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NEW FRONTIER : l’art américain entre au Musée du Louvre – exposition, cycles de conférences & cinéma

Depuis que vous avez découvert l’ampleur de la palette graphique du maître Edward Hopper aux Galeries nationales, votre regard sur la peinture américaine a définitivement changé.

Vous avez sans doute, comme nous, envie de redécouvrir les classiques picturaux de ce continent.
Le Musée du Louvre nous offre une première immersion avec une programmation autour du peintre Thomas Cole, en collaboration avec le Crystal Bridges Museum of American Art de Bentonville, le High Museum of Art d’Atlanta et la Terra Foundation for American Art.

Ces quatre institutions prestigieuses ont fait le choix d’une collaboration ambitieuse et grand public pour une meilleure connaissance de l’art from USA.

Et vous connaissez sans doute une des toiles de l’artiste Thomas Cole, dont le cachet et l’attrait aurait retenu toute votre attention: La Croix dans la contrée sauvage. L’unique oeuvre du peintre présentes dans les collections du Louvre.

En parallèle, de cette première exposition sur la peinture de paysage en Amérique, une série de 4 conférences vous donnera toute lumière sur des thématiques qui feront aussi bien appel à la presse illustrée qu’à la force des photographies du début du XXe siècle ou encore de la bande dessinée des premiers temps avec son illustre pionnier: Winsor McCay.

Pour cette programmation originale qui débute à partir du lundi 4 février, ce ne sont pas uniquement les tableaux qui font le voyage jusqu’à nous mais aussi les plus brillants spécialistes. Ainsi, il vous sera donné de rencontrer des intervenants prestigieux comme Leo Mazow, professeur d’histoire de l’art américain à l’Univertisty of Arkansas ou Tom Gunning de l’University of Chicago.

Lundi 4 février à 18 h 30
La peinture de genre américaine : communication et transmission

Lundi 11 février à 18 h 30
La photographie américaine du XIXe siècle : entre récit national et anecdotes privées

Jeudi 14 février à 18 h 30
Histoires visuelles à l’aube de la presse illustrée : le cas de Winslow Homer

Lundi 18 février à 18 h 30
Succession, mouvement et histoire : panoramas, bandes dessinées, séries photographiques, jeux d’optique, cinéma

Quatre films seront également présentés le samedi 23 et le dimanche 24 février pour renouer avec les décors naturels américains en cinémascope pour La Piste des Géants par Raoul Walsh.
Au programme: épopées sauvage et amour hollywoodien. Marilyn Monroe sera l’éclat final de ce cycle cinéma présenté à l’Auditorium du Louvre (sous la pyramide).

Exposition New Frontier II. L’art américain entre au Louvre
Aux sources de la peinture de genre américaine

du 19 Janvier 2013 au 22 Avril 2013

Au Musée du Louvre

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Exposition événement: la rétrospective du peintre EDWARD HOPPER aux Galeries nationales du Grand Palais en 4 oeuvres PROLONGATIONS

Avec plus de 580 000 visiteurs, Edward Hopper joue les prolongations !

Vous croyez tout connaître du peintre du multi-célébré et parodié Nighthawks.
Pourtant, au Grand Palais, l’Américain vous surprendra là où vous ne l’attendrez pas.
Là où les médias ne se sont pas forcément arrêtés.

Edward Hopper, Conference at night, 1949. Huile sur toile, 71,75 x 102,4 cm. Wichita Art Museum, Roland P. Murdock Collection.

Tout d’abord, l’influence française sur l’œuvre du maître se retrouve dans des figures au sujet 100 % Frenchie. Comme cette évocation puissante et symbolique de l’oeuvre de Victor Hugo sur la Commune de Paris illustrée, et pendant troublant de La liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix, actuellement exposée au Louvre Lens.

Edward Hopper, Victor Hugo, L’Année terrible : On the Rooftops, 1906

Autre vision déconcertante, ce couple de buveurs qui pourraient sortir d’une arrière-salle d’une toile de Toulouse-Lautrec. Un regard visiteur-spectateur qui interpelle. Une question subsiste sur la nature du rapport entre ces deux figures de la Bohème parisienne.

