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Elisabeth Buffet aguiche avec son humour sur barre pole dance

Élisabeth Buffet signe un spectacle décoiffant sur les problèmes de filles autour d’une barre pole-dance. Audacieux ! 

De ses nuits de folies et de beuveries en boîte de nuit – devenue un vrai pilier de bar – durant lesquelles elle finit en petite tenue sur une barre de pool dance jusqu’à ses envies de maternités qui ne sont plus réalisables, Elisabeth Buffet nous entraine dans l’univers de la séduction. Une danse du ventre et du corps vue à travers le prisme d’une quadra-quinqua – au choix – loufoque, prête à tout pour se « faire pilonner [s]a rose des vents !»
Mais le problème pour elle, c’est qu’il « faut en tirer des rois pour espérer sucer la fève ! »

Célibataire depuis sa rupture avec Patrick, son amant devenu homo, qu’elle évoque de façon trash mais tellement hilarante « Je me suis sentie coupable, atteinte dans ma vaginitude […]. J’aurais jamais dû lui mettre un doigt dans l’oignon. », Élisabeth ou Bubu pour les intimes, tente de se remettre en selle face aux jeunes tigresses qui la voient comme « un monument du patrimoine ». L’humoriste ne manque pas de distance par rapport aux ravages de l’âge : « plus on passe la limite d’âge, plus faut faire d’efforts pour être vagino-motocultable ! »

Le public de ce nouveau spectacle 100 % inédit rit aux éclats des traits de d’humour totalement politiquement incorrects, souvent bien vus, parfois faciles, mais toujours désopilants.
On pourrait croire à un spectacle destiné à un public féminin mais les hommes y trouveront largement leur compte de tirades et jeux de mots corrosifs mêlés à une bonne part d’autodérision. La preuve nous étions 3 boys d’âge variable dans la salle pour admirer les perles de l’humoriste digne d’un Michel Audiard.

Sexy, naïve et parfois gauche, Élisabeth Buffet est toujours « chaud bouillante », affrontant les cimes tout en haut de sa barre pole dance – impressionnante performance au passage. Le tout est bien relevé, voire épicé, avec le regard complice et charmé de Jarry à la mise en scène.

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Elisabeth Buffet : Nouveau Spectacle

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Chambre Froide à la Pépinière Théâtre : un trio désopilant de femmes qui plait aux mecs !

La Pépinière Théâtre joue la carte d’une rentrée féminine. Première pièce à l’affiche de cette nouvelle saison, Chambre Froide offre une formidable partition pour trois comédiennes. Pascale Arbillot, Anne Charrier et Valérie Karsenti forment un trio de girls drôle et impertinent qui a tous les atouts pour plaire aussi aux hommes. Paroles de mecs ! 

Affiche Chambre Froide avec Pascale Arbillot Anne Charrier Valérie Karsenti à la Pépinière Théâtre Paris Opéra pièce de Michele Lowe mise en scène Sally Micaleff photo blog United States of Paris

Dans une cuisine, trois femmes à la personnalité tranchée parlent des absents, ceux qui sont dans la pièce d’à côté : leur mari. Un petit temps d’adaptation est à prévoir pour bien repartir les prénoms sur chaque personnage, la discussion allant bon train dès l’ouverture du rideau. Pas de mots ni de déplacements à perdre dans cette mise en scène énergétique de Sally Micaleff.

Les masques tombent assez vite avec leur lot des confidences, déceptions autre désagréments conjugaux… Le constat est sans appel, au moins pour deux de ces femmes. Nicky (Valérie Karsenti) semble surpasser le groupe avec un époux voyou menacé de prison pour malversation financière.

Les dialogues de Michele Lowe sont cinglants, sans appel et drôles. Des femmes animées par de telles réparties, diaboliquement drôles est trop rare sur les scènes de théâtre pour qu’on ne se réjouisse pas de cette pièce. Un récit aurait très bien pu être un des épisodes de la série Desperate Housewives, saison 1 – quand les surprises étaient encore légion et que le rythme parfait – le bon vieux temps.

Les trois comédiennes sur scène, Pascale Arbilllot, Anne Charrier, Valérie Karsenti, sont excellentes : d’une égale justesse et intensité.

Chambre Froide Valérie Karsenti Pascale Arbillot Anne Charrier à l'affiche de la  à la Pépinière Théâtre Paris Opéra Michele Lowe Sally Micaleff - photo droits réservés

Le public féminin a toutes les raisons de jubiler et de reconnaître par intermittence le trait légèrement grossi de leur partenaire esquissé sur scène.

Les hommes, eux, ne peuvent que rire d’eux-mêmes et du regard tranchant que porte la femme du XXIe siècle sur eux – la dévotion totale et aveugle de la femme pour son époux étant reléguée au siècle dernier. Emily, elle, ne s’en rendra compte qu’au bout de dizaines d’année d’un mariage qu’elle qualifiait jusque-là d'”heureux”. Messieurs, réjouissons-nous : nous avons un peu d’avance sur elle !

La chambre froide est hors-champ, hors de portée du regard du public et pourtant elle est au cœur d’un déchaînement d’oestrogènes inouï. Non qu’il soit question de farcir la dinde de Thanksgiving qui y sommeille…

Ne cherchez surtout pas à en savoir plus sur cette pièce. Le coup de théâtre, insidieux, est plus décapant que vous ne pourrez l’imaginer.

