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Game of Thrones expo : magistrale minutie & costumes sidérants

L’exposition Game of Thrones ou The Touring Exhibition est le meilleur moyen de calmer l’impatience des fans de la série à succès avant la diffusion de l’ultime saison, en 2019.
La plongée est grisante à souhait et révèle une incroyable précision dans les détails des costumes et accessoires qui ne peut être perçus sur votre écran.

Nous avons visité l’expo à deux : Emmanuel un vrai fan qui n’a manqué aucun épisode mais qui n’est pas prêt à dépenser des sommes folles en merchandising et moi qui n’ai vu aucun épisode.
Mon seul lien avec Game of Thrones est un modeste selfie avec Kit Harington rencontré à Londres.

Game of thrones

Le jour de la visite de presse, trois personnages de la saga étaient au rendez-vous : Meryn Trant (Ian Beattie), Melissandre (Carise Van Houten) et Bran Stark (Isaac Hempstead-Wright).
Autant dire que les journalistes et blogueurs présents s’en sont donné à coeur joie.

Alors que beaucoup de questions posées portaient sur l’expo, nous avons axé nos échanges autour #GOT et du tournage, afin de ponctuer ce billet.

Game of thrones
Costume de Tyrion Lannister

Un seul spoiler pour la saison 08 : “Winter is coming

On va évacuer tout de suite les deux choses qui fâchent :
– L’absence de mise en scène poussée avec des reprises de décors pour encore plus mettre en valeur les costumes et les objets.
– Un audio guide en option, et en surplus un peu cher (6€), mais qui apportera des compléments d’infos essentiels aux grands fans de la série.

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Cette expo est vraiment conçue pour permettre d’admirer le travail de création dans ses moindres détails.
Incroyable de voir tout le soin apporté aux broderies ou enluminures des costumes et des accessoires, notamment les armes.
Des détails que jamais le téléspectateur ne voit, par manque de gros plans et par manque de temps.

Game of thrones

Et pour comparer : sur les costumes vus dans l’expo Harry Potter, point d’ouvrage autant abouti.

C’est un degré de perfection extraordinaire, qui révèle l’esprit de toute la série.” nous confirme Ian Beattie.

Game of Thrones : émerveillement pour les yeux

Ce qui est surprenant c’est que certains costumes ont vraiment vécus, ils semblent avoir combattu.
Une fois que votre œil a capté cette parcelle de vie, il se focalise sur leurs enluminures.
Alors il devient impossible de ne pas chercher l’élément qui rend la création unique.

Comme ce lion brodé sur les épaules de la robe de Cersei.

Game of thrones Game of thrones

Ce sont les enchevêtrements de roses et d’épines argentées de la robe de mariée de Margaery Tyrell, délicats à souhait.

Game of thrones Game of thrones

Ce sont les écailles de dragons de l’armure de Jaime Lannister qui donnent l’impression d’être tranchantes.

Game of thrones

Ou encore l’élégance des boutonnières et la finesse des broderies de la tenue de mariage de Joffrey Baratheon dans un épisode tant attendu…

Game of thrones

Côté accessoires, la poignée l’épée de Ramsay Bolton sous-tend toute l’ignominie du personnage.

Game of thrones

Ou encore cette hache de la Maison Greyjoy sur laquelle on découvre une pieuvre d’une finesse incroyable qui enlace toute la partie tranchante. Vraiment magnifique.

Impossible de percevoir ces éléments en pleine scène de sang et de  règlements de compte. A croire qu’ils sont conçus pour être exposés et ainsi faire entrer encore plus la série dans la légende.

Game of thrones

Des tableaux pour un univers foisonnant 

Dans chaque salle, un univers de Game of Thrones est mis en avant : le Dieu Multiface et Arya, les contrées au-delà du mur, les différentes maisons de Westeros, Port Réal et les Lannister-Baratheon, Witerfell…

Mais l’on est toujours fasciné par quelques lieux ou scènes emblématiques.