Edward Hopper, Couple Drinking, 1906-1907. Aquarelle, 34,3 x 50,5 cm. New York, Whitney Museum of American Art, Josephine N. Hopper Bequest.

Les autres œuvres plus discrètes sont à chercher dans la salle des gravures et des pastels.

L’impression et la reproduction noir et blanc de paysages et autres scènes urbaines nous rappelleraient les films d’Orson Welles.
La splendeur des Amberson d’un côté ou La Soif du Mal pour cette plongée nocturne sur une rue, l’ombre-portée d’un passant invitant mille scénarios.

Edward Hopper, Night shadows, 1921. Gravure, 17,5 x 21 cm. Philadelphia Museum of Art : Purchased with the Thomas Skelton Harrison Fund, 1962.

Cinéma encore avec cette vue sur le toit du peintre (My Roof) qui pourrait être aussi bien le terrain de jeu d’une Mary Poppins ou d’un affrontement à la West Side Story. Ce décor sans personnage offre le cadre à de délirantes mises en scène pour l’enfant qui se réveille en vous.

Edward Hopper, My Roof, 1928. Collection Thyssen Bornemisza

Encore faudrait-il que vous puissiez être seul(e) à seul(e) avec l’œuvre pour prendre le temps à la rêverie. Face à l’affluence, cette option est difficilement envisageable.

De nouveaux billets sont à nouveau disponibles pour cette nouvelle année. Ne reculez pas devant l’appel de ce monument de la peinture cinématographique.

Exposition Edward Hopper

aux Galeries nationales du Grand Palais
Jusqu’au 3 févier 2013

 Lundi : 10h-20h
Mardi : fermé
Mercredi, jeudi, vendredi : 10h-22h
Samedi, dimanche : 9h-22h

Du 29 au jeudi 31 janvier: 9h-23h
Du vendredi 1er février 9h au dimanche 3 février 23h ouverture en continu.
62 heures d’ouverture sans interruption. 

3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
Entrée : Square Jean Perrin

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Exposition YUE MINJUN, l’ombre du fou rire à la Fondation Cartier, prescrite sans modération

“L’homme généreux est souriant; l’avare est contracté” – Proverbe zaïrois.

L’équipe ne boude pas son plaisir en partageant avec vous son coup de coeur dans la catégorie expo euphorisante!
Cela faisait maintenant un petit moment que la Fondation Cartier se prenait un peu trop au sérieux et était en rétention de bonnes inspirations.
L’institution sort enfin de sa léthargie pour nous proposer une rencontre en lévitation.

Adieu tristes Mathématiques et autres David Lynch et Takeshi Kitano resservis à toutes les sauces, sous prétexte de nouvelles thématiques.
Welcome to Yue Minjun ! Un artiste chinois, doublé d’un chapeau de trublion.

A voir les visages durs affichés par certains de nos artistes contemporains les plus fameux (Sophie Calle hors catégorie), on n’en viendrait presque à souhaiter qu’ils fassent une cure dans l’atelier du peintre chinois Yue Minjun.

Cette exposition sous-titrée l’ombre du fou rire est LA parenthèse enchantée inespérée plantée en plein milieu de la grisaille parisienne, qui se regarde un peu trop le nombril.

Les parents ont enfin leur expo d’art contemporain a partagé avec leurs bambins.
Un artiste qui s’affiche sur des dizaines de tableaux avec une méga banane ne peut qu’interpeller la petite tête blonde qui vous tient la main.

Étonnement la naïveté est laissée de côté dans ce parcours inédit sur le sol français et européen.
En effet, à aucun moment, votre voisin ou vous-même allez vous poser la question de la faiblesse de la démarche artistique.

D’une part, parce que l’artiste a le don de vous rendre complice de ce rire à pleines dents.
Et d’autre part, les situations sont parfois tellement décalées qu’elles finissent par vous faire baisser ses douces prétentions.

C’est le cas de l’oeuvre The Execution  (1995) rappelant les sombres heures de la dictature maoïste –  avec suppliciés en slip et bourreaux mimant le port d’une arme – incite au plus profond respect.