CHAMBRE FROIDE
pièce de Michele Lowe
Adaptation et mise en scène : Sally Micaleff

Avec Pascale Arbillot, Anne Charrier et Valérie Karsenti

du mardi au samedi à 21h
matinée samedi à 16h

à La Pépinière Théâtre
7, rue Louis Legrand
75002 PARIS

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Joyeux anniversaire quand même : une comédie romantique de Lillian Lloyd au théâtre Les Déchargeurs

C’est une rentrée sous les thèmes de l’imprévu, de la rencontre et des relations amour/haine que nous propose Joyeux Anniversaire quand même au théâtre Les Déchargeurs. Une comédie romantique  de Lillian Loyd qui fait la part belle aux répliques saillantes, douces ou acides.
Joyeux anniversaire quand même pièce théâtre Les déchargeurs comédie humour Lillian LLoyd Bruno Sanchez Sophie di Malta
Olivier (Bruno Sanchez), un quadra, se consacre uniquement à son travail et à décider de ne plus laisser son coeur s’ouvrir à une autre depuis le départ de sa petite amie. Mais il se voit contraint d’héberger Loulou (Sophie di Malta), une jeune femme extravagante et montée sur ressort,  qui même la vie dure à son hôte.
Elle bouleverse systématiquement et littéralement l’ordre (et les tocs) d’Olivier.

Durant ces quelques jours, l’appartement de ce dernier va subir la même métamorphose que son propriétaire : des meubles redécorés et une invasion de fleurs.

Pour un homme oscillant entre ses principes et son désir de changement, cette cohabitation forcée sera-t-elle le bourgeon signe de renouveau ou l’entrainera-t-elle vers le précipice ?

“Allez-y ! Sortez votre angoisse, votre colère ! Bouh, les vilaines énergies, il vaut mieux qu’elles soient dehors que dedans, celles-là ! Je vais ouvrir la fenêtre pour que vous puissiez hurler un grand coup ! Venez.”
Joyeux anniversaire quand même pièce théâtre Les déchargeurs  Lillian LLoyd Bruno Sanchez Sophie di Malta comédie humour
L’homme face à une inconnue, trouble-fête, est un ressort dramaturgique somme toute classique. Mais ici point de répit pour les personnages. Même si on est tenté de comparer Joyeux Anniversaire quand même à L’Aide-Mémoire de Jean-Claude Carrière joué la saison dernière au Théâtre de l’Atelier, il faut bien avouer que c’est uniquement la situation de départ qui les rapproche. Lillian Loyd, l’auteur, même s’il se permet quelques répliques faciles, ne nous entraine pas dans la même lourdeur scénaristique.

Dans cette mise en scène rythmée,  Sophie Di Malta nous étourdis dans sa spirale du changement avec fraicheur, truculence parfois et féminité. Ce qui nous inciterait presque à crier à Olivier de lâcher prise. Lui qui avance son horloge de quelques minutes suivant la grandeur de sa désillusion amoureuse.
Bruno Sanchez campe un Olivier renfrogné, parfait dans sa mauvaise foi et touchant dans sa maladresse à retrouver les gestes  et les codes de la séduction et dans son combat pour ne pas ouvrir les yeux sur ce qu’il est devenu.

“Vous m’emmerdez ! Je vous ai déjà foutu à la porte une fois, je ne vois pas ce qui m’empêche de recommencer, là !”

Olivier succombera-t-il aux charmes et à l’excentricité de Loulou ? Happy end ou non ? Ce ne sont pas les questions  les plus importantes posées par de cette comédie romantique légère et  parfois amère. Il est, au fond,  surtout question de la rédemption sentimentale d’un quadra qui a oublié que la vie ne peut être supportable s’il cultive uniquement ses sentiments les plus négatifs.

Joyeux anniversaire quand même théâtre Les déchargeurs Lillian LLoyd Bruno Sanchez Sophie di Malta comédie humour

Joyeux anniversaire quand même

Texte  et mise en scène de Lilian Lloyd
Avec Sophie di Malta et Bruno Sanchez
Décors de Clarisse Fontaine

Du 8 sep 2014 au 15 déc 2014
Les lundis à 19h30
Durée 1h10

Théâtre Les déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris

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Humour : Sébastien Castro vous présente ses condoléances ! Interview

Sébastien Castro à l’affiche de Toutes mes condoléances vous a embarqués tout l’été 2013 au Petit Palais des Glaces dans sa galerie de portraits cousus main. Homme trompé, voisin distrait, professeur malmené, acheteur impuissant, ces personnages sont aussi attachants que désarmants de drôlerie. Ces petites histoires reprenant des figures incontournables des spectacles d’humour – on pense aux professeurs campés par Julie Ferrier ou Elie Kakou – ont une saveur à nulle autre pareille grâce à l’ingénieuse écriture du comédien et de sa complice Emmanuelle Tachoires. Ces deux-là ont su balayer d’un seul revers tous les clichés, pour ne garder que les idées les plus surprenantes et jubilatoires.
Suite au succès public et critique, le spectacle est repris à la Comédie de Paris à partir du 15 juillet. Elle est pas belle la vie ?

Affiche du spectacle Sébastien Castro vous présente ses condoléances à la Comédie de paris théâtre humour

Pour l’anecdote, le directeur du Palais des Glaces, Jean-Pierre Bigard – doté d’un incomparable nez quand il s’agit de repérer les perles sur scène – a misé sur le comédien sans voir son spectacle. Ils s’étaient rencontrés à l’occasion de Tout le plaisir est pour nous joué au Palais des Glaces, il y a 3 ans. Une première dans la longue carrière de ce directeur de théâtre, causant une source d’angoisse supplémentaire pour le comédien, perfectionniste en diable. Au final, le défi est relevé haut la main.

Bilan des premières semaines de spectacle : un directeur comblé, un acteur sur un nuage, des guests hilares, des critiques à l’unisson et surtout un public qui en redemande et vient en nombre au point d’afficher complet depuis plusieurs soirées.

Généreux, Sébastien Castro s’est prêté au jeu de l’interview-photomaton, un samedi après-midi, quelques heures avant d’entrer sur scène.

