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DISQUAIRE DAY 2014 : The Doors & Metronomy en dédicace – Texas – Miossec & We have band en concert à la Gaité Lyrique

Grosse journée ce samedi pour le Disquaire Day ou Record Store Day (in english) à Paris avec course de fond pour trouver le 45 tours de Bowie, le maxi coffret live de LCD SoundSystem ou le picture disc christique de Asgeir, séances de dédicaces et concerts à gogo au Fargo, au Point Ephémère et à la HELLO™.

Vous étiez où samedi ? Un membre fondateur du band THE DOORS ait venu des States pour rencontrer son public français. A l’occasion de la sortie de son livre : The Doors, Les portes claquent aux éditions Le Mot et le Reste, John Densmore, le batteur du groupe mythique s’est offert deux bains de foule aux Gilbert Barbès et Saint-Michel. Un timing ultra serré pour approcher une légende de la musique, exceptionnel musicien mais aussi songwritter. Tous les âges étaient représentés.
Il y avaient les chasseurs d’autographes un peu collants et les autres, les vrais fans comme cette dame qui avait vu Jim Morrison “bouffi” lors de son dernier concert à Paris. Echange très rapide avec John qui prend pourtant le temps de serrer la main de chaque personne qu’il l’approche. Les équipes du Gilbert Barbès ne se remette pas d’une telle affluence.

Pendant ce temps, deux membres de Metronomy excitaient les djeunes au cours de deux séances de dédicaces. Des rencontres certainement épuisantes, le groupe ayant déclaré forfait un peu plus tard, via twitter, pour son live acoustique – totale exclu – à la Gaité Lyrique.

Au Point Ephémère, les concerts s’enchainent toute la journée et en entrée libre, svp. Un bon son du moment a capté notre attention Natas loves you, en tout début d’après-midi. Un groupe de frenchies qui a eu aussi les honneurs d’une édition spéciale Disquaire Day pour son single Skip Stones.

Après avoir fait le plein de belles trouvailles avec Grace Jones, la K7 audio de Breton – vintage à mort ! – le 33 tours de David Lynch – que l’on n’écoutera certainement jamais mais qui est un bel objet de déco -, un picture disc de London Grammar, nous prenons la route pour le concert de clôture de la journée à la Gaité Lyrique.

Plateau de choix et varié pour tout public avec Texas, Miossec, Perez, We have band et le DJ set de Hercules and the love affair.

Encore une fois, c’est Texas qui remporte la mise avec une Sharleen Spiteri qui déchaine le public. Les trentenaires et quadra s’étonnent au passage que le tube I don’t want a lover soit connu des plus jeunes présents devant la scène. La chanteuse mieux que personne sait impulser une complicité dès le premier titre, en l’occurrence Detroit, extrait du dernier album. 5 titres en acoustique et des fans avec la banane pour toute la soirée. Summer Son et Black Eyed Boy ne se sont jamais aussi bien portés qu’avoir cette tonalité inédite sur une scène Paris. Une vraie bonne redécouverte.

Il faut dire que l’on avait commencé la soirée mi-figue mi-raisin avec le chanteur Perez. Les textes ont démotivé certains auditeurs. Un couple a même quitté la salle excédé: “c’est quoi ces rimes pourries ? ” alors qu’un autre s’embrasse à grandes bouches. C’est vrai que “Viens embrasse-moi, sois pas comme ça” a de quoi refroidir nos émotions. Il y a pourtant un potentiel musical que l’on pourrait rapprocher d’un Lescop.

Retour en grâce de Miossec à la timidité maladive – son regard bleu à la fin d’une chanson cherchant l’assurance de ses musiciens ne trompe pas – mais au charisme intact malgré le poids de quelques excès.

Première chanson, On vient à peine de commencer, premier extrait du nouvel album Ici-bas, Ici même : on a du mal à reconnaître sa voix. On est plus près d’un Daniel Darc que de notre Christophe Miossec. Il faut juste un peu d’échauffement, la voix s’éclairci sur les titres suivants.

En sept titres live, on retrouve la poésie mélancolique de l’artiste, moins fougueux sur scène mais à l’orchestration plus assurée sans doute avec 5 musiciens à ses côtés. Les textes ne sont pas des plus heureux : comme avant, quand on sera crevé ou toucher n’est pas couler, mais les images évoquées sont fortes et universelles. Tonnerre de Brest nous rappelle les belles années et combien le chanteur nous avait manqué. Miossec est à suivre en tournée.

Quelques minutes après, autre style, avec les anglais survitaminés de We have band. L’electro pop dansante et trippante du trio est efficace. Le charisme de Darren Bancroft, le clavier-chanteur ne laissant personne indifférent.

La soirée se finira avec deux DJ set pour ceux qui ne veulent décidément pas rentrer chez eux.

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COUP DE ♥ pour le dandy sensible : Julien Doré en concert aux Nuits de Fourvière à Lyon le 27 juin – CONCOURS des places à gagner

Le chanteur-dandy-sensible Julien Doré, apprécié tout autant des jeunes filles en fleurs que des trentenaires barbus (nous) et de leur maman (la mienne), affiche complet pour sa première fois au Théâtre Antique, dans le cadre des Nuits de Fourvière, le vendredi 27 juin. 

Julien Doré c’est plusieurs rendez-vous ratés pour notre équipe. Le dernier en date : les Folies Bergère sold out. Et pourtant, ses chansons nous prennent la tête, dans le bon sens du terme. Kiss me forever, Winnipeg… et son Paris-Seychelles qui n’a toujours pas fini de nous charmer depuis la première écoute.

Comme il le chante dans son dernier titre, On attendra l’hiver, “que c’est long d’attendre…”, mais, que ce sera bon de nous trouver enfin !

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À l’annonce de son nom dans le programme des Nuits, il était évident que la soirée en plein air sous les étoiles lyonnaises était taillée pour lui, pour toi, pour nous. L’euphorie sera contagieuse. Nous on sautille déjà derrière notre ordi.
Pas étonnant donc qu’en moins de 2 semaines, le beau trentenaire affiche complet. Les râleuses diront que c’est moins fulgurant que Stromae – archi comble le jour même de l’ouverture de la billetterie – mais tout aussi efficace que le groupe Portishead ou Damon Albarn en solo, autres têtes d’affiche du Festival.

Il est fort à parier que les dieux romains suivront de très près la performance endiablée de ce showman qui trace sa voie avec un talent sidérant. Aucun écart, ni même une faute de goût. Y’aurait bien ce bichon dans les bras et ce minou sur l’épaule. Mais c’est à croire que tout ce qu’il touche est doté d’une aura romantique et tendre. Certainement à cause des bras tatoués du chanteur, une imagerie entre force et vulnérabilité. Tout est assumé : la fougue, le kitsch et la chanson pour sa belle.

Forcément ça touche plus qu’on ne le pensait qu’au tout début, quand Julien bombait le torse en direct sur M6.

Ca ne doit pas nous faire oublier pour autant que la soirée est double avec le concert de Maissiat. Ca nous emballe aussi.

CONCOURS !
Concert de Julien Doré à Lyon le vendredi 27 juin 2014 à 21h30

 

Bonne nouvelle ! Blog partenaire des Nuits de Fourvière, nous avons 4 invitations (2×2 places) à offrir à toi, toi ou vous.

Pour cela, il suffit de répondre à la question suivante :
Quel artiste photographe est l’auteur de l’affiche des Nuits de Fourvière 2014 ? Indice

Envoie-nous ta réponse avec tes nom et prénom avec (Julien Doré en objet) à : usofparis@gmail.com

Un tirage au sort parmi les bonnes réponses déterminera les deux gagnant(e)s.
Ils recevront directement un mail leur confirmant leur lot.

CONCOURS TERMINE ! BRAVO à Émilie et Maguy !

