Archives par mot-clé : musee

Mircea Cantor au Musée de la Chasse – l’art roumain foisonnant

Le Musée de la Chasse et de la Nature aime bousculer les codes de l’art contemporain. Avec l’exposition Vânătorul de imagini de Mircea Cantor l’étonnement est total.
Œuvres en tissu, dessins, vidéos et sculpture en verre : aucune corde ne manque à l’art de l’artiste roumain.
En plus, il a voulu mettre en avant certains de ses pairs contemporains. Et l’on découvre alors que la Roumanie est un vivier de talents, à travers tous les supports.

Voici nos coups de cœur piochés dans le parcours dédié à Mircea Cantor, des costumes traditionnels exposés et des artistes roumains en quelques œuvres. 

Mircea Cantor en 3 œuvres

L’art de Mircea Cantor est axé essentiellement sur la chute de la dictature roumaine,  en 1989, et aussi de l’apparition de la démocratie.

Hidden meridians over a disrupt landscape
Dans cette œuvre, il utilise une tenue de militaire US  décousue puis recousue pour former ce carré.

Mircea Cantor

La corde brodée sur l’ensemble évoque un souvenir d’enfance. Les poutres dans les maisons étaient traditionnellement taillées en forme de corde pour convoquer la force, la résistance.
Derrière, sur le mur, une peinture faite à base de vin rouge. Réalisée sur place, au Musée de la Chasse et de la Nature, elle a grandement évolué avec le temps, passant du rouge tannique au gris, puis à cette teinte ocre par oxydation naturelle.

Aquilat non capit muscas
Rare sont les vidéos d’art qui nous semblent pertinentes.
Ici, après des mois de négociations avec deux pays, il  capte l’entrainement de rapaces à l’interception de drones : l’une des plus grande menace actuelle pour la sécurité intérieure de nos pays.

Mircea Cantor

Cette captation a servi de base à une version dessinée à l’encre de chine. Des croquis qui captent la force des rapaces.

Mircea Cantor

Breat Separator
Cette frontière de verre est le symbole de l’envahissement consumériste qu’a subi la Roumanie après la chute du régime dictatorial.

Mircea Cantor

Mircea Cantor voit d’un mauvais œil l’arrivée des grands groupes industriels qui déstabilisent la société. Et c’est avec son pouce qu’il crée ce motif de barbelés symbolique dans son travail.

Colinde : les fêtes de l’ours

C’est aussi le marqueur de cette exposition : le folklore roumain à travers les fêtes de fin d’année.
Entre Noël et le jour de l’an, dans les villes, les Roumains organisent des défilés avec les costumes les plus laids possibles.
Arpentant les rues en faisant un maximum de bruit, ils font ainsi fuir les mauvais esprits.Mircea Cantor

Ces masques de chèvres, vieillards, ours et autres figures effrayantes, sont le reflet de cette période de fêtes.
Le musée de paysan roumain a réussi à recueillir ces masques qui sont normalement brûlés à la fin des Colinde.

Le Musée de la Chasse et de la Nature expose aussi beaucoup d’autres costumes traditionnellement portés pour cette fête païenne : diable et chevaux sur roulettes. Certains costumes sont en vraie peau de bête se transmettent de père en fils ou en fille.

Mircea Cantor

Mircea Cantor

Les artistes contemporains roumains

A l’opposé de Mircea Cantor, la scène contemporaine roumaine est plutôt figurative. Comme si elle voulait s’émanciper de son passé.

Dans cet univers de création, Radu Oreain est l’un de nos coups de cœur.

Mircea Cantor Mircea Cantor

Ses dessins sont vifs. Hunting Archive et ses traits foisonnants pourraient le rapprocher d’un Jérôme Bosch moderne. On pourrait passer des heures à chercher les détails dans ses créations.

A l’opposé, on aime la naïveté de Serban Savu.

Mircea Cantor

Ces chasseurs dans la neige sont empreints d’une vérité proche des impressionnistes du XIXe siècle. On ressent la quiétude de la scène, et une certaine misère sociale aussi.

Et pour finir ce tour d’horizon des artistes contemporains roumains, il ne faut pas oublier Cornel Brudașcu. Un maître roumain.

