Critique théâtre – JUPE OBLIGATOIRE : comédie libertine et féminine au Petit Gymnase Paris

JUPE OBLIGATOIRE au Théâtre du Petit Gymnase jusqu’au 26 avril !

4 personnages en scène : une jeune femme nommée France de Castelbouc, franchement BCBG. Une bimbo bécasse et un producteur infernal, sans oublier un gourou douteux qui abuse de la crédulité de ses “adeptes”. Les acteurs de cette pièce de théâtre de Dominique Coubes et Nathalie Vierne ont en commun une chose : le talent.

L’intrigue est quelque peu attendue. Un producteur demande à son ex-femme d’écrire son prochain film qui a pour thème “les clubs échangistes”. Pour couronner le tout, il lui colle dans les pattes, Sharon sa nouvelle poule, habituée du monde libertin. On ne voit pas très bien comment la chaste France et la dévergondée Sharon vont pouvoir réussir à accorder leur violon et arriver à collaborer. La fin est franchement convenue. Le pauvre producteur va se retrouver pris à son propre jeu et le duo va s’avérer très fertile car… la bimbo n’est pas si cloche et la bourgeoise pas si coincée. On s’en doutait.

Toutefois, Jupe obligatoire est une comédie un tantinet coquine qui ne mâche pas ses mots. Un boulevard plutôt destiné à un public féminin. En filigrane les auteurs abordent des thèmes sociaux très actuels : l’homosexualité féminine, la sexualité et les classes sociales ou encore le mariage pour tous. C’est très distrayant et le public s’amuse franchement. Il faut dire que quelques répliques assez savoureuses émaillent le texte. France, demande timidement à Sharon “Outre votre rôle de péripatéticienne, vous avez d’autres projets professionnels avec Bernard ?”.

Le décor qui figure l’intérieur bourgeois tristounet de France est très réussi. On trouve quelques ingéniosités dans la mise en scène, notamment des scènes muettes avec les actrices dans un halo de lumière qui évoquent les comédies sentimentales américaines.
Cette pièce est assez jubilatoire car une véritable alchimie anime cette petite troupe. Thierry Samitier qui joue actuellement dans Nos chers voisins, sur TF1 a véritablement la fibre de l’humour et trouve souvent le geste psychologique !

Olga Sekulic et Lilou Fogli sont deux actrices remarquables. Elles arrivent à nous amuser en parlant de libertinage sans (trop) de vulgarité. Elles s’inscrivent dans la veine de ces femmes qui ont une bonne dose d’humour et font bouger les lignes, Camille Chamoux, Nora Hamzawi. Du dynamisme à revendre. Et sans être militante, cette pièce donne aux femmes la place qu’elles méritent! N’y a-t-il pas que des hommes machos  – et des femmes rétrogrades- pour dire que les femmes entre elles se tirent dans les pattes ?

Laissez vous tenter par l’affiche suggestive et nos conseils.Vous ne vous ennuierez pas du tout !

JUPE OBLIGATOIRE
pièce de Dominique Coubes et Nathalie Vierne
mise en scène : Nathalie Vierne
avec Olga Sekulic, Lilou Fogli, Thierry Samitier et Ludovic Berthillot
lumière : Jacques Rouveyrollis

 

Le Théâtre du Petit Gymnase
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris

Du mercredi au samedi à 21h30

 

By Hermine Mauzé

Share

Restaurant MISS LUNCH chez PPP : la cuisine lègère, décomplexée, cosmopolite & inventive – Food made in Paris

Miss Lunch is so fun! Why don’t you go and say hello? One of the best food spot for any foreigner who wants to visit Paris with his stomach.
Lei parla anche italiano molto bene ! 

Miss Lunch affiche un sourire et un don inné pour l’accueil et ceci à toute épreuve.
Qu’il pleuve, que le restaurant soit full of beautiful people le samedi à midi, qu’un enfant soit mal luné à son arrivée (c’est rare mais ça peut arriver), l’ambiance qui règne dans cette adresse de poche nichée dans une boutique Première Pression Provence est unique. Notre fidélité en est la preuve.

Ses voisins n’ont pas tardé à faire de ce  lieu parisien, joyeusement alternatif, leur adresse food fétiche. Si bien qu’une actrice-réalisatrice en pleine prépa de son prochain film trouve régulièrement un prétexte pour déjeuner sur le pouce, avec son assistant. L’équipe du Fooding lui a également plaqué un joli sticker sur la vitrine. Sans compter une certaine concentration d’architectes au mètre carré. Ces derniers ont fait de ce décor mi-cuisine mi-boutique – qui sent bon les huiles provençales – leur repère pour des déjeuners décomplexés du col.

Si vous y alliez vous trouverez aussi de nombreux étrangers bien informés  et heureux de  l’accueil “in English”  – qui fait parfois défaut dans d’autres institutions.

Crazy, isn’t it ?

Et dans l’assiette: ça bouillonne, ça claque, ça pétille.
Claude Cabri alias Miss Lunch n’aime rien d’autre que surprendre ses convives. Et rajouter l’ingrédient qui va faire le petit plus, détourner la recette maintes fois dégustée, ou oser des associations qui pourraient désarçonner plus d’un spécialiste es gastronomie.

Ses classiques ? Elle les connait sur le bout des doigts. Si bien qu’elle n’a aucune crainte à se lancer dans des paris fous. Comme ce cheesecake sans cheese ou le burger sans viande ni frites ou encore le tiramisu sans mascarpone. Divins sacrilèges !
Vous avez un ami végétarien ? Miss Lunch trouvera la combine pour ne pas le gêner au milieu d’une assemblée de carnivores. Classe !
Et bonus : elle vous initiera aux câpres de l’Ile de Pantelleria qu’elle cueille elle-même une fois par an. Un vrai voyage gustatif.

Le tout est cuisiné sans plaque de cuisson et confectionné avec des produits frais cueillis tôt le matin, dans les allées du Marché d’Aligre, le repère de la chef, artiste et créatrice.

Autant d’attentions pourraient faire présager d’une note assaisonnée, surtout quand on connait la terrasse ensoleillée donnant sur le Square Trousseau. La formule entrée + plat ou plat + dessert est à 15 euros. Rajouter un supplément pour le dessert à 5,5 euros. Comptez 4 euros environ le verre de vin. Si vous êtes vraiment plus attiré par les breuvages fruités et softs : jus de cerise et autre citronnade maison vous régaleront ainsi que vos bambins.

Une telle adresse ferait presque peine à partager. Mais connaissant l’endurance de la chef, on sait qu’il y aura toujours un petit quelque chose à manger même après 14h, le samedi.

Nouveau !

Face à une forte demande, la cuisine reste ouverte en soirée pour des diners tout aussi conviviaux et inspirés, les jeudis et vendredis. On a aussi testé le menu Saint-Valentin avec petits dessins pour les amoureux et bougies. Inoubliable et canaille.

