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La Tragédie du Dossard 512 de Yohann Métay : rire à en perdre haleine

Sur scène, il apparaît en trottinant, Yohann Métay, la quarantaine est un sportif repenti. Son ancienne prédilection : la course à pied. Au cours d’une soirée “souvenirs sportifs” entre potes, le quadra, à l’époque un poil bedonnant à cause de la bière du nord, se voit lancer un “T’es cap’ ou t’es pas cap ?” Rien de tel pour froisser l’égo de notre homme.
Et c’est parti pour une passionnante course de fond intitulée : La tragédie du dossard 512 qui a rempli les salles de Paris et de France.
Attention ! Deux dernières dates :
les 27 et 28 décembre à la Cigale.

Sur le papier, un spectacle comique sur un trail de 160 km réalisé en 40 heures, qui part de Chamonix pour arriver à Chamonix, ça n’a rien de palpitant. “Deux jours deux nuits sans dormir… de Chamonix… à Chamonix ! Avant, j’étais normal.” comme l’intéressé le dit lui-même.
C’est sans compter la manière si particulière pour un accro au sport de tourner en dérision sa propre passion. Sportif ou non sportif, vous trouverez votre compte de rire dans ce spectacle.

Photo de Yohann en action
Photo de Yohann en action

La tragédie du dossard 512 : l’effort en mode comique

Yohann, affiné après quelques mois de préparation, nous embarque avec lui sur ce trail, qui pour beaucoup peut paraître inhumain. C’est un show particulier car l’homme, acteur et athlète, arrive à nous faire frissonner à travers cette expérience peu commune.
Des anecdotes de préparation avec la précieuse crème NOK – un must chez les coureurs – aux amitiés éphémères du peloton sur la ligne de départ, ce dossard 512 ne nous épargne rien des sacrifices et de la douleur de l’effort, mais toujours avec un second degré assumé.
La sélection des musiques d’illustration est parfaite. On a tous connu ce moment où Vangelis a été poussé à plein régime pour transcender la force du sportif. Un cliché qui a la vie dure.

Mais l’acteur-auteur-sportif, a aussi le sens de la rupture, laissant le silence envahir la salle. Un moment vraiment unique qui doit être différent chaque soir suivant les réactions, plus ou moins gênées du public, face au coureur en action.

Tragédie du dossard 512 avis critique Yohann Métay Comédie des boulevards spectacle humour paris sport one man show photo © Olivier SagotL’une des bonnes idées de ce spectacle est de laisser littéralement la parole à son corps durant l’effort. Les dialogues entre l’orgueil, la raison, les muscles et autres organes du corps du sportif soumis à la douleur intense de l’effort sont réellement virevoltants.
Il faut mettre l’accent sur la très belle tirade du foie qui résume en 3 minutes les sacrifices imposés par le coureur pour parvenir à terminer cette course de 160 km.

On mettrait un petit carton jaune sur quelques petites longueurs de jeu à certains moments. Mais rien qui ne nous fasse perdre le plaisir comique de ce spectacle. Surtout quand on est capable de faire un teaser comme celui-ci :

Image de prévisualisation YouTube

Sous l’œil des pratiquants…

Dans la salle, les sportifs viennent en nombre. Ça se sent dans les rires et dans l’ambiance plus festive que d’habitude. La complicité est bien présente dans les rangs.
Nous avions convié un ami coureur à nous accompagner.  Et il est affirmatif : “Yohann décrit parfaitement les différentes phases par lesquelles passe un sportif dans ce genre de course. Le spectacle est vraiment drôle, on peut s’y reconnaitre facilement“.
Et d’après les discussions entendues dans la file d’attente, il arrive à Yohann de jouer son spectacle lors des rendez-vous sportifs auxquels il participe. Plutôt incongru, non ?

La Tragédie du dossard 512 c’est 1h15 de rires garantis durant lesquels on souffre tout de même avec lui !

