrit plusieurs titres de l’album : Miss you, Rebith… Je ne me voyais pas écrire en anglais.

Et comment avez-vous travaillé toutes les deux, avec Jamie ?
Je balançais le morceau en yaourt (rire) comme à mon avis 50% des artistes le font. C’est pas vraiment de l’anglais, on ne sait pas trop ce que c’est en fait. Je lui demandais de respecter les sonorités avec les rimes et le thème que je lui transmettais.

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Et donc que peux-tu nous dire de la conception de Miss you ?
Au départ, j’ai tenté plusieurs mélodies mais je n’y arrivais pas. J’ai donc fait appel à Gimenez E qui m’a fait une mélodie magnifique. J’ai failli virer le titre à cause du blocage.
Y’avait déjà le mot Miss you dans mon yaourt. Il y avait la trame. Et Jamie a respecté parfaitement le nombre de syllabes, la mélodie. Alors que c’était la première fois qu’elle écrivait un texte à partir d’une musique.

Elle m’a ensuite coachée pendant l’enregistrement du titre.

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Comment as-tu croisé la route de The Wonder that You are ?
J’ai découvert le titre dans la voiture d’un ami anglais. J’étais à Londres pour la première fois. Et ce pote – chanteur qui faisait partie de la troupe du Roi Lion UK – me fait écouter ce titre qu’il chantait et je me suis dit : “il me le faut absolument !” A l’époque je chantais encore en français et j’ai repensé à cette chanson lors de la conception de cet album. Je lui ai demandé si le morceau était toujours disponible.
Il m’a confié que Miss Dominique le voulait mais ça ne s’est pas fait. Elle a eu tort et je l’ai enregistré direct. C’est un gros tube !

Est-ce qu’il y avait des références précises pour cet album en terme de son ?
Oui, par exemple pour certains mix ou certains instruments ont été choisis parce que l’on voulait que ce soit dans la lignée d’un Stevie Wonder des années 70. On a donc rajouté des minimoogs, des réverbes. Nous avons aussi utilisé un micro E47 pour reproduire le son de l’époque.
Les cuivres de My Girl du groupe Temptations nous ont inspirés pour The wonder that you are.  Pour chaque titre, ce sont à chaque fois des petites touches – clins d’oeil.

Je me suis totalement laisser guidée par le réalisateur pour Find a way. Il a révélé quelque chose de moi que je ne connaissais pas.

Quelle leçon as-tu reçue pendant la conception de Find a way ?
J’ai appris que ça ne servait à rien d’être dans la performance, à vouloir à tout prix que les notes soient parfaites. Il faut se focaliser avant tout sur l’interprétation.
Avant je passais deux jours pour enregistrer un titre. Cette fois,  j’ai enregistré chaque chanson en une demi-journée. C’est plus du ressenti qui irrigue l’album.
Mais pour y arriver, il a fallu me pousser dans mes retranchements. Il n’y avait que des garçons en studio, ça a été dur !

C’est du boulot de devenir Loretta ?
Tu n’as pas idée ! (rires) Je ne peux pas me maquiller et me coiffer toute seule. Il faut des pros pour ça. Pour le dress code, j’ai trouvé une marque qui correspondait à mes envies : Karen Millen, comme si les robes avaient été conçues pour moi. Ce n’était pas évident de trouver le personnage qui correspondait à l’album et à ma personnalité.
J’ai récupéré aussi des vêtements de ma grand-mère, pour le clip de The Wonder that You are. Et des fripes, comme celles de la boutique à Paris : Thank God I’m a VIP, qui fait que des grandes marques vinage. Le stylisme c’est moi à 100 %.
J’aime cette époque, très Mad Men, où les femmes étaient très apprêtées, les hommes très stylés. Les gens écoutent aussi avec les yeux. Le look est donc primordial.


Find a way
de Loretta
Sortie le 17 février
Editions Vaziva Music

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Critique DVD : concert MUSE Live at Rome Olympic Stadium – The Unsustainable Tour 2013

5 ans sans DVD live. Et le groupe MUSE nous en livre un nouveau enregistré au Rome Olympic Stadium.
Et c’est peu dire que ce live était attendu.
Après une avant-première dans les cinémas dont une séance exceptionnelle à la Géode en présence du groupe, en novembre dernier, les fans attendaient cette sortie avec une grande impatience.