INTERVIEW-PHOTOMATON

"J'avais envie de me la péter sur cette photo. Et j'assume !" Sébastien Castro
“J’avais envie de me la péter sur cette photo. Et j’assume !” Sébastien Castro

United States of Paris : Un petit retour à tes débuts s’impose pour connaître les origines de ton spectacle Toutes mes condoléances.
Sébastien Castro : Il faut revenir au tout début ! (rires) J’ai monté un one-man-show quand j’avais 22 ans, juste avant de rentrer au cours de théâtre. Je l’ai fait avec toute l’inconscience que l’on peut avoir à cet âge. Et avec le recul, je me dis que c’était de la folie furieuse! (rires)
Mais c’était visiblement pas si mal car j’ai été pris par des petits cafés théâtre à Paris. Je l’ai joué au final plus de 150 fois à la Comédie des 3 Bornes et au Mélo d’Amélie.
J’ai enchainé avec les cours et après, j’ai fait la rencontre de Pierre Palmade. Je ne sais pas s’il m’a appris à écrire mais il m’a décomplexé par rapport à l’écriture. A cette époque, je n’écrivais pas parce que je me disais que d’autres faisaient mieux que moi, une fois devenu comédien. Pierre m’a incité à m’y mettre : “je suis sûr qu’avec ton univers de comédien, tu as des choses à dire.” Je lui ai fait lire ensuite mes textes et j’ai écrit par exemple le sketch, avec Benoît Moret : 100 % hétéro.

UsofParis : Quel a été le déclic pour l’écriture de ton spectacle ?
Sébastien Castro 
: J’avais envie de remonter un one-man avec un peu plus de bagages, 15 ans après. J’ai entendu Jean-Pierre Bigard dire : “je ne crois qu’aux one-man dont les artistes ont écrit leurs textes.” Ça m’a travaillé. Je me suis dit : “faut que je me lance !”
Je ne me suis pas mis de pression. J’ai pris le temps qu’il fallait. J’ai commencé à écrire il y a 4 ans. Alors que je jouais au théâtre en parallèle, Toutes mes condoléances s’est construit sur 2 années d’écriture, 1 année de répète et 1 an de “rodage” en province, notamment à Nantes. Entre deux spectacles, on réécrivait avec Emmanuelle. C’est un vrai luxe de pouvoir concevoir un spectacle sur la durée et de le présenter à Paris dans la version que nous assumons pleinement.Sébastien Castro comédien spectacle Toutes mes condoléances humour Palais des Glaces Paris

 

UsofParis : Est-ce que parmi cette galerie de personnages, l’un d’entre eux existe ?
Sébastien : Au cours de l’écriture, j’étais dans une période où la moindre situation était stimulante. Un jour, j’ai accompagné une copine comédienne, Lydie Muller, pour lui trouver une tenue pour un baptême. Et on entre dans une boutique du Marais. Là, le vendeur était prêt à tout pour lui fourguer ce qu’il voulait, vraiment. A un moment, il lui apporte un haut immonde jaune avec des fleurs et des oiseaux, qui n’allait pas du tout à Lydie. Et elle lui répond: “je ne suis pas sûre sûre“. Et le vendeur: “mais c’est pour un baptême, faut que ça soit joyeux ! C’est pas un enterrement. !” Je ne sais plus à quoi il ressemble… (rires)

UsofParis : Pour ce spectacle, tu as fait appel à une guest de choix à la voix inimitable.
Sébastien 
: Ah Laurence Badie ! Je la connais depuis la pièce Tout le plaisir est pour nous, une pièce de Ray Cooney que j’avais adaptée.
On a eu un petit coup de foudre réciproque. Elle me fait mourir de rire dans la vie et sur scène.
Très vite j’écris la parodie de pièce de boulevard et me dis qu’il faut la voix de Laurence. C’est un monument qui a joué avec Louis de Funès et a été dirigée par Sacha Guitry et qui est en pleine forme. Quand elle ne joue plus pendant 2 mois, elle demande : “mais qu’est-ce qu’ils ont tous ? Ils m’appellent pas.
La séance d’enregistrement a été parfaite. Je n’ai pas eu le temps de la rappeler après. Et un jour, elle me demande : “tu m’as coupée? J’étais à chier et t’as pas osé me le dire !” Je lui ai répondu que c’était tout l’inverse, que le public adorait. C’est touchant, elle a des angoisses, comme une jeune comédienne.
Et bien sûr, elle était présente à la première à Paris, je l’ai faite monter sur scène. Le public était euphorique.

UsofParis : Après le spectacle c’est debriefing tous les soirs avec ta metteuse en scène, Emmanuelle ?
Sébastien : J’ai la chance d’avoir une metteur en scène très présente. Maintenant elle ne vient plus que 2 fois par semaine, et je ne sais pas quel soir. En plus, avec Emmanuelle, je n’ai jamais été autant sur la même longueur d’ondes avec quelqu’un. On n’a jamais eu de conflit. On peut ne pas être d’accord, mais on n’arrive à se convaincre en moins d’une minute. Personne ne renonce. Il y en a toujours un pour dire : “mais oui, tu as raison !”Sébastien Castro comédien humoriste spectacles Toutes mes condoléances Théâtre Palais des Glaces Paris

 

UsofParis : C’est l’heure du bilan. 2 mois au Petit Palais des Glaces, reprise à la Comédie de Paris. Dans quel état d’esprit es-tu ?
Sébastien 
: Déjà ? (rires) Bon, je peux dire qu’aujourd’hui, je suis très heureux. Avec ce spectacle, le fait d’être seul en scène et d’être auteur, les émotions sont décuplées : ainsi le bonheur devient extase et les petites déceptions sont des drames. Maintenant, j’essaie de tout dépassionner. Mais au début ça pouvait passer d’extraordinaire à catastrophe quand les gens riaient moins. Du coup, on range la parano, d’autant qu’on ne pensait pas afficher complet au bout de 3 semaines.
Et puis, pour avoir joué des spectacles très longtemps, au bout d’un moment, tu es sûr de tout ce que tu fais. Je suis perfectionniste, et je me suis aperçu que je m’amuse vraiment beaucoup au bout de 50 représentations. Là j’en suis à 40, mais je commence à m’amuser vraiment de plus en plus.

