Archives de catégorie : Musique

Live report, chronique, interview…

INNI de Sigur Ros, film live de Vincent Morisset à la Géode

Tout fan du groupe islandais, Sigur Ros, qui se respecte se devait d’être au rendez-vous ce samedi soir à la Géode pour découvrir dans des conditions proches du live, le film INNI.

Que  savaient concrètement les spectateurs présents dans la salle, de ce nouveau projet filmé après le très beau Heima, en 2007? Peu de choses. Certains, comme moi, n’avaient visionné aucun extrait. Et ma voisine, quant à elle, prenait son premier bain de mélodies du groupe ce soir-là.

La surprise et l’émotion ne pouvaient donc qu’être plus intenses.

Débutant avec le titre, ny batteri, la proposition visuelle de Vincent Morisset – réalisateur du clip Miroir Noir d’Arcade Fire – déconcerte dans ses premiers instants. Noir et blanc, décadrage,  flou, images altérées, saturation, solarisation, les effets surprennent. Le public du Alexandra Palace de Londre, où a été filmé le concert en 2008, est absent des premiers morceaux.

Mais l’attention ne se perd pas pour autant. Entraînés par le rythme des partitions que l’on connaît sur le bout des doigts, le spectacle qui nous est donné à voir est fait de menus détails vibrants.

Comme dans un film des Frères Quay, cinéastes américains et jumeaux, les images palpitent, crépitent et sont faites de petits éléments, accrochés les uns les autres. Pour ce film, le réalisateur a utilisé des minicaméras disséminées à travers la scène, offrant des points de vue originaux sur les musiciens et leurs instruments. Le plan en contre-plongée sur les pédales du piano est surprenant.

La déflagration est proche, tant les images sont pénétrantes. INNI est donc une véritable oeuvre artistique, réinventant l’art de la captation du concert.

A noter, une édition limitée du coffret avec vinylel, dvd, blue-ray, photographie et cd.

Et pour les impatients, les titres Ny batteri et Festival sont à télécharger gratuitement sur le site du groupe.

Prochaine projection à la Géode le 24 novembre 2011.

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Live Report – Concert de KATERINE, Francis et ses Peintres à la Gaité Lyrique Paris

Beau brassage à la Gaîté Lyrique, ce mardi soir pour le retour de Katerine, accompagnés de l’orcheste Francis et ses peintres. De la bretelle, un déguisement peau de vache rehaussé d’un gros réveil en tour de cou, des chaussures fluo sur talons aiguilles, des amoureux du dimanche qui se tiennent la main.

C’est bien connu: Philippe Katerine n’est jamais là où on l’attend. Alors que certains l’espéraient: “A poil!”, dans un cri du coeur lancé avant l’entrée en scène du chanteur. Surprise générale. Le sieur revête, pour cette dernière date à Paris, une queue-de-pie du plus bel effet. Un autre cri confirme l’étonnement du public: “Quel beau gosse!”

Ce soir, nous aurons donc la version crooner. Chemise blanche, tabouret sur scène, un seul doigt devant la bouche pour demander à l’ingé son de remonter son retour son. La classe quoi.

Son répertoire n’est pourtant pas celui d’un Franck Sinatra, Dean Martin ou Paul Anka, ni même d’un Tom Jones. Les grands standards de notre artiste hexagonal  sont les plus inavouables chansons populaires françaises de ces dernières années.

Et ces grands airs ont sacrément inspiré nos quatre compères qui se sont amusés à dénaturer, sublimer ou parasiter des versions originales devenues tiédasses, surannées et soporifiques.

Et quel bonheur de redécouvrir un succès de notre jeunesse: Partir un jour, en version balade, plus romantique encore que celle des 2 Be 3. Une chanson, de l’aveu même de son nouvel interprète, “qui veut bien dire ce qu’elle veut dire.”