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Un panneau “Traître” qui résonne de façon particulière dans la cour de Château Noir.

Game of thrones Game of thrones

L’épique et terrifiante Garde des Immaculés entourant les costumes de Daenerys, la Reine des dragons.

Game of thrones

Et impossible de ne pas croiser la route de l’inénarrable Trône de Fer.
Une sensation épique.

Game of thrones

Chaque salle a son univers propre et contient son lot de surprises.

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Une expo pour les fans mais pas que…

Alors oui, entre un fan de Game of Thrones et un néophyte, la visite a suscité des réactions diverses.
Et ce n’est pas forcément celui que l’on croit qui a été le plus bluffé par les pièces présentées.

Car oui à force de créer des expositions évènements autour de sagas, si le fond (costumes et accessoires) est bien présent, la mise en espace et les décors méritent une attention tout aussi particulière.

On a aussi aimé les petits spots photo où chacun peut se transformer en Arya Stark ou en marcheur blanc grimpant le mur de Château Noir.

Game of thrones

Mais au final, le néophyte et le fan n’ont qu’une seule envie : (re)commencer la série du début !

Game of Thrones Exposition
The Touring Exhibition

du 1er juin au 2 septembre 2018

Tous les jours de 10h à 19h

Paris Expo -Porte de Versailles
Pavillon 2.1
Place de La Porte de Versailles
75015 Paris

Plus d’info sur : Gameofthronesexposition.fr

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Mama Khan et le chant de la terre Lakota : rencontre poignante @ Avignon

Au travers de récits Amérindiens contés par Mama Khan, notre guide atypique, nous partons à la découverte de la tradition Lakota (Dakota du Sud) et de ses merveilles. Tel est le pari osé, mais parfaitement maîtrisé, de Khadija El Mahdi. Lauréat du P’tit Molière du « Meilleur seul en scène 2017 », nous la retrouvons à Avignon Off 2018 au Théâtre al Andalus. Nous sommes sous le charme…

Depuis l’aube de l’humanité, Mama Khan est là pour transmettre aux générations à venir la mémoire du monde. Son but est de permettre l’ancrage profond de nos racines archaïques afin de vivre en harmonie avec le monde moderne.

Doucement et sans bruit, l’âme de Mama Khan s’invite dans le corps qui va lui servir de faire-valoir. Elle nous transporte avec elle en terre Lakota à la découverte d’une culture première qui n’en finit pas de nous apprendre. Les Amérindiens nous livrent leurs savoirs et leurs moyens de s’ouvrir à la sagesse au travers de la tortue, du corbeau, du pivert, du bison et de l’aigle. Ils incarnent ce qui est nécessaire au coeur de l’homme pour s’épanouir : la liberté, l’expression de l’art, la beauté, le silence et les mots…

Derrière ce projet, il y a une femme qui attendait de pouvoir vivre sa vie. Elle avait un manque quant à son héritage culturel et familial. Du coup, elle peinait à construire son identité. Puis un jour, elle fait un rêve : elle découvre un contact inconnu, bordé d’amour et de bienveillance avec des grands-mères. Elle se rend compte de l’importance de leur enseignement : la transmission aux enfants de la conscience de la fragilité de l’être…

Khadija El Mahdi a ainsi reçu l’étincelle qui lui a permis de faire rayonner sa vie et par la même occasion, la nôtre. Elle est ainsi au service de la diffusion de la paix, de l’amour de la conscience et du goût de la liberté.

De tout notre cœur, Merci.

by JeanPhilippe

Mama Khan et le chant

Mama Khan et le chant
de la terre Lakota

de et avec : Khadija El Mahdi
masque : Étienne Champion
Scénographie : Joëlle Loucif

spectacle tout public à partir de 7 ans

Avignon Off 2018

du 6 au 29 juillet 2019
à 16h30
(relâche les lundis)

au Théâtre al Andalus
25, rue d’Amphoux
84000 AVIGNON

Et du même metteur en scène, au même théâtre, les mêmes jours à 13h15, découvrez Sang Négrier, une véritable claque !