Pour finir, la générosité de Miss Lunch est inaltérable. Pour preuve, elle a couché le meilleur de ses recettes et de ses astuces de cuistot dans deux livres :  Plats de Résistance (Éditions 1973) et Lunch in the Loft (Éditions Solar) sur son aventure qui l’a faite connaitre, le bien nommé restaurant clandestin. Des livres à faire dédicacer, sur place, par la maitresse de ces lieux, qui a comme autre talent d’être artiste peintre et dessinatrice.
De quoi foutre de sérieux complexes aux passionné(e)s des fourneaux surtout quand on sait – et on en finira avec ses atouts – qu’elle manie très bien l’italien.
Et on n’oublie pas les cours de cuisine !

MISS LUNCH Paris chez Première Pression Provence
3, rue Antoine Vollon
75012 PARIS

déjeuner du mercredi au samedi
dîner le jeudi et vendredi
cours de cuisine le mardi

Des photos et un max d’infos sur la page FB de Miss Lunch Paris : www.facebook.com/MissLunchParis

Share

LE BAL DES VAMPIRES au Théâtre Mogador à Paris à partir du 16 octobre

Incroyable mais vrai : Le Bal des Vampires le musical débarque à Paris à partir du 16 octobre 2014, au Théâtre Mogador.

Après des années de succès à Vienne – où la comédie musicale a été créée en 1997  – Hambourg, Berlin, Varsovie, Anvers, le cinéaste Roman Polanski peut jubiler de voir enfin l’adaptation de son film sur une scène française. Il s’impatientait même, ne comprenant pas pourquoi aucun producteur tricolore ne montait au créneau.

Pour la peine, il aura donné de sa personne lors du lancement de ce spectacle à frissons au Théâtre Mogador, il y a quelques jours.
Ce lundi, jour de relâche pour la troupe de La Belle et la Bête, Polanski assis sur un cercueil, balance, notamment sur la version de Broadway qui ne correspondait en rien à celle qui a tourné en Europe et dont il a conçu la mise en scène.

Le cinéaste blague aussi beaucoup avec Arnaud Cazet, directeur marketing et communication de Stage Entertainment France. Il propose, par exemple, aux spectateurs de la salle qui ne connaissent pas l’histoire, “d’acheter le DVD de son film”. Trouvant aussi l’occasion de faire la promo du dernière album de sa femme, Emmanuelle Seigner.

Le réalisateur osera même le jeu d’un improbable questionnaire enfermé dans un cercueil, suspendu en hauteur.
Le show a donc déjà bien débuté, quelques jours seulement après avoir bouclé le casting de la troupe. Au total, 4 000 candidatures reçus et près de 800 personnes auditionnées. Les rôles principaux étaient sur scène également.

Avant le cinéaste, un vampirologue, Jacques Sirgent, spécialiste es vampires et créateur du Musée des Vampires à Paris confirme que le film sorti en 1967 est une référence en la matière. En effet, l’œuvre de Polanski était le premier film a évoqué Dracula et son mythe avec humour.

Pour info, la billetterie du spectacle est ouverte. Vous pouvez dès à présent réserver vos places pour un show loufoque et musical.

LE BAL DES VAMPIRES, le musical
mise en scène : Roman Polanski

Livret : Michael Kunze
Musique : Jim Steinman

Au Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 PARIS

Share

Live report : THE LANSKIES – Concert release party de l’album Hot Wave au Divan du Monde

Une baffe. C’est un bon résumé de l’effet produit par le concert de The Lanskies donné au Divan du monde, ce mardi. C’était aussi la release party de leur dernier album, Hot Wave, un deuxième opus qui conserve le souffle britpop, tout en proposant quelques escapades du côté du hip-hop. Un peu comme si Bloc Party avait su trouver le chemin d’un deuxième album réussi.

Il aura fallu attendre deux morceaux seulement pour que le chanteur tombe la veste, défaire les deux premiers boutons de la chemise et laisse « passer les poils » comme il dit. Quelle débauche d’énergie tout au long de ce set d’une densité impressionnante : seize morceaux, en un peu plus d’une heure et demie. Evidemment, Lewis Evans (chant) est bien la pile électrique à laquelle nous nous attendions : il est partout, à 200% tout le temps, ce qui ne l’empêche pas d’être précis et sérieux dans sa prestation. Lewis peut également se transformer en conteur de blagues entre deux morceaux. D’habitude on dit tout, mais là on ne racontera pas la (surprenante) fin de l’histoire des aristochats. Un clin d’œil aussi au bassiste et à sa blague des œufs au plat, qui n’était pas si nulle que ça ! Assez rare pour être soulignée, la courte pause prise par Lewis Evans pour reprendre son souffle et boire un coup, qui concède, alors que le public l’encourage à enchaîner les morceaux : « Je ne suis pas Freddy Mercury ! ».

Mais il y aussi une grosse locomotive pour placer cet Anglais hyperactif dans de bonnes conditions : quatre musiciens au top. Une section rythmique excellente tout d’abord. Un batteur qui s’arrache sur les morceaux les plus enlevés et un bassiste archi-doué, Zool, qui n’a pourtant que 14 ans (selon la police ou selon les syndicats, on ne sait pas trop) … Encore une vanne de Lewis. Ils constituent les piliers sur lesquels les deux guitares peuvent délivrer la spécificité de The Lanskies : une guitare britpop, celle de Flo, et une autre, celle de Marc, plus influencée par le postpunk et la new wave. [cf notre interview du groupe].

 Image de prévisualisation YouTube

Quatre choses à retenir enfin sur l’ensemble du concert : tout d’abord les deux versions de 48 hours, jouée une première fois en acoustique, et en troisième rappel (avant-dernier morceau) dans la version électrique et énergique de l’album. Une chanson inédite en live, If You Join Us, issue du dernier album. Une belle reprise de My Generation de The Who.

 Image de prévisualisation YouTube

Et enfin, en dernier rappel, une version de Bank Holiday enrichie d’une section de cuivres et rappelant les grandes heures de Blur (Sunday Sunday sur l’album Modern Life Is Rubbish, ou Country House sur The Great Escape). Flo et Lewis sont même venus prendre un bain de foule, symbole d’une formation qui se vit avant tout comme un groupe de scène, au contact de son public. Bravo The Lanskies, on a hâte de vous retrouver !

Setlist, The Lanskies @ Le Divan du Monde : Sunny Rose > Porno > Fashion Week > Perpendicular > However > My Generation (reprise de The Who) > 48 hours (accoustique) > Rumours > Jesus > Romeo > Move It > Lucky > Rappel 1 If You Join Us > Rappel 2 Anita > Rappel 3 48 hours > Rappel 4 Bank Holiday

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share

Musique : Interview du groupe PIANO CLUB pour l’album Colore : synthé, pieuvre géante, tempête et Paris

Après son concert au Bus Palladium le 27 février dernier et à l’occasion de son dernier passage promo, l’équipe a rencontré le groupe PIANO CLUB, l’un de ses derniers coups de coeur qui ne manquera pas de faire trembler les différentes scènes parisiennes. Ce groupe belge, crée en 2007, est originaire de Liège. Après Andromédia, le quatuor présente, pour la première fois en France, son nouvel album Colore. Trois des membres du groupe, Anthony Sinatra, Salvio La Delfa et Gaëtan Streel, se sont confiés sur leur inspiration, les coulisses du tournage d’un de leur clip, leur relation à Paris et leur expérience de catastrophe scénique. Le quatrième, Julien Paschal, profitant toujours de son congé paternité bien mérité !