Plus de jeux concours
Création de concours facebook

 

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CHRISTINE AND THE QUEENS t’attend à la station Saint Claude avant la sortie de Chaleur Humaine

Sortie de Saint Claude, premier single incandescent de Christine and The Queens, annonçant l’album à venir Chaleur Humaine, le 2 juin.

Christine-and-the-Queens-chanteuse-concert-privé-live-galerie-Saint-Claude-single-album-Chaleur-Humaine-photo-by-United-States-of-Paris-Blog

De son propre aveux, n’en pouvant plus d’attendre depuis la sortie du studio – de l’autre côté de la Manche – Christine a réservé, ce lundi, une surprise à ses fans pour présenter Saint Claude en version chair et os.”

Rendez-vous est donné à 18h à l’arrêt de bus Saint Claude.
Boulevard Beaumarchais, lieu même où la chanson ait née. Christine et ses paillettes attend ses fidèles pour leur montrer le chemin d’une galerie où les attendaient posters au mur, micro, enceintes, ingé son et champagne pour un mini-concert très très privé et arty.

Attente fébrile des retardataires, une fois la petite foule arrivée au 7 de la rue. On reconnaît les Queens-danseurs de l’artiste parmi l’audience. Les œuvres de l’expo en cours n’en croient pas leurs cimaises d’une telle affluence.

Un journaliste évoque son interview fleuve de la chanteuse. Au total une heure, alors qu’il s’attendait à passer une vingtaine de minutes en tête-à-tête avec l’audacieuse. Réponse de son amie : “Oui mais elle avait des choses à dire !

Christine-and-the-queens-concert-privé-et-surprise-Galerie-Saint-Claude-single-album-Chaleur-Humaine-chanteuse-pop-photo-by-United-States-of-Paris-blog

Arrivée discrète de la nouvelle vedette de la frenchie electropop, obligée de toucher les épaules d’un fan étourdi, ne l’ayant pas vu arriver… sur lui. Les premières notes et premier couplet : “Souffle saccadé Voilà qui laisse deviner que tout se décide…”, le coeur s’envole avec la voix angélique de C&TQ.
On la sent rougir, peu habituée, sans doute, à une telle proximité avec ses fidèles. Le titre “beau à en crever” dixit Romain sur Twitter, préféré à West Coast de Lana Del Rey pour un autre auditeur, et simplement “fragile et envoutant” pour Camille, suspend le public. Certains en ont leur portable tout ému.

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L’artiste évoque la naissance de cette chanson. Une rencontre improbable d’un homme dans un bus. Un homme à la silhouette gracile et bien habillé, qui parlait seul. Elle est fascinée, presque charmée. Mais elle doit le quitter pour descendre à l’arrêt Saint Claude.

Au cours de ce court mais intense rendez-vous complice, elle en profite pour nous gratifier à nouveau de bons mots – un autre de ses talents – : “est-ce que tu sais que je suis myope ?

On enchaine sur un autre tube sensible Nuit 17 à 52. Pour le premier inédit, Science fiction, C&TQ propose “je vais danser parmi toi, toi et toi…”.
Au centre de l’attention, elle réalise soudain : “Tout le monde est très beau, ça me stresse !

Un deuxième et dernier inédit pour faire danser. On aimerait un bis. Mais son aplomb à nous inviter à boire l’emporte : “maintenant, je vais vous servir du champagne et du jus de fruits”.

Christine and The Queens et ses fans concert privé et surprise single Saint Claude galerie Album Chaleur Humaine photo by United States of Paris Blog

Depuis, Christine & The Queens est retournée à la HELLO™ pour sa résidence qui prendra fin le 18 juin, jour de son concert sold out.
Si tu n’as pas ta place, tu peux te rattraper en allant au Printemps de Bourges, Solidays, aux Vieilles Charrues ou encore aux Francofolies de la Rochelle !

Retrouve le portrait vidéo réalisé par la team ici –> Image de prévisualisation YouTube

 

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Musique : Interview de Cléa VINCENT pour son EP NON MAIS OUI – la nouvelle French Pop

Je retrouve Cléa Vincent devant le Pop In en fin de journée et Denis arrive en même temps pour lever le rideau de fer. Cléa a joué plusieurs fois dans la cave de ce bar, y compris lors des sessions libres du dimanche soir. Elle nous a accordé une interview qui lui ressemble : sincère, directe, légère et fantaisiste.

Cléa Vincent chanteuse singer EP Non mais oui Midnight Special Records Paris french pop music musique photo by Franck Juery

Cléa Vincent : Déjà, merci de m’avoir donné rendez-vous ici au Pop In. C’est vraiment un endroit important pour moi. C’est là que j’ai commencé : j’y ai fait mon premier concert en juin 2010. J’ai également participé aux scènes ouvertes du dimanche. C’est la première fois que je fais une interview ici, ce lieu évoque beaucoup de choses. Et tous mes potes artistes jouent là aussi : Kim [Giani], Natas Loves You, Baptiste W. Hamon, My Broken Frame. C’est plutôt en anglais, sauf pour Baptiste – même s’il avait commencé ici au Pop In avec des morceaux country en anglais – et plutôt pop indé. Le Pop In est comme une maison d’artistes, un repaire pour se rencontrer, monter des groupes. Le dimanche soir, pour les scènes ouvertes, tu peux avoir dix ou douze groupes qui passent à la suite ; ensuite il suffit de repérer les siens, ses frères, pour former sa petite famille. D’ailleurs, je me souviens qu’à la fin de ma première scène ouverte, Kim est venu me voir, et il m’a dit que ma musique lui faisait penser à Dick Annegarn, un chanteur belge qui est plutôt connu de nos parents. Ce n’est pas une référence évidente, et le fait qu’il me compare à ce chanteur que j’adore nous a permis de commencer à écrire des chansons ensemble très vite après cela.

Baptiste : Que penses-tu de l’étiquette « Gnangnan Style » [cf article de Libération] que certains voudraient te coller ?
CV : J’ai bien aimé que l’article mette l’accent sur la musique légère. Evidemment, ma musique est légère, je mets même un point d’honneur à ce que ma musique soit véritablement légère, easy, et un peu décalée. En revanche, les textes expriment des sentiments assez profonds. Alors « gnangnan » oui peut-être parce que je dis ce que j’ai sur le cœur. Après, forcément, si on compare la nouvelle génération French Pop à Jacques Brel et tous les chanteurs à textes, on écrit comme des brelles ! Mais on ne veut pas rivaliser avec cette scène-là. On est plus ouverts sur l’international. Les groupes qu’on écoute chantent en anglais. Alors on essaie probablement de mélanger nos influences : chanson française, musique anglo-saxonne, et musique brésilienne en ce qui me concerne. C’est clair qu’on ne fait pas du Edith Piaf !

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Magic t’a référencée dans les singles du mois d’avril et te compare à Lio et Chagrin d’Amour.
CV : Je trouve ces comparaisons très pertinentes ! Un tube comme Banana Split est bourré de sous-entendus, le texte est très provocateur. Un morceau comme Le Méchant Loup est un peu dans cet esprit-là : cela ressemble à un conte, une fable, mais un peu louche. Et puis j’ai une adoration pour Lio. Son histoire personnelle me touche beaucoup : son rapport avec sa sœur [Helena Noguerra], qui a été très présente quand Lio a eu des problèmes avec son ex-mari. Ce sont des filles très classes, avec beaucoup de profondeur.