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Sang Négrier à Avignon off 2018 : fervent trait de génie

Laisser sombrer dans l’oubli la mémoire d’un passé historique peu glorieux, c’est prendre le risque de nier son existence. Sang Négrier raconte l’histoire d’un esclave ayant repris sa liberté. Il soumet alors au commandant d’un navire négrier une vengeance l’entraînant aux lisières de la folie… Au Théâtre al Andalus, pour Avignon off 2018, découvrez la profonde et frénétique rencontre entre les mots de Laurent Gaudé, le talent de Bruno Bernardin et la rage de Khadija El Mahdi…

Sang Négrier

Une voix brisée, un corps marqué, une âme terrifiée : voici l’aperçu de l’homme déchu se présentant à nous. Tel un testament, ou plutôt une tentative de rédemption, il va nous conter sa sombre histoire…

Tout débute sur un navire négrier. En route vers les Amériques avec les cales pleines d’une cargaison fraîchement acquise, notre commandant décide de faire une escale à Saint-Malo. Cette décision va faire basculer sa vie…

En effet, à peine arrivés, cinq esclaves en profitent pour s’affranchir. La cité Malouine se trouve alors en émoi. Une effroyable chasse à l’homme s’engage, révélant les bas instincts d’une nature humaine terrifiante. Ainsi, les fugitifs sont traqués, isolés, abattus, exposés.
Sauf un.

Sang Négrier

Si son corps demeure introuvable, sa présence rôde cependant dans la ville… Bientôt, ses doigts sont retrouvés cloués sur des portes, les uns après les autres. Chacun est le présage d’un malheur à venir… Les habitants de Saint-Malo, et plus particulièrement notre homme, vivent alors au rythme de cette vengeance et sombrent dans une folie dont ils sont les cruels initiateurs…

À la fin de la représentation, nous sommes bouleversés par l’intensité de ce que nous venons de partager… Khadija El Mahdi sert avec passion ce texte incisif et puissant. Par la bande-son, les jeux de lumière et le décor modulable, elle fait tomber le masque. Quant à Bruno Bernardin, il est saisissant de justesse, notamment dans sa capacité à vivre les émotions.

Une claque ! Voici le mot résumant le mieux ce moment fort et nécessaire de mémoire, de partage et de transmission…

by Jean-Philippe

Sang Négrier

De : Laurent Gaudé
Mise en scène : Khadija El Mahdi
Avec : Bruno Bernardin

Avignon Off 2018

du vendredi 6 au dimanche 29 juillet à 13h15

au Théâtre al Andalus
25 Rue Amphoux
84000 Avignon

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Tabarnak : le coup de force du Cirque Alfonse à Bobino

Messe totalement loufoque et physique à Bobino avec l’infatigable Cirque Alfonse. Acrobaties, sauts, portées, suspensions, prouesses en patins roulettes, derviches tourneurs en tricot, le tout en musique et en chansons : Tabarnak a une énergie communicative qui fait un bien fou.

Tabarnak

Tabarnak : du muscle, du poil et de l’humour

Le muscle est la vertu première de cette incroyable épopée bucolique en terres québécoises. Aussi le poil, de barbe, très représenté dans la troupe. Dans la première partie du spectacle, la troupe ne se sert que de son corps pour partager sa folie. Du tricot sage et collectif en attendant les spectateurs, on passe vite à une tornade qui pousse les bancs et fait grimper le vitrail dans les cintres de Bobino.

Les 6 gaillards et ladys qui allient physique, dextérité et foi absolue non en Dieu – encore que – mais en leurs partenaires nous propulsent dans leur joyeux bordel.

Ils défrisent les tours de patins à roulettes en concevant une chorégraphie spectaculaire. Le numéro des sangles par Nikolas est aussi un moment fort comme les portées qui doivent malmener les corps tant la charge est importante par moment. Imaginez tenir en équilibre 2 personnes debout sur vos épaules.

