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Photo du mois : Transmission

Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Cette fois, c’est à notre tour, USofParis, de proposer le thème de la photo du mois : Transmission.

La transmission c’est le cœur même d’un blog !
Depuis dix ans nous avons pris plaisir à partager les évènements qui ont rythmés nos vies.

Nos moments riches et variés à la rencontre d’autres blogueurs, attachés de presses…
Nos tests d’escape games avec les potes, dans de beaux fous rires, avant qu’ils ne deviennent aussi populaires,
Nos avant-premières cinéma fantastiques,
Nos soirées de théâtres vibrantes et émouvantes avec des rencontres inoubliables,
Nos visites presse d’expositions folles, en toute intimité, avec des passionnés décortiquant leurs trésors en nous offrant une place clairement privilégiée,
Nos balades street-art cosmopolite à travers le monde,
Nos plaisirs gastronomiques parfois organisés mais souvent improvisés,
Nos reports de festivals durant lesquels nous nous sommes éclatés à photographier les artistes sur scène,
Nos interviews complices, souvent plus longues que prévues, comme ici avec Gaël Faye en avril 2017 au Printemps de Bourges,

Et j’en oublie…

Transmission
Gaël Faye, interview au Printemps de Bourges 2017

Au quotidien, la transmission c’est surtout la joie de communiquer nos engouements à nos proches.
Et parfois il suffit d’une personne pour pousser plus loin notre curiosité. 😉

Alors, pour tous ces rendez-vous offerts par le monde de la Culture pendant ces dix années,
Pour l’exaltation d’écrire un article,
Pour la frénésie de vouloir tout mettre sur les réseaux sociaux afin de transmettre, relayer et faire découvrir tout ce que le monde peut offrir de beau et de doux,
Pour tous les lecteurs, vos retours, vos encouragements, votre soutien,
Pour tous ces bons moments, avec parfois certains remords mais aucun regret,

Avec sincérité,

Merci !

A toutes les personnes côtoyées grâce à United States of Paris, vous laissez en bien comme en moins bien, une trace indélébile et singulière dans nos coeurs.

Ainsi, vous y êtes gravés.

L’équipe d’USofParis

La transmission est propre à chacun, alors découvrez celle des blogueurs participants :

Akaieric, Betty, Blogoth67, Chris M, Christophe, Cynthia, Danièle.B, El Padawan, Escribouillages, Frédéric, Gilsoub, Gine, J’habite à Waterford, Jakline, Josette, Julia, La Tribu de Chacha, Laurent Nicolas, Lavandine, Lilousoleil, Luckasetmoi, magda627, Marie-Paule, Marlabis, Morgane Byloos Photography, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Shandara, Sous mon arbre, Tambour Major, USofParis, Xoliv’.

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AVBE : un premier EP “Dawn” musicalement abouti – #Interview

AVBE (prononcé aube), Raphaël Olivier, c’est un beau gosse qui vient de sortir un EP : Dawn.
On pourrait s’arrêter à son physique et ses yeux bleus qui rappellent le lac Michigan qui enserre Chicago, sa ville de cœur et de vie.
Mais non ! AVBE ce n’est pas que cette façade. Ce sont des choix musicaux assumés, une passion pour la musique qu’il transmet. Passion qui rythme sa vie depuis ses 3 ans, dans une famille qui se consacre à la musique.

Son titre Where I go nous a conquis à la première écoute. Et les six autres titres de son EP Dawn ( et ceux disponibles sur Youtube) sont tout aussi créatifs et accrocheurs.

Alors, on n’allait pas se priver de passer un moment en tête à tête à discuter musique avec lui. Une rencontre en mode terrasse chauffée, avant son retour outre-Atlantique.
Franchement, on a kiffé ce moment d’échange !

Avbe
Selfie interview pour USofParis

USofParis : Pourquoi avoir choisit Chicago ?
Avbe : C’était un peu un concours de circonstances. En fait j’ai bougé là-bas quand j’avais 15 ans. J’allais aller à New-York comme plein de Français qui bougent à l’étranger. Et en fait moi et ma mère, qui est musicienne aussi, on a eu cette occasion de partir là-bas à ce moment-là. En plus c’était les années lycée, les années où tu te constitues beaucoup. J’ai vraiment eu un coup de cœur avec cette ville, un truc identitaire. C’est marrant parce que j’ai passé un peu de temps à Los Angeles et quand je suis retourné dans cette ville, je me suis dit « C’est Chicago, il n’y a plus de question ! ».
À la base on voulait faire une année blanche, et cette année s’est transformée en trois ans. C’est vraiment un choix qu’on a fait tous les deux.
Tu connais cette ville ?

Oui, j’y suis déjà allé il y a quelques années. J’avais enchainé après une visite à New-York. C’est une ville qui a une âme particulière.
C’est un peu plus ancré que New-York. Los Angeles c’est l’entertainment, l’industrie.
Chicago est la troisième plus grande ville américaine mais c’est la première vraie ville américaine. C’est la ville du Midwest, du milieu des États-Unis. Et pour avoir une expérience américaine, il me semble que c’est un très bon point de départ. Une ville magnifique qui évolue très bien. Mais elle se gentrifie énormément.
C’est l’énergie américaine qu’on connaît bien.

Chicago
Vue Chicago @ USofParis

Mais pour moi ça a été surtout des rencontres. Des jeunes comme moi qui ne se posaient pas la question de faire de la musique. Ça s’est fait organiquement, naturellement. Ça a été vraiment le point d’entrée.
J’ai débarqué là-bas, je parlais un anglais niveau collège. Et les trois premiers mois, j’ai écouté comment les gens parlent, parce qu’avant tout, c’est un truc social. C’est pas juste le verbe et la conjugaison. L’idée c’est : « qu’est-ce que tu dis à quel moment ? ». Je m’imprègne de ça et au bout d’un moment je deviens très américain…
J’adore le base-ball, le foot américain. Ma copine est folle de foot américain. Je me fais les matchs du PSG à 13h et après on se fait les matchs de foot américain.

Avbe

Du coup tu vis depuis tes 15 ans à Chicago ?
Oui depuis 2012, ça fait  8 ans.
Quand j’ai eu mon bac,  je suis revenu en France. Je me tâtais à aller à Princeton, mais j’ai eu l’opportunité de venir au CNSM de Paris. Et du coup j’ai fait trois années complètes en France. Et après est revenu cet appel des États-Unis .
J’y suis retourné de plus en plus. Et maintenant j’ai la carte verte, je suis résident là-bas, je repars dans 3 jours.

Malgré la situation sanitaire ?
Oui, mais à Chicago ça se passe mieux qu’à Paris. C’est surtout dans les états du Sud que c’est la merde.

