Archives de catégorie : Cinéma

A TROIS ON Y VA : film sensible et étonnant de Jérôme Bonnell

Quand le cinéma français peut être tout à la fois : surprenant, divertissant, délicat, éternellement jeune et amoureux. A Trois On Y Va, le nouveau film de Jérôme Bonnell avec Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck et Félix Moati est un petit moment de bonheur.
Nous l’avons vu en avant-première en présence de l’équipe du film.

Il y a des films qui mettent en joie.
Au début on tâtonne, on ne sait pas trop où l’on va. Comme cette fille, Mélodie, qui frappe à une porte, qui hésite face au jeune couple (Charlotte et Micha) qui vient d’ouvrir.
Mais qu’est-ce qu’elle veut au juste ? On est où ? Qu’est-ce qu’on fout là ?

Photo Céline Nieszawer
Photo Céline Nieszawer

Et puis un numéro de charme inattendu avec le spectateur débute très vite. Les trois personnages sont beaux, touchants, jeunes.
Les yeux de Félix Moati – qu’il nous semble ne pas avoir réellement remarqué auparavant – sont confondants de douceur.

Les élans amoureux ne sont pas tout à fait ce que l’on imaginait. On s’attendait à quoi au juste ? Certainement aux banalités dans lesquelles le cinéma français aime si souvent s’embourber.

Les séquences comiques, voire même burlesques surprennent, ne tombant jamais pas à plat, laissant respirer et assurant au film la pleine liberté de se mouvoir dans différents registres. Jérôme Bonnell avait envie, au départ, de comédie puis il a assumé plein de variations au cours de l’écriture dont un savoureux hommage à la figure du vaudeville. Des portes et des fenêtres claquent. A vous de découvrir la suite.

Photo Céline Nieszawer
Photo Céline Nieszawer

A Trois On Y Va est trio amoureux délicat, drôle, passionné et qui ne parle pas en continu, c’est rare. Les comparaisons sont proscrites : Jules et Jim, La Maman et la Putain, Amoureuse de Jacques Doillon… On est en 2015, pas de temps à perdre avec les comparaisons d’un autre temps.

Et Anaïs Desmoustier de confirmer en évoquant le film :”C’est un vrai portrait d’amour de jeunesse.” De l’aveu du réalisateur la comédienne a surpassé ses attentes. Son jeu est parfait et toujours “sur le fil autour du mensonge, de la fourberie...”

photo Céline Nieszawer
photo Céline Nieszawer

La complicité des personnages est en résonance complète avec celle des comédiens qui les incarnent. Jérôme Bonnell a eu la révélation au bout de la première minute d’essai avec les trois interprètes. Il a composé ce trio autour de Félix Moati qu’il a casté en premier, touché par la compréhension du comédien pour la question du déchirement amoureux.
Avant de rajouter ce qu’il se disait avec sa monteuse, lors du visionnage des rushes : “ce qu’ils sont courageux !

Seule réserve : la bande-annonce qui ne rend pas hommage au film. Zappez-la, oubliez-la et plongez dans cette histoire d’amour qui ne nous a pas laissé insensible.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page de Ciné+ dédiée à la projo A Trois On Y Va

A TROIS ON Y VA
de Jérôme Bonnell
avec Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck et Félix Moati

Sortie en salles le 25 mars 2015

Rectangle Productions / Wild Bunch Distribution

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The Dark Knight Rises de Christopher Nolan – Batman ou la fin d’un univers

Comme le réalisateur l’avait annoncé: la Saga Batman de Christopher Nolan se clôt avec The Dark Knight Rises.
Et  ses 2h44 donnent l’impression que le film ne dure que 90 minutes.
J’en aurais bien pris 1 heure de plus! Surtout en version originale dans le texte.
C’est dire si l’opus précédent The Dark Knight nous avait laissés sur notre faim d’homme chauve-souris.

N’étant pas un grand fanatique de comics, mon univers “batmanien” se résumait aux films de Tim Burton,
aux dernières franchises des jeux vidéos de notre héros masqué et aux dessins animés diffusés sur France Télévisions.
Mais malgré tout,  Batman fait partie de mon panthéon des super héros avec les X-men (dans un autre style).

Batman Begins avait bouleversé l’univers noir et gothique crée autour de l’acteur Michael Keaton,
et on oublie volontairement les versions de Joel Schumacher.
D’ailleurs, l’univers créé par Christopher Nolan pour le premier volet de ces nouveaux épisodes ne m’avait pas convaincu.

Sceptique à l’idée de voir resurgir un Joker “Nolanisé”, j’ai plutôt été bluffé par la majesté de The Dark Knight,  la maitrise de la réalisation et un jeu d’acteur à couper le souffle.

