CONCRETE KNIVES en interview: tournée, émotions et concerts de Brighton à Paris

Quelques heures avant de monter sur la scène du Fnac Live Festival à Paris, Nicolas Delahaye, leader de Concrete Knives, revient pour nous sur l’effervescence de la tournée 2013 et son dernier coup de coeur musique.
Philosophe, le guitariste et chanteur du groupe surprend toujours par sa disponibilité et sa franchise.


United States of Paris: Quel rapport avez-vous avec le public?
Nicolas: Monter sur scène, c’est un peu la même chose que rencontrer quelqu’un pour la première fois. Ce pour quoi on fait de la musique: c’est avant tout pour rencontrer des gens. Quand tu rentres chez toi tu es un peu moins stupide et tu es nourri d’expériences. Tu as une appréciation différente de ta vie, même de ton pays et de sa culture.

UsofParis: Le choix de la première chanson du concert est primordiale quand le public ne vous connait pas?
Nicolas:
Il est important de choisir un morceau qui arrive à regrouper tout ce que tu veux défendre, comme si on présentait en quelque sorte “la carte d’identité du groupe.” (rires)
Le morceau avec lequel nous débutons est très énergétique. Il est même devenu grungy alors qu’il ne l’était pas à la base. Très “percussif”, très scandé aussi. Et finalement, Wild gun man est arrivé dernièrement. Avant, on commençait tous nos concerts avec un autre titre. En fait, on était un peu flippé avant, on n’osait pas changer ou bousculer les choses.

UsofParis: Tu es superstitieux?

Nicolas: Je suis un peu comme Basil Boli, je mets toujours le même slip! (rires)


UsofParis: Quelle est la grosse claque que le groupe a reçue sur scène?
C’était il n’y a pas longtemps, à Brighton. On a joué au festival The Great Escape, deux fois cette année. Ca s’est passé lors de la soirée au club Audio où l’atmosphère était très électrique, la salle bondée, on refusait du monde à l’entrée. Et on ne devait jouer qu’une demi-heure. A la fin du set, les Anglais se sont tous retournés vers les organisateurs en les sifflant parce qu’ils en voulaient plus. C’était extrêmement fort, ça ressemblait à l’ambiance d’un stade de foot. On en garde un souvenir intense.

UsofParis: Etes-vous considérez comme des “Frenchies” quand vous jouez en Angleterre?
Nicolas:
Les étrangers s’en foutent! (rires). Ils le découvrent après quand on discute avec les anglais, par exemple: “Ah vous avez un accent français! ” Mais dans la musique, ça passe.
Et d’autres, par exemple, ne le savent pas du tout quand ils nous voient en concert. Comme quand nous avons rencontré notre label, Bella Union, à Montréal.
Dans l’imaginaire des étrangers, des groupes de français qui s’exportent et qui tournent et font des showcases c’est très rare. Et Simon Raymonde, le fondateur du label, nous a demandé notre nationalité à la fin d’un concert. Quand on lui a dit qu’on était français, il nous a répondu: “it’s a mistake !” On est content de leur avoir prouvé le contraire.


UsofParis: C’est facile de suivre le rythme d’une tournée?
Nicolas
: Non, c’est assez compliqué. C’est beaucoup de fatigue. Hier on était en Suisse, demain, on sera au Dour Festival. Physiquement, psychologie, c’est pas évident d’être toujours sur la route. On est dans un van de 9 places. On doit donc faire des efforts. Il faut savoir aussi bien gérer sa vie intime. Et puis il y a ta nana, ta famille qui te voient moins. Mais c’est un choix de vie et l’on s’accomplit avec les concerts.

UsofParis: Quel est le rapport du groupe à Paris ?
Nicolas:
On a commencé au Klub Châtelet, il devait y avoir 20 personnes. Après on a fait le Pop In, l’International. Des amis nous ont invité en première partie comme les HushPuppies à l’Alhambra, The Do au Casino de Paris. Ce qu’on retient ce sont surtout des flashs, des visages. On attache peu d’importance à la symbolique des lieux. C’est plus les gens qui me marquent. Quand on est sur scène, voir les sourires et même s’apercevoir que certains décrochent, c’est ce que je garde en tête. Mais les parisiens ont toujours été fidèles, même si on sait très bien qu’ils ne sont pas tous nés à Paris. (rires)

UsofParis: Quelle est ta dernière émotion musicale?
Nicolas:
J’aime beaucoup une artiste germano-anglaise, Anika. Elle est journaliste politique à Berlin. Quand elle était tour-manager de concerts en Angleterre, elle a rencontré le batteur de Portishead, Geoff Barrow. Avec son groupe Beak, il cherchait une voix et l’a trouvée avec Anika, qui est une vraie icône à la Velvet Underground.
J’aime ce type de prod que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Ce qui est ma vraie problématique en tant que musicien, car beaucoup trop de choses se ressemblent malheureusement.

UsofParis: Vous êtes-vous lancés un défi?
Nicolas:
Il n’y a pas d’étapes pour nous. Nous n’avons pas de rapport vertical pour ce qui est d’un de carrière. Nous avons une vision d’horizontalité: on ne monte pas, on avance. Car à trop grimper, on ne respire plus !

CONCRETE KNIVES poursuit sa tournée d’été et sera en concert:
Fort de Saint-Père les 15 et 16 août
Festival La Route du Rock à Saint-Malo le 17 août
La Ferme de Grande Ile à Giverny le 31 août

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