Archives de catégorie : Coups de coeur !

GEOMETRIE DE CAOUTCHOUC, pièce pour un chapiteau d’Aurélien Bory – Compagnie 111 @ Parc de la Villettte

L’affiche serait-elle trompeuse?
Géométrie de caoutchouc, présentée au Parc de la Villette, n’est pas un duo, ni un pas de deux devant un décor en 2D.
Affiche_geometrie_caoutchouc_la_vilette_united_states_paris

Première surprise en pénétrant le chapiteau: une seconde tente, cette fois en modèle réduit, posée sur une scène centrale nous fait face.
Débute alors une série d’interrogations, devant le ballet des spectateurs entrant:
Où va se jouer exactement le spectacle? En intérieur ou extérieur?
Qu’allons-nous voir au juste? Du cirque ou une évocation?

Après avoir marqué à long terme la mémoire des spectateurs de son précédent spectacle, Sans Objet, Aurélien Bory accueille à nouveau les amateurs de sensations scéniques en cours d’identification. Dans cette Pièce pour chapiteau, sous-titre du spectacle, la représentation du cirque de papa est pulvérisée. Le metteur en scène prend appuie de ce lieu chargé de magie pour les enfants, de légendes acrobatiques pour les grands, pour conter une rêverie aérienne qui dépasse notre imaginaire.

Ne vous attendez pas à des numéros de haut-vol à couper le souffle, ni de domptage de forces contraires.
Plutôt, c’est à un nouveau genre que vous allez assister: une chorégraphie de la toile. Une danse faite de frôlements, de corps à corps et de points de tension à même le chapiteau.

Les images fortes et poétiques se succédant ne cessent de nous troubler tant l’impression d’assister à de pures trouvailles scéniques est prégnante.
L’intensité du spectacle tient aussi au fait que chaque séquence est unique, apportant à chaque fois un nouvel axe et point de vue sur le chapiteau.

Si bien qu’il n’est pas étonnant que notre attention soit aussi bien porté par les interprètes que par la toile elle-même, torturée, malmenée, devenant un véritable partenaire de jeu.

Une nouvelle fois, avec la Compagnie 111 vous entrevoyez un monde inventé, déboussolant d’innovation et d’audace.

Géométrie de caoutchouc,
pièce pour un chapiteau

d’Aurélien Bory – Compagnie 111

Espace Chapiteau Parc de la Villette

du 3 au 28 octobre 2012
Mercredi, vendredi et samedi à 20h30
Jeudi à 19h30
Dimanche à 16h

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Humour : CONSTANCE – la princesse devient mère de famille à la Comédie de Paris PROLONGATIONS

“Et Dieu créa Constance.” Thank God!

Après Je suis une princesse bordel, Constance, la révélation de la jeune scène comique et de l’émission On n’demande qu’à en rire de Laurent Ruquier est à l’affiche de la Comédie de Paris, avec Les mères de famille se cachent pour mourir.

Que ça soit dit: “Les moches n’ont pas le monopole de l’humour.”
La preuve avec Constance, qui nous revient toujours plus glamour et démoniaque avec un second spectacle sous forme de galerie de portraits.
Des visages de femmes tous plus insensés les uns que les autres.

Fini cette fois, les grosses cuillères de Nutella en pyjama et les baguettes magiques.
Mais pour autant pas de maturité en vue. Non. La jeune humoriste revendique une insolence d’adolescente. Un étendard porté par une fougue désarmante.

Constance a pris la place laissée vaquante par Julie Ferrier, celle d’une performeuse capable des plus grands sauts périlleux pour atteindre sa cible: vous charmez jusqu’à vous faire oublier toutes ces filles fades que vous avez rencontrées dans votre petite vie.

La jolie princesse plaintive est donc devenue une femme au foyer gémissante, qui finit par être raisonnable, un peu trop d’ailleurs. Si bien que la bienséance finit par se fissurer pour ne laisser entrevoir que la face obscure des travers les plus hilarants de ces figures féminines à double tranchant.

