Archives de catégorie : Musique

Live report, chronique, interview…

Le groupe PENDENTIF présente Mafia Douce – Interview

Après avoir parcouru l’hexagone et emporté ses mélodies en tournée, le groupe Pendentif nous présente son premier opus Mafia Douce. Un album de rentrée nous rappelant les belles heures de l’été, prolongeant en quelque sorte nos amours de vacances. Le maillot de bain est encore à porter de main. Et la valise est prête pour un nouveau périple.

Embrasse-moi frappe les tympans comme une révélation. Sensuel hymne à la sensualité, le titre emporte, transporte. Une simple écoute fera son effet et déridera votre boss à coup sûr.

Certains osent comparer le band formé de la belle Cindy, de BenoîtMathieuAriel et Jonathan à Arcade Fire. Ce qui n’est pas pour déplaire aux intéressés.

Rencontre avec Cindy, chanteuse du groupe et aussi comédienne. Ariel nous ayant quittés juste après la séance photo sur le rooftop du Nüba, pour un concert au Nouveau Casino le soir même.

UsofParis : Dans quel état d’esprit se trouve Pendentif en pleine sortie du premier album ?
Cindy : Le groupe est serein car nous sommes très fiers de notre album. Même ceux qui n’étaient pas fans de Pendentif apprécient Mafia Douce. On a travaillé beaucoup le visuel du groupe, avec les clips notamment. Ça nous a redonné confiance en nous.

A la première écoute du titre Embrasse-moi, je n’ai pas réussi à décrocher. J’ai fait repeat plusieurs fois. Qu’y a-t-il derrière cette chanson?
Embrasse-moi c’est le titre que Ben (Benoît Lambin) a écrit pour moi. Il s’est mis dans mon corps. Il a écrit comme si ça avait été une fille. Ça change des autres titres, où on était très copains.
Embrasse-moi a fait un peu l’effet d’une bombe, avec le clip qui est sorti en même temps. Le fait que ce soit nouveau, très sensuel, féminin participe, je pense, à l’adhésion.

Comment s’est déroulé l’enregistrement d’Embrasse-moi ?
Le studio était particulier. L’ingé son n’était pas au même étage que les instruments et les enregistrements voix. Je préférais enregistrer le soir et donc il faisait nuit. Et nous étions en pleine campagne. Les lumières étaient rouges. L’ambiance était donc très bizarre. Antoine Gaillet, l’ingénieur du son me disait plein de bêtises dans mon casque: “sois sensuelle” . Alors qu’en fait, je n’étais pas très à l’aise au départ avec cette chanson. Puis nous sommes rentrés dans un jeu et je suis devenue sensuelle avec le micro. (rires)

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Quelle est la chanson de Mafia Douce qui te fait vibrer ?
Ondine. C’est la chanson la plus noire de l’album, parce qu’elle parle de mort. Elle me fout des frissons à chaque fois que je la chante. Musicalement, elle est très intense. Je crois que c’est la chanson sur laquelle je pourrais pleurer à chaque fois.
Ça m’est arrivé en répétition, de craquer. Cette chanson me procure des sensations inexplicables. Peut-être parce qu’elle pourrait se réaliser.

 

A part ta voix qu’as-tu apporté à l’album?
J’ai mis la main à la pâte sur certains textes. Il faut dire que j’ai une oreille musicale un peu différente des autres membres du groupe. J’arrive très bien à être critique et à dire: “je rajouterais bien une ligne de guitare, ici.”  Mais je ne sais pas quoi, car je ne suis pas musicienne. Du coup, ils se servent de mes remarques, mais pas toujours. (rires)

Quel est le message qui t’a le plus touchée ?
Il vient de mon copain – qui fait partie d’un des groupes émergents de la scène française. Il détestait Pendentif au tout début. Et quand je lui ai fait écouter l’album, il m’a dit: “j’ai pris ma claque !”  En fait, c’était son avis que j’appréhendais le plus. Il est venu ensuite nous voir en résidence et il était subjugué. C’était un vrai revirement.

Je me souviens d’un concert en 2011 à la Flèche d’or. Et je vous avais trouvés très timides.
 Je confirme. Comme disait Claude Guyot directrice du Fair: on avait tous un charisme de poissons rouges (rires). Elle était venue nous voir lors de ma première date avec le groupe à Bourges et c’est ce qu’elle m’avait confiée après le concert.

Il faut préciser qu’à l’époque, la scène pop française n’était pas encore tout à fait en place. Et on était aussi assez mal accueilli à Bordeaux qui était très garage, rock’n’roll… Mais maintenant cette timidité s’est envolée ! (rires)

Le groupe a fait la première partie entre autres de La Grande Sophie. Qu’est-ce que tu as appris d’elle ?
C’est une femme ultra naturelle sur scène. Et qui a une approche avec le public, originale. Elle a vraiment les pieds sur scène et elle dirige avec brio. Ce qui est impressionnant pour une artiste féminine, car ce n’est pas évident d’être intégré dans ce milieu.

A quel moment t’es-tu sentie à l’aise sur scène ?
Je n’ai pas de date précise. Le déclic étrangement c’est quand nous sommes passés de 6 à 5 membres dans le groupe. J’ai pris conscience que j’étais Cindy, la chanteuse. Qu’on était un groupe, bien que les autres souhaitaient me mettre en avant. Mais je ne voulais pas que ce soit Cindy et son orchestre ! Je me cachais et je n’osais pas chanter toute seule. Ca fait maintenant un an que nous sommes en pleine cohésion.

