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YANIS interview Berlin-Paris pour son EP L’Heure Bleue

Le titre Hypnotized a fait l’effet d’une petite déflagration musicale au printemps dernier, alors que l’on n’avait plus de nouvelles du jeune phénomène de la musique électro acidulée qui avait fait danser plusieurs générations sur Wake Up.
Un nouveau visage, nouveau look et des tonalités plus fiévreuses.

YANIS a pris un aller pour Berlin, s’est plongé dans les nuits électro, a fait des scènes incognito. De retour à Paris, il conçoit L’Heure Bleue un EP chargé de 6 titres qui nous envoient dans les airs, prend une claque avec le chorégraphe Yoann Bourgeois qui lui inspirera le jeu d’équilibre de sa pochette.
Il pense déjà à retourner dans la capitale allemande pour un concert et a des pistes sérieuses pour un live à NYC.
En revanche, il n’est pas décidé à reprendre les cours de claquettes, après un mois de pratique assidue.

INTERVIEW SELFIE

Selfie exclu pour #UsofParis
Selfie exclu pour #UsofParis

Quelques mots sur l’ambiance de ce premier live L’Heure Bleue au Badaboum
 à Paris.
YANIS: C’était fou ! C’était la première date après la sortie de l’EP. En plus on avait travaillé en résidence, 3 jours avant. On a retravaillé les lumières, le son.
Et les gens étaient incroyables, ils chantaient. 
Je rigolais aussi sur scène parce que j’étais vraiment étonné. J’ai pris une claque. 
Le public m’a mis une claque.
J’aime voir les gens danser et ils se sont lâchés. Je suis, en fait, hyper fier de tous ceux qui sont venus me voir. Je les 
soupçonne d’être des licornes, je ne sais pas en fait d’où ils viennent, s’ils habitent vraiment ici.

Sur ton profil FB, tu as écrit : “je ne trouve pas d’endroit plus bouleversant et rassurant que la scène.” Comment être rassuré quand on a autant d’yeux qui te regardent ?
(il me montre son tatouage œil sur l’avant-bras droit)
On m’a beaucoup regardé depuis que je suis tout petit. Donc ça ne me dérange pas étrangement d’être regardé.
Et je dessinais beaucoup d’yeux aussi quand j’étais petit. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai cet œil tatoué.
Ça m’a toujours fasciné le regard de l’autre, une attention que l’on me portait très petit, déjà en maternelle. J’avais des relations particulières.
C’est pas des années incroyables la primaire, le collège. On me disait que j’étais “différent”. Et au final, c’est pour ça que j’ai fait de la musique. Il n’y a pas de jugement quand on est artiste. Et quand je suis scène, je sais pourquoi je suis là.
Je ne cache pas je suis stressé avant de monter. Mais c’est un lâcher-prise total pour moi.

Avais-tu un manque de la scène ?

Énorme manque ! Sans doute le plus difficile à gérer. C’est un shoot d’adrénaline, un peu une drogue.

Quel est le substitut ?
… En fait, on fait des chansons pour retourner sur scène ! 🙂



Tu t’es entrainé ?
Je suis en mode Rocky. Je monte des marches… Non, c’est pas vrai ! 🙂

Yanis EP L Heure Bleue hypnotized crave my name is yanis music new


Une émotion folle en tant que spectateur d’un live ?

J’étais au Festival Beauregard où j’ai vu Florence and the Machine. Elle a une énergie folle sur scène où elle prend le public pour ne plus le lâcher. J’étais dans la fosse. C’était fou !
Ce que j’aime chez elle c’est qu’elle retient aussi beaucoup mais elle sait aussi faire danser les gens. Je ne sais pas comment elle fait pour danser et chanter.

Une appréhension de revenir après 
la longue absence ?
On en a toujours, comme pour chaque projet.
J’avais une vraie liberté de m’arrêter. On ne m’a rien imposé.
Finalement, je suis content de la façon où tout s’est construit. Avec Hypnotized, c’était un moyen de tester des choses.

Certains ne t’ont d’ailleurs pas reconnu !
C’était le but ! 🙂 Je suis plein de personnes différentes.

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Dans quelle mesure était-il nécessaire de revenir à une autre identité et à ta propre identité ?
Ma vie a tellement changé entre ce que j’ai créé quand j’avais 13 ans. Sliimy était un personnage qui m’a protégé aussi. Ma vie a basculé depuis : l’indépendance, les voyages (Berlin, concerts au Japon…) et apprendre à me réconcilier avec l’autre.
J’ai été aussi entouré de beaucoup d’artistes. Sliimy, c’est un projet solitaire, réalisé dans une bulle, coincé, à Saint-Étienne.
En écrivant les nouveaux titres, ce n’était pas un alter-ego qui parlait mais moi.

Quand s’est produit le déclic ?
A Berlin ! Là-bas c’était neutre, personne ne me connaissait. J’ai découvert des lieux incroyables. 
J’ai pensé à une autre identité. Mais quand j’écrivais les textes, je me disais que je ne pouvais pas les faire chanter par une autre « personne ».
Chaque chanson de l’EP évoque ce rapport à l’autre. Et c’est souvent un duo, une idée de communion, comme Hypnotized. C’est une histoire d’emprise. Craved, c’est plus dans la séduction.

Quels adjectifs pourrais-tu poser sur ton EP ?
Un EP assez planant. C’est pas évident de mettre des adjectifs. 
L’Heure Bleue résume bien le projet. Cet entre-deux, où les couleurs changent. C’est aussi quelque chose de présent. 
L’heure bleue a inspiré de nombreux artistes. C’est un instant contemplatif qui a touché les peintres aussi.

Qu’est-ce qui est berlinois dans cet EP ?
Berlin m’a influencé musicalement mais aussi personnellement. 
Et y’a cette influence dans la pochette avec ce socle en béton, rigide, de la structure aussi. Et puis l’espace vide et épuré. 
La ville m’a permis de faire le vide aussi. Ce n’est pas forcément une ville belle au premier abord. Il faut creuser. Et j’ai rencontré des artistes pas forcément Pop, plutôt indépendant et avec une grande liberté.

Et musicalement ?
Dans chaque titre, il y a une retenue. On ne sait pas forcément sur quel pied danser. Même chose à Berlin, il y a des choses très club, mais il y aussi des vibrations plus sombres. Et chaque titre, il y a une vibration assez sombre aussi.

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Charlotte Le Bon a-t-elle accepté facilement de participer à ton clip ?
On se connaît depuis 7 ans, bien avant Canal +. C’est une artiste que j’admire. 
Je lui ai proposé de participer au clip car elle a eu une expérience dure avec Messmer sur le Grand Journal. Elle ne voulait pas le refaire. 
L’ambiance était plus posée. Ca a finalement été une thérapie pour elle et aussi pour moi.
Il y a l’idée de relaxation, d’apaisant. Il y a un contact avec l’autre, il faut accepter le deal.
Finalement, en préparant le clip, j’ai trouvé très peu de documents de vidéos, d’artistes contemporains qui avaient réalisé quelque chose sur l’hypnose. Très étonnant !

Qui est Apollo Noir avec qui tu as collaboré pour L’Heure Bleue ?
Il y a beaucoup de personnes avec des surnoms ou alter-ego dans mon entourage.
Ce qui est intéressant c’est qu’il n’est pas connu dans le milieu de la musique. Il est graphiste à la base. Le visuel nous rapproche aussi. Il ne me prend pas pour un fou quand je lui dis : « j’aimerais une chanson qui sonne bleu, ou comme une vague ». On fonctionne beaucoup avec les émotions et les couleurs. Dans la musique électro, c’est aussi très organique. 
C’est une relation très forte. On a composé les sons ensemble. Et surtout, il collectionne les instruments vintage.

Et donc, c’est lui le clavier Jupiter (utilisé pour Thriller de Michael Jackson) ?

Tout à fait. On a travaillé sur plusieurs instruments différents. Les claviers ont une âme.
J’arrive le plus souvent avec des mélodies, des idées de chants. Et on bosse ensemble. C’est comme un labo avec plein de liberté. On est en train de composer de nouveaux de nouveaux titres.

