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CIRQUE : Le Bal des Intouchables par la Compagnie LES COLPOTEURS – Espace chapiteaux du Parc de la Villette

Talons hauts, fauteuil roulant, violoniste-funambule et duos amoureux dans les airs
Le Bal des Intouchables déroule un théâtre d’envolées poétiques, de sensations intenses au Parc de la Villette jusqu’au 29 décembre.

Il y a des entrées en piste plus inoubliables que d’autres.
Et celle que vous réserve la troupe des Colporteurs à l’affiche du Parc de la Villette n’est pas prête de s’effacer de votre mémoire.

Incroyable, spectaculaire, absurde sont les maîtres de mots de ce spectacle pour petits et grands et pour cette entrée au bal des circassiens transportés dans des sacs poubelle.
Le terme exact serait plutôt déversés, sans beaucoup d’égard – en apparence.
Les sacs vont prendre vie sous le regard de spectateurs bluffés par de telles contorsions opérées.

Les Colporteurs réinventent le cirque avec une délicate poésie, un panache rare et une troupe gorgée des expériences et des parcours de chacun.
Le jeunisme célébré par d’autres cirques contemporains est proscrit ici. Les générations se mélangent pour transporter les spectateurs.

Les prouesses impressionnent comme ce numéro de trapèze exécuté par un athlète qui a passé la quarantaine, au profil de Chet Baker.
À la force de… la tête et des cervicales, le trapéziste se maintient en équilibre sur son agrès qui se balance, au dessus du sol, la tête à l’envers.
Le numéro tient en haleine les spectateurs sur la durée pour offrir une image indélébile.

Ce n’est pas le seul artiste à impressionner.
La funambule à talons hauts face à un clown gauche offre une séquence délicate et gracieuse.

L’humour a sa place aussi, en dehors des clous habituels des chapiteaux.
Une circassienne adepte de la corde lisse retrouve le sol ferme pour effectuer des sauts de cabri aux côtés du clown de service.
Espiègle, provocante et manipulatrice, la jeune femme offre une performance hilarante.

Une dernière info : le Bobybar vous accueille les soirs de représentations pour un dîner avant spectacle ou verre pour un debrief endiablé.
Le Bal des Colporteurs est à savourer en famille. Réservez vite vos places !

 

Le bal des intouchables

Compagnie Les Colporteurs

Conception : Antoine Rigot, Agathe Olivier, Cécile Kohen
Mise en scène : Antoine Rigot  

 

jusqu’au 29 décembre 2013

à l’Espace chapiteaux du TeZukA

Avec Tatiana-Mosio Bongonga, Gilles Charles-Messance, Sarah Cosset (rôle créé par Balthasar Moos),
Pauline Dau, Mosi Espinoza Navarro (rôle créé par Aourell Krausse), Karl Heinz Lorenzen, Natalie Oleinik, Agathe Olivier

Composition musicale et interprétation : 
Boris Boublil, Guillaume Dutrieux, Antonin Leymarie, Coline Rigot

Le jeudi à 19h30,
les vendredi et samedi à 20h30
et le dimanche à 16h
Le 7 novembre à 20h30
Relâche exceptionnelle
le 30 novembre

Durée : 1h30

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THE OLD WOMAN de Robert Wilson avec Willem Dafoe & Mikhael Baryshnikov au Théâtre de la Ville – Festival d’Automne à Paris

 Alors que le Musée du Louvre débute un cycle consacré à Robert Wilson, le Théâtre de la Ville présente la dernière création du metteur en scène américain.

L’affiche de The Old Woman a excité l’imaginaire des spectateurs depuis l’annonce de la programmation du Festival d’Automne à Paris. Et pour cause, la présence de deux monstres sur scène : l’acteur américain Willem Dafoe et le danseur russe Mikhael Baryshnikov. Deux noms qui évoquent succès cinématographiques, scéniques et convoquent tous les superlatifs liés au talent de chacun.

Ce samedi soir au Théâtre de la Ville, actrices (Clotilde Courau, Kristin Scott Thomas), galeriste (Kamel Mennour) et couturier (Alber Elbaz) se sont donnés rendez-vous séparément pour assister au nouveau sacre du metteur en scène et plasticien.

Portée par deux farceurs que l’on imagine tout droit sortis d’un écran de cinéma à l’époque du burlesque, l’adaptation de la pièce de l’auteur russe Daniil Kharms fait la part belle à l’absurde.

