Archives de catégorie : Spectacles

Jean-Jacques et Jennifer concentrent leur humour au Théâtre la Cible

Ils sont deux et se partagent la scène du Théâtre la Cible tous les mercredi soir jusqu’au 30 décembre. Avec Concentré(s), Jennifer Phardin et Jean-Jacques Manceau signent un premier spectacle comique à l’humour bien aiguisé.

Concentrés de et avec Jean Jacques Manceau et Jennifer Phardin spectacle humour au Théâtre La cible Paris rue Jean-Baptiste Pigalle one woman et man showDeux styles, deux ambiances totalement différentes. Jennifer Phardin, c’est la femme active, ultra énergique, au sourire large et ravageur. Employée comme aide soignante dans la vraie vie, elle nous livre quelques anecdotes bien senties, avec un peps qui nous embarque totalement. Il faut dire que ces histoires sont délirantes. Drôle et attachante, parfois un peu piquante, elle occupe l’espace avec une aisance incroyable, dans une parfaite mise en scène. Soyez bien attentifs durant son sketch sur « le texte », c’est particulièrement subtil, il ne faudrait pas en manquer une ligne.

Flegme à toute épreuve

De l’autre côté du balancier, Jean-Jacques Manceau se prend la crise de la quarantaine en pleine figure. Le thème a déjà été traité, alors on se méfie un peu. Rassurez-vous, on ne reste pas perplexe longtemps. D’emblée, le ton est donné. Placide, l’ancien journaliste économique se moque de lui-même et raconte son intérêt soudain pour la course à pied et le financement participatif. Jeune père de famille, il narre avec cynisme ses déboires avec la nouvelle génération et sa façon bien à lui d’utiliser les réseaux sociaux. Il faut l’avouer, il est pertinent et beaucoup d’entre nous se reconnaissent. On rigole franchement.

Le spectacle dure une heure et comme on ne s’ennuie pas une seconde, les minutes s’écoulent à une vitesse folle. Il faut donc en profiter, de la première à la dernière scenette. Assurément, ces deux là sont sur un tremplin qui, on l’espère, les emmènera loin.

By Joël Clergiot

Concentré s Théâtre La Cible paris de et avec Jean Jacques Manceau et Jennifer Phardin spectacle humour one man woman show

Concentré(s)
de et avec Jennifer Phardin et Jean-Jacques Manceau

Tous les mercredi à 21h

jusqu’au 30 décembre

Théâtre La Cible
62bis, rue Jean-Baptiste Pigalle
75009 PARIS

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L’être ou pas : Pierre Arditi et Daniel Russo s’interrogent avec humour sur l’identité juive au Théâtre Antoine

 L’être ou pas, au Théâtre Antoine à partir du 3 novembre 2015, dresse un véritable inventaire à la Prévert de ce qui constitue le judaïsme, ou plus précisément la judaïcité. Accrochez-vous, le programme est vaste !

Habitué aux réflexions sur l’identité juive, Jean-Claude Grumbert, s’interroge cette fois-ci sur la façon dont un type lambda, étranger à cette religion, aborderait la judaïcité. Poussé par son épouse accroc aux recherches sur Internet, l’homme va demander l’expertise de son voisin juif pour éclairer leur lanterne. Pas de bol, car si le voisin est bien juif, il est surtout athée ! La pièce, portée par Pierre Arditi et Daniel Russo, est constituée de scénettes où tout y passe. Des sujets les plus anodins (manger ou non du porc, faire shabbat, se couvrir la tête) aux situations les plus épineuses (les territoires occupés, l’antisémitisme, Auschwitz).

Photo by Pascal Victor
Photo by Pascal Victor

Une formule qui marche

Le duo fonctionne et pourtant, rien d’original là-dedans. Pierre Arditi joue le rôle qu’on lui connaît depuis vingt ans, détaché, un brun désabusé et souvent cynique. Quant à Daniel Russo, là encore, rien de très novateur. Il entre dans la peau du gars sympa et naïf, à la limite de la bêtise. Énervant mais attachant. C’est vu et revu et pourtant quand les lumières se rallument, on réclamerait bien un petit quart d’heure de rab’.

On s’imagine aisément être dans leur cage d’escalier et participer à la conversation. Jean-Claude Grumbert ne change pas son style d’un iota. Il joue sur les mots et utilise grammaire et doubles sens pour renforcer les effets comiques. C’est intelligent, cynique et spirituel ! Quelques notions sur la culture juive sont toutefois souhaitables pour apprécier les sous-entendus tout en finesse du texte.