Mircea Cantor

Dans ce tableau on ressent toute l’énergie créatrice d’un pays qui est encore en devenir.
En off, ce tableau est aussi un hommage à Mircea Cantor, mais on vous laisse  chercher pourquoi. 😉

Mircea Cantor
Remus et Romulus – Mircea Cantor

Exposition Mircea Cantor : Vânătorul de imagini

Jusqu’au 31 mars 2019

du mardi au dimanche de de 11h à 18h
le mercredi jusqu’à 21h30

au Musée de la Chasse et de la Nature
62, rue des Archives
75003 Paris

Share

Un rêve d’Italie – Collection Campana : l’ambition d’un homme passionné

Faut-il nécessairement choisir entre rêve et vie ? Au final, l’un et l’autre ne restent qu’une question de désir… Un rêve d’Italie au Musée du Louvre présente celui du Marquis Campana. Un homme dont la passion dévorante lui a permis de constituer une des plus importantes collections privées du XIXème siècle.
Dispersée aujourd’hui, cette collection a servi à étoffer de nombreux musées dont celui du Louvre ou de l’Ermitage de Saint-Saint-Pétersbourg. Comme un hommage, ils s’associent afin de nous livrer un rare et magnifique aperçu d’un héritage sans égal.

Collection CampanaCollection Campana

La volonté d’un homme

Le marquis Giampetro Campana a eu la chance de vivre dans une période de pleine effervescence, propice aux explorations archéologiques. Il est totalement fasciné par l’aspect pédagogique mais également par la mémoire intrinsèque de ces découvertes. C’est pourquoi il sillonne très tôt l’Italie afin de rassembler des œuvres en tout genre. Son désir est d’offrir une vision globale de l’art italien.

Il s’agit pour lui d’un vaste projet culturel mais également politique. En effet, dans une nation encore divisée, il cherche à unir ses habitants grâce au génie de leur patrimoine riche et foisonnant. Il finance alors ses propres fouilles archéologiques mais ce n’est pas suffisant. Profitant de son poste de directeur du mont-de-piété à Rome, il agrandit assez rapidement sa collection, de façon plus ou moins légale…

Attisant les jalousies, le marquis est arrêté et emprisonné en 1857. S’organise alors une vente historique de plus de 12 000 pièces ! De nombreux pays se portent acquéreurs dont la France, la Russie et la Grande-Bretagne.

Ironie du sort : c’est au même moment qu’a lieu l’unification italienne. Bien que la finalité n’était pas celle désirée, le rêve de Giampetro Campana se réalise d’une certaine façon…

Collection CampanaCollection Campana

Des goûts éclectiques

Vous l’aurez bien compris, le marquis est un collectionneur boulimique, que tout passionne. Ainsi, son immense collection se caractérise par sa diversité dont voici un petit aperçu…

Tout d’abord les vases antiques. À eux seuls, ils fournissent une encyclopédie de la céramique et de la peinture sur vase. Ensuite, de nombreuses terres cuites avec statues, urnes funéraires ou plaques à décor figuré. D’ailleurs, Giampetro Campana en était tellement friand qu’il les a rebaptisées les «plaques Campana» !

Les bronzes honorent les objets du quotidien tels que miroirs ou figurines, mais aussi de nombreuses armes. Elles évoquent au marquis les exploits des guerriers italiens. Quant aux sculptures antiques et de la renaissance, nombreuses et variées, elles tentent de rivaliser avec les grandes collections romaines des Borghèse ou des Ludovisi.

Les peintures sont particulièrement représentées. Se mêlent alors toutes les époques, techniques, formats ainsi que l’évocation des différentes écoles régionales (toscane, florentine, Italie du nord…).

Les bijoux et monnaies montrent à l’Europe la virtuosité des orfèvres de la péninsule. Les verres ne sont pas en reste avec des vases à parfum, des coupelles… Autant d’objets préfigurant les plus belles créations de Murano. Nous sommes également surpris par de magnifiques majoliques, faïences typiques de la renaissance italienne.

Et, enfin, les objets de curiosité. Totalement inclassables et surprenants ! Fragments de mobiliers, épingles, instruments de musique mais également de plaisir…

En arrivant, une citation un peu présomptueuse attise la curiosité. Pour autant, après avoir visité cette exposition, nous ne pouvons que la partager…

« C’est une histoire belle comme une légende que celle de la collection Campana et pourtant une histoire vraie… »

by Jean-Philippe

Collection CampanaCollection Campana

Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana

Jusqu’au 18 février 2019

Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 h à 18 h.
21h45 les mercredis et vendredis.
Nocturne gratuite le premier samedi du mois
de 18h à 21h45.

Au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris

Collection Campana

Collection Campana

Collection Campana

Share

Giacometti au Musée Maillol : la sculpture en majesté

Éblouissement au Musée Maillol avec une présentation inédite de sculptures de Giacometti, en dialogue avec celles de ses pairs et amis.
La salle dédiée aux têtes réalisées par l’artiste est absolument grandiose, la scénographie donnant plein éclat à ses créations. Un nombre conséquent de plâtres rarement montrés est dévoilé à cette occasion par la Fondation Giacometti. 