 Quelle a été ta plus belle émotion musicale?
C’était l’Olympia avec La Grande Sophie. Un très beau cadeau, car les premières parties c’est d’habitude juste guitare-voix. A la fin du set, juste avant Jerricane, l’ingé lumière a éclairé toute la salle. Et les spectateurs face à nous avaient un sourire jusqu’ici et claquaient des mains en rythme. J’ai eu une bouffée d’émotions, les larmes aux yeux. Et je me suis dit qu’il fallait que je me retienne: “il faut que j’arrive à chanter“. Je n’arriverai jamais à le revivre.

Que représente la scène pour toi ? C’est un terrain de jeu ?
Tout n’est pas possible pour moi sur scène. Il y a des choses à ne pas franchir, pour ma part. C’est un vrai défouloir. Et c’est le meilleur endroit où j’aime me trouver après mon lit. Je suis ultra à l’aise quand je suis sur scène. J’ai envie de délivrer le plus d’émotions possibles. Et quand on vient nous voir après concert, on me dit souvent: j’aimerais t’avoir comme pote !J’ai l’impression d’être en famille en fait.

PENDENTIF
album Mafia Douce
(Discograph)

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GIRLS IN HAWAII en interview : EVEREST, tournée en Chine et concert

Girls in Hawaii était attendu, très attendu par les afficionados et par nous.
Les premiers titres dévoilés lors du concert du Disquaire Day à la Gaité Lyrique nous avait captivés.

Misses – le nostalgique premier extrait du nouvel album – a enflammé la toile et réveillé les nombreux fans qui ne croyaient plus au retour du groupe belge après la disparition d’un des membres.
C’est dire si l’invitation aux grands espaces de l’opus 2013, Everest, est grisante.

L’équipe a rencontré Antoine et Lionel sur la terrasse du rooftop bar Nüba tout en haut de la Cité de la Mode et du Design, quelques heures avant un concert promo.
Il est question de la première tournée en Chine, de la Cigale et de l’accueil parisien.

Le concert au Trianon est déjà complet.
Courrez  donc vite réserver vos places pour l’Olympia en 2014.

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Girls in Hawaii en tournée et en concert en France

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Spectacle ANNA d’Emmanuel Daumas : Cécile de France chante Gainsbourg au Théâtre du Rond-Point

A l’annonce de la présentation au Théâtre de Rond-Point de Anna, pièce musicale pop de Emmanuel Daumas, adapté du film éponyme réalisé par Pierre Koralnik, la fine équipe était impatiente de découvrir une nouvelle fois l’oeuvre du grand Serge célébrée sur scène.

Après le tour de chant poétique de Philippe Duquesne dans Par Hasard et pas rasé et la prodigieuse envolée chorégraphique de Jean-Claude Gallota autour de L’Homme à la tête de Chou avec la voix envoûtante d’Alain Bashung, nous trépignions de pouvoir entendre de nouvelles interprétations du Gainsbourg, époque sixties.

Anna est une pièce qui fait référence à Anna Karina: muse de la nouvelle vague et de Jean-Luc Godard pour le cinéma et inspiratrice de Gainsbourg côté ritournelles.
Pour le metteur en scène Emmanuel Daumas, le personnage est un prétexte au récit d’un photographe qui tombe amoureux de l’image d’une fille photographiée par hasard et qu’il va s’évertuer à traquer jusqu’à sombrer dans une furieuse folie.

Que dire de ce spectacle ?
L’histoire est un peu téléphonée, avance lentement et par à-coups.
Les voix chantées des comédiens principaux ne transcendent pas et auraient plutôt tendance à mettre mal à l’aise. Surtout ce vendredi soir, en la présence d’Anna Karina dans la salle, l’interprète de Sous le soleil exactement.

A la sortie, la pièce a de quoi laisser dubitatif.
Tout n’est pas déplaisant dans cette proposition, bien au contraire. Retrouver des airs peu connus pourrait être un argument suffisant.
Mais très vite, l’impression qui prime est de se trouver devant les préoccupations vaguement existentielles d’un protagoniste bobo qui aurait tendance à un peu trop s’écouter parler.

L’orchestre en live et certaines idées de mise en scène, esthétiques, comme la peinture sur film plastique, l’utilisation ingénieuse de la vidéo, permettent à l’ensemble de ne pas sombrer.
Notons aussi deux chansons qui nous ont particulièrement touchés : le duo Cécile de France et  Grégoire Monsaingeon pour Ne dis rien et une version de Pistolet Jo très bien orchestrée.
Notre coup de coeur s’est porté sur les comédiennes-choristes Florence Pelly et Crystal Shephers-Cross qui forment un duo léger, piquant et détonnant. A la croisée de la folie d’une Rossy de Palma et de la grâce d’une Marie France, égérie de l’Alcazar et des photographes Pierre et Gilles.

Le regret principal est de ne pas être emporté, soit par une poésie, soit par des émotions. Les dialogues ne sont pas à la hauteur des textes du compositeur dont le spectacle souhaite rendre le meilleur des hommages.
Point de souffle non plus dans cette mise en scène.

Ressortons donc des étagères La Ballade de Mélodie Nelson et profitons des sublimes compositions de Gainsbarre.

Anna

jusqu’au au 6 octobre 2013

du mardi au samedi à 21h
Dimanche à 18h30

Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

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Rock en Seine 2013 – 11ème édition – live-report dimanche 25 août – Lianne La Havas, Chvrches, Tricky

Attention risque de noyade ! Malgré la pluie et la boue, le dernier jour du Festival Rock en Seine a réservé de beaux moments et délivré de précieux trésors. Focus sur trois concerts qu’il ne fallait pas manquer.