Juméléité troublante et quasi parfaite entre Dafoe et Baryshnikov, grimés à l’excès et scénographie tout en couleurs font de cette création un voyage hors-normes dans l’inventivité d’un créateur qui nous surprend encore.

Exit l’austérité et l’âpreté de Quartett avec Isabelle Huppert, présenté au Théâtre de l’Odéon en 2006. Ici, les acteurs prennent un réel plaisir à jouer les troublions dans un théâtre composé d’images fortes, de grimaces et autres cris, de danse et autres répétitions de monologues – qui peuvent agacer sur la longueur.

Toutes les influences convoquées pour The Old Woman emportent le spectateur dans une histoire de vieilles dames qui tombent par la fenêtre, d’un faiseur de miracles qui n’est pas tenté de mettre en pratique son don et de pensées déroutantes : “qu’est-ce qui est pire : un enfant ou un mort ? “

Cette pièce ne joue pas pour autant la facilité mais offre des vrais moments de poésie : le duo d’acteurs sur une même balançoire, le sourire incroyable de Willem Dafoe, Baryshnikov dans un clair-obscur au cours d’un changement de décor.

L’ensemble, séquencé, est appuyé par une bande-son patchwork d’émotions jazzy, rock ou classiques qui participe à la joyeuse partition visuelle et théâtrale de cette première en France.
À la fin, le public est prêt à se lever. Et les acteurs rient et se font des politesses.

THE OLD WONAN
d’après l’oeuvre de Daniil Kharms
mise sn scène : Robert Wilson
avec Mikhael Baryshnikov et Willem Dafoe  

 

jusqu’au 23 novembre 2013

au Théâtre de la Ville
2 place du Châtelet
75004 PARIS

Et prochainement Peter Pan avec le groupe Cocorosie
du 12 au 20 décembre 2013
au Théâtre de la Ville

 

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Live-report concert du groupe AUSTRA & de PETITE NOIR / Festival Les Inrocks @ La Cigale Paris

Carte blanche au label Domino ce jeudi à la Cigale.
Festival les Inrocks 2013 avec Petite Noir et Austra.

Les connaisseurs savent bien qu’une apparition du groupe canadien Austra sur scène est un rendez-vous unique.
Il peut se produire plusieurs fois par an en France, essentiellement à Paris.
Mais aucune performance portée par la belle Katie Stelmanis ne ressemble à une autre.

Entrée en scène avec What we done ? le premier titre du nouvel opus Olympia.
La chanteuse-icone du band apparaît cette fois sans ses deux complices choristes et danseuses.
Le charme de ces retrouvailles n’est pourtant pas altéré. Bien au contraire.
Katie délaisse le pied de micro derrière lequel elle aimait se cacher.
Elle parcourt la scène, excite le public et les lève les bras dans une communication électro aussi grandiloquente qu’évanescente.

Les beats s’enchainent, le public exulte. Home, Fire, les nouveaux titres une nouvelle bande-son trippante.
Les morceaux s’enchainent à vitesse grand V. Les festivaliers dans la fosse n’en reviennent pas que la chanteuse tienne si bien sur ces semelles écrase-merde.

Les titres phare du groupe ne sont pourtant pas délaissés : Lose it, Beat and thé Pulse finissent d’emporter la partie au bout de 45 minutes de show.
 En coulisses, le groupe aurait voulu continuer plus d’un rappel mais les organisateurs en auraient décidé autrement.

Quelques minutes avant que Katie et ses boys n’entrent en scène, les festivaliers étaient en prise direct avec l’une des révélations de l’édition 2013 du festival rock : Petite Noir.
Après la surprise de son nom, la performance du chanteur né à Bruxelles mais venu d’Afrique du Sud surprend par sa maitrise et son emprise sur le public.

Les titres sont chargés d’une force rare.
Le magnétisme de Yannick Ilunga est à rapprocher d’un Kele Okereke leader du groupe Bloc Party.
Nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement.

Austra en tournée française : 
le 14 novembre au BT59
(Bordeaux)
le 15 à l’Antipode (Rennes)

le 17 au Grand Mix (Tourcoing)

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Evènement cinéma : le groupe MUSE présente en avant-première son DVD “Live at Rome Olympic Stadium” du The 2nd Law Tour à la Géode

C’était THE place to be de cette fin d’année, l’évènement mondial – voire planétaire de la scène indé-rock – se déroule ce mardi, à La Géode, à Paris avec le groupe Muse.
Les places en poche depuis trois semaines, l’annonce de la venue du groupe à Paris pour cet évènement, la semaine dernière,
ajoutait une saveur supplémentaire à cette projection.