Le talent de Constance est de savoir malmener avec merveille les plus beaux clichés qui ont la vie dure sur la gent féminine. Court-circuitant l’ensemble de petites trouvailles jubilatoires. Comment ne pas être séduit par Cynthia?  Sidérante ingénue, qui propose un cours d’éducation sexuelle accéléré à une classe de collégiens.

Sensations fortes en vue également quand la belle se transforme en employée de bureau mal fagotée, un verre de lunette opaque, mug à la main. Dans la salle, une jeune spectatrice lance à sa voisine: “c’est vache”. Ça l’est forcément quand vous trouverez à ce personnage une ressemblance avec votre boulangère ou gardienne d’immeuble, ayant pour rictus nerveux un maladroit: “Voilà voilà“.

 Pour le moment, aucune chienne de garde n’est venue réclamer un droit de réponse à cette jeune fille effrontée qui balance un sacré coup de vieux à l’humour de grand-mère Roumanoff.

Attention toutefois à ne pas vous endormir sur vos lauriers et à ne pas rire frénétiquement pour un rien. Car chaque soir, Constance part à la recherche de son “chaton”. Ayant croiser son regard lors de sa quête, la minute qui dure une éternité n’est que frissons et sueurs froides.
Aux dernières nouvelles, Jason, le chaton de mercredi dernier ne s’est toujours pas remis de sa prestation.
Et si la prochaine fois c’était vous?

Constance: Les mères de famille (et les chatons) se cachent pour mourir 
à la Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine 75009 PARIS

Reprise pour cause de succès!!!
Du mardi au samedi à 21h30

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Exposition PANORAMA au Centre Pompidou Paris : le peintre Gerhard RICHTER en 4 oeuvres

L’affiche vous intrigue depuis plusieurs jours, voire quelques semaines.
Vous ne savez pas tout à fait si le peintre Gerhard Richter joue dans un figuratif évanescent ou si sa palette artistique n’est vouée qu’à l’abstrait.

Pour vous inciter à rencontrer l’oeuvre de l’artiste allemand âgé de 80 ans, nous avons sélectionné pour vous 4 tableaux présentés dans le parcours de l’exposition Panorama au Centre Pompidou.

La toute première toile à avoir accroché notre regard fait partie de la série 6 panneaux verticaux (6 Standing Panes), réalisée entre 2002 et 2011. Ce tableau pris individuellement n’a donc pas de titre. Et pourtant à lui seul vous pénétrer un espace-temps infini de possibilités car dans le détail se dessine un paysage. Un paysage fait d’une foison de strates. Il y a comme un parallèle à observer avec les espaces composés par Salvador Dali. Ici, par contre, aucune forme figurative. Tout est dans la projection que peut faire le visiteur. Quel univers pouvons-nous inviter, imaginer à partir de cette proposition plastique forte?

Deuxième proposition. Cette Peinture abstraite, comme elle est dénommée par son créateur et peinte en 1992 est une huile sur aluminium.
Et ce détail a toute son importance dans la perception de la matière sur son support que l’on peut avoir en se rapprochant.
Car des griffures, éraflures et autres coulures naît un dialogue étrange et hypnotique avec la surface en relief.

Poursuivons avec Strip, impression numérique sur papier récente (2011) et absorbante. La sensation est intense et marquante. D’un procédé original à partir d’une de ses oeuvres, l’artiste a joué sur la division des couleurs via un logiciel informatique.
Le résultat, spectaculaire, tendrait à rendre le visiteur silencieux, pour le plus grand bonheur de ses voisins.

Détail de l’oeuvre photographié avec l’application hipstamatic

 


Pour finir et rassurer certains lecteurs sur la diversité de l’oeuvre de 
Gerhard Richter. Vous l’avez sans doute reconnue: il s’agit de Betty reproduite sur l’affiche de l’exposition. Un portrait troublant de la fille de l’artiste.
L’une de plus belles rencontres artistiques qu’il nous soit donné de faire car simplement impossible avec ce visage détourné, dérobé à tout échange.
Au seine de l’exposition, ce portrait apparaît presque comme un pied de nez attendrissant face à  des visiteurs fascinés.

