Archives par mot-clé : musique

PIANO CLUB au Bus Palladium : une électro-pop belge fraîche, énergique et envoûtante

Parfois, un mail débarque dans notre boîte, on clique sur un lien pour charger un album. Cette fois-ci, derrière le lien se cachait le groupe Belge PIANO CLUB dont l’album Colore sort ce 28 février. On découvre alors une petite pépite pop-rock qui remet la patate après une journée de taff vraiment dure… Du coup, cet album tourne en boucle dans nos oreilles depuis quinze jours. Faut-il vraiment dire qu’on avait hâte de les découvrir sur la scène du Bus Palladium, ce jeudi ?

Piano Club

Rendez-vous à 21h pour un concert 30 petites minutes plus tard. Le temps de repérer le bon angle pour les bonnes photos  et le groupe débarque sur scène après une courte intro qui annonce Today, le premier titre de l’album. D’emblée, l’énergie du chanteur Anthony Sinatra et de ses comparses remplit la scène (trop petite à notre goût).

Comme pour prendre leurs marques, le groupe enchaîne de suite avec Ain’t No Moutain High. Ce titre reflète toute la fraicheur de la musique de Piano Club. On ne peut s’empêcher de suivre le refrain entêtant de cette chanson, les arpèges de synthé enivrants totalement 80’s. La batterie est au fond des temps et la basse de Gaëtan Streel, mène la danse.

S’enchainent alors leurs chansons électro-pop pleines de bonne humeur, aux sonorités si particulières : Not too old, The Captain, On the Wagon, Olivia. Malgré un salle un peu trop timide sans doute, on sent que le public accroche à cette musique qui peut balayer les coups de blues d’un riff de guitare.

Piano Club

On enchaîne sur un titre peu plus mélancolique A Long Time Ago suivi par ce qui pourrait être un vrai hymne de cette année 2014 Me and Myself. Rythme tenu, haletant, refrain prenant et ligne mélodique assurée. Le trio d’un soir prend visiblement plaisir à retrouver le  public parisien.

Le concert prend fin sur deux titres de leur premier album – Andromedia – Love hurts et Your sadness. Moins familières pour nos oreilles tout juste formées à ce groupe, on aurait préféré que le set se termine par une chanson plus entraînante comme A day Like a Year – malheureusement pas sur cette set-list – un hymne juvénile qui est un véritable tube en devenir et aurait laissé aux spectateurs l’impression encore plus forte de flotter sur un nuage musical.

Piano Club

On prendra le temps, rapidement, de regretter le son un peu sourd et peu profond très éloigné de celui claire et céleste de l’album, mais peut-être dû à l’absence du batteur (Julien Paschal). En effet le groupe a maintenu sont concert parisien alors que celui-ci devenait papa dans la soirée. Le clavier (Salvio La Delfa) est donc passé à la batterie (une première pour lui et il assure !) , accentuant peut-être, les quelques travers acoustiques du Bus Palladium.

 

Mais quoi qu’il en soit, cette première parisienne, pour nous en tout cas, présage de prochains concerts à ne pas manquer et, pour vous,  d’un album à mettre très vite dans votre play-list. Nous c’est déjà fait ! Un vrai bain de jouvence musical.

Piano Club

Piano Club
Album Colore

 

site officiel : pianoclub.be

Share

Musique : Interview de FAUVE ≠, le collectif met l’ambiance des soirs de concerts parisiens… à Niort. Un groupe unique en son genre !

Nous avons rencontré le phénomène du moment : FAUVE Corp, à l’occasion du concert du groupe à Niort  ! Un album sorti le 3 février 2014 nommé Vieux Frères, partie 1 et des salles de concert sold out comme les vingt Bataclan programmés à Paris. Bluffant ! 

 

Niort, ce jeudi soir, les lycéennes sont en délire aux premiers rangs. Les membres du groupe ont entre 25 et 30 ans, ils sont souriants et sympathiques. On sait déjà que le prochain album (Vieux Frères, partie 2) prévu pour la fin de l’année fin voire début 2015, sera préparé aux petits oignons par ce groupe de perfectionnistes.

Fauve ce sont des garçons prolixes avec un style décontracté/branché, capuche vissée sur la tête. « Fauve cest le groupe pas prise de tête » et c’est avant tout un groupe d’amis, qui décident tout ensemble, chacun a le droit au dernier mot. Ils vivent leur projet à fond et avec passion.

L’interview a eu lieu dans une brasserie niortaise et en discutant, l’un d’eux, remet soigneusement les couverts en place. Image cocasse !
Ce groupe tente avec difficulté de garder l’anonymat, surtout depuis qu’il est en bonne place dans le Top 5 Itunes. Mais les membres regrettent presque de pas avoir dévoilé leur identité dès le début, se disant qu’aujourd’hui on ne leur poserait plus la question. Fauve c’est un groupe honnête, ensuite on aime (à la folie) ou on n’aime pas du tout (indifférence totale), on a cherché à savoir pourquoi.

Interview de FAUVE

Louis-Clément : Comment vous sentez-vous ce soir avant de monter sur scène à Niort ?  Quest ce que vous pensez des salles de province, est-ce-que lambiance est différente du Bataclan ?
Fauve :  Les concerts à Paris, c’est marrant parce qu’il y a beaucoup plus de visages familiers pour nous. Mais le public parisien est un peu différent, c’est un peu plus guindé. C’est peut-être nous aussi, car hors de Paris on a moins de pression. Il y a deux jours, à Rennes, à L’Etage, c’était énorme ! Mais cela a tendance à s’uniformiser, car récemment au Bataclan c’était très intense aussi.
Que ton projet marche à Paris, c’est étonnant, mais pas forcément car il y a tellement de trucs qui sont brassés. Quand tu vas ailleurs, et que le public est là, tu prends conscience qu’il y a un truc que l’on ne peut pas toucher ou expliquer.
On fait une espèce de “rejet” de la capitale en ce moment. En fait, on a mal vécu d’être considérés comme un groupe de « bobos » parisiens. On est tout sauf des Parisiens même si on y habite, et que nos attaches sont en partie là.