Voici une revue exhaustive du DVD live à Rome (en français dans le texte).

Le maître-mot de ce DVD c’est 4K. Mais c’est quoi le 4K ?
Pour vulgariser : un procédé qui enregistre avec une qualité 4 fois supérieure à la haute définition (HD), une première pour un live !
Pour bénéficier au maximum de cette qualité d’image exceptionnelle, un conseil : procurez-vous la version Blu-ray.
Même si, sur la version DVD classique, on ressent cette différence de taille dans l’image.

Sinon du point de vue réalisation, qu’est-ce que nous avons ?
On plane, on survole. On est dans le public : il ne manque que l’ambiance et l’énergie de la foule du stade pour se croire plonger dans cet événement si particulier. Et surtout, on se retrouve sur scène avec le band à un point tel que l’on rêverait d’être juste une fois à la place d’un des membres pour ressentir le pur frisson.

Un concert de Muse est un moment particulier, un espace-temps à part.
En restant objectif, rares sont les groupes qui offrent un tel spectacle, avec une telle intransigeance scénique et un tel partage avec le public.
De mémoire, seuls Arcade Fire, Dionysos et peut-être les Scissor Sisters offrent un show si communicatif et revigorant.
Et si votre écran dépasse les 90 cm de diagonale, avec ces images d’une si haute définition, vous serez véritablement plongés au coeur du show. Vous prendrez part au spectacle.

D’ailleurs, le mot spectacle ce n’est pas un vain mot.
Pour ceux qui n’ont pas vu le concert depuis la fosse ou les gradins, en plus d’un mur d’écran, des musiciens sur scène, il fallait aussi compter sur la présence d’acteurs en chair et en os.
Ces scénettes sont astucieusement mises en scène dans ce live. Nous laissant alors pleinement profiter du jeu d’acteurs tout en pouvant voir le spectacle en parallèle. La caméra créant même parfois de vrais tableaux visuels, comme sur la reprise de la musique originale du film Il était une fois dans l’Ouest où un homme d’affaire est étendu sur scène.

Grâce au montage, ce live se transforme en un véritable film. On est loin du rythme effréné d’images proposé habituellement pour les captations de concerts rock.
On prend le temps de se poser sur un plan, on le laisse se dérouler. Le plan le plus court doit faire une seconde, un fait rarissime !
Et c’est un vrai plaisir d’avoir le temps de voir, pour une fois.
Les images aériennes sont magnifiques et les cadrages laissent la part belle à la grandeur du stade, à l’osmose entre les artistes et leurs fans.
On est transporté à Rome.

Autre surprise, le public est très présent dans ce live.
Clins d’oeil complices à la caméra, plans sur les premiers rangs, les visages spectateurs apparaissent régulièrement dans les transitions entre les chansons, comme si vous parliez à votre voisin de show.
Le montage apaisé ramène l’égocentrisme musical d’un live à une vraie communion entre le public et les artistes.

MUSE nous offre donc un live d’une qualité visuelle exceptionnelle, une réalisation aérienne, légère et bien pensée, alliée à un montage d’une grande sobriété qui met en avant l’ambiance, la musique, le public et bien entendu le trio britannique.
Le seul regret, ne pas avoir la version tonitruante de Unsustainable, qui est totalement taillée pour un stade (une petite explication de Matthew ici).
Pour les fans, ce Live at Rome Olympic Stadium est le must-have à posséder dans sa vidéothèque. Et pour les moins connaisseurs, un vrai show pour découvrir l’un des meilleurs groupes de rock dans son meilleur élément : la scène. Un band qui aime les grandeurs, de la trempe d’un Pink Floyd, U2 ou encore Depeche Mode.