Mais que dire de ces ballons sortant du crâne de cet homme ou encore de la réinterprétant du célèbre tableau de David ?
La mort de Marat (The Death of Marat) allégée de son personnage principal: le mort dans sa baignoire.

Les oeuvres de Yue Minjun sont autant de propositions déconcertantes qui malmènent aussi bien notre connaissance de l’histoire de l’art que les travers de simples humains.

L’homme à l’index dans le nez ou plutôt Spring Tale-3 a une dimension quasi métaphysique, tant le geste croqué est essentiel.

Aux côtés de ces pièces issues d’institutions internationales et de collections privées, une série de dessins présentées dans une vitrine, viennent donner quelques indices supplémentaires du génie de cet artiste venant nous réapprendre la modestie.
A méditer après la fin du monde.

Exposition YUE MINJUN, l’ombre du fou rire
PROLONGATIONS jusqu’au 24 mars 2013

La Fondation Cartier
261, boulevard Raspail
75014 PARIS

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Exposition-Livre THE LITTLE BLACK JACKET by Karl LAGERFELD au Grand Palais

The Little Black Jacket – La Petite Veste Noire

C’est la petite attention du moment.
L’alternative, sans vous runier, à Paris Photo à quelques clichés de là.

   

Une expo philanthrope?
La Maison Chanel s’installe pour une nouvelle fois dans les murs du Grand Palais, cadre magistral à tous les plus grands délires mégalomanes pour des défilés-shows à couper les jambes.

L’idée est de promouvoir de manière feutrée et dans un cérémonial léché, le dernier ouvrage du directeur artistique de la célèbre maison de couture: Mister Karl Lagerfeld.

Une série de photos de stars du cinéma, d’icônes des podiums ou de showgirls et autres artistes.
Des photos entoilées épinglées au mur.

 Dans un parcours crépusculaire, les élégants se distinguent. Notez qu’il n’est pas donné à tout le monde de porter bien la petite veste Chanel noire pour femme, quand on est un homme.
L’acteur Edgar Ramirez est l’un de ceux qui balaye toute ambiguïté.
Un peu à l’étroit au niveau pectoral, l’acteur en impose, de toute sa virile frontalité.

 Dans l’ensemble, les poses sont sages, de Twilda Swinton à Uma Thurman, en passant par Jean-Baptiste Giabiconi. C’est glam à mort, glacial et à distance.
Elles peuvent, toutefois, être tendres et intimes parfois avec une Charlotte Gainsbourg enceinte.


Joyeuses avec la chanteuse Ayo en chaussures plate-forme ou la comédienne Virginie Ledoyen en demi-mondaine, cravache en bouche.

 Exposition THE LITTLE BLACK JACKET 
by Karl Lagerfeld

Au Grand Palais
Entrée Rotonde Alexandre III
Angle Avenue Winston Churchill – Cours La Reine
75008 PARIS

De 10h A 20h
Le jeudi jusqu’à 22h

Entrée libre – Free entrance

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Exposition: LOST IN PARADISE par A&E Projects au Loft Sévigné – Paris 3ème

Plongeon radical dans l ‘art contemporain du Moyen-Orient.
Lost In Paradise est présenté par A&E Projects au Loft Sévigné depuis ce mardi à Paris.

A&E Projects nous propose une rencontre inédite avec la découverte d’artistes venus du  Moyen-Orient.
Et il est troublant de constater que cette zone géographique, en pleine tourmente et mutation, donne une vision artistique aussi vaste et bouillonnante.
Issus de toutes religions et de toutes cultures, les artistes représentés ici réfléchissent avec force aux troubles liés à leurs confessions et à leur représentation ainsi qu’à l’expression possible de la violence.

La compréhension du cadre de vie des artistes est nécessaire pour appréhender la tension qui découle de leur message.

C’est le cas d’Ariadhitya Pramuhendra qui s’interroge sur son catholicisme au milieu d’une Indonésie à majorité musulmane.
Il met en avant un questionnement entre la science et la religion. Laquelle des deux prédomine sur l’autre? Laquelle à raison face à l’autre?