La délicieuse Lianne La Havas a donné sur la Scène de l’Industrie à 19h50 un concert remarquable.
Toujours sur la lancée de son premier album sorti en 2012 Is your Love Big Enough, elle a su attraper les quelques festivaliers venus l’écouter.

Ses secrets : une voix douce, soul et puissante, les sonorités purement folk de sa guitare. D’ailleurs, on préfère presque quand elle exécute ses morceaux seule sur scène (pardon pour ses musiciens, il faut dire un peu à la traîne par moment), ou accompagnée d’un seul instrument par exemple le piano sur Gone, tant sa voix suffit à bercer nos oreilles et tant sa présence est évidente. Une question demeure : le concert unique à Paris, c’est pour quand ?

C’était leur troisième concert en France après les Eurokéennes et la première partie de Depeche Mode à Nîmes, et pourtant Chvrches possède déjà une batterie de fans capables de chanter par cœur les morceaux du premier EP Recover, en attendant l’album à l’automne.

Le trio écossais a encore séduit grâce à son électro pop légère, leurs rythmes entêtants et le brin de voix délicat et évanescent de Lauren Mayberry, qui n’a de fragile que l’apparence.
Elle passe avec un naturel déconcertant des postures enfantines – sur la pointe des pieds sur les temps forts, regards timides aux fans amoureux du premier rang – à une attitude plus rock, à la limite du shoegaze.
La sortie de l’album approchant et les repères sur scène se faisant plus précis, le concert à Rock en Seine était différent de celui du début de l’été aux Eurockéennes : sonorités plus rock et plus agressives, belle présence de Iain Cook et Martin Doherty, qui semblent avoir trouvé leur place à côté de Lauren Mayberry qui, malgré tout, continue de capter tous les regards.
De cette étape parisienne, on retiendra The Mother We Share (dont le nouveau clip vient de sortir) qui rappelle l’émotion de Daddy’s Gone de leurs compatriotes de Glasvegas ; ou encore le morceau Tide, qui figurera sur leur album, et pour lequel Lauren Mayberry prête le micro à Martin Doherty. Ils reviennent en octobre à Paris, on ne sait pas encore où exactement, mais on y sera !

Et pour finir, le bouquet final : l’inclassable Tricky, qui a largement dépassé le temps que le programme lui avait accordé, pour notre plus grand plaisir. Plus d’une heure quarante de concert, dont un dernier morceau de plus de vingt minutes.

Bien que sa marque trip hop était moins évidente lors de ce concert, l’univers inquiétant et marginal de l’ancien membre de Massive Attack est toujours aussi fascinant. Il entre sur scène le regard noir, l’esprit manifestement dans le brouillard, jean baggy, veste épaisse en cuir et capuche de sweat apparente, bière dans une main, ce qui doit être la trentième cigarette de la journée dans l’autre, et c’est parti. Allure de boxeur, poings serrés, c’est aussi physiquement que s’exprime la radicalité musicale de cet extraterrestre de la musique. De son nouvel album False Idols, que Tricky voit lui-même comme un retour aux sources (l’album Maxinquaye qui le révèle en 1995), on retient le morceau Nothing’s Changed, aux arrangements troublants, presque menaçants, et dans lequel la voix baroque de Francesca Belmonte plante une note supplémentaire de magie noire…

A l’année prochaine !

by Baptiste Petijean

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Rock en Seine 2013 – 11ème édition – live-report vendredi 23 août – Belle and Sebastien, Johnny Marr, Franz Ferdinand

 La 11ème édition de Rock en Seine a été placée sous le signe de la Mer, et le premier jour fut bien surprenant, tantôt agité, tantôt calme, tantôt impraticable…

Pour commercer en beauté le festival, passage obligatoire par la Grande scène où les Écossais de Belle and Sebastian ont donné leur seul concert en France de l’année.
Leur look est toujours aussi chatoyant : pantalon slim bleu électrique, T-Shirt blanc col rond et chapeau noir pour le chanteur Stuart Murdoch – qui affichait, soit dit en passant, un magnifique coup de soleil au visage –, pantalon prune pour le guitariste Stevie Jackson, chemisette rouge et blanche pour le bassiste.
Côté musique, ils n’ont pas pris une ride : en 13 chansons, ils ont su rafraichir les festivaliers de leurs mélodies au couteau, des sons clairs de leurs (nombreux) instruments, rappelant les envolées baroques des Zombies, la rythmique de Blondie ou des Cardigans et surtout l’orfèvrerie pop de The Divine Comedy.

Quel plaisir enfin d’assister à la prestation d’un groupe au sein duquel l’ego est un mot qui n’existe pas, d’un groupe qui a un réel plaisir à jouer, plaisir communicatif bien entendu. Et cela se voit : au 10ème morceau  The Boy with the Arab Strap, Stuart Murdoch fait monter sur scène une vingtaine de personnes.
Il les laissera mettre le feu aux planches pendant 10 minutes et deux morceaux. Chez Belle and Sebastian, ce qui compte c’est le public et les mélodies, rien d’autre. Bravo !
En vrac, on retiendra de la set list les classiques : The Stars of Track and Field, Judy and the Dream of Horses, To Be Myself Completely et notre coup de coeur : Le Pastie de la Bourgeoisie.

Place à la seconde légende de la journée sur la scène de l’Industrie : le Godlike Genius (NME’s award 2012) Johnny Marr, guitariste emblématique des Smiths, qui après plusieurs années d’errance musicale plus ou moins heureuse, a sorti son premier véritable album solo au début de l’année 2013.

