Nuit Blanche 2017 : 5 installations à ne pas manquer

Nuit Blanche 2017 à Paris c’est maintenant.
Cette année vous avez le choix entre 97 oeuvres rien que pour le IN, on vous propose notre top 5.
5 oeuvres découvertes en preview, la veille de l’événement.
Au programme : danse, performance, tournage de cinéma, projection…
C’est parti pour la 15ème édition !

Nuit blanche 2017

 

The master’s tools : la plus barrée

On commence par le parcours nord dans la Halle Hébert.
Juste derrière le nouveau spot de street art l’Aérosol, un grand hangar accueille le collectif (LA) HORDE.
Cette installation-performance est un ballet de corps, de voix et de véhicules.Nuit blanche 2017

Nuit blanche 2017

Tournage d’une séquence de révolte en extérieur où policiers et manifestants se confondent, corps à corps entre chanteurs et fenwicks.

Nuit blanche 2017

On reste subjugué par la chorégraphie des acteurs-performeurs autour de cette limousine. En mouvement perpétuel, certains taguent au sol “Demain est annulé“, tandis que les autres effacent immuablement leurs messages.

Mille et une danses : la plus énergisante

Sous la Canopée des Halles, on retrouve le génial danseur et chorégraphe Olivier Dubois entouré de 300 danseurs amateurs.
Cette méga troupe envahit littéralement l’espace, en petits groupes ou en masse.
Le chorégraphe précise : “Avec le nombre de répétitions, l’implications, le terme amateur n’existe pas pour moi. Je donne le moyens à ces danseurs d’assurer comme des pros.”

Nuit blanche 2017
Sur des musique populaires, films de Funès ou de jeux vidéo comme Tétris, les corps s’animent dans des chorégraphies millimétrées, ou en mode flash-mob plus chaotique.

C’est totalement euphorisant. Olivier dubois offre une belle dose d’énergie et de fougue pour recharger ses batteries au milieu de la nuit. Avant de continuer son parcours.

English Magic : la plus décalée

Sur des arrangements de musique pop joués avec un ensemble de steel-drums, Jeremy Deller propose une vidéo drôle, sombre et esthétique.

Nuit blanche 2017
A travers elle, l’artiste veut montrer qu’une identité culturelle, ici l’anglaise, n’est pas homogène, mais composée d’un aggloméra de choses multiples et divers.
Une vidéo hypnotique. On adore la version de The man who sold the world qui devient d’un coup beaucoup moins dark que celle de David Bowie.

Un monument dédié au siècle des révolutions : la plus historique

De mémoire de Nuit Blanche, on a rarement vu une installation qui convoque à ce point la grande Histoire.

Nuit blanche 2017 Nuit blanche 2017

A l’occasion des 100 ans de la Révolution russe d’octobre 1917, le collectif Chto Delat ? (Que faire ?) a voulu retracer l’histoire des révolutions à travers le monde.
Les 1h30 de vidéo d’archives vont de l’Iran à mai 1968, en passant par la Roumanie ou l’Afrique du Sud…Nuit blanche 2017
On n’a pas pu visionné la totalité du film, mais cette oeuvre est vraiment prenante et offre un vrai recul sur notre situation actuelle.

Marée des lettres : la plus connectée

Sur les quais de Seine, Invisible Network Playground plante ses lettres géantes.

Nuit blanche 2017
Grâce à une application téléchargeable, chacun.e de nous peut faire évoluer l’oeuvre Marée des lettres. Lancez votre slogan et si les utilisateurs l’aiment, il sera transformé en lettres géantes que les promeneurs pourront admirer. 100 % ego trip !

Et si vous souhaitez vous faire surprendre, sans établir un plan d’attaque précis, laissez vous porter par la ligne orange qui parcourt les trottoirs de créations en créations.

Toutes les infos sur le site officiel de la Nuit Blanche

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Château d’Azay-le-Rideau : choc d’une renaissance

Après 3 ans de travaux, le château d’Azay-le-Rideau s’offre à nouveau à tous les regards avec une façade flamboyante, un jardin repensé et des salles remeublées. Sans oublier une installation artistique au premier étage.
Visite du château d’Indre-et-Loire au charme indéniable qui a eu droit un regain de fréquentation cet été.

Azay le rideau

Azay le Rideau et son reflet 

Azay le Rideau, qui a traversé 500 ans d’histoire, a retrouvé tout son éclat. Avec le poids des années la pierre calcaire avait grisée, les ardoises s’étaient détériorées, la charpente avait souffert.
Le chantier a privé les visiteurs de ces façades uniques mais pour la bonne cause. Le spectacle est grandiose.
Biches, écureuils et marcassins qui gambadent autour du château ont un nouveau décor.