Giacometti

Giacometti Le Couple, 1927

Giacometti, sculpteur et artiste libre 

Après la rétrospective de Pompidou en 2008, gros plan sur la création sculpturale de Giacometti.
Les évolutions se déploient sous nos yeux, dès notre entrée, dans l’exposition.
D’abord figuratif, fidèle à son modèle (son frère Diego, vers 1914-1915, par exemple) et de ses pairs, l’artiste embrasse ensuite l’avant-garde.
Le Couple de 1927 ou encore l’accordéoniste témoignent de cette recherche constante de nouvelles manières de concevoir l’humain.
L’une des pièces les plus surprenantes est sans aucun doute la Tête crâne de 1934 qui efface la rondeur du crâne pour adopter des angles droits synthétiques brillants. C’est aussi déstabilisant qu’audacieux.
Son sujet d’exploration exclusif restera, tout au long de son travail, l’humain, même si l’artiste tend vers l’abstraction.

Giacometti Tête crâne, vers 1934

Giacometti

Une obsession pour les têtes 

La troisième salle de l’exposition déploie une série de sculptures de formats raisonnables qui émeuvent, surprennent, comblent.
Comme l’indique Catherine Grenier, la commissaire, “Giacometti est un artiste qui valorise l’incertain, le doute, l’échec.” Il n’aura jamais fini, toute sa vie durant, d’explorer une tête.

Le bronze Petit buste de Silvio sur double socle (1943-1944) qui trône au centre de la salle surprend par son jeu d’échelles. Les œuvres réalisées en plâtre confirment l’attrait de l’artiste pour ce matériau qu’il retouchera à coup de canif et qu’il peindra aussi.
L’homme qu’il montre est fragile”, insiste Catherine Grenier et c’est sans doute aussi cela qui permet cette proximité avec les oeuvres, il n’y a pas de filtre. “Giacometti est un artiste qui valorise l’incertain, le doute, l’échec.” Il se gardera bien d’appartenir à un mouvement. Il restera un artiste libre.

Giacometti Diego, tête sur socle cubique, 1958

Bonus 1 : ouvrez l’oeil et laissez vous charmer par les jeux d’ombres des sculptures sur les murs et le sol du Musée Maillol.

Bonus 2 : “Mais l’aventure, la grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu chaque jour, dans le même visage. Ça vaut tous les voyages autour du monde.” Alberto Giacometti, 1963.

Giacometti Tête de femme (Rita), vers 1937-1938

Exposition Giacometti, entre tradition et avant-garde

au Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle
75007 PARIS

Prolongation jusqu’au 03 février 2018

Horaires :
ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30
nocturne le vendredi jusqu’à 20h30

Share

Musée Grévin en proie à la folie pour Halloween / Nocturnes exceptionnelles

Une série de nocturnes au Musée Grévin vient réveiller ce lieu qui joue plutôt les beaux endormis avec ses célébrités en cire.
Pour Halloween 2018, des personnages étranges animent le parcours suite à la déferlante d’une épidémie.
La folie s’empare de Grévin est une manière très originale de redécouvrir ce décor à lumière tamisée.

Musée Grévin

Musée Grévin

Je ne m’attendais pas à voir des poupées de cire ensanglantées, bâillonnées, momifiées ou encore crucifiées.
Le Musée Grévin franchi le côté obscur de la vie pour nous confronter à nos démons, à l’effroi et à la mort.
Les personnages (chirurgien, diseuse de bonne aventure, prostituée, infirmière en chef…) qui ponctuent le parcours en imposent aussi bien en menace, qu’en caractère ou étrangeté.
On réagit vite et on ne traîne pas quand il s’agit d’avancer et de faire de nouvelles rencontres.

Musée Grévin

Il y a tant de choses à voir ! La qualité des costumes et maquillages des comédiens, les nouveaux entrants : Eric AntoineAlexandra Lamy, Catherine Frot, Kev Adams… et les anciens indétrônables : Elizabeth II, Gandhi, Johnny Hallyday.
Le décor ! Il y a des salles sublimes à rédecouvrir avec une lumière différente et des déluges de fumée.
L’animation en continu spéciale nocturnes Halloween est assez fascinante.

Au final, la visite passe à une vitesse folle. J’ai aimé revoir le Grévin que j’imaginais comme une vieille institution.
Je me suis marré face à certaines situations et aux cris de surprise ou d’effroi des personnes m’accompagnant.