MUSE, le groupe rock-symphonique, était donc présent à Paris ce mardi soir pour le lancement de son DVD live de The 2nd Law Tour : “Live at Rome Olympic Stadium Roma” enregistré à Rome le 6 juillet 2013,
projeté dans les cinémas le 7 novembre et disponible dans les bacs le 2 décembre.

Ambiance tapis rouge et attente fébrile pour la séance de 20h.
Un light-show léger et une sélection de chansons du groupe tourne en une boucle aléatoire répétitive.
La foule, plutôt calme durant les longues minutes d’attente, est composée d’une majorité de trentenaires.

Quelques fans, plus jeunes, se sont amassés le long des barrières qui barrent l’accès à La Géode, espérant apercevoir le trio. 19h45 :
Matt, Chris et Dom s’avancent, accaparés par les médias présents. Les spectateurs tentent d’immortaliser ce moment spécial.

Puis le groupe s’approche de ses fans venus pour assister à la projection.
Pour chacun c’est l’occasion de tendre une pochette d’album, une affiche créée pour l’occasion.

Voire, encore plus original : tendre son bras tatoué, avec le logo du groupe, pour le faire signer par les trois membres.

Même si l’exercice est rapide, le trio semble apprécier ce moment de contact avec ses aficionados.

L’heure est venue de rentrer dans la salle.

Présentation de la radio partenaire avec Christophe Beaugrand.
Et Muse monte sur scène.

Un rapide discours de Dominic Howard, 1 minute maxi.
Le groupe a peut-être été déstabilisé par un accueil qu’il n’est pas habitué à recevoir à Paris.
En effet, le public, une fois assis, s’est révélé très cliché parisien : un peu mou et manquant un peu de chaleur.

A peine le trio a-t-il quitté la scène que la projection débute.
Rapide intro en mode making-of et plongée immédiate dans la musique du groupe britannique.

Et comment dire… ?
Les 1 000 m² d’écran et la puissance du son développés par La Géode conviennent parfaitement à la qualité de l’image tournée en 4K (4 fois la dimension du format HD).

Directement au coeur du concert, plongé dans le stade avec la foule en délire, on se demande si la sortie cinéma n’était pas prévue d’avance tant le montage de ce live est parfait pour un diffusion sur grand écran.
Sans trop dévoilé le contenu du film, il est rare actuellement de profiter d’un montage qui laisse la part belle aux images et à l’émotion.
Mis à part les titres finaux du concert, difficile de trouver un plan de moins d’1 seconde. Les images prennent le temps de s’installer.
C’est cela qui fait la force cette projection en salle.

On se laisse emporter par la musique. On se prend à applaudir à la fin des chansons comme dans un concert.
Ce n’est pas un live qui défile devant nos yeux, mais un véritable spectacle : une sorte d’opéra-rock (dans le bon sens du terme).
Le spectateur est transporté en plein milieu du stade romain. Les plans larges de la foule donnent le vertige.
Il ne manque que la sensation unique de l’énergie dégagée par un si grand nombre de spectateurs pour que l’expérience soit totale.

Pour les accros de Muse qui suivent tous ses concerts depuis des années, et après ce live
il ne reste une ultime expérience hors du commun pour découvrir  Muse en concert : être sur scène avec eux !

S’il reste de la place dans un cinéma proche de chez vous, n’hésitez pas, foncez voir ce live en salles : une expérience unique que vous n’oublierez pas de si tôt.
Pour trouver la bonne salle, un seul site : Akuentic.

A suivre dans les prochains jours, sur ces pages, une chronique dédiée à l’édition DVD.

Muse

Live at Rome Olympic Stadium
Au cinéma le 7 novembre 2013
Disponible en DVD dès le 2 décembre 2013

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Interview de Philippe MANESSE comédien & directeur du Café de la Gare – 45 ans de spectacles !

Une soirée au Café de la Gare ne peut laisser indifférent aucun passionné de théâtre en recherche d’humour et de chaleur.
L’ambiance familiale, la convivialité qui se répand dans la cour aussi bien que dans la salle sont des raisons de ne vous faire regretter parfois de ne pas avoir une vie de bohème. Saviez-vous que le célèbre café théâtre fête ses 45 ans cette année ?