Les miroirs d’eau ont été vidés de leurs carpes et autres poissons sauvages pour préservation avant restauration complète. Les reflets du monument sont toujours aussi saisissants.

Azay le rideau Azay le rideau

Intérieurs valorisés

Le Mobilier National a permis un réaménagement des salles du château, redonnant toute la chaleur, le confort de la demeure à l’époque des Biencourt.
À partir d’archives et notamment de photos, les équipes ont eu à cœur d’être les plus fidèles au mobilier, aux rideaux à fleur de lys (en souvenir d’Henri IV et son épouse).
Le rez-de-chaussée est ainsi entièrement remeublé d’un décor XIXe siècle faisant oublier que le Château fut un temps musée de la renaissance.
Salon Biencourt raffiné et cosy, salle de billard imposante, garde-manger discret et pratique, salle à manger éclatante, salon-bibliothèque pour les loisirs, la visite réserve son lot de surprises et de coups de cœur pour un portrait, une pendule, un mobilier…
Les intérieurs sont enrichis par l’acquisition d’œuvres et objets ainsi que de dépôts de grandes institutions comme le musée du Louvre ou le château de Fontainebleau.

Le comble dévoile l’incroyable maitrise des maitres d’œuvre de l’époque (XVIe siècle) qui ont conçu cette charpente. Ici, il n’est pas rare d’y croiser le grand murin, une espèce protégée de chauve-souris.

Azay le rideauAzay le rideau

Nouvel espace : le Pressoir 

David Lebreton, scénographe, a conçu un écrin de découvertes. Le Pressoir a été conçu comme une caméra obscura avec une lentille pour faire pénétrer la lumière.
Ici, tous les publics peuvent trouver des compléments d’informations, un enrichissement de connaissances sur certaines thématiques. Les visiteurs déficients visuellement peuvent toucher une maquette 3D du Château pour en saisir les volumes. Les personnes à mobilité réduite ne pouvant monter dans les étages peuvent admirer l’édifice par le biais d’un diaporama large de photographies.
Enfin, une table “miroir d’eau” retrace les époques clés avec une sélection d’illustrations et dates importantes.
La visite de cet espace muséographique peut se voir soit avant soit après celle du monument.

Azay le rideau
Entrée secrète au palais fermé du roi, Pieto.sO Peter Keene, 2015

Résidence d’artistes

Azay le Rideau offre les salles du premier étage à l’imagination d’artistes, grâce à l’invitation du Centre des Monuments Nationaux. C’est un duo qui a eu les faveurs d’une carte blanche. Piet.sO et Peter Keene ont conçu Les Enchantements d’Azay, une série d’installations animées, jouant l’illusion, la surprise, le miniature, le gigantisme.
C’est la patience qui prime pour s’amuser des découvertes que l’on peut faire. Un miroir qui révèle son reflet par intermittence, un banquet gargantuesque qui s’anime entièrement, de la pièce montée aux silhouettes anonymes.
En fin de parcours, le Palais fermé du roi niché dans un meuble est un petit bijou de détails et poésie.

Azay le rideau Azay le rideau

Château d’Azay-le-Rideau

19 rue Balzac
37190 Azay-le-Rideau
Tél : 02 47 45 42 04

Ouvert tous les jours
fermé le 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

site officiel : azay-le-rideau.fr

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Être ou paraître / Julien Derouault : audacieux et beau

Avec Être ou paraître, Julien Derouault impressionne en roi-clown-danseur pris entre la poésie, la nuit et la tragédie de la vie couchées par le génie d’Aragon et de Shakespeare. Télescopage en jean bleu, couronne de roi, canne de bonimenteur et rythmes électro au Studio Hébertot. 

Julien Derouault

Être ou paraître : solo de danse poétique 

Il faut le voir pour le croire. La force d’interprétation qui confère presque à la folie est spectaculaire. Julien Derouault danse, vit les mots qu’il interprète dans tout son corps, les transpire.
Ses contorsions sont aussi vitales que les mots qu’il nous lance.

Les extraits de textes sont chargés de sens, de génie, ce qui n’empêche pas l’interprète de faire preuve d’humour, de détourner le propos, de désarçonner le sacré.

On croit parfois halluciner, comme si l’interprète devant nous étant pris d’une transe, sous influence d’un dieu ou d’un démon inconnu.
Sa vibration corporelle est palpable, son souffle si près de nos oreilles grâce à la proximité de la salle.

Être ou paraitre : une interprétation subjuguante, animale, essentielle.