Mais revenons à The Dark Knight Rises. J’espère ne pas trop spoilé ce film pour ceux qui ne l’ont encore pas vu.
Tout d’abord, il ne faut pas s’attendre à une resucée de l’opus précédent.  Ce nouvel épisode a son rythme propre: plus lent, plus dialogué, plus introspectif. En lien direct avec le premier.
Nous assistons à la lente agonie de Gotham City et de son héros en prise avec ses démons du passé. Mais il n’est pas le seul à subir ces turpitudes face à la menace Bane.
Voilà pour l’intrigue. En dire plus serait gâcher le plaisir des futurs spectateurs.

Après cette séance, éliminons en premier les aspects négatifs de ce long métrage.
1/ Gotham City:  l’action  quitte  Chicago, et son architecture unique, pour New York. Même si Gotham est un des surnoms de cette ville,
j’ai été un peu déstabilisé par ce changement d’environnement. Même si, au final, la Grosse Pomme sert beaucoup plus l’intrigue.

Notamment par le fourmillement d’immeubles et les plans de nuits magnifiques.

2/Le ralentissement de l’action : lié à la structure introspective de l’histoire. Cela crée parfois quelques lenteurs.

3/Marion Cotillard!  Et ce n’est que purement personnel et viscéral.  A tel point que j’avais oublié qu’elle jouait dans ce film.
Et Malheureusement, un personnage central du scénario…

4/Le film tombe parfois dans les travers liés aux blockbusters made in US: romantisme lénifiant, baisers trop calculés et rebondissements prévisibles.

Reste que TDKR est un film vraiment réussi, dans la veine des deux autres réalisés par Mister Nolan.
La première séquence arienne  rivalise sans problème avec celle de l’introduction du Joker.
Il réussit à perpétuer son univers, ringardisant, un peu,  celui de Tim Burton en le rendant quelque peu suranné et hors d’âge.
Ce Batman est toujours moderne, emprunt de réalité sociale et d’actualité.

Le plaisir est augmenté par  la pléiade de seconds rôles, issus des séries TV, pour lesquels vous vous demanderez “où les ai-je vu déjà?” : 
Jason Wiles
et Josh Stewart ( de NY 911) ou encore Christopher Judge (Teal’c dans Stargate SG1).

Mais la vraie révélation reste Joseph Gordon-Levitt alias Blake.
Au milieu des personnages récurrents que sont le Commissaire Gordon (Gary Oldman) ou Alfred (Michael Caine),

il ne fait pas mauvaise figure et devient même très attachant, une future star du petit écran.

Avec  The Dark Knight Rises, comme dans Inception,  Christopher Nolan arrive à faire se rejoindre, encore une fois, film d’auteur et film commercial.
Une vraie réussite pour les critiques  anglo-saxonnes et un accueil mitigé pour les Françaises.
Mais nous adorons brûler nos idoles.

Alors il est sûr que ce Batman n’est pas à prendre comme un unitaire, mais à inclure dans l’œuvre du réalisateur (Following – Le suiveur , Memento, Inception).

AU final, on aimerait bien les 2 Chris (Nolan et Bale) se remettent en scène pour un quatrième opus.
Même si cela restera, semble-t-il, impossible!

By E.M.

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Peter Lord et ses Pirates : le cinéma d’animation en majesté

Peter Lord, producteur de Wallace et Gromit, du Mystère du Lapin Garou et de Chicken Run, a tenu en haleine pendant 2 heures le public du Forum des Images lors d’ une master class exclusive, ce samedi.

En effet, ce doux-dingue de l’animation britannique ne venait  pas les mains vides. Il avait avec lui, trailer, marionnette et images de making of du dernier né des studios Aardman Animations : The Pirates! Band of Misfits.

The Pirates! Band of Misfits Captain Pirates Aardman Animations Studios
Au cours d’une joyeuse soirée, Peter Lord, accompagné de son directeur de la photo, a partagé ses confidences autour des coulisses de ses productions. Au passage, il avouera sans mal qu’il a un vrai attachement, voire une sorte de gémellité avec le Capitaine Pirate, héros de son nouveau film.

On apprendra ainsi qu’il ne se fait pas prier pour servir de modèle aux personnages du film pour que les animateurs puissent s’en inspirer ensuite.
Heureux producteur aussi, car les cadences de tournage ont augmenté, passant de 5 secondes de film tournées par semaine à l’époque de Wallace et Gromit, à 6 secondes pour Pirates. Un record, sachant que 25 équipes tournent en même temps dans le studio.
Un travail de titan, on vous dit.

Les premières images et les nouvelles prouesses techniques en termes de décors, de modelage des mâchoires et aussi d’utilisation de la 3D nous font saliver d’avance avant de découvrir le film sur grand écran. Alors que l’acteur Hugh Grant prête sa voix pour le Capitaine Pirate pour le marché anglo-saxon, nous prenons les paris sur le nom de la star française qui prendra le relais.

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