Pour quune œuvre devienne une référence, il faut quelle soit rejouée, pensez-vous pouvoir être repris, un jour ?
Non, on n’y pense pas. Ce n’est pas du tout pour ça que l’on a fait le projet. Quand les gens en face de toi ressentent quelque chose, là, tu peux te dire, ce n’est pas « une œuvre » parce que c’est un gros mot pour nous, mais que tu touches quelque chose. De plus, ça m’étonnerait que ça se fasse, c’est trop compliqué « ce langage parlé », c’est chiant, faut avoir la petite technique. Ce n’est pas évident. Ca nous a pris du temps à la trouver et ça risque d’être indigeste. Tu imagines reprendre Nuits fauves, 4 minutes 30 de blabla ? C’est comme un truc de rappeur, ça ne se reprend pas.

Votre musique est assez proche du rap, elle est parlée plutôt que chantée sauf que dans le rap, on parle plus de la banlieue, et vous êtes plus des gosses privilégiés ?
On n’a pas essayé de jouer des personnages, on a dit qui on était tout de suite. Quand tu écoutes les paroles, tu ne te dis pas que les mecs se racontent une vie. C’est nous, on ne va pas se vendre, comme des vrais ou faux rappeurs.
On est des gens normaux. Hier, j’en parlais avec ma grand-mère, car il y a eu un article dans le magazine Public et elle était surprise qu’on dise que l’on est bourgeois, issus de milieu aisé.
On n’a jamais eu de problème réel dans la vie, on a des vies de gens normaux. On veut juste se départir de cette culpabilité, judéo-chrétienne mal placée, qui est que tant que tu n’es pas le dernier de l’échelon, faut te mettre des coups de fouet, il faut t’auto flageller, « fermer ta gueule », tout ça. Les gens qui disent ça ils ne balayent jamais devant leur porte, c’est les premiers à se plaindre, comme tout le monde.
On essaye de sortir de ça en disant que l’on n’est pas en train de s’approprier les problèmes d’autres personnes, on ne joue pas un rôle. On n’est pas en train de hiérarchiser nos problèmes, même les riches ont des problèmes, ce n’est pas ça que l’on dit. Les douleurs et frustrations on les a vécus, nous n’allons pas essayer de les garder pour nous et que ça nous ronge de l’intérieur. C’est la sincérité qui nous fait du bien.

Image de prévisualisation YouTube

Avez-vous le projet de faire un DVD ?
On a beaucoup pensé au DVD, mais le problème c’est le support en lui-même, c’est un peu « old-school », nous on a décidé de casser un peu ça en 2014. On veut plus faire des hors-formats de 20 à 30 min, mais pas forcément les commercialiser, le but c’est que ça touche le plus possible de personnes, nous voudrions montrer des choses de nos vies, mais pas en DVD, plutôt via Youtube.
Pour le prochain album on a vraiment envie de proposer quelque chose de complet.
Le support papier nous plaît plus, pour Vieux Frères on a ajouté le livret, ça nous a beaucoup amusé de le faire, ça nous aurait même plu de faire un petit livre. Le film, on le réserve pour le net.

Comment se passe une séance d’écriture ? Vous travaillez sur papier ou sur ordinateur ?
Nous avons tout fait sur ordinateur. Un jour, on a vu Booba écrire sur son Black Berry, on a trouvé ça plutôt classe. Du coup, on fait pareil maintenant. Il n’y a pas de séance d’écriture, c’est vraiment au moment de l’enregistrement qu’on fait nos arrangements. C’est assez fluide en fait.

Vous avez dit chez Pascale Clark, que vous étiez des “ratés modernes”. Est-ce que c’est lié au fait que vous navez pas fait de crise d’ado ? Cest quoi des ratés modernes ?
Les « ratés modernes », ça vient d’un pote, ça semblait vraiment nous définir à merveille. Mais la donne a un peu changé aujourd’hui. On a récupéré de l’estime de nous-mêmes, on est plus tendres. En fait, notre ami a écrit un bouquin et on a tout de suite halluciné. On avait l’impression de lire « Sainte Anne », mais à l’échelle d’un bouquin !
Dans le résumé, il dit : « j’étais un raté moderne », il parle de celui qui fait tout comme il faut : il a eu ses diplômes, pas d’ennuis avec les keufs, un physique ni gracieux, ni disgracieux, mais il n’y arrive pas.
Nous, on joue à la Playstation, on fume des clopes, on boit des bières. On est content de voir qu’il y a rien qui bouge et que l’on reste toujours autant handicapé avec les meufs, ça changera peut-être.
Avec l’enchainement des concerts on a quand même des vies plus rangées qu’avant. On n’a jamais été aussi peu ado. C’est vrai qu’on a une nouvelle vie aujourd’hui, ça fait un peu colonie, mais ça n’en a pas vraiment la couleur.

On remercie le band d’avoir pris le temps de répondre à toutes les questions avec le sourire, bien que les membres soient tous malades ce jour-là – décidément ils font vraiment tout en groupe !

Interview à la sortie du concert de Marilou et Constance, deux fans venues de Poitiers

 

Quest ce qui vous attire quand vous écoutez Fauve ?
C’est différent, ça fait du bien ! Ce n’est pas le genre de musique que l’on entend actuellement à la radio, c’est une musique moderne, qui n’est pas prise de tête. On peut facilement s’approprier les textes. À la première écoute on est attentif aux paroles et ensuite, on se lâche.

Qui écoutent Fauve autour de vous ?
C’est très partagé, autour de moi mes amis disent : « Fauve c’est le meilleur artiste que j’ai découvert en 2013 ! » (Petit tacle à Stromae !)

Avez-vous apprécié ce concert ?
Les artistes sont très présents sur scène, ils se donnaient à fond. La salle a mis un peu de temps à répondre, mais à la fin, on était en totale transe !

Un petit mot pour Fauve ?
Ne changez rien, faites ce qu’il vous plaît ! On attend très impatiemment leur prochain album ! L’anonymat on trouve ça génial. Ca change. Le public aura la curiosité de venir les voir sur scène.

FAUVE en concert au Bataclan à Paris en mars (du 4 au 8), avril (du 8 au 12) et mai (13 au 17) prochains et en tournée dans toute la France

Festivals cet été : Nuits de Fourvière à Lyon, Garorock à Marmande, Beauregard à Hérouville St Clair, Musilac à Aix-les-Bains, Francofolies de la Rochelle, Les Vieilles Charrues à Carhaix et Carcassonne


B
Louis-Clément Mauzé

Share

Musique : ELEPHANZ du son, du vrai, du punch !! Interview : Time for a change, Victoires de la Musique & concert

Pourquoi le band ELEPHANZ mérite-t-il sa nomination aux Victoires de la Musique 2014 ? 