UsofParis : Quel message récent t’a particulièrement touché ?
Sébastien:
Hier, Pierre Palmade était dans la salle. J’étais un peu stressé. et heureusement je n’ai su qu’une heure avant le spectacle qu’il venait. A la sortie, il m’a dit que j’avais progressé comme comédien. Dans notre métier, on a peur de stagner et de régresser. Et le fait qu’il me le dise ça ne pouvait pas être le plus beau compliment.

UsofParis : Que retiens-tu de ton partenaire de jeu Pierre Palmade ?
Sébastien : On a joué Le Comique 250 fois avec Pierre. Et tous les rôles qu’il avait écrit étaient sur mesure pour chaque comédien. Pour moi, c’est un des plus grands auteurs de comédie actuellement. Le génie de Palmade c’est de révéler les comédiens grâce à son écriture, comme il l’a fait avec Muriel Robin, Jacqueline Maillan…
Sur scène, il était à 100% dans son personnage. Et quand il sortait, il nous réajustait en permanence, c’était dément. Car une comédie peut se décaler après plusieurs représentations, quelques secondes en moins pour une réplique ou quelques unes en plus ailleurs. Il est incroyable de précision.

Sébastien Castro photo spectacle Toutes mes condoléances Théâtre Humour Palais des Glaces Paris

UsofParis: Une leçon de Roger Dumas avec qui tu étais en tournée cette saison pour L’étudiante et Monsieur Henri ?
Sébastien :
J’ai appris la simplicité avec lui. C’est une bête de scène ! Il est fascinant car il apprend des autres et se remet en question constamment. Il m’a conseillé de faire mes gammes tout le temps et de faire confiance aux bons metteurs en scène. Il donne tellement sur scène que l’on ne peut pas être mauvais face à lui. Il te tire vers le haut.

UsofParis: Est-ce que jouer à Paris en plein été ne gâche pas un peu tes vacances ?
Sébastien : Ça fait 15 étés que je passe sur scène à Paris. J’adore ça ! Je préfère être sur scène dans un théâtre que j’affectionne particulièrement, avec un spectacle qui me motive tous les soirs plutôt que partir à l’autre bout du monde.
Profiter de cette ville à cette époque est un bonheur. Et surtout le public est différent. Les parisiens sont plus détendus, ils sont moins stressés. Chaque soir, tu as un public qui est d’emblée plus heureux d’être là. Alors que parfois, Paris en plein hiver, le public peut mettre plus de temps pour se détendre et ça se ressent sur scène.

 

Sébastien Castro vous présente ses CONDOLÉANCES

de Sébastien Castro
Mise en scène : Emmanuelle Tachoires

du mardi au samedi à 20h

 à la Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris

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REVENIR UN JOUR comédie sensible au Palais des Glaces – Edouard Collin leader de boys band en interview

Partir un jour, Raide dingue de toi, Baila, Te garder près de moi : souvenez-vous de ces succès, de ces airs qui ont accompagné vos tendres années. Des chansons d’un autre temps ? Celui de l’âge d’or des boys band.
Franck Le Hen, auteur des pièces à succès Les Hommes préfèrent les Blondes et Bonjour Ivresse !
, rend la lumière à ces garçons qui sont passés d’anonymes à super stars des plateaux télé et scènes en une poignée de secondes. La pièce Revenir un Jour actuellement à l’affiche au Palais des Glaces imagine la réformation de l’un de ces groupes. Le résultat est sensible et drôle.

 

Quatre garçons se retrouvent après de longues années de distance sur un même plateau. Alex n’est pas le plus heureux en croisant ses anciens partenaires. Il essaie tant bien que mal de décrocher l’étiquette du boys band OneAgain4 qui lui reste coller sur le front. Les autres eux sont impatients à l’idée de se reformer pour une tournée revival à la manière de Stars 80, à l’initiative de leur complice et chorégraphe, Vanessa.

Prenant des éléments de chaque boys band français, l’auteur pose un regard tendre et complice sur cette aventure humaine pas si improbable que ça, après tout.

En tête d’affiche de la pièce, les spectateurs et spectatrices n’ont pu échapper à Edouard Collin, parfait leader de groupe. Il nous revient dans un rôle plus complexe que les précédents (Lady Oscar, Panique au Ministère). Il incarne un garçon torturé entre son addiction, son souhait d’effacer son passé et son besoin inexorable du retour à la lumière.

Nous avons rencontré le comédien à la sortie d’une des premières de la pièce, juste après la séance photo avec le public de la pièce et les autres comédiens, Christine Lemler, Rodolphe Sand, Franck Le Hen et David Tournay.

INTERVIEW 

United States of Paris : Dans quel état es-tu lors des premières d’un spectacle ?
Edouard Colin : La première c’est beaucoup de stress, pas mal d’adrénaline et j’ai surtout hâte que la seconde arrive. La première est l’examen de passage avec pas mal d’invités. Et j’ai une préférence pour le vrai public parce qu’il est franc, honnête. Après, c’est du vrai bonheur.

Quelle est la genèse du projet ?
E.C : Tout a débuté par un message Facebook de Franck Le Hen, reçu le 23 janvier 2013 – je me souviens très bien de cette date. Il me disait : j’aimerais qu’on monte une pièce ensemble. Il m’a raconté l’histoire. Il m’avait vu sur scène.