Dans la rubrique “Mode et Déguisements”, on soulignera tout de même le pull col roulé du guitariste et la veste bleu flashy en velours lisse de Johnny tout à fait appropriés quand le mercure affiche environ 30°C ! Mais ce que l’on retiendra surtout de ce concert dont au final on ne regrettera que la courte durée – J. Marr ne disposait que de 50 minutes au programme – c’est la maîtrise et la facilité déconcertante avec lesquelles Johnny et ses musiciens ont enchainé leurs 11 morceaux, dont 6 de son album, et notamment le très aérien  The Messenger, titre éponyme de l’album, aux arpèges tendus, à la limite de la saturation mais toujours précis et entêtants dont seul Johnny Marr et sa Fender sur mesure ont le secret.

C’est aussi la jonction entre le passé et le présent : 4 morceaux des Smiths, mention très très bien pour Bigmouth Stikes Again, aux arrangements plus rock et joué sur un rythme bien plus soutenu que lors des concerts de plus en plus rares de Morrissey.
Mention plus que spéciale pour There Is a Light that Never Goes Out, l’hymne pop par excellence, joué en dernier et agrémenté des poses décalées de l’enfant capricieux de Manchester.

La promenade de santé musicale s’est arrêtée là, car Franz Ferdinand a donné une prestation malheureusement calculée, manquant de souffle, ou d’âme si l’on est sévère, parfois épuisante tant les amplis ont été agressés.
Pour les morceaux du nouvel album Right Thoughts, Right Words, Right Action qui sortira le 26 août, rien de nouveau, toujours les mêmes recettes que sur les albums précédents : alternance rythmique, guitare endiablée et sonorités punk et funk.
On est également déçus de voir que les 4 Écossais ont contracté le syndrome U2 qui consiste à se plier aux règles strictes et machinales du concert de masse. 17 morceaux se sont enchainés selon la même formule : intro survoltée, puis reprises et hurlements exigés de fans visiblement peu regardants. La preuve : un tonnerre d’applaudissement pour ce qui est interdit depuis plus de 30 ans dans un concert de pop, à savoir une session absurde de batterie à quatre de plus de trois minutes…
Bref, si l’on espère revoir Franz Ferdinand, c’est seulement à la condition qu’ils désactivent le pilote automatique et qu’ils reviennent un peu sur Terre.

by Baptiste Petijean

Le Festival Rock en Seine au Domaine National de Saint-Cloud se poursuit samedi et dimanche !

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CONCRETE KNIVES en interview: tournée, émotions et concerts de Brighton à Paris

Quelques heures avant de monter sur la scène du Fnac Live Festival à Paris, Nicolas Delahaye, leader de Concrete Knives, revient pour nous sur l’effervescence de la tournée 2013 et son dernier coup de coeur musique.
Philosophe, le guitariste et chanteur du groupe surprend toujours par sa disponibilité et sa franchise.


United States of Paris: Quel rapport avez-vous avec le public?
Nicolas: Monter sur scène, c’est un peu la même chose que rencontrer quelqu’un pour la première fois. Ce pour quoi on fait de la musique: c’est avant tout pour rencontrer des gens. Quand tu rentres chez toi tu es un peu moins stupide et tu es nourri d’expériences. Tu as une appréciation différente de ta vie, même de ton pays et de sa culture.

UsofParis: Le choix de la première chanson du concert est primordiale quand le public ne vous connait pas?
Nicolas:
Il est important de choisir un morceau qui arrive à regrouper tout ce que tu veux défendre, comme si on présentait en quelque sorte “la carte d’identité du groupe.” (rires)
Le morceau avec lequel nous débutons est très énergétique. Il est même devenu grungy alors qu’il ne l’était pas à la base. Très “percussif”, très scandé aussi. Et finalement, Wild gun man est arrivé dernièrement. Avant, on commençait tous nos concerts avec un autre titre. En fait, on était un peu flippé avant, on n’osait pas changer ou bousculer les choses.

UsofParis: Tu es superstitieux?

Nicolas: Je suis un peu comme Basil Boli, je mets toujours le même slip! (rires)


UsofParis: Quelle est la grosse claque que le groupe a reçue sur scène?
C’était il n’y a pas longtemps, à Brighton. On a joué au festival The Great Escape, deux fois cette année. Ca s’est passé lors de la soirée au club Audio où l’atmosphère était très électrique, la salle bondée, on refusait du monde à l’entrée. Et on ne devait jouer qu’une demi-heure. A la fin du set, les Anglais se sont tous retournés vers les organisateurs en les sifflant parce qu’ils en voulaient plus. C’était extrêmement fort, ça ressemblait à l’ambiance d’un stade de foot. On en garde un souvenir intense.

UsofParis: Etes-vous considérez comme des “Frenchies” quand vous jouez en Angleterre?
Nicolas:
Les étrangers s’en foutent! (rires). Ils le découvrent après quand on discute avec les anglais, par exemple: “Ah vous avez un accent français! ” Mais dans la musique, ça passe.
Et d’autres, par exemple, ne le savent pas du tout quand ils nous voient en concert. Comme quand nous avons rencontré notre label, Bella Union, à Montréal.
Dans l’imaginaire des étrangers, des groupes de français qui s’exportent et qui tournent et font des showcases c’est très rare. Et Simon Raymonde, le fondateur du label, nous a demandé notre nationalité à la fin d’un concert. Quand on lui a dit qu’on était français, il nous a répondu: “it’s a mistake !” On est content de leur avoir prouvé le contraire.