Dès le premier titre, le coeur bat au rythme de la musique. Une merveilleuse idée cadeau pour la Saint-Valentin. Un album sorti en octobre 2013, dynamique et jeune que l’on peut ranger dans la case musique électro mais que les membres qualifient volontiers de pop. Nommés pour l’album Time for a Change , ils vont devoir faire face à Gesaffelstein avec  Aleph et à Kavinsky pour OutrunOn entend déjà les critiques des puristes qui s’étonnent de cette classification électro.

Pour leur défense, les deux frères, Jonathan et Maxime Verleysen, avec leur petit look rétro offrent ici un album maîtrisé. On sent les deux Nantais plus à l’aise en anglais qu’en français comme leurs grands frères Pony pony run run ou Aaron.

Nous avons eu un coup de coeur pour Stereo, un son qui a de la puissance, qui sonne, qui claque ! Les deux prodiges accompagnés de leurs potes Clément (à la batterie) et Thibault (à la basse) se sont fait remarquer par la critique dès 2010. Un son propre, des textes simples, qu’on a envie de chantonner l’album fini. Le conseil de la rédac c’est d’appuyer sur Replay

INTERVIEW de Jonathan pour ELEPHANZ

 

Louis-Clément : Qu’est ce que vous ressentez à l’idée d’être nominé aux Victoires de la musique si jeunes, c’est renversant ?
Jonathan : On est super contents. L’album est assez jeune et cette nomination n’était même pas envisageable pour nous, ça a été la bonne surprise de ce début 2014. Jusqu’ici nous avons fait de la musique entre nous, sans jamais penser à ce qu’en penserait la presse ou la profession et c’est quelque part une forme d’adoubement de la part des professionnels de la musique. Ça ouvre beaucoup de perspectives pour cette nouvelle année. Ca nous donne d’autres idées pour 2014 et un zeste de confiance en plus!

LC : Vous faites de la pop et vous êtes nommés dans la catégorie meilleur album de musique électro, est-ce un challenge de remporter ces Victoires face à des artistes plus électro, tels que Gesaffelstein et Kavinsky ?
J : A dire vrai nous n’imaginons pas remporter ces Victoires. A côté de Kavinsky, nous sommes des petits poucets ! La nomination a suffit à notre bonheur, et elle a fait tellement plaisir à notre maman !

LC : Votre musique défend-elle une idée ? Est-elle engagée ? Sur quels thèmes ?
J : Je dirais qu’avec ELEPHANZ, on essaie de mettre la chanson au centre de tout, notre musique est engagée derrière cette idée. Dans la production musicale aujourd’hui, il arrive de plus en plus qu’on dilue des compositions assez faibles sous des productions surprenantes et fabuleuses. Ce n’est pas notre culture musicale, et même si ça donne souvent un résultat génial ce n’est pas comme ça que nous aimons travailler. Nous passons énormément de temps à la composition, et l’arrangement qui vient en second nous intéresse moins.
Concernant les paroles de ces chansons, pas d’engagement avec un grand E. Les thèmes sont du domaine de l’intime : la quête de soi, l’amour, la frustration, le plaisir, l’adolescence…

LC : Lors de vos concerts comment faites-vous pour mettre l’ambiance ? Quelle atmosphère créez-vous avec votre public ?
J : Les concerts sont des albums ++ . Tout d’abord, on y respecte l’esprit du disque et ça peut parfois être une petite prouesse tant nous avons enregistré en studio des choses quasiment impossibles à faire en live. Mais autour, nous avons créé des phases musicales et foutraques qui dépassent le format pop qu’on aime sur disque. On s’amuse beaucoup sur scène, on passe d’un instrument à l’autre et on gigote beaucoup !
Depuis la sortie du disque, les concerts ont parfois des allures de Gospel puisque le public reprend certaines paroles, c’est assez nouveau pour nous et c’est très fort et particulièrement addictif.

Image de prévisualisation YouTube

Tant pis pour les Daft Punk, grands absents de cette cérémonie – et qui ont eu les honneurs des Grammy Awards -et tant mieux pour Elephanz. Place aux jeunes !

Un grand merci au groupe Elephanz qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions par mail, malgré un emploi du temps chargé !

ELEPHANZ en concert, cest le 11 juin à La Cigale, Paris 18ème

 

BLouis-Clément Mauzé

Share

Musique : Colours In The Street, un peu de sang neuf pour égayer le ciel (encore) maussade ! – live report du concert à Cognac

Cette semaine, l’un des membres de la team UsofParis a fait la découverte d’un petit groupe de rock les Colours in the street venu chauffer la salle en première partie du groupe de pop/rock musique londonien Breton à Cognac. L’attitude des jeunes Niortais sur scène était bluffante ! Ils ont déjà les mimiques des « grands » artistes.

Qui sont les Colours in the Street ?
Quatre jeunes Niortais qui, avec une assurance incroyable, ont montré un fort dynamisme sur scène. Le chanteur en impose avec sa carrure de 2 mètres et son style chic/décontracté. Ils sont très jeunes (18 /19 ans) et l’un d’eux a même fêté sa majorité la veille du concert.

Ces talents ont été repérés plusieurs fois par des institutions comme : Les Inrocks ou Taratata. Ils ont même joué aux Francofolies de la Rochelle en 2013. Ils sont aussi les derniers lauréats du tremplin “Lance toi en live” du Ricard SA Live Music ce qui leur a permis de signer leur premier EP Paper Child sur le label Believe Recordings.

 Leur musique pop alternative est très mélodieuse, on aime particulièrement la voix douce d’Alex. Une vraie bouffée d’oxygène à laquelle s’ajoute une maîtrise totale de l’anglais.

Les chansons sont souvent mélancoliques, c’est le cas de Paper Child qui raconte l’histoire d’un enfant en papier qui a sa vie écrite sur lui. Au fur et à mesure qu’il vit, les lignes s’effacent et il meurt.

Soucieux de leur futur, ils souhaitent vivre de leur musique, mais chacun à décider de continuer ses études, un DUT GEA pour Alex, Lucien le guitariste est en fac de gestion, Noé, le bassiste est professeur de basse et Alexis prépare le concours pour enseigner dans les conservatoires. Ils n’ont même pas pu rester jusqu’à la fin du concert de leurs aînés car « demain il y a école ! ».