J’ai trouvé que c’était très drôle avec du fond. On a fait une lecture à 2 puis avec les autres acteurs et une lecture pour les producteurs au Petit Palais des Glaces. On s’est dit : on monte le projet pour une date grâce au site de crowdfunding KissKissBankBank au Palais des Glaces. L’idée était de faire un coup parce qu’on croyait vraiment au projet et ensuite on verrait. Et à cette date de présentation, il y avait Jean-Manuel Dupont qui nous a dit : “je veux produire la pièce !” Et Jean-Pierre Bigard la voulait pour la salle. C’est vraiment un projet d’équipe. Et les KissKissBankBankers qui viennent nous voir sont très fiers d’avoir participé à ce projet.

Quel argument t’a incité à participer à cette création ?
E.C : Les gens viennent voir une comédie, et ont envie de rire. Et c’est pas forcément évident de les emmener dans quelque chose de plus profond. Mais l’intérêt de cette pièce, c’est que l’on rit avec un sujet profond où l’on parle d’êtres humains, qu’on a aimé puis laissé tombé. Mon but c’est aussi de leur rendre hommage au travers du personnage Alex.
Que savais-tu des boys band ?

E.C : Je me suis pris le phénomène en pleine face, j’étais un peu jeune à l’époque. J’ai eu un single : Don’t say goodbye. Mais j’étais pas trop branché boys band. Et quand Franck nous en parlait, je me suis rendu compte que c’était vraiment des demi-dieux. Et quand on est rentré le premier jour d’entrainement, j’ai vu pas mal de vidéos.

Tu as, avec les autres comédiens de la pièce, un coach particulier en la personne de Franck Delay, ancien membre des 2be3. Que retiens-tu de cette rencontre ?
E.C : On a été au Stade Filip Nikolic à Longjumeau et Franck nous a appris les acrobaties qu’on fait sur scène. Pour nous, ce n’était pas simple, car nous ne sommes ni acrobates, ni danseurs.
On y était tous les dimanches matin pendant un bon moment en plus de la danse avec Sévy Villette qui dansait derrière le groupe 2be3. Le meilleur conseil de Franck été : ne vous laisser jamais emporter par le stress. Et comptez tout sur scène : les pas… Et ne pas aller trop vite. Franck est assez pudique mais il est aussi très positif. C’était surtout une histoire d’amitié et sa volonté est de mettre ses potes en valeur.
Après le sport, la chanson. Comment s’est déroulé la partie musique ?
E.C : On a enregistré dans le même studio que la comédie musicale Robin des Bois. Nous n’avons eu qu’une seule matinée d’enregistrement mais nous étions accompagnés le coach vocal celui qui a découvert la chanteuse Zaz. En fait, on a eu plein de coachs selon les différentes étapes ; le projet a un an maintenant.

Je retiens de Frédéric Château, compositeur des chansons de la pièce : “quand t’es en studio, ne réfléchis plus. Détends-toi.” Et c’est vrai qu’une fois qu’on commence la partie show, sur scène, c’est un pur bonheur, on se laisse porter.

Es-tu admiratif de ces garçons qui ont enflammé les foules ?
E.C : Depuis que je me suis penché sur leur cas, je suis bluffé. Ils ne savaient pas faire grand chose. Et pourtant ils sont devenus chanteurs, danseurs…
J’imagine le phénomène de manque de la scène et du public qu’ils ont dû ressentir, une fois l’aventure finie. Mais ils s’en sont pour la plupart bien sortis.

On parle beaucoup de ceux qui sont morts. Mais ils ne sont pas morts à cause du boys band.

Un groupe qui te plait plus qu’un autre ?

E.C : Les New Kids on the Block ! Ils bougeaient super bien. On était en plein début des années 90, Step by Step

Quel rapport as-tu avec les réseaux sociaux ?

Je suis très pudique, mais les échanges que j’ai avec les spectateurs-trices sur Instragram, Facebook, Twitter sont très touchants. Parfois, on m’envoie des messages privés pour m’évoquer des choses personnelles par rapport à la pièce que je suis en train de jouer. Ces personnes n’oseraient pas, pour certaines, le dire en face à face. J’aime ces échanges.

REVENIR UN JOUR
pièce de Franck Le Hen
mise en scène : Olivier Macé
musique et chanson : Frédéric Château

avec : Christine Lemler, Franck Le Hen, Edouard Collin, Rodolphe Sand et David Tournay

au Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple 75010 Paris

du mardi au samedi à 20h45 

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CONCOURS Humour : Des invits à gagner pour Louis-José HOUDE au Point Virgule à Paris le 25 avril !

Besoin de vous détendre les zygomatiques ? L’équipe du blog vous propose un saut sans parachute de l’autre côté de l’Atlantique mais en restant sur la rive droite de Paris. Après avoir triomphé au Grand Point Virgule la saison dernière, Louis-José Houde, le Québécois qui asticote les clichés français, s’offre 9 représentations exceptionnelles à partir de cette semaine.

Ce comique aux 1 millions de spectateurs dans son pays – passionné de l’écrivain Philip Roth dont il conseille la lecture – ne va pas lâcher son accent pour nous. Bien au contraire !
Il va combler tous les amoureux de la gouaille outre-Atlantique pour croquer les scènes de la vie, partager quelques-uns de ses sketchs cultes ou nous balancer quelques jokes concoctées tout spécialement pour le public de frenchies.

CONCOURS !

 

Des invitations sont à gagner pour la représentation de ce vendredi 25 avril 2014 à 21h25. Vous pourrez ainsi découvrir qu’il n’y a pas les chanteuses à voix qui s’exportent bien !

Pour participer, envoyez-nous VITE votre prénom et nom (avec LJ Houde en objet) à: usofparis@gmail.com
Les plus rapides gagneront leur invit pour deux. Un mail de confirmation leur sera envoyé.