GERHARD RICHTER

PANORAMA

Exposition jusqu’au 24 septembre 2012
Au Centre Pompidou / Beaubourg – Paris
de 11h à 21h
nocturne le jeudi jusqu’à 23h

A noter l’exposition satellite au Musée du Louvre
Jusqu’au 17 septembre 2012

Gerhard Richter, dessins et aquarelles de 1957 à 2008
Aile Denon, salles 9 et 10

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Street art Paris: The D.A.D’S rockets – des fusées volent à travers les rues de la capitale

 Avez-vous remarqué dans les rues de Paris, de curieux objets volants artistiques non identifiés?

Ils ont pour nom The D.A.D’S et sont l’oeuvre de l’artiste allemand Zipper die Rakete (Zipper the Rocket).
Son slogan? Lancer des missiles à travers la nuit pour entrevoir l’avenir.

C’est poétique, en relief. Ces missiles ne sont décidément jamais où on les attendant.
Celui-ci à été croisé avenue de Clichy.

D’autres sont à chercher à Belleville, d’autres circulent sur des camions de livraison.
Open your eyes. Ouvrez les yeux: Paris est une piste de décollage d’un nouveau genre.

 

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LONDON 2012 Une soirée au Parc Olympique : un peu de pluie, beaucoup de lumière

Ce mardi, j’ai rendez-vous avec le grand show olympique. Direction Stratford pour enfin accéder au sacrosaint temple du sport, mon billet en poche pour la finale de plongeon au tremplin masculin qui apportera une nouvelle médaille d’or à la Russie, avec le champion olympique Ilia Zakharov.

Captivé par les découvertes dans les catégories: street art, shopping, restaurant et autres attractions tel que la supposée rue où aurait habitué Jack l’éventreur dans le quartier de Soreditch, j’ai plus que tarder pour arriver au Parc Olympique.

Une heure avant l’épreuve et après une vingtaine de minutes de marche pour accéder au site, je suis happé par une foule colorée et compacte partant dans toutes les directions et j’entrevois enfin l’étendue du Parc.
Les pavillons et autres attractions comme son portrait avec le Stade en fond ou l’ascension de la tour “Orbit” sont pris d’assaut. Les files d’attente sont longues. Et la boutique officielle des jeux est également en saturation de visiteurs.
Juste le temps donc de faire un repérage avant mon exploration d’après compétition. Pour l’heure, l’appel du sport est plus fort.
L’espoir Canadien Alexandre Despatie, arrivé au 11e rang, salue son public à la fin de l’épreuve.
 A la sortie de la piscine olympique, je pars expérimenter les différents points de vue que l’on peut avoir sur le stade olympique et explorer les inventions architecturales.
La première impression visuelle et sonore est le Stade Olympique, imposant et lumineux d’où l’on peut entendre le public crier, enflammé par les performances athlétiques s’y déroulant.
La pluie commence à tomber et la bande-son brit-pop (Blur, Muse, Everything But the Girl) sortant des enceintes accompagne mes pas d’explorateur.
Le spectacle n’est pas réservé qu’aux seuls stades et complexes sportifs, il est à au détour de chaque pavillon qui se pare de mille feux la nuit venue.
Une fois la compétition le Stadium change de couleurs: rouge à la tombée de la nuit, il est blanc immaculé en milieu de la soirée.
Eloignons-nous un peu pour une session de beat-box avec ce pavillon qui devient un véritable terrain de jeux musical. Après l’ascension, on peut se faire tirer le portrait avec la torche olympique dans une main et le stade en fond. Avec cette photo, personne ne mettra en doute le fait que vous étiez bien aux Jeux Olympiques de Londres.
Quelques mètres plus loin, le Riverbank Arena s’est vidé de ses spectateurs. Un couple s’offre une pause pour un débrief du match de la soirée.
Heureux le spectateur qui ne prend pas tout de suite le métro du retour et qui s’offre une petite virée nocturne dans le Parc. Les allées sont spacieuses, le rythme est moins effréné et les attractions se laissent découvrir avec plus de facilité.
Dernière image en quittant le site. Un couple d’amoureux Français enlacé. Le sport est aussi l’occasion de belles déclarations d’amour, portées par l’exploit et l’euphorie athlétique.
Suivez mes aventures sur twitter: @Alexandre_Sim
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JO Londres 2012: le sport s’affiche dans les vitrines du centre-ville Oxford et Regent Street