En Bonus DVD
Vous retrouverez le making-of d’un concert de la tournée “The 2nd Law Tour” (concert en salle) intitulé The Road, mais aussi trois titres captés en live durant la tournée américaine US Arena:
Stockholm Syndrome à Las Vegas
Unsustainable à Las Vegas (Ouf un Live existe ! même si c’est la version en salle)
Liquid State à Dallas

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 MUSE Live at Rome Olympic Stadium

En CD, DVD et coffret CD+DVD

 

Photographies ® Hans-Peter van Velthoven

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Live report concert du groupe ALINE à La Flèche d’Or Paris – Tournée Regarde le ciel

La Flèche d’Or. Mercredi 12 décembre, 21h.
Concert d’Aline (Première Partie : Lou Marco)

Alors que son album Regarde le ciel sorti en janvier dernier, vient d’être élu album de l’année par le magazine Magic RPM, les fans et les curieux qui se sont rendus mercredi soir à la Flèche d’Or ont pu passer un moment convivial avec le groupe et acheter des bonnets « Aline » faits main pour affronter l’hiver.

by Marie Labat

Sur scène – et ce malgré des problèmes d’acoustique et d’électricité dans la salle –, Aline prend une autre dimension, avec des influences punk et post-punk très marquées (Buzzcocks, Stranglers, Blondie, …). Entendez par là une musique nerveuse, sans temps mort, avec une section rythmique infaillible sur laquelle viennent se poser ces lignes de guitare pures et cristallines, véritable marque de fabrique du groupe. Ceci dit, à classer parmi les insolites, on peut noter le passage éclair de Grunt – chant guttural en français – de Romain Guerret sur le refrain du morceau Obscène !

by Marie Labat

Au milieu des (déjà) classiques issus de Regarde le Ciel, Aline a joué deux inédits (La lune sera bleue et Mon Dieu, mes amis) qui donnent une idée de la couleur de leur prochain album et de l’évolution du groupe. On a alors du mal à comprendre pourquoi le public est resté si timide face à un groupe si généreux et disposant de tubes très dansants, au premier rang desquels figure Je bois et puis je danse.

On retiendra que le chanteur et le guitariste des Désaxés ont rejoint Aline pour une reprise de Tout ce que je veux qui en dit long sur ce que doit être la musique : plaisir, partage, amitié, rencontres. C’est d’ailleurs le sens des derniers mots de Romain Guerret adressés au public de la Flèche d’Or, après une sublime version des Copains, magnifiquement illustrée par un montage vidéo : « C’est pour ça qu’on fait de la musique, y’a pas d’autres choses à faire dans la vie ».

by Marie Labat

Setlist concert ALINE à la Flèche d’Or : Maudit garçon > Deux hirondelles > Obscène > Tout ce que je veux (reprise des Désaxés, avec les Désaxés) > Voleur > La Lune sera bleue (inédit) > Elle et moi > Elle m’oubliera > Regarde le ciel > Teen Whistle > Les Eclaireurs > Rappel 1 Je bois et puis je danse > Rappel 2 Mon Dieu mes amis (inédit) > Les Copains

by Baptiste et Gérald
http://ljspoplife.magicrpm.com

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Interview Kendra MORRIS : premier album Banshee – concert au Trianon à Paris le 20 novembre

Après deux concerts sold out Café de la Danse en février, la chanteuse américaine Kendra Morris sera de retour à Paris pour un concert le 20 novembre au Trianon.

Kendra Morris sont un prénom et un nom à retenir d’urgence avant que tous les festivals ne mettent le grappin dessus.
Ses fans français présents lors de son tout premier concert parisien au Bus Palladium, il y a quelques jours, ont eu de très bonnes raisons de lui faire un accueil chaleureux et de l’embrasser à sa sortie de scène.

Une fille tatouée et choucroutée, ça vous rappelle quelqu’un ?
On peut se tromper, mais la comparaison physique passée, il est difficile de trouver en Kendra un côté suffisamment dark ou “Rehab” qui la stopperait dans son ascension vers quelques cimes.

La personnalité de cette artiste groovy, au tempérament généreux, est fiévreuse et assez sidérante quand il s’agit de performance scénique.
Rencontrée dans le salon privé d’un hôtel cosy de Pigalle, quelques heures avant de monter sur scène,  la chanteuse s’est dévoilée avec une rare franchise – les Américains ont l’art de faire croire qu’ils donnent, mais tout est souvent très bien calculé.