Au cours de cette soirée, on devinera assez vite les chansons qui ont grâce à leurs oreilles et sur lesquelles Katerine s’applique (Partir un jour donc, Maman à tort, Confidences pour confidences) et celles qu’il a vraiment envie d’écorner comme Elle est d’ailleurs ou Sous le vent de Garou et Céline Dion, chantées à la limite du faux. Mais aussi les tubes encore plus poussifs que les originaux: Quand t’es dans le désert de Capdevielle et Capri c’est fini de Vilard. Si bien qu’on se croirait parfois dans un vieux piano-bar désincarné, essoufflé par un manque d’inspiration.

Pas étonnant que Les Inrocks soient encore partagés sur le triple album, 52 reprises dans l’espace. Tant le résultat peut être aussi bien fleurissant que dangereusement ringard.

Ce dernier soir à Paris, il manquera, bien sûr, d’autres belles réussites du band: Toi mon toit ou Comme un roc, toutes deux transfigurées. Mais Katerine nous a révélé un autre de ses talents cachés: sa maîtrise du saxo.

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Concert : The Joy Formidable au Nouveau Casino

Après une performance très remarquée dans l’émission du Late Show de David Letterman, The Joy Formidable s’est amaré ce lundi au Nouveau Casino.

Le trio gallois mené par la tonitruante Ritzy Bryan, au chant et à la guitare, ne s’est pas ménagé pour ce nouveau et dernier rendez-vous avec le public parisien. Avant de partir en studio pour l’enregistrement d’un nouvel album, le groupe savoure les dernières dates de sa tournée européenne.

En 1h15 de concert, The Joy Formidable a balancé un pur son comme on les aime. Joueuse et complice, Ritzy galvanise les foules d’un simple regard. De grands yeux ouverts invitant le public à réagir ou à sautiller comme elle, la guitare en moins. Elle nous ferait penser à une cousine éloignée, irlandaise: Dolores O’Riordan, chanteuse du groupe The Cranberries – dont le nouvel album “Roses” sort le 14 février 2012.

A la différence de ce dernier groupe, les Joy Formidable ont l’avantage de communiquer avec leur public par de simples gestes et courts échanges. Pas de long discours, la musique avant tout.

Les trois membres ne faiblissent pas de la soirée, malgré un premier rang de fans bien indiscipliné: l’un, avec son appareil, saisit systématiquement la chanteuse en contre-plongée (essayez d’être photogénique après ça!), l’autre chipe la setlist pendant le rappel et la dernière répond à son tél, au milieu d’un morceau, pour retrouver sa copine après le concert.

Pas de petite balade à la Red Hot Chili Peppers pour vous dégourdir les oreilles. Le rythme, soutenu, s’arme d’une batterie appuyée, d’une basse profonde et d’une guitare bigrement aérienne.

Certains connaissent les titres par coeur. D’autres se sont préparés pour la déflagration du titre phare du band: Whirring.

Alors que le doute plane toujours côté filles: savoir si le bassiste Rhydian est réellement irrésistible sous sa casquette; la ténébreuse chanteuse avoue qu’apprendre le français est dans son Top Ten des choses à faire dans sa vie. Et espère que pour leur prochaine date à Paris, elle pouvoir dire plus que “Merci“, “Bonsoir, je m’appelle bonbon“.

Rendez-vous est pris pour voir si elle tient toutes ses promesses.

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Concerts : New Order au Bataclan VS Red Hot Chili Peppers à Bercy

Ce mardi, #UsofParis se trouvait face à un choix cornélien avec deux têtes d’affiche qu’il affectionne. Manchester contre Los Angeles.
New Order contre Red Hot Chili Peppers. Deux concerts événements. Et toujours pas de don d’ubiquité.

N’ayant jamais savouré l’électro-pop du groupe culte de Manchester, l’équipe a choisi le cocon intime et surchauffé du Bataclan.

Et très bonne nouvelle, on peut être fan de New Order et de Madonna. Chose qui n’est pas forcément évidente à premier abord, surtout quand on ne se pose pas la question! Preuve en est avec ce fan croisé dans la fosse arborant un tee-shirt avec sa madone à 4 pattes et en perruque façon Marie-Antoinette bad girl.