Les petits charentais puisent leur inspiration dans les rifs des plus grands, comme Coldplay qu’ils aiment particulièrement. Ils citent aussi les Versaillais Phoenix, “français et au nombre de quatre comme nous“, précisent-ils.

Ils vont préparer pour la fin 2014 leur premier album et si vous voulez les découvrir notez qu’ils seront au Festicolor au côté de Birmingham ou Handcrafted Soul, le 23 mai prochain.

Après le succès des minots de La Femme on met notre billet qu’eux aussi vont percer !

Image de prévisualisation YouTube

By Louis-Clément Mauzé

Share

Spectacle : la vie du grand violoniste HAIM LIPSKY par Gérald Garutti avec Mélanie Doutey éblouie la Salle Gaveau – INTERVIEW

Reprise exceptionnelle du spectacle musical : Haïm, à la lumière d’un violon à la Salle Gaveau à Paris, avec la comédienne Mélanie Doutey. 

Haïm Lipsky est né en 1922 à Lodz dans une famille très modeste de 7 enfants où la chemise que l’on achetait à l’aîné faisait l’affaire pour les 6 autres jusqu’à finir en quasi lambeaux sur les épaules du petit dernier. Mais Haïm signifie “la vie”, et il a fallu y croire à la vie pour traverser ce siècle qui n’a pas épargné ce virtuose.

Très tôt cet enfant précoce développe un don hors du commun pour la musique. Ses parents se saignent aux quatre veines pour lui acheter une mandoline puis un petit violon. Sous l’égide d’un voisin cordonnier, il apprend à apprivoiser les quatre cordes de son précieux compagnon. Bercé par Bronislav, Hubermann, Joseph Szigeti, Arthur Rubinstein il devient vite un véritable musicien.

Quand les allemands envahissent la Pologne, la famille Lipsky est coincée dans le ghetto où la misère tue à petit feu les juifs coincés dans cet environnement de terreur. Les allemands alimentent à minima le ghetto en nourriture, juste suffisamment pour qu’il soit rentable pour l’Allemagne nazi et que seuls les plus faibles crèvent.

Dans ce contexte de brimades quotidiennes, Haïm tient le coup grâce à son violon, qui lui permet d’accéder à quelques maigres privilèges. Finalement, il est déporté à Auschwitz en 1943 et son instrument le sauve une fois encore puisqu’il est admis dans l’orchestre d’Auschwitz. La musique est le passe-temps des bourreaux et il est contraint de jouer en boucle une dizaine de mélodies “pas dégénérées” et “joyeuses” pendant les exécutions. Il souffre de ce privilège insupportable qui l’empêche de mourir tout de suite.

Il réussit à s’enfuir miraculeusement lors de la “marche de la mort” peu avant la Libération. Après sa sortie, Haïm n’a plus pu toucher à son instrument.

Gérald Garutti, le metteur en scène a été approché par la fille de Haïm qui lui a demandé de mettre en scène l’histoire incroyable de son papa. Il a alors choisi la comédienne-conteuse pleine d’énergie Mélanie Doutey pour réciter l’histoire de ce grand musicien qui a traversé le 20 ème siècle. Vêtue d’une tenue de lin trop large pour elle et d’un trench informe elle prend la parole entre chaque intervention des quatre musiciens. Dana au piano, Samuel à la clarinette et Alexis qui met du coeur à faire vibrer l’accordéon et enfin Namaan le petit-fils de Haïm. Entre mélodies klezmer et musique classique on vit un théâtre musical tout à fait extraordinaire. On virevolte de Bruch à Bartók passant d’une mélancolie poignante à des airs enjoués. Il y a une émotion toute particulière lorsque Naaman Sluchi entonne avec son archet le concerto de Mendelsohn.

Au son du violon, on pense très fort à ces personnages hors du commun qui créent dans des conditions dénuées d’humanité. L’historienne Germaine Tillion a écrit à Ravensbruck Le Verfügbar aux Enfers ou Viktor Ullmann qui a composé un opéra en 1943 dans le camp de Terezin.

Notre seul regret est que ce récital soit donné “Salle Gaveau”, sur une scène volontairement dénuée de décors. L’acoustique est parfaite mais la salle est un peu austère presque un peu bourgeoise ce qui empêche parfois de plonger dans cette ambiance slave d’avant guerre.

On vous recommande cette pièce unanimement saluée par la critique et qui mérite son succès.

Interview filmée de Gérald Garutti

Image de prévisualisation YouTube

Haïm à la lumière d’un violon

Avec :
Mélanie Doutey, comédienne
Naaman Sluchin, violon
Dana Ciocarlie, piano
Alexis Kune, accordéoniste
Samuel Maquin, clarinette

Gérald Garutti, écriture et mise en scène

Salle Gaveau
45 – 47 rue de la Boétie
75008 Paris

les 29 et 30 mars, 12, 13, 26 et 27 avril 2014

 

Share

Musique – Live report : le groupe Aline en concert à la Clé des champs – Plaisir

20h30. On se gare devant la Clé Des Champs. Une bonne nouvelle : pas de souci pour trouver une place sur le parking. Et donc une mauvaise nouvelle : il n’y a pas grand monde …

En attendant le début du concert, on boit quelques bières et on discute avec Romain Leiris et Jérémy Monteiro. Six démos ont été enregistrées pendant le mois de janvier ; chacun des membres du groupe va maintenant chercher des idées, pour avoir suffisamment de matière avant de retourner en studio préparer le deuxième album. Nous reparlons aussi avec Romain Guerret de la compilation d’inédits (faces B, versions alternatives, reprises, …) que nous avions évoquée ensemble fin décembre après leur passage à la Flèche d’Or.

21h45. Les Aline montent sur scène. Nous sommes une trentaine dans la salle et ça nous rend un peu tristes ; mais ce n’est que passager. D’entrée, Maudit Garçon donne le ton : nerveux, sec, punk. Ce concert sera intense et magique (le meilleur concert d’Aline auquel nous avons assisté).

Pour Voleur, Romain Guerret descend dans le public. A partir de ce moment, on ne sait plus qui est sur scène et qui est le public : le groupe Aline, c’est trente personnes, qui jouent ensemble, comme dans une fête de famille. La maman de Vincent Pedretti, arrivée de Martinique, assiste d’ailleurs pour la première fois à un concert d’Aline et de son fils, qui est très très ému. On s’amuse aussi des petits défauts des uns et des autres (les retards de Vincent Pedretti par exemple).