Côté mise en scène, la sobriété des acteurs et les jolies lumières tamisées sauvent un décor minimaliste et peu crédible. Mais là, c’est vraiment pour être pointilleux. Bien entendu, il faudra se passer d’une définition claire de ce qui fait qu’un juif est juif. Soyons sérieux, on ne pouvait pas espérer résumer près de 3 000 ans de culture et d’histoire en une heure.

L’être ou pas

pièce de Jean-Claude Grumbert
mise en scène : Charles Tordjman
avec Pierre Arditi et Daniel Russo

Du mardi au vendredi à 19h
Succès : reprise le 3 novembre 2015 pour 30 représentations exceptionnelles !

Théâtre Antoine
17, boulevard de Strasbourg
75010 Paris

By Joël Clergiot

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Les Chiche Capon à l’Apollo Théâtre et en tournée : un bordel sans nom !

Reprise du spectacle DÉJANTÉ des Chiche Capon à l’Apollo Théâtre à Paris à partir du 22 octobre et en tournée en France. Vous pensez avoir tout vu en matière d’humour sur scène ? Attendez-vous à tout et l’inimaginable avec ce quatuor enfiévré.

Les Chiche Capon spectacle La 432 mis en scène Karim Adda Raymond Raymondson humour clown comédiens comiques chanteurs

Autant être direct, comme la troupe des quatre furieux comédiens, chanteurs, démonteurs. Oui, ils sont doués pour démonter toutes nos certitudes au sujet de la performance scénique.

Le hors sujet, le décalage, le non-sens dépassent largement le mur du son de tout ce que vous avez pu voir précédemment dans une salle de spectacle. On frôle l’irrationnel de nombreuses fois.
Et, il ne faut pas longtemps pour s’en rendre compte.

Après un début de show en audio et dans le noir, l’arrivée des trublions nous lance dans une sidérante inconnue : quelle issue à ce joyeux boxon ?

Patrick, barbu hirsute sans une miette de gras sur les os, est à coup sûr le personnage le plus improbable qu’il vous sera donné de voir dans votre vie.
Son jeu est plus physique et sonore que réellement dialogué. Si bien que le mime Marceau à côté frise l’ennui abyssal. Imper, mini-jupe, robe à fleurs ou en simple slip, ses atours font de lui un vrai caméléon. Et ses petits cris deviendraient presque attachants en fin de soirée – aussi surprenant que cela puisse paraître à la lecture de ces quelques lignes.

Les Chiche Capon spectacle La 432 mis en scène Karim Adda Raymond Raymondson humour clown comédiens comiques chanteurs costumes

Avec Les Chiche Capon, on pense aux grandes heures des Robins des Bois. Cascades, décor en carton, alternance de classe et pas classe. On entrevoit même plutôt bien deux lunes ; parfait hommage à celles de Pef et de ses acolytes.
Ça chante, ça danse, ça parle d’un big bang totalement improbable. On se demande même les origines de ces brillants délires. En tous les cas, l’enfant qui fait de la résistance en votre for intérieur, ne va pas résister bien longtemps à l’appel de la très grosse déconnade.

Faut-il aller célébrer l’arrivée de la troupe à l’Apollo Théâtre pour autant ? Aucun doute à avoir.
Notre billet et les autres critiques ne peuvent résumer le vent de folie qui traverse les rangées de spectateurs. Le spectacle se répandant généreusement dans toute la salle. Et ne croyez pas être à l’abri, tout le monde est susceptible d’être un partenaire plus ou moins consentant de ces affreux zozos.

Affiche Les Chiche Capon spectacle La 432 à l Apollo Théâtre Paris le jeudi et vendredi reprise succès mise en scène Karim Adda Raymond Raymondson critique blog usofparis

LES CHICHE CAPON :  LA 432

à l’Apollo Théâtre
18, rue du Faubourg du Temple
75011 PARIS

à partir du 22 octobre 2015

les jeudis et vendredis à 21h30

Et en tournée en France

BONUS !

Le dernier sketch des Chiche Capon est en ligne

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De l’autre côté de la route : équilibre parfait pour pièce forte !

C’est l’une des belles découvertes de cette rentrée 2015 : De l’autre côté de la route de Clément Koch au Théâtre Michel.
Des vieilles dames irrévérencieuses et fourbes, une journaliste en recherche de réponses, une aide-soignante volubile, et un fil rouge “pâte de fruits” hilarant, le tout dans une ambiance de thriller : tensions, émotions et humour sont au programme.