Mais ne fuyez pas pour autant. Même si le sous-titre de l’exposition “Du spirituel dans l’art actuel” place la religion au centre de ce parcours,
le rapport entre démarche artistique et réflexion philosophique est un dialogue essentiel du XXIe siècle.
Ces artistes n’ont pas de volonté prosélyte mais veulent aborder, amorcer une réflexion sur le rapport de notre monde à la spiritualité.

 Idris Khan et son “The Devil’s Wall” en est un exemple. Il reprend et détourne un moment fort du Hadj (pèlerinage à La Mecque).
Il remplace les pierres jetées contre le Diable et finissant dans un trou sans fond, par des  paroles (en arabe et en anglais).
Les deux langues, se mêlant et se confondant au final, créent une œuvre envoutante.

A quelques pas de cette œuvre, la réinterprétation de la parabole de l’agneau pour Michal Rovner est tout simplement hypnotique.

Symboliquement, cette vidéo est projetée sur une pierre, véritable objet archéologique trouvé en Israël.
Le symbole n’en est que d’autant plus fort.

Ce rendez-vous est également l’occasion de découvrir deux artistes pour la première fois exposés en France : Reza Aramish et Shezad Dawood.

Ce dernier travaille la représentation de l’invisible en passant par l’iconographie du néon, symbole, pour lui de, l’initiation et de la transcendance.
Cette utilisation de la lumière est aussi un rappel de son enfance à Karachi.
il crée donc des structures qui font directement appel à l’imaginaire du spectateur.
La pièce The All-Forgiving (un des 99 noms d’Allah) en est la parfaite illustration.United States of Paris
On peut notamment y retrouver une référence à la couronne d’épines portée par le Christ lors de son calvaire.

Mais les pièces qui nous captivent le plus sont sans certainement les photos de Reza Arames:
l’autre artiste à découvrir pour la première fois en France.

United States of Paris

Avec sa série Action, il met en scène les violences des conflits internationaux, mais en les replaçant dans un haut lieu de l’art : le Musée Rodin.
Dans ces photographies qui reprennent des situations de guerre, la violence est recréée uniquement par la position des corps, magnifiés.
Ce sont véritablement des œuvres saisissantes à l’instar de ce prisonnier élevé au rang de bouddha dans la sculpture en bois:  Action 106, West Bank.

Ne tardez pas à prendre le pouls d’un région du monde en souffrance.
Chacun d’entre vous pourra arrêter son regard sur une des œuvres quelles qu’elles  soient: figuratives, abstraites, contemplatives ou réflectives.

LOST IN PARADISE
Du spirituel dans l’art actuel

Du 14 au 25 novembre 2012

Loft Sévigné
46 Rue de Sévigné
Paris 3ème
Métro: Saint Paul, Chemin vert

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Exposition CANALETTO A VENISE au Musée Maillol Paris : redécouvrir la Cité des Doges

Si Venise n’est plus pour vous la destination de rêve pour impressionner votre belle, pensez tout de même à faire un crochet par le Musée Maillol, pour réviser quelques-uns de vos classiques avec l’exposition événement Canaletto à Venise.

Autant être honnêtes, la perspective de se frotter à une centaine de toiles ayant pour sujet unique la Cité des Doges ne provoquait pas, parmi les membres de l’équipe du blog, les mêmes vibrations que la simple évocation d’un Edward Hopper aux Galeries nationales du Grand Palais.

Et là, vous vous attendez tout naturellement à un « pourtant »…

Oui, pourtant, le trait de Giovanni Antonio Canal dit Canaletto opère un délicieux sillon hypnotisant. Bien planté, sur nos gardes, pas plus émus que cela par le Pont Rialto vu et revu, des détails suspendent notre œil.

Le format de certaines pièces ne laissant pas non plus indifférent face à la majesté de certains des plus beaux édifices.