Dates limite limite de participation jeudi 24 avril à 14h

Bonne chance à tous et toutes !

Louis-José Houde
du mercredi au samedi à 21h25

jusqu’au 3 mai 2014

au POINT VIRGULE
7, rue Saint-Croix de la Bretonnerie 75004 PARIS

 

Plus de jeux concours
Création de concours facebook

 

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Humour : Louis-José HOUDE, retour du comique québecois à Paris pour 9 représentations au Point Virgule

Vite vite Louis-José Houde est à Paris à partir du 23 avril pour 9 dates seulement au Point Virgule ! L’humoriste québécois a épaté un million de spectateurs, de son coté de l’Atlantique.

Wake up l’Hexagone !”
La grisaille de Paris vous donne envie d’un bol d’air frais ? Voire d’un sérieux dépaysement ? Testez donc le pouvoir d’attraction de Louis-José Houde !

Tout d’abord, son accent va vous envoyer direct dans un autre espace. Et faut bien dire qu’à partir de cette semaine, va souffler un vent étranger revigorant du côté du Marais. Il n’est pas rare de croiser quelques-uns des compatriotes de l’humoriste devant les théâtres français où se produit l’artiste.

Des visiteurs que vous n’aurez pas de mal à repérer. Car saviez-vous que le Français et le Québécois n’ont pas le même rire ? C’est en tout cas, une des nombreuses découvertes que vous allez faire au cours de ce stand-up relevé, énergétique des plus grands moments du comique. Un best-of spécialement conçu pour Paris. On en demandait pas autant.

Notre voisine, américaine à Paris et francophile ne s’est toujours pas remise de la tornade scénique. Vous n’aurez pas le temps de respirer entre 2 histoires hilarantes et quelques bruitages sonores bien à lui.

Les sujets, ensuite, sont désopilants. On passe allègrement de Marco Polo, au rendez-vous avec une “blonde”, tout en faisant un retour à 180 degrés sur la bonne vieille K7 audio ou à Dolores O’Riordan, la chanteuse de The Cranberries avec qui il a pris l’avion.

Dernier point, si vous en avez marre de rire des autres. Rassurez-vous vous allez en prendre pour votre grade quand Louis-José viendra à parler des accueillants français et des incompréhensions que nous suscitons pour tout visiteur étranger.
Certains même en redemande, comme ce spectateur à la sortie, qui confiait hilare: “Il me fait trop rire quand il se fout de la gueule des Français, putain !ou Geneviève sur Twitter qui remercie le comique avec un trop beau :Merci pour ces fous rires, je suis “racké” des abdos !– désolé on n’a pas la trad.
Ça se passe de tout commentaire, vous ne trouvez pas ?

Notre conseil : ne vous laissez pas tromper par l’affiche un peu trop sage. Ce comique est, de l’avis des spectatrices dans la salle, plus beau en vrai qu’en photo. Nous vous laisserons le soin de comparer, en live.

Il y a déjà une date supplémentaire, mais il n’est pas prévu qu’il repousse son billet de retour pour les retardataires ! Alors faites vite !

Louis-José Houde à Paris jusqu’au 3 mai
du mercredi au samedi à 21h25

 

au POINT VIRGULE
7, rue Saint-Croix de la Bretonnerie 75004 PARIS

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Critique théâtre – JUPE OBLIGATOIRE : comédie libertine et féminine au Petit Gymnase Paris

JUPE OBLIGATOIRE au Théâtre du Petit Gymnase jusqu’au 26 avril !

4 personnages en scène : une jeune femme nommée France de Castelbouc, franchement BCBG. Une bimbo bécasse et un producteur infernal, sans oublier un gourou douteux qui abuse de la crédulité de ses “adeptes”. Les acteurs de cette pièce de théâtre de Dominique Coubes et Nathalie Vierne ont en commun une chose : le talent.

L’intrigue est quelque peu attendue. Un producteur demande à son ex-femme d’écrire son prochain film qui a pour thème “les clubs échangistes”. Pour couronner le tout, il lui colle dans les pattes, Sharon sa nouvelle poule, habituée du monde libertin. On ne voit pas très bien comment la chaste France et la dévergondée Sharon vont pouvoir réussir à accorder leur violon et arriver à collaborer. La fin est franchement convenue. Le pauvre producteur va se retrouver pris à son propre jeu et le duo va s’avérer très fertile car… la bimbo n’est pas si cloche et la bourgeoise pas si coincée. On s’en doutait.

Toutefois, Jupe obligatoire est une comédie un tantinet coquine qui ne mâche pas ses mots. Un boulevard plutôt destiné à un public féminin. En filigrane les auteurs abordent des thèmes sociaux très actuels : l’homosexualité féminine, la sexualité et les classes sociales ou encore le mariage pour tous. C’est très distrayant et le public s’amuse franchement. Il faut dire que quelques répliques assez savoureuses émaillent le texte. France, demande timidement à Sharon “Outre votre rôle de péripatéticienne, vous avez d’autres projets professionnels avec Bernard ?”.

Le décor qui figure l’intérieur bourgeois tristounet de France est très réussi. On trouve quelques ingéniosités dans la mise en scène, notamment des scènes muettes avec les actrices dans un halo de lumière qui évoquent les comédies sentimentales américaines.
Cette pièce est assez jubilatoire car une véritable alchimie anime cette petite troupe. Thierry Samitier qui joue actuellement dans Nos chers voisins, sur TF1 a véritablement la fibre de l’humour et trouve souvent le geste psychologique !