Une intrigue journalistico-pharmaceutique

Dans une maison de retraite suisse, Eva Makovski, scientifique de renom, coule des jours paisibles usant de son caractère irascible sur le personnel et sa voisine de chambre. C’est sans compter la visite d’une journaliste qui souhaite mettre à jour un scandale pharmaceutique. Au fil de l’intrigue, les langues se délient et les tourments de chacun se révèlent.

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Impossible d’en dire plus sur l’histoire sans dévoiler des scènes hautes en couleur et au risque de gâcher votre plaisir, et ce de l’introduction jusqu’au final.
Le décor unique renforce la dramaturgie de la mise en scène et la cohérence de l’histoire.
Les bons mots sont légions et les répliques acerbes fusent. C’est vrai que l’on pardonne facilement à des mamies de dire des horreurs.
Cette pièce est donc un vrai ping-pong féminin qui compte un seul homme au milieu de cette tourmente.
L’auteur, Clément Koch, livre une écriture moderne, avec un plume acérée et acide, sur un sujet moderne qui fait écho à des actualités médico-judiciaires de ces derniers mois.

Maaïke Jansen est parfaite dans le rôle de la scientifique bougonne et rentre dedans. Dany Laurent est surprenante en voisine de chambrée, un poil d’Alzheimer avec ses fixettes personnelles, mais qui garde la tête sur les épaules au bon moment.
Laurence Pierre campe une journaliste forte en caractère mais qui arrive malgré tout à tenir tête à Eva, la scientifique chevronnée.
Maymouna Gueye, l’infirmière/aide-soignante, a le rôle le plus gouailleur. On pourrait reprocher une certaine caricature dans l’écriture et la composition de ce personnage. Mais tenant le rôle de l’auguste dans cette pièce, le personnage est obligé de forcer le trait pour alléger les côtés sombres de l’histoire.
Gérard Maro, quant à lui, est droit dans son rôle de big boss pharmaceutique.

Image de prévisualisation YouTube

L’écriture très fine de cette pièce laisse le spectateur toujours sur le fil du rasoir, oscillant constamment entre drame, humour et émotions.
Et si le sujet peut paraître anxiogène, au premier abord, on rit, on est ému et on vibre avec cette incroyable troupe. Toutes les émotions sont convoquées sans pour étant un zapping continu. Tout est extrêmement bien dosé.
Et c’est tout ce que l’on aime ressentir au théâtre : vibrer sans résistance !

De l'autre côté de la route théâtre michel avis critique Clément Koch comédie humour enquête trhiller

De l’autre côté du miroir

Du mercredi au samedi à 21h00
Le samedi à 16h30 & le dimanche à 16h45

Théâtre Michel
38, rue des Mathurins
75008 Paris

pièce de Clément Koch
Mise en scène : Didier Caron
assistante mise en scène : Bénédicte Bailby
avec : Maaïke Jansen, Laurence Pierre, Gérard Maro, Dany Laurent, Maymouna Gueye

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Danser à la Lughnasa au Théâtre de l’Atelier : beau casting pour un bal

Distribution parfaite et mise en scène délicate pour Danser à la Lughnasa au Théâtre de l’Atelier. Le metteur en scène Didier Long nous emmène à la rencontre d’une famille irlandaise qui nourrit en son coeur autant d’entre-aide, de difficultés à vivre que d’envies… de danser.

Il ne faut pas se tromper. Le résumé de la pièce ne laisse pas deviner que ce quintet de sœurs compose une partition tout à la fois légère, drôle, sous tension et énigmatique. Les secrets de famille apparaissent à mesure que le récit progresse. Aucune réelle gravité pourtant, mais pour 1936, les choses ne sont pas si simples à gérer dans une petite communauté en milieu rural.

photo Christophe Vootz
photo Christophe Vootz

La figure autoritaire interprétée par une Claire Nebout, surprenante de pudibonderie, tente de garder le semblant d’ordre de son cadre familial. C’est sans compter le retour de ce frère missionnaire en Afrique, cette sœur fille-mère et cette autre, originale, qui ne cherche que l’évasion.

Le conteur de ce récit est l’enfant unique de la famille, qui porte un regard rétrospectif sur ce cercle bancal qui l’a vu grandir. Âgé, le narrateur interprété par Philippe Nahon joue aussi les courts dialogues de son enfance, alors qu’il n’était âgé que de 7 ans, sans effet de voix. C’est brut, sans artifice et efficace.

photo Christophe Vootz
photo Christophe Vootz

Il se dégage de cette histoire un attachement réel pour chacune des soeurs Mundy que tout pourrait opposer. Maggie (excellente Florence Thomassin) provocante et légère, insuffle une bouffée d’air alors que sa soeur Chris (Lou de Laâge) se démène avec le père de son fils, Gerry, qui a pris de la distance et qui joue un numéro de charme troublant. Il semble qu’Agnès (Léna Breban) et Rose (Lola Naymark) n’aient en commun que le goût  de la couture tant leur caractère est bien distinct.
Le casting composé par Didier Long, actuel directeur du Théâtre de l’Atelier, est d’une justesse folle et nous révèle des comédiens à contre-emploi ainsi que des talents scéniques impressionnants de force.