Tu crois à un succès populaire de la French Pop dans les prochaines années ? Peut-être avec des groupes comme La Femme et Mustang par exemple ?
CV : Je souhaite de tout mon cœur que des groupes comme Mustang ou La Femme marche aussi fort que Stromae. J’ai vu Mustang à la Machine la semaine dernière, je les ai trouvés incroyables. Les textes sont magnifiques. Ils ont aussi beaucoup de charisme… Ça compte beaucoup le charisme. Le chanteur de Lescop est monté sur scène à un moment, et pareil. Il a une vraie présence, il a une gueule. Vraiment, ces gens-là m’impressionnent. Ce que je me dis aussi c’est que ces groupes sont assez jeunes, et que leurs amis qui peuvent être dans les médias vont finir par occuper des postes clés. En fait, c’est toute une génération qui va arriver et qui va probablement mettre la lumière sur ces nouveaux groupes et sur la French Pop. En tout cas, jusqu’à présent, je me reconnais dans aucun groupe qui passe à la télé. J’espère qu’il va y avoir une prise de pouvoir, un putsch (rires) de ces nouveaux groupes. Et ça commence à bouger : La Femme a obtenu une Victoire de la Musique cette année. Il y a vraiment une nouvelle scène pop française de qualité, de vrais talents, avec des groupes très attachants qui nous font un peu rêver, qui nous emportent.

Tu participais avec Mustang et The Pirouettes (entre autres) à la soirée Colette organisée le 14 février dernier, comment cela s’est-il fait ?
CV : Colette, ce qui les caractérise c’est l’avant-gardisme. Alors ils repèrent pas mal de groupes, parfois même des groupes étranges. Ils mettent un point d’honneur à prendre le risque de diffuser des formations parfois même « chelou ». Ils sont très sélectifs pour les artistes qui participent à leurs soirées. En ce qui me concerne, il y a trois ans, j’avais enregistré des reprises de bossa nova avec le label Midnight Special Records, et ils nous avaient intégré dans une de leur music box. Le Directeur artistique musical de Colette, qui est un type qui a les oreilles partout, hyper cultivé, a repéré le petit label de Victor [Peynichou, directeur du label Midnight Records] et il nous a découverts via ces reprises de bossa nova. C’est un vrai chercheur de groupes.

Tu viens d’achever une petite tournée européenne, c’était comment ?
CV : Ce qui est génial avec ce label, c’est qu’on est une toute petite équipe : on s’occupe ensemble de la production, de l’enregistrement, des tournées. Victor et moi-même avons donc tous les deux passé des coups de fil à des salles, à des programmateurs…, pour organiser cette tournée. Il y a un côté multi-task dans ce label que j’adore. Au final, on a tourné environ un mois entre février et mars, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, et en France bien sûr, dans des équivalents Pop In en fait ! On a choisi des bars un peu comme ici, avec de la bière à foison (rires) et des groupes sympas avec lesquels on a partagé le plateau.

Une anecdote sur un concert au Pop In ?
CV : J’en ai même plusieurs des anecdotes, car le dimanche soir tu vois défiler un paquet de personnes ! Parfois, tu as des gens qui viennent et qui font des « performances », au lieu de venir chanter une chanson. Ça peut être bizarre, il y aurait des choses glauques à raconter ! Après, tu as des moments intéressants, quand une personne monte sur scène et capte tout de suite l’attention, les regards. Ces différences de charisme sur scène sont cruciales.

Cléa Vincent chanteuse singer EP Non mais oui Midnight Special Records french pop music musique Artwork Lou Benech

Qu’attends-tu de cette année 2014 ? Quid de la sortie de la deuxième partie de cet EP Non Mais Oui  ?
CV : Pour le prochain EP, ce sera effectivement la deuxième partie de Non Mais Oui, que je ferai avec Midnight. Et ensuite j’aimerais bien auto-produire mon album, mais je n’y suis pas encore, ce sera plutôt pour 2015. Malgré tout, j’ai des idées précises sur la façon dont je veux le faire, probablement dans un plus grand studio, avec la participation de Midnight.
Pour ce qui est du premier EP, j’ai eu beaucoup d’encouragements, beaucoup plus que ce que j’aurais imaginé. C’est comme si j’avais été un peu repérée et que maintenant certaines personnes attendaient de voir ce que je vais devenir. Y’a un côté carrément pressurisant ! Tu peux plus te permettre de faire des bêtises. On commence à être joué en radio, à être invité à des soirées concerts, à faire des interviews. C’est génial, ça encourage à continuer de travailler.

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Il y a un regain d’intérêt pour la pop en français depuis quelques années. En ce qui te concerne, pourquoi avoir choisi de chanter en français ?
CV : Ce n’est pas seulement parce que mon accent est mauvais (rires), si c’était que ça, ce ne serait pas bien grave. C’est plutôt une question d’aisance dans l’écriture. J’ai toujours été nulle en anglais. D’ailleurs je me rappelle d’un truc : lors de ma première année de fac d’économie, on m’a rendu mon premier devoir d’anglais, et j’ai eu 4/20. J’ai appelé ma meilleure amie limite en pleurs et je lui ai dit : « Cécile, je suis dégoutée, je ne comprends pas, j’ai eu 4/20 ». Et là elle me fait : «  Mais Cléa t’as toujours été nulle en anglais ! ». Il y a une complexité quand même, je suis désolée, dans cette langue ! Je suis plus à l’aise en espagnol. Les temps en anglais… Je me paume complètement.

Il y a All That She Wants tout de même sur ton EP.
CV: Oui c’est vrai. Mais ma meilleure pote qui est américaine m’a quand même dit : « Cléa c’est quoi cet accent ?! ». Bon, depuis elle l’écoute en boucle, ça va. Je pense qu’on s’habitue à l’accent. J’ai repris ce morceau en écoutant les conseils du batteur avec qui je travaille. C’est un morceau suffisamment ancien pour être repris, mais en même temps il est dans le coup.

Tu as donc arrêté la fac pour te consacrer à la musique ?
CV : J’ai fait une licence d’éco, après je me suis inscrite en master. Et j’ai abandonné, j’ai complètement craqué. J’étais ailleurs. J’étais entourée de bosseurs de “ouf” qui voulaient être dans la finance, banquiers… Moi, j’étais dans la musique, je me sentais top différente, complètement à l’ouest. C’était compliqué à vivre pour moi.

Tu peux nous parler un peu de ton background musical ?
CV : Je ne joue que du clavier. Et je compose aussi un peu sur logiciel, qui est un type d’instrument comme un autre, finalement. J’ai commencé à faire des chansons parce que j’ai redoublé ma licence, j’ai donc eu six mois sabbatiques, c’était en 2007. J’étais seule chez moi, et pendant un semestre, j’ai complètement badé, en plus j’étais en plein chagrin d’amour ; l’horreur quoi. J’ai passé mon temps à écrire des chansons tristes. Mais c’est un peu hors-temps maintenant, j’ai du mal à me revoir à cette période-là. Ceci dit, à l’époque je vivais une vraie course-poursuite de l’amour (rires), c’était l’échec ! Ça me faisait beaucoup écrire. J’aimais – j’aime toujours d’ailleurs – le jeu amoureux, la séduction. J’adorais – j’adore toujours ! – l’amour impossible. J’adore courir après des trucs que je n’atteindrai jamais. Et ça, ça m’inspire plein de chansons. Je me suis trop ‘attaquée’ à des personnes qui ne s’attachaient pas, qui pouvaient courir dix-huit lapins en même temps. C’est un peu ce que j’appelle des muses : ce sont des personnes qui n’appartiennent à personne !

Et il y a eu Cléa et les Coquillages aussi ?
CV : C’était un projet parallèle à ce que je faisais en solo. C’était un groupe de reprises de chansons en français des années 60 et 70, plutôt en bossa nova. On était six sur scène, on a beaucoup joué ensemble. On avait même joué au carnaval Colette dans le Jardin des Tuileries. C’est un groupe qui n’est pas fini.

Cléa Vincent chanteuse singer EP Non mais oui french pop music musique photo de Benjamin Henon

Tu adores la bossa, non ?
CV : C’est à cause du Brésil – même si je n’y suis jamais allée ! Leurs chanteurs me fascinent : Gilberto Gil, Jorge Ben Jor, Caetano Veloso. Ce sont des songwriters géniaux. Je pense que ce sont les meilleurs du monde. C’est pour cela que je suis si captivée. Ils montent sur scène comme on va se brosser les dents ! Ils sont toujours en marcel-tongs, et ils viennent exploser une chanson devant des milliers de personnes.