J’ai beaucoup aimé l’énergie de Where I go , cette chanson aurait presque pu faire un tube de l’été !
Ouais, ça devait être un titre de l’été.
J’aurais voulu le sortir début Juillet. Mais on a tourné le clip au début de l’été, donc c’était impossible de le faire. Et à partir du moment où je sortais ce titre, il fallait la campagne de l’EP. Malheureusement c’était trop tôt.
Mais je l’ai sorti début septembre et  je suis très heureux car il a été

Where I go a l’esprit des six titres que l’on retrouve dans l’EP : un coté soleil. Après j’en ai que je préfère plus que d’autres comme Stick to itDown ou Sunflowers.
D’ailleurs s
ur Down il y a un truc plus particulier avec les cuivres ?
Oui c’est mon père au saxophone (Sylvain Beuf, NDLR)
Et  Stick to it et Sunflowers ne sont pas sur l’EP. Mais c’est gentil !

Et si tu as aimé Stick to itMoon en est très proche. Ce qui est intéressant dans ce morceau c’est que j’ai vraiment expérimenté au niveau du sound design. J’ai de la chance de faire de la musique pure. Sampler des trucs des machins, j’ai vraiment expérimenté.

C’est ce qu’il y a dans Sitck to it, beaucoup de voix samplées ?
En fait toutes les voix c’est moi. Que j’ai repiquées dans tous les sens,  je les ai pitchées.

Qu’est-ce que t’a apporté ta formation classique au CNSM?
Le CNSM a été une expérience très profonde pour moi.
Ça a été un immense cadeau car on est que sept de pris dans ce département. Je l’ai été guitare jazz et je faisais de la composition en option.
D’ailleurs mon chef de département jazz me disait « Passe moins de temps avec l’équipe de composition ». Moi je l’envoyais un peu se faire foutre car j’adorai ça.
Ça a été une grande pression. Car tu as ce côté élite très français des écoles supérieures. En fait au bout d’un an, je savais que j’allais arrêter. Je savais qu’il fallait que je me lance. Pour faire de la musique, pas en parler.

Tu me disais que tu aimes les arrangements sur Down, mais avec du recul, je les dois à mon prof du CNSM, François Théberge qui est un monstre musicien, qui nous a donné des trucs genre l’unisson sur la mélodie. Tu me parlais aussi de Sunflowers, et bien la mélodie c’est le même thème sur plein d’octaves et d’instruments différents. Ça donne une force à la mélodie. C’est un de ses conseils que je vais porter toute ma vie. C’est avant tout la mélodie qui est importante.

Avbe

Il y a un vrai rapport différent à la musique entre les Etats-Unis et la France ?
Il y en a plusieurs. La première qui me vient à l’esprit c’est l’approche la musique.
En France on est plus dans le style, l’esthétique, la scène en générale : la scène classique ou jazz. L’ensemble de jazz qui se produit sur une scène nationale ne pourra pas se produire au Zénith.
Il n’y pas cette question d’être au service de la musique contrairement aux Etats-Unis. On peut écouter n’importe quoi. C’est une vraie différence.
La musique européenne est profondément influencée par son histoire. Très établie par les écoles classiques.
L’autre différence c’est que la musique américaine vient de l’esclavage en partie et comment les esclaves ont métamorphosé cette culture. Et d’un autre côté toute la musique folk, la musique blanche, vient plus des traditions irlandaises et européennes.

Aux Etats-Unis, il y a un côté très brut dans la musique, ancrée dans la terre, dans l’histoire.
Quand tu écoutes un blues de Robert Johnson des années 30, il reste sur l’accord tant qu’il n’a pas fini sa phrase. Et ça c’est vraiment un héritage africain.

Et aussi aux Etats-Unis quand tu as une différence, c’est excitant : on te dit de la développer. En France, la différence est plus vue comme une problème.
Je l’ai un peu vu quand j’ai fais mon récital de fin de première année au CNSM. J’ai pris mon parti de jouer mes morceaux de jazz avec un son de country. Et je crois avoir fait un truc hyper honnête.  La première chose qu’on m’a dit c’est «  tu es hors des clous ». C’était un reproche.

Tu parles de musique de films, quel est ton compositeur préféré ? 

Ça paraît très touriste de dire ça mais il faut le citer : c’est John Williams. Ça reste une base parce qu’il a réussi le coup de maître de faire les plus grands thèmes d’Hollywood que l’on connaît, tout en ayant un niveau d’orchestration et une finesse dans l’écriture digne d’un Stravinsky. J’ai eu la chance de voir ces partitions écrites à la main, tu vois les détails qu’il y met.
J’adore aussi les musiques d’Alexandre Desplat qui écrit pour énormément de films par an.

Ma dernière claque, c’étaient les bandes originales des films de Paul Thomas Anderson.
En fait le compositeur c’est Jonny Greenwood, le guitariste de Radiohead, et qui écrit du symphonique comme un grand. Il a fait ses trois derniers films et notamment The Master, qui date de 2008.

Tu écoutes sa musique sans le film et les textures qu’il trouve sont juste extraordinaires. C’est une grosse inspiration pour moi.
Du coup tu comprends pourquoi Radiohead est génial en fait. C’est que lui, tout comme Thom Yorke, sont des gens qui ont cette ouverture d’esprit : ils sont capables de passer du jazz au symphonique ou au rock .
C’est des vrais artisans de la matière.

 Et est-ce qu’il y a un réalisateur pour qui tu voudrais composer ?
C’est une très bonne question ! Extrêmement complexe parce que tu en dis un, tu as envie d’en dire dix mille.

C’est aussi une question de feeling ?
Oui ! La relation entre un compositeur et un réalisateur est quelque chose de très profond et personnel. Il faudrait que je m’entende humainement avec lui.

Bizarrement j’aurai envie de te dire, mais ça paraît totalement absurde parce que j’ai regardé toutes ses interviews : j’aurai adoré composer pour Orson Welles. Ça va être un peu complexe ! Il était tellement fou, génial et travailleur.
En fait, on aurait bu des coups, beaucoup de coups ensemble ! On aurait énormément mangé et fumé pleins de cigares.
Netflix vient de sortir son film The other side of the wind. C’était trente ans de travail. Il ne l’a jamais fini, il est mort avant. Musicalement, j’aurai adoré mettre une patte là-dessus.

Ton top 3 musical du moment ? 

  • Les terres noires et leur album  Les forces contraires
  • Luc Ferry : Schopenhauer: la philosophie en podcast, c’est monstrueux surtout quand tu fais tes courses aux Etats unis
  • The 1975 : Notes on a Conditional Form

Une chanson pour séduire ?
Herbie Hancock  : Butterfly.

C’est les années 70’s, c’est hyper smooth. Et il y a un son de bongo qui est comme un son de  baleine.
Si tu veux pécho c’est top il y a un solo de clarinette basse au milieu. Il fait 15 minutes, tu as 100% de chances que ça marche.

Une chanson pour rompre ?
J’écoute mes chansons ! (rires).
Bon Iver, le premier album For Emma, Forever Ago, c’est un album majeur, un immense chef d’œuvre. C’est très dark,  tu l’écoutes tu n’en sors plus.