Musée Grévin Musée Grévin Musée Grévin

Musée Grévin
La folie s’empare de Grévin

Nocturnes spéciales Halloween jusqu’au 31 octobre 2018

10, boulevard Montmartre
75009 PARIS

site officiel : www.grevin-paris.com 

Image de prévisualisation YouTube
Share

Sauvons l’arc du Carrousel avec Tous Mécènes / Musée du Louvre

L’arc du Carrousel : attention chef-d’œuvre en péril !
Le musée du Louvre ouvre sa campagne de dons 2018 Tous Mécènes ! pour restaurer ce symbole architectural du jardin des Tuileries.
Sculptures érodées, statues craquelées, bas-reliefs  éclatées
, quand on passe à côté de cette arche du 19e siècle, on ne remarque pas forcément son déclin tant le monument est majestueux et qu’il prend si bien la lumière. Et pourtant…

tous mécènes

Pourquoi l’arc de triomphe du Carrousel ?

Construit entre 1806 et 1808, l’arc du Carrousel est composé de  matériaux multiples qui se sont abimés avec le temps. C’est une pièce emblématique de l’histoire de France, notamment la conquête napoléonienne.

tous mécènes

Une étude sanitaire récente a alarmé les architectes du musée du Louvre. En effet, les actions combinées des intempéries et du vent qui charrie les poussières du jardin des Tuileries ont érodé le monument.

tous mécènes

Et si l’édifice n’est pas pris en charge rapidement, sa pérennité pourrait être engagée.

tous mécènes

Cette rénovation est aussi la première étape de la réhabilitation complète du secteur du Carrousel dans le jardin des Tuileries.

tous mécènes

Objectif : 1 million d’euro avant le 31 janvier 2019

C’est ce montant que le Louvre souhaite obtenir de la campagne Tous Mécènes !, sur un total de 5 millions pour la restauration de l’arc.
Alors pour faire partie des déjà 25 000 mécènes du Louvre (en huit ans de campagne), c’est simple : il suffit de faire un don via le site www.tous.mecènes.fr ou par courrier (toutes les infos en ligne).

Pour un don de 1500€ et plus, il est aussi possible de parrainer une des statues de l’arc du Carrousel.tous mécènes

Nouveauté en 2018
C’est encore plus facile et rapide via SMS. En envoyant Louvre au 92004, vous donnez automatiquement 5€, prélevés sur votre facture.

Comme pour le crowfunding, tout don fait l’objet de remerciements particuliers qui varie en fonction du montant.

Image de prévisualisation YouTube

Tous Mécènes ! : #moncarrousel

Derrière ce hastag se cache une autre  nouveauté : le concours  photo sur Instagram.tous mécènes

Postez une photo avec le #moncarrousel pour participer.

Ainsi vous pourrez peut-être gagner un kit reflex Canon, une rencontre exceptionnelle avec Yann Arthus-Bertrand ou une escapade au sommet de l’arc pour immortaliser une des plus belles vues de Paris. On ne se remet toujours pas de la nôtre.

Plus d’infos sur le concours ici.tous mécènes

Soutenez le musée du Louvre et faites un don.
La campagne 2018 se clôturera le 31 janvier 2019.

www.tous.mécènes.fr

tous mécènes

Share

Alphonse Mucha au Musée du Luxembourg : étonnante rétrospective

La rétrospective émouvante de l’œuvre d’Alphonse Mucha au Musée du Luxembourg nous donne de nouvelles raisons d’être fou amoureux de son style. L’artiste connu pour ses affiches sublimant la comédienne Sarah Bernhardt émerveille aussi bien par ses dessins, ses autoportraits, (quel regard !), ses pastels que ses toiles qui vibrent toutes.
La force des détails pourra faire perdre la raison à plus d’un visiteur qui aspire à une plongée ardente et complète dans l’œuvre de l’artiste.

Alphonse Mucha

Alphonse Mucha
Lorenzaccio, 1986

Sarah Bernhardt immortalisée par Alphonse Mucha

Il y a des rencontres artistiques qui font des étincelles. Sarah Bernhardt se découvrant sublimée sur l’affiche du spectacle Gismonda réalisée par Alphonse Mucha, ne manquera pas de signer un contrat pour sceller sans tarder sa collaboration avec le peintre. Six autres affiches seront conçues, toutes ayant pour unique sujet la comédienne incarnant tour à tour, La Dame aux Camélias, Lorenzaccio ou encore Médée – la force du regard est assez incroyable.
Plus d’un siècle après, les affiches impressionnent, magnétisent. Impossible de totalement les quitter des yeux.
Pourtant d’autres femmes, d’autres incarnations de la beauté viennent nous émerveiller par la suite.

