Cinéma 3D: Derrière les murs

Ce lundi, les festivaliers de Paris Cinéma s’impatientaient. Laetitia Casta qui accompagnait les réalisateurs Julien Lacombe et Pascal Sid s’est fait attendre avant de présenter le premier long-métrage français produit en 3D: Derrière les murs.

Le pitch: une romançière s’installe dans une belle demeure d’Auvergne pour trouver l’inspiration.
Et là, on se dit très vite que le temps va nous paraître bien long.
Bien sûr, elle n’est pas seule, Laetitia alias Suzanne. Elle rencontre le Maire du village qui n’attend qu’un feu vert pour lui déclarer sa flamme. Un dandy prétendant, Thierry Neuvic convaincant et charmeur. Une jeune fille qu’elle prend d’affection.

Seule dans cette grande maison, Suzanne y découvre rapidement un sous-sol inquiétant. La tension est censée monter créscendo. Mais, à part quelques visions: rats, silhouettes ou bruits inquiétants, l’angoisse est toute relative.

A plein nez, ça sent Shining de Stanley Kubrick -machine à écrire et petite fille dans un couloir – et Les Autres d’Alejandro Amenabar –  une femme blafarde en prise à la folie.
Les références cinéphiliques sont légion mais n’ont pas de réel aboutissement. On attend la secousse ou le décadrage violent qui pourrait nous surprendre ou désarçonner.

Mais le scénario s’essoufle vite et Laetitia Casta n’a pas la palette d’une Nicole Kidman. La 3D est finalement anecdotique et l’aventure du premier film français en relief prend l’eau.

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Les bolides de Ralph Lauren au Musée des Arts décoratifs

Si l’on suit la version officielle nous présentant l’exposition L’art de l’automobile, chefs d’oeuvre de la collection Ralph Lauren, il est question de nous faire goûter à un élan altruiste et insoupçonnable de la part de Ralph Lauren – le créateur pas le polo – qui nous offre la vision unique d’une partie de sa collection personnelle de bolides.

Le vernis est tellement beau. Le cadre d’abord : ce sont les salles majestueuses du Musée des Arts décoratifs qui reçoivent. Les photos de presse : un Ralph tout sourire. Les pièces: ici une Jaguar XKSS datant de 1958, grise, tout en courbes, là une Ferrari 250 Testa Rossa, de la même année, d’un rouge perçant.

Tout est tellement parfait que l’on a du mal à ne pas sentir comme un léger vent de marketing bien ficelé. Surtout quand on se souvient que la marque s’est implantée au cours de l’année dans un hôtel particulier du boulevard Saint-Germain.

Et là, on se prend à rêver : pourquoi dans son immense générosité, le bon Ralph n’aurait pas offert aussi l’entrée de l’exposition pour que chacun puisse se régaler et se pâmer devant ses petits jouets de grand garçon gâté?

La qualité de la sélection est indéniable. Approcher pareilles merveilles de mécanique peut très vite donner le vertige – en imaginant leur prix, en entrevoyant la maintenance que nécessite pareilles bêtes. On a envie de toucher. On imagine le confort de l’assise, la sensation au volant sous nos mains gantées.

Toutefois, aucune frustration possible pour le passionné car il pourra aussi se délecter de la symphonie des moteurs, en prenant place dans une salle dédiée à ces effets sonores.

Ici, l’automobile est élevée au grade le plus noble de l’objet design. Un objet qui prendra une place non négligeable dans votre living.

 Exposition jusqu’au 23 août 2011
Musée des arts décoratifs de Paris

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Réal Godbout : Red Ketchup enquête à la Gallery Paris

Après Iris, l’équipe d’United States of Paris a croisé le périple européen du dessinateur québécois, Réal Godbout, rencontré à l’occasion de sa première exposition parisienne à la Gallery Paris, rue Charles V, dans le 4e.