D’où vient l’inspiration pour cet album ?
Anthony Sinatra : Je pense que l’idée générale c’était tout simplement de se lever le matin en se disant : qu’est-ce que je vais faire pour que cette journée soit positive, m’amène quelque chose ? Et surtout de se dire si des obstacles se mettent devant vous, tout est surmontable. Le premier titre composé c’est Ain’t no montain high justement. Le thème de l’album s’est précisé autour de ce titre. Et l’attitude générale de Colore, que ce soit dans les textes ou même dans les mélodies ou le choix des accords, c’est un message d’espoir, d’encouragement surtout.

C’est vrai que c’est ce que j’ai ressenti. En sortant du boulot, crevé par la journée, cette musique est un vrai coup de reboost.
AS : Tant mieux ! Mais on a aussi essayé de faire attention à ne pas faire quelque chose de trop naïf. Il y a aussi un côté sombre qui se développe au fur et à mesure que l’album avance. Ce n’est pas juste la positive attitude gratuite.

Non du tout. Cet album est vraiment entêtant. Et celle qui me marque le plus c’est A day like a Year que j’ai mis en boucle plusieurs fois à la première écoute. Il y a quelque chose de particulier derrière cette chanson ?
AS : C’est vraiment un morceau de clôture assez évident. L’idée du titre c’est surtout d’avancer sans avoir peur, d’oser se jeter dans les choses, de faire ce que l’on a envie de faire, d’être réellement soi-même. C’est ça le thème du morceau et je trouvais que ça concluait bien l’album qui s’ouvrait avec le titre Today où là aussi on décide d’avancer en étant réellement soi-même.

D’où vient cette passion pour les synthés avec cette sonorité si particulière ?
AS : Souvent les synthés sont vites associés aux années 80. Beaucoup de titres pop qui ont popularisé ces sons là. Pour cet album-ci, on a surtout été influencé par une façon de faire qui vient des années 70 justement. On est très intéressé par le son qui sortait des studios à l’époque, notamment les studios français. La passion pour les synthés vintage est plutôt liée à la nostalgie, des choses qui nous rappellent les disques qu’écoutaient nos parents. Moi c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché. Et puis je jouais aussi dans groupe de rock à guitares (NDLR : Hollywood Porn Stars) et j’avais envie que cet autre projet est quelque chose d’assez différent et touche à d’autres sonorités qui nous plaisaient.
Par rapport aux années 80, nous c’est pas notre période préférée même s’il y a beaucoup de choses qui nous plaisent. On n’est pas du tout un groupe revival des années 80 qui utilisent les synthés pour faire comme tel ou tel autres groupes. On essaye plutôt de les mélanger à des éléments neufs.

 C’est juste la sonorité des synthés qui peut faire penser aux années 80.
AS : Il y a un tas de groupes d’électro-pop, qui se revendiquent vraiment de cette période des 80’s. Je pense à Zoot Woman, ou des groupes qui veulent vraiment retrouver le spectre de Human League ou de vieux groupe. Ce n’est pas trop la démarche pour nous en tout cas.

 J’ai eu un peu plus de mal, au début avec Olivia, qui être peut-être un peu plus classique.
AS : Parfois quand on fait un album, on a essaye nous d’avoir du recul sur ce qu’on a produit, parce qu’on compose énormément de chansons. Et puis ensuite on voit les titres qui se tiennent pour essayer de créer une certaine cohérence sur le disque et on se rend compte parfois qu’il manque d’un morceau un peu plus évident qui permet de se reposer un peu, ou simplement de servir de single. Souvent on extrait un titre et il faut que ce titre arrive à accrocher l’auditeur rapidement. Olivia jouait un peu ce rôle là dans ce disque. C’est d’ailleurs un des titres qui a été mis en avant en radio, qui est souvent mis en avant pour des synchros. On a eu un générique de télé via celui-là parce que se sont des rifs très évidents. C’est plutôt ce rôle là Olivia.

Image de prévisualisation YouTube

 Où puis-je trouver la pieuvre géante du clip  Ain’t no montain high ?
(Rires)
GS :
Je ne sais pas s’ils la prêteront à nouveau. (Rires)
AS : On a une anecdote. Quand on réalise les clips, on essaye toujours avec la réalisatrice, Eve Martin, de poser nos rêves, nos fantasmes sur papier. Sachant qu’on a zéro budget et que c’est très bricolé, comme notre musique finalement. C’est un petit clin d’œil au film Ed Wood, cette bagarre avec la pieuvre dans l’eau. Et Eve a réussi à trouver cette pieuvre géante.
Salvio La Delfa : Elle vient d’un gros stock pour le cinéma en Belgique.
AS : Le souci a été de la faire sécher.
SLD : En fait elle a mis très longtemps à couler mais une fois qu’elle a coulé…
AS : Elle pesait six fois son poids.
SLD : On était à six pour la sortir de l’eau et elle est restée dans mon jardin pendant une semaine à perdre de l’eau.
AS : C’est très décoratif dans un jardin.
SLD : J’ai la photo. Mais c’est vrai qu’elle était encore un peu mouillée après une semaine.

Avez-vous vécu des catastrophes sur scène ?
SLD : On était au festival Blue Bird Festival en Belgique, et sur le dernier morceau il y a eu une tempête.
AS : On a senti le vent se lever à deux minutes de la fin du concert. Il fallait qu’on arrive à terminer ce show. Et à la toute dernière note, c’était l’alerte rouge : évacuation de la scène.
GS : Ils ont fait descendre les bâches, on a dû enlever notre matériel. De temps en temps, il y a des techniciens qui devaient ramper sur scène sous les bâches pour récupérer des trucs. C’était le chaos total. Tout le monde aidait tout le monde et ramenait le matériel. C’était un foutoir incroyable.
SLD : Ca me fait penser à des films ou des dessins animés où tu chantes une incantation et d’un coup tu as le vent qui se lève. (Rires) C’est un petit peu ce qui s’est passé.
AS : Oui, vraiment à la toute dernière note. On a eu le temps de finir le concert et « bam !» : merci, au revoir et bonne chance.

Image de prévisualisation YouTube

Une idée de reprise pour un album ou sur scène ?
AS : Sur scène on a longtemps repris une chanson de Kate Bush : Babooshka. C’est un titre qui me faisait très peur qu’en j’étais enfant. C’était une façon d’exorciser.
SLD : C’est vrai que ce morceau rentrait assez bien dans l’univers très sombre que l’on présentait à l’époque avec l’album Andromédia.
AS : Aujourd’hui pour une interview radio, on nous a demandé un cover. On a choisit Mercury Rev.