Quels ont été les rencontres et les moments décisifs de ta jeune carrière ?
CV : Il y a le Pop In, bien sûr. Tout est parti d’ici. Il y a eu aussi ma rencontre avec Jan Ghazi, un excellent directeur artistique. Il m’avait fait signer chez Polydor. C’est quelqu’un qui me suit, et qui me donne des conseils. Et puis ma rencontre avec Victor Peynichou, qui me délivre d’excellents conseils. Je pourrais aussi parler de mon père. Je le voyais un week-end sur deux. Et il me faisait des cassettes audio de jazz pour patienter. Ces cassettes constituaient une sorte de lien affectif…

Le titre de ton EP Non Mais Oui peut être compris de plusieurs manières : obstination, indécision et caprice. Ou bien c’est un mélange des trois ?
CV : Non Mais Oui résume bien ce qu’est l’insouciance : je ne réfléchis pas à ce que je ferai demain. « Non », parce que cela peut sembler déraisonnable de faire de la musique, mais « Oui » parce que je m’en fou, c’est ce que j’ai décidé de faire de ma vie. Non mais oui c’est aussi l’indécision. On est face au doute tous les jours quand on fait de la musique. Ce qui ressort de mes chansons c’est donc l’insouciance, mais aussi une sorte de sensualité. La sensualité, ça m’intéresse (rires) ! C’est toute la vie, on est tous là pour ça je pense… Enfin peut-être pas tous (rires). Après, quand je parle de sensualité, je pense plus à l’amour. L’amour c’est mon objectif n°1 dans la vie ! C’est hyper beau, et j’ai envie que ça marche, j’ai envie de tout donner pour ça ! Et en ce moment je me pose une question : concrètement, la vie de famille est-elle compatible avec le fait de faire de la musique ? Est-ce possible de faire les deux correctement ? Je crois que je me pose ces questions aussi car dans ma famille il n’y a pas d’artistes. Je suis la première à avoir suivi cette voix, faut être un peu zinzin quand même. En même temps, je ne sais même pas si se poser ces questions sert à quelque chose…

Interview « Dernier coup » :

Dernier coup de cœur ?
CV : La musique de Ricky Hollywood. C’est une bête de scène en plus. Bref, il déboîte !

Dernier coup de blues ?
CV : Après la tournée européenne, vers mi-mars. C’était affreux ! On a joué tous les soirs pendant un mois. En rentrant, j’ai eu deux jours off, et je les ai passés à pleurer !

Dernier coup de fil ?
CV : C’est Victor, on s’appelle toutes les cinq minutes.

Dernier coup de gueule ?
CV : J’en ai beaucoup en ce moment. Mais il y en a un que je regrette : je me suis énervée avec un vigile récemment, pour rien en plus. C’était pendant mon concert aux Trois Baudets : il ne m’a pas laissé passer alors que je jouais le soir même. Du coup ça m’a beaucoup énervée. Mais après, je me suis senti minable, et j’ai pleuré (rires) !

Dernier coup de rouge ?
CV : Au Cosmo, à Arts et Métiers. J’étais avec mon amie la plus proche, qui m’a fait des confidences incroyables… !

Cléa Vincent est en concert avec Luciole et Zaza Fournier aux Trois Baudets du 1er au 26 juillet pour la soirée Garçons

 

by Baptiste PETITJEAN
ljspoplife.eklablog.fr

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Live Report Musique : Le S-Crew en concert à Poitiers a fait monter la température !

L’équipe d’USOF était au concert de S-Crew au Confort Moderne, salle importante de la scène culturelle pictavienne. Parmi les membres de ce groupe qui monte, il y a l’inénarrable Nekfeu. Ce niçois d’origine est l’un des MC de 1995 qui fidèle en amitié revient au côté de son premier groupe, du collectif L’Entourage. Le rappeur au flow incroyablement rapide était donc accompagné de Framal, Mekhra, 2zer Washington et Dj Elite ses acolytes et fêtait une occasion un peu spéciale… son anniversaire !

Visiblement, le public était constitué de connaisseurs et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils étaient en forme. Chaque morceau était rapé par toute la salle d’une même voix. Le public s’est même lancé dans un pogo général final. Au premier rang, des lycéens à la dégaine de petit rappeur, casquette vissée sur la tête -et pour certains un petit joint dans la bouche- mimaient le « S» de S-CREW en levant les mains.

Dans une salle surchauffée – la climatisation était inexistante- les rappeurs ont assuré le show jusqu’à minuit. L’un d’eux, pectoraux apparents sous son t-shirt trempé a confié qu’il n’avait jamais autant transpiré. Finalement nous avons même eu le droit à une petite douche d’eau fraîche pour réhydrater tout le monde !

Le S-crew ce sont les anti rappeurs américains. Ni colifichets bling autour du cou à la Roy Jones, ni dents en or. En jean et T-shirts noir et blanc, sobres ils sont de purs rappeurs de leur génération, avec des textes travaillés caractéristiques de ceux formés à l’école de l’open mic. Pas du gros rap qui fait peur donc, ils s’autorisent même le second degré comme dans La danse de l’homme soul,le premier extrait de Scène Zoo, leur premier album. Pour ce son ils alternent français et anglais sur un rythme un peu plus funky. Ca fait du bien.

Seul petit regret nous avons attendu impatients la toute fin pour entendre ces titres phares comme notre préféré les Parisiennes, amusante description des manies et habitudes des filles de la capitale. Il faut dire qu’à l’instar des twittos nous avions adoré le clip de ce morceau qui révèle, un sens aigu de l’observation chez les rappeurs.

Pour les parisiens, qui ont raté leur passage à la Cigale, le S-crew sera au Bataclan, le 10 octobre 2014.

Mais surtout l’actu majeure c’est le premier album du collectif L’Entourage, Jeunes entrepreneurs, déjà dispo en pré-commande et qui sera dans les bacs le 26 mai.

BLouis-Clément Mauzé

 

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LE BAL DES VAMPIRES au Théâtre Mogador à Paris à partir du 16 octobre

Incroyable mais vrai : Le Bal des Vampires le musical débarque à Paris à partir du 16 octobre 2014, au Théâtre Mogador.

Après des années de succès à Vienne – où la comédie musicale a été créée en 1997  – Hambourg, Berlin, Varsovie, Anvers, le cinéaste Roman Polanski peut jubiler de voir enfin l’adaptation de son film sur une scène française. Il s’impatientait même, ne comprenant pas pourquoi aucun producteur tricolore ne montait au créneau.

Pour la peine, il aura donné de sa personne lors du lancement de ce spectacle à frissons au Théâtre Mogador, il y a quelques jours.
Ce lundi, jour de relâche pour la troupe de La Belle et la Bête, Polanski assis sur un cercueil, balance, notamment sur la version de Broadway qui ne correspondait en rien à celle qui a tourné en Europe et dont il a conçu la mise en scène.

Le cinéaste blague aussi beaucoup avec Arnaud Cazet, directeur marketing et communication de Stage Entertainment France. Il propose, par exemple, aux spectateurs de la salle qui ne connaissent pas l’histoire, “d’acheter le DVD de son film”. Trouvant aussi l’occasion de faire la promo du dernière album de sa femme, Emmanuelle Seigner.

Le réalisateur osera même le jeu d’un improbable questionnaire enfermé dans un cercueil, suspendu en hauteur.
Le show a donc déjà bien débuté, quelques jours seulement après avoir bouclé le casting de la troupe. Au total, 4 000 candidatures reçus et près de 800 personnes auditionnées. Les rôles principaux étaient sur scène également.