 INTERVIEW KENDRA MORRIS


United States of Paris : Comment a débuté l’aventure de ton premier album Banshee ?
Kendra Morris : Je travaille maintenant depuis plusieurs années avec Jeremy Page mon producteur. Nous avons fait plusieurs EP et démos ensemble. On a finit par décider de réaliser un album. Ce disque correspond à la relation amoureuse que j’avais à l’époque. En fait, cette histoire s’est arrêtée au milieu de l’écriture de Banshee.

Pow, par exemple, est née d’une soirée où j’étais dans un bar. Je pensais que la relation que je vivais à ce moment-là me comblait. Et en fait, j’ai été attirée par quelqu’un d’autre. Je me suis dit : “je ne vais pas me sentir mal par rapport à ce que je ressens, je vais plutôt en faire une chanson.”
Just one more, je l’ai écrite quand j’étais en vacances chez moi en Floride au moment où j’ai décidé de rompre. L’instant où tu sais que c’est la fin mais que personne d’autre n’a encore pressenti.
Plutôt que de culpabiliser, je suis obsédée par l’idée de capturer les sentiments que je ressens, qu’ils soient bons ou mauvais. Tous ces sentiments sont essentiels.

J’ai mis un an à écrire cet album, et je me souviens aussi de ce que j’éprouvais quand je composais certaines chansons qui reflètent le passage au soulagement, au bonheur.

Il n’y a que des choses vécues dans Banshee ?
Beaucoup de morceaux de cet album correspondent à des choses que j’ai vécues, à des conflits ou dilemmes intérieurs. Il y a aussi du mystique, du mystère. Je suis une conteuse et j’ai toujours été attirée par ce que la science n’arrive pas à expliquer.

Ma fête préférée est Halloween, j’aime les films d’horreur d’où la chanson BansheeCette créature folklorique m’a toujours fascinée. Dans le folklore irlandais, elle ressemble un peu à une femme-une sirène qui hurle, qui vole votre âme. Les films sur ce mythe m’ont passionnée.

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Concrete Waves est une de nos chansons préférées. Nous voulons tout savoir de ce titre.
Jeremy Page
a commencé par composer une mélodie. Il me l’a envoyée, et l’air m’a trotté dans la tête quelque temps, je l’ai chantonné et je l’ai laissé de côté. Puis une nuit, je traînais avec un ami – le meilleur ami de mon ex – et on en a parle forcément de mon ex. Après cette soirée, j’étais perturbée et j’ai écrit cette chanson sur un de mes carnets qui me suit toujours.

Au moment de coucher les mots, je me suis souvenue de l’époque où je faisais du skateboard –  j’en faisais en fait pour rencontrer des garçons. Mes frères en faisaient avant moi et je me disais : “je ne veux pas être la fille qui attend sur le bord, je veux faire du skate aussi !”
Et un jour, je devais avoir 15 ans, je voulais tout essayer et j’ai tenté une rampe assez haute. J’ai tenté un saut périlleux et j’ai trébuché. Mon skate est resté bloqué et moi, je me suis envolée. Résultat : des bleus un peu partout, des cailloux sur les mains et genoux et des bandages.
Bref, la sensation de glisse est la chose la plus intense que tu puisses vivre dans la vie.
Mais quand tu te loupes, tu te ramasses par terre – c’est pas comme quand tu surfes. Tu te blesses, tu as les jambes qui tremblent et tu restes au milieu de la rue. Et c’est la même impression quand tu as une rupture amoureuse il suffit d’une bosse sur la route pour trébucher.

Une bonne partie de ma vie est une “Concrete Waves“, parce que j’apprends énormément de mes erreurs. (rire)

La deuxième chanson qui nous fait kiffer est : If you didn’t go. Que peux-tu nous dire de l’inspiration ?
Je ne pense pas l’avoir dit dans une autre interview. Il y a eu une personne qui m’a marquée quand j’avais une vingtaine d’années. En fait, c’était mon tout premier amour. Celui qui m’a brisé le coeur.
J’ai rêvé de lui la nuit dernière, même si nous ne nous parlons plus du tout. Il est toujours le meilleur ami de mon petit frère, j’ai donc toujours des nouvelles, indirectement.
Un exemple qui prouve que ton premier amour te poursuit toute ta vie. Quand j’ai écouté la musique, ça m’a rappelée à la fois la Californie et la Floride, deux états qui font partie de ma vie. Et ce premier amour a déménagé en Californie. La Californie n’a pas le même soleil que la Floride. En Floride, tous les jours à 15 heures, pendant 15 min en été il pleut. Tu peux sentir le sable, l’océan. C’est incroyable. Je lui ai rappelé cette particularité dans le message que je lui ai envoyé quand il est parti.