Affiche Danser à la Lughnasa de Brian Friel avec Philippe Nahon Claire Nebout Florence Thomassin Léna Bréban Lou de Laâge mise en scène Didier Long théâtre de l ateier paris

Danser à la Lughnasa
de Brian Friel

du mardi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

au Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin
75018 PARIS

Mise en scène : Didier LONG
assisté de Jeoffrey BOURDENET

Avec : Lena BREBAN, Lou de LÂAGE, Philippe NAHON, Lola NAYMARK, Claire NEBOUT, Florence THOMASSIN, Bruno WOLKOWITCH, Alexandre ZAMBEAUX

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KAMEL LE MAGICIEN en live à l’Apollo Théâtre ! Humoriste, mentaliste et illusionniste, Kamel est vraiment plus fort que toi !

Le magicien super star des plateaux de Canal +, celui qui a dansé avec J-Lo (Jennifer Lopez), bluffé Meryl Streep, Sharon Stone ou encore John Travolta – en récoltant au passage leur autographe à même ses cartes de jeu, offre 30 derniers shows à l’Apollo Théâtre à partir du 17 octobre.
En revanche, attention : Kamel le Magicien est vraiment agaçant !

Ce n’est pas sa bonhommie qui dérange, ni ses dents ultra-bright, ni même son perfecto qui taille bien. NON. Ce sont ses tours, sa capacité à nous détourner l’attention et à se jouer de nous qui finit par nous faire enrager.

Mais pas de quoi lui mordre la main pour autant. Rassurez-vous !

Ce mercredi, nous étions 3 à nous coller au deuxième rang pour que Léo, 8 ans, puisse en prendre plein les yeux. Parce que niveau attention, le p’tit peut vite la perdre et vouloir rejoindre sa console portable. Un peu d’impatience – on a soif ou veut jouer avec le phone de maman-  avant l’arrivée du magicien sur scène. Ouverture de rideau et plus un mot. La magie opère très vite avec Kamel à la barre devant un public assez hétérogène.

L’illusionniste a de quoi clouer tout enfant ou ado incurable et hypnotisé par les Lapins crétins ou Angry Birds. Avouez que les autres générations ne bronchent pas non plus. On joue les malins du style : “y’a un truc !”  Mais problème de poids : il est introuvable. Aucune faille dans le rouage. L’huile est parfaite, le charme de Kamel faisant le reste pour faire avaler des fleurs qui volent ou des infos de page Facebook – connues par le seul public qui change de soir en soir.

Les ingrédients sont parfaitement équilibrés : présentation décontractée, complicité, tour de magie, participation du public et quelques pas de break-dance avec un complice danseur.
Le spectaculaire n’est forcément là on l’attend. Il peut être aussi dans une simple rose de papier, dans un jeu de cartes en apparence très ordinaire. Et puis, le coup de bluff, la magie opère. L’illusion dans sa plus belle démesure.

Notre trio ne se remet toujours pas de la téléportation d’un canard blanc innocent. Léo a applaudi tout au long du show avec une énergie rare si l’on se réfère à sa maman. Il a eu droit à son petit moment de lumière quand l’artiste a fait appel à lui lors d’un numéro de mentaliste au nombre incalculable de participants dans la salle.

S’il y avait spectateurs-complices dans la salle pour cette séquence, la recette serait maigre en fin de représentation. Le mystère est donc bien ailleurs. Mais où ?

Une telle adresse et efficacité, une disparition en quelques secondes seulement, font perdre le bon sens. Il vaut mieux parfois ne pas trop réfléchir et se laisser porter par la joliesse de l’artiste. Entre sensibilité, humour et anecdote de tournage sur Canal, Kamel le maniocs emporte tout sur son passage.

Kamel est décidément vraiment plus fort que toi !
On y retourne ?

Kamel le Magicien en live les 30 dernières à l Apollo Théâtre paris dès le 17 octobre 2015 affiche spectacle humour magie mentaliste illusionniste canal plus

KAMEL LE MAGICIEN en live !

les 30 dernières dès le 17 octobre 2015

à l’Apollo Théâtre
18, rue du Faubourg du Temple
75011 PARIS

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La Légende du Roi Arthur, le spectacle musical en 4 références !