Saltimbanque, Philippe Manesse, le directeur de cette institution du Marais, l’est et le revendique.
A la sortie de la pièce aPhone écrite par son fils Jérémy et dans laquelle il partage l’affiche, le patriarche cabot nous invite à sa table, design – un panneau de circulation recyclé – pour nous conter les grandes heures de ce théâtre, les succès et les leçons du métier.

INTERVIEW de Philippe Manesse

 

UsofParis : Qu’est-ce qui vous incite à choisir de programmer une pièce ?
Philippe Manesse : D’abord, l’envie programmer des gens qui travaillent comme nous, qui sont sous-médiatisés et qui ne se prennent la tête sur leur ego. Point essentiel : on est tous payés pareil. Ça élimine un certain nombre de troupes qui fonctionnent autrement. Car il est très difficile de construire une troupe, ça ne se fait pas en 5 minutes. Les comédiens ont besoin de temps pour s’entendre. Nous avons une façon de faire différente des autres théâtres.

Le théâtre est artisanal. Même les grandes salles le sont. Ne serait-ce que parce que l’on ne peut pas mettre plus de 500 personnes dans une même salle. Ça marche avec les one-man-show qui ont une présence médiatique forte. Mais nous nous n’avons pas notre place à la télévision.

Quel regard avez-vous sur votre activité ?
Le théâtre est un drôle de métier. La preuve : Meetic. Je m’y suis inscrit, sans payé (rires) pour avoir une vue sociologique. Et je ne crois pas me tromper en disant que 80 à 90 % des nanas qui sont sur ce site de rencontres disent avoir comme hobby, le théâtre. C’est incroyable. Si elles disaient vraiment ce qu’elles pensent, le théâtre n’aurait pas de problème. Mais la moyenne nationale est un spectacle par an, par français.

Qu’est-ce qui vous motive encore ?
Faire le con sur scène ! (rires) Tant que j’arrive à faire ça, je suis content.

Même avec les emmerdes  ?
C’est obligatoire ! Y’a pas d’autre choix. D’ailleurs ça fait 30 ans que ça dure. Je me souviens quand je suis arrivé, j’ai senti tout de suite que si les autres membres du Café de la Gare continuaient sur leur lancée, on irait droit dans le mur. En 1969, c’était vraiment n’importe quoi. Il n’y avait pas de billetterie et pas de fiches de paie. Et au bout d’un moment, ça a coincé. Le mot d’ordre était la politique de l’autruche.
D’une façon non officielle, j’ai commencé à avoir une politique vis-à-vis de l’Ursaff avec qui nous avions une dette d’1 million de francs à l’époque (152 000 euros environ). J’envoyais tous les mois 3 000 francs (450 euros) en leur disant qu’on ne pouvait leur donner plus pour le moment. Et ça a duré jusqu’à ce qu’on prenne un spectacle de l’extérieur: Thé à la menthe ou t’es citron ? en 1992.

Justement, parlons de cette pièce qui est  toujours à l’affiche (dans un autre théâtre) : Thé à la menthe ou t’es citron ?
L’aventure a commencé par location de la salle pour une soirée organiser afin de faire venir des directeurs de salle. Ça m’ennuyait un peu de leur faire payer, mais la troupe était sûre de remplir. Le soir, tout le public fidèle de la troupe était présent ; par contre aucun directeur de salle, comme d’habitude. Car c’était une troupe d’amateurs.
A la suite, j’ai proposé de les aider pour la mise en scène. Et on a débuté au mois de juin. Au départ avec 20-30 places payantes par soir. Il a fallu 8 mois pour avoir une salle pleine. Et puis le carton, ce qui nous a permis de rembourser totalement l’Ursaff, 15 ans après.
Je suis, en quelque sorte, le premier producteur de Thé à la menthe et t’es citron ? Je faisais les fiches de paie. Je reprenais la direction d’acteurs. Ils n’avaient, en fait, pas l’habitude du succès, et surtout en avaient peur. Plus ça marchait, plus ils se posaient de questions et plus ils étaient inquiets.  Mon principal conseil était : “ne forcez pas, soyez les plus sincères possibles !”

 

Quels retours de spectateurs au cours de ces nombreuses années vous ont rendu heureux ?