Olga Sekulic et Lilou Fogli sont deux actrices remarquables. Elles arrivent à nous amuser en parlant de libertinage sans (trop) de vulgarité. Elles s’inscrivent dans la veine de ces femmes qui ont une bonne dose d’humour et font bouger les lignes, Camille Chamoux, Nora Hamzawi. Du dynamisme à revendre. Et sans être militante, cette pièce donne aux femmes la place qu’elles méritent! N’y a-t-il pas que des hommes machos  – et des femmes rétrogrades- pour dire que les femmes entre elles se tirent dans les pattes ?

Laissez vous tenter par l’affiche suggestive et nos conseils.Vous ne vous ennuierez pas du tout !

JUPE OBLIGATOIRE
pièce de Dominique Coubes et Nathalie Vierne
mise en scène : Nathalie Vierne
avec Olga Sekulic, Lilou Fogli, Thierry Samitier et Ludovic Berthillot
lumière : Jacques Rouveyrollis

 

Le Théâtre du Petit Gymnase
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris

Du mercredi au samedi à 21h30

 

By Hermine Mauzé

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AIRNADETTE la comédie musiculte à L’Européen : le airband change de têtes et fait des petits ! INTERVIEW

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il faut être bien réveillé pour interviewer les Airnadette.  Jeux de mots, calembours et concours d’expressions désuètes. M-RodZ aka Eva Gina Runner, la caution urbaine du groupe avec son casque de scooter griffée “Airnadette”, Chateau Brutal et sa coupe de cheveux savamment décoiffée et Moche Pitt, looké dandy et spécialiste de rock urgent et de pop intelligente ont un excellent karma et une énergie à décorner les bœufs.

Affiche spectacle Airnadette La Comédie Musiculte à L'Européen Paris prolongations air guitar french band Gunther Love
De leur propre aveu le compliment le plus sympathique qu’on puisse leur faire, c’est qu’ Il faudrait que votre spectacle soit remboursé par la Sécu” . Ce mercredi nous avons rencontré trois des membres du airband le plus foutraque qui soit. Deux étaient absentes – Scotch Brit et Jean-Françoise – pour cause de polichinelles dans le tiroir et la star du show Gunther Love, n’était pas au rendez-vous non plus puisqu’il a malencontreusement glissé… sur une brosse à cheveux.

Des nouveaux talents ont donc rejoint la troupe, parmi eux Bretzel Washington, Chutney Spears ou La Rockmoute. La troupe précise bien qu’ils ne sont pas de pâles doublures des précédents mais des comédiens avec leur propre univers qui partagent les mêmes délires. Vous pouvez donc aller re-re-re-re-voir ce zapping visuel et auditif, même si vous connaissez déjà l’histoire.

La recette secrète des Airnadette c’est que le public change à chaque fois ce qui fait de ce spectacle hyper participatif une pépite. “On fait semblant d’être des rocks star et le public fait semblant d’être fan hystérique à chaque fois.” Pas de lassitude donc. Ni pour eux, ni pour nous. C’est un spectacle “très régressif extrêmement plaisant à jouer” et ça marche tellement qu’ils ont adapté le show en anglais pour le jouer à Londres et à Édimbourg l’été dernier. Ils ont tous un excellent niveau d’anglais ce qui leur a permis de faire quasiment la même performance en remplaçant quelques références françaises par des références anglaises. Les Tontons fligueurs se sont mués en Monty Python par exemple.

Deux auteurs américains et un auteur anglais sont venus pour donner un petit coup de main afin de re-glisser dans la partition “un ou deux génériques hyper cultes de l’enfance, des petites subtilités.”

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Pour préparer son corps avant les shows très sportifs, chacun a sa technique. Chateau Brutal utilise la table de ping-pong de L’Européen pour faire “quelques tournantes” tandis que M-RodZ, plus classique se masse à l’arnica. Gunter et Bretzel effectuent eux de véritables performances, contorsions et sauts périlleux. Gunter s’était déjà rentré le genoux dans un projecteur il y a quelques temps. 

Remontons à la Genèse d’Airnadette, car l’histoire en vaut la chandelle. Au départ, une soirée à L’Alimentation Générale. Il font un petit air band pour distraire quelques potes souls qui ont continué à s’en amuser à jeun. S’ensuit 7 mois d’écriture ensemble. Tout le monde est arrivé avec son univers. Chateau Brutal fan des “nanars”, la quintessence cinématographique. Mrod les films de buddies, de fumeurs de joints, les Dumb et Dumber. Et pour Mosh Pit le rock urgent –des gens très pressés– ainsi que les films d’espionnage.

Le spectacle n’est jamais potache, “le patrimoine audio préserve de ça. On a beaucoup bossé l’écriture pour rendre hommage à Janis Joplin, Chuck Norris. Un Gratin d’hommage fondu” dirait Gunther Love, poète.

Une complémentarité assez magique qui a permis de faire d’une beuverie d’un soir un spectacle qui fonctionne.

Ils ajoutent “On remercie les journalistes un peu provoc qui ont balancé au début “Alors comme ABBA vous allez faire une comédie musicale ?Finalement c’est devenu ça.

Les ambitions pour la suite. En exclu ils confessent – après une interview d’une persévérance acharnée – qu’ils vont bientôt jouer à Montréal au Festival Juste pour rire et au festival d’Avignon. Le quintet va donc se dédoubler et fuir Paris cet été pour partir à la conquête du monde.  Pour commencer vous pouvez les voir jouer dans toute la France -même si vous habitez des contrées éloignées – comme Limoges, Soissons ou Perpignan.

Nouvelle exclu et pas des moindres – à vérifier ! – il y a aura aussi un show avec les futurs bébés à naître pour un public de nourrissons qui risque d’être un peu chiant mais qui permettra de faire d’Airnadette un spectacle réellement multi générationnel.

La team prépare aussi une adaptation pour le cinéma – mais ça c’est vrai – “J’aimerais que ça s’arrête quand on ne nous confondra plus et que tout le monde nous connaîtra” conclut M-RodZ débordante d’enthousiasme.

by Hermine Mauzé

AIRNADETTE la comédie musiculte !