Alors que j’étais parti en périple à la recherche des deux mascottes des Jeux Olympiques de Londres 2012, Wenlock et Mandeville, mon oeil a trouvé une autre source d’amusement complémentaire. Rechercher et immortaliser dans les vitrines d’Oxford et Regent Street les références au sport et à l’événement international.

Une déclaration d’amour sur une des mascottes
Alors que les créations artistiques autour de ces deux personnages, toutes différentes les unes des autres, se succèdent dans un parcours touristique – marqué par de véritables beautés architecturales – l’appel du shopping est parfois plus fort que la raison.
Et les touristes et autres passionnés du sport ont malheureusement de multiples raisons d’être détournés de leur route jusqu’aux stades et sites olympiques.
Force est de constater que les marques rivalisent d’imagination pour pousser le plus réticent des touristes venant pourtant pour les plus variées des disciplines mondiales.
Ainsi, tout visiteur sera marqué par l’atout des vitrines comme lieux de mises en scène plus ou moins inspirés. Séquence hollywoodienne avec mannequins en maillots de bain aux couleurs de l’Union Jack et plongeon dans une baignoire de boules en plastique.
Les podiums rivalisent aussi de design d’une vitrine à une autre. Ici des mannequins acrobates capables des plus belles prouesses.
De l’autre côté de la rue, des chaussures en suspension certainement pour mieux accentuer la lévitation des talons.
Mais quel meilleur argument pour faire entrer le touriste étourdi que de lui proposer l’or?
Les promesses et les annonces sont légion. Qui pourrait refuser de gagner non pas des places pour une compétition mais une garde-robe gratuite ou une chèque avec quelques zéros dessus?
These boots are made for winning
En fin de parcours, il faut avouer que cette présentation de bottes sur podium mérite une médaille pour ce kitsch assumé et l’esprit British si décalé.
Dans le prochain post, je vous raconterai comment j’ai rencontré le couple princier William et Kate en… briques.
Terrifiant!
Prince William et Princesse Kate
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Londres dans ma poche – London in my pocket – Teddy Riner champion olympique

Ce vendredi, premier aperçu de Londres en Gare du Nord avant de rejoindre les supporters français à Londres.

Ce matin, le coeur est à la fête à Paris avant même de connaître les nouvelles médailles remportées par la France.
En effet, trois nouveaux champions vont, au cours de la journée, augmenter le nombre de médailles.

Le plus attendu et pourtant le plus célébré: Teddy Riner.

Le Teddy Riner smile

Ce sera donc dans l’ordre des victoires: l’argent pour l’équipe Chardin et Mortelette en aviron et l’or pour le dieu du ring, le bienheureux Teddy.

Chardin et mortelette aviron champions olympiques londres 2012
Et quel meilleur spot pour célébrer nos médaillés quand on a râté leur sacre en direct?
Le Club France! Ce rendez-vous incontournable des Frenchies à London est confortablement installé dans le bâtiment victorien, Old Billinsgate, donnant sur la Tamise et la tour “Shard” nouvellement inaugurée.

Première surprise pour le Parisien expatrié : la convivialité générale. Pas de mauvais esprit, de râleur, bien que le Frenchie soit toujours un peu discipliné face une sécurité 100% British.
Les bonnes vibrations sont contagieuses et la complicité contagieuse nous ferait presque oublier que nous sommes en terres étrangères.
Depuis une semaine, la French Touch euphorique est à l’export, si bien que les visiteurs étrangers n’hésitent pas à franchir le seuil de ce lieu recherché.
La communauté russe déserterait son pavillon à grand spectacle, avec patinoire d’été, pour espérer quelques sportifs et artistes made in France.