UsofParis: C’est facile de suivre le rythme d’une tournée?
Nicolas
: Non, c’est assez compliqué. C’est beaucoup de fatigue. Hier on était en Suisse, demain, on sera au Dour Festival. Physiquement, psychologie, c’est pas évident d’être toujours sur la route. On est dans un van de 9 places. On doit donc faire des efforts. Il faut savoir aussi bien gérer sa vie intime. Et puis il y a ta nana, ta famille qui te voient moins. Mais c’est un choix de vie et l’on s’accomplit avec les concerts.

UsofParis: Quel est le rapport du groupe à Paris ?
Nicolas:
On a commencé au Klub Châtelet, il devait y avoir 20 personnes. Après on a fait le Pop In, l’International. Des amis nous ont invité en première partie comme les HushPuppies à l’Alhambra, The Do au Casino de Paris. Ce qu’on retient ce sont surtout des flashs, des visages. On attache peu d’importance à la symbolique des lieux. C’est plus les gens qui me marquent. Quand on est sur scène, voir les sourires et même s’apercevoir que certains décrochent, c’est ce que je garde en tête. Mais les parisiens ont toujours été fidèles, même si on sait très bien qu’ils ne sont pas tous nés à Paris. (rires)

UsofParis: Quelle est ta dernière émotion musicale?
Nicolas:
J’aime beaucoup une artiste germano-anglaise, Anika. Elle est journaliste politique à Berlin. Quand elle était tour-manager de concerts en Angleterre, elle a rencontré le batteur de Portishead, Geoff Barrow. Avec son groupe Beak, il cherchait une voix et l’a trouvée avec Anika, qui est une vraie icône à la Velvet Underground.
J’aime ce type de prod que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Ce qui est ma vraie problématique en tant que musicien, car beaucoup trop de choses se ressemblent malheureusement.

UsofParis: Vous êtes-vous lancés un défi?
Nicolas:
Il n’y a pas d’étapes pour nous. Nous n’avons pas de rapport vertical pour ce qui est d’un de carrière. Nous avons une vision d’horizontalité: on ne monte pas, on avance. Car à trop grimper, on ne respire plus !

CONCRETE KNIVES poursuit sa tournée d’été et sera en concert:
Fort de Saint-Père les 15 et 16 août
Festival La Route du Rock à Saint-Malo le 17 août
La Ferme de Grande Ile à Giverny le 31 août

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Live-report Festival Fnac Live – dimanche : Jacques Higelin – Sophie Hunger – Cali – Babx – Féfé

“Nous ne sommes que des grains de poussière”
Jacques Higelin

Dernière série de concerts pour le festival Fnac Live 2013 à Paris. Au menu Superpoze, Winston McAnuff & Fifi, Féfé, Babx, Cali, Sophie Hunger et Jacques Higelin.
Avec deux invités surprises: Camélia Jordana et Izia.

La première performance à laquelle nous avons assistée est celle de Mister Féfé qui a littéralement la mis la fièvre aux festivaliers du dimanche.
Coup de chaleur sur scène et dans le public dont une partie a fait volé le tee-shirt. Certains étaient même armés de pistolets à eau.
On cherche la fraicheur où on peut la trouver.

Généreux et vrai showman, le chanteur ne lâche pas le public d’un bout à l’autre du set, le faisant danser, jumper, lever les bras.
Il descendra aussi de scène pour mettre en pratique la séquence drague du 93 avec une festivalière.
Et en profitera pour réaliser son clip en live, à défaut de le tourner avec un vrai budget.

Sortie de scène forcément rincé, Féfé affiche une sacrée banane. Le public, comblé, se remet à chercher l’ombre pour reprendre son souffle.

En backstage, rencontre hallucinée avec un photographe qui avance masqué et qui a pour partenaire un appareil totalement customisé.

Après cette énergie, on pense que Babx aura du mal à garder toute l’attention.
Un premier titre, Despote Paranoïa, fixe le décor pour un tour de chant faire d’envolées, de théâtralité – on croirait parfois reconnaître un Michel Fau – et le chanteur pique l’oreille des téméraires affrontant le soleil.
Un petit compliment: ” Vous êtes beaux, on se croirait au Brésil!” et le concert file à tout rompre, nous invitant à un voyage poétique et nerveux.

Première guest de la soirée : Camélia Jordana accompagne de sa troublante discrétion, le chanteur au piano, pour une chanson d’amour désenchantée: Je ne t’ai jamais aimé.

Ce dimanche est la journée des performances. Et Cali ne va pas démériter pour impressionner les parisiens et leurs amis.
Nous l’avions quitté alors qu’il était au sommet de la notoriété, avec son succès C’est quand le bonheur?
Nous le retrouvons tout aussi joueur mais avec fougue un peu plus retenue. Donc plus touchant forcément.

Dans un de ces numéros, il n’hésitera pas à faire monter les photographes pros pour le shooter sur le hit Elle m’a dit.

Sorti de scène, Cali souffle et sera applaudi par les invités, comme le seront ensuite Sophie Hunger et Higelin.

La seule tête d’affiche féminine de la soirée, la Suissesse, cache sous son visage d’ange une réelle force.
Robe noire, collier de perles et chaussures à talons, on aurait pu croire à une rencontre sage et posée.
Il n’en est rien avec Sophie Hunger qui sait s’inspirer d’une multitudes d’influences pour créer un univers sonore unique et bluffant, entre jazz, world music et pop-rock endiablée.

Une légende fait son entrée sur scène. Jacques Higelin a patienté du retard pris sur l’enchainement des concerts.
Il aura bien du mal à quitter la scène, heureux de partager – il rappellera à plusieurs reprises son bonheur d’être sur scène.