Ma voisine ce lundi – qui est aussi ma mère – résume le mieux la performance : Julien a donné tout ce qu’il pouvait donner. C’était prenant. Je suis abasourdie. J’ai été soufflée. Se donner à fond, comme ça, j’en avais mal pour lui.”

Julien Derouault

Être ou paraître 

Avec Julien Derouault
Mise en scène et chorégraphie : Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
musique : Yannael Quenel

Un spectacle du Théâtre du Corps

Le dimanche à 19h
Le lundi à 20h 

au Studio Hébertot
78 bis Boulevard Batignoles
75017 PARIS

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CORSON dévoile son nouvel single Nos amours embouties

Comme David Bowie ou U2, Corson s’est frotté à l’énergie berlinoise. C’est là que les premières notes du nouveau single, Je respire comme tu mens, ont été posées.
Cordon nous dévoile, en avant première, quelques secrets sur cette nouvelle aventure et son nouveau single Nos amours embouties.

INTERVIEW SELFIE / CORSON

Corson

Quand as-tu décidé de devenir chanteur ?
Très tôt. Déjà petit, je pianotais sur le piano de mon cousin. Je pouvais y rester des heures.
Ça a donné l’idée à ma mère de m’inscrire au solfège. J’ai commencé à prendre des cours de piano, tout en débutant le chant. C’est venu assez instinctivement.
J’ai commencé à avoir des groupes. J’ai fait le conservatoire de ma région, en chant lyrique.
Après mes études, je me sentais pas de bosser dans une banque. Je suis parti, vers 22 ans, pour essayer de ne faire que de la musique et d’en vivre.  Je l’ai dit à mon père. Il n’était pas très content.

Une émotion musicale intense dans ta jeunesse ?
C’était à l’âge de 12-13 ans. C’était la première écoute de Bloody Sunday. J’étais en colo de ski. C’était le soir de la boom où tu essaies de pécho un peu.
Ça m’a fait une réaction physique quand j’ai entendu le titre. Et quand on m’a dit U2, j’ai filé tout écouté ! Et je me suis dit : “je veux être Bono, je veux faire de la scène !

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Qu’est-ce qui est à l’origine de ton nouveau titre Je mens comme tu respires ? Du vécu ? Un sentiment ?
C’est un constat de ce que je peux voir autour de moi : des séparations, certains qui se trompent. Arrivé à mon âge – c’est pas une préoccupation à 20 ans – tu te poses la question de savoir si ta relation va durer, si tu vas avoir des tentations, si la routine va tuer le couple ou pas.

La rythmique de ce titre est prenante.
J’ai composé la chanson à Berlin avec mon collègue danois, Jesper Nielsen. Nous avions la base de chanson. Et je suis revenu poursuivre la compo à Paris.
J’ai fait les arrangements avec le réalisateur de mon 1er album, Boban Apostolov. On voulait un rythme répétitif et lancinant qui retrace la routine du couple. Comme si tout était écrit et qu’un marteau vienne marteler tout ce qui allait se passer année par année, jour après jour.

Tu retravailles beaucoup tes compos ?
Je suis partisan du premier jet. Il est toujours bon pour moi. Les premières notes au piano sont les bonnes. Plus je travaille une mélodie moins elle est bonne.
Ensuite, c’est au niveau des arrangements qu’on se prend la tête. Le choix de vraies cordes ou de cordes synthétiques, par exemple.

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Qu’est-il autorisé de dire sur le nouvel album ?
Il parle essentiellement des relations amoureuses dans tous les états possibles.
Fille à Copenhague parle d’un amour manqué, quelqu’un qui croise une jeune femme dans cette ville (je suis aussi allé y composer un titre). C’est quand on se dit : pourquoi je ne suis pas allé lui parler ? Qu’est-ce qui ce serait passé, si je l’avais rencontrée ?
Le titre Faisons l’amour parle des gars qui sont timides. Je l’étais il y a dix ans, quand je sortais en boite. 🙂
J’ai fait quelques titres aussi en Bretagne.

Une anecdote de studio ?
L’enregistrement des cordes s’est fait à distance. J’étais en Bretagne et Boban à Skopje avec les cordes. Je suivais l’enregistrement à distance. Mais j’avais une mauvaise connexion. J’entendais tout en décalé et je suis devenu fou.

Qu’a-t-il de particulier Jan Pham Huu Tri ?
Jan est un ami. Il a collaboré avec David Hallyday, Brigitte et il a fait les guitares de mon premier album. Pour le nouvel album, il joue de la guitare (avec un archet) et de la basse. Il a un son bien à lui. Il a une façon d’aborder les titres très instinctive.