C’est juste une chanson nostalgique. (rire)

Quel message d’un de tes fans t’a particulièrement émue ou amusée ?
Quelqu’un m’a dit qu’il avait fait l’amour sur la chanson : If you didn’t go, justement ! J’ai trouvé ça génial ! (rires)
J’ai de plus en plus de personnes qui m’envoient des messages. Et notamment, un jeune homme à Avignon qui est venu me voir après le concert et qui m’a dit : “ton album a changé ma vie.” Il était au premier rang et j’ai vu qu’il connaissait toutes les chansons, c’était incroyable.
Et ça se passe aussi aux États-Unis où l’on va jouer dans des villes où on ne s’est encore jamais produit. Et il y a toujours des fans qui chantent mes chansons.

Quelle a été ta plus belle émotion sur scène ? 
Ça arrive souvent. Je ne sais pas s’il y a un mot pour décrire vraiment cette sensation. J’ai passé de très beaux moments sur scène qui font vibrer et te provoquent des picotements. La sensation d’être sur un nuage.
Et j’ai rencontré une choriste avec une voix incroyable lors d’autres projets. Car je chante aussi en tant que choriste, par exemple, quand il y a de vieux chanteurs qui viennent de Detroit. On apprend beaucoup aussi quand on est derrière un grand chanteur. C’est un moyen de rester humble aussi.
Et j’ai fait appel à cette choriste pour un de mes concerts à New York. On a répété la reprise de Pink Floyd, Shine on your crazy diamond pour le premier concert que l’on faisait ensemble. C’était comme sur l’album. L’accord était parfait. Et il y a eu une montée époustouflante. C’était comme si on avait touché Dieu ! (rires) Ça nous ramenait a des siècles en arrière.

Ça me hante depuis, j’ai envie de revivre cette sensation !

Quelles sont les voix qui t’inspirent ?
Le style de voix que j’aime, ce sont les voix “avec des imperfections”. Maintenant, tout se ressemble. Pourtant une voix c’est comme un oiseau. Et tu peux reconnaître l’oiseau au son de chant. Avec les nouveaux artistes, c’est impossible de reconnaître les voix. J’aime les vieux enregistrements, comme ceux de Bettye LaVette. Elle a un timbre si particulier.  C’est impossible de la confondre avec un autre ! Janis Joplin, c’est la même chose. Et Wendy Rene, chanteuse des années 60, elle avait une voix de bébé. Ce sont des voix qui n’existent plus malheureusement. Chercher une voix comme celles-ci  serait comme partir à la chasse d’une licorne.

Quel est le plus beau souvenir que tu as de Paris ?
Je suis allée au Crazy Horse toute seule ! Quand j’y suis allée, il y avait plein de touristes. J’étais au premier rang. Je me suis laissée prendre en photo pour le souvenir. J’ai été impressionnée. En rentrant à l’hôtel, j’ai voulu chercher toutes les infos sur ce lieu, sur les girls aussi. Ça m’a obsédée pendant plusieurs jours. Je suis allée aussi dans une boutique de taxidermie, car j’adore les animaux empaillés.
Autre chose, Paris est une ville incroyable pour un point très précis : tout est beau, même dans le détail. Ce qui est très différent de New York, où l’on n’accorde pas autant d’attention que vous.