Au côté des athlètes, 3 musiciens-chanteurs (Josie, David et Guillaume) qui apportent du rythme et les ambiances tour à tour de tension, de joliesse et quelques kitscheries 100% québecoises totalement folkloriques.

Tabarnak

Standing ovation pour Tabarnak tous les soirs et c’est extrêmement mérité !

BONUS : Pour avoir participé à une initiation aux arts du cirque avec les gaillards de la troupe, je comprends encore plus la maîtrise, le sang-froid à toute épreuve dont ils font preuve.
Qu’importe la personne qui leur grimpera sur les épaules, ils sont capables de tout endurer et de tout anticiper avec le sourire.
Un tour de balançoire ? Ils peuvent réceptionner tout type de sauteurs des plus aguerris aux frileux.

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TABARNAK
spectacle du Cirque Alfonse

jusqu’au 9 juin 2018

à Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris

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Elle… émoi : seul en scène avec trompette @ Avignon Off 2018

Elle.. émoi où l’art de parler d’amour autrement, avec non pas une femme, mais un instrument de musique. Emmanuel Van Cappel joue une partition entre rire et poésie, tendresse et belles notes, jouant de l’ambiguïté de certaines situations. Le spectacle tiendra l’affiche d’Avignon Off 2018 au Théâtre Le Petit Chien.

photo Marc Caraveo

Tout est dans le titre : Elle… émoi. L’interprète joue avec les mots tout au long de son spectacle. Cachet, fosse… tout est prétexte à digressions, à détourner les clichés, à tromper les apparences.

Ce seul en scène avec instruments partage sinon des anecdotes sur le milieu musical, plutôt des tranches de vie, une série de moments aussi cocasses que sensibles. Un partage d’intimité avec un autre qui semblerait presque humain. Troublant.

Malgré les années passées à sa pratique, les doigts déformés, les lèvres durcies, les épaules sans doute épuisées, l’attachement d’Emmanuel Van Cappel pour ses trompettes est indéniable. Elles sont toutes les témoins d’une vie aussi intense que sonore.

Elle… émoi offre un final fort, un hymne à la vie ! On aurait presque envie de se mettre au solfège.

Elle… émoi
de et par : Emmanuel Van Cappel
mise en scène : Nathalie Louyet
sous le regard extérieur de Jean-Philippe Lucas Rubio

Avignon Off 

du 6 au 29 juillet 2018 à 11h

Le Petit Chien
76, rue Guillaume Puy
84000 AVIGNON
Tel : 04 90 85 89 49

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Sugar Sammy serial dégommeur à l’Alhambra Paris #reprise

Un Québecois qui fait 5 500 km pour venir se foutre de la gueule des Français avec son spectacle : pari risqué !
Sugar Sammy ne manque pas d’audace et de répartie. Et le public en redemande !
Pour cause de succès, il est de retour à l’Alhambra depuis le 4 octobre 2018.

Sugar Sammy

Sugar Sammy maîtrise son Français !

Le Montréalais qu’on croirait sorti d’un film bollywoodien ne va pas tarder à vous agacer. En plus de sa belle gueule affichée sur les murs de Paris, son mètre 90 sur scène et à côté de votre petite amie au photocall de fin de spectacle, son succès au Canada et aux States, il maitrise parfaitement la culture française et nos beaux travers.

Ce n’est pas un comique dilettante qui adapte ses meilleurs succès inconnus en France, pourtant cultes dans son pays. On a déjà vu passer ce genre de super stars Outre-Atlantique et elles sont restées cantonner aux toutes petites salles parisiennes. Shame on them!

Sugar Sammy lui travaille son sujet ou, en tout cas, maitrise les fiches que des petites mains pourraient lui préparer. Rien ne lui échappe de l’actualité jusqu’aux références historiques bien pensées de notre pays.