Corson
Selfie original pour UsofParis

Un duo de rêve ? Un fantasme ?
J’en ai plein ! 🙂
Il y a le titre Fil Amant que j’aimerais partager avec une artiste. Je n’ai pas encore d’idée. Mais je cherche.
Sinon, j’aimerais beaucoup chanter avec Cœur de Pirate. Une artiste que j’aime de plus en plus.

Une anecdote de concert ?
Une première partie au début chaotique. C’était au Zénith, en ouverture du concert de Laura Pausini. J’étais avec mon musicien, Brice Davoli. Et il avait un clavier connecté à un ordi pour une palette de notes mais qui ne marchait pas. On ne comprenait pas pourquoi.
On a fini par faire le live en piano voix. C’était un beau moment mais beaucoup de stress.

Une belle rencontre musicale ?
Mon réalisateur : Boban Apostolov. On s’est rencontré à Londres. C’est un jeune réalisateur macédonien. Et je bosse depuis mon premier album tout le temps avec lui. On travaille aussi pour d’autres artistes. Il a beaucoup de talent.

Quel rapport as-tu avec les réseaux sociaux ?
C’est moi qui gère. J’aime tweeter des photos, des vidéos, j’aime beaucoup Instagram parce que j’adore faire de la photo.
FB c’est un lien quand t’es pas en promo, en concert. Je réponds aux questions quand je peux.

Une chanson pour dire Je t’aime ?
La nuit je mens d’Alain Bashung.

Une chanson pour pleurer ?
Ne me quitte pas de Brel.

Une chanson pour s’évader, quitter Paris ?
No Surprises de Radiohead.

Une claque musicale récente ?
Half Moon Run, un groupe canadien. Je l’avais vu au Trianon, en 1ère partie.
Le batteur faisait à la fois de la batterie et du pad. J’aimerais bien l’avoir pour mes prochains lives.
Le groupe mélange pas mal l’électro et l’acoustique et j’adore la voix du chanteur.

Corson

CORSON

Nouveau single : Nos amours embouties

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Site officiel : corson.artiste.universalmusic.fr


Itv réalisée au Terrass’Hôtel
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(In)achevé @ Théâtre La Croisée des Chemins : authentique & passionné

Dans la vie, il n’y a pas d’échappatoire. C’est également le cas en amour. Il n’est jamais aisé d’aborder le déclin d’une relation qui nous a longtemps transportée sans ressentir de la souffrance. Cette affliction, il faut la vivre. Elle fait de nous des êtres particuliers et nous accorde ainsi notre valeur. Puis, discrètement, ressurgit en nous un sentiment que nous pensions avoir perdu à jamais : l’espoir. C’est tout cela que Zem-Zem nous livre dans (In)achevé une pièce qui ne laisse rien au hasard…

Inachevé

Nous découvrons Elle et Lui, deux personnes partageant leur ultime moment à deux : la rupture. C’est alors qu’ils revivent devant nous, telle une rétrospective, les moments forts et intenses de ce qui fut Eux.

En premier lieu, il y a la rencontre, drôle, touchante, unique, qui vous fera sourire. Puis l’euphorie des débuts, jusqu’aux premiers instants où la résistance fait timidement place à la confiance. Aux moments heureux se succèdent les doutes et les premières blessures. Chacun va alors les combattre pour retrouver la complicité donnant toute la beauté à la relation. Seulement parfois, les sentiments et les efforts ne suffisent pas…

Inachevé

Zem-Zem et Maxime Couette font vibrer cette partition humaine par leur énergie, exprimée aussi bien par les mots que par l’expression physique. En effet, comment parler d’amour sans y inclure la sensualité du corps ? Il est le miroir de nos sentiments. La mise en scène souligne parfaitement son importance jusqu’à le laisser parfois s’exprimer seul, apportant une légèreté parfois nécessaire.

Bien que relatant l’histoire d’un couple, cette pièce est une révérence à toutes les rencontres humaines, bouleversant une vie, dont l’empreinte reste immuable…

En sortant du théâtre, une pensée positive nous traverse. Si parfois la vie nous laisse quelque part entre l’agonie, l’optimisme et l’expectative, cela nous rappelle que nous sommes des êtres humains et que nous sommes en vie… 😉

by Jean-Philippe

(In)achevé


De et mise en scène : Zem-Zem
assistée pour la mise en scène de Ghislaine Bizot

avec : Zem-Zem et Maxime Couette
Musique : Folo

Jusqu’au 5 novembre 2017

les samedis et dimanches à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Je les signe tous : Mathilde chante l’amour en langue des signes

Dans Je les signe tous, au Studio Hébertot jusqu’au 6 janvier 2018, Mathilde, révélée par le télé-crochet The Voice, propose un concert original mêlant chant, conte et langue des signes. Du point de vue de l’adolescente un peu niaise à celui de l’adulte réaliste et blasée, l’amour est disséqué sous toutes ses formes, des plus joyeuses aux plus tragiques.