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Même pas vrai ! au Théâtre Saint Georges : écriture efficace & humour décapant

Après une première rencontre avec la troupe de Même pas vrai ! en novembre dernier au Théâtre Saint-Georges, nous étions impatients de prendre place devant cette joyeuse bande. Après deux mois passés au Théâtre de la Tête d’or à Lyon, et l’été dernier au Festival d’Avignon, il était presque sûr que nous allions assister à un spectacle déjà bien rôdé.

Difficile de résumer cette pièce à tiroirs sans en dévoiler un rebondissement ou ébruiter un élément charnière de l’histoire. Tentons pourtant un pitch des premières minutes de l’histoire. Ça commencerait par une famille de doux dingues composée d’Arnaud, Mathilde et de leur fils Mikaël. Ces trois-là ont la fâcheuse tendance à régler leurs affaires de famille au cours de soirées auxquelles ils aiment convier leurs amis Irène et Bernard. Le tout en mentant et s’inventant des histoires et créant des personnages. Marie, la nouvelle copine un peu trop collante de Bernard, va être la première victime des piques et attaques verbales plutôt acides de cette bande d’excités du bon mot.  La soirée va tourner très vite à l’aigre et faire remonter, involontairement et au désespoir de tous, les non-dits et les différents secrets dissimulés par les uns et les autres.

Dans cette pièce écrite au cordeau, chaque personnage évolue dans un registre qui lui est propre et de manière complémentaire vis-à-vis de ses partenaires. Mathilde, la mère, joue de son humour cinglant pour se créer une armure contre le temps qui passe, en écorchant parfois les autres. Arnaud, le père, veut sortir du mode de communication plutôt stérile dans lequel sa famille s’est enfermée sans y parvenir. Mikaël fuit ses parents qui tente de percer ce qu’il cache. Irène essaye, elle, de remettre cette famille sur les rails. Bernard profite du couple pour cacher ses propres travers. Et Marie tient le rôle de la conne de la soirée.

L’histoire est servie par une mise en scène millimétrée. Jean-Luc Revol, qui avait oeuvré sur Une Souris Verte et Le Cabaret des hommes perdus, tire le meilleur du texte et de sa troupe d’acteurs. Haletante, la mise en scène permet à chacun des protagonistes d’être mis en avant. Les décors de Stéphanie Jarre ne sont pas en reste, permettant de démultiplier l’espace avec une belle ingéniosité.

La troupe se révèle vraiment parfaite sur scène. Chaque acteur peut s’épanouir dans son rôle, avoir son moment fort dans l’histoire. Nous ne cacherons pas que nous découvrons Bruno Madinier (Arnaud) dans un registre qui nous était inconnu jusqu’alors. Il déploie une belle énergie sur scène, jouant le mari toujours très amoureux de sa femme mais qui ne sait plus comment se sortir de cette situation en déliquescence  Surprenant aussi en mangeur de yaourt, il nous offre une séquence d’une drôlerie assumée. Anne Bouvier (Marie) est idéale dans le rôle de la bourgeoise qui débarque dans ce dîner chausse-trappe. Christophe Guybet (Bernard) et Valérie Zaccomer (Irène) se renvoient la balle à merveille dans leur rôle d’amis et pilier de cette famille peu commune. Ces deux acteurs sont épatants au moment où les nerfs lâchent et se retrouvent en pleine crise.

Même si tous les acteurs tiennent le haut du pavé, Raphaëline Goupilleau (Mathilde) et Thomas Maurion (Mikaël) emportent le Saint-Graal de l’humour.
Peut-être est-ce dû à leur rôle. Mais Raphaëline Goupilleau est merveilleuse de drôlerie dans les saillies et garde une énergie particulière du début à la fin de la pièce, révélant avec finesse les fêlures de son personnage. Quant à Thomas Maurion, il est très juste dans les ruptures d’attitudes que lui confère son rôle de post-ado : passant du dépit à la connivence nécessaire pour entrer dans le jeu de mensonges de ses parents en un clin d’oeil, parents qui ne le ménagent à aucun moment.

Surtout, il faut souligner un écriture particulièrement moderne et en parfaite résonance avec les styles actuels. La fulgurence des répliques oscillent entre humour noir et humour vache. Les petites phrases fusent. Les bons mots se percutent. Les auteurs, Nicolas Poiret et Sébastien Blanc, nous prennent souvent au dépourvu, sont parfois cruels comme cette réplique de Mathilde à Mikaël “J’ai pas passé 12 heures à subir des contractions pour que tu me parles sur ce ton-là“. Ou encore au moment de la soirée avec Marie : ” – Vous Voulez boire quelque chose ?Je prendrais bien un Martini Si vous voulez. Mais les alcools sont payants“.

Des répliques tordantes, il y en a beaucoup d’autres, dont certaines sont féroces. Leur fréquence est tellement intense qu’il est certainement impossible de les retenir toutes. Chapeau bas à Nicolas Poiret et Sébastien Blanc pour cette écriture surprenante et pleine de peps, déroutante un peu au début mais qui mène toujours aux rires, et aussi à l’émotion. Il est rare de rencontrer cette qualité d’écriture dans les nouvelles productions actuellement, c’est pour cela que nous souhaitons la célébrer ici.

MÊME PAS VRAI !

Du mardi au samedi à 20h30
matinée le samedi à 17h

au Théâtre Saint-Georges
51 Rue Saint-Georges
75009 Paris

De : Nicolas Poiret, Sébastien Blanc
Mise en scène : Jean-Luc Revol
Avec Anne Bouvier, Raphaëline Goupilleau, Christophe Guybet,Bruno Madinier, Thomas Maurion, Valérie Zaccomer
Décors : Stéfanie Jarre

 

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