Roi de l’impro 

Alors oui, il sera question de taille de b., de racisme, de préjugés en tout genre. Le tout emballé avec un sourire de charmeur. Le show est huilé à l’anglo-saxonne, sans perte de rythme, avec une répartie imparable et participation de la salle. A tout moment, il peut allumer un spectateur sur son simple prénom, ses origines, le couple qu’il force avec sa voisine et pas seulement au premier rang. Son regard est affuté et à 180 degrés.

Quelques révélations hilarantes comme les prénoms des hommes français qui manqueraient de virilité – à en juger avec Valentin ou Quentin, on ferait pale figure face à Rocky, Chris, Vin – des anecdotes savoureuses sur sa vie à la française et les différences de culture Québec-France font de ce spectacle un pur moment de déconne.

Sugar Sammy
prolongations

depuis le 4 octobre 2018 

du jeudi au samedi à 21h30

à l’Alhambra
21 Rue Yves Toudic
75010 Paris

Site officiel : sugarsammy.com/fr

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Majestic t’envoie couler avec le Titanic ! #grisant #escapegame

Majestic, la nouvelle enseigne d’escape game à Paris, nous fait traverser la toile de ciné pour une plongée dans les entrailles du Titanic qui prend l’eau.
Une heure pour ne pas finir congeler comme Leonardo : la tension est palpable et les décors ultra crédibles pour une aventure palpitante.

Immersion poussée et pleine logique

A deux, dans le Titanic qui coule : pas le temps de rêvasser, ni de chanter avec Céline. Faut foncer !
Le scénario du Majestic est imparable : séparation des joueurs dès le début de l’aventure.  Même si c’est stressant car on a chacun une vraie grosse responsabilité, – on ne peut pas attendre que l’autre trouve à notre place – on prend son pied.

Écrous, objets métalliques, fusible, on cherche un peu de tout à travers la salle des machines, pour se retrouver. Les conditions pour dialoguer ne sont pas optimales : c’est le jeu ! Faut hurler derrière la paroi pour se faire entendre. Mais les casse-têtes sont logiques et en pleine cohérence avec l’histoire. Preuve que les deux concepteurs Guillaume et Rémi ont une vraie expérience de joueur.

Comme au cinéma ! 

Le décor est parfait, notre ligne d’horizon n’est pas tout à fait droite.
On fout du bordel, forcément.
Nouvelle génération d’escapegame, Majestic nous fait l’économie de cadenas en tout genre et de codes archi-vus.

Le moyen de communication avec le gamemaster n’est pas un vulgaire téléphone, non. C’est un peu plus long pour avoir un message mais plus authentique. Et il ne fait pas que nous donner des indices.
Une attention particulière a été apportée au bruitage. Rien que pour ça, on est content de sécher sur des énigmes. Recevoir un message ferait presque plaisir !

PS : prévoir des chaussures confortables. Pas de talons, Mesdames, on n’est pas à une soirée de gala.

BONUS 1 : une demande de mariage s’est produite dans la salle Atlantide. Un garçon a demandé la main d’un autre garcon. #Lovely

BONUS 2 :
une équipe, pour sa première aventure escape game est venue avec calepin, papier et lampe de poche. Quelle préparation !

Majestic

Majestic
2, rue Française
75001 PARIS

2 aventures au choix : Titanic et Atlantide
Et en prochainement : Tchernobyl

Majestic c’est 350 m2 en plein centre, proche des Halles et d’Etienne Marcel ! Et le 1er escape game a avoir ouvert à l’heure, aucun retard de travaux n’a été constaté. 😉

Site officiel : majestic-escapegame.paris

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Et mon coeur transparent : Caterina Murino, femme fatale !

Adaptation du roman de Véronique Valdé, Et mon cœur transparent est un film aussi étrange qu’inspirant, inhabituel qu’onirique.
Si l’on accepte qu’une folle histoire d’amour puisse débuter par une (simple) chaussure bleue à talon, alors on acceptera toutes les fantaisies de ce récit singulier.