Jes les signe tous
Photo © Christine Coquilleau

La mise en scène est épurée : quelques ampoules qui pendent au plafond, un tapis, deux fauteuils et un guitariste. Mathilde, la chanteuse lance des regards complices à son acolyte, Maylis, qui dans des mouvements gracieux signe les textes et les émotions que dégagent les chansons. Car c’est là que réside toute la beauté scénique du spectacle. Maylis Balian ne se contente pas de traduire les chansons en LSF (Langue des Signes Française), elle les interprète. Cela s’appelle le chansigne, une manière de signer la LSF, propre aux chansons, dans une expression plus libre, en inventant des mots et en remodelant la langue. Le spectacle devient alors accessible aux sourds, à qui se révèle le caractère poétique ou engagé des textes, ainsi qu’une initiation esthétique à la LSF pour les entendants.

Jes les signe tous
Photo © Christine Coquilleau

Une louche de sucre

Mathilde assume la naïveté de son personnage, mais pas sûr que tout le monde s’y retrouve. Les mots sont jolis et la voix est puissante. L’ensemble parlera toutefois davantage à une trentenaire fleur bleue à la recherche de l’âme sœur plutôt qu’au quadragénaire qui aura certainement plus de mal à s’identifier au personnage.

Jes les signe tous

Que cela ne l’empêche pas de pousser les portes du théâtre. Le concert est plus subtil qu’il n’y paraît. Sous cette énorme couche de sucre, tout n’est pas rose bonbon. Bien au contraire ! Au fil du spectacle, les chansons s’engagent : la liberté, le corps, le féminisme ou encore l’homosexualité, de nombreux sujets de société sont abordés, tantôt frontalement, tantôt de manière plus détournée. La langue des signes devient alors de plus en plus expressive. Mêlée à des textes incisifs, elle se transforme alors en chorégraphie.
Sourds comme entendants, elle ne laisse personne indifférent.

by Joël

Jes les signe tous

Je les signe tous

Avec Mathilde, Maylis Balian et Vladimir Medail (en alternance avec Antoine Laudière)

Tous les samedi à 17h

jusqu’au 6 janvier 2018

Studio Hébertot
18 bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris

page officielle du spectacle : Je les signe tous

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Petit Fantôme en interview – Un mouvement pour le vent

Rencontré au début de sa tournée estivale au festival We Love Green, Pierre Loustaunau alias Petit Fantôme nous dévoile son album Un mouvement pour le vent avec sincérité.
Un accident technique l’a conduit à tout recommencer en urgence. Le résultat est planant, une série de haïkus musicaux, purs à l’image de leur interprète.
Petit Fantôme est en tournée et sera en concert à la Gaité Lyrique le 20 mars 2018.


INTERVIEW PETIT FANTÔME

Petit Fantôme

 

UsofParis : Que retiens-tu de ton aventure avec François and The Atlas Mountains ?
Petit Fantôme : Ça m’a bâti ! La personne que je suis maintenant n’est pas la même sans tout ce que j’ai vécu. Ça a fait mon ADN. C’est ma base, mon essence. Et ce que j’ai vécu avec François c’est d’une intensité incroyable. J’ai tout appris : la scène, un langage, un langage commun de concert, de live, de transe…

Un langage musical ? Un langage corporel ?
C’est un langage mystique, un langage commun… un langage avec les gens, avec ce qui se passe sur scène… Pourquoi on fait de la musique, pourquoi on veut montrer sa musique… Pourquoi on veut l’expliquer, pourquoi on veut la jouer, pourquoi on veut la mener plus loin, la jouer plus fort.

Et cet album tu l’as conçu où ? En tournée ? En voyage ?
En revenant vivre au pays basque. Je me suis reposé, un peu, avec mon amoureuse. Je me suis décentré de plein de choses, de la vie de tournées avec François. Je me suis décentré un peu de ma vie, en prenant un peu de recul. Je me suis apaisé.
Je vis à côté de la montagne et de l’océan. Ça m’a fait beaucoup de bien, ce petit moment où j’ai fait autre chose : des travaux, du bâtiment, du plâtre,  des cuisines, du chantier.