Merci à la nouvelle Epiphone de Romain Guerret, dont une corde a cassé dès les premières notes du morceau : grâce à elle, on a droit à une superbe version de Je bois et puis je danse, avec une intro improvisée pendant plus de 5 minutes, petit intermède Northern Soul façon Style Council ou Orange Juice, au milieu de la furia punk et avant le début d’un très rare phénomène paranormal ou peut-être vaudou (il faut impérativement que R.I.P. fasse une enquête). Le groupe est successivement possédé par les Buzzcocks, les Jam de In the City, les Who de My Generation et les Cure de A Forest. La salle est en transe collective. Le groupe joue pied au plancher : forcément, la consommation de carburant augmente et le public doit les approvisionner en bières fraîches.

Ce soir, Les Éclaireurs sont sur scène, telle une cinquième colonne indie pop. Et Les Copains sont dans la salle : on boit et on danse, on chante, on rigole. Bref, comme le dit Romain Guerret, « on est  primaires ».

Le concert se termine. Nous sommes KO debout mais heureux. Romain Guerret nous donne rendez-vous au bar. La soirée se poursuit en buvant des bières et en discutant de musique jusqu’à un peu plus d’une heure du matin (en fait jusqu’à la fermeture du bar…).

Romain Guerret, Romain Leiris, Jérémy Monteiro, Vincent Pedretti, Arnaud Pilard : merci à vous ! C’est pour vivre de tels moments qu’on écoute de la musique et qu’on assiste à des concerts. A bientôt.

Set list : Maudit Garçon > Deux Hirondelles > Obscène > Tout ce que je veux (reprise des Désaxés) > Voleur > La lune sera bleue > Elle et moi > Je bois et je puis je danse > Mon dieu mes amis > Elle m’oubliera > Regarde le ciel > Teen Whistle > Les éclaireurs > Rappel : Les copains

by Baptiste et Gérald
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share

NOSFELL se met à nu avec son nouvel album lumineux Amour Massif INTERVIEW & concert au Trianon

NOSFELL nous revient avec un nouvel album studio gorgé de beauté bestiale, de poésie des cimes et d’imaginaire foisonnant. Sa voix nous avait manqué, sa douceur nous trouble toujours autant.

Après un opéra avec le dessinateur Ludovic Debeurme et une tournée de plus de deux ans avec le génialissime Octopus le spectacle du chorégraphe Philippe Decouflé, l’artiste au regard d’ange nous réapparait autre. Peut-être simplement parce qu’il nous laisse percevoir, cette fois, un peu de lui à travers des textes écrits en majorité en français. Le Klotekerg, cette langue si particulière des premiers albums vient, pour ce nouvel opus, seulement par petites touches pour rappeler l’incroyable sonorité de la partition de Nosfell.
Exclu : le chanteur se met en scène pour la première fois et pour ce projet à travers des vidéo clips dévoilés dans les prochains jours. Il est aussi impatient que nous de les partager sur sa page youtube. En attendant, le teaser et son interview :

Image de prévisualisation YouTube

United States of Paris : La sortie d’un nouvel album est-elle une source de stress ?
Nosfell : J’essaie de me déshabituer à enfanter dans la douleur (rires). C’est toujours un calvaire. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir à enregistrer cet album. En ce moment, je suis comme un lion en cage. J’ai envie de jouer. J’ai envie de monter sur scène car le disque est fini depuis octobre dernier. L’attente est trop longue.
C’est à la fois du stress et je sens aussi que je tombe du nid : la mue est tombée et je dois refaire une coquille.

Y’a-t-il un avant et un après Octopus (spectacle de Philippe Decouflé) ?
Le fait de travailler avec et pour Philippe Decouflé, je me suis mis en mode « au service de… » Ce n’était pas un travail de commande classique. J’ai appris la tournée à 20 sur la route, l’esprit de famille, l’esprit de groupe, la cohésion de groupe. J’ai aussi appris à être plus à l’écoute des partenaires sur le plateau. Alors qu’avant je traçais ma route et mes musiciens en scène devaient me suivre. Cette tournée a été l’occasion de rencontrer un public qui ne me connaissait pas.
Cette collaboration a été en fait très bénéfique pour moi. Car l’univers que j’avais, celui des premiers albums, découlait du rapport que j’avais avec mon père. Il était polyglotte, il me parlait ce langage particulier, il fallait que je lui raconte mes rêves… Le travail avec Decouflé a été un sas de décompression.

Que t’apporte d’écrire et de chanter en français ?
Ce n’est pas tout à fait une première, puisqu’il y avait déjà 2 chansons dans mon 2e album, une chanson avec Daniel Darc dans le 3e et quelques titres en français pour Decouflé. J’avais envie de poursuivre cette recherche pour ce nouveau disque. La collaboration avec Dick Annegarn et Dominique A m’a un peu poussé au cul pour essayer de trouver ma musique. Ça faisait longtemps que je correspondais avec eux, par mails et puis l’envie de travailler ensemble. On s’est moins retrouvé sur la musique que sur le texte. Je me suis dit : « je ne vais pas laisser que les copains écrire en français. »
Mon langage me permettait d’aller dans des inflexions plus impressionnistes pour essayer de raconter et transmettre une histoire. En chantant en français, je peux lâcher prise. J’ai conscience de me dénuder un peu plus à travers les paroles de ce disque.

Qu’est-ce qui t’inspire dans l’écriture de Dominique A ?
Il y a un art absolu du double sens dans ses textes. Et une hyper-réalité qui est pour moi à côté de la réalité. Et c’est ça qui me fascine depuis toujours.
Ce qui est drôle par rapport au texte qu’il a écrit Dans les chambres fantômes, c’est que ça a été dur pour moi de ne pas être dans une sorte d’imitation. Car même à travers son texte, il y a une musique, il impose un rythme.
C’est pour cela qu’avec La mer ne dit rien j’ai essayé d’emmener les mots ailleurs. Je voulais voir jusqu’où il était possible d’aller avec ce texte. Les chansons de Dominique A sont un immense cadeau, alors qu’il était très occupé. Je l’admire.