Christine and the Queens est un exemple pour toi ?
C’est une fille incroyable. Je la connais aussi depuis longtemps.
Elle a construit son projet sur le temps. Et je suis admiratif car elle s’inspire de tous les arts sans aucune limite.
Elle est humainement incroyable.
Chacun s’inspire, entre artiste. On a des liens : j’adore aussi danser sur scène. On partage l’amour de la performance, de Michael Jackson aussi.

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Qu’est-ce qui te manquait de Paris quand tu étais à Berlin ?
Une bonne baguette. Et du bon vin. C’est tellement franchouillard mais j’assume.

Et qu’est-ce qui te manque de Berlin quand tu es à Paris ?
La liberté dans la fête. Les espaces de danse sont plus vastes.
Paris, mon amour et Berlin, mon amant…

Une chanson pour pleurer ?
Je pense à une chanson des Rolling Stones…
Mais j’en ai une autre : The Cinematic Orchestra avec Patrick Watson, To built a home. Elle est dans le film The Tree avec Charlotte Gainsbourg.

Une chanson pour t’évader, pour quitter Paris ?
Ibeyi : River. J’adore le clip d’ailleurs. C’est très simple.

Une chanson pour aimer ? Ou tomber amoureux ?
Y’en a plein ! C’est tellement français, mais encore une fois, j’assume : La vie en est rose de Piaf. Ma maman me la chantait tout le temps quand j’étais petit.

La dernière claque musicale ?
Dernier album de Tame Impala, c’est incroyable ! « Cause, I’m man ». Leur premier titre me fait vraiment penser à Michael Jackson. Il aurait pu la chanter.

Interview by Alexandre

EP L Heure Bleue my name is Yanis hypnotized crave track for UsofParis blog united states of paris anniversary

YANIS, EP L’Heure Bleue
Y&I Records

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CONCERTS :
10 mars à Liège (Le Reflektor – plateau avec We Are Match)
12 mars à Bordeaux (Le Rocher de Palmer)
18 mars à Avignon (Les Passagers du Zinc)

22 avril à Lille (La Péniche)
26 mai à Saint-Étienne (Le Fil)

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Clarika interview selfie / De quoi faire battre mon cœur

Clarika, c’est de la sensibilité à l’état pur. Une accroche aussi directe, piquante, délurée qu’un peu plus grave dans ses textes. Elle nous revient avec un nouvel album dont le thème est certainement plus à vif que les précédents.
De quoi battre mon cœur est aussi élégant, poétique que chargé d’espoir… de concerts joyeux, comme elle sait si bien les réaliser.

Interview réalisée quelques jours avant d’entrer en répét’ pour sa nouvelle tournée.

Clarika nouvel album de quoi faire battre mon coeur visuel promo Franck Loriou photography label athome interview musique chanteuse

CLARIKA / INTERVIEW SELFIE

UsofParis : La conception de l’album a-t-elle été différente des précédents ?
Clarika : Elle l’a été en terme de collaborations.
Sinon, j’écris toujours mes albums au moment où je les fais. Je n’ai pas de fond de tiroir.
Je commence quand je me remets à l’écriture d’un album, face à ma page blanche. Ça dépend ensuite de l’air du temps, de ce que je vis, de mon inspiration…
En revanche, j’ai collaboré avec des équipes différentes.

Pourquoi avoir fait appel à la Maison Tellier ?
J’avais déjà une affinité artistique avec le groupe. J’avais invité le chanteur Helmut au Trianon. J’adore sa voix. Et pour ce qui est du compositeur, parce qu’il y a aussi Raoul Tellier qui a composé un tiers de l’album, il a fait partie des artistes que j’ai tout de suite sollicités et avec qui ça a collé.

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Quelle est sa touche, à Raoul Tellier ?
🙂 Justement, c’est sa touche ! En même temps, tout en respectant « mon univers ». C’est un mélodiste. Et, à chaque fois que je collabore avec quelqu’un, ce qui me touche c’est la mélodie.
Je ne réfléchis à la tonalité musicale d’une chanson quand je l’écris. Je livre le texte et quand il me revient avec une musique, j’essaie d’écouter la chanson comme si je ne l’avais pas écrite. Et après, ça devient instinctif, ça me touche ou pas.

Quand vous écrivez, votre texte est-il déjà musical ?
Je suis très attachée au format de la chanson. Mais dans l’absolu, je pense qu’un texte de chanson réussi est un texte que l’on peut lire. En tout cas, c’est ce que je ressens pour d’autres chansons qui ne sont pas les miennes.
Ce qui est intéressant, c’est aussi que la musique puisse décaler le propos ou le rendre plus profond. Dans tous les cas, elle lui donne un axe.

selfie exclu pour le blog #UsofParis
selfie exclu pour le blog #UsofParis

Après une rupture, comment réapprend-on la joie ?
Je ne sais pas. Je te dirai ça dans quelques mois.  🙂
Pour avoir vu autour de moi, je pense que c’est possible d’être à nouveau heureux-se. C’est universel, la question de l’amour.
Tout est histoire de temps en tout cas. Je pense, enfin j’espère.

Dans quelle mesure était-il nécessaire de se mettre à nue dans cet album ?
C’était impossible de faire autrement. Quand quelque chose qui vous arrive vous bouleverse terriblement… Je ne me suis pas, non plus, poser trop de questions. C’était cette émotion qu’il fallait que je raconte. Je ne me sentais pas, en tout cas, de me mettre dans la peau d’une auteure de chansons. Je ne peux pas tricher avec mes chansons.
Je me suis demandé, en revanche, si ce n’était pas trop lourd pour un album. Et je sais que les albums d’autres artistes que je préfère ne sont pas forcément les plus gais.

Est-ce quand même un album heureux ?
Le paradoxe ! C’était une période compliquée et, en même temps, c’était vertigineux de collaborer avec de nouveaux artistes. Les rencontres ont été simples et naturelles. Fred Pallem a pris la commande et tout s’est passé avec légèreté.
Heureusement, que ça ne s’est pas fait dans la douleur ! 🙂

 

Pourquoi avoir choisi Je suis mille comme titre d’ouverture de l’album ?
C’est une décision collégiale. Ce n’est pas forcément celle que j’aurais mise au début, je n’étais pas forcément convaincue. Et après discussion (maison de disques, musiciens, manageuse…), j’ai trouvé que c’était une super idée. Parce que c’est un titre ouvert, mais il parle de moi. D’ailleurs, je vais en faire le premier morceau de mes concerts. C’est une sorte d’hymne à la diversité, nous sommes plus qu’une image, un rôle…
C’est une ouverture pleine d’espoir.

Clarika concert Le Trianon Paris 23 février 2017 affiche tournée de quoi faire battre mon coeur album Far Prod

La Clarika 2016 sera-t-elle la même que celle d’avant ?
Je répète mon nouveau spectacle et je sais déjà que j’ai envie de retrouver l’énergie de la scène et des contrastes. Et j’ai choisi mon équipe en fonction de cette envie.
Et c’est ce que j’aime en concert : le contraste. Passer d’une atmosphère intimiste, pas forcément gai à quelque chose de plus fou. C’est ce que je suis en train de construire avec de nouvelles idées de scénographie. « Je n’ai pas changé ! »

Vous avez toujours la même émotion quand vous débutez un concert ?
En fait, c’est la scène qui me donne envie de faire de la musique. C’est ce que je préfère dans toutes les étapes autour de mes chansons. Démarrer un concert, c’est une émotion mais aussi un stress, un stress positif. C’est le moment le plus confortable et vertigineux.
Une fois que l’on a les chansons et qu’on les aime, après il n’y a que des bons soucis, c’est plus ludique. On peut partir dans toutes les directions.
Le plus dur étant la création.

Comment arrive-t-on à vivre sans shoot scénique ?
En fait, je tourne beaucoup mais de manière étalée, parce que j’ai une vie, j’ai des enfants. Et ça me plait de passer de périodes intenses à des moments plus calmes.
Mais quand je ne tourne pas pendant un moment, ça me manque. C’est aussi pour ça que je développe des projets parallèles pour pouvoir continuer à faire des concerts.
C’est le cas du spectacle avec Daphné. Nous faisons un pont entre nos deux tournées avec ce spectacle.