Que représente Paris pour vous ?
SLD : Pour moi cela représente un centre. Venir à Paris faire de la musique, faire un concert c’est une facilité parce que tout le monde s’y trouve, c’est la capitale. C’est facile de se donner des rendez-vous. Paris représente l’endroit idéal pour venir s’y produire et faire découvrir la musique qu’on propose. Paris c’est un vrai carrefour.
AS : Je me dis souvent qu’on est chanceux d’avoir Paris près de chez nous finalement. C’est sûr que lorsqu’on est musicien, c’est assez important de pouvoir venir se produire ici. Au niveau professionnel, tous les interlocuteurs sont là.
J’ai énormément de souvenirs ici puisqu’on a été signé sur un label français pendant très longtemps avec mon ancien groupe. J’ai eu la chance de venir très régulièrement, c’est une ville que j’apprécie vraiment. Et puis chaque fois que je viens je découvre de nouveaux quartiers que je ne connaissais pas.

Avez-vous un message de fan qui vous a particulièrement touché ?
AS : Via le groupe, on a réussi à réunir des gens de la même famille qui ne se parlaient plus trop. En venant aux concerts, ils ont recommencé à nouer des liens. Ensuite on est devenu amis. Et ils nous suivent sur beaucoup de dates. Oui, il y a des histoires qui se créent avec tout ça. Après on reçoit beaucoup de messages, cela fait toujours plaisir. Et à la fois on essaye de ne pas y accorder la plus grande des importances. Parce que finalement quand on est musicien, on essaye surtout de faire ressortir les idées qu’on a et de les proposer aux gens. Eux ont leur ressenti là dessus. Ca fait plaisir quand on vous fait des compliments. Et si d’autres personnes sont moins touchées, ce n’est pas très grave non plus pour nous.

Piano Club

Nouvel album COLORE disponible depuis le 24 février 2014
En concert le 16 mai au Pan Piper
2-4, impasse Lamier
75011 Paris

Share

Spectacle : LA BELLE ET LA BETE le musical de Broadway avec Vincent Niclo & Manon Taris au Théâtre Mogador – INTERVIEW

La Belle et la Bête c’est le spectacle exceptionnel qu’un amoureux offre à sa belle, la soirée complice qu’un groupe de copines se réserve pour chanter en choeur ou encore la sortie pour toute la famille qui aime les contes de fée en musique, mais pas seulement.
On vous fait le pari que la comédie musicale peut attendrir le plus geek de tous les geeks.
Pour preuve, nous – trentenaires endurcis qui usons nos jeans aux concerts électro-pop du moment – nous sommes laissés attendrir par ce récit porté par des décors et costumes bluffants, un humour piquant et des interprètes aux multiples talents !

A l’affiche du Théâtre Mogador depuis la rentrée 2013, le show de Broadway crée encore l’événement en accueillant un invité de marque.

Événement ! Jusqu’au 3 mai, le chanteur à succès Vincent Niclo reprend le rôle de la Bête aux côtés de Manon Taris, la Belle. L’occasion pour la troupe de goûter aux joies d’une nouvelle soirée de première avec invités VIP : Michel Drucker, Lara Fabian, Natasha St Pier, Stéphane Rotenberg
Des guests venus partager après le show quelques moments précieux en coulisses avec la troupe.

Notre équipe a pu rencontrer les deux interprètes, Vincent Niclo et Manon Taris, quelques heures avant la première pour recueillir leurs impressions sur les débuts du premier et la consécration de la seconde.

Y a-t-il une préparation particulière pour jouer le rôle de la Bête ?
Vincent Niclo : Oui, dans le sens où il faut que j’aille chercher en moi le côté le plus bestial que j’ai. Alors je m’inspire beaucoup de mes réveils (rires).  C’est là où je me sens le plus bestial ! (rires)
Avant le café ?
VN : Exactement ! Ou alors des moments où je ne suis pas trop de bonne humeur ou quand je viens de m’engueuler avec quelqu’un. On va chercher des choses où on sent vraiment « aaahhh ! »
Hier pour la générale, ce que j’ai essayé de faire avant d’entrée en scène c’est vraiment ça : “j’en veux à la Terre entière.” Fallait vraiment que je sois comme ça : super speed et très tendu. C’est le côté le plus difficile pour moi.

C’est un peu un personnage double…
VN : Oui et c’est ça qui est intéressant. Mais il n’est pas vraiment double.  En fait, il se modifie au fur et à mesure. J’ai vraiment travaillé comme si j’avais un curseur avec en moi. Dans ma tête, j’aborde la première scène, je suis à dix au niveau bestial. Et puis, petit à petit le curseur redescend et vient s’inverser et on arrive à zéro. A ce moment précis, il devient prince. C’est vraiment ça dans ma tête,  j’essaye dans chaque scène d’y mettre un petit peu plus d’humanité, moins de bête. De plus en plus princier et humain.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le personnage pour faire cette reprise ?
VN : Le challenge ! Parce que, honnêtement, de prime abord, je ne pense pas avoir ce côté bestial. Mais justement c’est ça qui m’a intéressé.
Jusqu’à maintenant, j’ai eu la chance que l’on me propose de très jolis premiers rôles dans des musicals. Mais c’était presque évident dans le sens où physiquement et dans la stature j’étais presque le personnage. Au final, c’est bien mais ça ne nécessite pas d’aller chercher au fond et loin de soi.
Avec ce spectacle,  je n’ai pas le choix, je suis obligé d’aller chercher des choses. Comme je vous dis, je me souviens de choses très sombres, pour essayer de l’incarner au maximum.

Comment appréhende-t-on le changement d’un partenaire ?
Manon Taris : Je pense qu’on laisse venir les choses. Mon travail avec Yoni est ce qu’il est : extrêmement riche en plein de choses. J’adore jouer avec Yoni. C’est un partenaire extrêmement généreux et d’une grande sensibilité donc c’est un vrai plaisir. Et en laissant venir Vincent, en l’accueillant dans ma bulle, entre guillemets, dans ce show, j’ai juste  attendu d’observer ce qu’il est et ce qu’il était prêt à me donner. Et donc du coup, j’agis en conséquence. C’est très intéressant parce que l’on casse les automatismes.

Cela induit-il des changements dans votre jeu ?
MT : Oui. Il y a beaucoup de changements parce que l’énergie de Vincent est différente. On ne peut pas garder la même énergie sinon ce serait faux.  Je suis obligée de me réadapter à tout. Et puis mon sous-texte change. C’est à dire que Vincent m’apporte ses intentions à lui dans le texte qu’il me propose, donc forcément, mes réactions vont être différentes, donc mon sous-texte est en mouvement permanent.