Qu’est-ce qui est à l’origine de ces sentiments que tu chantes sur Amour Massif ?
Beaucoup de choses m’ont traversé pendant l’écriture de ce disque. J’étais en amour. Et pour ce disque, j’avais envie de continuer de raconter des histoires. Parce que je suis accro au concept. J’ai écrit plusieurs chansons, en ait retiré quelques unes. Et je me suis aperçu que tout parlait d’amour. Parfois charnel, parfois de l’amour filial, j’imagine aussi l’amour entre deux sœurs, un père et son fils…
En me retournant sur mon histoire, je me rends compte comme tout le monde que ce sentiment a toujours été quelque chose de difficile à transmettre. De dire à ses parents qu’on les aime. J’ai un rapport particulier avec mes frères et sœurs que je considère presque comme mes enfants car ils sont très jeunes.
Et c’est toujours très douloureux de savoir comment j’exprime ce sentiment. Massif c’est un peu comme une montagne que l’on admire, que l’on trouve belle mais qui est chaque jour changeante.

Mais l’amour peut mordre aussi !
Ah Cannibale ! (rires) Cette chanson m’a inquiété un bon bout de temps. Parce que je me suis demandé si ce n’était pas un peu kitsch quand même. Mais en fait ce qui me plaisait dans l’écriture c’est de pouvoir changer de rôle : ça peut être une femme qui s’adresse à un homme, et inversement ou un homme à un autre.
En fait, j’adorais ado et j’aime toujours Prince. Il parlait crument de sexualité. J’ai essayé de le faire un modestement avec cette chanson.

J’ai l’impression de redécouvrir ta voix. As-tu expérimenté de nouvelles choses vocalement ?
J’ai pas mal joué sur les hauteurs d’arrangement. Les chansons ont donc eu pas mal de vie avant d’être enregistrées. J’ai essayé de les chanter dans plusieurs tonalités avant de choisir la bonne. Pour savoir où je me sentais le mieux et même parfois là où je me sentais un peu plus en difficulté. Ce qui pouvait être excitant aussi dans le rendu. Que je ne sois pas toujours dans une assurance proche de la performance.

A qui as-tu fait écouter ton album en premier ?
Ludovic Debeurme
, un ami très proche et dont l’avis compte beaucoup. C’est un excellent musicien qui peut être très critique. C’est comme un membre de la famille.
J’ai aussi tout de suite demandé à ma petite sœur
. C’était aussi très important d’avoir son avis. Jo Dama je l’ai tout de suite inscrite dans ce processus. Elle a beaucoup aimé le disque.
Et avec ce nouveau projet, je pense vraiment que l’on va arriver à mieux se comprendre.  Il y a des choses qui vont lui paraitre moins mystérieuses me concernant.
Avec Ludovic c’est plus technique. Il s’attendait à avoir plus de guitare sur l’album. Mais il adore les arrangements et Voix divine.

Sortie le 10 mars 2013 d’Amour Massif nouvel album de Nosfell

Concert au Trianon à Paris, le 12 novembre 2014

Share

Live report la chanteuse rock & soul KENDRA MORRIS en concert au Club Transbo à Lyon et en tournée à Paris à Nantes

Le lendemain de son concert à Montpellier avec Radio Nova, Kendra Morris poursuit son tour de charme en France avec une soirée tout en intimité au Club Transbo du Transbordeur à Lyon. Devant elle, un parterre d’oreilles curieuses et bienveillantes. Ici, très peu sont celles et ceux qui connaissent déjà les petites pépites de Banshee, le premier album de l’Américaine, fraichement distribué par Naïve. 

Silhouette fine, sous une coiffure dont elle seule maîtrise l’harmonie du désordre, Kendra accompagnée de ses boys entre en scène avec Waiting de bon augure, track 1 de son album – maintenant la belle sera attendue de pieds fermes à sa prochaine visite dans la région. Une montée en rythme subtile pour emporter avec elle le public de ses vocalises cristallines et graves. Right Now suivi du groovy et incandescent de Pow pour la trilogie d’intro d’un show musclé et complice.
Le titre If you let it go devient encore plus soûl dans sa version live. On flirte avec les paysages de Californie, un des deux Etats qui imprègnent la culture de la chanteuse avec la Floride.

Just one more – prévue sur la setlist en rappel – prend place en version piano seul le temps de régler une légère défaillance de guitare. Kendra la chante tout en douceur, prouvant l’étendu de son charisme vocal, fait de beaux coups de force et de moments susurrés à même le micro. Au milieu du set, la chanteuse tient à présenter ses nouveaux compagnons de route, avec ses musicos : des dinosaures miniatures. Un brin kitsch, ils remplacent les fleurs accrochés au micro de la blonde incendiaire lors de son premier à Paris au Bus Palladium.

Kendra sait aussi se faire joueuse avec le public, disparaissant derrière ses musiciens, sur la longue instru – ou plutôt l’interlude de – Running on empty, titre inédit ne figurant pas sur Banshee. 

Suit l’efficace Spitting Teeth, taillé pour être un futur standard soul de cette année. Une chanson dont l’intéressée précise “qu’elle a bien failli ne pas être dans l’album” Ca aurait dommage.

Concretive Waves, premier succès de la belle est applaudi sur les premières notes. L’occasion pour certains de s’embrasser. La chanson aurait-elle déjà une résonance particulière ou un effet aphrodisiaque pour ce jeune couple tout proche de la scène ?

These Eyes et l’envoutant Banshee viennent clore la première partie du set, un titre parfait pour vous accompagner sur la route de retour.

Deux titres supplémentaires avant de quitter Lyon sous la pluie pour l’artiste, qui s’excuse de repartir si vite.
La cover de Shine on you diamond de Pink Floyd dont la justesse vocale pousse à l’admiration et un Evil de circonstance, car sous ce sourire angélique se cache une rebelle au bras tatouée !
A la sortie du Transbo, beaucoup sont bluffés par l’ouragan Morris qui s’en allé. Une jeune trentenaire remercie son amie qui l’a invitée à la découverte.

Ne ratez pas les prochains tête-à-tête avec la star américaine. Car il y a fort à parier qu’à son retour, les salles seront plus imposantes à la mesure du nombre grandissans de ses fidèles.

l’album BANSHEE en vente depuis 27 janvier 2014
chez Naïve

 

Kendra Morris en concert en France !
PARIS • Café de la danse • 06 (sold out) & 07 février 14

ALENÇON • La Luciole •  08 février 2014
NANTES • Le Ferrailleur •  10 février 2014

RENNES • Le Diapason •  12 février 2014

LIMOGES • La Fourmi •  13 février 2014

 

Merci à Eldorado 

Share

Interview de Léo & Victoria du groupe THE PIROUETTES pour l’EP L’Importance des Autres

Ce vendredi, Léo et Victoria arrivent ensemble au Pop In où nous leur avions donné rendez-vous. Les pieds sur terre et la tête ailleurs, The Pirouettes sont revenus sur les origines de leur style musical et la sortie de leur deuxième EP « L’Importance des Autres » prévue le 17 février prochain. On a également pu en savoir plus sur leur manière de vivre la progressive reconnaissance qui fait de leur duo un des grands espoirs de la synthpop hexagonale. Au final, un moment très convivial passé avec un couple souriant qui aimerait “briller comme des étoiles”, tout simplement. 