Et qui a dit que l’excentricité était dans les gènes des Britanniques? Le Français peut aussi céder à quelques belles audaces.
Comme les chaussures de l’entraîneur du champion de judo, Teddy Rider, qui n’a pas hésité à arborer cette paire sur la scène du Club France.

Alors, vous n’avez pas de billet pour les compétitions? Vous désespérez de trouver une ambiance à votre hauteur dans un pub qui affiche un Union Jack à l’entrée? Rendez-vous au Club France. L’entrée est gratuite en journée et payante de 19h à 3h du matin.

Vous ne serez sans doute jamais aussi fiers d’être Français qu’à Londres.

Le champion olympique Adrien Hardy, champion d’aviron

 

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Exposition LES MAITRES DU DESORDRE – Musée du Quai Branly Paris

L’exposition Les Maîtres du désordre offre un ambitieux dialogue entre oeuvres ancestrales et créations contemporaines.
Un parcours foisonnant autour de la question du désordre, des tensions entre ordre et chaos et entre forces bénéfiques et esprits destructeurs.

Le titre volontairement énigmatique peut ralentir plus d’un intrépide amateur d’art.
Quid du désordre?
à l’entrée de l’exposition du Musée du Quai Branly, quelle thématique pourrait bien nous écraser de toute la réflexion qui l’accompagne?

Chant des ourses de Julien Salaud
Bois, acrylique, clous coton
Oeuvre créée pour l’exposition Les Maîtres du Désordre

Si les sujets du rite, du chamanisme ou du chaos à l’échelle d’une petite communauté ne semblent pas de prime abord des questions fondamentales de notre existence si ce n’est les catastrophes naturelles ou les conflits humains.
Et force est d’apprécier que la structure décharnée de la scénographie invite à un éclairage saisissant sur des pièces chargées d’histoires et de croyances qu’il nous est donné d’entrevoir.

Prêtre Brahmane Pedanla
Bali, Indonésie

A partir de l’énoncé d’un désordre inhérent au monde permettant en quelque sorte de saisir l’équilibre fragile d’une vie, le parcours s’arrête sur l’imperfection. Face à ce constat, l’homme va chercher à apprivoiser soit le mauvais génie, soit l’esprit du mal avec force d’inventions.

Masque de chamane, population tlingit Etats-Unis
(1840-1860)

Dans cet ensemble de moyens de conjuration, le chamane apparaît comme une des figures orchestrant un dialogue avec les esprits à apaiser.
Dans certains pays, le chamanisme devient une danse et un véritable rite, comme le vaudou.

Costume de Sourvaskar
Bulgarie, avant 1990

 Dans ce parcours foisonnant et sonore – les vidéos retentissent de rugissements ou autres hurlements – les oeuvres de Picasso, d’Annette Messager, de Ben ou encore de Cameron Jamie viennent affirmer leur filiation avec les questionnements anciens.

La dernière salle offre un concentré chaotique de propositions contemporaines décalées, provocatrices et étrangement régressives.

Exposition Les Maîtres du Désordre
Musée du Quai Branly
Jusqu’au 29 juillet 2012

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LABYRINTH OF MEMORY : installation incroyable de Chiharu Shiota à la Sucrière Lyon

 Jusqu’au 31 juillet, les visiteurs de la Sucrière sont invités à une déambulation originale composée de 600 km de fil de laine 100% acrylique. Spectaculaire, l’installation ouvre sur un univers spectral et suspendu.

Certains avaient peut-être déjà croisé les toiles d’araignées noires de Chiharu Shiota déployées à la Maison Rouge à Paris ou dans un écrin réduit à la taille d’une maison de poupée aux Musée des Beaux-Arts de Lyon lors de la présentation de la collection d’Antoine De Galbert, intitulée Ainsi soit-il.

Jamais encore en France, la toile tissée par l’artiste japonaise n’aura trouvé une telle ampleur qu’au 3e étage de la Sucrière. Après une commande de la direction artistique du lieu, il aura fallu 1 mois d’installation dont 2 semaines de tissage pur mené par une équipe de 10 personnes.