Au cours d’une (trop) longue attente maquillée par le set d’un DJ Tintin invisible, un autre jeune cherche les raisons d’acheter sa place pour le concert de Paul Mc Cartney à Bercy. Il n’en trouve que deux: entendre quelques titres des Beatles en live et voir au moins une fois, un Beatles en vie sur scène. Deux arguments jugés “trop faibles” pour débourser de 67 à 133 euros pour une place.

Bref. Fraîchement débarqués de Bruxelles pour un concert la veille, Bernard Sumner et son band ouvrent la partie avec un titre daté de 1985: Elegia, enchaîné illico avec un Crystal tonitruant. Le morceau live est la copie quasi conforme de la version album, mais le public ne boude pas son plaisir de se déhancher.

Les hits s’enchaînent à vitesse grand V: Regret, Ceremony – devenu hymne du Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Avec Age of Content, la pop s’emballe et excite la fosse jusqu’à une rareté, la seule de la soirée: 1963. Un B-side de 1987 plutôt méconnu.

Bernard Sumner lâche la guitare pour entonner un Blue Monday efficace. Le set se finit, tout mouillé de chaud sur Love Will Tear Us Apart.

A quelques kilomètres d’intervalles, le concert des RHCP Bercy se termine aussi, si bien que les deux publics peuvent se retrouver sur la ligne 6. Alors que certains balancent, désinvoltes, leur déception face au show des Américains, d’autres, le billet en main ne ne se privent pas de frustrer les potes rester à la maison avec un : “sur scène, c’est vraiment n’importe quoi !“.

Dernière info : un remix gratuit de Bad Lieutenant à télécharger sur le site officiel du groupe.

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Concert: la chanteuse Camille présente son dernier album Ilo Veyou à Madame Lune

Après une série de concerts événement au Couvent des Récollets et avant de poursuivre ses tours de chant à la Cigale (en décembre) et au Trianon (en mai), Camille a fait une halte dans le Salon Musical de l’Eglise Saint-Eustache.

Ce samedi, Madame Lune est en joie pour son dernier rendez-vous de l’année, qui a affiché complet en moins de 15 minutes. Camille, chaussée de sabots dorés, entre seule dans le cadre ultra intimiste de ce salon du premier étage, ouvrant la soirée avec un Aujourd’hui a cappella.

Sans micro, sa voix pure subjugue. Les dix rangs de privilégiés dont l’artiste Sophie Calle assise à même le sol, ne bronchent pas et profitent de cet instant de grâce.

Les trois musiciens rejoignent la chanteuse pour L’étourderie, le premier single du nouvel album Ilo Veyou, . Un flash crépite, l’oeil de l’artiste  interroge l’audience mais la voix ne s’interrompue. Espiègle, elle s’amuse de ses erreurs, des petits ratés de sa voix. Elle expérimente, invente et nous comble de nouveaux titres hypnotiques: Mars in not fun, Bubble Lady, My Man Is Married But Not To Me, La France.

En  fille de son temps, Camille se rappelle l’échéance du premier tour des primaires socialistes et avoue être perdue face à ces 6 candidats.

La première partie du concert se termine sur le titre entrainant Allez Allez Allez, en invitant le public à une procession. Nouvelle salle, nouvelle ambiance. Une ampoule à filament comme source de lumière. Et une voix qui se fait encore plus douce pour offrir une version sublimée de Ta douleur. Dans l’inconfort de cette nouvelle salle, le public n’ose plus bouger pour tout entendre.

La soirée trop courte se termine par une invitation aux grands espaces avec  Le Berger, poétique. Un dernier trip pour un public qui a définitivement chaviré dans une autre dimension.

Quelques jours avant la sortie de cet album tant attendu, les concerts de la belle se suivent et ne se ressemblent pas, de l’aveu de la preneuse de son de l’artiste. Certains spectateurs appréhendaient que les voies empruntées soient plus abstraites. A l’écoute de ces premiers titres, le coeur est rassuré et envolé.

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Carmen Maria Vega en concert chez Madame Lune

Avant d’accueillir les têtes d’affiche Camille, Oxmo Puccino, Mademoiselle K ou encore Patti Smith à l’Eglise Saint-Eustache, Madame Lune, gentille organisatrice et surtout productrice, a partagé, ce jeudi, son coup de coeur pour la frimousse attachante de Carmen Maria Vega, estampillée “nouvelle chanson française.”