Gérald & Baptiste : Vous êtes déjà venus jouer au Pop In ?
Victoria : On est venus jouer il y a un an au Pop In.
Léo : C’était un peu notre pire concert de tous les temps.
: A inscrire dans les annales !

G & B : Vous avez 41 ans à vous deux, seulement. Quand avez-vous commencé la musique ?
L : Pour être exact, j’ai commencé à six ans à jouer de la batterie dans ma chambre avec mon frère ; quand j’ai eu 10 ans le groupe Coming Soon s’est formé, et quand j’étais en quatrième, vers mes 14 ans, on a fait notre premier concert. Ensuite les choses se sont bien enchaînées, on a sorti un album, quelques EP. Un de nos morceaux – Vampire – s’est retrouvé sur la bande originale du film Juno, et là Coming Soon a vraiment décollé.
V : J’ai commencé la musique avec Léo, j’avais juste fait un an de violon quand j’étais au CP (rires). Je joue du clavier et je chante dans The Pirouettes, qui est mon unique projet musical. A côté de cela, je fais des études de photo, et un peu de vidéo aussi.

G & B : On a pu lire que « Is This It » est l’album préféré de Léo, quant à toi Vickie c’est « Modern Life Is Rubbish » de Blur. Vous avez pu en mettre dans The Pirouettes ?!
L : Pendant très longtemps, les Strokes ont été mon groupe préféré, depuis peu mes goûts musicaux ont évolué, car évidemment ce ne sont pas les Strokes qui ont motivé les Pirouettes, même si des choses sont probablement restées, notamment dans les mélodies de voix. On aime bien s’identifier au duo Elli & Jacno, à Luna Parker, à France Gall et Michel Berger – on a d’ailleurs repris une de leurs chansons, Comment lui dire ? – et on aime bien Yves Simon.
V : Et Christophe, aussi bien pour ce qu’il a fait avant que ce qu’il fait aujourd’hui. On a eu la chance de le voir en concert l’année dernière, dans un cinéma, c’était très cool.
L : Il y a plein d’expérimentations sonores dans ses derniers albums, c’est super intéressant.

G & B : On vous a vus en concert à la soirée « Tombés pour la France #4 » le 15 janvier dernier. Magic vous a classés parmi ses huit espoirs de l’année 2014, et dans leur numéro de février votre EP à paraitre est consacré single du mois. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
V : Magic nous aide vraiment beaucoup pour la promo du nouvel EP « L’Importance des autres ».
L : On commence à être pas mal sollicités pour des interviews, mais on ne s’emballe pas. Les Inrocks avaient fait un live report d’une soirée à laquelle on avait participé, sans une ligne sur notre passage…

Image de prévisualisation YouTube

B & G : Comment vous situez-vous dans la scène pop française actuelle, alors que beaucoup de groupes émergent, un peu comme dans les années 70-80 en Angleterre ?
L : On est super fiers de faire partie de cette dynamique-là. On peut citer La Femme, qui est un groupe que l’on respecte énormément.

B & G : Qu’est-ce-que vous répondez à ceux qui qualifient votre musique de simpliste, ou de niaise ?
V : Le mot « naïf » commence vraiment à nous saouler. Ça peut être positif d’être naïf, c’est un chouette mot, dans le sens de la candeur.
L : Candide sonne mieux que naïf pour nous. Naïf a une connotation péjorative.
V : Ceci dit, je peux comprendre : nos morceaux sont souvent sautillants, on parle d’amour et de la vie de tous les jours. Mais en fait, c’est plus de la sincérité, ce qui n’empêche pas une certaine profondeur. Parfois, avec des morceaux trop biscornus, tu perds en sincérité et en spontanéité, forcément. Au final, notre musique est assez clivante, dans la mesure où, pour simplifier, soit t’aimes, soit tu détestes. Elle ne laisse pas indifférent. Tant mieux !

G & B : La critique qui vous a fait le plus plaisir, et celle qui vous a fait le plus mal ?
V : Parlons-en ! (elle regarde Léo)
L : Récemment, il y a eu un live report de cette soirée « Tombés pour la France #4 », pas très sympa pour nous.
V : Un bloggeur qui fait du pseudo humour, mais qui a surtout écrit des trucs méchants. Internet peut être un véritable défouloir de haine pour certains.
L : Ça nous fait chier ces trucs-là, on est assez sensibles.
V : En ce qui concerne la critique qui nous a fait le plus plaisir, il y a le live report que vous aviez fait, toujours de la soirée Magic. Il y aussi eu ce mec d’une cinquantaine d’années environ qui était venu nous voir à la fin d’un concert (à la Maroquinerie en première partie de Pendentif) et qui nous avait dit qu’on était des « jeunes gens modernes », que c’est comme ça en tout cas qu’on nous aurait qualifiés au début des années 80 puisque nous étions vraiment dignes de cette vague d’artistes : Elli et Jacno, Taxi Girl… Il y avait vraiment de la sincérité dans ce qu’il nous a dit et ça nous a fait très plaisir.

G & B : C’est quoi le secret de The Pirouettes ? Un style qui évoque les années 80, mais sans revivalisme, sans passéisme. En gros une musique moderne avec des références culturelles bien marquées ?
L : Pour nous, le secret c’est de ne pas se prendre la tête. Je vous avoue qu’on ne pense absolument pas à tout cela. On fait ce qu’on a envie de faire. Les références dont vous parlez sont venues naturellement. Les années 80, c’est une période qui nous touche, une période qu’on n’a pas vécue mais qu’on fantasme.
V : A propos de références culturelles des années 80, on peut aussi citer l’extrait de Star Wars dans Danser dans les boites de nuit, c’est un petit délire entre nous. C’est dans l’épisode 4, mon préféré.