Daphé et Clarika
Daphé et Clarika

Quelques mots sur ce spectacle créé avec Daphné ?
Le thème du spectacle est Ivresses. C’est très vaste : sommeil, alcool, amour, la vie… Ça permet en fait de fédérer beaucoup de chansons. A partir d’un répertoire large (d’autres artistes et le nôtre), des poèmes viennent relier les morceaux. Ça va de Gainsbourg à Bowie, en passant par Barbara, Britney Spears…
Et ça nous amuse d’interpréter des chansons que nous aimons aussi.

 

Une chanson pour crier sa joie ?
En ce moment, j’écoute : It’s raining men (The Weather Girls). Elle donne la pêche, elle est drôle. Et vocalement, elle a une puissance terrible.

Dernière claque musicale ?
Je vais être super banale : Bowie ! L’avant-dernier album, The Next Day. Je le connais depuis longtemps. Et je l’ai réécouté par la force des choses. Ça me scotche encore. J’avais vu l’expo à la Philhamornie, j’y étais restée 4 heures.
Sa mort m’a touchée plus que je ne le pensais. Parce qu’il est associé à l’affectif. Parce qu’il m’a accompagnée. Et ça a touché beaucoup de monde autour de moi.
J’ai pu le voir en vrai, une seule fois, lors d’un showcase au Ministère de la Culture, il y a plusieurs années. Il ne m’a pas vue chanter, j’avais déjà fini mon tour de chant quand il est arrivé. Dès son entrée, il y a eu un mouvement de foule, on aurait dit le roi et la reine, avec Iman. C’était surréaliste !

Un lieu parisien où il fait bon de se retrouver seule ?
Il y a beaucoup d’endroits. J’adore le Jardin du Luxembourg. J’y suis toujours allée depuis toute petite et j’y ai emmené mes enfants. Il ne change pas, c’est un repère dans Paris.
Je l’aime beaucoup en hiver. J’aime le traverser toute seule ou accompagner.
J’y suis attachée.

Franck Loriou - photography
Franck Loriou – photography

Clarika
De quoi faire battre mon coeur, nouvel album
(Label Athome)

concert au Trianon (Paris)
le 23 février 2017

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Le groupe Namasté en interview-selfie – des albums à gagner !

Avec une seule chanson (Juste le temps), le groupe de fab guys nous a emballés alors que nous n’avions pas encore écouté le premier single de son premier album. Au-delà de l’euphorie que procure ces 12 titres, Namasté dégage aussi en interview une convivialité qui ne souffre d’aucune distance et de censure. La preuve dans ce qui va suivre.

Rendez-vous était donné dans la cour feutrée d’un hôtel du 9e avec deux des cinq membres du groupe : Raphaël Cornet (guitare, voix) et
Octavio Angarita (violoncelliste, choriste). Entretien sans filtre.

Groupe Namasté Raphaël Cornet Kenzo Zurzolo Reda Samba Benoit Dordola Octavio Angarita premier album Juste le Temps Belleville Music Moonkeys Music photo profil wearenamaste

INTERVIEW

Vous nous décrivez en quelques mots le projet Namasté, type marketing ?

Octavio : Namasté, c’est de la balle !
Raphaël : C’est un bel album, qu’il faut écouter, qui fait du bien. Qu’il faut écouter toute la journée, à n’importe quel moment.
Octavio : C’est un album de partage ! 
Raphael : Namasté c’est une musique très variée, une musique riche en influences.
Octavio : Une musique à notre image.

Une musique à votre image, donc chevelue et poilue aussi ?

Raphaël : 🙂 Oui, tout à fait ! Chevelue et poilue !
Octavio : 🙂

Un seul adjectif pour décrire chaque membre du groupe !
Octavio : Raph, je te laisse faire. Les adjectifs, c’est pas mon truc. J’étais mauvais à l’école !
Raphaël : Tu vas quand même être obligé d’en trouver un pour moi ! 🙂  Octavio romantique, Reda pragmatique, Kenzo lunaire.
Octavio : J’aurais plus dit lunaire pour toi.
Raphaël : Alors on garde lunaire effectivement, car ça me va bien !
Octavio : Kenzo, c’est le calme. Paisible. Benoit est dans la réflexion.
Raphaël : Il est cérébral !

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Quels bénéfices de participer aux concours : Paris Jeunes Talents, Lance-toi en live… ?
Raphaël
 : Un gros soutien au développement. Chaque concours entrepris – et on en a remporté quelques uns – nous ont aidés à nous développer. Que ce soit le Concours RATP qui nous ont ouvert les portes de festivals ; Paris Jeunes Talents, ça a été des concerts et un support financier. Avec le Ricard Live, on a joué devant des milliers de personnes et ils ont financé un EP. SFR nous a fait jouer à la Rochelle. 
Donc un gros soutien, de la visibilité, des connections. 
Octavio : Et une réelle préparation à la scène aussi. Même quand, au départ, on a quand même une expérience.
Raphaël : Ca nous a formés.

Selfie original exclu UsofParis d'Octavio et Raphaël
Selfie original exclu UsofParis d’Octavio et Raphaël

Juste le Temps, le premier titre de l’album, m’a accroché direct. Comment est-il né ?
Raphaël : Cette chanson a eu plusieurs vies.
Octavio : Il faut savoir que plusieurs de nos morceaux ont eu plusieurs vies. D’où le titre : Juste le temps. Cet album a été un travail très long. Long de se découvrir les uns les autres, de partager nos expériences, nos idées, nos différences aussi. 
D’apprendre à s’accepter les uns les autres.
Cette chanson a plusieurs vies à l’image de notre révolution. Elle a commencé dans une première matière guitare-voix. Ensuite, elle a pris une dimension électro, avec des beats, des sons très recherchés. Et puis petit à petit, nous avons essayé de réunir dans ce morceau toutes nos idées et nos influences.
Raphaël : Pour l’écriture, c’est un morceau que j’ai coécrit avec Patricia Lenoir avec laquelle j’ai aussi coécrit Lâche par l’Affaire, Ode au vent. Ca a été un travail passionnant. Juste le temps est profond mais il peut avoir plein de lectures différentes. Il parle d’un accès au bonheur, de la vie, du temps qui passe, de trouver sa place. Il est très vaste.
J’ai eu une écriture assez instinctive au départ, il y avait beaucoup de punchlines, de jeux de sonorités (syllabes, sonorités des mots). Il y avait un sens caché mais c’était très confus. Ce qui est incroyable, c’est que Patricia a réussi à lire tout ça et à sortir de moi l’essence et à trouver le fil conducteur. On y a passé du temps. C’était un vrai tour de magie.

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Patricia a plus réorganisé que réécrit ?

Raphaël : Pour tous les textes, j’apportais une base qui n’était pas assez construite, très décousue. Et on a fait tous les deux un travail de reformulation : « qu’est-ce que l’on veut dire ? Où est-ce qu’on va ? » Un vrai travail d’auteur, en somme. 
Moi, j’étais vraiment plus dans les sonorités, en fait. 
Les rappeurs français m’ont beaucoup donné envie d’écrire : Saïan Supa Crew, Mc Solaar, I AM… J’adorais la langue française chantée comme ça, déclamée. 
Patricia a donné du sens à mes propos.

Que t’a apporté ton expérience d’ingé son pour ta musique ?
Raphaël 
: De l’autonomie, le fait d’avoir son studio et de pouvoir enregistrer ses sons, ses voix… C’est une passion du son, partagée avec les gars. Une passion de la matière sonore. De faire des recherches, de transformer la matière. C’est ce que l’on a fait pour cet album.

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Quelle est la chanson la plus personnelle de l’album ? 

Raphaël : Lost, c’est la chanson avec laquelle je me suis mis le plus à poil, par rapport à ce que j’ai vécu. C’était une période où je n’étais pas bien, j’étais déprimé. Et je cherchais quelque chose à l’intérieur de moi, mais que je ne comprenais pas. J’étais perdu. C’est un moment important aussi qui nous forge et qui nous permet d’aller plus loin. 
L’écriture est simple, en anglais. « I’m lost in my world ». Les premières phrases ne sont pas faciles à assumer, mais elles traduisent ce que j’étais et ce que je ressentais à l’époque.
Octavio : Et Namasté, c’est la chanson qui nous met tous les 5 d’accord.
On s’y retrouve tous, plus ou moins.

Raphaël : C’est le morceau qui raconte le mieux le propos du groupe : l’envie de partage, de voyage. C’est l’identité du groupe ce morceau.

Quels artistes se sont penchés sur votre album pour les influences ?