Son Ile au Trésor invite au plus tendre des voyages.
La version de Paris New York joue les prolongations. Le chanteur n’y mettra fin qu’au bout de plus de dix minutes d’intenses échanges entre le public et les musiciens hors pair qui l’accompagnent.

D’un concert à l’autre, Champagne n’a jamais tout à fait la même saveur ni la même poésie.
Cette version-là surprend autant qu’elle émeut.

Higelin offre un dernier titre tout en force accompagné d’Izia.
En vraie furie intrépide, elle monte dans les plus hautes sphères avec son père au piano.

Higelin ne cache pas, à la descente des marches en backstage, qu’il avait peur. Touchant.
ll se laisse approcher. Les invités ne peuvent se retenir à vouloir lui serrer la main, le prendre en photo ou ne serait-ce que pouvoir croiser son regard fatigué mais comblé.

Scène touchante un peu plus loin, dans la cour intérieure de l’Hôtel de ville, quand un tout jeune bambin approche la montagne Higelin. Il lui propose, avec toute sa candeur, une mini-barre chocolatée. Le chanteur ne perd rien de sa capacité à s’émerveiller.

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Live-report Festival Fnac Live 2013 – samedi : Lilly Wood & The Prick – Concrete Knives – Christine & The Queens

“Assis au milieu de Paris” Nili de Lilly Wood and The Prick.

Live-report de la troisième journée ensoleillée et chargée de décibels estivaux du Festival Fnac Live 2013.

Se sont succédés sur la scène du Parvis de l’Hôtel de ville: Lilly Wood & The Prick, Concrete Knives, Rokia Traoré, Christine & The Queens, Isaac Delusion, Saint Michel et Colours in the Street.

Et encore une fois, la pop made in France est trompeuse et ferait croire à plus d’un festivalier que Colours in the Street ou Saint Michel sont en provenance direct de l’autre côté de la Manche.
La pop des deux groupes, le premier de Niort et le second de Versailles, offre des écritures riches en influences, relevées d’une patte originale.

Commençons par le groupe porté Alex, Alexis, Lucien et Noé pour qui le concert à Paris est le dernier de la tournée printemps-été 2013.
Et les gamins – moyenne d’âge 18-19 ans – n’ont pas caché leur joie de faire chalouper le public venu dès 17h30 pour les découvrir.

 

 Deux groupies cheveux relevés, tee-shirt blanc, l’une rousse, l’autre blonde, connaissant les paroles de Colours in the Street par coeur, sautillent tout au long du set.
On se croirait un instant dans Virgin Suicides de Sofia Coppola.Planant.
En 20 petites minutes, le band arrive à embarquer l’attention, avec une pleine maitrise de la mélodie.

Vient très vite le tour de Saint Michel, avec Philippe – mix de Mika et de Jarvis Cocker dans le cheveu rebelle – et Emile et leur électro-pop emballante.
C’est vif, rythmé, tout en promettant de très belles heures avec l’album à venir. L’EP I love Japan étant une bande-son conseillée pour un été amoureux, à deux.

 

 Retour aux sources pour Christine and The Queens, présente à l’édition 2012 du festival.
Nouvelle performance pour cette jeune artiste qui a su maîtriser avec un réel professionnalisme l’intensité du soleil, en cette fin de journée sur Paris.
Masquant l’étouffante chaleur qui la malmenait dans son costume de scène signé Kenzo. L’artiste avoue dans un de ses tweets, le lendemain de sa performance: “j’avais chaud. Mais pour la mode je ferais n’importe quoi.”

Encore, une fois l’artiste bluffe. Elle sait magnétiser les foules avec son électro-poétique.
Cette fois, la belle est entourée de ses Queens pour plusieurs titres dont Cripple. “Elle se prend pour Beyoncé!” blague-t-elle avec le public.
Christine s’étonne que le public connaissance Narcissus in back.
Après la reprise de haute volée de Photos souvenir de William Sheller, l’artiste questionne: “est-ce que tu es fier de ce que tu es?”.
La thématique étant au coeur du dernier titre de son set: The Loving Cup.

 Dans le public qui se masse, l’oeil de notre équipe s’est arrêté par deux fois.
La première: à cause de ce soleil sur plâtre du plus bel effet.
Des couleurs du Sud de France, de Vallauris, nous transportant à plusieurs centaines de kilomètres de là.

 La seconde en rencontrant ce lutin vert qui d’habitude ne révèle sa présence qu’à la suite d’un arc-en-ciel.
Celui-là a, en tout cas, porté chance aux artistes et à l’euphorie collective.

 Grâce ensuite avec le charme et la danse de la chanteuse d’origine malienne, Rokia Traoré.

 

Concrete Knives revient à Paris, ce samedi, après une fulgurante ascension depuis le Klub à Châtelet, il y a 6 ans, en passant par l’Olympia et le Trianon. Les Normands n’en reviennent pas d’être accueillis par une telle marée de bras levés.

Nicolas, le guitariste, déboutonne sa chemise en jean pour prendre le pouls de Paris une dernière fois pour cette tournée qui se poursuit en Angleterre, Belgique et à St Malo avec la Route du Rock.
Avec Morgan, les deux leaders du groupe jouent avec le public, clins d’oeil et un petit mot pour une fidèle fan au premier rang dans la fosse.

A l’écoute du set, aucun doute que les titres de Concrete Knives sont taillés pour les grands espaces et des audiences aussi massives que celles d’Arcade Fire, for example.
Brand New Start, le tube du band entraîne tous les fessiers au passage.

Après une reprise hallucinée de Here Comes the Hotstepper Morgan s’offrira un bain de foule, dans un final magistral.