G & B : Vous avez des contacts hors de Paris ?
L : Oui à Bordeaux, on a joué dans deux salles là-bas.
V : Il y a beaucoup de groupes à Bordeaux, une super scène pop. Rennes aussi bien sûr. On a peu de contacts dans le Sud-est en revanche. Côté festivals, on espère des propositions, mais en général on programme des groupes après un album, pas après un EP.
L : On va quand même être programmés au festival Cabourg Mon Amour, fin août.

Image de prévisualisation YouTube

G & B : Et votre rapport à la scène ?
L : On a l’impression d’être un groupe hyper mauvais en live. On aimerait garder ce côté mignon, serré, qui fait notre identité, tout en passant à un truc un peu plus pro. C’est compliqué de garder un bon équilibre.
V : Je crois qu’avant les concerts je stresse moins que Léo, même si je suis la moins douée. Si je rentre mal dans un concert, cela va se ressentir tout le long du set : je ne m’éclate pas, je ne danse pas.

G & B : Léo, comment gérer Coming Soon et The Pirouettes en même temps ?
L : Les choses se sont toujours bien goupillées, mais j’ai peur qu’à terme ça coince. Je n’ai pas de priorité pour le moment, j’ai le même investissement sur les deux projets. Coming Soon c’est une sorte d’histoire familiale, donc je ne pourrai pas arrêter.

G & B : Victoria, tu es encore étudiante. Ton planning n’est pas trop compliqué ?
V : Je fais des études de photo en parallèle, ce n’est pas toujours évident de tout faire. Je dois souvent manquer des cours pour préparer les concerts.

G & B : Qu’est-ce-que vous attendez de l’année 2014 ?
L : On espère qu’on va vendre un max d’EP. On aimerait bien tourner plus. Partir avec Vickie, c’est la belle vie, c’est un peu les vacances. On prend le train, c’est cool (rires).

,G & B : Quel conseil vous donneriez aux gens de votre âge qui aimeraient mener des projets artistiques, mais qui n’osent pas se lancer ?
L : Il faut y croire. Il faut se donner les moyens d’essayer, même pendant une courte durée. Et le soutien des parents est très important.
V : Oui, c’est important. Mes parents ont toujours été très ouverts, ils m’ont toujours encouragée.

 A noter tout de suite dans vos agendas : la Release Party le 7 mars à l’Espace B, et la sortie de l’EP « L’Importance des Autres » le 17 février

Follow The Pirouettes on : @the_pirouettes

 

by Baptiste et Gérald
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share

Live Report : 2ème édition du WONDERFUL, WONDERFUL, WONDERFUL WORLD OF SWANN au Pop In Paris

Le 29 janvier dernier, Alma Forrer est déjà en piste depuis quelques minutes lorsque j’arrive, en retard (désolé pour Spaceman, que je n’ai pas eu la chance d’écouter), dans la grotte musicale du Pop In Paris.

On ne peut que louer la voix et la musicalité de cette jeune artiste qui s’inscrit sans prétention dans la lignée des chanteuses de ballades irlandaises traditionnelles, imposant une sorte de pastorale pop. Sur les trois premières chansons, Alma se suffit à elle-même, habitée qu’elle est par les mélodies qui forment le socle de son répertoire spleenétique : le regard dans le vague et le visage irradié de la lumière froide des projecteurs. Pour son dernier morceau, elle a choisi de reprendre Where Have All The Flowers Gone, en hommage à Pete Seeger, décédé il y a quelques jours. Accompagnée d’un certain Ryan O’Donnell, elle en propose une très jolie version, devant un public touché. Une voix à suivre de près, et qui pourrait délivrer tout son potentiel dans un groupe complet.

« Dix minutes de pause », puis Nina Savary et Michel, dit « Cheval fou » (pourquoi pas !), débutent leur set. On a affaire à une artiste totale – elle est aussi comédienne – dont le regard hypnotique et la voix sobre et vibrante provoquent des sentiments antagonistes : inquiétude et tranquillité, mélancolie et relative espérance. On peut citer Johnny Guitar et une reprise affinée de Rickie Lee Jones Altar Boy, deux morceaux qui illustrent bien l’univers de Nina Savary, au carrefour de nombreuses influences : des sonorités jazz, blues, des accents sud-américains, le tango notamment, et au final un contour pop. Son premier album « Tales of Fire » est sorti, on le conseille.

Changement de registre avec Baptiste W. Hamon. Bon, a priori c’est pas mon truc. Mais on doit reconnaître qu’il sait marier ses influences américaines – musique country, et Dylan bien entendu etc – aux grands noms de la chanson française, que ce soit sur Peut-être que nous serions heureux, en duo avec Alma Forrer et qui rappelle les Murder Ballads de Nick Cave, Aimer, ou une reprise de Billy Joe Shaver, Live Forever, encore une fois en duo avec Alma, et accompagné de Ryan O’Donnell. Un style volontairement daté, mais pas désagréable.

22h35. D’entrée de jeu Swann et deux de ses musiciens gratifient les cinquante personnes qui se serrent dans la cave du bar d’une magnifique interprétation de Show Me Your Love. Précision capitale : Chloé Lenique, alias Swann, joue sans guitare, handicapée par une tendinite. Son guitariste, tout en humour so british, indique qu’il souffre également d’une tendinite mais que cela ne l’empêche pas de bien jouer… !

Puis se succèdent cinq chansons, dont trois extraites de son premier album « Neverending », une chanson du dernier EP « Angels », Angel Of The Seas, et un morceau inédit du deuxième album en cours d’élaboration, Something Special. La jeune songwriter de vingt-quatre ans maîtrise son sujet, dévoilant une culture musicale résolument anglo-saxonne, allant de Blondie à Cat Power, en passant par le Velvet et Bowie. Et puis Swann, c’est aussi un look sage, flanqué d’une attitude parfois contemplative, et des morceaux durs, rageurs, comme God Is Dead – no comment ! Un excellent concert en somme, dans un style qu’on pourrait qualifier de contre pop-folk sous tension.

Image de prévisualisation YouTube

On attend déjà avec impatience la troisième édition de ce monde merveilleux de Swann qui, en plus d’être un espoir confirmé de la pop hexagonale, se révèle être un authentique découvreur de jeunes talents.

Setlist de Swann : Show Me Your Love > Angel Of The Seas > Love Song #1 > God Is Dead > Something Special > Rappel : Trying Hard To Find Myself

By Baptiste Petitjean
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share