Et mon coeur transparent

Caterina Murino is the new femme fatale

Les deux réalisateurs renouent avec le cinéma US des années 30, le film noir et cette aspiration à la femme fatale.
Un personnage tout à la fois inaccessible et proche, tendre et mystérieux.
Caterina Murino est l’interprète parfaite. On se prend à partager les doutes, l’admiration et la folie de Lancelot face à une telle beauté en partie tombée du ciel. Rien d’étonnant à ce que la comédienne remercie à plusieurs reprises le duo qui la révèle tout autre sur grand écran, lors de l’avant-première.

Et David et Raphaël Vital-Durand nous bercent littéralement avec des images d’une beauté rare, sans voyeurisme : une silhouette tout de noir vêtue dans l’encadrement d’une porte, des gros plans de rouge à lèvres sur bouche sensuelle ou encore cette chaîne qui met si bien en valeur la taille de la comédienne.
Caterina n’est pas qu’une image, elle est un électron libre, un papillon virevoltant, d’une aisance désarmante.

Et mon coeur transparent

Julien Boissellier is the one! 

Lancelot est ce type de personnage transparent, à la vie calme, sans aspérité. Mais quand une bombe comme Irina lui tombe dessus, la déflagration est telle que sa vie sera totalement bousculée.
Julien Boisselier apporte candeur, douceur, émerveillement à son personnage qui n’en croit pas ses yeux – et nous non plus.
Il est de tous les plans, nous connectant à lui quand l’histoire part en vrille ou quand on a un sérieux doute sur l’épilogue. Sans lui, le film aurait pu prendre un méchant virage.

Et mon cœur transparent est un petit bijou surréaliste, énigmatique et prenant.

Je n’ai pas du tout envie de m’étendre sur l’histoire. Elle regorge de subtilités, de décalages savoureux et d’étrangetés. Mieux vaut les découvrir sur grand écran que par écrit.

Et mon coeur transparent

Et mon cœur transparent

film écrit et réalisé par David et Raphaël Vital-Durand
D’après le roman de Véronique Ovaldé (paru aux éditions de l’Olivier)
Avec Julien Boisselier, Caterina Murino, Serge Riaboukine et la participation de Sara Giraudeau

Sortie le 16 mai 2018

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Claire Diterzi éblouit avec l’Arbre en poche

Claire Diterzi est une créatrice capable de tout, de folies pures, de bidouillages magistraux. Elle vient de concevoir L’Arbre en Poche, une sorte d’opéra contemporain jubilatoire à l’histoire insensée.
Le plus surprenant est d’avoir été happé copieusement, au Printemps de Bourges 2018, sans aucune préparation et connaissance de ce que nous allions voir.
L’irrésistible fougue musicale a fait le reste.

Claire Diterzi

 

Percussionnistes de génie

Une mise en scène barrée, une table dressée avec des verres, carafes, saladiers, origamis et autres bougies. Un peu plus tard, un échafaudage fera son apparition.
Au changement de plateau, c’est déjà un spectacle de voir l’équipe technique installer cet ensemble « d’instruments » originaux et des percussionnistes accorder leurs verres, pour assurer le bon niveau d’eau contenu.

Un homme se lève du 1er rang, costume noir et sneakers orange. Il nous conte la formidable histoire de son frère jumeau, Philippe.
On ne sait pas du tout où il va nous embarquer. On s’étonne de ne pas voir arriver tout de suite Claire Diterzi.
L’homme enfile un grand manteau à la Merlin l’enchanteur, s’assoie sur un trône de bois aux côtés d’hommes et de femmes vêtus de noir.
Première embardée musicale à coups de bruits de bouches et cliquetis sur verres en tout genre.
« Ce sont des brutes : des premiers prix de conservatoire ! » nous lancera heureuse l’artiste après le spectacle.

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi, divine sorcière

L’arrivée d’un contreténor aux pieds nus vient nous bloquer dans notre siège. Le mélange des genres est absolument improbable et efficace.
On se prend à nous laisser bercer, entre bruitages, contes et belles créa musicales comme on les aime.
Claire Diterzi fait enfin son entrée, au bout de 30 min de spectacle, en sorcière fumante. Elle est grandiose dans son grain de folie.