Une chanson que tu pourrais écouter en boucle ?
Ma mère quand j’étais gamin, elle écoutait les suites de Bach. Ça m’a influencé. C’est pour ça que j’ai fait du violoncelle.
Il y a ces morceaux classiques qui sont si bien écrits. C’est comme le nombre d’or de la musique.
Mais moi, le morceau qui me touche le plus c’est le premier mouvement du quatuor en Fa de Ravel. Tu écoutes ça et c’est toutes les unités de temps en une fois. C’est extraordinaire.

Un artiste pour lequel tu pourrais faire des folies pour le voir
J’ai envie de te citer des gens morts… Voir Ravel et fumer un cigare avec lui. Et même Jimmy Hendrix.
Mais ça ne serait pas temps les plus gros artistes en terme de vente. Je donnerais beaucoup pour voir dans les immenses jazzmen qui vont partir comme Wayne Shorter, qui est un immense saxophoniste de jazz qui a 90 ans. Le voir encore une fois.
Ou un artiste, qui est le plus grand, et je  fais tout pour le voir quand il passe quelque part : c’est  Bill Frisell : c’est le plus grand guitariste pour moi.

Une musique pour Chicago ?
Je vais t’en donner une qui a été enregistrée à Chicago et qui est pour moi une des plus belles de tous les temps. C’est un vieux blues chanté par un immense artiste. : Parchman Farm de Mose Allisson. C’est le son de Chicago. 

 Une musique pour Paris ?
Une musique que j’aime beaucoup écouter quand j’atterris en avion : Le tombeau de Couperin de Ravel, une pièce pour piano seul. Notamment le premier mouvement. Écoute ça la prochaine fois, ça va te faire chialer.

Si vous aimez l’univers de Avbe, foncez découvrir son EP Dawn.
Vous ne serez pas déçus.
On le redit : on a adoré les mélanges des styles !
#Enjoy !

Avbe
Couverture de l’EP Dawn

Avbe : EP Dawn

Disponible sur toutes les plateformes et en support physique

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Golden Years à la Galerie Artes : Dans les archives du Rock !

Les notions de loisirs et de liberté sont quelque peu malmenés en cette période de crise sanitaire… L’exposition Golden Years à la Galerie Artes est une bulle d’évasion salvatrice d’un temps où artistes et photographes aimaient se jouer l’un de l’autre avec une certaine complicité. Ainsi, sous l’oeil passionné de François Dumont, nous retrouvons David Bowie, Iggy Pop, Alain Bashung ou encore Serge Gainsbourg sur des clichés rares voir inédits !

Tout commence, comme souvent, un peu par hasard…

Golden Years
Serge Gainsbourg

François Dumont fait du tri et tombe sur des photographies faites dans le courant des années 90. A cette époque, il était photographe professionnel pour des agences et la ville de Noisy-le-grand. De ce fait, il avait accès à de nombreux événements musicaux.

Golden Years
Keith Richards

Emilie, trentenaire férue de musique, est immédiatement fascinée par ces clichés et l’indéniable talent du photographe. En effet, ses clichés sont sensibles, énergiques et solaires, captant à chaque fois LE bon moment… Mais aussi par cette étonnante liberté d’accès aux artistes, caractéristique de cette période.

La photographie n’était alors pas aussi développée. Elle n’était ni instantanée, ni à la portée de tout le monde. Certains clichés ont été publiés mais la grande partie de la collection est composée d’inédits qu’ils décident de partager : sur scène, en sortie de concerts ou dans la rue,  posés ou volés !

Golden Years
Alain Bashung

Aussi, François Dumont est présent tous les jours à la galerie. Allez à sa rencontre afin d’obtenir des détails ou anecdotes sur son travail. Il est resté un enfant, ses yeux brillent quand il parle, la passion est évidente et échanger avec lui est un plaisir… 🙂

En tirage limité et numéroté, les photographies sont disponibles à la vente sous différents formats.

Golden Years

By Jean-Philippe

Exposition Golden Years

Jusqu’au 4 octobre 2020

Galerie Artes
11, rue Frédéric Sauton
75005 Paris

Tel. : 06 37 98 40 95

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Prix Georges Moustaki : retour en photos sur la promo 2020 !

Retour en images sur la 10e édition du Prix Georges Moustaki qui a eu lieu ce vendredi 21 février à la Sorbonne en présence de Suzane, la marraine 2020.
Ce prix récompense  chaque année des artistes
francophones autoproduits et donc  indépendants sans distinction de style.

Nous étions présents pour supporter Brune, notre coup de coeur parmi les sept finalistes : Abel Chéret, Francoeur, Andoni Iturrioz,  Matéo Langlois Melba et Téophile.

Prix Georges Moustaki
Snapseed © USofParis
Prix Georges Moustaki
Abel Chéret © USofParis

Lors de cette soirée , USofParis a donc eu l’occasion de découvrir les six autres artistes. Et que de talents ! Chacun aurait mérité d’être célébré lors de cette remise de prix.

Prix Georges Moustaki
Melba © USofParis
Prix Georges Moustaki
Andoni Itturioz © USofParis

En plus du palmarès officiel, on avait envie de distinguer certains artistes.
Alors, USofParis attribue une mention spéciale à Francoeur qui nous a touchée avec sa harpe et aussi à  Melba qui a mis l’ambiance avec son pep’s et son flow.

Félicitations à Francoeur qui a remporté le Prix du Public et à Matéo
Langlois qui a raflé le Prix du Jury ainsi que le Prix Catalyse.

Prix Georges Moustaki
Remise du prix du Public à Francoeur
Prix Georges Moustaki
Remise du prix du jury et du prix Catalyse à Matéo Langlois

Et nous décernons notre prix spécial à Brune qui nous transporte à
chaque fois qu’on la voit sur scène.

Prix Georges Moustaki
Brune © USofParis

Le prix Georges Moustaki, c’est un gage de vitalité pour la musique, avec toujours à l’esprit la poésie mais surtout la liberté et  l’indépendance dans la création.
Et on aime beaucoup !

By Joan

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André Manoukian : interview autour du Chant du périnée #Passionnant

Après avoir assisté à sa conférence musicale Le  chant du périnée, André Manoukian nous a accueilli dans son antre de création, en plein coeur de Paris.
Quarante-cinq minutes d’interview, de partage et de découverte.
Nous avons parlé jazz, composition, solfège, histoire, philo, catharsis, transmission et de Gilles Deleuze, bien évidemment.
Compte-rendu à bâton rompu !

André Manoukian
Selfie exclu pour USofParis

USofParis : Est-ce que ce sont les interviews données pour la sortie de votre album Apatride qui vous ont inspirées pour ce spectacle ?

André Manoukian : En fait, dans tous les concerts que je fais, je parle entre les morceaux. Jusqu’à ce qu’on me dise : « C’est formidable ce que tu racontes ! Ça mériterait un spectacle en soi ! » Donc du coup, j’ai compilé tous les sujets qui me tiennent à cœur.