Il n’est pas nécessaire d’être fan de comédies musicales françaises ou de Broadway pour apprécier La Légende du Roi Arthur au Palais des Congrès et en tournée dans toute la France. La preuve avec ces 4 références plus ou moins volontaires, et sacrément subjectives (on assume !).

Photo Nathalie Robin
Photo Nathalie Robin

Vikings
Inconditionnel(le)s de la série Vikings qui compte déjà 3 saisons et portée par Ragnar Lodbrock ?
Retrouvez, sur la scène du Palais des Congrès, des hommes charpentés, rasés  de près au dessus des oreilles et belle longueur dans la nuque, avec de vraies gueules. Si c’est pas une coupe à la Vikings, on attend la preuve !
Combats, cascades, face-à-face musclés… Les épreuves de force sont le lot quotidien des partenaires de jeu d’Arthur. Palpitant !

photo Nathalie Robin
photo Nathalie Robin

Mylène Farmer
Pas de chanteuse rousse à l’horizon. A la place, une blonde incendiaire et une brune diabolique. La première, Camille Lou (Reine Guenièvre) est parée de robes voilages ainsi que d’un corset qui s’éclaire dans la nuit, oui, oui. La deuxième Zaho (la fée Morgane) joue dans les tonalités noir et rouge. Son entrée sur scène est spectaculaire avec sa façon très particulière de retirer sa longue traine.

Les deux chanteuses emportent la mise aussi bien par leur voix que par leurs atours. Elles sont tour à tour charmeuses, passionnées, mystérieuses, intrépides. Des adjectifs que l’on pourrait tout à fait rapprocher du modèle du genre scénique : Mylène F.
Glamour !

Olivier Mathieu dans le rôle de Ké photo Nathalie Robin
Olivier Mathieu dans le rôle de Ké
photo Nathalie Robin

Les Visiteurs
Attention ! La légende du Roi Arthur n’est pas potache du début à la fin malgré la présence de Ké, un trublion en guenille, cheveux hirsutes et poil à gratter bien pensé. Olivier Mathieu est excellent dans le rôle !
La référence au film culte est citée pour le télescopage des époques et des styles. Car on retrouve en plein Moyen-Age des masques de théâtre japonais, une séquence de danse irlandaise, une marionnette géante.
Ces contorsions avec la réalité historique ont le mérite de surprendre et de créer des ruptures au cours du récit, pour ne jamais perdre l’attention des spectateurs. Réussi !

photo Nathalie Robin
photo Nathalie Robin

2 Roméo et 1 Juliette
L’amour est au coeur de ce récit palpitant. Pour incarner le duo Arthur-Guenièvre en prise à de multiples complexités qui les empêchent de vivre pleinement heureux : Florent Mothe et Camille Lou.
Le brun ténébreux est taillé pour le rôle. Valeureux, sensible, musclé raisonnablement, les spectatrices n’ont aucune raison de s’ennuyer. Face à lui, Camille est douce et mystérieuse à la fois.
Mais malheur :  son coeur flanche quand elle croise le beau Lancelot (Charlie Boisseau). Quel amour sera le plus fort ?
Réponse tous les soirs au Palais des Congrès.

La légende du Roi Arthur un spectateur musclé tentant de retirer l'épée Excalibur scène du Palais des Congrès paris spectacle musical Dove Attia photo united states of paris blog

Les + :
– l’écran géant en fond de scène qui permet un changement de décor en un rien de temps. Économie de moyens mais totale liberté dans la conception de l’univers visuel du spectacle
– l’interaction avec le public en début de soirée, avant l’ouverture du grand paravent rideau. Qui sera le coeur juste capable de retirer l’épée Excalibur de sa pierre, avant l’arrivée d’Arthur ?

Florent Mothe Zaho et Fabien Incardona dans la Légende du Roi Arthur spectacle musical de Dove Attia Giuliano Peparini scène du palais des congrès photo united states of paris blog

Camille Lou Florent Mothe Zaho dans la Légende du Roi Arthur spectacle musical de Dove Attia Giuliano Peparini scène du palais des congrès photo united states of paris blog

La Légende du Roi Arthur

jusqu’au 16 janvier 2016

au Palais des Congrès
2, place de la Porte Maillot
75017 Paris

le vendredi (20h30) samedi (15h et 20h30) et dimanche (15h30)
représentations supplémentaires les 22, 23 et 31 décembre 2015

et en tournée en France à partir de 2016

un spectacle musical
produit par : Dove Attia
mise en scène : Giuliano Peparini
livret : François Chouquet
musiques : Zaho, Vincent Baguian, Antoine Elie, Orelsan, Silvio Lisbonne, Rodrigue Janois

avec Florent Mothe, Zaho, Camille Lou, Charlie Boisseau, Fabien Incardona

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IRMA LA DOUCE : Nicole Croisille, elle est divine !