Faut-il casser le « moule » établit par Yoni pour le personnage de la Bête ?
VN : Moi je comparerais ça à une histoire d’amour. Vous avez une relation avec quelqu’un, vous rompez puis après vous avez une autre histoire d’amour. Vous n’aurez pas du tout les mêmes comportements.  Eh bien c’est à peu près la même chose. Ça veut dire qu’on ne peut pas recréer exactement la même chose qu’on a vécue. Et c’est ce qui est intéressant aussi. Comme Marion le disait, on trouve en nous des choses nouvelles et ça nous déclenche des choses que l’on ne soupçonnait pas. Et c’est ce qui est intéressant. Y’a un cadre de base car on sait que c’est une bête et il doit être désagréable, rapide et faire un peu peur. Mais après on y met ce qu’on est soi-même à l’intérieur. Sinon ce ne serait pas intéressant de faire ce métier. (Rires)
MT : C’est très bien récapitulé !

Y a-t-il quelque chose qui vous a surpris en arrivant dans cette production ?
MT : J’ai intégré la maison Stage grâce à Sister Act et j’ai été frappée par les conditions de travail. Je trouve que l’on travaille dans des conditions idylliques. C’est une famille très bien construite. On a une équipe technique absolument parfaite. Quand je dis technique, je ne pense pas qu’au plateau, bien évidemment. Je pense au plateau parce qu’ils sont avec nous tout le temps pendant le spectacle. Je pense aussi à toute l’équipe de maquillage, des costumes qui fait un travail surhumain et qui nous épaule. Et puis l’équipe des bureaux aussi. Car une production c’est un tout. Il n’y a pas que le côté artistique. Je dirais que c’est cela qui m’a surprise dans le bon sens du terme chez Stage.
J’ai fait beaucoup de musicals avant, avec beaucoup de tournées, où il n’y avait pas de maquilleuse, pas d’habilleuse. Il n’y avait pas forcément de régisseurs, ni de techniciens. On monte le décor, on joue, on range le décor, on le met dans le camion et on va dans la ville suivante. La majorité des intermittents du spectacle travaillent dans ces conditions-là. Donc quand on arrive ici, on est comme des rois et il faut savoir apprécier cela.

VN : Je pense que Manon a tout dit. J’ai fait pas mal de salles, de théâtres, d’opéras, franchement c’est presque incroyable un lieu pareil. Je pense que les gens ne le soupçonnent pas avant de l’intégrer. C’est des conditions de travail qui sont optimum pour tout le monde. En dehors du fait que chacun est à sa place,  chacun respecte son corps de métier, et les autres. Tout le monde est là pour livrer le meilleur spectacle.
Il faut savoir que vous avez des retours partout. Tout le théâtre a été reconstruit avec 1 700 places. Y’a une cafétéria, une salle de gym, une salle de répétition avec un piano. Il y a ce qu’on appelle le studio qui représente exactement la scène dans les mêmes conditions avec les entrées et les sorties. Ce qui fait qu’avant même d’être sur scène c’est possible de répéter. Il y a trois terrasses (rires de Manon). Ça peut paraître anodin mais quand vous passez votre vie dans le théâtre vous pouvez quand même aller en extérieur. Il y a des loges partout, les bureaux sont magnifiques. J’en oublie.
Il y a de l’espace. Tout est conçu dans du vieux mais avec une grande modernité. C’est colossal ce qu’ils ont refait : le front de scène, c’est incroyable, les cabines son. Tout est magnifique. C’est le rêve. Ça va être difficile d’aller travailler ailleurs (rires).

Quelle est votre scène préférée dans ce spectacle ?
MT : C’est difficile de résumer. Pour ma part il y a plusieurs très beaux moments dans le spectacle.
Le premier moment fort, je le partage avec le père de Belle au début du spectacle. La chanson s’appelle dans la version originale No matter what, et dans la version française Nous on s’en moque. C’est un moment très particulier. C’est ma première séquence d‘émotion.
J’ai un autre moment que j’aime beaucoup parce que, même si cela peut paraître un peu prétentieux de dire ça parce que c’est un solo, je suis un peu face à moi-même. C’est au deuxième acte, une chanson qui s’appelle Devenir qui je suis – Changing me en anglais –  que je trouve absolument merveilleuse parce qu’elle résume le spectacle. Cette chanson retrace un peu toutes les émotions que j’ai eues au travers de l’histoire. Ma rencontre avec la bête, d’abord ma peur, puis mon acceptation et puis un trouble et enfin une prise de conscience. Dans cette chanson, il se passe donc énormément de choses et c’est un de mes moments forts.
VN : Dans le spectacle, pour moi c’est définitivement la scène de la bibliothèque. Je trouve que c’est là où il y a vraiment le plus de choses qui se passent. Tous les personnages principaux sont là. On est à un pic d’émotion. Cette scène-là, j’adore la faire et je trouve que c’est tellement bien écrit, tellement bien ficelé. En même temps, il y a du chant, une scénette puis on revient sur du chant. C’est du pur musical comme on aime. C’est ma scène préférée.

Comment pourriez-vous convaincre un geek de décrocher de son écran pour venir voir le spectacle ?
VN : Alors s’il y a quelqu’un qui n’a pas envie de rire, qui n’a pas envie d’être émerveillé,  qui n’a pas envie de mettre sa petite larme au niveau émotion, qui n’a pas envie de voir un des plus beau spectacle au monde : qu’il reste devant son ordinateur ! (rires)
MT : Ça c’est fait ! (rires) Je dirais que le spectacle vivant apporte ce que la télé, ou l’ordinateur n’apportera jamais : l’émotion en live. Je pense que même lorsqu’on n’est pas sensible, d’un premier abord, à ce genre de spectacle il faut tenter. Parce qu’on est dans un monde où on oublie cruellement l’humain et le théâtre c’est humain.

 LA BELLE ET LA BETE, le musical

 du mardi au vendredi à 20h

samedi à 15h et 20h
dimanche à 11h et 16h

 

au Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 PARIS

Share

Musique : interview du groupe écossais CHVRCHES : influences, concerts, ambiance de tournée et prochain album

Rencontrés quelques heures avant de monter sur la scène du Trianon pour leur concert événement à Paris, les membres du groupe CHVRCHES répondent sur leurs influences, l’ambiance de tournée et l’évolution de leur musique live, leur dernier album – The Bones of That you believe – et le prochain qui déjà en préparation.

B & G : Nous aimerions savoir ce que vous pensez de quelques groupes écossais… Commençons par Glasvegas ?
Iain Cook : J’ai vraiment adoré leur premier album. Au moment de sa sortie, on avait beaucoup d’amis qui les trouvaient un peu bizarres à cause de leur façon d’utiliser le dialecte, l’accent et tous ces trucs-là. Mais c’est un chouette mélange des genres entre le shoegaze, le rock des années 50, et le Glasgow vécu, avec ses histoires et témoignages. C’est un groupe intéressant et leur nouvel album est réussi.

B & G : Primal Scream ?
Martin Doherty : Ce n’est pas vraiment un groupe écossais mais leur leader est écossais [ndlr : Bobby Gillespie]. Je suis un gros fan de Primal Scream. Pour moi, deux de leurs albums sont essentiels : « XTRMNTR », rien que pour la présence de Kevin Shields, et « Evil Heat ».