L’une des pièces ayant capté notre pleine attention est, coïncidence, l’une des dernières du parcours. Un escalier digne d’un décor de cinéma ou d’opéra. La lumière qui s’en dégage impose le recueillement. L’action est suspendue; les hommes d’église étant arrêtés dans leur marche alors que la révérence d’un homme au centre de l’escalier n’a pas fini son cycle.

Ensuite, une toile se dégage des vues du second étage, par sa discrétion. D’un format réduit, elle donne à voir une vue tout autre face à l’ensemble des toiles. La Tour de Malghera semble perdue dans ce décor de pêche. Les détails, d’une finesse rare, font rêver à la possibilité de pouvoir retrouver lors d’un voyage prochain, le vestige d’une pareille évocation.

Poursuivons par un ciel. Celui enveloppant l’Eglise San Pietro in Castello. Son intensité semble estomper les façades des deux édifices de la scène. Jamais une photographie ne pourra vous transmettre la couleur qui s’offre à vos yeux.
Ce ciel-là mérite le détour.

Finissons notre tour par un « Caprice », d’après le projet de Palladio. Un pont-monument surprenant. Est-ce une pure invention ? Aurait-il vraiment pu voir le jour ? L’interrogation suspend notre course folle à travers le temps qui passe lentement dans cette exposition.
Soulignons un parcours soigné et tout en sobriété pour vous permettre une parfaite proximité avec les oeuvres.

Pour finir la bonne idée du moment! Les bambins et autres geeks passionnés de bande dessinée, ont droit aussi à leur expo.
Se tient en parallèle de Canaletto à Venise une exposition sur les figurines PIXI, inventées par Alexis Poliakoff.

Qui a dit que le Musée Maillol était vieux jeu ?

Exposition Canaletto à Venise
Jusqu’au 10 février 2013

Au Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle
75007 PARIS

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EXPOSITION Bohèmes, de Léonard de Vinci à Picasso aux Galeries nationales du Grand Palais – VIDEO

Alors que les files d’attente devant Edward Hopper n’en finissent plus de décourager les passionnés d’art les plus téméraires, l’équipe a pris un autre escalier pour accéder aux Galeries nationales du Grand Palais et pour découvrir un voyage artistique tout aussi passionnant: Bohèmes, de Léonard de Vinci à Picasso.

A l’occasion de la visite de presse, nous avons souhaité partager les impressions des tous premiers visiteurs.
Le premier invité n’est pas un visiteur comme les autres. Le metteur en scène d’opéra, Robert Carsen est le scénographe de l’exposition. Il est à l’origine d’une réflexion fine de la mise en espace des oeuvres et du parcours que le public emprunte non sans une certaine émotion.

A ses côtés, nous n’avons pas résisté à immortaliser le pétillant regard de Lennox Morrison, journaliste et correspondante anglaise à Paris.
Et enfin, le créateur de bijoux, “American in Paris” : John Agee, le tout premier étranger à Paris à être passé devant notre caméra.

Nous vous proposons, à travers la dernière vidéo réalisée pour le blog, trois regards pour décrire quelques-unes des sensations et émotions d’un parcours original et d’une proposition artistique ambitieuse; celle d’interroger la figure du bohémien, voyageur et nomade, et de percevoir ses influences au fil du temps, sur la figure de l’artiste installé à Paris.

Image de prévisualisation YouTube

Deux thèmes fort sont portés par cette exposition événement:  la légende de l’artiste torturé, vivant la vie dite de “bohème” et le nomadisme d’un peuple qui est tout à la fois fascinant et intrigant par sa liberté revendiquée.

Et s’il ne fallait retenir qu’une pièce parmi les chefs d’oeuvre convoqués ici, ce serait Rêverie (1893) de Charles Amable Lenoir (1860 -1926). Pour l’anecdote, l’oeuvre qui inspire l’affiche de l’exposition.
L’atmosphère de cette toile ne peut en rien être reproduite par une quelconque photographie. L’intensité de sa lumière crépusculaire est incroyable.
Appartenant à une collection particulière, cette oeuvre se dérobera à nouveau aux regards du grand public après le 14 janvier.
Il est donc conseillé en urgence de prendre le billet jumelé Hopper-Bohèmes avant les grandes affluences des fêtes de fin d’année.