Auteur et dessinateur des séries Red Ketchup et Michel Risque, Réal n’avait pas foulé le sol parisien depuis 24 ans. Tout juste revenu de l’hommage que lui a rendu le Festival de BD de Lyon, le week-end précédent, il nous fait découvrir quelques-unes de ses créations qui jalonnent 40 ans de dessins.

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Jacno Future sans Elli : hommage et concert

Ce jeudi, Cité de la Musique, premier jour du Festival Days Off. Pour l’hommage rendu à Jacno, il manque deux femmes sur scène. Elli Medeiros, la complice de toujours et Brigitte Fontaine interprète de la reprise Je vous salue Marie. Malgré ces absentes, l’heure est à la fête.

Jean-Charles de Castelbajac ouvre la soirée par un texte sur l’homme et l’ami. Deux facettes d’un artiste hors du commun, fantasque et visionnaire.
Docteur Denis et Mister Jacno. Le couturier nous rappelle quelques éléments du lexique à la Jacno: “classieux” – il l’était assurément – et “rongeur” pour qualifier noblement un taxi.

Alex Beaupain suivi de Thomas Dutronc ouvre une suite de reprises, plus ou moins sages, plus ou moins révérencieuses.


Mais le public attendait Le couple de la soirée, reformé pour l’occasion. Et oui, Benjamin Biolay retrouvait la belle Chiara Mastroianni pour le titre D’une rive à l’autre. Tout en pudeur, on renoue avec le souvenir de ce duo qui tournait, il y a quelques années déjà, en France pour accompagner le disque: Négatif.
Chiara est timide, toujours. Et elle touche droit au coeur, à chaque fois.

Aussitôt, Jacques Higelin prend le relais avec un texte de son cru. Il redonne vie au  “Capitaine Jacno” disparu. Dans une envolée dense et  enflammée, Higelin découvre une part poétique du compositeur et  producteur.

Ensuite, Miossec et Les Valentins, Etienne Daho se succèdent. Et Dominique A donne pleine mesure à la modernité de Jacno avec Je t’aime tant. Un texte qu’il aurait pu écrire mais dont il est, ce soir, l’interprète saisissant de maîtrise.

Le bal des interprètes se finit avec la furieuse joliesse de Coming Soon pour un For you revigorant. La soirée est finalement trop courte. L’hommage aurait pu être plus long encore. Dans les années 80, la fête ne finissait jamais.

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Concert TOM JONES diabolise Jazz à Vienne & Matt Dusk

Semaine grand écart. Tout juste sorti de l’euphorie d’Arcade Fire au Zénith, j’ai pris un train express pour le sacre de Tom Jones à Jazz à Vienne.

Faut bien savoir que les vieux crooners, ça court pas les rues. Il y aurait bien Paul Auka. Mais il a un sourire trop artificiel pour être honnête.
Et puis Tom Jones ce sont des souvenirs, plutôt décalés et un organe sans pareil.

Comme beaucoup de trentenaires, je l’ai découvert dans la série Le Prince de Bel-Air lors d’une apparition surréaliste en Dieu le père entonnant son hymne:  It’s not unusual. Sans oublier une participation en guest-star inégalée dans le film de Tim Burron, Mars Attacks!

Et ce mercredi, heureux de constater que je n’étais pas le seul “jeune” de la soirée, dans les gradins et aussi sur scène avec la présence, en première partie, du canadien Matt Dusk. Un petit jeune qui minaude à n’en plus finir. Tout est tellement sous contrôle – costume serré avec chaussures vernies, choucroute de cheveux gominés, sourire de tombeur – que l’on pourrait croire à un retour violent dans les années 50.

Matt a décidemment les atouts pour être un pur crooner pour grand-mères, avec ses petites chansonnettes qui sentent bon le miel: My little miracle is you. Mais pas sûr qu’il fasse chavirer le coeur des plus jeunettes.