B & G : Belle & Sebastian ?
IC : Belle & Sebastian sont là depuis… depuis toujours. J’ai un souvenir qui remonte à l’école : un de mes amis avait eu un exemplaire de « Tigermilk » [le premier album de Belle & Sebastian en 1996], qui n’était pas encore sorti officiellement à l’époque, c’était juste un tirage limité, sur quelques vinyles. Il était très difficile à dénicher. C’était pile au moment où « The Boy With The Arab Strap » explosait. Et mon ami est arrivé à l’école avec cet exemplaire, sur une cassette qu’il avait récupérée grâce à je ne sais qui. C’était vraiment un truc énorme ! C’est toujours un groupe qui compte aujourd’hui. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute, mais j’ai un immense respect pour ce groupe et sa carrière aussi longue.

Est-ce que certains de ces groupes écossais ont été une source d’inspiration pour vous ?
IC : On a grandi en écoutant tous les groupes de Glasgow dont on était fans à l’époque. Les groupes du label Chemikal Underground [ndlr : un label indépendant créé en 1994 par The Delgados, un groupe de rock de Glasgow] étaient particulièrement importants pour nous, c’était notre paysage musical. On adorait The Delgados, Arab Strap, et moi j’étais un fan de Mogwai. Et ce sont des groupes que j’écoute encore aujourd’hui et qui comptent toujours vraiment.

B & G : Pensez-vous qu’il y ait une « Scottish pop », une spécificité écossaise ?
MD : Il y a des styles musicaux très différents. Peut-être que ce que les groupes écossais ont en commun, c’est un certain niveau d’autodérision et de sens de l’humour. Oui, voilà, ce serait ça pour moi, l’« ingrédient écossais ». (rires)

La synthpop

 

B & G : Vous avez dit dans une interview que le terme «  synthpop » était plus adapté à des groupes comme Depeche Mode, parce que vous utilisez des techniques de production plus modernes, en particulier sur les rythmes, et que vous mettez l’accent sur la mélodie. Alors, c’est quoi la marque de fabrique Chvrches ?
Lauren Mayberry : Pour moi, « synthpop » renvoie à une certaine époque… à laquelle nous n’appartenons pas vraiment. Enfin je ne sais pas trop, il n’y a pas quelqu’un qui veut m’aider ? (rires) Nous ne voulons pas faire dans le pastiche ni dans le commercial. C’est juste qu’on compose d’abord nos morceaux au synthé, et pas à la guitare.
MD : La « synthpop » se réfère à un temps révolu et dire d’un groupe qu’il fait de la synthpop, ça fait un peu daté. On ne se reconnaît pas vraiment là-dedans. Il y a quelque chose de « synthpop » dans ce qu’on fait parce qu’on utilise des technologies qui étaient utilisées aussi à l’époque. Mais pour décrire notre groupe, je dirais qu’on fait une électro pop dans laquelle les mélodies ont beaucoup d’importance, et qu’on est plus ou moins influencé par le passé, mais rien n’est vraiment défini. Lorsque vous vous attachez trop à un genre, vous vous imposez immédiatement des règles et je considère que c’est une mauvaise chose. Je pense qu’il ne devrait y avoir aucune règle.

La tournée et les concerts

 

B & G : A propos des concerts, êtes-vous plus inquiets de jouer dans des salles de plus en plus grandes avec le succès ?
IC : Je pense que la nervosité initiale venait du fait qu’il s’agissait au départ d’un projet studio. Nous n’avions pas pensé au live. Techniquement, transposer nos chansons sur scène, dans un environnement réel, fut un exercice difficile. Notre premier concert date de juillet 2012, il y a près de deux ans, nous avons fait beaucoup de concerts depuis, tout cela fait que la nervosité qu’on pouvait avoir au début a complètement disparu. Maintenant, à chaque concert, à chaque tournée, nous nous efforçons de nous améliorer.

B & G : Vous avez fait beaucoup de concerts en 2013 et vous êtes encore en tournée à travers l’Europe. Appréciez-vous toujours de vous réveiller à 4 ou 5 heures du matin pour prendre le bus et voyager d’un endroit à un autre… ?
MD : Même pour un million de livres, je n’apprécierai jamais de me réveiller à 4 heures du mat’ ! Mais franchement, c’est difficile de se plaindre de ce travail. Nous pourrions faire des choses bien plus horribles de nos vies. Et j’aime toutes nos chansons. Pour revenir à l’évolution dont on parlait, pour nous, il ne s’agit pas d’être plus à l’aise sur scène, mais de nous sentir meilleurs.
IC : Le seul moment où je peux en avoir marre d’une chanson, c’est quand nous faisons un concert pas terrible pour des raisons techniques. Mais le plus important c’est que les gens passent un bon moment, profitent et chantent, et quand nos morceaux ont un sens pour eux.

 B & G : Comment résumeriez-vous 2013, en quelques mots ?
LM : J’ai l’impression que nous avons fait beaucoup de chemin, il y a eu beaucoup de « premières fois » [premier album, premiers concerts…]. Nous avons beaucoup appris et nous continuons à apprendre, je crois. Alors, ouais, c’était une bonne année !
MD : Bon, c’est le mot !

B & G : Et en janvier 2015, comment aimeriez-vous résumer 2014 ?
MD : En un mot ? (rires) La satisfaction et la réussite, au sens où je l’entends.

Le prochain album

 

B & G : Vous avez dit dans une interview que vous étiez « impatients de retourner en studio ». Savez-vous quelle direction prendra votre prochain album ?
IC : Nous allons jouer dans plusieurs festivals cet été, mais nous nous accorderons quelques pauses, ce sera un bon point de départ. Nous avons hâte de retourner en studio. On a beaucoup d’idées.
MD : Nous ne serions pas de très bons musiciens si nous n’avions pas d’idées ! (rires )
IC : Disons que nous voulons terminer le gros de la première partie du travail pour septembre…

B & G : Quelle couleur choisiriez-vous pour décrire votre premier album ? Et le prochain ?
MD : Je dirais que le premier album est orange foncé et que le second sera rouge.
IC : Le troisième sera violet.
LM : C’est pas mal : rouge et bleu, ça fait violet !

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share

Interview de la chanteuse ANNA AARON – nouvel album NEURO : inspirations, David Kosten, Stellarling & Linda

Peu habituée à l’exercice de l’interview en français, Anna Aaron s’est dévoilée avec une sensibilité et honnêteté rares lors de notre rencontre. Après une enfance passée aux Philippines, sans musique, elle s’initie aux standards avec les comédies musicales comme le Fantôme de l’Opéra, Cats et avec une vraie passion pour Tommy du groupe The Who, sa première émotion musicale.
Elle sera de retour à Paris pour un concert le 4 novembre 2014 aux Trois Baudets.