Que j’étais le meilleur ! (rires) Ça me touche beaucoup et ça arrive souvent. Le public me dit que j’étais le meilleur comédien dans telle pièce, comme pour aPhone –  faut préciser que je suis à la sortie pour vendre le programme, ça facilite ! Et je sais que beaucoup de ceux qui viennent me voir sont des spectateurs qui me suivent depuis longtemps.
Et me disent aussi : “bravo pour le choix des spectacles“. Finalement, je n’ai pas beaucoup de mérite, car bien souvent ce sont les spectacles qui choisissent le Café de la Gare.  Car ce sont des équipes qui partagent notre état d’esprit, où il n’y a pas de tête d’affiche et qu’aucun théâtre ne veut. Je n’ai eu qu’à attendre.

Est-ce que les comédiens qui sont passés au Café de la Gare sont reconnaissants ?
Oui et non (rires). Oui intellectuellement. Mais ils reviennent rarement. Sur 40 ans, tous les gens qui sont passés, on les revoie pas souvent. Parce qu’on est décalé par rapport à la réalité qu’ils vivent tous les jours.Il y a progressivement une sorte de gêne qui se crée dans ce milieu. C’est étrange.
Par exemple, quand  j’avais fait une pièce avec Sotha et que j’avais demandé pour les voix des guests comme Thierry Lhermitte qui avait accepté. Une fois l’enregistrement réalisé, il n’est jamais venu voir le spectacle.

Quel est le souvenir que vous aimez rejouer dans votre tête ?
Le truc le plus performant et hallucinant pour moi a été de jouer Pissenlit dans Le Graphique de Boscop en 1975. Ça faisait deux ans que je faisais de la comédie, et je jouais un débile mental sur scène. Et je n’ai jamais autant cartonné de ma vie qu’avec ce rôle. Le public était fasciné. Je levais le petit doigt et tout le monde était mort de rire.
Je me souviens que j’étais assis sur scène, les autres comédiens autour de moi. Sotha jouait ma soeur et Romain Bouteille mon père. On était une famille d’éboueurs. Je ne faisais pourtant pas grand chose et Sotha se retournait vers moi pour me dire: “arrête, arrête, on n’arrive plus à jouer !”
Mon autre fierté a été de faire rentrer le théâtre dans le fond de soutien.

 

Quelques mots sur la création Pas de Nounou pour Thoutmosis.
Avoir un théâtre, c’est bien. S’en servir, c’est mieux ! (rires) Il s’agit d’une comédie policière déjantée et pas du tout réaliste, écrite par Bruno Lugan. Le pitch ? C’est une histoire compliquée ! (rires)

Quelle est la principale leçon que vous avez reçue de ce métier ? 
Que tout seul, c’est plus chiant que quand on est à plusieurs ! C’est évident.
Par exemple, Sotha m’avait écrit un one-man-show.- elle m’avait fait un sale coup, elle m’avait donné le texte 3 semaines avant la première. Quand on est seul en scène, c’est terrible et le plaisir est moins intense que quand on est en troupe. Quand j’ai des partenaires, j’aime bien les embêter, faire des blagues chaque soir.

Pas de nounou pour Thoutmosis
comédie policière de Bruno Lugan

mise en scène : Philippe Manesse

Avec : Philippe Manesse, Patrice Minet, Laurie Marzougui, Laeititia Vercken, Carole Massana et Christine Anglio

le lundi et mardi à 20h
et du vendredi au dimanche à 19h

 

Café de la Gare
41, rue du Temple
75004 PARIS

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Live Report: Concert CHVRCHES – Samedi 19 octobre – avec Thumpers @ La Maroquinerie Paris

Quelques mois après la sortie de leur premier EP  Recover et seulement quelques jours après la publication de leur premier album  Bones Of What You Believ , le trio écossais de Chvrches semble avoir installé sa synth-pop évanescente de façon durable dans le paysage pop contemporain. Le concert donné samedi soir à La Maroquinerie n’a fait que renforcer ce constat, tant la prestation fut de haute volée.

Quelques mots tout de même sur la Première Partie : Thumpers. Un groupe à surveiller, incontestablement, et pour plusieurs raisons.
Déjà, on est sensible à la bonne humeur qui semble régner dans ce groupe dont la cohésion crève les yeux, et au sein duquel la proximité entre le batteur John Hamson Jr et le guitariste Marcus Pepperell – des amis d’enfance – est évidente.

Musicalement on distingue plusieurs influences illustres : MGMT, des intros dignes de Two Door Cinema Club, et sur certains morceaux on reconnait la cacophonie instrumentale d’un M. Brightside de The Killers. On espère les revoir vite, un peu plus qu’une demi-heure, et avec une balance des sons mieux équilibrée, mettant davantage en valeur le chant, écrasé par les instruments cette fois-ci.