Ma rencontre avec le chant, c’est en studio, avec une chanteuse de jazz qui vient improviser. Et ça va être une révélation absolue, je vais passer du côté féminin de la force !
Puis quand je suis arrivé à Boston, pour mes études, je me rends compte que toutes les bases de l’impro tiennent sur une demi-feuille de papier…

Ensuite, je rencontre un musicien classique qui me dit : « Tu sais, autrefois, tous les musiciens étaient des improvisateurs. »
Donc je m’aperçois qu’on a sciemment “désappris” une technique dans l’histoire de l’humanité, dans un but de contrôle. Tout à coup, c’est le compositeur qui devient le patron et vous, les musiciens, vous ne vous exprimez plus. Vous n’êtes plus que des lecteurs de notes.

Et puis ensuite, il y a le chant. L’aspect trouble entre le sacré et le sucré. Les grecs appelaient l’une la musique d’Apollon, et l’autre la musique de Dionysos. Il n’y avait pas de jugement chez les grecs.
Parfois, on a juste envie de danser, de boire des coups, de s’oublier et de retrouver son animalité. Et puis l’autre qui vous élève vers une forme de méditation. Après, ça va se dévoyer avec Platon et avec les chrétiens. Ils vont dire : « Il y a la musique de Dieu et la musique du diable », jusqu’au gospel.

Je raconte un peu tout ça. Le prétexte, c’est que je ne peux plus travailler avec des chanteuses, j’en ai marre de tomber amoureux d’elles…

C’est fini les chanteuses ?

Non mais tu rigoles ? J’ai fait un album avec 120 chanteuses ! Impossible… Mais de temps en temps, c’est bon de se retirer, de se faire une détox pour replonger avec plus de gourmandise…

On a vu ce goût du partage entre les morceaux dans le concert Apatride au Trianon.

C’était une manière de me guérir, de me sortir de toutes ces histoires mises bout à bout, c’est la quête d’un musicien. Pour aller où ? Pour aller vers la liberté, vers la liberté d’improviser.

Parce que la musique, ça peut aussi être terriblement hiérarchisé.

Encore plus maintenant avec internet. Avec tous les compositeurs qui sont avant moi, j’arrive et il va falloir que je fasse quelque chose de nouveau. A chaque fois, on croit que c’est impossible, que c’est une cause perdue, mais pourtant on y arrive. Et ça, c’est le miracle de l’inspiration.

C’est de tout ça dont je voulais parler dans le fond. C’est une rêverie à voix haute d’un musicien qui, entre deux morceaux, essaye de piger.André Manoukian

C’est ça qui est bien dans cette conférence. C’est que novice en musique comme musicien, on découvre des nouvelles choses, de nouvelles histoires.

Il y a un bouquin que j’adore, c’est Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier. C’est la vie de Robinson Crusoé mais analysée par le spectre de la psychanalyse.
Il va essayer de reconstituer la civilisation dans son île jusqu’au jour où Vendredi met le feu à des barils de poudre. Tout ce qu’avait construit Robinson explose. Alors, Vendredi lui dit qu’ils peuvent vivre avec la nature sans la domestiquer, en communion.

Le jazz c’est l’africain esclave qui découvre la musique classique et qui va la dynamiter pour en faire quelque chose de fabuleux. Qui va lui redonner ce truc de jeu, un peu drôle, de rythme, d’invention. Parce qu’en Afrique, il y a cette tradition de call and response : quelqu’un se met au centre et fait ce qui lui passe par la tête et les autres répètent. Et comme ça, on va construire un récit à plusieurs. C’est ça le jazz.

La musique, elle n’aime pas qu’on l’enferme. C’est en Orient qu’elle est en train de se redévelopper.

Quand on voit le succès incroyable d’un Ibrahim Maalouf, qui remplit 15 000 personnes à Bercy, en jouant de la trompette de jazz. Ben c’est quoi, ben c’est l’Orient ! C’est par là que les choses sont en train d’arriver, parce que ce sont de nouveaux sons, de nouveaux jouets, de nouveaux modes.

Donc du coup toutes ces histoires sont vraies dans cette conférence ?

Oui ! Pour rigoler je dis aux gens que c’est vrai à 60 %. Mais en fait, c’est vrai à 100 %.

C’est sûr que quand je dis que le jazz est né quand on a coupé la tête de Robespierre, c’est retracer un chemin. Mais ce chemin est vrai. On coupe la tête de Robespierre, le lendemain les parisiens font la fête et inventent une danse de dingue, une danse de joie, qui s’exporte dans les colonies de Louisiane. Les esclaves africains s’en emparent et ça va donner le ragtime qui va donner le jazz. C’est une manière d’illustrer un chemin pour qu’on s’en rappelle mieux.

C’est pour ça que j’aime beaucoup Gilles Deleuze car il parle de rhizomes. C’est un jeu de racines. Il n’y a pas de début et pas de fin. Je crois que j’ai une pensée rhizomique.

André Manoukian

Y a t-il un lien entre musique et psychanalyse, un lien cathartique ?

Ça c’est dans le blues. Le blues c’est tout d’un coup je n’en peux plus. Je vais exprimer ma peine en jouant. Et du coup je vais faire deux choses : extérioriser ma peine et en faire une œuvre musicale, harmonieuse, quelque chose de beau. Et quand je vais l’écouter, ça aura deux fonctions : l’expulser de moi, en faire un objet qui devient agréable à écouter, qui raconte ma souffrance et qui m’en guérit. C’est comme une auto-catharsis.

Du coup, l’acte musical, c’est l’antidote à ça. C’est le raconter et le transformer. La catharsis dans la musique, c’est capital.

Quand je dis dans mon spectacle que Beethoven se fait larguer et qu’il écrit La sonate au clair de lune, c’est encore plus chouette qu’avec des mots ! Parce que les mots, ils ne vont qu’au psychanalyste, et il vous prend du pognon. Là, c’est le contraire. On peut gagner un pognon avec sa tristesse tout en faisant une belle mélodie et un bon texte.

Certains artistes ne sortent de bons albums que lorsqu’ils sont tristes.

Mais tous !
Phil Collins, quand il va faire son premier album qu’il va vendre à des millions d’exemplaires, c’est parce que sa femme le largue. Ou quand John Lennon chante Julia, c’est pour sa mère. Ça nous prend tous.

Vous êtes divers, on vous retrouve un peu partout à la fois. Vous laissez-vous guider ?

Oui, je suis un skieur. Je prends les reliefs et puis je tourne autour. J’ai un défaut que j’essaie de corriger mais je n’y arriverai jamais : je ne sais pas dire non !

Si on reste dans son monde et dans ce qu’on aime, on se sclérose très vite. Un musicien a toujours besoin d’être ouvert sur les autres. Il y a un moment où moi-même j’ai cru que j’avais les recettes. Et c’est là que ça commencé à ne plus marcher.
Après Liane Foly, j’ai voulu refaire la même chose avec des chanteuses. Et je n’y suis plus arrivé car c’était un moment de grâce. C’était notre rencontre à nous, dans un certain contexte, une certaine époque.

