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Jacno Future sans Elli : hommage et concert

Ce jeudi, Cité de la Musique, premier jour du Festival Days Off. Pour l’hommage rendu à Jacno, il manque deux femmes sur scène. Elli Medeiros, la complice de toujours et Brigitte Fontaine interprète de la reprise Je vous salue Marie. Malgré ces absentes, l’heure est à la fête.

Jean-Charles de Castelbajac ouvre la soirée par un texte sur l’homme et l’ami. Deux facettes d’un artiste hors du commun, fantasque et visionnaire.
Docteur Denis et Mister Jacno. Le couturier nous rappelle quelques éléments du lexique à la Jacno: “classieux” – il l’était assurément – et “rongeur” pour qualifier noblement un taxi.

Alex Beaupain suivi de Thomas Dutronc ouvre une suite de reprises, plus ou moins sages, plus ou moins révérencieuses.


Mais le public attendait Le couple de la soirée, reformé pour l’occasion. Et oui, Benjamin Biolay retrouvait la belle Chiara Mastroianni pour le titre D’une rive à l’autre. Tout en pudeur, on renoue avec le souvenir de ce duo qui tournait, il y a quelques années déjà, en France pour accompagner le disque: Négatif.
Chiara est timide, toujours. Et elle touche droit au coeur, à chaque fois.

Aussitôt, Jacques Higelin prend le relais avec un texte de son cru. Il redonne vie au  “Capitaine Jacno” disparu. Dans une envolée dense et  enflammée, Higelin découvre une part poétique du compositeur et  producteur.

Ensuite, Miossec et Les Valentins, Etienne Daho se succèdent. Et Dominique A donne pleine mesure à la modernité de Jacno avec Je t’aime tant. Un texte qu’il aurait pu écrire mais dont il est, ce soir, l’interprète saisissant de maîtrise.

Le bal des interprètes se finit avec la furieuse joliesse de Coming Soon pour un For you revigorant. La soirée est finalement trop courte. L’hommage aurait pu être plus long encore. Dans les années 80, la fête ne finissait jamais.

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Ceremony by JCDC à la Maison de Créteil : Jean-Charles de Castelbajac en majesté – Festival Exit

La Maison des Arts de Créteil a droit aussi à ses grandes premières. A l’invitation du Festival Exit, Jean Charles de Castelbajac a scénographié son premier spectacle, Ceremony, en périphérie de la scène hype parisienne.

Ca aurait pu être un grand mix de formes  — théâtre, cinéma, cabaret, cirque – histoire d’en mettre plein les yeux et de montrer les multiples influences de sa palette. Au contraire, JCDC a préféré choisir la forme épurée d’un concert, celui du groupe Nouvelle Vague, en habillant l’ensemble de subtiles pointes de fantaisie et de couleurs.

Ca commence par un texte à deux voix. Un échange étrange, fantomatique, en hommage au poète Robert Malaval, avec la présence de sa petite-fille, en mannequin d’un soir, face au créateur de mode.

Second levé de rideau et première chanson. Deux silhouettes féminines isolées sur une scène  épurée, les musiciens concentrés sur une plate-forme étroite dans le fond, un Rubik’s Cube lumineux et géant à gauche, un chœur de jeunes garçons à droite.

Les perspectives surprennent, la distance physique artistes-public inquiète.  Mais le metteur en scène est un farceur et va jouer sur l’espace tout au long du concert. Tantôt une apparition, tantôt un pas de danse, une pluie de néons colorées, un guitariste à épaulettes surdimensionnées, quelques projections sur un écran, des tenues joyeusement allumeuses. Cet ensemble sert de cadre magique aux reprises de standards musicaux allant de Cure à Jacno en passant par The Clash et Joy Division, des reprises toutes plus hallucinées les unes que les autres.

JCDC pourrait renouveler l’expérience plus vite qu’on ne le croit. On chuchote que le spectacle pourrait être repris à Broadway après seulement deux dates et une critique dithyrambique d’une journaliste américaine. L’impatience gronde. En attendant, un dvd du spectacle est sous presse.

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