Passée cette jolie guimauve laquée, le public n’en pouvait plus d’attendre le King.
Tom Jones fait alors son entrée sur un très rock Burning Hell. On ne devine que sa silhouette. Ce soir, il sera démoniaque pour mieux nous accrocher à sa voix. Et quelle voix! Avec les années, sa passion pour le Dom Pérignon, il n’a rien perdu de ce coffre.

Les petits pas du crooner sur les premières chansons laissaient à penser que l’âge avait marqué quelques points. Mais Tommy est un diesel, et il s’échauffe tout au long du concert. Son regard espiègle ferait perdre le nord à un pigeon voyageur.

D’anecdotes sur les reprises de Jerry Lee Lewis aux éclats de rires, l’esprit et le déhanché d’Elvis le guettent. Notamment quand il s’agit de reprendre Run on.

Passé minuit, Tommy finit par venir à bout d’un public qui peine à quitter son siège. Vient alors le dernier titre, devant un parterre debout. Ce sera un Kiss retentissant avant le salut final.
Le public sort du Théâtre antique revigoré, avec l’idée qu’il n’est peut être pas prêt de revivre une rencontre aussi intense avec le crooner made in England.

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Concert le groupe ARCADE FIRE surchauffe le Zénith de Paris

Il a fallu attendre presque un an pour revoir Arcade Fire sur scène à Paris. Ce mardi, dans un Zénith surchauffé, les huit membres du  groupe ont fait oublier le concert du Rock en Seine édition 2010 écourté pour cause de pluie.

Arcade Fire Zénith Paris concert live

Je n’étais pas le seul à vouloir ma dose d’Arcade Fire pour l’été. Car un été sans Arcade Fire, c’est comme un Nice sans personnes âgées. Ca se supporte mais il manque quand même un peu truc.

Et le public était aux aguets. A la demande de Win Butler, les gradins ne se sont pas fait prier pour se lever aux premières notes de Keep the car running, deuxième titre de la soirée. Les mains se sont levées  pour battre la mesure, oubliant éventails et autres appareils photo ou téléphonnes. Car c’est plutôt rare une fosse de concert sans un paquet d’écrans lumineux tentant de capter un bout de musique ou voulant faire une photo nette.
Les fans s’étaient bien donnés le mot: il ne fallait pas rater une miette ou un accord de ce show millimétré.

Pas de paroles superflus non plus, les titres se sont enchaînés dans une frénésie tonitruante.
Le groupe nous a gratifié, au passage, d’une rareté: Vampire / Forest fire, que l’on n’avait pas entendu depuis 2005. Les décibels ont monté d’un niveau avec Month of May, de leur dernier opus The Suburbs pour ne plus faiblir jusqu’à l’éclat final de Régine Chassagne avec Sprawl II.

Arcade Fire poursuit son tour de France avec le Main Square d’Arras, Les Eurockéennes de Belfort et les Déferlantes à Argeles-sur-mer.

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Kasia Dietz, créatrice de sacs à main: Paris in a handbag

Kasia a le sourire qui  irradie une journée. Elle aurait pu être mannequin, mais elle a préféré la création.
Installée depuis 2  ans à Paris, elle évoque avec passion et décontraction tout autant  New York qu’elle a quitté que sa ville d’adoption.

Croisée à la boutique de la créatrice de chaussures Pring, Kasia arborait ce jour-là une de ses créations phare: son sac à main Rive droite. Une toile beige réversible, un trait noir, deux mots. Un classique est né.

Et cette femme-là est inventive. Véritable globetrotteuse, Kasia trouve aussi bien dans la rue que lors de ses voyages  l’inspiration pour créer le kit complet de la parfaite citadine. Car Kasia la connait très bien, elle a l’oeil à l’affut.

Gageons qu’elle ne tardera pas à faire son entrée dans la très sélect boutique Colette. Les paris sont lancés!
En attendant, savourez cette balade intime filmée juste avant son mariage. Souhaitons-lui “simply the best”.