Octavio : Coldplay
Raphaël : Police, Archive.
Octavio : Shakira ! 🙂

Raphaël : Beaucoup d’artistes. On a tous un background très différent. De la musique du monde au groove, en passant par le classique (Rachmaninov). Et aussi le jazz.

Vous rêvez en musique ?

Raphaël : Oui. Justement, cette nuit, j’ai rêvé que je faisais des rythmes avec Reda. On faisait de la percu sur une espèce de darbouka…

En lisant vos interviews, votre propos est posé. On a vraiment l’impression que vous êtes adorables. 5 mecs ensemble, ça se frictionne quand même ?

Octavio : Comme dans tous couples, après 10 ans de vie commune, il se passe des choses.
Raphaël : Y’a de la vie !

Octavio : Ca bouge, il y a des caractères très différents. Certains sont en retrait, d’autres plus en avant. Parfois, il faut rentrer dedans, parce que ça permet de grandir et de remettre les idées en place, et son ego aussi. Faut apprendre à recevoir et à donner.

Une leçon de scène avec Julien Doré, en faisant ses premières parties ?
Octavio : Pas une leçon de scène. Il est charismatique !
Raphaël : C’est un interprète incroyable. Sur scène, c’est un vrai showman.



Et avec Frero Delavega ?
Raphaël : Une simplicité. Un succès qui vient progressivement pour devenir énorme. Et des gars qui restent simples. Malgré un emploi du temps très chargé.
Octavio : Je les ai découverts à la Cigale avec un groupe qui a évolué depuis. Le batteur a changé, un guitariste aussi. Et voir l’évolution, c’est extraordinaire.

Vous vous projetez quand voyez ces artistes en live ?
Raphaël : J’ai arrêté ça ! 🙂

Octavio : On s’est projeté avant de rencontrer ces artistes. Je me projette dans la musique depuis que j’ai 5 ans. Donc forcément, voir ces gens, ça donne envie d’aller encore plus loin. De mettre en place un show. Trouver cette même force, cette même rigueur.

Vos premiers lives pour la sortie de l’album sont à la hauteur de vos attentes ?

Raphaël : Il faut qu’on se remette en route. La machine a besoin de se roder en live. Donc a besoin de jouer en continu pour retrouver cette énergie, pour qu’on s’incarne. Il y a eu, pour le moment, trop peu de dates pour que la machine se remette bien en route. Les petites salles ont aussi une énergie particulière, il faut rentrer dedans. 
On a besoin de tourner, là.

Une anecdote de concert ?
Octavio
 : Il y a 5-6 ans, Kenzo qui s’est vautré de son siège, en plein show. Tout au début du concert, solo de clavier, Kenzo se lève et d’un coup plus de siège. Par terre !

La chose la plus folle que vous pourriez faire pour faire connaître à un maximum de monde votre musique ? 

Octavio : Faire un clip tout nu. C’est ce qui marche le mieux en ce moment. 🙂 Ca n’aurait pas trop de rapport avec notre musique… Mais pourquoi pas ? 
Moi, ça ne me dérangerait pas.
Raphaël : Ah le naturiste ! 🙂
Octavio : Tant qu’il y a une barre noire.

Raphaël : Déjà fait !

Octavio : Exister déjà, c’est une chose assez folle.
Raphaël : Faut me présenter des projets. Je ne me mettrai pas à poil. Mais je suis très aventurier. J’aimerais faire une tournée en Inde. Ça ferait connaître notre musique loin d’ici. Je suis prêt en tout cas à faire beaucoup de choses.

Votre dernière claque musicale ?

Octavio : Je suis très surpris par Rhye qui est un super groupe. 
Mon frère les a découverts en festival à la Villette et me les a fait connaître. 
Il y a Bill Laurance aussi, hallucinant pianiste, compositeur, qui joue avec les Snarky Puppy. Son album m’a rempli d’émotions, m’a fait tirer les larmichettes. Quelle richesse musicale !

Une chanson pour parler d’amour ?
Octavio
 : Elton John !
Armo (l’attachée de presse du groupe) : T’es pas sérieux ? 🙂

Octavio : Si ! 🙂
Raphaël : Une chanson de Fink, de son premier album Kamlyn. Un texte certainement écrit pour la femme qu’il aime.
Octavio : Bon alors un petit Stevie Wonder pour faire plaisir à Armo ! My Cherie Amour ! « Direct tu pécho », c’est ma réponse ! (soufflée par Armo).

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Une chanson qui fait voyager ?
Raphaël 
: La chanson de Zap Mama, 5 nanas qui chantent a cappella : Take me Coco. C’est trop beau.
Octavio : To Built the Home de Patrick Watson avec Cinematic Orchestra
.
Raphaël : C’est un voyage intérieur.
Octavio : Le plus beau voyage qui soit !

 

Namasté
Premier album : Juste le temps 
(Belleville Music, Monkeys Music)

Concerts :
6 février à Vauréal
d’autres dates à venir prochainement !

Pochette album Juste le temps du groupe Namasté wearenamaste musique photo united states of paris blog usofparis

CONCOURS

Nous vous offrons des exemplaires dédicacés de l’album de Namasté, Juste le Temps, à recevoir directement chez vous ! Oui oui.

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le vendredi 22 janvier 2015 à 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ou à souhaiter l’anniversaire du blog (qui a 5 ans ce mois-ci).

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 CD (envoyé directement par courrier).

Concours Namasté
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MARVIN JOUNO : interview au-delà des références / EP Ouverture

L’EP Ouverture nous a fait l’effet d’une révélation. Pas de celle qui vous divertit pendant quelques semaines, et vite oubliée à l’arrivée d’une nouvelle.
Ouverture c’est une voix, une musicalité, une poésie que l’on ne pensait pas retrouver de si tôt dans la chanson française.
Marvin Jouno nous a pris au col sans plus nous lâcher. Une déflagration magnifiquement orchestrée qui nous emballe, nous rappelle à l’amour, à la sensualité des mots, mais aussi à l’insouciance et aux grands espaces.
Le jeune chanteur a eu plusieurs vies. Et il n’est plus à parier que celle qu’il vient de débuter va le faire briller sur la scène musicale avec éclat alors qu’il ne réalise sans doute pas encore. Les Inrocks sont du même avis. Dont acte.
Alors que l’album Intérieur Nuit vient tout juste de sortir, rencontre avec un garçon qui n’a pas pris nos questions à la légère (et on l’en remercie) : balayant les références qui lui collent à la voix, se confiant sur son travail d’écriture, son rapport à l’objectif (car il est aussi photographe).
A noter, qu’il nous offre ici un portrait original et en exclu pour le blog, réalisé dans une cabine photomaton vintage.

Marvin Juno photomaton original pour interview blog united states of paris usofparis EP Ouverture un plan simple musique chanteur

UsofParis : Qu’est-ce qui est à l’origine de ton choix de devenir artiste, chanteur ?
Marvin Jouno : Depuis l’adolescence, je cherche à Faire, à me réaliser, à expérimenter les différents médias d’expression, afin de proposer ma vision des choses, d’exorciser certains démons, d’être ému et d’émouvoir.
Pendant 15 ans (entre mes études de mise en scène, et mon métier de décorateur dans le cinéma) – le principal média était le cinéma, qui représente encore à mes yeux le carrefour des arts.
En parallèle, j’ai développé la pratique de la photo et de la musique.
J’y ai apprécié l’immédiateté, l’expression personnelle, le fait de pouvoir avancer seul – autant d’éléments mis à rude épreuve lors de l’élaboration d’un film.
Je ne pensais pas spécialement devenir chanteur, je ferai d’ailleurs peut-être autre chose plus tard (j’aime l’idée de vivre plusieurs vies)
mais en ce moment je m’épanouis là-dedans et finalement d’une manière un peu tordue, j’ai l’impression de réaliser des films.

A quel moment s’est produit le déclic ?
La musique a pris la place qu’elle a aujourd’hui grâce aux rencontres, à la constitution de l’équipe qui m’entoure à présent, aux progrès accomplis, aux émotions incomparables ressenties sur scène, à la sélection dans quelques concours : (radio-crochet France Inter, concours ‘Talents Europe 1’, Les inouïs du Printemps de Bourges) et aussi enfin grâce, ou à cause de cette putain de montagne, ce défi qui me faisait face et que je voulais relever plus que tout.
Tout cela s’est précisé il y a deux ans à présent.