Mais je me suis plongé dans mes racines arméniennes. Et il n’y a pas que des névroses, il y a une capacité d’adaptation. Et quand je parle de ma grand-mère dans le spectacle, en disant qu’elle a inventé la PNL (Programmation Neuro-Linguistique), c’est à dire parler le langage de l’autre pour se faire comprendre par l’autre. C’est parce que c’était une question de survie. Quand elle dit à l’officier turc « Comment tu peux faire ça au nom de ta foi ? », parce que le mec est pieux, elle le touche en plein cœur. Et il va la protéger par la suite.

J’ai hérité de ça. Instinctivement, je jauge la personne en face de moi. Je vois ses codes et j’essaie de parler un peu comme lui.
Ayant conscience de ces choses-là, j’ai qu’une envie, c’est d’essayer de partager une musique, le jazz que j’aime le plus au monde. J’essaie de simplifier le jazz, sans l’abîmer.

André Manoukian

C’est ça le secret pour mettre des mots sur les émotions aussi bien que vous le faites ?

Les mots sur les émotions, il faut aller dans la métaphore. C’est la seule solution parce que c’est compliqué. Ça, je l’ai appris aussi à la télé. Par rapport au gamin qui est là devant toi. Il a seize ans, Il a du talent mais il n’est pas prêt. Tout d’un coup, il est évalué et tu as des pros qui lui disent : « Ça c’est bien, ça travaille le un petit peu, ça c’est une voix de garage, n’essaie pas de chanter comme lui, tu as ton truc. »

Mais le mec repartait avec la banane même s’il avait quatre non.

Et si tu vois les master-class d’un chef, il y en a, des métaphores : « Beethoven, il est désespéré, il veut se suicider, alors je veux l’entendre dans ton violon.» Tout à coup, le mec, il pige.
D’ailleurs, je conseille de regarder les master-class de Leonard Bernstein. Il dit « Toute ma vie il fallait que je transmette, que j’enseigne parce qu’en enseignant, j’apprends. Et je dois tellement à mes maîtres. »

Et quand tu te retrouves face à un môme, c’est pareil. Même s’il n’a pas de notions de musique et que tu sens qu’il y de la musique en lui, tu ne peux pas le laisser comme ça. Il faut qu’il te comprenne : donc, métaphore !

Petit quizz rapide pour terminer !

 Une chanson, un morceau pour séduire une femme ?

Je vais aller dans Harry rencontre Sally, Harry Connick Jr. qui dit It had to be You, il n’a que toi, comme ça tu la rends unique .

Une chanson, un morceau pour séduire un homme ?

J’ai envie de lui parler de l’introduction du Tannhäuser de Richard Wagner, parce que d’un coup, c’est des accords majeurs, une marche en avant.

Une chanson, un morceau pour se marier ?

Dans la bande originale de La Ligne Rouge de Terence Malick, il y a des sons d’enfants du Pacifique. C’est le plus beau chant qui soit, c’est d’une pureté incroyable.

Une chanson, un morceau pour séparer ?

Les torch songs, c’est pas ça qui manque ! On ne va pas aller sur Ne me quitte pas.

Jeane Manson : Avant de nous dire adieu.

Une chanson, un morceau pour s’évader ?

Un bon Philip Glass, un truc répétitif, mais ça peut être un peu abscond pour certains.
Non, plutôt le Chamam.  C’est une musique argentine, des indiens Guarani. Et tout à coup, tu as l’impression que tu as toutes les tribus du monde qui se réunissent dans une musique qui te touche. Et il y a un bandonéoniste d’origine ukrainienne Chango Spasiuk, allez-y. C’est des musiques qui te prennent au cœur et qui te donnent de l’espoir en les Hommes.

Quel morceau ou chanson pourriez-vous écouter en toute circonstance sans jamais vous lasser ?

Brad Mehldau, son premier album The art of the trio . C’est vraiment son chef d’œuvre.

Le chant du Périnée

Le chant du périnée

Conférence psycho-érotique pianotée
de André Manoukian.
Tous les lundi à 20h
Jusqu’au 30 décembre 2019
Théâtre de l’Oeuvre

55 rue de Clichy
3 cité Monthiers
75009 Paris
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Le chant du périnée : André Manoukian jouisseur musical et passeur d’histoires

Qu’il agace ou séduise, André Manoukian ne laisse personne indifférent. Il va sans dire que nous lui devons beaucoup dans la démocratisation de la musique. Quel lien existe-t-il entre Robespierre et le jazz ? Qu’est-ce que le psycho-érotisme ?
Grâce à sa pédagogie, sa finesse et son sens de l’humour caractéristique, son spectacle Le chant du Périnée, au théâtre de l’œuvre, est comme lui : atypique et brillant !

 

Le chant du Périnée
© Emmanuelle Nemo

En 2017, nous l’avions rencontré pour la sortie de son album Apatride.
André Manoukian aime parler, échanger et tout mélanger comme ça vient. Aussi bien la musique, les femmes, ses muses, que sa vie personnelle, ses origines, ses passions ou le jazz. Il possède un univers bien à lui et c’est une joie que de pouvoir le découvrir !C’est exactement ce sentiment que l’on retrouve sur scène : l’homme, deux pianos et un esprit bouillonnant n’attendant qu’à s’exprimer.
André Manoukian
© Emmanuelle Nemo

La musique… féminine

C’est bien l’axe principal de cette discussion-conférence. En effet, André Manoukian est passionné par les femmes. À l’instar de Beethoven, «Jean-Seb», Mozart ou Wagner dont l’inspiration provient autant de leur amour que de leur dépit…
Inspiratrices mais également parfois destructrices, elles lui permettent de composer ses partitions. Après une énième déception et son passé Arménien refaisant surface, il décide de s’affranchir d’elles afin d’écrire et de composer.Il aura maintenant une nouvelle compagne : son piano.Ce même piano qui, adolescent, ne lui donnait pas l’avantage face aux guitares des séducteurs du lycée. D’ailleurs, beaucoup se retrouveront dans cette anecdote… 😉
André Manoukian
© Emmanuelle Nemo

Le chant du périnée !

C’est quand même assez fou parce qu’André (oui, nous sommes intimes maintenant) nous donne envie de retrouver nos 9 ans et de nous inscrire au solfège ! Mais uniquement avec sa méthode, intuitive, artistique et non rébarbative ou fastidieuse…

Il éclaire aussi sur l’évolution de la musique : l’improvisation étant la base de tout jusqu’au 19ème siècle. C’est à cette époque qu’apparaissent les «conservatoires» de musique. Le but était de conserver et diffuser cet héritage précaire voué à disparaître. À partir de ce moment-là, les musiciens jouent en devenant de simples exécutants. En voulant sauver un patrimoine, c’est tout un art qui se retrouve complètement castré de son principe fondamental…

Vous découvrirez aussi une kyrielle d’histoires passionnantes sur l’importance de la musique dans les relations diplomatiques, mais aussi pourquoi la moustache d’André Manoukian se met à transpirer à l’écoute de certains morceaux. En effet, il serait bien réducteur de croire que la musique éveille simplement l’ouïe…
Soyez bien à l’écoute de votre corps, laissez circuler les notes et vous pourriez être surpris… Nous en avons fait le test et le résultat est intéressant !