Alphonse MuchaAlphonse MuchaAlphonse Mucha

Gourmandises, saisons et arts 

Mucha arrive à nous émerveiller avec une boite pour des gaufrettes, des flacons ou des boites pour des parfums. Les contenus ne nous importent peu. C’est l’emballage qui nous a plus de valeur pour nous. On se prend à imaginer pareilles œuvres dans notre salle à manger ou notre salle de bain.
Un peu plus loin, les saisons incarnées par des modèles de choix viennent nous faire autant aimer l’hiver glacial que l’été caniculaire.
Les arts (peinture, danse, musique, poésie) trouvent aussi de sublimes illustrations, tout est dans la délicatesse, les arrondis merveilleux.

Alphonse Mucha
autoportrait, 1907

Face-à-face avec l’artiste

Il y a beaucoup d’aspects peu connus du public. En premier, les autoportraits peints ou dessinés de l’artiste. Celui qui ouvre l’exposition est une invitation complice à découvrir ce que cache l’homme.
S’en suit l’autoportrait de 1907 au crayon bleu et blanc sur papier. Le regard incroyable, on pourrait échanger avec l’artiste sans limite.
Ce qui suit dans les salles suivantes du Musée du Luxembourg est une vraie révélation. L’attachement de l’artiste pour des thèmes moins connus (la franc-maçonnerie, l’attrait de la nuit et de ses étoiles…) et l’œuvre d’une vie L’Épopée slave qui a elle-seule méritait un aller-retour à Prague pour admirer les 20 toiles qui la constituent.

Alphonse Mucha

Exposition Alphonse Mucha

au Musée du Luxembourg 
19 rue de Vaugirard
75006 Paris
Tél. : 01 40 13 62 00

du 12 septembre 2018 au 27 janvier 2019 

Horaires :
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne jusqu’à 22h tous les vendredis
nocturnes supplémentaires les lundis du 12 novembre au 17 décembre 2018

les 24 et 31 décembre de 10h30 à 18h
fermeture le 25 décembre

Alphonse Mucha

Share

En Société : les pastels du Louvre incroyables et éclatants

Avec l’exposition En Société, Pastels du Louvre, près de 150 pastels du 17e et 18e siècle qui sont mis en lumière.
Cet accrochage clôturant une campagne de restauration de 7 années effectuée grâce au mécénat des American Friends of the Louvre.
L’occasion pour le Musée du Louvre d’éditer un nouveau catalogue-inventaire raisonné de la plus grande collection de pastels du monde, tout en révélant les secrets de conception de pièces maitresses. 

pastelChacune des œuvres a donc été revue et restaurée.

Les pastels ont été ôtés de leur cadre et les protections arrière retirées. Le but : dépoussiérer les œuvres mais surtout aspirer la moisissure (un champignon essentiellement présent dans les couleurs sombres).
A coups de pinceau minutieux et experts, les pastels ont donc retrouvé un éclat qu’ils avaient perdu avec le temps.
Et si certains verres de protection ont été changés, d’autres sont encore d’époque.

Parmi ces 150 œuvres exécutées sur papier ou sur vélin, nous proposons ce focus sur 4 pièces qui nous ont particulièrement touchés.

Jeanne-Antoinette Lenormant d’Etiolles, marquise de Pompadour

C’est sans conteste la pièce maîtresse de cette exposition.
Et sans parler de la finesse de la réalisation, Maurice Quentin de La Tour réalise avec ce portrait de véritables prouesses techniques.pastel

Pour créer les 178,5 x 131 cm de cette toile, l’artiste a dû assembler 8 feuilles de papier – aucune production à l’époque ne permettait d’avoir une feuille unique de papier aussi grande. Et à l’origine, l’œuvre était encore plus grande de 5 à 6 cm de chaque côté !

Maurice Quentin de La Tour a donc pensé la composition de son portrait afin qu’aucun élément important ne se retrouve sur les jointures des feuilles.
Mais, en s’approchant de la toile, on peut voir que l’artiste a fait des modifications tout au long de sa création. Ce qui est très dur en pastel.

pastel
Ainsi, une main aurait changé d’orientation. Les mules et les pieds ont été modifiés et l’artiste a gratté une partie du papier plutôt que de le remplacer par un autre morceau.

Prenez donc bien le temps d’observer les détails de ce pastel !