Est-ce que cette ville pourrait t’inspirer une chanson ?
Je ne peux pas tout dévoiler. (rires) Il y aura probablement réponse à ta question dans le prochain album !

l’album BANSHEE disponible depuis le 27 janvier 2014
chez Naïve

 

PARIS • Le Trianon • 20 novembre 2014

Merci à l’Hôtel Villa Royale

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Live report : concert de GLASVEGAS au Point Ephémère Paris – Later…When The TV Turns To Static Tour

Le Point Ephémère. Jeudi 05 décembre, 21h30
Concert de Glasvegas (Première partie Myra Lee)

 Après le Nouveau Casino en mars 2011, c’est au très branché Point éphémère que Glasvegas a choisi de présenter son nouvel album Later… When The TV Turns To Static sorti en septembre 2013 et de revenir sur les morceaux qui ont fait leur succès, pour le plus grand plaisir d’un public cosmopolite peu nombreux mais fidèle et connaisseur. 

Vers 21h30, les Ecossais de Glasvegas (en précisant que la batteuse Jonna Löfgren est suédoise !) investissent la scène du Point Ephémère. Veste en cuir noire pour James Allan et Paul Donhogue, chemise noire et coupe de cheveux hérissée pour le cousin du chanteur Rab Allan, et surtout lunettes noires, large chemise sombre et boucles d’oreilles à plumes pour la batteuse. Bref, un look très rock, pour ce qui allait être un concert de rock, quoi de plus logique !

Le groupe ouvre son set avec le titre éponyme du dernier album. James Allan n’a rien perdu de sa puissance vocale, et on reprend avec lui : « It’s quiet on the edge of my bed, up in the attic ». Bien qu’on ne retrouve pas cette écriture subtile, digne de Morrissey, dans tous les morceaux du dernier album, certains conservent ce qui fait la marque de fabrique du groupe depuis 2008 : des hymnes typiquement pop, diablement saisissants, idéaux pour le déferlement d’un large panel d’émotions contrastées. En vrac, dans ce registre, on peut citer Dream Dream Dreaming, Geraldine, Euphoria, Take My Hand, et l’incontournable Daddy’s Gone. On a eu droit à de beaux moments de cohésion aussi, quand le public scandait en boucle « Here We Fucking Go », refrain de Go Square Go, avant les rappels. Série de rappels qui commence d’ailleurs par un magistral Flowers & Football Tops interprété solo par James Allan, à l’aise parmi ses adeptes, en toute intimité, suivi du single du dernier album I’d Rather Be Dead et de Daddy’s Gone, symbolisant à merveille la fusion entre un son détrempé et une sorte de folie des grandeurs opératique. Mention spéciale pour Paul Donhogue à la basse et Jonna Löfgren à la batterie, qui ont assuré une section rythmique carrée et intense.

La prochaine fois, on espère seulement que la salle sera davantage remplie, à la hauteur de la ferveur rock provoquée par ce groupe de grande classe.

Un petit mot tout de même pour Myra Lee à qui Glasvegas avait confié leur première partie. Certes en décalage totale par rapport au style musical des Ecossais mêlant des sonorités brutes et un spleen serré, l’ex des Choice Dainties a pourtant su captiver une fraction du public et l’entrainer dans son univers vaporeux grâce à des berceuses hypnotiques et brumeuses. Evidemment, PJ Harvey, Björk et CatPower – dont le 2ème album paru en 1996 a inspiré le nom de scène de la jeune Parisienne – ont largement influencé sa pop dépouillée et gracile, mais on sent que Myra Lee creuse son propre sillon, tout en élégance et en délicatesse. Son 1er EP « The Flame In The Eye » est sorti en avril dernier, et cette jeune artiste n’a pas fini de troubler les critiques et le public.

Myra Lee, Setlist : Begin It Again > Tout est écrit > Dans la nuit > Baptism > Le froid > Wake Me

Twitter : @MyraLeeMusic

Glasvegas, Setlist : Later… When The TV Turns To Static > Youngblood > It’s My Own Cheating Heart That Makes Me Cry > Euphoria, Take My Hand > I Feel Wrong (Homosexuality Pt. 1) > If > Secret Truth > The World Is Yours > Dream Dream Dreaming > Geraldine > Ice Cream Van > Go Square Go > Rappel 1 Flowers & Football Tops > Rappel 2 I’d Rather Be Dead (Than Be With You) > Rappel 3 Daddy’s Gone > Rappel 4 Lots Sometimes

Twitter : @glasvegas

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