Marvin Jouno portrait photo original du chanteur cabine photomaton vintage interview EP Ouverture pour United States of Paris blog

Est-ce qu’une rencontre a compté pour que tu arrives à tes fins en tant qu’auteur, compositeur et chanteur ?
En réalité des retrouvailles. J’ai retrouvé dans les tréfonds de Myspace en 2010, Angelo Foley, un ami d’enfance – qui depuis a réalisé Ouverture, mon 1er EP.
À l’époque, j’avais mis en ligne 7 maquettes de chansons que j’avais travaillées tout seul de A à Z.
Angelo, rapidement rejoint par Agnès Imbault  – qui est la pianiste du projet sur scène et en studio, et avec qui je travaille une bonne partie des compositions – ont tout de suite vu un vrai potentiel, dans ce que j’aime à appeler des post-it de chansons…
Avec ces deux précieux acolytes, j’ai pu découvrir ma voix, apprivoiser le chant, peaufiner mes compositions, apprendre l’exigence d’un refrain, envisager le passage sur scène… le tout en prenant notre temps – car nous faisions tous les trois, tout autre chose en parallèle.
Depuis le début, nous formons une équipe soudée, fidèle – nous avons progressé tous ensemble – c’est une plutôt belle histoire que de mesurer le chemin parcouru.

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Comment as-tu conçu l’écriture de l’EP Ouverture ? (besoin de t’isoler pour écrire, de calme ou conception sur l’instant après une émotion) ?
L’avantage considérable d’un premier EP ou d’un premier album est le temps dont on dispose pour l’écrire. On pourrait presque dire que j’ai pris 30 ans pour me raconter en 15 chansons. 😉
Plus sérieusement, je n’écris qu’à propos d’événements ou de sentiments qui me transpercent, me bouleversent.
De ce fait, je n’écris pas un texte tous les matins au petit déjeuner.
J’écris rarement à chaud, le processus étant plus ou moins long, j’ai le temps de prendre du recul. Je travaille par phases à vrai dire.
Pendant 4-5 jours, je vais être complètement habité par les mots.
Je mange, je marche, je dors avec en tête des mots, des phrases, des histoires que je malaxe, étire, abîme, tourne dans tous les sens.
A ce moment-là, je prends des notes. Pour Est-ce l’Est ?, par exemple, j’ai eu jusqu’à 12 pages de notes, de punchlines, d’idées, de couplets écrits sous différentes formes.

Il y a 3 axes fondamentaux. Le fond, la forme, la narration :
– La thématique et l’émotion – finalement le déclic.
– Le jeu avec cette langue française riche et fascinante.
– L’histoire, le scénario ou comment à partir d’éléments personnels, orienter son propos et le développer d’un point A à un point B.

Ces dernières années j’ai eu la chance de pouvoir emprunter deux abris hors du commun :
La cavarache – une grange réaménagée perdue dans le Cantal Nord ;
et une longère isolée dans mes si chères Côtes d’Armor…
J’y ai construit, élaboré, poli la plupart des derniers textes, seul, sans diversions… j’ai pu passer le temps nécessaire à mettre de l’ordre dans le puzzle des prises de notes, sans compter les heures.

Marvin Jouno portrait photo original du chanteur cabine photomaton vintage pour United States of Paris blog interview EP Ouverture

Est-ce que l’écriture est facile pour toi ?
Vraiment pas – mais tout simplement parce que c’est sacré – peut-être trop même.
Si cela me semble facile – c’est que je suis en train d’écrire un mail, un sms, une liste de courses, certainement pas une chanson – sinon à quoi bon…
Je ne suis pas très prolifique ou alors par période, parce que je ne veux surtout pas banaliser mon rapport à l’écriture.
C’est sérieux, jamais fait à la légère, j’ai besoin de m’amuser à tordre la matière des mots pour justifier un quelconque écrit.
J’ai envie de donner l’envie d’attraper le livret, que l’on ouvre les tiroirs et découvre les différents niveaux de lecture.
Je parle parfois de dyslexie verbale – ce que l’on entend n’est pas toujours ce que l’on lit.
Depuis peu, je tends à simplifier (un peu).
Ne jamais prendre les gens pour de cons mais au contraire – ne pas passer pour celui qui fait le malin à ne pas être compris.
Ça n’a aucun intérêt puisque l’essence même de raconter des histoires est de pouvoir les partager.
Quoi qu’il en soit je coderai toujours un peu.
Je me livre de jour en jour un peu plus (j’ai fini par admettre que ma personne est le sujet que je suis supposé ‘maitriser’) mais une certaine idée de la pudeur et de la retenue m’accompagneront toujours.

Quelle est la chanson la plus personnelle de cet EP ? Et pour quelles raisons ?
Sans hésiter : Est-ce l’Est ?
Si elle n’était pas codée et pleine de sous-entendus – elle serait obscène, et d’une impudeur considérable.
J’entends un peu de tout à son sujet mais ce n’est absolument pas une chanson sur Berlin, ce serait trop simple.
Ici, Berlin sert de décor, de contexte, de prétexte – à tout autre chose que le récit de mes vacances.
Il y a des clés disséminées ci et là pour en comprendre le sens profond…

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Que l’on évoque Benjamin Biolay après l’écoute de ton disque te dérange ? (Sachant que venant de nous ce n’est pas négatif, nous aimons BB)
NON : C’est hyper gratifiant et même un peu gênant.
Ce mec a une plume tonitruante, des arrangements somptueux et Trash Yéyé est l’un de mes albums de chevet.
Il y a cinq ans – lorsque j’écrivais mes premières chansons, j’aurais signé sans réfléchir si l’on m’avait promis une telle parenté à venir…
OUI : En France, il y a deux écueils récurrents.
Il est très mal vu de faire trop de choses différentes ; et quoi que l’on fasse, on est systématiquement mis dans des cases et comparé aux aînés.
C’est certainement très rassurant pour le public et les journalistes, mais c’est chiant et castrateur.
A un moment donné, cette comparaison aurait pu (ou a pu) me fermer des portes, et très sincèrement j’ai d’autres velléités que de proposer un succédané de ce qui existe déjà – en très réussi – qui plus est.

Pour toi, la référence est pertinente ou non ?
Même pas, très honnêtement…
Fût un temps, nous avons considéré la piste de l’émasculation pour s’affranchir de la comparaison mais j’ai finalement su résister 😉
J’ai parfois la sensation d’avoir obtenu la carte de membre du club des chanteurs à la voix grave : quand ce n’est pas Benjamin Biolay, ce sont Julien Doré ou Jean-Louis Murat qui ressortent…
On ne peut pas dire que j’écoute beaucoup mon EP mais vraiment je ne vois pas trop la ressemblance.
Après, s’il s’agit finalement de proposer une pop lettrée et élégante – ça me parle, bien entendu.

Marvin Jouno portrait interview photo originale du chanteur cabine photomaton vintage pour United States of Paris blog

Un chanteur – une chanteuse – un groupe avec qui tu ne pourrais pas vivre sereinement si tu ne l’écoutais pas régulièrement ?
De 15 à 25 ans – tout en gardant les oreilles grandes ouvertes – j’ai écouté Radiohead et les projets solo de Thom Yorke de manière excessive et quasi exclusive.
Mes oreilles ont mûri ou bien vieilli mais mon rapport à la musique est certainement plus raisonné aujourd’hui.
(Néanmoins, il y a un peu plus d’un an, il aurait été difficile de m’empêcher d’écouter Reflektor d’Arcade Fire)
Cette année, j’ai “saigné” les derniers albums de Sufjan Stevens, Tame Impala et Jamie XX – pour ne citer que ceux-là.
Ces dernières semaines, je dois avoir besoin de calme : je suis à bloc sur le dernier Max Richter et le premier album d’Aldous Harding.

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Ta dernière claque musicale ?
Aldous Harding – une chanteuse folk Néo-Zélandaise.
C’est brut, simple, nu, déchirant. C’est la parfaite BO pour se couper du monde extérieur et écrire quoi que ce soit.
C’est aussi tout ce que je ne peux/veux pas faire – et ça me fait de sacrées vacances en tant qu’auditeur.