Une académie masculine dévoile ses secrets

La restauration de cette œuvre de Joseph Ducreux a révélé que l’artiste avait contrecollé plusieurs académies de son atelier pour protéger le châssis de sa toile.
Ne manquez pas de saisir le volume de la série de feuilles sacrifiées pour la réalisation de ce nu.

pastel

Maurice Quentin de La Tour : joyeux autoportraits 

pastel

pastel

Il y a un côté facétieux qui nous plait beaucoup dans cette série d’autoportraits. Un incroyable regard souriant et complice invitant à un échange original avec un artiste, à travers les siècles.
Cet ensemble donne irrémédiablement envie de se pencher sur la biographie de Maurice Quentin de la Tour.

Portrait de Mme Jean Tronchin

La délicatesse de ce portrait réalisé par Jean Étienne Liotard est assez bouleversante. Le peintre a osé un jeu de transparence réalisé grâce à de la gaze noire. Des touches de couleurs à l’arrière des yeux et de la bouche ont été découvertes au cours de la restauration de cette œuvre. Elles donnent encore plus de vigueur à cette discrète inconnue.

pastel

Exposition
En société
Pastels du Louvre des 17e et 18e siècles

jusqu’au 10 septembre 2018

Horaires :
Tous les jours sauf le mardi, de 9h à 18h
21h45 les mercredis et les vendredis

au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris

Share

Tintoret au Musée du Luxembourg : révélations sur un génie

Tintoret se dévoile comme jamais à Paris, au Musée du Luxembourg et pour fêter ses 500 ans. Raretés, redécouvertes et détails incroyables ponctuent l’exposition qui a comme volonté de révéler au plus grand nombre la Naissance d’un génie

Ma chance a été de suivre la visite guidée menée par le commissaire  général Roland Krischel. Venu du Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud de Cologne, en Allemagne, il a partagé un regard neuf sur ce grand peintre de la Renaissance vénitienne.
Je n’étais pourtant pas convaincu d’être saisi lors de ma visite. Et je me suis fait cueillir magistralement.

Voici ce qu’il ne faut absolument pas râter.

Tintoret

“Je l’ai chassé pendant des années !” 

Ce n’est pas un animal mais bien un tableau qu’a recherché. “Il était référencé mais personne ne savait où il se trouvait. Il est apparu sur le marché de l’art en 2016“. Il est question du Portrait de Nicolo Doria, qui a une place royale au sein de l’exposition.

On passerait sans doute rapidement devant et ce serait un tort. D’une part, parce que Tintoret a réalisé très peu de portraits en pied et qu’il a été très longtemps associé au nom du Titien.
La petite histoire est savoureuse : Le Titien aurait exécuté l’esquisse de la tête et Tintoret aurait réalisé le tableau, sans que les commanditaires ne soient au courant.
Cependant, le jeune peintre aurait eu vent de l’argent touché par son ainé. La différence avec ce qu’il aurait reçu finira par le faire sortir de l’ombre et ainsi révéler qu’il en est l’auteur.

Dans la même salle, un homme a retrouvé son nom. Alvise Mocenigo – qui sera un futur doge – a été identifié à l’occasion de cette exposition.

Tintoret

Tableaux à plusieurs mains – Partager l’atelier

Ce que révèle le parcours c’est la pratique de l’atelier, à l’époque.
Il était possible qu’un tableau soit réalisé par deux ou trois peintres différents.” Ainsi, Saint Marc en trône est signé par Giovanni Galizzi, membre de l’atelier du Tintoret. Cependant, le visage de saint Patrick à droite est plus abouti que les autres figures de l’oeuvre. Ce qui confirme qu’il a pu être réalisé par le Tintoret.

Tintoret

Tintoret
Détail

La Princesse et son reflet

Un des prêts importants de cette exposition, La Princesse et saint Georges et saint Louis a été exécutée pour un monument d’administration financière à Venise.
Et c’est une révolution de voir une femme dans une scène et dans un bâtiment fréquenté par des hommes. Cette toile leur est donc bel et bien destinée. Les regards des deux hommes sur cette femme autorisent celui des visiteurs. Le reflet du décolleté de la Princesse dans l’armure participe encore à cette contemplation.
Comme un sculpteur, Le Tintoret montre la figure humaine de plusieurs points de vue.

Tintoret

Exposition Tintoret, naissance d’un génie

jusqu’au 1er juillet 2018

au Musée du Luxembourg 
19 Rue de Vaugirard
75006 PARIS
Tél. : 01 40 13 62 00

horaires :
du lundi au jeudi de 10h30 à 18h
vendredi, samedi, dimanche et jours fériés de 10h30 à 19h
fermeture le 1er mai
(pas de jour de fermeture hebdomadaire)

Share

Expo Delacroix au Musée du Louvre : rétrospective magistrale

Plus d’un demi-siècle est passé sans qu’une rétrospective Eugène Delacroix ne soit organisée à Paris. C’est un peu fou.
Donc l’exposition qui s’ouvre au Musée du Louvre va être celle à ne pas manquer lors de ce printemps.
Comme l’a été la rétro de Vermeer en 2017.