Pour l’artiste qui sort son second album, Neuro, Paris est synonyme de promo, de sessions radios et aussi de concerts avec le musicien Eric Truffaz. Elle n’en revient toujours pas que le public parisien réserve un accueil si particulier aux artistes. “Il les fête !” Avant d’ajourer : “les parisiens ont a une sorte de culture de l’applaudissement.” Elle admet que “c’est peut-être un peu exagéré, parfois !” (rires). Mais que “c’est beau.” Alors qu’en Suisse, l’accueil est plus modeste, avec distance.

A Paris, Anna Aaron a l’impression d’être connue et attendue. C’est effectivement l’impression que nous avons quand on la retrouve dans un Centre Culturel Suisse entièrement à son écoute, quelques jours avant ses concerts donnés dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent.

J’ai été impression par le rythme incroyable du titre Stellarling. Comment l’as-tu composé ?
J’ai conçu ce morceau au piano. Je ne suis pas une virtuose, du coup je me concentre sur la rythmique quand je joue et compose. J’ai une manière assez “percussive” de jouer cet instrument.
Ensuite, c’est grâce au batteur Jason Cooper – membre du groupe The Cure – qui a compris la musique et qui a réussi à transposer ce rythme sur le disque. Ça a été un bonheur pur de jouer avec lui.
Image de prévisualisation YouTube
De quoi parle la chanson, Stellarling ?
Il est question de la douleur de la séparation. Ce n’est pas juste la séparation amoureuse. Ce titre est le premier morceau que j’ai écrit pour mon nouveau disque. Et j’avais le sentiment qu’il me fallait lâcher quelque chose, comme une innocence. J’avais déjà un premier album, pour le nouveau, je me disais que je n’aurais plus cette innocence.
C’est pour cela que j’ai écrit la phrase : “Never get back what you lost” Tu n’auras plus jamais ce que tu as perdu.
Mais en fait, je pense avoir commis une erreur (rires). Quand j’ai enregistré à Londres, j’ai senti au contraire que je n’avais rien perdu. Et que tout était encore bien présent en moi : notamment l’énergie.

Des fois, j’ai tendance à tirer vers le drame. Et j’ai plutôt gagné que perdu.

Avais-tu des images en tête en concevant l’album Neuro ?

Je voulais quelque chose de lumineux mais dans le noir, comme un sous-marin ou un vaisseau spatial. Je ne sais pas trop pourquoi. Je suis fascinée par ce concept. Il y a quelque chose de mystérieux et lumineux à la fois.

Comment s’est déroulé la collaboration avec le production David Kosten ?
David m’a beaucoup aidé dans la recherche de sons. Il y a un nombre incroyable de synthés dans son studio. On a passé beaucoup de temps à chercher des samples.
Avec lui, j’ai remarqué l’importance des démos. Parce que j’avais beaucoup travaillé chez moi, sur mon ordinateur. Les morceaux étaient déjà là, clairs, aboutis. Du coup, on a pu enregistrer très vite. On n’a pas eu à tâtonner. Je savais ce que je voulais. C’était une belle surprise de collaborer avec lui.

J’adorais les albums de Bat to Lashes, un son magique et moderne à la fois. C’était le seul producteur que je voulais. Je pensais qu’il ne répondrait pas à mon message. J’ai pleuré de joie en lisant sa réponse.

Et la rencontre s’est faite rapidement ?
C’était hallucinant. Il nous répond en octobre, il vient en Suisse me rencontrer le mois suivant.
Et en décembre, nous nous retrouvons en studio.
Image de prévisualisation YouTube
Qui est Linda ?
C’est le personnage du film Enter the Void de Gaspar Noé. C’est la soeur d’Oscar. Ils habitent Tokyo. J’ai regardé ce film spécialement pour l’album car je recherchais des ambiances visuelles, des images de grandes villes et métropoles contemporaines et futuristes.
C’est pour ça aussi que j’ai lu beaucoup de livres de science-fiction pour m’inspirer de ces univers urbains et technologiques.
 
Quelles sont les autres oeuvres qui ont participé à la conception de l’album ?

Neuromancer le livre de William Gibson, le film Ghost and the shell et Philip K.Dick l’auteur de Blade Runner.

Quels sont les artistes qui t’inspirent ?
J’aime beaucoup Talk Talk et David Bowie. C’est probablement les seuls que j’écoute en ce moment.

Pour David Bowie, c’est la période de Berlin. Mon initiation à Bowie s’est faite avec Station to Station.

Quelle serait la chanson qui pourrait être utilisée pour la bande-originale de la prochaine adaptation du livre Neuromacer au cinéma avec Lian Nelson ?

Ce serait sans aucun doute Simstin. J’ai en fait beaucoup piqué de paroles du livre. Il y a aussi beaucoup de personnages qui apparaissent dans ce titre. Je pense que c’est le morceau le plus proche du livre. D’ailleurs simstin est un mot inventé par William Gibson, l’auteur du livre.

Que retiens-tu de ta lecture de Neuromacer sur les réseaux sociaux ?
Ce qui m’a marquée c’est cette problématique d’être des personnes physiques qui nous connectons à un réseau numérique.
Le truc vraiment flippant c’est que dans le livre la connexion se fait à travers le corps.

C’est à la fois effrayant si ça arrive et cela soulève des questions philosophiques incroyables.

Quel a été le déclic de devenir musicienne et chanteuse ?
Je ne sais pas trop. Un jour j’ai senti que la musique faisait vraiment partie de moi. Mais j’ai dû lutter au début, parce que la capacité de composer n’était pas un process évident.
Et un jour, ça a explosé. Je me souviens de ce jour.
Un morceau est sorti, en texte et en musique, c’était Mary Ruth, présent sur le premier EP.
Et après les titres se sont enchaînés. J’ai compris à ce moment-là que cet événement changerait ma vie.

Anna Aaron, nouvel album NEURO
Chez Discograph

Anna Aaron concert aux Trois Baudets le 4 novembre 2014 avec Animen et Polar
64, boulevard de Clichy
75018 PARIS

Bonus : un EP de 5 titres en téléchargement gratuit sur : www.annaaaron.fr

Share

Festival NUITS DE FOURVIERE 2014 : un programme réjouissant avec Damon Albarn – Vanessa Paradis – Fauve – des marionnettes, du cirque et du hip hop

Nuits de Fourvière 2014 au Théâtre Antique de Lyon.
Asaf Avidian en solo acoustique, Stromae – sold out dès les premières heures de l’ouverture de la billetterie – Damon Albarn, Goldfrapp, Agnes Obel, Emilie Simon, Bob Wilson, Pixies, Fauve, Franz Ferdinand sont quelques uns des prestigieux noms qui se produiront au Festival des Nuits de Fourvière 2014 à partir du 3 juin. 

Ce lundi matin à Lyon, notre équipe est fébrile à l’approche de la conférence de presse devant l’affiche du festival réalisée par l’artiste Ryan McGinley. 2014 est la dernière édition présentée par le Département du Rhône, car 2015 sera sous étendard lyonnais.