Avant le cinéaste, un vampirologue, Jacques Sirgent, spécialiste es vampires et créateur du Musée des Vampires à Paris confirme que le film sorti en 1967 est une référence en la matière. En effet, l’œuvre de Polanski était le premier film a évoqué Dracula et son mythe avec humour.

Pour info, la billetterie du spectacle est ouverte. Vous pouvez dès à présent réserver vos places pour un show loufoque et musical.

LE BAL DES VAMPIRES, le musical
mise en scène : Roman Polanski

Livret : Michael Kunze
Musique : Jim Steinman

Au Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 PARIS

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Live report : THE LANSKIES – Concert release party de l’album Hot Wave au Divan du Monde

Une baffe. C’est un bon résumé de l’effet produit par le concert de The Lanskies donné au Divan du monde, ce mardi. C’était aussi la release party de leur dernier album, Hot Wave, un deuxième opus qui conserve le souffle britpop, tout en proposant quelques escapades du côté du hip-hop. Un peu comme si Bloc Party avait su trouver le chemin d’un deuxième album réussi.

Il aura fallu attendre deux morceaux seulement pour que le chanteur tombe la veste, défaire les deux premiers boutons de la chemise et laisse « passer les poils » comme il dit. Quelle débauche d’énergie tout au long de ce set d’une densité impressionnante : seize morceaux, en un peu plus d’une heure et demie. Evidemment, Lewis Evans (chant) est bien la pile électrique à laquelle nous nous attendions : il est partout, à 200% tout le temps, ce qui ne l’empêche pas d’être précis et sérieux dans sa prestation. Lewis peut également se transformer en conteur de blagues entre deux morceaux. D’habitude on dit tout, mais là on ne racontera pas la (surprenante) fin de l’histoire des aristochats. Un clin d’œil aussi au bassiste et à sa blague des œufs au plat, qui n’était pas si nulle que ça ! Assez rare pour être soulignée, la courte pause prise par Lewis Evans pour reprendre son souffle et boire un coup, qui concède, alors que le public l’encourage à enchaîner les morceaux : « Je ne suis pas Freddy Mercury ! ».

Mais il y aussi une grosse locomotive pour placer cet Anglais hyperactif dans de bonnes conditions : quatre musiciens au top. Une section rythmique excellente tout d’abord. Un batteur qui s’arrache sur les morceaux les plus enlevés et un bassiste archi-doué, Zool, qui n’a pourtant que 14 ans (selon la police ou selon les syndicats, on ne sait pas trop) … Encore une vanne de Lewis. Ils constituent les piliers sur lesquels les deux guitares peuvent délivrer la spécificité de The Lanskies : une guitare britpop, celle de Flo, et une autre, celle de Marc, plus influencée par le postpunk et la new wave. [cf notre interview du groupe].

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Quatre choses à retenir enfin sur l’ensemble du concert : tout d’abord les deux versions de 48 hours, jouée une première fois en acoustique, et en troisième rappel (avant-dernier morceau) dans la version électrique et énergique de l’album. Une chanson inédite en live, If You Join Us, issue du dernier album. Une belle reprise de My Generation de The Who.

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Et enfin, en dernier rappel, une version de Bank Holiday enrichie d’une section de cuivres et rappelant les grandes heures de Blur (Sunday Sunday sur l’album Modern Life Is Rubbish, ou Country House sur The Great Escape). Flo et Lewis sont même venus prendre un bain de foule, symbole d’une formation qui se vit avant tout comme un groupe de scène, au contact de son public. Bravo The Lanskies, on a hâte de vous retrouver !

Setlist, The Lanskies @ Le Divan du Monde : Sunny Rose > Porno > Fashion Week > Perpendicular > However > My Generation (reprise de The Who) > 48 hours (accoustique) > Rumours > Jesus > Romeo > Move It > Lucky > Rappel 1 If You Join Us > Rappel 2 Anita > Rappel 3 48 hours > Rappel 4 Bank Holiday

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
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Musique : Interview du groupe PIANO CLUB pour l’album Colore : synthé, pieuvre géante, tempête et Paris

Après son concert au Bus Palladium le 27 février dernier et à l’occasion de son dernier passage promo, l’équipe a rencontré le groupe PIANO CLUB, l’un de ses derniers coups de coeur qui ne manquera pas de faire trembler les différentes scènes parisiennes. Ce groupe belge, crée en 2007, est originaire de Liège. Après Andromédia, le quatuor présente, pour la première fois en France, son nouvel album Colore. Trois des membres du groupe, Anthony Sinatra, Salvio La Delfa et Gaëtan Streel, se sont confiés sur leur inspiration, les coulisses du tournage d’un de leur clip, leur relation à Paris et leur expérience de catastrophe scénique. Le quatrième, Julien Paschal, profitant toujours de son congé paternité bien mérité !

D’où vient l’inspiration pour cet album ?
Anthony Sinatra : Je pense que l’idée générale c’était tout simplement de se lever le matin en se disant : qu’est-ce que je vais faire pour que cette journée soit positive, m’amène quelque chose ? Et surtout de se dire si des obstacles se mettent devant vous, tout est surmontable. Le premier titre composé c’est Ain’t no montain high justement. Le thème de l’album s’est précisé autour de ce titre. Et l’attitude générale de Colore, que ce soit dans les textes ou même dans les mélodies ou le choix des accords, c’est un message d’espoir, d’encouragement surtout.

C’est vrai que c’est ce que j’ai ressenti. En sortant du boulot, crevé par la journée, cette musique est un vrai coup de reboost.
AS : Tant mieux ! Mais on a aussi essayé de faire attention à ne pas faire quelque chose de trop naïf. Il y a aussi un côté sombre qui se développe au fur et à mesure que l’album avance. Ce n’est pas juste la positive attitude gratuite.

Non du tout. Cet album est vraiment entêtant. Et celle qui me marque le plus c’est A day like a Year que j’ai mis en boucle plusieurs fois à la première écoute. Il y a quelque chose de particulier derrière cette chanson ?
AS : C’est vraiment un morceau de clôture assez évident. L’idée du titre c’est surtout d’avancer sans avoir peur, d’oser se jeter dans les choses, de faire ce que l’on a envie de faire, d’être réellement soi-même. C’est ça le thème du morceau et je trouvais que ça concluait bien l’album qui s’ouvrait avec le titre Today où là aussi on décide d’avancer en étant réellement soi-même.

D’où vient cette passion pour les synthés avec cette sonorité si particulière ?
AS : Souvent les synthés sont vites associés aux années 80. Beaucoup de titres pop qui ont popularisé ces sons là. Pour cet album-ci, on a surtout été influencé par une façon de faire qui vient des années 70 justement. On est très intéressé par le son qui sortait des studios à l’époque, notamment les studios français. La passion pour les synthés vintage est plutôt liée à la nostalgie, des choses qui nous rappellent les disques qu’écoutaient nos parents. Moi c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché. Et puis je jouais aussi dans groupe de rock à guitares (NDLR : Hollywood Porn Stars) et j’avais envie que cet autre projet est quelque chose d’assez différent et touche à d’autres sonorités qui nous plaisaient.
Par rapport aux années 80, nous c’est pas notre période préférée même s’il y a beaucoup de choses qui nous plaisent. On n’est pas du tout un groupe revival des années 80 qui utilisent les synthés pour faire comme tel ou tel autres groupes. On essaye plutôt de les mélanger à des éléments neufs.

 C’est juste la sonorité des synthés qui peut faire penser aux années 80.
AS : Il y a un tas de groupes d’électro-pop, qui se revendiquent vraiment de cette période des 80’s. Je pense à Zoot Woman, ou des groupes qui veulent vraiment retrouver le spectre de Human League ou de vieux groupe. Ce n’est pas trop la démarche pour nous en tout cas.