André Manoukian
Photo © Usofparis

Le chant du périnée, c’est véritablement 1h40 (et parfois plus) de plaisir, qu’il soit musical, instructif, pédagogique ou poétique. 
Sans oublier bien entendu le décryptage des morceaux à deux mains en live sur clavier ou stand-up version Manoukian !

Passionnés de musiques ou novices, il ne faudrait pas rater ça !

Sinon, on vous a dit que nous avions adoré ? 😉

Le chant du Périnée

Le chant du périnée

Conférence psycho-érotique pianotée
de André ManoukianTous les lundi à 20h
Jusqu’au 30 décembre 2019
Théâtre de l’Oeuvre

55 rue de Clichy
3 cité Monthiers
75009 Paris
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Biche, le groupe qui fait encore l’amour après 6 ans de mariage #interview

5 garçons composent le groupe BICHE porté par la voix d’Alexis Fugain. Le tout premier album, La Nuit des Perséides, est le fruit de nombreuses années passées sur les routes de France. Car Biche a fait ses classes sur scène avant d’entrer en studio. Le résultat est une pépite de songwriting à la française. Rencontre lors du passage remarqué du groupe à Rock en Seine 2019.


INTERVIEW groupe BICHE 

Groupe Biche
Selfie exclu usofparis

UsofParis : C’est votre look qui m’a tapé dans l’œil avant d’écouter votre musique. L’imagerie de vos clips est-elle réfléchie ? Vous piquez vos fringues à quelqu’un ?

Alexis Fugain : C’est marrant, nous avons eu ce sujet de discussion un peu plus tôt dans la journée.
Non, pas franchement. Sur les photos de presse, on essaie de s’accorder, on trouve des vieux pulls.
Brice : On s’est inspiré des imageries 60’s, cosy, avec des gens dans des intérieurs très designés qui font des jeux de société le dimanche.
Thomas : Il y a un effet de groupe. On aime tous cette esthétique 60’s-70’s. Il y a une émulsion de groupe très naturellement.

Les critiques sont super élogieuses pour votre 1er album. Est-ce mérité ?

Carol : C’est difficile à dire.
Mais nous sommes hyper heureux de la réception de l’album. Surtout qu’il a mis un peu de temps à maturé. On était un peu à poil. Et on est super touchés !

Une phrase, des mots qui ont touchés juste pour décrire votre musique ?

Alexis Fugain : Ce qui m’a fait plaisir c’est qu’il a souvent été question de quelque chose « à la française »
Ça me tient particulièrement à cœur. Car je chante en français. Et le projet a vraiment été pensé comme une création française.
Brice : On a eu aussi « pop giscardienne » ! 🙂 Ça nous a interpelés ! Je ne sais pas comment le prendre.
Carol : C’est mon préféré !

Image de prévisualisation YouTube

Pensez-vous comme moi que le titre L’Essor est votre chef-d’œuvre ?

Merci déjà !
Thomas : En tout cas, les chefs-d’œuvre ne sont que des tentatives heureuses !
Carol : Frédéric Nietzsche ! 🙂
Alexis Fugain : C’est le morceau qui a été fait le plus instinctivement, le plus rapidement. Et c’est celui qui à terme me donne envie de continuer à procéder comme ça.
Thomas : Généralement les derniers morceaux composés sont généralement les plus naïfs. Pour Phoenix, dans Wolfgang Amadeus Phoenix, Girlfriend a été composé en dernier. C’est l’un des plus directs. C’est une belle porte d’entrée en tout cas pour nous.
Brice : On se sent aussi plus relâchés quand on a fait tout un album. Il manque quelques titres. On est alors un peu plus légers.

L’Essor a été écrit en groupe ?

Alexis Fougain : C’est le seul morceau que j’ai écrit tout seul. Enregistré seul avec l’aide de Vincent, notre ingé son. En live, on se l’est réinterprété d’une façon vraiment différente. Ça c’est un travail de groupe.
Et sur scène, il a la patte de tout le monde.

Quelles sont vos 1ères impressions de live ?

Carol : L’histoire de Biche est un peu particulière. Ça fait 6 ans qu’on joue ensemble.
On a fait beaucoup de lives. On se connait très bien. Pour nous, c’est la manière dont on s’exprime le plus justement. Et dont on rend compte de la cohésion de groupe. C’est toujours un exercice le live, mais c’est du plaisir.
Alexis Fougain : On fait en sorte qu’il n’y est pas tant de contrôle que ça sur scène. C’est beaucoup plus sauvage qu’en enregistrement. Ça cogne un peu plus. Car on aime ce genre de concert. C’est un vrai lâcher-prise.

Des titres sont-ils vraiment différents en live ?

Alexis Fougain : Des morceaux ont vraiment changé. L’Essor ou As-tu peur du matin ont beaucoup changé.
Il y a des choses qui marchent très bien sur un album. Mais quand on les joue en live, il faut les réarranger.
Thomas : C’est toujours un peu compliqué. Il y a toujours un risque de proposer un recueil de chansons. Et de passer un peu à côté d’un effet vraiment live où il y a de la vie. Le contre-pied à tout ça, c’est proposer quelque chose de plus fourni, qui s’évade du format de chansons.

Groupe Biche

Pensez-vous que vous deviendrez fous un jour ?

Alexis Fougain : J’en suis persuadé. Devenir un peu névrosé, y’a moyen. Mais j’aime bien, je me laisse aller.
Thomas : J’espère que je tendrai vers la sagesse plutôt que la folie.
Alexis : Mais la folie peut être une forme de sagesse ! Jean-Michel Nietzsche !

Qu’est-ce qui vous fait le plus rire collectivement ?

Alexis Fougain : Les situations du quotidien que l’on prend en photo parfois.
Carol : En fait, on a un grand album photo secret qui compte près de 600 photos. Elles sont toutes issues du quotidien. Mais on ne poste que des photos du groupe qui sont potentiellement drôles.
Brice : Cocasses !
Alexis Fougain : C’est très cocasse. 🙂 Mais qui ne font rire que nous !
Carol : Et un jour nous en ferons peut-être un grand album à un seul exemplaire que l’on vendra très cher.
Quand on est un peu tristes ou déprimés, on regarde ça.

Un groupe c’est une histoire d’amour. Quel couple êtes-vous au sein du groupe Biche ?

Carol : On est un couple très fusionnel, sensuel. Au niveau des câlins.
Alexis Fugain : Très tactiles !
Carol : On est aussi un vieux couple, avec ses petites habitudes. On se comprend, on se parle beaucoup. Et qui fait encore l’amour après 6 ans de mariage.
Alexis : Et c’est vrai !

Interview by Alexandre

groupe biche

BICHE 
album La nuit des Perséides 
(Banquise Records)

Tournée en France : 
4 oct : Lille
24 oct : Bordeaux
19 décembre : Amiens

CONCERT à Paris, le 26 février 2020 à La Maroquinerie

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Asa : retour flamboyant de la chanteuse avec Lucid

Nous avions laissé Asa (à prononcer Asha) sur les rythmes entêtants de Fire on the Mountain ou Jailer, de ces hits qui résonnent encore douze ans plus tard. Quelle ne fût notre surprise d’être conviés à la retrouver en session live privée aux Studios Ferber pour écouter en exclusivité les titres de son nouvel album, Lucid.