Thumpers, Setlist : Marvel > Tame > Dancing’s Done > Roller > Sound Of Screams > Together Now > Unkinder
Twitter : @Thumpers

Après quelques apparitions au cours des festivals de l’été, dont deux en France – aux Eurockéennes de Belfort et à Rock En Seine –, les Ecossais de Chvrches faisaient donc un passage samedi soir à la Maroquinerie pour présenter leur premier album.
Pas besoin d’être un génie pour observer qu’en quelques mois seulement, après avoir été désignés « le groupe le plus prometteur de l’année 2013 » par la BBC, ils ont réussi à se constituer une solide équipe de fans, reprenant par cœur leurs singles :  The Mother We Share, Lies, Recover, Gun, Now Is Not The Time.
Sans prendre trop de risques, on peut déjà dire que les morceaux de Chvrches sont, en réalité, tous des tubes potentiels, en particulier We Sink qui a ouvert leur set, et le transperçant Night Sky.

Leur recette ? Des mélodies simples mais bien enrobées ; des sons électroniques arides qui les rendent singulières dès les premières mesures ; et, surtout, la voix de Lauren Mayberry. Même si on peut parfois regretter son manque de proximité avec le public, qui tient sans doute à une sincère timidité, on ne peut qu’apprécier sa rigueur et son professionnalisme, ne tombant jamais dans la suffisance. Ses deux acolytes ne sont toutefois pas là pour meubler.

Au fil du temps et des concerts, ils ont su trouver leur place à côté de la Diva de poche.
Iain Cook, c’est l’homme à tout faire : la basse, les synthés, les chœurs. Martin Doherty – jamais sans sa casquette ! – c’est celui qui, au milieu du concert, emprunte le micro à Lauren pour hystériser le public avec le morceau Unde The Tide.
Un exercice difficile mais désormais juste et maîtrisé – pour comparaison, sa prestation aux Eurockéennes paraissait calculée et finissait par trahir son stress. Rien de cela samedi : avant que la chanson ne démarre,
il prévient : « c’est un morceau pour danser, alors ne vous gênez pas ! ».  Et on ne s’est pas gênés !
A noter également, en rappel, une reprise très bien exécutée du tube R&B de Whitney Houston It’s Not Right But It’s Okay (troisième single de l’album My Love Is Your Love). Le trio sera de retour à Paris le 17 mars au Trianon : plus le temps passe et plus les concerts de Chrvches deviennent immanquables.

Chvrches, Setlist du concert à La Maroquinerie :
We Sink > Gun > Lungs > Now Is Not The Time > Lies > Night Sky > Strong Hand > Science/Visions > Recover > Tether > Under The Tide > By The Throat > The Mother We Share > Rappel : It’s Not Right But It’s Okay (Whitney Houston)
Twitter : @CHVRCHES

by Baptiste Petijean

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MUR d’Amanda Sthers avec Rufus & Nicole Calfan au Petit Théâtre de Paris

Reprise de la création Mur signée Amanda Sthers. Courte pièce délicate, relevée et joyeuse, à l’affiche du Théâtre de Paris du 4 juin au 6 juillet 2014.

Une institutrice et un colonel, tous deux retraités, n’ont pas forcément des corps de métier qui font bon ménage.
Ajoutez à ceci le fait qu’ils soient voisins et qu’ils partagent une cloison en commun ainsi qu’un amour pour l’échange épistolaire, vous obtiendrez un échange pimenté. Et à y regarder de plus près, tout part d’un manque de chance pour ces deux-là.

La belle Mademoiselle Duchène se met à l’ouvrage en voulant rattraper une passion inassouvie : la pratique du piano. Le Colonel Chaudron de l’autre côté du mur ne l’entend pas de cette oreille – très sensible.

S’amorce un dialogue savoureux entre les personnages au caractère bien trempé, à la plume assurée et à la répartie cinglante. Les dialogues sont des petits moments de grâce jubilatoire.

Traitée de manière burlesque par la mise en scène d’Anne Bourgeois, l’échange ne manque pas de rythme et de délicates inventions scéniques pour dynamiser l’ensemble.
Les accessoires, les déplacements des acteurs sont toujours dans la justesse permettant aux deux acteurs une interprétation de haute volée.