BOHEMES, de Léonard de Vinci à Picasso

jusqu’au 14 janvier 2013

aux Galeries nationales du Grand Palais

 

  tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h (nocturne le mercredi jusqu’à 22h)
Fermeture le 25 décembre
Fermeture exceptionnelle à 18 h les 24 et 31 décembre

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Exposition: les 200 ans de HELLO™ à La Gaîté Lyrique par le Studio H5

” Say Hello™ to the world !” est le slogan de la société dont la mise en espace par le Studio H5 (François Alaux, Hervé De Crécy, Ludovic Houplain) nous invite à fêter le bicentenaire à La Gaîté Lyrique.
Incongru nous direz-vous?
Bluffant!

C’est une plongée dans l’histoire familiale et industrielle de la marque HELLO™, implantée à Chicago, qui nous est proposée dans ce nouveau parcours numérique.

hello expo Liberty H5 gaite lyrique united states parisLa magistrale statue, emblème de la marque quasiment inconnue de tous, nous accueille à l’entrée. Elle préfigure la découverte exclusive d’une société
qui a semble-t-il énormément contribué au développement de nos moyens de communication:
de la conquête de l’Ouest américain grâce à la construction du chemin de fer jusqu’aux nouvelles technologies actuelles.

Reconstitution de la salle de réunion, film d’animation en forme d’allégorie de la genèse, en passant
par le Mall Of Fame (mémorial de 880 portraits de ceux qui ont constitué la grande famille des fondateurs), tout est mis en œuvre pour tenter
de lever un coin du voile qui masque les ramifications de cette société.

HELLO™ nous vend du lien social, HELLO™ nous vend une autre vie, HELLO™ nous vend du rêve.

Dans la partie muséum de l’exposition, vous pourrez voyager à travers l’histoire graphique de la marque: de la création de l’emblème, l’aigle symbole de l’Amérique,
jusqu’au projet de la future fondation du groupe sur les bords du lac Michigan. Comme un air de Guggenheim Museum à New-York. Vous ne trouvez pas?

Mais HELLO™ n’existe pas vraiment, exceptée la marque créée par le collectif H5 pour ce projet ambitieux, original et abouti.
Car c’est un véritable univers artistique qui nous est proposé dans cette exposition: travail sur l’esthétique, sur le graphisme à travers les grandes périodes et avancées évoquées.

Ce mur d’expressions laissé au bon vouloir du public, a été très vite envahit. Alors que la condition était de respecter les lignes et cases données par le collectif H5,
le public à vite débordé du cadre imposé, brisant les barrières imposées par le concept Hello™. Et u dire d’un des médiateur de le Gaîté Lyrique, un jour au milieu des nombreux oiseaux
croqués par les visiteurs, est apparu un chat, comme un symbole supplémentaire de rébellion.

Pour parfaire votre connaissance, ne manquez pas le diaporama de l’histoire familiale à travers ces deux derniers siècles au 2ème étage:
un mélange savoureux de faits réels et fictifs!

HELLO™  H5
La Gaîté Lyrique

3bis Rue Papin
75003 Paris

Jusqu’au 30 décembre 2012

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FIAC 2012 au Grand Palais: Warhol, Hirst, Wiley, Cragg et Bush dans un foisonnement d’influences

Après avoir été en suspension devant les sculptures éclairées de l’artiste Jaume Plensa installées sur la Place Vendôme

et avoir assisté à une des soirées prisées de la semaine la Toiletpaper Party, l’équipe du Blog a passé plus de deux heures dans les allées du Grand Palais pour l’édition 2012 de la FIAC.

Premier arrêt devant l’une des oeuvres les plus photographiées et que les connaisseurs ont pu apercevoir à la Tate Modern à Londres, cette année, lors de la rétrospective de l’artiste Damien Hirst.
The Incomplete Truth présentée par la Galerie White Cube offre un instant volé. Celui de l’envol d’un oiseau figé dans un bain dont l’artiste a fait sa réputation.
Oeuvre discrète aux côtés des vaches et autres requins, le jeu de transparence est une véritable torture pour tout photographe amateur voulant fixer l’animal dans sa carte mémoire.