La plus belle chanson pour pleurer ?
Ouverture d’Etienne Daho.
Il n’est pas de hasard,
Il est des rendez-vous,
Pas de coïncidence…
L’une ou LA raison de donner à mon EP le titre Ouverture.

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Une madeleine intime et familiale. Je peux y accrocher des wagons de souvenirs heureux et tristes.
Les cordes des Valentins me donnent la chair de poule dès les premiers frottements.
Jusqu’au bout, cette chanson me fera penser à ma mère.

La chanson qui te fait danser ?
J’aurais pu en citer dix pour pleurer mais n’ai finalement pas trop hésité.
Pour danser, c’est une autre histoire. J’ai dû fouiller dans plusieurs centaines de liens Youtube mis de côté pour être certain de mon choix.
Il faut généralement un sacré alignement des planètes en soirée pour que me vienne l’envie de danser. Par contre, après je ne réponds plus de rien…
Lost de Franck Ocean – parce qu’associé à un moment de danse, récent, à part.

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Le meilleur conseil que l’on t’ait donné pour ta carrière ou pour ta vie ?
Pas véritablement un conseil, mais une sorte de mantra parental, jamais vraiment exprimé : « Surtout – fais – ce qu’il te plait . »

La meilleure salle pour un concert à voir ou pour chanter ?
VOIR
:
Pas très original mais l’Olympia a ce quelque chose de magnétique – indéfinissable et inimitable.
On est comme happé dès que l’on pénètre dans la salle – encore éclairée et sans musique.
CHANTER :
La première partie de Jeanne Cherhal à La Cigale me restera en mémoire pour longtemps.
Je n’ai réalisé qu’après avoir chanté ce que l’on venait de vivre.
Le poids des ans, une certaine idée de l’héritage, la lourdeur douceâtre des velours rend tout cela solennel et magique à la fois.

Quand on connait et pratique la photo comme toi, est-il facile de lâcher prise face à l’objectif d’un autre photographe pour un portrait ?
J’y travaille mais jusqu’à présent je ne peux me résoudre à passer devant l’objectif, ou plutôt à ne pas être derrière (ma place pendant 10 ans sur les tournages de cinéma en tant que décorateur).
Après, je joue le jeu du mieux que je peux – je fais confiance à la personne qui me fait face,  même si je ne peux m’empêcher d’imaginer comment je ferais de l’autre côté…

J’apprécie d’ailleurs énormément ce concept du photomaton – merci.
Je ne me mets pas encore à la place des machines 😉

Marvin Jouno
EP Ouverture
Album Intérieur Nuit
(Un Plan Simple)

en téléchargement légal

Follow Marvin via sa page FB officielle
Twitter : @MarvinJouno

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Du Japon au Madison Square Garden, GiedRé en ITV selfie : #bonheur !

La chanteuse espiègle a accepté notre interview alors qu’elle était en dehors des clous de tout planning promo, sa tournante précédente étant finie depuis quelques mois. C’est assez rare pour le relever.
GiedRé a foulé les planches de la Nouvelle Seine, fin septembre pour une carte blanche, un concert affichant déjà complet au moment de notre rencontre, comme son Café de la Danse le 8 mars. En même temps, on s’en fout, on va tous au Trianon le 18 octobre !!!

Notre échange est l’occasion de vous faire découvrir l’univers de la chanteuse avec plein d’anus, de caca et de pédophiles. Si vous ne la connaissiez pas, vous êtes prévenus, ce n’est pas Dorothée (quoi que…). Interview fleuve car elle le valait bien !

selfie original de GiedRé pour le blog !
selfie original de GiedRé pour le blog !

Un jeudi de septembre, dans un petit bar du XIe arrondissement de Paris. GiedRé, fidèle à elle-même, habillée d’une jolie robe tout en couleurs et des carottes aux oreilles.
On entre. Elle commande un Perrier rondelle (of course !). On demande si l’on peut enregistrer l’interview, elle répond qu’elle est d’accord mais que de toute façon, elle démentira tout.

UsofParis : Que faisais-tu avant la musique ? Qui était GiedRé avant d’être la chanteuse que l’on connaît ?
Giedré :
Genre le jour d’avant ?

Oui, le jour d’avant !
Le jour d’avant, j’sais pas. Je pense que j’ai déjeuné, après je me suis promenée…
Non. Qu’est-ce que je faisais avant ? Je faisais du théâtre.

Le cours Florent ?
Le cours Florent ça c’était y’a longtemps et surtout après j’ai été à l’ancienne école de la rue blanche, qui s’appelle l’ENSATT (Lyon). Et puis après je faisais du théâtre, on avait monté une compagnie et je jouais dans des pièces très sérieuses, théâtre subventionné, tout ça. C’était très “Fleur Pellerin attitude”. Vraiment !

Est-ce que tu faisais des petits jobs ? On t’imagine bien en animatrice de centre de loisirs ou en hôtesse d’accueil à la Fistinière…
Ouais, j’ai fait des jobs de merde, si c’est ça ta question. Oui. Comme tout le monde.

Qu’est-ce qui t’a amenée à la musique du coup ?
En faire devant les gens ou en faire dans mon salon ?

Dans ton salon, jouer de la guitare…
Je ne sais pas… En fait, moi je suis lituanienne, tu sais ? Donc je suis arrivée en France, je ne connaissais vraiment rien à la France, rien du tout. Du coup, j’ai découvert un peu la musique qui s’écoute ici. La musique tout court, car dans l’URSS c’était plus des chants à la gloire de Staline, tu vois ?
La musique, je me suis dit bah qu’est-ce que c’est ? J’ai allumé ma radio comme tous les gens, en fait, et donc là j’ai découvert Jean-Jacques Goldman, Céline Dion, Patrick Bruel, tu vois ?
Et là je me suis dit : « Ah ouais, ok !».
Du coup, quelques années plus tard, je me suis dit : “mais en fait peut-être que je peux faire autre chose que ça ? Peut-être ?” A l’adolescence, tu écoutes Bob Dylan, tu te dis : “ouais moi aussi je veux trop faire de la guitare”, donc tu apprends 4 accords. Et en fait tu te dis « Ah, mais en fait, si je joue ces 4 accords et que j’écris des mots que je mets dessus ça fait une chanson » Malin. Tout simplement !
Je fais des réponses très longues, faut pas hésiter à me couper…

Donc sur scène tu joues un personnage ; je vois que tu le joues ici aussi. T’es vraiment comme ça dans la vie ?
Non non dans la vie en fait je bosse dans le bâtiment. Et du coup ça prend du temps pour grimer tout ça…

Tu as des jolies mains pour quelqu’un qui bosse dans le bâtiment !
Oui, oui, parce que moi je donne des ordres. Je donne des ordres dans le bâtiment, je suis ordinatrice. C’est comme ordinateur mais en femme.

La chanteuse GiedRé en pleine réflextion interview pour united states of paris blog

Comment est né ce personnage ?
Je le vois pas trop comme ça. Elle me surprend toujours cette question parce qu’on me la pose souvent, évidemment, parce qu’à partir du moment où tu mets des couleurs et où tu fais des blagues et tout ça, on te dit : « Ah ! Quel personnage ! ». Alors qu’on le demande jamais à des chanteurs qui font des chansons humanistes, qui pourtant sont exilés fiscaux : « Mais donc votre personnage en fait, comme ça, très dans le partage, comment l’avez-vous trouvé, vous qui ne payez pas vos impôts ? ». Tu vois ? Alors je trouve ça un peu étonnant.
Forcément quand t’es en représentation, ce n’est pas pareil que la vie parce que tu choisis ce que tu montres de toi. Donc, j’aurais pu montrer de moi, tu sais quand je me lève, que j’ai des crottes dans les yeux et que j’ai envie de parler à personne. Mais est-ce que c’est vraiment intéressant pour les gens de voir quelqu’un qui ne veut pas parler ? Là, tu as un peu envie de dire « Reste chez toi !».

Tu as auto-produit tes premières chansons, tes CD, est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Les maisons de disques ne veulent pas de toi ?
Oui, c’est toujours le cas. Très vite les maisons de disques se sont intéressées à moi, même avant que j’enregistre mon premier disque. J’ai eu des gens avec des costumes, et tout. (elle mime le mec en costume) Moi je bossais dans le bâtiment, tu vois, donc je connaissais leurs codes.