Devant un petit comité, en rangs serrés, dans le salon musical de l’église, la jeune chanteuse dans une robe de cuir a donné pleine mesure de son coffre. Accompagnée de deux musiciens à la guitare, elle a fait le choix de laisser le micro en loge.

“Pas d’amplificateur” donc, afin de profiter de toutes les belles nuances de sa voix. Le frisson est proche, même si les histoires d’amour de Carmen ne sont pas des plus gaies, de son propre aveu. Qu’importe! L’émotion est dans la salle, l’oeil de la chanteuse est tendre et la franche complicité pointe son nez à chaque détour.

Avant une longue tournée et La Cigale, le 8 décembre, elle nous offre la primeur de ses nouveaux titres. Une attaque loufoque et corrosive contre l’industrie du disque et un petit coup de canif bien placé à une droite un peu trop conciliante.

Au passage, son tube La Menteuse, connu jusqu’au Japon, prend une tout autre saveur quand elle vous le balance à l’oreille dans ce cadre feutré et amical du salon musical.

Une adresse que l’on aimerait garder pour soi, tant elle nous fournit chaque soir, avec délice, des souvenirs uniques.

Nouvel album prévu début 2012.

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Dimanche à Rock en Seine : Anna Calvi, Miles Kane, Lilly Wood and The Prick

Dernier jour de concerts dans le Domaine national de Saint-Cloud pour le Festival incontournable de Rock en Seine.
Dans le désordre. Une consécration: Lilly Wood and The Prick. Une femme fatale: Anna Calvi. Une scène trop petite pour Miles Kane. Une révélation: les normands de Concrete Knives.

Ca sautille fort et ça s’embrasse ce dimanche. Preuve avec le Frànçois belle gueule et ses acolytes du groupe The Atlas Moutains. Joyeux et besogneux, cette bande de gars envoie une pop légère et festive qui frise quelques références à MGMT.

Passé ce premier bain, personne ne pouvait manquer le triomphe de Lilly Wood and The Prick sur la scène de la Cascade. Un retour aux sources pour le groupe.Rock en Seine était, il y a 2 ans, leur tout premier festival. La belle et mutine Nili Hadida saute de joie et ne boude donc pas son plaisir de savourer la vue de son public agrandi. Elle lance des regards complices à Benjamin Cottin, plus qu’enthousiaste  lui aussi. Ils nous offrent au passage une reprise de L.E.S Artistes de Santigold (anciennemment Santogold) transfigurée.

Sauts encore et en choeur cette fois avec le premier concert de Simple Man au Festival. Un rock made in Montréal qui laboure les terres françaises avec fougue et grosse déconne entre les chansons. Les 5 gars sont visiblement plus qu’en joie de moucher leur public.

Mais la découverte se fait au même moment du côté de l’industrie où Concrete Knives balance le son, histoire de faire oublier leurs paires québécois. Et ils y arrivent haut la main. C’est survitaminé, relevé et inspirant. Un groupe à suivre avec attention lors de leur prochain passage à Paris.

Après toute cette énergie, on reste pantois devant le retour improbable et inutile de The La’s et la curiosité de ce groupe de filles aux cheveux décolorés nommé Cherri Bomb.

Avec son faux air de Liam Gallagher, dans la coupe de cheveux et les mimiques, Mister Miles Kane nous réveille de notre torpeur. La fosse est décidemment bien trop petite pour lui. Les festivaliers se sont tassés pour ne rien rater du phénomène britannique.

Aussitôt fini, la diablesse Anna Calvi prend le relais.”Le rouge lui va si bien”. Le public reste accroché au magnétisme de son rouge à lèvres et de sa voix. Le trouble vient aussi de sa remarquable assurance. Armée de sa guitare, rien ne peut la retenir. Seuls ses remerciements sont plus timides et plus maladroits. De bonnes raisons de craquer encore plus.

Début de soirée et Archive clôture cette 9e édition, sans réelle surprise. Les voix des nouveaux chanteurs nous font toujours autant regretter Craig Walker.