 J’ai eu un peu plus de mal, au début avec Olivia, qui être peut-être un peu plus classique.
AS : Parfois quand on fait un album, on a essaye nous d’avoir du recul sur ce qu’on a produit, parce qu’on compose énormément de chansons. Et puis ensuite on voit les titres qui se tiennent pour essayer de créer une certaine cohérence sur le disque et on se rend compte parfois qu’il manque d’un morceau un peu plus évident qui permet de se reposer un peu, ou simplement de servir de single. Souvent on extrait un titre et il faut que ce titre arrive à accrocher l’auditeur rapidement. Olivia jouait un peu ce rôle là dans ce disque. C’est d’ailleurs un des titres qui a été mis en avant en radio, qui est souvent mis en avant pour des synchros. On a eu un générique de télé via celui-là parce que se sont des rifs très évidents. C’est plutôt ce rôle là Olivia.

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 Où puis-je trouver la pieuvre géante du clip  Ain’t no montain high ?
(Rires)
GS :
Je ne sais pas s’ils la prêteront à nouveau. (Rires)
AS : On a une anecdote. Quand on réalise les clips, on essaye toujours avec la réalisatrice, Eve Martin, de poser nos rêves, nos fantasmes sur papier. Sachant qu’on a zéro budget et que c’est très bricolé, comme notre musique finalement. C’est un petit clin d’œil au film Ed Wood, cette bagarre avec la pieuvre dans l’eau. Et Eve a réussi à trouver cette pieuvre géante.
Salvio La Delfa : Elle vient d’un gros stock pour le cinéma en Belgique.
AS : Le souci a été de la faire sécher.
SLD : En fait elle a mis très longtemps à couler mais une fois qu’elle a coulé…
AS : Elle pesait six fois son poids.
SLD : On était à six pour la sortir de l’eau et elle est restée dans mon jardin pendant une semaine à perdre de l’eau.
AS : C’est très décoratif dans un jardin.
SLD : J’ai la photo. Mais c’est vrai qu’elle était encore un peu mouillée après une semaine.

Avez-vous vécu des catastrophes sur scène ?
SLD : On était au festival Blue Bird Festival en Belgique, et sur le dernier morceau il y a eu une tempête.
AS : On a senti le vent se lever à deux minutes de la fin du concert. Il fallait qu’on arrive à terminer ce show. Et à la toute dernière note, c’était l’alerte rouge : évacuation de la scène.
GS : Ils ont fait descendre les bâches, on a dû enlever notre matériel. De temps en temps, il y a des techniciens qui devaient ramper sur scène sous les bâches pour récupérer des trucs. C’était le chaos total. Tout le monde aidait tout le monde et ramenait le matériel. C’était un foutoir incroyable.
SLD : Ca me fait penser à des films ou des dessins animés où tu chantes une incantation et d’un coup tu as le vent qui se lève. (Rires) C’est un petit peu ce qui s’est passé.
AS : Oui, vraiment à la toute dernière note. On a eu le temps de finir le concert et « bam !» : merci, au revoir et bonne chance.

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Une idée de reprise pour un album ou sur scène ?
AS : Sur scène on a longtemps repris une chanson de Kate Bush : Babooshka. C’est un titre qui me faisait très peur qu’en j’étais enfant. C’était une façon d’exorciser.
SLD : C’est vrai que ce morceau rentrait assez bien dans l’univers très sombre que l’on présentait à l’époque avec l’album Andromédia.
AS : Aujourd’hui pour une interview radio, on nous a demandé un cover. On a choisit Mercury Rev.

Que représente Paris pour vous ?
SLD : Pour moi cela représente un centre. Venir à Paris faire de la musique, faire un concert c’est une facilité parce que tout le monde s’y trouve, c’est la capitale. C’est facile de se donner des rendez-vous. Paris représente l’endroit idéal pour venir s’y produire et faire découvrir la musique qu’on propose. Paris c’est un vrai carrefour.
AS : Je me dis souvent qu’on est chanceux d’avoir Paris près de chez nous finalement. C’est sûr que lorsqu’on est musicien, c’est assez important de pouvoir venir se produire ici. Au niveau professionnel, tous les interlocuteurs sont là.
J’ai énormément de souvenirs ici puisqu’on a été signé sur un label français pendant très longtemps avec mon ancien groupe. J’ai eu la chance de venir très régulièrement, c’est une ville que j’apprécie vraiment. Et puis chaque fois que je viens je découvre de nouveaux quartiers que je ne connaissais pas.

Avez-vous un message de fan qui vous a particulièrement touché ?
AS : Via le groupe, on a réussi à réunir des gens de la même famille qui ne se parlaient plus trop. En venant aux concerts, ils ont recommencé à nouer des liens. Ensuite on est devenu amis. Et ils nous suivent sur beaucoup de dates. Oui, il y a des histoires qui se créent avec tout ça. Après on reçoit beaucoup de messages, cela fait toujours plaisir. Et à la fois on essaye de ne pas y accorder la plus grande des importances. Parce que finalement quand on est musicien, on essaye surtout de faire ressortir les idées qu’on a et de les proposer aux gens. Eux ont leur ressenti là dessus. Ca fait plaisir quand on vous fait des compliments. Et si d’autres personnes sont moins touchées, ce n’est pas très grave non plus pour nous.

Piano Club

Nouvel album COLORE disponible depuis le 24 février 2014
En concert le 16 mai au Pan Piper
2-4, impasse Lamier
75011 Paris

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Spectacle : LA BELLE ET LA BETE le musical de Broadway avec Vincent Niclo & Manon Taris au Théâtre Mogador – INTERVIEW

La Belle et la Bête c’est le spectacle exceptionnel qu’un amoureux offre à sa belle, la soirée complice qu’un groupe de copines se réserve pour chanter en choeur ou encore la sortie pour toute la famille qui aime les contes de fée en musique, mais pas seulement.
On vous fait le pari que la comédie musicale peut attendrir le plus geek de tous les geeks.
Pour preuve, nous – trentenaires endurcis qui usons nos jeans aux concerts électro-pop du moment – nous sommes laissés attendrir par ce récit porté par des décors et costumes bluffants, un humour piquant et des interprètes aux multiples talents !

A l’affiche du Théâtre Mogador depuis la rentrée 2013, le show de Broadway crée encore l’événement en accueillant un invité de marque.

Événement ! Jusqu’au 3 mai, le chanteur à succès Vincent Niclo reprend le rôle de la Bête aux côtés de Manon Taris, la Belle. L’occasion pour la troupe de goûter aux joies d’une nouvelle soirée de première avec invités VIP : Michel Drucker, Lara Fabian, Natasha St Pier, Stéphane Rotenberg
Des guests venus partager après le show quelques moments précieux en coulisses avec la troupe.

Notre équipe a pu rencontrer les deux interprètes, Vincent Niclo et Manon Taris, quelques heures avant la première pour recueillir leurs impressions sur les débuts du premier et la consécration de la seconde.

Y a-t-il une préparation particulière pour jouer le rôle de la Bête ?
Vincent Niclo : Oui, dans le sens où il faut que j’aille chercher en moi le côté le plus bestial que j’ai. Alors je m’inspire beaucoup de mes réveils (rires).  C’est là où je me sens le plus bestial ! (rires)
Avant le café ?
VN : Exactement ! Ou alors des moments où je ne suis pas trop de bonne humeur ou quand je viens de m’engueuler avec quelqu’un. On va chercher des choses où on sent vraiment « aaahhh ! »
Hier pour la générale, ce que j’ai essayé de faire avant d’entrée en scène c’est vraiment ça : “j’en veux à la Terre entière.” Fallait vraiment que je sois comme ça : super speed et très tendu. C’est le côté le plus difficile pour moi.