C’était pour te libérer l’esprit ?
Oui. Pour faire autre chose. Et aussi peut-être inconsciemment pour me créer une frustration, pour me donner une envie forte de faire de la musique. 🙂

Et le premier titre composé a été ?
Ma naissance qui vient de sortir.
Et l’autre morceau qui s’appellera Quelque chose à vivre.
L’album, je l’ai créé à Bayonne et j’ai tout perdu ce qu’il y avait sur mon disque dur. J’ai dû le recréer très vite avec Vincent qui joue à la base dans le groupe. J’ai récréé des morceaux que j’avais réussi à faire comme Ma naissance et après on a retravaillé, on a écrit des morceaux.
C’était nouveau, c’était plus frais. C’était super !

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Finalement, la perte ça a été une bonne chose ?
Oui car je m’étais enfermé dans des choses qui étaient très compliquées et comme dirait un bon copain : “ne fais pas compliqué quand tu peux faire simple.”

Donc tu as simplifié du coup ? Parce que c’était l’urgence ?
Oui, parce que j’allais perdre trop de temps sinon.
Je suis allé à Paris enregistré les basses et les batteries avec Jean de François and The Atlas Mountains et Vincent à la basse. On a enregistré les batteries dans son studio à Pigalle, dans une toute petite cave. Après j’ai récupéré toutes les pistes et j’ai fait tout chez moi, dans ma chambre, une petite chambre de musique.
Je suis revenu mixer à paris.

Quelle est la chanson la plus personnelle de cet album ?
Elles le sont toutes !
Il y en a une sur ma mère qui a été très malade. C’est celle-là la plus personnelle.

Et pourquoi écrire sur ce sujet ?
Ce groupe c’est une catharsis et m’aide à libérer la parole, les mots… des choses qui m’émeuvent, des choses qui me font mal.
J’essaie d’universaliser le message du coup ça peut paraitre perso mais ça passe. Les gens ne font pas gaffe, alors que moi je sais que c’est très perso. C’est très référencé et vraiment ça me fait du bien.
Ça peut paraitre comme un manque d’humilité de parler de soi, d’avoir des choses personnelles, mais moi je ne fais pas de psychanalyse, je fais de la musique.
C’est quand même assez génial de pouvoir se libérer par la musique et c’est de transcender l’âme ; d’aller en profondeur dans des choses libératrices et de pouvoir chanter de sa mère qui est malade devant des gens ou devant ses copains ça me libère…

Mais ça fait remonter des émotions ?
Si mais ça fait du bien d’être pur comme ça, d’être dans la pureté. Je ne suis pas là pour raconter un mec qui va coucher avec une meuf.
Je déteste raconter des histoires en fait et a part William Sheller y a personne qui sait le faire.
Il y a très peu de paroles dans mes titres c’est des sortes de haïkus.

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Qui a grâce à tes yeux dans la chanson française ?
Sheller, Manset, Dominique  A, Katerine.
Et Amadou et Mariam c’est mon groupe préféré qui chante en français ! Je les ai vus plusieurs fois sur scène.
Et il y a aussi Chocolat, un super groupe canadien que j’adore. Corridor aussi.

As-tu as un mantra qui t’aide à vivre où qui t’aide à survivre ?
« Sois bien ! ». J’adore me dire ça. Et « Offre ta musique », tu te dis ça avant un concert, « Ne t’excuse pas pour qui tu es ». C’est un poème de René char qui dit «Impose ta chance, à te regarder ils s’habitueront ».
Çacorrespond plus à ma musique. Fais ta musique, même si c’est trop chelou, ils s’habitueront.

Claques scéniques récentes ?
Teenage FanClub ! C’est un groupe culte écossais. Ils ont 60 ans.
J’ai enchainé 3 concerts géniaux : les Swans à Biarritz, Teenage FanClub et Chris Cohen à Bordeaux.
Pour mes claques musicales : c’est Powerdove et Chocolat.
Chocolat c’est super !

Une chanson qui te fait pleurer ?
Un homme heureux de William Sheller me fait pleurer et je suis souvent touché par Le petit bal perdu de Bourvil.