Que nous réserve la prochaine édition? Nous sommes impatients de lancer les premiers pronostics.

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Samedi à Rock en Seine : Artic Monkeys, Blonde Redhead, CocoRosie, Austra

Pluie clémente pour la deuxième journée de Rock en Seine. Dépaysement garanti avec les soeurs CocoRosie. Sexy Sushi scande : “A mort Artic Monkeys !”. Lady Gaga a trouvé son pendant canadien avec la chanteuse d’Austra. Vous êtes vous extirpés du songe Blonde Redhead ?

Les premières goutes du début d’après-midi freinent l’arrivée sur le site et jettent un sérieux doute chez certains. Pour beaucoup de festivaliers, la programmation débute en douceur par le projet solo de Gruff Rhys, leader du groupe Super Furry Animals. Entre airs rythmés et balades, le gallois crée un sas de décompression pour mieux savourer les riches heures de cette nouvelle journée.

Blonde Redhead Kazu Makino Rock en Seine Festival Saint Cloud 2011
Un second flot arrive pour la pop planante de trio composant Blonde Redhead. Les fans se laissent porter par la voix et la grâce de Kazu Makino, virginale. On la préfère sans guitare, ni clavier pour que rien ne puisent nuire à ses mouvements et son jeu de scène. Certains ont même emmené leur ours en peluche pour mieux rêver.

On nous avait promis la pluie et elle arrive finalement sur les notes du Corps Mince de Françoise. Les retrouvailles avec deux soeurs Kemppainen, Emma et Mia, est moins festif que prévu. Mais leur pop dancefloor et leur énergie communicative secouent  les parapluies et font frémir les ponchos à  3 euros.

Tout premier festival des canadiens d’Austra menés par une Katie Stelmanis très manuelle. Les bras en l’air, bracelets dorés aux poignets, elle a quelque chose de cérémonieux. Les rythmes  de Lose it et Beat and The Pulse emportent dans une transe. L’échange avec le public est sommaire. Pas de temps à perdre à parler, le groupe enchaîne les airs électro dans une danse minimaliste.

A 19h10 précises, les soeurs CocoRosie nous offrent un numéro de charme orientalisant. Costumées et grimées comme à l’heure habitude, elles offrent des sonorités que le festival, en 9 éditions, n’a jamais entendues.

Ensuite, on aurait cru que Keren Ann souffrirait de l’incontournable Interpol, déjà sur la grande scène lors de son entrée. Les fans n’ont pas boudé leur plaisir de s’envoyer ses airs pop-rock ciselés. Elle ne boude pas son plaisir de son audience exceptionnellement plus rock.

Alors que Wu Lyf  fait une sortie scène en queue de poisson: on sort, on revient, on ressort… Sexy Sushi se lance dans une bataille féroce avec le quatuor d’Artic Monkeys. Leur techno relevée et déchainée aura raison de l’entrain de leur public.

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Vendredi à Rock en Seine: CSS, The Kills, Biffy Clyro, Yuksek et Foo Fighters

Premier jour de l’édition 2011 du festival Rock en Seine. Retour gagnant de CSS, The Kills et Foo Fighters qui jouera les prolongations. Une nouvelle scène. Un budget de 6 millions d’euros.
Deux bonnes claques avec Biffy Clyro et Yuksek. Quelques goutes de pluie, un peu de boue. En fin de soirée, deux blessés étaient à dénombrer: la chanteuse de CSS et l’appareil photo d’une festivalière dont le zoom restait bloqué.

Panne de Ligne 10 oblige, la journée commence pour beaucoup de festivaliers par l’entrée en force du groupe écossais Biffy Clyro. Policés sur les photos officielles, les membres du trio balancent leur chemise pour assurer un set viril et vitaminé.  Tous tatouages dehors, ils réchauffent avec des  rythmes fiévreux à la croisée du grunge et du rock.

 Ensuite, virage sur la scène de l’industrie avec les petits frenchies de The Feeling of Love qui peinent à convaincre le public. Il leur faudra encore quelques bonnes heures de route pour pouvoir assurer un set à la hauteur.