C’est un peu un personnage double…
VN : Oui et c’est ça qui est intéressant. Mais il n’est pas vraiment double.  En fait, il se modifie au fur et à mesure. J’ai vraiment travaillé comme si j’avais un curseur avec en moi. Dans ma tête, j’aborde la première scène, je suis à dix au niveau bestial. Et puis, petit à petit le curseur redescend et vient s’inverser et on arrive à zéro. A ce moment précis, il devient prince. C’est vraiment ça dans ma tête,  j’essaye dans chaque scène d’y mettre un petit peu plus d’humanité, moins de bête. De plus en plus princier et humain.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le personnage pour faire cette reprise ?
VN : Le challenge ! Parce que, honnêtement, de prime abord, je ne pense pas avoir ce côté bestial. Mais justement c’est ça qui m’a intéressé.
Jusqu’à maintenant, j’ai eu la chance que l’on me propose de très jolis premiers rôles dans des musicals. Mais c’était presque évident dans le sens où physiquement et dans la stature j’étais presque le personnage. Au final, c’est bien mais ça ne nécessite pas d’aller chercher au fond et loin de soi.
Avec ce spectacle,  je n’ai pas le choix, je suis obligé d’aller chercher des choses. Comme je vous dis, je me souviens de choses très sombres, pour essayer de l’incarner au maximum.

Comment appréhende-t-on le changement d’un partenaire ?
Manon Taris : Je pense qu’on laisse venir les choses. Mon travail avec Yoni est ce qu’il est : extrêmement riche en plein de choses. J’adore jouer avec Yoni. C’est un partenaire extrêmement généreux et d’une grande sensibilité donc c’est un vrai plaisir. Et en laissant venir Vincent, en l’accueillant dans ma bulle, entre guillemets, dans ce show, j’ai juste  attendu d’observer ce qu’il est et ce qu’il était prêt à me donner. Et donc du coup, j’agis en conséquence. C’est très intéressant parce que l’on casse les automatismes.

Cela induit-il des changements dans votre jeu ?
MT : Oui. Il y a beaucoup de changements parce que l’énergie de Vincent est différente. On ne peut pas garder la même énergie sinon ce serait faux.  Je suis obligée de me réadapter à tout. Et puis mon sous-texte change. C’est à dire que Vincent m’apporte ses intentions à lui dans le texte qu’il me propose, donc forcément, mes réactions vont être différentes, donc mon sous-texte est en mouvement permanent.

Faut-il casser le « moule » établit par Yoni pour le personnage de la Bête ?
VN : Moi je comparerais ça à une histoire d’amour. Vous avez une relation avec quelqu’un, vous rompez puis après vous avez une autre histoire d’amour. Vous n’aurez pas du tout les mêmes comportements.  Eh bien c’est à peu près la même chose. Ça veut dire qu’on ne peut pas recréer exactement la même chose qu’on a vécue. Et c’est ce qui est intéressant aussi. Comme Marion le disait, on trouve en nous des choses nouvelles et ça nous déclenche des choses que l’on ne soupçonnait pas. Et c’est ce qui est intéressant. Y’a un cadre de base car on sait que c’est une bête et il doit être désagréable, rapide et faire un peu peur. Mais après on y met ce qu’on est soi-même à l’intérieur. Sinon ce ne serait pas intéressant de faire ce métier. (Rires)
MT : C’est très bien récapitulé !

Y a-t-il quelque chose qui vous a surpris en arrivant dans cette production ?
MT : J’ai intégré la maison Stage grâce à Sister Act et j’ai été frappée par les conditions de travail. Je trouve que l’on travaille dans des conditions idylliques. C’est une famille très bien construite. On a une équipe technique absolument parfaite. Quand je dis technique, je ne pense pas qu’au plateau, bien évidemment. Je pense au plateau parce qu’ils sont avec nous tout le temps pendant le spectacle. Je pense aussi à toute l’équipe de maquillage, des costumes qui fait un travail surhumain et qui nous épaule. Et puis l’équipe des bureaux aussi. Car une production c’est un tout. Il n’y a pas que le côté artistique. Je dirais que c’est cela qui m’a surprise dans le bon sens du terme chez Stage.
J’ai fait beaucoup de musicals avant, avec beaucoup de tournées, où il n’y avait pas de maquilleuse, pas d’habilleuse. Il n’y avait pas forcément de régisseurs, ni de techniciens. On monte le décor, on joue, on range le décor, on le met dans le camion et on va dans la ville suivante. La majorité des intermittents du spectacle travaillent dans ces conditions-là. Donc quand on arrive ici, on est comme des rois et il faut savoir apprécier cela.

VN : Je pense que Manon a tout dit. J’ai fait pas mal de salles, de théâtres, d’opéras, franchement c’est presque incroyable un lieu pareil. Je pense que les gens ne le soupçonnent pas avant de l’intégrer. C’est des conditions de travail qui sont optimum pour tout le monde. En dehors du fait que chacun est à sa place,  chacun respecte son corps de métier, et les autres. Tout le monde est là pour livrer le meilleur spectacle.
Il faut savoir que vous avez des retours partout. Tout le théâtre a été reconstruit avec 1 700 places. Y’a une cafétéria, une salle de gym, une salle de répétition avec un piano. Il y a ce qu’on appelle le studio qui représente exactement la scène dans les mêmes conditions avec les entrées et les sorties. Ce qui fait qu’avant même d’être sur scène c’est possible de répéter. Il y a trois terrasses (rires de Manon). Ça peut paraître anodin mais quand vous passez votre vie dans le théâtre vous pouvez quand même aller en extérieur. Il y a des loges partout, les bureaux sont magnifiques. J’en oublie.
Il y a de l’espace. Tout est conçu dans du vieux mais avec une grande modernité. C’est colossal ce qu’ils ont refait : le front de scène, c’est incroyable, les cabines son. Tout est magnifique. C’est le rêve. Ça va être difficile d’aller travailler ailleurs (rires).

Quelle est votre scène préférée dans ce spectacle ?
MT : C’est difficile de résumer. Pour ma part il y a plusieurs très beaux moments dans le spectacle.
Le premier moment fort, je le partage avec le père de Belle au début du spectacle. La chanson s’appelle dans la version originale No matter what, et dans la version française Nous on s’en moque. C’est un moment très particulier. C’est ma première séquence d‘émotion.
J’ai un autre moment que j’aime beaucoup parce que, même si cela peut paraître un peu prétentieux de dire ça parce que c’est un solo, je suis un peu face à moi-même. C’est au deuxième acte, une chanson qui s’appelle Devenir qui je suis – Changing me en anglais –  que je trouve absolument merveilleuse parce qu’elle résume le spectacle. Cette chanson retrace un peu toutes les émotions que j’ai eues au travers de l’histoire. Ma rencontre avec la bête, d’abord ma peur, puis mon acceptation et puis un trouble et enfin une prise de conscience. Dans cette chanson, il se passe donc énormément de choses et c’est un de mes moments forts.
VN : Dans le spectacle, pour moi c’est définitivement la scène de la bibliothèque. Je trouve que c’est là où il y a vraiment le plus de choses qui se passent. Tous les personnages principaux sont là. On est à un pic d’émotion. Cette scène-là, j’adore la faire et je trouve que c’est tellement bien écrit, tellement bien ficelé. En même temps, il y a du chant, une scénette puis on revient sur du chant. C’est du pur musical comme on aime. C’est ma scène préférée.

Comment pourriez-vous convaincre un geek de décrocher de son écran pour venir voir le spectacle ?
VN : Alors s’il y a quelqu’un qui n’a pas envie de rire, qui n’a pas envie d’être émerveillé,  qui n’a pas envie de mettre sa petite larme au niveau émotion, qui n’a pas envie de voir un des plus beau spectacle au monde : qu’il reste devant son ordinateur ! (rires)
MT : Ça c’est fait ! (rires) Je dirais que le spectacle vivant apporte ce que la télé, ou l’ordinateur n’apportera jamais : l’émotion en live. Je pense que même lorsqu’on n’est pas sensible, d’un premier abord, à ce genre de spectacle il faut tenter. Parce qu’on est dans un monde où on oublie cruellement l’humain et le théâtre c’est humain.