Merci à Radiomatic pour la musique!!

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Restaurant Le Mama Shelter: spot de l’été

Après avoir tâté de la terrasse ensoleillée avec savoureux petits plats et service souriant, il va être très dur de détrôner le restaurant Mama Shelter du top 5 des meilleurs spots estivaux urbains.

Surtout quand vous avez décidé, non sans regret, d’abandonner la terrasse du Delaville Café. A cause de ses portions qui ont rétréci avec le temps, de ses serveurs recrutés pour leur qualité à afficher un mépris singulier. Une bonne soupe à la grimace, en plein cagnard, sans moyen de se protéger derrière le store que le patron intransigeant ne veut dérouler. Et puis comment ne pas leur en vouloir pour ce tiramisu au Nutella indigeste ?

La digression passée, la parenthèse qu’offre Mama est revigorante. Pas sûr que votre ligne vous remerciera pour le cheeseburger du chef, Alain Senderens, à tomber dont les frites miniatures en nombre vous feront encore moins regretter votre choix. Mais après un œuf mimosa, la pilule passera mieux.

Par contre, difficile de trouver une parade à la carte des desserts que l’on vous tendra. Un chocolat liégeois à frémir, un moelleux au carambar qui nécessite 20 minutes d’attente, on imagine le délice. Vous opterez sans doute pour un hot fudge avec pot de caramel au beurre salé. Les trois boules de vanille aux amandes finiront de vous contenter. Le café gourmand n’est pas en reste puisqu’il est accompagné d’un  mini tiramisu et d’un petit macaron.

Tout y est. Seul le sentiment de nuire un peu à la quiétude des étudiants, dans leur résidence qui vous fait face, pourrait entacher quelque peu votre court bonheur.

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La folie contagieuse de la famille Semianyki

Oh, qu’elle est délurée cette famille Semianyki, hébergée par le Théâtre du Rond-Point! Malgré les bétises à la pelle des petites têtes brunes, blondes et rousses, la sidérante oisiveté du père et l’impuissance de la mère, avec cette famille-là on partirait bien en périple de plusieurs jours.

L’étendu du répertoire de ces clowns russes est revigorante. Passant de la corde sensible aux éclats de rire, on en oublierait presque qu’ils ne parlent pas. La partition de Semianyki tient en cette capacité à faire de tous petits riens, une source inépuisable d’imaginaire.

Mais vous savez quoi ? Paris affiche complet ! Alors il faudra les rejoindre sur la tournée qu’ils vont débuter en France à la rentrée. Que vous les ayez déjà vus, importe peu. Par contre, que vous manquiez à nouveau l’occasion de les découvrir, serait un écart impardonnable. Que ça soit dit !

Semianyki (la famille)

au Théâtre du Rond-Point

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Mike Mills: Beginners from Paris

Avec la fine équipe, nous ne le faisons pourtant pas exprès, mais force est de constater que les américains sont  bien légion dans notre capitale.

Actualité ciné oblige, le nouveau portrait est consacré au réalisateur made in US: Mike Mills. Vous connaissez ses clips pour Air, Moby ou encore Blonde Redhead.
A partir de mercredi, vous pourrez découvrir,  dans les salles obscures, son second long-métrage Beginners, en tant que “director” avec Ewan McGregor et Mélanie Laurent.

En pleine séance promo, enchaînant questions-réponses sans relâche, le réalisateur et dessinateur a profité de notre interview pour prendre l’air frais.
Mike  aborde ainsi un sujet omis par les journalistes qui nous ont précédés: Paris! Avant de se prendre le chemin de la boutique Colette pour dédicacer son recueil de dessins, il a partagé son regard subjectif à souhait et touchant sur notre ville.

Aviez-vous au moins remarqué qu’une couleur prédomine dans les rues de Paris?
Réponse dans la vidéo.

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Editions du livre Drawings from the film Beginners: www.damianieditore.it/catalogue/540

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