Exit Young the Giant remplacé par Wolf Gang, sur la nouvelle scène de Pression Live. Ce dernier a l’air tout droit sortie des années 80, preuve l’écharpe blanche autour du cou du leader. Au final, les sonorités pour ados ne convainquent pas.

La tension et la fureur montent d’un cran avec le retour des tonitruants brésiliens de CSS. Lovefoxxx, la leadeuse du sextet nous emporte littéralement dans ses acrobaties et autres cascades. Dans un joyeux mélange électro-break dance, elle envoie une décharge festive jubilatoire et lance une vibrant “let’s dance like snakes”. En fin de concert, elle saute une dernière fois dans la fosse, cette fois,  pour donner la tracklist du show à ses fans. Manque de chance, dans son élan et à cause de la hauteur de la scène,  elle se tort la cheville. Sortie de scène grimaçant dans les bras de secouristes.

Passé le bling-bling et ultra référencé rappeur hiphopeur Kid Cudi, qui sent le Kanye West à plein nez, on retrouve avec un max d’envie  le retour de The Kills après le mariage glamour de Jamie Hince avec sa belle Kate Moss. Toujours aussi magnétique Alison Mosshart électrise littéralement les foules. A la manière d’une danseuse contemporaine, ses gestes, ses balancés de cheveux sont une vraie chorégraphique aussi poétiques qu’essentiels dans le charme de ce duo.

Et pour finir, deux choix cornéliens. Le premier: Foo Fighters ou Yksek? Les plus jeunes festivaliers, ados et tout jeunes adultes préfèrent la révélation électro française. Et ils n’ont pas tort.

Le deuxième: Paul Kalkbrenner ou Death in Vegas? Ce dernier ne surprend plus depuis quelques années, le public préfère le DJ berlinois. Son show parfait nous fait regretter nos très chers Daft Punk.

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Electrelane comeback in Paris – live à la plage de Glazart

Ciel clément au dessus de la Plage du Glazart pour le retour inespéré d’Electrelane, ce vendredi, à Paris.

On n’espérait plus trop une reformation. Certains d’entre nous, après avoir tout juste entendu les mélodies du groupe lors d’un de ses derniers passages à Paris – en première partie de Arcade Fire à l’Olympia, par exemple – se retrouvaient aussitôt en deuil suite à l’annonce de leur séparation en 2007.

Je n’étais donc pas le seul sur le sable humide à avoir retardé mon départ en vacances pour apprécier ces retrouvailles avec les quatre filles dans le vent.

Pas d’album en vu, pas de nouveau titre, ni “de label”, de l’aveu même de Verity à un fan éploré.
Simplement pour nous,  l’envie de reprendre une bonne dose. Pour elles, le plaisir de partager à nouveau leur inspiration à travers l’Europe pour une tournée d’été débutée le 16 juillet en Turquie.

Le concert commence donc par un Gone under Sea des plus planants, pour enchaîner avec Bells. Le soleil refait surface pour éclairer les joues de la charmante Mia Clarke juste avant l’instru, Eight Steps.

Ros Murray à la basse, en profite pour exprimer, en français dans le texte, leur plaisir à toutes de jouer à la lumière du jour et de pouvoir voir leur public après cette longue absence.

To the East finit de ragaillardir les esprits. Et le rythme ne faiblira plus de la soirée.
Le visage de Verity Susman, aux claviers, ne peut cacher un sourire en voyant le public réagir aussi bien et entonner les refrains.

Ca chahute ferme et ça se pogo en devant de scène, quitte à écraser quelques pieds et envoyer des bières valser.

Arrive dans la setlist une reprise détonante et décalée. Celle de Smalltown boy de Bronski Beat alias Jimmy Sommerville, qui scotche les très rares récalcitrants qui n’avaient pas trémoussé leur arrière-train.

Les filles ne boudent pas leur plaisir à envoyer des riffs énergiques et décoiffants. Les franges volent, les doigts de Mia ont comme un don d’ubiquité.

Et l’on peine à se consoler à l’écoute du  morceau Long Dark envoyé avec force.

Mais l’aventure n’est pas finie puisque une vidéo de la soirée est à venir sur le site. Ouvrez l’œil!

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