Avec Irma la Douce, le metteur en scène Nicolas Briançon nous transporte dans un coin de Paris au début du XXe siècle avec une vue imprenable sur le Sacré Coeur, le coude bien amarré au Bar des Inquiets. Une vraie réussite ! Mise en scène, tours de chant et décalage décoiffant sont les ingrédients de cette comédie musicale à l’affiche du Théâtre de la Porte Saint-Martin.

photo © Victor Pascal
photo © Victor Pascal

Le noir lui va si bien

L’éclat de ce spectacle n’est pas un jeune premier ou une mignonnette mais bien une valeur sûre de la scène. Nicole Croisille, incroyable patronne de bar qui connaît son petit monde comme si elle l’avait enfanté, nous apparaît dans un contre-emploi inouï. Bien sûr elle parle d’amour, comme dans les chansons qui ont fait son succès mais sa gouaille est d’un autre-temps, jubilatoire et effrontée.
Et qu’elle aguiche le premier rang, et qu’elle fume à son bar en commentant les amourettes d’Irma et de son Nestor. Nicolas Briançon a su voir au-delà des apparences de la Croisille. Un travail de maître d’autant qu’à l’origine, le rôle était celui d’un homme.

photo © Victor Pascal
photo © Victor Pascal

N’en oublions pas les amoureux. Marie-Julie Baup est une Irma aussi bien touchante qu’ingénie. Lorant Deutsch est enfin sorti de l’adolescence avec sa petite moustache et son costume de gars du milieu. Son filet de voix n’est pas aussi convaincant que celui de ses partenaires mais son jeu surpasse cette faiblesse.

A leurs côtés, une troupe qui lève la cuisse, change de personnages et de costumes, chante et brille au bon moment. Andy Cocq campe un travelo qui fait le tapin dans le même hôtel qu’Irma et Joyeuse, un bagnard plutôt futé. Une seule chanson lui suffit pour emporter le public. Un vrai show-man multi-talents qu’il ne faut pas quitter des yeux.
Total respect aussi à Claire Perot que nous avons tant aimé en Sally dans Cabaret (Folies Bergère et Théâtre Marigny) qui ose affronter la peur de tout comédien ou comédienne et artiste de théâtre : porter du vert sur scène.  La superstition, elle s’en moque brillamment chaque soir avec une robe d’un vert intense !

Le plus : les surtitres en anglais !
Idéal si vous avez un(e) ami(e) américain, anglais ou d’une tout autre nationalité de passage et que vous ne souhaitez pas l’accompagner au Moulin Rouge.

photo © Victor Pascal
photo © Victor Pascal

 

IRMA LA DOUCE

Une comédie musicale d’Alexandre Breffort
Mise en scène Nicolas Briançon
Assisté de Pierre-Alain Leleu
Musique Marguerite Monnot
Arrangements Gérard Daguerre
Avec Lorant Deutsch, Marie-Julie Baup, Nicole Croisille, Andy Cocq, Olivier Claverie, Fabrice de la Villehervé, Jacques Fontanel, Valentin Fruitier, Laurent Paolini, Claire Perot, Bryan Polach, Pierre Reggiani, Loris Verrecchia, Philippe Vieux.

au Théâtre de la Porte Saint-Martin
18 boulevard Saint-Martin
75010 PARIS

du mardi au vendredi à 20h
samedi à 17h et 20h45

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Phia Ménard et ses belles s’attaquent au carcan patriarcal – Interview !

Avec Belle d’Hier, la Compagnie Non Nova, menée par Phia Ménard, tente de se libérer du mythe du prince charmant. Sur scène, telles les désillusions des petites filles face aux hommes injustement tout puissants, les robes de bal se transforment en serpillières. C’est beau, parfois violent, souvent dérangeant. Le but est atteint. On ne sort jamais indemne d’un spectacle de Phia Ménard.

N’allez toutefois pas croire que la circassienne d’origine nantaise ne pense qu’à monter sur les barricades. Alors qu’elle mettait en place son spectacle, joué à partir de ce soir, et jusqu’au 9 octobre, au Théâtre de la Ville, nous en avons profité pour déjeuner avec elle. Maquillage léger et manucure parfaite, Phia Ménard affiche un large sourire devant son tiramisu, prend le temps et parle d’une voix douce. Interview.