Interview by Alexandre

 Petit FantômePetit Fantôme

Petit Fantôme
nouvel album : Un mouvement pour le vent
(Because Music)

sortie le 6 octobre 2017

Site officiel : petitfantome.com

EN CONCERT
A la Gaité Lyrique, le 20 mars 2018

& EN TOURNÉE
08/11 : AMIENS / LUNE DES PIRATES
12/11 : LA ROCHELLE / LA SIRÈNE (AVEC PARCELS)
15/11 : TOURS / TEMPS MACHINE
16/11 : BEAUVAIS / OUVRE BOITE (AVEC HER)
27/11 : NANTES / SOY FESTIVAL
09/12 : CLERMONT / COOPE CLUB

Tournée 2018
18 janvier — Bordeaux — Rock School Barbey
19 janvier — Biarritz – Atabal
27 janvier — Saint Etienne – 10 ans du Fil
2 février — Montpellier – Rockstore
3 février — Lyon – Transbordeur Club
(20 ans du Festival Woodstower)

 

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Au départ… : parenthèse incisive & pleine de vie au Théâtre La Croisée des Chemins

Telle une déclaration envers les femmes et leurs combats, le Théâtre la Croisée des Chemins initie cette saison un cycle intitulé : Récits de femmes. Au cours de certains spectacles, des thématiques variées seront abordées d’un point de vue féminin. L’adaptation du roman Au début… de François Bégaudeau ouvre ce cycle. La rencontre de deux femmes nous livre un portrait aussi impétueux que tendre sur la maternité, avant, pendant et après la naissance.

Au départ

Judith est une institutrice belle et rebelle, garçon manqué, ex-punk qui a longtemps rejeté sa féminité. Avoir un enfant ? La belle affaire… Certainement pas ! Au fil du temps se mature une pensée inspirée par une phrase de son père… Ou la grossesse d’une collègue qui… À moins que peut-être son compagnon… ?

Emmanuelle, ingénieur agronome, a vu sa construction identitaire entachée par les nuisances de sa mère à son propos. Sa souffrance grandit en même temps qu’elle. Son désir d’enfanter est inexistant tellement la peur de reproduire ce schéma est intense. Néanmoins, son corps semble prendre peu à peu le dessus sur son esprit…

Au départ

C’est avec tendresse et fougue que ces deux destins vont se mêler, s’enlacer, s’entrechoquer ou se compléter. Le chemin menant au désir d’enfant, à la grossesse, à l’accouchement et aux premiers instants d’être maman est ainsi livré sans fard. Entre joies et désillusions, attentes et surprises, le spectateur se retrouve à faire des liens entre ces deux personnages attachants qui ne nous laissent pas indifférents.

La mise en scène permet de dégager véritablement les émotions du texte. Le jeu des comédiennes est abouti, les chorégraphies libératrices, l’interaction avec le public présente sans être intrusive. Cette pièce avait pour but d’exposer le lien indéfectible que la maternité révèle entre les femmes. Pari tenu ! Avec beaucoup de pudeur, d’humour et de délicatesse, nous levons le voile sur les méandres de secrets enfouis…

by Jean-Philippe

Au départ

Au départ…



d’après Au début… de François Bégaudeau
Adaptation et mise en scène : Jacques Grange
Avec : Cécile Martinet et Yasmine Bargache

Jusqu’au 3 novembre 2017

les jeudis et vendredis à 21h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Grease le musical : Yanis Si Ah en interview coulisses

Yanis Si Ah porte le perfecto à merveille depuis plusieurs semaines pour interpréter le rôle de Kenickie dans Grease, le musical. Le comble pour ce jeune artiste est de jouer le rôle d’un étudiant alors qu’il s’est arrêté avant le lycée.
Vraie performance physique : le cuir colle à la peau quand l’artiste danse et chante sur scène.
#Respect

Interview dans les coulisses

Yanis Si Ah

UsofParis : Quelle était l’ambiance des auditions ?

Yanis Si Ah : Les castings ont été longs. Il y a eu 8 tours. On était nombreux à vouloir les passer. Je ne pensais pas être pris. J’ai été très surpris.
Il y avait une très bonne ambiance. On ne s’est jamais senti juger.
C’était 8 tours de plaisir.

Une anecdote ?
J’étais dans CATS, il y a 2 ans et j’étais doublure de 6 rôles.
Quand j’ai été auditionné, comme l’équipe savait que j’avais la capacité de changer de rôle facilement, on m’a fait jouer tous les T-Birds (ou Burger Palace). Je suis passé de Danny à Kenickie, puis Doody.
Ce qui est drôle : j’ai jonglé plusieurs personnages jusqu’à la fin.
C’est pour ça aussi que je n’y croyais pas trop.
Et l’équipe ne m’a annoncé qu’à la fin que j’étais pris pour le personnage de Kenickie.

Comment s’est passée l’annonce ?
Quand l’équipe m’a appelé, elle m’a dit que j’avais oublié mon t-shirt. J’oublie tout partout. 🙂 Hyper crédule, j’ai répondu : “désolé ! 
On m’annonce qu’ils ont encore besoin de moi pour un nouveau tour dans 2 mois. J’ai foncé dedans : “ah oui ?
Et ils ont fini par me dire que j’étais pris. Et là, les larmes, les violons. “Je vais raccrocher pour appeler maman.

