THEATRE: 3 LITS POUR 8 ou l’amour et ses petits tracas mis en scène par Jean-Luc Moreau au Théâtre St Georges

3 lits pour 8: un couple va mal et tous les autres trinquent ou comment boulevard ne rime pas forcément avec lourdeur.

De son titre original, Bedroom Farce écrite par Alan Ayckbourn – auteur britannique de Intimate exchanges adapté par Alain Resnais au cinéma sous le titre Smoking/No smoking
et mise en scène par Jean-Luc Moreau  cette pièce offre une variation originale autour de 3 lits.

Antoine et Natacha (Pierre-Olivier Mornas & Marie Montoya), les parents d’Antoine : Alain et Mireille (Bernard Alane & Annick Blancheteau),
Chloé (l’ex d’Antoine) et Maxence (Mathilde Pénin & Dimitri Rataud) et enfin Magali et  Fredo (Juliette meyniac & Jean-Christophe Barc).

Ce titre, qui pourrait faire croire au scabreux, cache une histoire simple :
Fredo et Magali organise une crémaillère. Magali a pris soin de convier Antoine et Natacha, au grand regret de Fredo.
Chloé les rejoindra en laissant son homme cloué au lit à cause d’un lumbago.
Pendant ce temps, les deux sexagénaires vont partir fêter leur anniversaire de mariage dans un restaurant où ils sont de fidèles clients.
Et pour cause : ils y vont une fois par an !

Cette comédie dramatique est donc l’histoire d’un couple, Antoine et Natacha qui va, au fil de la soirée,
transmettre son mal-être, ses problèmes psychologiques et ses récriminations aux trois autres, emportant tout sur leur passage, comme une lame de fond.
Le ton de la pièce est doux et amère, comique et décalée.

Dix jours avant la première,  nous avons eu la chance d’assister à une présentation de cette pièce,
avec un extrait d’une vingtaine de minutes, au cours de laquelle le metteur en scène Jean-Luc Moreau nous a donné
quelques clefs pour décoder cette trame.

Chaque personnage a sa propre psychologie et le talent du metteur en scène est d’abord de concocter “une distribution juste”,
de trouver les acteurs grâce auxquels “les personnages seront à leur place”.
Et c’est le défi de l’œuvre d’Alan Ayckbourn : créer un esprit de troupe car il n’y a pas réellement de rôle principal dans cette pièce.
Il faut donc que les acteurs soient à l’unisson pendant 1h45.
C’était donc l’occasion pour Jean-Luc Moreau de collaborer avec des artistes qu’il a repéré dans différentes productions.

Ainsi, assister à la représentation en pouvant voir les petites  évolutions du jeu, les nuances d’interprétation et autres derniers calages n’a fait qu’augmenter notre plaisir.

Car plaisir il y a, de voir ces couples se déchirer, scènes après scènes, contaminés par la folie de Natacha et le désespoir d’Antoine qui pense détruire les femmes avec qui il vit.
Les petites phrases ciselées et les situations boulevardières se répondent comme Natacha et son rituel pour retrouver son calme, les conseils de Mireille à sa belle-fille pour garder son mari :
Tu le soignes, tu le nourris et tu te tais “. Phrase qui pourrait faire hurler les chiennes de garde mais qui prend, avec la psychologie de Natacha, une toute autre résonance.

Notons cette scène typique de quiproquo se déroulant au téléphone : un grand moment de comédie.

Il faut bien dire que l’adorable couple de sexagénaires nous rappelle un autre couple, celui de Huguette et Raymond de Scènes de Ménages.
A croire que le texte de cette pièce est passé dans les mains des créateurs de la série de M6.

 Dans cette pièce point de temps mort, le rythme nous tient en haleine, surtout une fois la crémaillère terminée.
Et que les dialogues se répondent les uns les autres, d’une chambre à une autre, d’un couple à un autre.

Adapté il y a 30 ans par le comédien Victor Lanoux – oui c’est surprenant ! – le texte n’a été que très peu remanié.
Et c’est plutôt rare dixit Jean-Luc Moreau qui  jouait Antoine lors de sa seule et première adaptation en France !
La scénographie est inattendue et réactive avec ces trois chambres sur scène.
Et au final, des acteurs justes et énergiques avec nos coups de cœurs de la soirée pour Juliette Mayniac (Magali) et Marie Montoya (Natacha).

Pour un avant-goût avant de prendre vos billets, nous vous conseillons de jeter un oeil sur la bande-annonce :
Image de prévisualisation YouTube

3 LITS POUR 8

Théâtre St Georges

51 rue Saint-Georges 75009 Paris

Du mardi au jeudi 20h30
Vendredi 21h
Samedi 16h30 et 21h

Share

4 réflexions sur « THEATRE: 3 LITS POUR 8 ou l’amour et ses petits tracas mis en scène par Jean-Luc Moreau au Théâtre St Georges »

  1. Ping : CONCOURS des invitations à gagner pour 3 LITS POUR 8 au Théâtre St Georges – le vendredi 15 mars 2013 | Blog Paris / United States of Paris
  2. Super bon moment! Une pièce délirante et des comédiens fabuleux, petit coup de coeur pour Marie Montoya et Annick Blancheteau. Merci

    1. Merci Georgia pour cet avis sur cette pièce coup de coeur de l’équipe! A très bientôt.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.