Phia Menard artiste metteuse en scène compagnie non nova interview pour united states of paris blog photo Joel Clergiot

USofParis : Dans Belle d’hier, quelles sont vos revendications ?
Phia Ménard : La pièce est un peu un manifeste à elle toute seule. Dès notre enfance, on nous dit que les petites filles doivent être sauvées par des princes et que grâce à eux, elles seront encore plus des princesses. Cette idée est fausse. On se sauve soi-même et certainement pas avec un homme. Pour casser cette idée du pouvoir hétéro patriarcal, j’ai demandé à 5 femmes de ranger l’humanité. C’est à dire que je veux remettre tout à zéro. Et comme l’humanité n’a pas commencé il y a 2 000 ans, j’ai décidé de remonter cette remise à plat à partir de la sédentarisation de l’être humain.

Votre spectacle est parfois violent, vos propos sont très engagés. Et l’amour dans tout ça ?
On n’a jamais autant d’amour que par ses parents. Mais ça n’empêche pas de pouvoir rencontrer quelqu’un qu’on aime vraiment. Mais comment faire pour trouver l’amour dans des conditions où l’homme a le pouvoir juste parce qu’il est un homme ? Les premières victimes de la guerre, des violences sociales et des viols sont toujours les femmes. J’hypothèque alors toute notre société actuelle pour l’imaginer autrement.

Est-ce à dire qu’une femme est obligée d’être féministe ?
Elle n’est pas obligée, une femme se DOIT d’être féministe. On demande aux femmes de s’émanciper, mais ce sont les hommes qui doivent s’émanciper totalement de leur façon de voir le monde. On ne remet jamais en question la société, on joue aux dupes et les hommes gardent tous les pouvoirs. Ils ont toutefois des comptes à rendre. J’attends de Dieu qu’il mette une raclée aux hommes pour ce qu’ils font. A ce moment-là, je commencerai peut-être à croire en lui.

Vous semblez toujours très sérieuse, n’avez-vous jamais envie d’aborder des sujets plus légers, plus futiles ?
Je m’amuse, je ne suis pas dans un pays en guerre, je peux m’exprimer. On a tous une part de futilité. Je fais les boutiques, j’aime me faire masser, je ne suis pas en permanence sous tension ou revendicative. Seuls les fous furieux sont dans la revendication permanente et la stigmatisation par la peur. Je prends du plaisir dans et en dehors de mon travail. Il y a un business de la futilité, je ne souhaite pas en faire partie. Ça ne m’intéresse pas, je veux amener les gens à penser autrement sur la société. Mais je n’ai la prétention de changer le monde. Si l’art avait ce pouvoir, il l’aurait déjà fait depuis longtemps.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?
Surement pas l’idiotie ! Je n’ai pas la télévision, mais ce que je connais de la téléréalité ne me fait absolument pas rire. Je ris beaucoup avec ma compagne, dans l’intimité. Nous rigolons de l’absurdité et à refaire le monde. J’aime quand le rire n’est pas recherché, contrairement aux spectacles de one-man show comme on voit souvent. Les clowns me font rire par exemple, car ils ont une totale liberté. Ils me surprennent en permanence et me dérangent là où d’autres ne le font pas.

Avez-vous envie d’intégrer d’autres disciplines du cirque dans vos créations ?
Dans le cirque, quand je crée, j’ai besoin de me poser la question sur ce qui est nécessaire dans l’espace dont je dispose. J’ai besoin que le spectateur s’identifie, et qu’il ne sublime pas le circassien. Le corps peut aller plus loin que ce qu’on imagine. On est alors impressionné par le jongleur. Ce sera en revanche difficile de s’identifier au trapéziste ou aux acrobates car c’est dangereux et très compliqué. Dans le jonglage, le rapport à la mort est inexistant.

Dans vos créations, vous utilisez des sons, des bruitages et très peu de musique. Pourquoi ?
Je ne veux pas que le spectateur soit amené là où j’ai envie qu’il aille. J’ai envie de lui laisser toute la liberté pour réfléchir. Quand je travaille l’élément sonore de la pièce, j’imagine ce qu’on entend dans l’image que je crée. Je déteste qu’un artiste me fasse avoir l’émotion qu’il veut que j’aie. Sinon je crie à l’arnaque. On oriente le spectateur. Je pense qu’on peut créer des émotions par d’autres moyens. Bien sûr, je suis tentée, comme tout artiste, de prendre de la musique. Mais je me dis qu’il faut que je travaille autrement et finalement, j’ai l’impression d’en utiliser quand même.