Delacroix
Le christ sur la croix

Une exposition en trois temps

Car ce n’est pas moins de 180 œuvres qui sont présentées dans le Hall Napoléon du Palais des Tuileries.
Et pour retracer l’évolution du travail d’Eugène Delacroix, sa carrière a été découpée en trois phases chronologiques :
– 1822 à 1834 : la décennie de la nouveauté, de l’appétit de gloire et de liberté.
– 1835 à 1855 : la révélation de la peinture murale, la tradition et l’apothéose de 1855.
– 1855 à 1863 : l’art du paysage et les variations autour de son travail passé.

Delacroix

Et même si l’exposition est organisée de façon chronologique, la distinction entre ces périodes n’est pas toujours facile à garder en mémoire pour un visiteur non aguerri à l’histoire de Delacroix
Un petit rappel en début de salle aurait été bienvenu.
Mais ce sera la seule critique négative que l’on peut faire sur cette mise en espace.

Une parenthèse artistique merveilleuse

Mais faisons un peu abstraction de ce cloisonnement pour simplement se laisser aller au plaisir d’admirer le travail de ce géant de la peinture du 19ème siècle.

Se rendre compte que ses pièces maitresses La Liberté guidant le peuple et Scènes des massacres de Scio ont été réalisées dans sa première décennie de peintre.  Vous n’aurez donc pas à attendre la fin de la visite pour les (re)découvrir. 😃

Delacroix
La Liberté guidant le peuple et Scènes des massacres de Scio

On est surpris par la finesse des dessins qui illustrent l’édition en 1828 du Faust de Goethe.

Delacroix
Duel de Faust et Valentin

Et de salle en salle, la virtuosité de Delacroix est toujours là mais le style évolue selon les périodes.

Delacroix
Étude de reliures, veste orientale et figures d’après Goya

Un regard particulier sur le Maroc du 19ème, loin des questions esthétiques et sociales.

Delacroix
Femmes d’Alger dans leur appartement


Un de ses rares voyages à l’étranger qu’il retranscrit dans des carnets superbement illustrés et dans des aquarelles toute en simplicités.

Delacroix
Sur la route entre Tanger et Mèknes
Delacroix
Carnet : Notes et croquis pris à Mèknes

On admire la force poignante qui ressort des ses tableaux religieux. Des toiles qui ne sont qu’émotion et qui ne peuvent laisser indifférente.

Delacroix
Le christ sur la croix (dit Le calvaire)

On termine cette exposition par une salle qui offre la dernière facette du travail de Delacroix : des paysages “fantaisies”. Ils ne sont pas réels mais font appels aux souvenirs de l’artiste, mêlant parfois deux lieux différents.

Delacroix
Les baigneuses

Prenez vos billets !

Une telle réunion de toiles signées Delacroix est plus que rare. C’est un vrai bonheur de parcourir ces salles du Louvre à la découverte de peintures méconnues, d’aquarelles légères, d’eaux-fortes magistrales… Et certaines viennent des quatre coins de France (Lille, Nancy, Bordeaux…) ou du monde (États-Unis, Canada, Allemagne, Hongrie…), ou même Paris…

Il y a aussi tous ces carnets manuscrits qui montrent l’érudition et les amitiés artistiques ou sociales qu’avait tissées Delacroix.

Delacroix
Journal : 2 et 3 aout 1855

Dernier conseil : certaines toiles n’ont pu être déplacées, comme La Mort de Sardanapale ou le plafond de la galerie d’Apollon (aile Denon du Louvre), une raison de plus de poursuivre votre visite par les galeries du Musée du Louvre.

Magnifique et unique cette exposition !

Delacroix

exposition Delacroix : 1798 – 1863

du 29 mars au 23 juillet 2018

horaires :
de 9h à 18h, sauf le mardi
Nocturnes : les mercredis et vendredis jusqu’à 22h

Hall Napoléon
au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris

 

#CONCOURS

Nous aimons, nous vous invitons !
Des laissez-passer pour le Musée du Louvre sont à gagner. Ils vous donneront droit à visiter l’exposition Delacroix.

Pour participer, dites-nous EN COMMENTAIRE quelle œuvre vous aimez le plus au Musée du Louvre.

Les gagnants.es seront tirés au sort parmi tous les participants.

Bonne chance à tous !