Asa Lucid

Entourée de ses quatre musiciens et de sa choriste, Asa apparaît et commence à parler. Du temps qui passe (d’ailleurs c’est son anniversaire le lendemain), de la feminity et de l’empowerment des femmes… Dans le public, ça échange, ça participe : ce lundi, le cercle de la chanteuse est là pour soutenir la sortie prochaine de Lucid, son quatrième album. Dans l’ambiance intimiste et feutrée du studio, on se sent privilégiés de pouvoir assister à une session comme celle-ci.

Dès les premières notes, on plonge dans l’univers sincère et généreux de la chanteuse. Il y a du vrai dans tout : de la joie à la tristesse, de l’amour au désespoir. Asa explore la palette des sentiments qui nous font vibrer chaque jour, avec une justesse textuelle rare. En quelques minutes : nous sommes conquis.

Asa Lucid

Asa – Lucid : -folk, reggae et soul

Entre sonorités folk, reggae et soul, l’album se dévoile peu à peu alors que de temps en temps, Asa salue un visage ami dans la salle. Ne manquant pas de raconter une anecdote, comme ce jour de désespoir caniculaire à Paris où elle a écrit et enregistré cette chanson dans son appartement. Prise imprévue d’un titre qui sera présent sur cet album.

C’est déjà la fin de ce beau moment qui se termine comme il avait commencé, dans le partage avec son public. La chanteuse vient à la rencontre de chacun. Un mot, un geste, il n’en fallait pas plus.

Asa Lucid

Ce lundi à Paris, Asa était là pour nous donner l’envie avec un petit quelque chose – “Not too much, just something” comme elle le dit si bien. Et c’est réussi car on a déjà hâte de la retrouver en concert le 16 décembre au Trianon. Mais en attendant, on va scruter avec attention son Youtube, dans l’espoir d’y découvrir une nouvelle pépite : deux titres sont déjà sortis The Beginning et Good Thing et on ne peut que vous inviter à (re)découvrir cette fantastique artiste qui nous avait manquée.

Image de prévisualisation YouTube Image de prévisualisation YouTube

by Sarah and Joan

Asa
nouvel album Lucid
(Wagram Music, Chapter Two) 

 

En concert le 16 décembre au Trianon, Paris 

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Groupe JOSEPH, album road movie sur les routes de la vie #Interview

Le groupe JOSEPH est notre coup de cœur de cette rentrée ! Un groupe formé en 2014 par Natalie Schepman et ses deux sœurs jumelles Allison et Meegan Closner. Le nom du trio est un hommage à leur grand-père Jo et à la ville de Joseph dont il est originaire dans l’Oregon. Les 3 sœurs nous présentent leur 3ème album Good Luck, Kid, un disque voulu comme un road movie à la fois intime et intense.


Et c’est vrai que les 13 titres nous emportent sur les routes de la vie tout en nous questionnant sur les choix qu’il est indispensable de faire adulte. Un album résolument plus pop mais qui ne perd pas l’essentiel du groupe : les voix. Le trio les maîtrise à la perfection, les harmonies sont juste parfaites et nous emporte complètement. On a qu’une hâte, découvrir le groupe en live !
Et ça tombe bien JOSEPH sera en concert à la Boule Noire à Paris le 9 novembre 2019.

#CONCOURS Inside

Interview groupe JOSEPH

Joseph band
selfie
USofParis :  Aviez-vous l’habitude de chanter toutes les 3 ensemble lorsque vous étiez enfant ?

Natalie : Étonnamment non ! Je suis la plus âgée et j’ai toujours été celle qui voulait chanter et être au centre de l’attention. Ce n’est que lorsque nous avons eu la vingtaine et que je jouais de la musique en solo que je me suis rendu compte que mes sœurs pouvaient chanter aussi. Et combien nous serions mieux ensemble que moi toute seule. Un ami m’a dit : « Tu ne sembles pas aimer ta propre musique. Qu’est-ce que tu devrais faire pour vouloir la mettre entre les mains des gens ? » J’ai donc envoyé un texto à Allison et Meegan en revenant de Chicago : « Voulez-vous faire un groupe avec moi ? »

Quel est le meilleur conseil de votre grand-père ?

« Dans les années 80, j’ai arrêté de fumer, de boire et les femmes sauvages. Depuis ma vie a été ennuyeuse ! » Jo Hallam

Qui écrit la musique ? Les paroles ? Comment travaillez-vous ensemble ?

Nous écrivons presque tout ensemble et avec d’autres auteurs. Parfois, cela commence par une mélodie que Meegan a chantée lors d’un sound-check et que nous avons en mémo vocal. Parfois, c’est juste un sentiment dont Allie commence à parler et je vais commencer à jouer de la guitare pendant qu’elle chante les mots et la mélodie qui lui viennent à l’esprit. Mais d’autres fois, nous allons dans une pièce avec un auteur et partons complètement de zéro. Dans ce cas, cela pourrait commencer par : « Qu’est-ce qui est dans ton esprit aujourd’hui ? »

Votre son a évolué. On entend moins les guitares, c’est moins acoustique que votre précédent album. D’où vient le changement de votre son ?

Après avoir tourné avec un groupe pour l’album précédent, nous avons compris à quel point les choses peuvent bien sonner lorsque vous avez la batterie, la basse et la guitare électrique derrière vous. Nous voulions écrire des chansons qui sonneraient incroyablement bien en live. Nous voulions que les parties les plus fortes soient encore plus fortes et nous savions que cela rendrait les moments de silence encore plus puissants.

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On adore énormément Fighter. Quel est le secret de cette belle chanson ?

Merci ! Je pense que le secret est que c’est honnête. C’est une chanson que nous chantons les uns aux autres pour rester dans la bataille quand c’est difficile. Et puis Meegan est une « dynamite singer » et elle m’épate ! 🙂

Vous venez de sortir le titre Good Luck, Kid. Comment l’avez-vous écrit, quelle est la signification de cette chanson ?

Cette chanson est la seule chanson de l’album que j’ai écrite en grande partie seule. C’est l’une de celles qui déboulent comme ça. Quand je suis entrée dans la trentaine, j’ai eu l’impression que tout changeait et que j’étais moins sûre de ce que je pensais savoir. C’est comme si on disait : « Plus tu en apprends, moins tu en sais. »
Le monde a l’air si différent maintenant qu’il ne l’a jamais été de toute ma vie et, alors que j’expliquais tout cela à mon mari Chris, il a dit : « C’est comme si l’univers arrêtait la voiture, te jetait les clés et disait : “Bonne chance, gamin !” » Et je savais que c’était le titre.

J’ai adoré parce que cela me rappelait une technique que ma meilleure amie Julie utilise dans son travail de thérapeute. C’est ce qu’on appelle la thérapie d’intégration de la durée de vie et c’est un processus qui permet de connecter l’adulte à l’enfant qui existe encore en vous. J’imagine que cette chanson est pour moi un adulte réconfortant cette petite fille, reconnaissant combien les choses sont difficiles, mais croyant en elle et lui rappelant qu’elle peut le faire.