C’est une sorte de liberté ?
 Je ne sais pas parler de chansons avec des gens qui sortent d’école de commerce. Je crois qu’on ne fait pas trop le même métier. Mais c’est pas grave, hein ! Ce qu’ils me disent, moi je ne comprends pas. Et si j’avais envie de vendre des trucs, je sais pas, j’aurais fait des tapis, si ce qui m’intéressait c’était de vendre des machins, et trop faire des sous et tout.
Puis c’est vrai que je suis un peu embêtante, parce que j’ai toujours un peu envie de faire ce que je veux et le meilleur moyen de faire ce qu’on veut c’est de le faire tout seul.

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L’année dernière, tu as fait ton premier Olympia. C’est un peu l’accomplissement, non ?
C’est le rêve d’une vie qui se réalise. (rires)
Blague à part, j’avais un peu tendance à me la raconter, tu vois ? Du genre : « Ouais, ça va ! Calmez-vous ! C’est une salle, c’est des gens. C’est juste que comme on est à Paris. Les gens ils se lavent, mais à part ça, quelle différence d’avec Roubaix ? ».
Je sais pas, tu te revois… En plus, c’est allé relativement vite, et du coup forcément tu te revois dans ton bar pourri à chanter des chansons entre la poubelle et la machine à cacahuètes et tout.
Et c’est marrant parce que le lendemain de l’Olympia, mon frère m’a envoyé une petite vidéo qu’il avait filmé genre 3 ans avant où justement je chantais dans un bar pourri et il me l’avait jamais montrée. Je chantais « Pisser debout », et là y’a un mec qui passe et qui dit… Tu vas voir c’est trop marrant… Il dit « Oh ! Imagine ça à l’Olympia devant 2 500 personnes. Ah ah ah. ». C’était marrant, il me l’a envoyée le lendemain, je trouvais ça mignon. Mais ouais forcément ça fait un truc quoi.

Je t’ai beaucoup vue en concert et je trouve qu’à l’Olympia, il y avait vraiment une différence de public parce que toute la salle chantait avec toi quasiment toutes les chansons. Ça devait être impressionnant de voir cette foule d’anus levés ?
Bien sûr et puis plus y’a d’anus plus on rit évidemment. J’ai sorti un DVD après, de l’Olympia, avec aussi « Les dessous de la tournante ». Et les garçons qui filmaient, ils demandaient à la fin tu sais comme dans BFM « Alors qu’est-ce que vous avez pensé du spectacle de ce soir ? » et là tu as Micheline du Nord Pas De Calais qui te répond, tu vois ?
C’était mignon parce qu’il y avait plein de gens, vraiment j’étais surprise, qui disaient « Ouais, bah nous on l’a vue à la salle des fêtes de Brive-la-Gaillarde et quand on a vu qu’elle faisait l’Olympia, on a pris nos billets et on est venu. ». C’est mignon parce que c’est vrai qu’on l’a fait ensemble. En fait, autant mon public que moi. On est arrivé à l’Olympia ensemble par le même chemin. Je n’ai jamais voulu être placardée en 4 par 3…

A côté de Anne Sylvestre en plus !
Oui c’est ça, c’était pas mal (rires). Pour moi, c’était toujours important que les gens choisissent de m’écouter qu’ils ne viennent pas parce qu’ils m’ont entendue 36 fois au Franprix cette semaine et que du coup ils pensent qu’ils m’aiment bien parce que tu vois ils ne s’en rendent même pas compte. Ça c’est chouette, j’ai toujours l’impression d’être un choix pour les gens.

La prochaine étape c’est le Stade de France comme Johnny ?
Le stade anal, plutôt d’abord. Enfin, tu vois ? On y va petit à petit quoi. (rires). Tu crois qu’il y a des gens qui viendraient franchement ?
J’ai un problème, c’est que je n’ai aucune ambition. Enfin, je n’ai pas d’ambition de grandeur.
Je dis que je suis en auto-prod mais je travaille avec des gens évidemment, quand on m’a dit « Allez, on fait un Olympia ! », moi j’étais là genre « Mais jamais, vous êtes fous ! ». Parce que je n’ai pas du tout la folie des grandeurs.

Pourtant tu as fini une tournante énorme, tu es même passée par le Japon. Tu es un peu la Mireille Mathieu 2015 ?
(rires) Zaz aussi. Zaz fait un carton au Japon.

Mon Dieu !
Ouais, comme tu dis. Comme tu dis !

Et donc c’est fou non ? Tu as même traduit une de tes chansons en japonais ?
C’était marrant comme histoire. J’y étais allée juste pour faire une semaine de concerts dans le cadre des expats’.
Tu sais ceux qui sont là : « On veut manger du camembert ! » (elle imite une manifestation).« Bah oui mais fallait pas partir ! »
Du coup, eux pour pas trop qu’ils s’ennuient et qu’ils ne deviennent pas trop alcooliques, de temps en temps ils font venir des gens de France pour dire : « Ouais, bah tu sais les Champs-Élysées, ça a beaucoup changé et tout. ». J’ai été cette personne-là, pendant une semaine. Et un monsieur qui a un label indépendant au Japon, super fan de la culture française… Néanmoins, bien qu’il soit fan de la culture française, il est quand même venu me voir en concert. Comme quoi la communication ne devait pas être terrible, tu vois ?
A la fin du concert, il me dit qu’il aimerait bien sortir mon album au Japon et comme moi je ne veux pas que les gens perdent tous leurs sous et qu’après ils vivent sous un pont à cause de moi, j’ai dit : « Bah il ne faut pas faire ça Monsieur, vraiment pas ! Ne vous mettez pas en danger comme ça. »
Et puis il voulait vraiment. Du coup, en vrai j’ai sorti un album au Japon. C’était compliqué parce que je me suis dit quel intérêt pour eux… Enfin, évidemment on me compare souvent à Jimi Hendrix au point de vue du jeu de ma guitare, tu vois ? Ça se comprend parce que c’est quelque chose de vraiment très intéressant et attrayant.
« Roh elle a refait un Mi mineur, mais c’est incroyable ! »
Donc j’ai traduit toutes mes chansons dans le petit livret, tu sais un peu comme à la messe. Puis je suis retournée une semaine pour faire de la promo, quelques petits concerts. C’était vraiment dingue. Trop marrant.

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Dans une de tes chansons tu parles de colis piégés et lettre de menaces ? C’est vrai ? Ça arrive encore ?
Ah ! (rires). C’est Jolie chanson, hein? Je l’ai un peu écrite en prévention. Au début, quand je suis passée de mon bistrot tout pourri à genre la Cigale, en 2 jours on n’a rien compris, on m’a dit : « Ouais, bon fais attention, surtout te vexes pas si les gens ils lancent des trucs, si tu reçois des lettres, si des gens t’attendent pour te tuer… ». Et je m’étais vraiment préparée à ça, en fait bizarrement non. Je ne sais pas si je te déçois…

Un peu, je m’attendais à ce que tu sois sous protection judiciaire…
Alors évidemment, oui, y’a eu des tentatives de procès, des trucs comme ça, machin, bien sûr. Mais parce que les gens s’ennuient donc faut bien faire des trucs. En même temps ils seraient un peu malhonnêtes parce qu’ils voient des trucs tous les jours bien plus horribles que mes chansons. Ça leur va, ça ne leur pose aucun problème. Ils continuent à être trop contents, à boire des demis et tout, genre « Ouais la vie c’est bien ! » alors qu’ils voient des trucs atroces. Ce serait un peu injuste de leur part de s’en prendre à mes chansons alors que c’est que des chansons et qu’elles sont bien moins pires que la réalité dans laquelle ils vivent et sont contents. C’est la fête.

Qu’est-ce qui va se passer pour toi dans les prochains mois ? Musicalement pas sur le chantier.
Oui parce que j’allais t’en parler justement, on en est au troisième étage en train de mettre les murs porteurs et tout. Ça va être un super truc.
Je m’y connais vachement bien en chantier, je m’en rends compte…
Il y a la petite carte blanche à la Nouvelle Seine, c’est un peu pour remettre la main à la patte et en vrai là, j’ai fini d’écrire et je commence à enregistrer mon prochain album. Ah exclu ! So exclu !
Je pense le sortir l’année prochaine. Dans quelques mois en fait.
Et repartir en tournante. Je veux faire une pré-tournante à la fin de l’année, novembre-décembre, quelques dates, dans des petits lieux. Un peu pour se revoir avec les gens, tranquille. Et puis après les zéniths bien sûr, New York, Madison Square Garden, tu vois ? Normal. La base. OKLM.
Finalement ça va repartir assez vite.