L’arbre en poche charme d’un bout à l’autre. Il bouscule tous nos repères. Il n’est pas non plus nécessaire de tout saisir de ce récit fruit d’un esprit inventif, voire délirant. Nul besoin non plus d’une initiation à l’art de Claire Diterzi pour aimer.

Le mot de la fin à l’artiste : « C’est de la musique contemporaine !
Preuve que les gens peuvent apprécier des choses qui élèvent. »

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi
album L’arbre en poche


Et spectacle
texte et conception : Claire Diterzi
musique : Francesco Filidei, Claire Diterzi
mise en scène : Claire Diterzi et Fred Hocké

chant : Serge Kakudji (contreténor), Claire Diterzi
jeu : Alexandre Pallu
percussions : Matthieu Chardon, Lucie Delmas, Stéphane Garin, Thibault Lepri, Lou Renaud-Bailly, François Vallet

l arbre en poche

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Fortunino ou les démons de Verdi @ Funambule Montmartre : atypique & ingénieux

Certaines œuvres possèdent une telle énergie qu’elles s’inscrivent tout naturellement dans la postérité. Pour autant, que savons-nous de leurs origines ?
Avec Fortunino ou les démons de Verdi, nous avons la chance de pénétrer dans les coulisses du processus créatif de l’artiste. D’où lui vient son inspiration ? Quels sont les sacrifices ou concessions à faire ? Et à quel prix ? Au Funambule Montmartre, laissez-vous entraîner par la douce folie d’une pièce dynamique au charme indéniable…

Fortunino

Lorsque nous découvrons Fortunino Verdi sur scène, il est loin de ressembler à l’image dont nous nous faisons de l’artiste. Harassé par une histoire familiale funeste et douloureuse, il se trouve démuni face à une malédiction dont il semble être la victime. Sa désolation se personnifie au quotidien par deux corneilles, incarnation de ses démons intérieurs.

Puis un jour, un mystérieux inconnu se présente. Il désire s’associer avec lui, sentant le génie ne demandant qu’à s’exprimer. Pour cela, il va comploter un pacte diabolique avec les corneilles pour libérer l’artiste de ses tourments.

Alors, le succès est au rendez-vous. C’est une véritable catharsis qui s’opère. Fortunino triomphe en s’inspirant de ses drames. Cependant, à force de louanger la haine dans ses opéras, ne risque-t-il pas de se perdre ?

Fortunino

Cette pièce est un véritable petit bijou ! En effet, quelle excellente idée de s’inspirer de la vie d’un personnage réel et de laisser l’imaginaire l’emporter… La mise en scène est stimulante. Quant aux comédiens, ils sont authentiques et terriblement profonds. Le résultat est un spectacle riche en rebondissements avec beaucoup d’esprit, de finesse et d’humour. Et nul besoin d’être un mélomane averti pour en apprécier les rouages !

Libre à chacun de vouloir ensuite démêler le vrai du faux. Pour ma part, peu importe. Je préfère conserver le mystère. Néanmoins, de retour chez moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter d’une oreille nouvelle les opéras de Verdi, m’offrant un moment délectable…

Bonus : clin d’œil particulier aux deux corneilles, très très attachiantes ! 😉

by Jean-Philippe 

Fortunino

Fortunino ou les démons de Verdi

par La Compagnie Rêves d’Icare
De : Sabine Roy
Avec : Damien Boisseau, Mathilde Bernard, Anne Levallois, Sébastien Fouillade, Jean-Roch Miquel et Alain Péron
Mise en scène : Sophie Chevalier

Jusqu’au 1er mai 2018

Le lundi à 19h30 
Le mardi à 21h

au Funambule Montmartre
53, Rue des Saules
75018 Paris
Tél. 01 42 23 88 83

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