Mur-avec-Rufus-et-Nicole-Calfan-au-Petit-Théâtre-de-Paris-pièce-Amanda-Sthers-Anne-Bourgeois-salut-photo-scène
Ainsi face aux spectateurs qui n’en perdent pas une miette: un Rufus rigide et sec et une Nicole Calfan espiègle et provocante.
Les portes vont assez vite s’ouvrir, permettant aux dialogues vont se poursuivre sur le palier, puis se finir dans l’appartement de l’un pour un conciliabule à l’amiable.

Cependant, les esprits s’échauffent tout autant qu’ils s’attirent.
Et les rebondissements ne vous laisseront pas de repris.

A découvrir d’urgence en sortant du boulot.

Affiche pièce MUR d'Amanda Sthers avec Rufus et Nicole Calfan au Petit Théâtre de Paris rue Blanche mise en scène Anne Bourgois

MUR

avec Nicole Calfan & Rufus
une pièce d’Amanda Sthers
mise en scène : Anne Bourgeois

au Théâtre de Paris
Salle Réjane

15, rue Blanche

75009 PARIS

du mercredi au samedi à 19h
dimanche à 17h
durée 1h10

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Humour: aPHONE de Jérémy Manesse au Café de la Gare & autres petits tracas de nos smartphones

APHONE ou les petits tracas de nos chers smartphones

Imaginez qu’un jour votre téléphone – qui vous doit tout – finisse par vous dépasser.
Qu’il puisse réussir, à force de progrès toujours plus fous, à répondre à votre place par exemple.
Science-fiction ? Pas si sûr !

Et pour vous faire à l’idée de ce téléphone super high-tech, rendez-vous au Café de la Gare pour découvrir les nouvelles options.

Après la rencontre du savant fou à l’origine de cette idée géniale, Steve Nielz, fondateur et président d’Ipple, passage aux travaux pratiques. Plusieurs situations cocasses s’enchaînent pour révéler avec jubilation les pires cas de figure quand l’appareil aPhone dépasse son maître et se met à buguer.

Image de prévisualisation YouTube

 Cette pièce n’est pas qu’une comédie; ne vous attendez pas à une succession de sketches.
Ce téléphone intelligent est en fait le fil d’Ariane de l’histoire qui d’un seul coup franchit un très haut niveau dans la (science-)fiction pour tourner au véritable conte moderne ancré dans notre époque.

Les six comédiens se font plaisir sur scène et nous aussi. Folie de l’histoire, démesure dans la mise en scène : vidéos, jeux de lumière travaillés, effets spéciaux, cascades et chorégraphie. Sans oublier, l’exercice d’analyse du récit en cours lors d’une parodie d’émission télé hilarante.
Il est rare dans un café-théâtre de voir un tel show de la scène d’ouverture jusqu’au final grandiloquant.

Si vous aimez la comédie décalée, les rebondissements inattendus et le spectacle, aPhone a tous les arguments pour vous plaire.
APhone est un O.V.N.I dans les productions parisiennes à l’affiche actuellement.
D’autant que son auteur, Jérémy Manesse assume, pour notre plus grand plaisir, ses références à la bande dessinée et comics américains – Watchmen, pour les connaisseurs – qui ponctuent cette pièce désopilante.

APHONE 
de Jérémy Manesse

 

avec Christine Anglio, Morgane Bontemps, Odile Huleux, Benjamin Alazraki, Jérémy Manesse et Philippe Manesse
Costumes: Sotha et Nils Zachariasen
Décors: Philippe Manesse et Nadine Monnier
Musique: Sarah Manesse

les samedis et dimanches à 17h

Café de la Gare
41, rue du Temple
75004 PARIS

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Thé à la menthe ou t’es citron ? la pièce CULTE au Théâtre de la Renaissance

Avouons, il est parfois des pièces pour lesquelles, malgré le succès populaire, nous ne franchissons pas le guichet billetterie pour autant. Allez savoir pourquoi, avec son Molière sur l’étagère depuis 2011, les bons papiers et le bouche-à-oreille, notre équipe a fait de la résistance vis-à-vis de Thé à la menthe ou t’es citron ?

Et, nous assumons que nous avons tort parfois de retarder la découverte d’une pièce.
Mais pouvions-nous nous attendre à pareil dérapage ? Voire à cette “catastrophe” théâtrale ?

Une scène de théâtre, un décor qui n’est pas terminé, des acteurs répétant une pièce de boulevard pendant que machino et costumière règlent les derniers détails.
Voici en quelques mots le pitch de la pièce la plus jouée à Paris ces dernières années et qui n’en finit pas de jouer les prolongations du Théâtre Fontaine au Théâtre de la Renaissance.