Tu montes sur scène avec Tolérance aussi ?
Ouais, mais j’adore ce groupe.

Tu sais un peu comment est né ce groupe ?
Bah non, en fait je les ai découverts sur Internet. Je crois qu’ils protègent vachement leur vie privée. Ils veulent rester anonymes.

C’est un peu leur grand retour aussi, ils avaient disparu ces derniers mois ?
Ouais mais y’a eu un problème, tu sais, ils avaient posté sur leur Facebook. Y’a un des membres du groupe qui avait sombré dans la drogue, à cause du succès. Ça lui était monté la tête. Et écoute, je ne sais pas, peut-être qu’il va mieux. Enfin, quoi qu’il en soit, il sera là.
Moi je les ai contactés, j’y croyais pas trop. Je me disais : “bon je tente le tout pour le tout, j’écris à Tolérance“. Un peu comme si t’écrivais à Whitney Houston ne sachant pas qu’elle est morte. Pour moi, c’était un peu un rêve sans espoir. Et ils ont dit ok.

On peut espérer un petit duo entre Tolérance et GiedRé ?
Ça serait une bonne idée. Je ne sais pas, ils m’ont l’air assez fermés. Tu sais, ils sont tellement dévoués à leur projet de tolérance que… Mais bon peut-être. Et peut-être que je ne suis pas assez tolérante. Toute façon, on ne peut pas être aussi tolérant qu’eux. Mais ils sont tolérants envers les gens qui ne sont pas tolérants, c’est ça le truc. Ça c’est le summum de la tolérance. Ils sont bien.

Après une petite discussion sur le concert au Sexodrome et sur l’organisation d’une prochaine kermesse comme celle de Paris en mai 2014.

GiedRé à la fleur interview de la chanteuse humoriste compositrice pour le blog united states of paris usofparis

Là j’ai une petite liste de questions très rapides…
Ah c’était pas l’interview ? (rires) Au bout d’une demi- heure : « Bon bah on va commencer ! » (rires)

C’est des petites questions courtes qui demandent des petites réponses courtes.
Oh la la ! Ça j’ai beaucoup de mal mais je vais essayer.

Est-ce que tu as un duo rêvé ?
J’avais un rêve mais il s’est réalisé. Je rêvais de faire un duo avec Grégoire, je l’ai fait. Donc maintenant en plus ? Une collégiale des Enfoirés. Mais j’aimerais que ça se passe vraiment, qu’à chaque couplet y’en a un qui rentre, qu’il descende par les escaliers. Tu sais comme ils font ! C’est tellement bien.

Et un artiste mort ?
Michel Sardou !

Quel artiste admires-tu le plus ?
Vivant ? Mort ? On s’en fout ?

Oui, un artiste hein, pas Emile Louis ou Dutroux.
Oh écoute, ils ont fait vraiment les choses dans les règles de l’art pour le coup. Je dirais George Carlin.

Celui que tu envies le plus ?
Brassens.

Quel est le meilleur compliment que tu as eu sur ta musique ?
Un jour on m’a dit que ça donnait moins envie de mourir.

Quelle chanson de ton répertoire tu aimerais que les enfants apprennent à l’école ?
Peut-être On fait tous caca, en fait. Tu sais au début les enfants ils ont le stade caca, jouer avec… Puis à un moment on n’en parle plus. Plus personne ne fait caca. Donc qu’ils continuent à la chanter.

Si Paris était une de tes chansons ?
Les petits secrets.

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La chanson dont tu es la plus fière ?
Instant Chimène Badi, un peu. « Je ne suis pas méchante ».

Parce que ça justifie tout le reste ?
Pas justifie, mais ça donne une raison. Une raison d’être.

Quelle chanson aurais-tu aimé avoir écrite ?
Oh y’en a plein. Une… Genre The chanson. Mais c’est horrible de demander ça. C’est vraiment dur. Je sais pas, là j’ai envie de te dire Où c’est que j’ai mis mon flingue de Renaud et je vais regretter demain. Mais aujourd’hui c’est ça.

À quel chanteur/se serais-tu prêtes à dire oui à tout, sans exception ?Bah ça oui évidemment, Chimène Badi. Bien sûr.

Dans On fait tous Caca, tu dis : “François y fait caca“… Est-ce que c’est le François ?
Avant c’était Nicolas. Parce que je l’ai réenregistrée, donc ouais j’update. J’espère n’avoir jamais à dire « Marine elle fait caca ». Mais bon, si c’est le cas je le dirais. Mais je dirais qu’elle en fait des vraiment des gros gros gros. Et pas que des par les fesses, des par la bouche aussi.

Si je te dis schizophrénie, tu me dis ?
Je te dis : “vacances.” Ça doit être des vacances d’être quelqu’un d’autre de temps en temps. C’est un peu les vacances de toi-même. De temps en temps tu es une vieille grand-mère qui se gratte la tête, mais c’est quand même toi mais tu es en vacances de toi-même (elle imite la vieille grand-mère). Ça c’est bien.

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Tu portes quelque chose sous tes sous-vêtements ?
Bah non pfff. Ouais je sais c’est abusé.

Tu es donc « trop une pute » toi aussi ?
Ouais, ouais, bah ouais. J’ai essayé, avant je mettais une combinaison de ski, enfin tu sais les trucs combinaison, là… Mais en fait le problème est éternel, car sous ma combinaison, je suis nue. C’est un combat sans fin, c’est une quête de la bienséance perdue d’avance.

La personne dont tu parles dans Chut ? Elle vit toujours ?
(rires) Oui.

Tu as des petits conseils à me donner parce que j’en connais une et je n’en peux plus ?
C’est la magie, de contrairement au chien, d’avoir un cerveau où tu peux en faire d’autres trucs que juste aller chercher des croquettes. En fait c’est partir ailleurs.

Faut être schizo et se mettre dans la petite mamie ?
Ouais voilà c’est ça. Vacances ! Utiliser son cerveau à bon escient pour aller ailleurs que là où tu es.

Si tu avais 3 minutes là tout de suite, tu en ferais quoi ?
Là tout de suite, oh bah je ne sais pas je suis bien avec vous. Je continuerais à parler.

C’est gentil. Merci GiedRé.
Merci à vous.
Je vais dire que tout ça est faux, je démentirai avec mon avocat que tout ce qui a été dit dans cette interview est un mensonge.

Interview menée avec passion par Joan


ACTU !

Le nouvel album de GiedRé s’appelle Lalala et est sorti le 15 janvier 2016 #tropbeau

GiedRé en concert au Café de la Danse (Paris), le 8 mars : COMPLET
Au Trianon (Paris), le 18 octobre : pas tout à fait complet. Fais vite !!

Et en tournante générale :
12/02 : ViLLeNeuVe La GaReNNe – MJC
19/02 : SaiNT-éTieNNe – SaLLe JeaNNe d’aRC
20/02 : aViGNoN – PaSSaGeRS du ZiNC


2/03 : Le HaVRe – MaGiC MiRRoR
3/03: TouRCoiNG – Le GRaND MiX
9 au 12/03 : BRuXeLLeS – MaiSoN DeS MuSiQueS
15/03: GReNoBLe – La BeLLe éLeCTRiQue
16/03 : LyoN – NiNKaSi Kao
17/03 : NaNTeS
18/03 : CLuSeS – L’aTeLieR
19/03 : GeNèVe
25/03 : SaiNT BRieuC – La CiTRouiLLe
30/03 : ReNNeS – L’aNTiPoDe
31/03 : CaeN – BiG BaND CaFé

2/04 : LaNGaN – Le TRouSSe CHeMiSe
7/04 : TouLouSe – MeTRoNuM
14/04 : Le PRiNTeMPS de BouRGeS
3/06 : MoNGeReau – FeSTiVaL “PaSSioN eLLeS”
24/06 : CeRiSy-BeLLe-éToiLe – FeSTiVaL deS BiCHoiSeRieS
21/07 : LeS FRaNCoS de SPa


Merci à Nicolas du Rat des villes qui a permis cette rencontre et à Manu qui l’a immortalisée

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