 LA BELLE ET LA BETE, le musical

 du mardi au vendredi à 20h

samedi à 15h et 20h
dimanche à 11h et 16h

 

au Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 PARIS

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Musique : interview du groupe écossais CHVRCHES : influences, concerts, ambiance de tournée et prochain album

Rencontrés quelques heures avant de monter sur la scène du Trianon pour leur concert événement à Paris, les membres du groupe CHVRCHES répondent sur leurs influences, l’ambiance de tournée et l’évolution de leur musique live, leur dernier album – The Bones of That you believe – et le prochain qui déjà en préparation.

B & G : Nous aimerions savoir ce que vous pensez de quelques groupes écossais… Commençons par Glasvegas ?
Iain Cook : J’ai vraiment adoré leur premier album. Au moment de sa sortie, on avait beaucoup d’amis qui les trouvaient un peu bizarres à cause de leur façon d’utiliser le dialecte, l’accent et tous ces trucs-là. Mais c’est un chouette mélange des genres entre le shoegaze, le rock des années 50, et le Glasgow vécu, avec ses histoires et témoignages. C’est un groupe intéressant et leur nouvel album est réussi.

B & G : Primal Scream ?
Martin Doherty : Ce n’est pas vraiment un groupe écossais mais leur leader est écossais [ndlr : Bobby Gillespie]. Je suis un gros fan de Primal Scream. Pour moi, deux de leurs albums sont essentiels : « XTRMNTR », rien que pour la présence de Kevin Shields, et « Evil Heat ».

B & G : Belle & Sebastian ?
IC : Belle & Sebastian sont là depuis… depuis toujours. J’ai un souvenir qui remonte à l’école : un de mes amis avait eu un exemplaire de « Tigermilk » [le premier album de Belle & Sebastian en 1996], qui n’était pas encore sorti officiellement à l’époque, c’était juste un tirage limité, sur quelques vinyles. Il était très difficile à dénicher. C’était pile au moment où « The Boy With The Arab Strap » explosait. Et mon ami est arrivé à l’école avec cet exemplaire, sur une cassette qu’il avait récupérée grâce à je ne sais qui. C’était vraiment un truc énorme ! C’est toujours un groupe qui compte aujourd’hui. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute, mais j’ai un immense respect pour ce groupe et sa carrière aussi longue.

Est-ce que certains de ces groupes écossais ont été une source d’inspiration pour vous ?
IC : On a grandi en écoutant tous les groupes de Glasgow dont on était fans à l’époque. Les groupes du label Chemikal Underground [ndlr : un label indépendant créé en 1994 par The Delgados, un groupe de rock de Glasgow] étaient particulièrement importants pour nous, c’était notre paysage musical. On adorait The Delgados, Arab Strap, et moi j’étais un fan de Mogwai. Et ce sont des groupes que j’écoute encore aujourd’hui et qui comptent toujours vraiment.

B & G : Pensez-vous qu’il y ait une « Scottish pop », une spécificité écossaise ?
MD : Il y a des styles musicaux très différents. Peut-être que ce que les groupes écossais ont en commun, c’est un certain niveau d’autodérision et de sens de l’humour. Oui, voilà, ce serait ça pour moi, l’« ingrédient écossais ». (rires)

La synthpop

 

B & G : Vous avez dit dans une interview que le terme «  synthpop » était plus adapté à des groupes comme Depeche Mode, parce que vous utilisez des techniques de production plus modernes, en particulier sur les rythmes, et que vous mettez l’accent sur la mélodie. Alors, c’est quoi la marque de fabrique Chvrches ?
Lauren Mayberry : Pour moi, « synthpop » renvoie à une certaine époque… à laquelle nous n’appartenons pas vraiment. Enfin je ne sais pas trop, il n’y a pas quelqu’un qui veut m’aider ? (rires) Nous ne voulons pas faire dans le pastiche ni dans le commercial. C’est juste qu’on compose d’abord nos morceaux au synthé, et pas à la guitare.
MD : La « synthpop » se réfère à un temps révolu et dire d’un groupe qu’il fait de la synthpop, ça fait un peu daté. On ne se reconnaît pas vraiment là-dedans. Il y a quelque chose de « synthpop » dans ce qu’on fait parce qu’on utilise des technologies qui étaient utilisées aussi à l’époque. Mais pour décrire notre groupe, je dirais qu’on fait une électro pop dans laquelle les mélodies ont beaucoup d’importance, et qu’on est plus ou moins influencé par le passé, mais rien n’est vraiment défini. Lorsque vous vous attachez trop à un genre, vous vous imposez immédiatement des règles et je considère que c’est une mauvaise chose. Je pense qu’il ne devrait y avoir aucune règle.

La tournée et les concerts

 

B & G : A propos des concerts, êtes-vous plus inquiets de jouer dans des salles de plus en plus grandes avec le succès ?
IC : Je pense que la nervosité initiale venait du fait qu’il s’agissait au départ d’un projet studio. Nous n’avions pas pensé au live. Techniquement, transposer nos chansons sur scène, dans un environnement réel, fut un exercice difficile. Notre premier concert date de juillet 2012, il y a près de deux ans, nous avons fait beaucoup de concerts depuis, tout cela fait que la nervosité qu’on pouvait avoir au début a complètement disparu. Maintenant, à chaque concert, à chaque tournée, nous nous efforçons de nous améliorer.

B & G : Vous avez fait beaucoup de concerts en 2013 et vous êtes encore en tournée à travers l’Europe. Appréciez-vous toujours de vous réveiller à 4 ou 5 heures du matin pour prendre le bus et voyager d’un endroit à un autre… ?
MD : Même pour un million de livres, je n’apprécierai jamais de me réveiller à 4 heures du mat’ ! Mais franchement, c’est difficile de se plaindre de ce travail. Nous pourrions faire des choses bien plus horribles de nos vies. Et j’aime toutes nos chansons. Pour revenir à l’évolution dont on parlait, pour nous, il ne s’agit pas d’être plus à l’aise sur scène, mais de nous sentir meilleurs.
IC : Le seul moment où je peux en avoir marre d’une chanson, c’est quand nous faisons un concert pas terrible pour des raisons techniques. Mais le plus important c’est que les gens passent un bon moment, profitent et chantent, et quand nos morceaux ont un sens pour eux.

 B & G : Comment résumeriez-vous 2013, en quelques mots ?
LM : J’ai l’impression que nous avons fait beaucoup de chemin, il y a eu beaucoup de « premières fois » [premier album, premiers concerts…]. Nous avons beaucoup appris et nous continuons à apprendre, je crois. Alors, ouais, c’était une bonne année !
MD : Bon, c’est le mot !

B & G : Et en janvier 2015, comment aimeriez-vous résumer 2014 ?
MD : En un mot ? (rires) La satisfaction et la réussite, au sens où je l’entends.

Le prochain album

 

B & G : Vous avez dit dans une interview que vous étiez « impatients de retourner en studio ». Savez-vous quelle direction prendra votre prochain album ?
IC : Nous allons jouer dans plusieurs festivals cet été, mais nous nous accorderons quelques pauses, ce sera un bon point de départ. Nous avons hâte de retourner en studio. On a beaucoup d’idées.
MD : Nous ne serions pas de très bons musiciens si nous n’avions pas d’idées ! (rires )
IC : Disons que nous voulons terminer le gros de la première partie du travail pour septembre…

B & G : Quelle couleur choisiriez-vous pour décrire votre premier album ? Et le prochain ?
MD : Je dirais que le premier album est orange foncé et que le second sera rouge.
IC : Le troisième sera violet.
LM : C’est pas mal : rouge et bleu, ça fait violet !

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
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