Quelle est votre chanson la plus personnelle de ce nouvel album ?

Nous avons chacune dirigé quatre chansons sur cet album, donc je pense que nous en avons chacune une qui nous semble la plus personnelle. Mais je pense que la chanson la plus intime et la plus brute de tout l’album est une chanson que Meegan chante, intitulée Revolving Door. Cette chanson ne cherche pas à offrir une fin heureuse. C’est un aperçu de la confusion et du chagrin que vous ressentez lorsque vous êtes trahi par quelqu’un que vous aimez.

Est-il encore difficile pour un groupe de femmes d’évoluer dans l’industrie musicale aujourd’hui ?

À certains égards, oui ! Naturellement, dans une société fondée sur l’écoute des hommes, il y a parfois un obstacle supplémentaire à surmonter pour être entendu. Cela dit, nous travaillons avec une équipe d’hommes et de femmes incroyables, qui travaille sans relâche pour mettre notre musique entre les mains des gens. Et nous avons un public fantastique qui nous écoute à la fois parce que nous sommes des femmes et aussi indépendamment de ce fait.

Quel pays êtes-vous le plus enthousiasmé de visiter pendant votre tournée ?

Oh wow ! Eh bien, puisque je vous parle, je vous dirai que nous sommes TRÈS excitées de revenir en France. Notre oncle, Jeff Hallam, vit là-bas depuis des années (NDR il est également musicien, Brisa Roche, Dominique A. etc.), et lui et son partenaire ont un petit garçon âgé de quelques années à peine. Donc, depuis que j’ai un cousin français, j’apprends le français et j’ai hâte de pratiquer !

Quel genre de musique écoutez-vous lorsque vous êtes en tournée, dans le tour bus ?

Lizzo ! Toujours Lizzo. Et Muna.

Quelle est ta chanson préférée ?

Fix You de Coldplay parce que cela me fait pleurer à chaque fois et résume le sens de la vie : être ensemble !

Qu’est-ce qui te fait le plus rire ?

Les unes, les autres.

Interview by Joan et Alexandre

Groupe Joseph

JOSEPH
Nouvel album : Good Luck, Kid

(ATO Records / [PIAS])

 

CONCERT à la Boule Noire, Paris, le 9 novembre 2019

 

CONCOURS

Des album promo sont à gagner ici !! Pour en gagner un et le recevoir chez soi, rien de plus simple. Il suffit de remplir le formulaire en ligne.

Bonne chance à tous et toutes !

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Rock en Seine 2019 : Foals rugissant, The Murder Capital dément

Rock en Seine 2019 J3 / D3
Foals rugissant, Two Door Cinema Club stylé, un ange blond nommé Sam Fender, The Murder Capital génialement déchaîné ! Royal Blood qui en envoie un max et abstractions d’Aphex Twin en clôture.

Foals

Two Door Cinema Club la joue comme James Bond

Col roulé et veste. Total respect pour Alex Trimble le chanteur qui assure le style jusqu’au bout malgré les 32 degrés ! Y’a une esthétique qui rappelle James Bond quand Alex prend la pose devant l’écran large.
Les autres membres de Two Door Cinema Club ont choisi l’aération avec manches courtes comme pour le chouchou du jour, Kevin Baird à la basse.


Rouge passion pour le groupe, des images sur grand écran aux micros – ultra tendance !
Two Door Cinema Club c’est une série de tubes qui forcent à danser. Inévitablement, ça vibre dans le corps.
Le set est court pour retrouver un max de nos titres préférés. Mais l’essentiel réjouit forcément.

Sam Fender, le romantique de North Shields

Début du set en force, certainement pour attirer un max de monde sous le soleil de la scène cascade. Et puis Sam Fender s’adoucit, chante l’amour : « Take me back to your bed »
Et on commence à l’apprécier au-delà de sa gueule d’ange blond de 23 ans.
Les titres de son premier album varient les styles : de la tension sur certains, un peu plus de légèreté pour d’autre.
On se laisse charmer.

The Murder Capital génialement dément

Fascinant de voir The Murder Capital en live. Le bassiste Gabriel Paschal Blake fait son entrée avec sa clope comme s’il était le leader du groupe, saluant à sa manière le public.
Et le chanteur James McGovern qui te sort ses putains de regards qui cherchent soit la bagarre ou soit à séduire.


Sûr que sous ses airs de bad boy à la Marlon Brando se cache un cœur sensible. La preuve le titre Love, qui ne mérite aucune étude de texte. Et de dire combien il aime ses « best friends » avec qui il partage la scène. Touchant !
Comme une impression qu’il joue les blasés à la Liam Gallagher. Surtout quand il garde une main dans la poche quand l’autre fait du tambourin. Des festivalières se marrent. L’une lance à l’autre : « j’adore ! »
J’ai pas du tout compris aux textes. Mais ça déchaîne. Pogo de rigueur sur plusieurs titres.

Royal Blood : une messe de bon son

Ce sont un peu les cousins germains de Muse. La guitare semble assez souvent jumelle en sonorité de celles du groupe qui remplit les stades.
Le chanteur Mike Kerr n’est pas vilain du tout. Craquage pour son petit grain de beauté sur la joue gauche.
Ben Thatcher, le batteur ourson tatoué, fait le show, ne restant pas accroché à son instrument!.
Royal Blood ne sont que deux mais ils envoient un putain de bon son qui décrasse bien en fin de festival.

FoalsFoals

Foals rugissant

La chemisette ne va pas à tout le monde – c’est parfois même une énorme faute de goût. Étonnamment, elle sied plutôt bien à Yannis Philippakis, le chanteur de Foals.
Le public français peut être fier d’être le 2e public après l’Angleterre à faire un super accueil au groupe.
Quand on ne connaît pas trop Foals, le tube My Number n’est finalement que la parie easy émergée de l’iceberg plus fougueux, brut envoyé en live.
Les photographes étaient en embuscade ce dimanche et un peu sur les dents aussi pendant le concert. Le manager de Foals a choisi de les faire attendre les 3 derniers titres pour shooter. Plutôt inhabituel.
Et on comprend ses raisons : Yannis fait ressortir le fauve qui est en lui tout au long du set. Il est proche du rugissement.
« Fuck Brexit, Fuck Boris Johnson, Fuck Donald Trump… !» tout est dit de l’engagement du groupe anglais.
Saut en bord de fosse pour stimuler la fougue du public.

Aphex Twin : le mystère continue

L’electro d’Aphex Twin devient abstraite avec le temps. Elle se décompose comme les images diffusées sur les écrans. Les visages des festivaliers filmés en direct sont diffusés déformés.
L’artiste est dissimulé derrière sa platine surélevée. On est proche de la non performance.
Mais ça reste un objet scénique assez fascinant.

Rock en Seine c’est fini. See you next year si notre belle planète ne s’épuise pas avant.

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