Plus de jeux concours

Concours Gratuits

Share

Israël Silvestre au Musée du Louvre : trésors graphiques sortis des réserves

Tout droit exhumé des réserves du Cabinet des Dessins et des Estampes du Musée du Louvre, Israël Silvestre acquiert une nouvelle aura.
Cet artiste dont les gravures remplissent tous nos livres d’Histoire retrouve avec cette exposition une dimension qui lui est inconnue : le dessin.
Cet accrochage a permis aux commissaires de l’exposition de nous révéler l’œuvre d’Israël.
Et alors de découvrir des pépites, mais aussi de réattribuer à d’autres des dessins qui lui étaient dévolus.
Un vrai travail de fond, pour une œuvre fine et détaillée.

Israël Silvestre

L’exposition suit la carrière d’Israël Silvestre, tout en mettant en lumière les différentes étapes de sa vie d’artiste graveur-topographe.
Une visite sous le regard des commissaires Bénédicte Gady du musée des Arts décoratifs, et Juliette Trey du Musée du Louvre :
Israël Silvestre est quelqu’un qui embrasse tout ce 17ème siècle et ses évolutions. Notamment les mentalités qui vont passer de la monarchie à l’absolutisme sous Louis XIV.

Un œil neuf pour un style personnel

Parmi les 113 dessins qui lui sont pour le moment attribués, 70 sont visibles dans cette exposition.
Et avec Israël Silvestre, on traverse divers univers.

Israël Silvestre

Sa plus grande innovation pour l’époque : se détacher des conventions.
Il n’hésite pas à recomposer ces dessins pour faciliter la vue du spectateur, comme déplacer un peu les bâtiments pour arranger l’espace. Il joue aussi sur les contrastes de lumière : un premier plan sombre versus un arrière-plan plus clair. Souvent, il invente des effets esthétiques en créant un premier plan qui n’existe pas dans la réalité afin de donner du relief au dessin.

Un sens du détail, témoignage flagrant de la vie du 17ème siècle

Il y aurait beaucoup à dire sur le travail d’Israël Silvestre.
Sur ses croquis d’architecte du Palais du Louvre qui illustrent la vie parisienne, sur ses scènes de bals masqués (les premiers à la cour de  Louis XIV), sur ses descriptions des bosquets des jardins de Versailles…

Israël Silvestre Israël Silvestre Israël Silvestre

Mais c’est pour des travaux plus singuliers, ignorés de beaucoup de spécialistes que cette exposition vaut aussi le détour : “les vues de l’Est“.
En 1765, à la demande de Colbert, Silvestre s’en va faire des relevés topographiques des dernières conquêtes du Roi.
Israël Silvestre

Des dessins en formats gigantesques pour l’époque, que les recueils  découpent en 4 ou 5 pages. Des croquis qui comportent des indications de mise en couleur pour une application future (blé blond, bleu léger…), que l’artiste fera lui-même en aquarelle.
Mais surtout un point de vue toujours unique et original.
Et ces Vues de l’Est, sans légende dans le fond du Louvre, ont nécessité un travail d’identification pour l’exposition.

Israël SilvestreIsraël SilvestreIsraël Silvestre

Israël Silvestre et autres erreurs

Cette exposition a permis aussi de lever le voile sur quelques erreurs d’attribution.

Israël Silvestre
“Vue d’oiseau” sur Versailles de Adam Pérelle

Certains dessins longtemps alloués à Israël Silvestre et édités en tant que tels à l’époque, ont retrouvé leur auteur : Adam Pérelle ou Jean-Baptiste Alexandre Le Blond.

Israël Silvestre
Les écuries du Roy de Versailles par Jean-Baptiste Alexandre Le Blond

Pourtant, à l’œil, les styles sont bien distincts : une “vue d’oiseau” pour l’un et aucune présence humaine pour l’autre. Mais les traits sont  tout aussi acérés, bluffants et les dessins francs et uniques.

L’autre incongruité de cette exposition c’est un dessin qui a longtemps été crédité à Israël Silvestre mais qui, en réalité, avait été exécuté par le Dauphin  du roi. Jusqu’à ce que l’original ne soit trouvé.

Israël Silvestre
La copie du Dauphin en haut, original d’Israël Silvestre en bas.

Cette France du 17ème révèle un véritable talent du trait, de la couleur, du détail, de la mise en avant de l’architecture et de la vie : Israël Silvestre.

Une exposition à voir sans retenue et sans attendre !

Exposition : La France vue du Grand Siècle
Dessins d’Israël Silvestre

Du 14 mars au 25 juin 2018

Horaires :
Tous les jours sauf le mardi, de 9h à 18h
21h45 les mercredis et les vendredis

au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris

Share