Le public parisien, et plus généralement français, est-il différent de celui des autres pays ?
Les spectateurs sont des spécialistes, où qu’ils soient. Notre société est culturelle. Partout dans le monde, nous avons un esprit critique et des références communes, ce qui fait que les spectateurs comprennent très bien ce que je fais.
Les Français, et plus particulièrement les parisiens, sont un public encore plus avertis. Les parisiens accordent une grande importance au théâtre dans lequel ils vont. Ici, on débat sur tout ce qu’on voit, tout le temps. Alors que dans certains pays, ce qu’on propose est vu avec plus de distance, on laisse passer ses émotions plus directement. En France, le théâtre est bourré de codes. Parfois, j’aimerais les transgresser.

Propos recueillis par Joël Clergiot

Affiche spectacle belle d hier mis en scène de Phia Ménard Jean-Luc Beaujault Compagnie Non Nova Théâtre de la Ville Paris 2015
Belle d’Hier
de Phia Ménard

Avec Isabelle Bats, Cécile Cozzolino, Géraldine Pochon, Marine Rostaing et Jeanne Vallauri

Du 3 au 9 octobre 2015

Théâtre de la Ville
2, place du Châtelet
75004 PARIS

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#RLille3000 : Séoul, vite, vite au Tripostal : expo bluffante !

Les Coréens n’ont pas fini de vous bluffer. Séoul, vite, vite est une des nombreuses expositions de la nouvelle édition de Lille 3000, sous-titrée Renaissance pour l’année 2015. Le Tripostal vous embarque pour une spectaculaire immersion dans le foisonnement artistique de ce pays dont l’incroyable croissance n’a pas fini de nous surprendre.

Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram

Et l’univers qui nous frappe en premier est sans aucun doute celui de Choe U-Ram qui invente des machines mi-insectes, mi-fleurs avec un petit côté Alien – si l’on n’était pas sûr à 100% qu’elles étaient bien domestiquées. Ces créations-créatures sont des sujets de fascination subjuguants. Urbanus Female est une sorte de fleur métallique qui ouvre ses pétales avec un tourbillon lumineux en son centre. On la croirait sortie tout droit du futur, native d’une forêt ou jungle inconnue, abandonnée.

Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Nox Pennatus, 2005, Choe U-Ram
Nox Pennatus, 2005, Choe U-Ram

Une autre installation joue de ses tentacules pour une chorégraphie originale et mécanique. Alors qu’un manège (Merry-Go-Round) nous emporte dans un tourbillon vertigineux. Enfin, une boule à facettes dernier cri vient clôturer cette rencontre. URC-1 est, en fait, constitué de phares de voitures. L’effet est saisissant. Votre appareil arrivera-t-il à le saisir ?

l'artiste Choi Jeong Hwa
l’artiste Choi Jeong Hwa

Juste avant, l’entrée de l’exposition se fait dans une sorte de capharnaüm organisé. Choi Jeong Hwa, qui a dispersé en plein Lille ses arbres à fruits et autres fleurs gonflées, nous donne une idée de son atelier-maison où il amasse toutes sortes d’objets plus ou moins pieux, plus ou moins utiles. C’est barré, coloré, festoyant !

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Des bouddhas rieurs jouent des coudes avec une Vierge rouge velours ou une statue africaine. Sans oublier les bustes argent à l’effigie de Warhol, le Dieu pop du panthéon de cet artiste farceur.

Au 1er étage, initiation avec les DVD-Bangs, sortes de refuges pour la jeunesse coréenne. Amusant pour une pause en amoureux ou entre amis.

High School Uni-form, 1996, Do Ho Suh
High School Uni-form, 1996, Do Ho Suh

Avant de pénétrer la réplique d’un appartement coréen – prière de laisser vos chaussures à l’entrée – deux autres oeuvres frappantes. L’armée d’uniformes d’étudiants de Do Ho Suh qui évoque l’imposante masse que peut représenter l’univers scolaire pour les Coréens.
Suit le montage photographique psychédélique et étourdissant de Jiyen Lee. Les combinaisons d’ascenseurs font perdre tous les repères aux spectateurs.

Above the timberline (détail), 2011, Jiyen Lee
Above the timberline (détail), 2011, Jiyen Lee

Bien d’autres propositions artistiques dans ce parcours : les retrouvailles de Lee Bul que l’on avait tant aimée à la Fondation Cartier, une initiation à la K-Pop qui déclenche la frénésie de la jeunesse coréenne. 


Exposition Séoul, Vite, Vite !

jusqu’au 17 janvier 2016

au Tripostal
avenue Willy Brandt
59000 LILLE

horaires :
mercredi au dimanche : 10h à 19h
fermé les lundi et mardi

 

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