Ton 1er coup de fil était pour ta mère ?
Oui, c’est un peu mon agent ! 😉

Qu’as-tu en plus des autres qui ont passé le casting ?
Ce n’est pas à moi de répondre 🙂
Sans doute que je suis à fond. J’ai fait mon maximum.

Qu’est-ce qui est difficile pendant les répétitions ?
Être constant. Ne pas se laisser avoir par la fatigue, le quotidien.
Garder le niveau chaque jour. Garder en mémoire ce que tu as appris la veille pour toujours progresser.

Interview by Alexandre

Yanis Si Ah

Grease le musical
la comédie musicale de Jim Jacobs et Warren Casey

au Théâtre Mogador
25, rue Mogador
75008 PARIS

site officiel : greaselemusical.fr 

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Grease le musical : folie 50’s sensationnelle à Mogador

Grease le musical est une création gorgée de good vibes, avec un max de bons ingrédients pour en faire un succès. Une histoire d’amour à rebonds, des bleuettes parallèles, des personnages attachants, un bolide, des chorégraphies colorées.
Le cœur bat à plein régime dans la salle comme sur scène.
4 très très bonnes raisons de succomber tout de suite.

Grease le musical

Éclat visuel ! 

L’accord parfait entre costumes, danses, éclairages, décors est extrêmement attrayant.  La fête est constante, le ballet est à un rythme fou. La fougue déborde de la scène. Ma voisine – en l’occurrence ma mère – a retrouvé l’ambiance de sa jeunesse 50’s. Les préoccupations des ados américains étaient bien les mêmes que celles des Français, à cette époque.
200 costumes au total viennent enthousiasmer les rétines. La scène de bal finale est décoiffante.
Au salut, on en redemande ! 

Grease le musical
Grease le musical

Adaptation excellente 

Nicolas Engel qui signe l’adaptation de la comédie musicale a osé !
Mélanger anglais-français dans le texte des chansons est une des réussites de cette 8e production Stage Entertainment France. Les titres phares du film sont en anglais afin de chanter à tue-tête sur Summer Nights, You’re the one that I want. Les puristes sont aux anges.
D’autres titres comme Tell me more ont droit à un mix français-anglais pour la compréhension dans le texte.
Enfin, Je ne peux pas me passer de nous est une adaptation pure en français, vibrante d’intensité et portée par la prestation d’Alizée Lalande à la voix d’ange.

Grease le musical
Alexis Loizon et Alizée Lalande

Grease le musical Grease le musical

Interprétation magistrale 

Broadway n’a pas le monopole des talents scéniques qui allient aisance vocale, physique au jeu.  Le cast de Grease le musical est parfait !
Alexis Loizon est le bogosse dieu du stade qui fait craquer par sa silhouette dès le premier tableau. Ma mère lui a préféré le charme de Yanis Si Ah, qu’elle a trouvé plus sexy dans le déhanché. 🙂
Alizée Lalande est parfaite dans sa partition ange/démon.
Bonheur aussi de retrouver Alexandre Faitrouni, véritable caméléon que l’on avait aimé dans La Belle et la Bête et Love Circus, ainsi que la révélation d’Oliver Twist : Alexander Wood.
Et il y a tant d’autres beaux interprètes que nous aimerions citer.

Grease le musical

Miss Lynch, personnage hilarant

Miss Lynch est une brillante trouvaille du metteur en scène Martin Michel. Il avait déjà monté une version aux Pays-Bas en s’amusant de cette proviseure de la Rydell High School, maladroite et qui gère son autorité comme elle peut.
Ce personnage interprété par l’excellente Céline Groussard a une place de choix dans cette production. Ses prises de parole, en compagnie d’Eugène, sont de grands moments de fous rires. Des pauses qui viennent comme des respirations entre deux fougues chorégraphiques.

Grease le musical est un spectacle intense, chaleureux, enchanteur.

 

Bonus confidence : je n’ai jamais vu le film et ça ne m’a pas empêché de prendre mon pied avec la version “musical”.

Grease le musical

Grease le musical 

la comédie musicale de Jim Jacobs et Warren Casey

Prolongations jusqu’au 8 juillet 2018 

au Théâtre Mogador 
25, rue Mogador
75008 PARIS

du mardi au samedi à 20h
matinées : samedi et dimanche à 15h

site officiel : greaselemusical.fr
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