Les Nuits de Fourvière sont la promesse de soirées uniques, festives et complices pour les Lyonnais mais aussi pour les nombreux festivaliers venant de loin. Il n’est effectivement pas rare, par exemple, que des Anglais prennent la route pour le Théâtre Antique. Un concert de Vanessa Paradis au Casino de Paris ou à la Halle Tony Garnier n’a pas du tout la même saveur qu’un live au grand air. Les spectateurs ayant assisté à sa prestation en 2008 s’en souviennent encore.
Exclu cette année, l’artiste qui défendra son dernier album Love Songs sera accompagnée des musiciens du Conservatoire de Lyon, sous la direction musicale de Benjamin Biolay. Frissons en vue le 10 juin. Spectacle complet mais une liste d’attente est ouverte en appelant la ligne des Nuits.

Emotion aussi avec le spectacle de la compagnie australienne Circa – dont on avait adoré le spectacle Wunderkammer présenté à Paris en 2012. Leur création Beyond inaugurera le Magic Mirror, installé sur la pelouse de Fourvière, pour 10 soirées de cirque, de voltiges et autres prouesses dont seule cette troupe a le secret.

Autre performance et création qui mérite votre attention : Répertoire #1 de Mourad Merzouki qui rejouera et réinterprètera des pièces majeures de la danse hip-hop avec 30 danseurs sur scène. Rendez-vous les 23 et 24 juin.

À noter : une première cette année. L’arrivée des marionnettes avec 3 spectacles : Ignorance et Famous Puppet Death Scenes par la compagnie canadienne The Old Trout Puppet Workshop et Orsini Marionetas de l’argentin Rubun Orsini. Des soirées pour adultes et enfants de plus de 12 ans présentées en partenariat avec le Musées Gadagne et le Théâtre Nouvelle Génération du 16 au 29 juin.

Côté théâtre, notre entière curiosité est portée sur War and Breakfast du dramaturge anglais Mark Ravenhill, plus connu pour la pièce Shopping and Fucking. Grâce à la mise en scène de Jean-Pierre Vincent les étudiants de l’Ensatt vont interpréter cet ensemble de courtes pièces dans la totalité des espaces de leur école. Une pièce itinérante, comme ça avait été le cas il y a une dizaine d’années dans ce même établissement.

De la star internationale, il y en aura encore cette année avec Pixies, ZZ TOP et Elton John dont le prix de la place 55€ est suffisamment exceptionnel pour ne pas céder. La soirée du 16 juillet affiche complet en moins d’un semaine.

Avec une jauge variable de 4 500 places le Théâtre Antique offre un écrin unique sous le ciel étoilé de Lyon. Il ne faut donc pas tarder pour réserver vos prochaines soirées d’été avec Etienne Daho, plutôt rare sur les scènes lyonnaises, Damon Albarn de retour après la réformation de Blur à Fourvière mais aussi Portishead.

Parmi cette programmation foisonnante, notons la venue exceptionnelle de deux vétérans américains de la chanson. Le premier : l’incroyable Booby Womack, 70 ans, auteur et interprète du standard Across 110th Street – présente sur la bande-orginale de Jackie Brown de Tarantino et  guest des albums de Gorillaz. Le second âgé de 86 ans, dieu vivant de la chanson américaine qui a composé des titres interprétés par Tom Jones, Dionne Warwick, Aretha Franklyn et Diana Krall : Burt Bacharach auteur de Raindrops Keep Fallin’ on My Head (Toute la pluie tombe sur moi).

En tout 60 spectacles et 174 représentations pendant 2 mois, juin et  juillet, et dans plusieurs lieux en plus du Théâtre Antique gallo-romain. Précaution d’usage, la surprise et l’émotion ne sont peut-être pas forcément là où vous l’attendez.
Notre équipe n’est pas la seule à penser que le samedi 28 juin, le groupe versaillais Phoenix risque fort d’avoir un concurrent de taille le groupe halluciné de Moodoïd.

Image de prévisualisation YouTube

Toutes les infos sont sur le site officiel des Nuits de Fourvière : www.nuitsdefourviere.com

Et prochainement sur #UnitedStatesofParis : le focus de l’équipe et le coup de coeur des bloggers lyonnais ! 

Share

Live Report : Chvrches, le trio de Glasgow en concert au Trianon à Paris – The Bones of What You Believe Tour

Ils en sont déjà au stade où ils n’ont plus rien à prouver : l’année 2013 fut explosive pour ces trois Glaswégiens de talent qui forment le groupe Chvrches. Un album, The Bones Of What You Believe, aura suffi à les inscrire tout naturellement dans le clan des formations qui innovent et donnent du champ à un genre qui avait besoin d’être secoué.

Pourtant, et cela se lisait sur leur visage dans le début de l’après-midi lors de l’interview qu’ils nous ont accordée, leur tournée n’est pas une promenade de santé. C’est simple, ils ont enchainé les spectacles depuis le début de l’automne et ce n’est pas fini. Ils nous ont confiés qu’ils s’accorderaient une pause… à l’été, pour travailler sur la trame du prochain album. Ceci dit, que l’on se rassure, ils nous ont également confirmé qu’ils feront quelques festivals.

Au Trianon, ce lundi, devant 800 personnes enthousiastes, ce ne fut peut-être pas le meilleur concert de tous les temps. On vibre toujours autant de la voix de Lauren Mayberry qui prend toute son ampleur sur des morceaux comme Night Sky ou le désormais classique Lies. Puissance de cette voix légère, cristalline, incomparable.

Pourtant, on en viendrait presque à regretter l’époque – pas si lointaine – où ils n’étaient pas encore connus et jouaient dans des salles plus chaleureuses comme La Maroquinerie [en octobre] où on a eu la chance de les voir. Environ 50 minutes de show, pour 13 morceaux tout de même, autant vous dire que le public n’a pas eu le temps de bavarder avec le groupe.

Et on l’a senti attendre, presque sur chaque morceau, une étincelle, quelque chose qui l’empêche de se contenter, de frapper des mains de façon sporadique, un élément qui emporte tout et qui ne retombe pas. Martin Doherty, sur Under The Tide, par son attitude sur scène, y était presque… Mais le concert n’a jamais réellement décollé. C’est qu’on finit par être exigeant avec un groupe qui brûle si brillamment toutes les étapes !

Ne soyons pas bégueules, il y eut tout de même de très beaux moments : Lungs, joué en troisième, façon shoegaze. Tether, dont la conclusion ressemblait fort à certains morceaux d’Underworld – on a pensé à Born Slippy. Peut-être une indication pour le prochain album… Et, pour le premier rappel, un moment de grâce avec You Caught The Light. Finalement, c’est peut-être là où on ne les attendait pas, avec une électro pop contemplative, que Chvrches a réussi à nous scotcher.

Chvrches, Setlist concert au Trianon, Paris : We Sink > Lies > Lungs > Gun > Night Sky > Strong Hand > Science/Visions > Recover > Tether > Under the Tide > The Mother We Share > Rappel 1 You Caught the Light > Rappel 2 By The Throat

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
http://ljspoplife.magicrpm.com

Share

Blog Paris – La capitale autrement WITH TIPS IN ENGLISH !

Translate »