Et à l’entrée, l’œuvre radicale portée par la blancheur immaculée de 12 robes du styliste lyonnais Mongi Guibane, suspendues émergeant d’une nuée de fils, envahie le champ visuel du visiteur. Aucune sortie de secours, le rapport à l’œuvre est frontal. Les allées de chaque côté de la scénographie centrale forment des tunnels où pourrait se nicher tout type d’insecte plus ou moins attentionné.

A la manière d’une Yayoi Kusama qui aime envahir des espaces clos de ses pois pour mieux perdre le visiteur dans une dimension inédite, Chiharu Shiota crée une proposition plastique immersive et obsédante. Difficile de prendre la décision de s’extirper de ce cadre de contemplation unique.

Sur le livre d’or, l’œuvre ne laisse aucun visiteur indifférent. On peut y lire par exemple: « Introspection, j’ai gagné ma journée. » La contemplation a un pouvoir d’inspiration et de transcendance que l’on est loin d’imaginer.

Et pour celles et ceux qui aimeraient en rapporter un bout. Le 31 juillet, le public est convié à venir armé d’une paire de ciseaux pour emporter quelques fils de laine. Infos et inscriptions à l’accueil de la Sucrière.

Labyrinth of Memory de Chiharu Shiota
Jusqu’au 31 juillet
Du mercredi au dimanche 11h à 18h

La Sucrière
49-50 quai Rambaud
69002 Lyon

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Cirque – LE GRAND C : les incroyables portés acrobatiques de La Compagnie XY à la villette

Le Grand C ou la mécanique de l’équilibre. La Compagnie XY offre une sorte de pièce montée humaine renversante d’un peu plus d’une heure, sous chapiteau, jusqu’au 21 juillet à la Villette.

Autant prévenir, le tour de piste débute par une tonalité abstraite quelque peu déroutante. Un tableau en clair-obscur avec des notes d’accordéon, des portés à deux ou trois hauteurs d’hommes et de femmes. Sous les jupes des filles se trouvent de redoutables athlètes aux lombaires bien accrochées.

Puis grand silence, pas de deux, tapes sur la cuisse, équilibre sur rondin de bois. Les bruits du dehors, du Parc de la Villette, traverse la toile du chapiteau. On perd pied tant la suite du jeu paraît improbable.

Mais le spectateur va vite comprendre que la compagnie aime tromper son public et changer de registre au cours de la soirée. Alors que l’on vient de croiser les sosies de Gérard Darmon et de Corto Maltese parmi les 17 acrobates, un ballet perché, poétique, vient rassurer des multiples ressources de cet art délicat de l’équilibre.

Enlacés, enchevêtrés, propulsés, les corps de chacun sont des alliés silencieux, affrontant les pressions des autres et de l’apesanteur.

« C’est les champions de la pyramide !» lance un jeune spectateur dans le public familial, à la vue d’un numéro impressionnant demandant pleine concentration et maitrise parfaite du sang-froid.

Ici point de filet de sécurité. Ce sont les mains des partenaires de jeu qui assurent les retours de gravité parfois un peu difficiles. Car certains numéros sont d’une précision au millimètre, quand il s’agit, par exemple, de lancer sa partenaire dans les airs et de la récupérer par les pieds à la force des poignets.

Cette chorégraphie des hauteurs laisse aussi place à des numéros de cirque comme une séquence de bascule ou ce sketch du canon humain débordant dans les gradins. Savoureux.

Dernier tour de force. Une chanson reprise en chœur par la troupe alors en plein effort. Une bleuette douce-amère accompagne la dernière prouesse physique au cours de laquelle un groupe d’hommes portent le plus grand nombre de partenaires à la seule force des épaules. La poésie nait d’un coup de la fragilité et de la vision éphémère d’une performance à couper le souffle.

Les regards complices échangés entre les artistes tout au long du spectacle ne laisseront aucun spectateur insensible.

Le Grand C
de la Compagnie XY

Espace Chapiteau de la Villette

Jusqu’au 21 juillet 2012

Du mardi au samedi 20h30
Jeudi à 19h30

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