La lumière traversant la verrière du Grand Palais offre de vrais instants de communion entre oeuvres et monument.
Preuve avec la sculpture miroir de Wade Guyton à la Galerie Chantal Roussel.
Une magie qui rappelle les jeux de reflet du Monumenta de Daniel Buren, il y a quelques mois.

Ce lien avec la lumière du lieu inspire aussi certaines galeries à oser l’audace d’un bureau décloisonné.
Saluons la Gladstone Gallery (New York – Bruxelles) qui offre un dialogue direct avec les visiteurs.
Reste à savoir combien d’intrépides ont osé prendre place à la table des négociations.

Il est plutôt assez rare de croiser un regard dans les stands de la Fiac 2012. Celui de Ramin nous a d’autant plus troublés qu’il est accompagné d’un travail de calligraphie à la main à même la photo.
Cette oeuvre de Shirin Neshat qui pourrait nous rappeler le livre Notes de chevet de Sei Shônago – ayant inspiré le film Pillow Book de Peter Greenaway – offre à la fois trouble et dimension visuelle forte.

Oh Picabia… Evidemment!
Ce cri du coeur entendu devant la toile L’Ombre (1927-1928) de l’artiste surréaliste nous rappelle à point nommé que les pères ont plus que jamais leur place aux côtés des artistes contemporains de renommée internationale.

Andy Warhol est omniprésent. Qu’il soit détourné par l’écossais Douglas Gordon Jackie Kennedy (le portrait de Jackie Kennedy)
Cette année encore des pièces cultes, a vous procuré des frissons, sont exposées:
un autoportrait de l’artiste, une “petite” chaise électrique sur fond vert ou un Mao modèle réduit.
Plus rare un ensemble de 81 polaroids, que d’aucuns pourraient qualifier de pornographique. Ces tirages laissent perplexes les amateurs du maître sur les circonstances de leurs prises de vue.
“Je n’aime pas mais ça me surprend qu’il est fait quelque chose comme ça!” lance une visiteuse à son compagnon découvrant le stand de la galerie Kicken Berlin.

Alors qu’un très jeune visiteur ne se remet toujours pas de la position dans laquelle il a découvert l’ancien président américain George Bush,

finissons notre tour avec deux jeunes portraitistes, nouvelles valeurs sures de l’art contemporain.

Le premier est américain et est représenté par la Galerie Daniel Templon qui l’expose jusqu’au 22 décembre. Kehinde Wiley (né en 1977) offre une galerie de portraits déroutante par son réalisme.
Romaine Munroe exécutée en 2012 était l’une des toiles présentées à la Fiac cette année.
Un portrait de bad boy? à capuche accompagné de tulipes.
L’association est audacieuse pour les Frenchies qui sont habitués aux kitscheries du duo de photographe-peinture Pierre et Gilles – absent des cimaises cette année.

Le second est français: Frédéric Leglise (né en 1972). Une seule toile aussi présentée par la Galerie 1900-2000 en guise de teaser.
Le portrait d’Anaïs nous frustre quelque peu. Nous aurions aimé en découvrir plus.

La FIAC joue les prolongations au Jardin de Plantes jusqu’au 19 novembre 2012.
Vous pouvez, dès maintenant, noter les dates de la prochaine édition qui se tiendra du 24 au 27 octobre 2013!

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Exposition: LE CERCLE DE L’ART MODERNE au Musée du Luxembourg à Paris en 4 oeuvres

Le Havre est le point d’ancrage de cette nouvelle exposition présentée au Musée du Luxembourg: Le cercle de l’art moderne.

Retour au XIXe siècle, pour rencontrer un groupe de collectionneurs, ayant prospéré dans les affaires, et qui s’est passionné pour l’art.
Parmi eux, Olivier Senn (1864-1959) dont le goût pouvait à l’époque paraître contestable pour des collecteurs classiques.
Et pourtant face aux pièces majeures de sa collection réunies, la qualité de son oeil et la cohérence de ses choix ne peuvent qu’impressionner.