 Fin de journée de concerts avec Lilly Wood & the Prick qui nous a emballé juste avant leur entrée sur scène par leur look.
Tee-shirt frites pour l’un, combinaison très catwoman pour Nili et tee-shirt Playboy pour un Benjamin, plutôt coutumier d’une certaine discrétion vestimentaire. On ne se plaindra pas d’une telle fantaisie bien au contraire.

L’horloge de la Mairie de Paris s’éclaire ainsi que les 3 mots de notre chère république sur la façade à l’arrivée du groupe sur scène.
Premier titre, Were I want to be (California) et Nili et ses boys vers des sommets

Long way back et le groupe commence à prendre la mesure de ce qu’il est en train de vivre.
“C’est un truc de malade!”

Pour le dernier titre, Lilly Wood s’offre un dernier trip en demandant au public de s’asseoir. Nili elle se couche littéralement sur scène.
Compte à rebours pour un saut vertigineux des musiciens et de la foule qui lève les bras, composant une ola grisante.
Cette dernière image exceptionnelle dans la nuit de Paris va rester dans beaucoup d’esprits.

 

Le Festival Fnac Live finit en apothéose ce dimanche avec Cali, Féfé, Sophie Hunger et Jacques Higelin.
Rendez-vous sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris à partir de 17h30.

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Live-report – Fnac Live 2013 Festival – jeudi : Olivia Ruiz, Oxmo Puccino, Miles Kane & Palma Violets

Live-report de la première journée du Festival Fnac Live édition 2013 en photos.

Ce jeudi, Palma Violets, Miles Kane, Oxmo Puccino et Olivia Ruiz ont célébré l’été sur la scène en plein-air installé sur le Parvis de l’Hôtel de ville de Paris.

Première journée très peace and love au Festival, côté vêtements de saison et côté public.

L’équipe a débuté les festivités soniques avec Palma Violets.
Dialogue en continu avec le public, sauts sur scène, et mèches qui jouent avec le vent, le groupe anglais ne ménage pas ses efforts pour impressionner les parigots et parigotes.

Fantaisie ensuite avec le look de Miles Kane en dandy excentrique.
A l’opposé de la sobriété que le chanteur affichait à Rock en Seine en 2011 et dont des spectateurs se remémoraient.

 Gros plan sur le Miles Kane style, en coulisses après le show.

L’équipe  croise le sourire de la chanteuse Ayo à la sortie des VIP.
Mention spéciale pour ses tongs colorées.

Côté invités, deux chanteuses forcent l’attention. Elodie Frégé et Inna Modja (Mister Sainte Nitouche), toutes de noir vêtues, ultra classy pour une after chez Costes par exemple. Izia, elle, se la joue décontract’ et en mode incognito capable d’une partie de baby-foot endiablée.

 Pendant ce temps, les rangs du public devant l’Hôtel de ville se mélangent pour accueillir Oxmo Puccino. 40 petites minutes pour un set concentré et efficace. On s’étonne que le chanteur nous prévienne si vite: “il nous reste 1/4 d’heure et nous n’allons pas le gaspiller!

15 minutes plus tard, Olivia Ruiz serre les musiciens qui l’accompagner sur scène dans ses bras.
Moment fort que l’artiste accepte de partager devant les quelques invités présents backstage.

Dès le premier, la mutine envoie valser la foule.
Dans une robe que Tina Turner n’aurait pas renié, la chanteuse chouchoute des festivaliers fait chanter le public.

N’hésitant pas des petites sorties comme: “Vous me faites un joli “derrière”? sur le couplet de la chanson Elle panique.

La chaleur de la nuit est palpable même sur scène. Olivia de rajouter: “il fait bon ce soir.
Vous ne trouvez pas que je ressemble à Marilyn Manson?”

 Le Fnac Live, c’est encore trois jours de concerts gratuits, ce vendredi et jusqu’à dimanche!

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Interview ETHAN JOHNS : premier album If Not Now Then When ? & concert au Divan du Monde le 1er octobre

Ethan Johns n’est peut-être pas un nom qui vous est familier.
Et pourtant le nombre de collaborations de ce chanteur, musicien, producteur et ingénieur du son from England a de quoi en impressionner plus d’un(e).
Kings of Leon, Paolo Nutini, The Vaccines, Kaiser Chief ou encore Joe Cocker et Tom Jones, sont quelques-uns des noms formant la longue liste des artistes qui ont bénéficié des nombreux talents d’Ethan.

Rajoutez à ceci un illustre paternel, légende de la musique – dont il question dans l’interview qui suit – Glyn Johns, producteur d’albums mythiques pour The Rolling Stones, The Who, Bob Dylan mais aussi pour le groupe Téléphone (Un Autre Monde, 1984).

Et vous aurez du mal à croire à l’incroyable modestie de cet artiste qui sera sur la scène du Divan du Monde, le 1er octobre prochain.

 De passage, il y a quelques jours, à Paris pour présenter son tout premier album, If Not Now The When ?, Ethan Johns nous a dévoilé son univers. Interview.

United States of Paris: Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Ethan Johns: Qu’y a-t-il à savoir de moi ? Que je suis un songwriter… Un fan de musique. Un homme qui a la chance d’avoir une vie de musique. En fait, je n’ai jamais eu de plan de carrière. J’ai laissé la musique me conduire là où je suis maintenant.

UsofParis: Avec un père comme le tien, Glyn Johns, c’était naturel d’être musicien, non?
Ethan
: Ce qui est intéressant c’est que ma famille avait une connexion totale avec la musique. Mon père est un remarquable producteur et mon oncle aussi. J’ai connu tellement de musiciens tout au long de mon enfance. Et cette passion pour la musique faisait partie de moi dès mon plus jeune âge, bien avant de comprendre ce que faisait réellement mon père.