Au début tout semble sur les rails, malgré l’accent surréaliste de la comédienne interprétant une Américaine parlant français.
Et l’acteur face à elle qui a du mal à enchainer certains bons mots.
Et puis, un verre d’eau enraye la mécanique. Ce sera le verre de trop pour la comédienne.
Tout dérape dans un torrent de rires. Quiproquos, gossip sur l’actrice absente, erreur de casting et lourdeur d’un second rôle sont le lot d’une metteur en scène redoublant de calme et de techniques toutes personnelles de diversions.

La catastrophe arrive plus tard.
Au second acte, quand nous est enfin donné à voir la pièce lors de sa première.
Nous dirons juste que le décor, fait de carton-pâte, va être mené à rude épreuve. Que les acteurs castés vont se révéler plus surprenants que ce que laissait présager les répétitions.
Et qu’il est difficile de ne pas penser aux ratés du spectacle de fin d’année de votre bambin ou de la pièce de la troupe amateur de votre cousine.

La palette des vrais acteurs est de haute volée.
Bernard Fructus, interprète du premier rôle, est parfait dans le nigaud pistonné.
Nous n’avons pas boudé notre plaisir de retrouver Urbain Cancelier dont le personnage est lourd en propositions et vannes à deux euros.
Michel Lagueyrie en grande forme.

Bref, c’est La sortie à faire jusqu’en 2015 et à conseiller à vos amis qui passeront leurs prochains week-ends prolongés ou leurs vacances à Paris.

THE A LA MENTHE OU T’ES CITRON ?
jusqu’au 4 janvier 2015

du mardi au samedi 20h30
matinées le samedi à 17h et dimanche à 16h

au Théâtre de la Renaissance
20 boulevard Saint-Martin
75010 PARIS

Comédie de Danielle NAVARRO-HAUDECŒUR et Patrick HAUDECŒUR
Mise en scène : Patrick HAUDECŒUR

Avec en alternance : Sandra BIADALLA, Urbain CANCELIER, Nathalie CERDA, Bernard FRUCTUS, Guillaume LAFFLY, Marie LENOIR, Eliza MAILLOT, Jean-Luc PORRAZ, Edouard PRETET et Isabelle SPADE

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La société des loisirs avec Stéphane Guillon & Cristiana Reali au Petit Théâtre de Paris

La société des loisirs ou la douce mélodie du démon de midi. 

En fait, on ne sait pas trop où on tombe. Face à nous un couple qui semble uni, assis dans un appart design et coloré: Marie et Marc, Cristiana Reali et Philippe Caroit. Un poupon dans le berceau et un petit chinois en cours d’adoption.
Ils ont arrêté de fumer. Mais ils s’en grillent une dernière, en duo. Ils ont arrêté de boire aussi.

Pour une raison un peu trouble, ces charmants quadras décident de passer une dernière soirée avec un de leur proche ami dans l’idée de ne plus jamais le revoir.

La montée de l’humour, du mauvais esprit et du relâchement contagieux va se faire progressivement au cours de la soirée. À l’arrivée du pote campé par un Stéphane Guillon bien dans ses shoes et de sa très jeune amie Lison Pennec – plus sexual friend que compagne – le basculement s’amorce.
Les esprits s’échauffent avec le vin et le marmot qui chiale dans l’autre pièce. Les dialoguent sont caustiques, les sous-entends latents et les revirements sans appel.

Le cocktail est au final aussi troublant que cocasse.

Cristiana Reali au charme indéniable – telle une Isabelle Adjani qui aurait accepté les quelques marques du temps sur son visage – belle, perdue, frustrée de toutes parts, tire pleine mesure de la partition de François Archambault.

Le plaisir est aussi de retrouver Guillon dans une comédie à plusieurs, après des années de scène accompagné de sa seule verve incisive. Il interprète un homme divorcé et désormais coureur de jeunes et jolies femmes. Le bon copain qu’on ne veut plus voir va initier le trouble dans toute la maisonnée au point de modifier pour longtemps les desseins de chacun. Les secrets entre amis partant du même coup à vau-l’eau.
Un délice de mauvais esprit.

 La société des loisirs
de François Archambault
mise en scène de Stéphane Hillel

 

 Avec Stéphane Guillon, Cristiana Reali, Philippe Caroit et Lison Pennec

 

au Petit Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 PARIS

 

du mardi au samedi à 21h
matinées: samedi à 17h et dimanche à 15h

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