Pour s’en convaincre, ce premier choc visuel avec l’œuvre Le Rayon de Félix Vallotton, exécutée en 1909.
La lumière irradie le cœur de cette toile dont les couleurs chaudes envoûtent.
Pièce rare car issue d’une collection privée, sa rencontre n’en est que plus intense.

A quelques pas de cette toile, La Valse de Vallotton de 1893 vous fera également chavirer.

Rencontrée au cours de la visite de presse, Anne Henriquet, commissaire de l’exposition et Directrice du MuMa-Musée d’art moderne André Malraux nous a fait nous arrêter devant deux œuvres du fauviste Albert Derain: Bougival et Le vieil Arbre.
L’aspect sans doute le plus déroutant n’est pas tant dans les toiles que dans le contexte de leur acquisition.

Comme nous l’explique la commissaire:  “Ernest Siegfried, le beau-père d’Olivier Senn se rend au Salon des Indépendants, en 1905. Son intention est d’acheter les œuvres les plus loufoques et les plus laides de l’exposition pour les offrir à son gendre, avec lequel il ne partage pas les mêmes goûts artistiques.”

Et le plus étonnant, Olivier Senn ne refuse pas ces toiles. Bien au contraire, il les accepte, trouvant leur place légitime dans sa collection.
Il n’omettra pas de commenter à l’attention de son beau-père: “peut-être trouvez-vous que mes goûts soient mauvais, mais je vais vous montrer que je ne suis pas mauvais en affaire.”

Pour l’exemple, il achètera un portrait d’acteur datant de 1888 du peintre Van Gogh.
Une toile qu’il revendra un an et demi plus tard le triple de sa valeur.

 MONET redécouvert

Anne Henriquet n’a pas résisté à partager sa redécouverte d’une œuvre majeure de Monet, faisant partie des collections du Musée du Havre.
Pour l’anecdote, en 1911, les collectionneurs Havrais avaient convaincu le peintre de vendre trois peintures au musée.
Parmi les Nymphéas, une vue de Varengeville-sur-mer, Le Parlement de Londres est exposé au Musée du Luxembourg après la rétrospective de l’artiste aux Galeries nationales du Grand Palais.
La commissaire de l’exposition de poursuivre:
“Cette œuvre, je la connais par cœur. Dans le musée, la lumière naturelle entre généreusement. Mais le brouillard, le fog est épais et immobile.
Avec la lumière de Philippe Collet, le brouillard est en train de se dissiper, il y a une promesse de soleil.
C’est un paradoxe total.
Pourquoi une lumière artificielle arrive autant à faire vibrer une œuvre?”

Dans l’intimité des collections
Parmi les paysages et autres vues normandes, une section de l’exposition s’attache aux goûts des collectionneurs pour des natures plus charnelles.
Il n’est pas anodin de souligner le retour de l’œuvre d’Albert Marquel sur les cimaises du Musée du Luxembourg.

La Femme Blonde acquise par Olivier Senn est particulière.
Hélène Senn-Foulds, petite-fille d’Olivier Sen, a rappelé lors de la donation de la collection de son grand-père que la photo de son baptême avait été prise à l’époque sous cette toile. Il est fort à penser que l’œuvre était trop scandaleuse, d’autant plus pour une famille protestante. Et qu’elle a conduit son propriétaire à en faire don au Musée en 1939.

Comme nous le rappelle Anne Henriquet: “collectionner c’est quelque chose de profondément personnel. Et les œuvres qui l’a constitue vont peupler un univers intime.”

 La passion de ceux qui les réunissent est telle qu’elle peut se finir de manière tragique.
Georges Dusseil, autre collectionneur havrais a dû se séparer de sa collection en 1925 pour éponger des dettes, en est mort.

LE CERCLE DE L’ART MODERNE
Collectionneurs d’avant-garde au Havre

Du 18 septembre 2012 au 6 janvier 2013

Au Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard
75006 PARIS

Ouvert tous les jours de 10h à 19h30
Nocturne le vendredi soir et le lundi soir jusqu’à 22h

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