UsofParis: Quelle a été ta première émotion musicale?
Ethan: Mon premier souvenir musical est aussi peut-être mon premier souvenir tout court. Il y avait un instrument chez mes parents: une autoharp, un instrument finalement assez simple de maîtrise.
J’ai le souvenir précis d’être très jeune, 4 ou 5 ans, m’asseyant sur une chaise pour en jouer. J’étais seul et totalement fasciné par l’émotion qui sortait de cet instrument. J’ai trouvé mon moyen d’expression avec la musique bien avant de pouvoir avoir une vraie conversation. Ça m’a réconforté avec la vie.

UsofParis: Quelle a été ensuite ton émotion en tant que musicien?
Ethan:
Sans doute la première fois que je me suis produit en public.
Mais je pense aussi aux démos sur lesquelles travaillait mon père et qu’il me faisait écouter. Je me souviens notamment de celles étaient écrites par Paul Kennerley pour son album concept White Massions. Fabuleux. Mon père avait un studio dans le salon et j’ai donc entendu la conception et l’enregistrement d’un album en cours de réalisation.
Le second souvenir, c’était lors du 2e mariage de mon père. Il avait invité de nombreux musiciens. Ils ont joué sur une scène et je les ai accompagnés. Et ces mecs étaient super !

UsofParis: Tu as collaboré avec Tom Jones et tu travailles actuellement sur son prochain album. Qu’as-tu appris de ton compatriote ?
Ethan:
Avec Tom, c’est se donner à 100%. Peu importe ce qu’il fait, quand il chante, en studio ou sur scène, il donne tout à l’instant présent. Qu’il s’agisse d’essayer de nouveaux arrangements, comme en répétition, on donne tout avec Tom Jones et on joue avec le coeur. Ce cadre de travail ne peut qu’inspirer.

UsofParis: Que retiens-tu de ta collaboration avec Rufus Wrainwright?
Ethan: Sa maitrise du piano est remarquable. J’ai développé une passion pour la musique classique en travaillant avec lui.

UsofParis: Comment s’est passé le travail avec le groupe Kaiser Chief?
Ethan: Quand tu travailles avec eux, ce que je retiens c’est avant-tout apprécier ce que tu fais.
Le leader Ricky Wilson est un vrai showman qui répond totalement à l’attente de ses fans, ce qui est vraiment impressionnant. Le groupe veut toujours s’éclater sur scène et passer un super moment. Et quand j’étais en studio avec eux, il y avait une vraie énergie. Personne ne restait assis. On travaille avec ces mecs ! (rires) Quelque chose de fort s’est passé avec eux.
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UsofParis: Quelle était ta motivation pour ce premier album?

Ethan:
Ce sont avant tout les chansons. Il est arrivé un moment où je ne pouvais plus les ignorer.
J’écris depuis mon adolescence (11 – 12 ans) mais les chansons de cet album, pour les plus anciennes, ont 4 ans environ. Donc, je me suis retrouvé devant une sorte de collection de chansons qui ne demandaient qu’une chose: être entendues ! C’est aussi simple que cela.

UsofParis: Quelle direction voulais-tu pour cet album?
Ethan: Aussi surprenant que ce soit, je voulais un album honnête. Je n’ai commencé à réellement le concevoir que quand j’étais en train de l’enregistrer.
Mon idée, pour cet album, était d’être direct, un peu comme un documentaire ou une photographie. Rester dans la vérité de l’instant, que ce soit la phase d”écriture et celle de l’enregistrement. Je ne voulais surtout pas jouer le malin avec des trucages sonores.

J’ai eu la chance d’avoir des amis qui m’ont permis de réaliser ce projet et ont réussi à attraper ces instants uniques.

UsofParis: As-tu eu des surprises ou y a-t-il eu des accidents lors de la conception de ton album ?
Ethan:
Il y a eu beaucoup d’accidents pour cet album ! (rires)
Le son particulier tout d’abord. J’ai essayé d’enregistrer les chansons de différentes situations. Mais je n’ai jamais réussi à les capter comme je le souhaitais.
Mon père qui a mixé l’album a réussi ce que je n’ai pas réussi. Je le laissais en fait mixer chaque chanson, seul. Et je revenais quand il me disait que je pouvais écouter. Et j’étais abasourdi parce ce qu’il avait réussi à faire. C’est sûrement la plus grande surprise. Il a réalisé ce que je n’aurais pu rêver.

UsofParis: Que peux-tu nous dire du premier titre: Whip-Poor-Will ?
Ethan: La conception d’une chanson peut-être de l’ordre du subconscient. Et je peux avouer que je ne suis pas totalement présent quand j’écris.
Je ne contrôle pas tout ce qui se passe dans mon esprit. Et quand tu commences à analyser ce qui est en train de se passer, ça commence à être dangereux pour la créativité.
Je me souviens d’avoir pris ma guitare une nuit, de commencer à pincer les cordes. J’ai commencé à chanter Whip-Poor-Will, et je ne sais pas d’où s’est venu à ce moment précis.
En fait, c’est en référence à une légende américaine. Et si tu veux vraiment savoir ce que signifie cette chanson, il faut rechercher l’histoire autour de cette histoire car le sens est très profond. Mais libre à chacun d’interpréter la chanson comme il le souhaite.

 

Premier album d’Ethan Johns: If Not Now Then When ?

 

Ethan Johns en concert au Divan du Monde
le 1er octobre 2013

 

Merci à Speakeasy et Fargo Store

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