La Tragédie du dossard 512

one man (sport) show de et avec Yohann Métay

Les jeudi 27 et vendredi 28 décembre 2018

à La Cigale
120 boulevard Rochechouart
75018 PARIS

site officiel : www.yohannmetay.com

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Enooormes : la grossesse (en)chantée de 3 drôles de dames !

Les joies de la grossesse en chansons ?
Sur le papier, l’idée est complément folle.
Sur la scène du Théâtre Trévise, trois filles terribles au charisme d’enfer, pétillantes à souhait.
Le spectacle musical Enooormes parle forcément aux femmes mais ne manque pas d’attrait pour les hommes.
La preuve ! 

Enooormes

Enooormes pour 9 mois 

La fantaisie est posée dès le début : trois super copines – qui ne se ressemblent pas, ni en caractère, ni en personnalité – apprennent leur grossesse en même temps.

S’ensuit une délicieuse histoire autour du choix de garder ou non l’enfant, de ce que cela suppose de bouleversements dans la vie, de tracas physiques… 

Audacieux de chanter la péridurale, l’attente de l’enfant ou encore la fringale de fraises ! 

Ces trois interprètes (Anais Delva, Cécilia Cara et Manon Posta, le soir de la générale) sont excellentes, assumant les contradictions de leur personnage tout en se donnant corps et voix à leur performance scénique.  

Ma voisine, trentenaire : “forcément, on se reconnaît au moins dans l’une de ces trois femmes ! 

Enooormes est pour toutes les femmes, les mamans comblées et celles qui n’ont pas encore un petit à leur côté.
Mais aussi tous les hommes, pères ou non ; certains pourraient être tentés de se mettre au chant pour soulager leur partenaire, à la maternité. 
Au fond, tout est plus doux en chanson.

Enooormes

Enooormes

Mise en scène Emanuel Lenormand
Livret Alyssa Landry et Emanuel Lenormand
Musique Thierry Boulanger
Avec Cécilia Cara, Anaïs Delva et Marion Posta
Et en alternance, Claire Pérot, Magali Bonfils et Dalia Constantin


Du jeudi au samedi à 21h
matinée à 17h 

Théâtre Trévise
14 Rue de Trévise
75009
Tel. 01 45 23 35 45

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Paul Taylor #Franglais : fucking great show! @ Casino de Paris

#Franglais est un chef d’œuvre du stand up ! Les toutes dernières de son spectacle se jouent au Casino de Paris du 2 au 4 janvier 2019.
Avec Paul Taylor, on a l’impression d’être bilingue quand il nous parle anglais. On n’a plus honte de notre accent pourri même si le sien est imperceptible – ce qui, sincèrement, pourrait nous le faire détester à jamais.
On se fout aussi bien de notre gueule que de tous ces étrangers qui ne comprennent pas les subtilités de notre culture d’Assédic, de bises et autres “chier”.

Paul Taylor

Paul Taylor is the one! 

Alors oui, bien sûr, nous, Français, nous avons des travers. De drôles de mœurs et une faculté à décontenancer les irréductibles Anglo-saxons et tous les autres qui cherchent à apprendre notre belle langue. 

Paul Taylor affiche 8 années passées en France et une femme de notre cru. Il n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver matière à rire.
Mais son talent est dans son sens aigu de l’observation, dans sa capacité de révélation et sa relative exagération de certains de nos traits.
Et surtout, il ne nous fait pas le coup des Français râleurs, comme beaucoup d’autres ! #ThankGod

Le garçon est inventif quand il s’agit de recréer les situations aberrantes que nous pouvons vivre ou infliger aux autres. Le sketch de la bise en intro du spectacle est hilarant !

Ses coups de gueule ponctuent la soirée avec des Fuck bien placés, comme des gimmicks. Putain, on adore !! 

Il s’hydrate avec une pinte de bière ; franchement ça claque tellement plus que la bouteille d’eau minérale de Florence Foresti. 

Le débit de parole est effréné, Paul Taylor peut faire l’effet d’un stroboscope sonore.

Image de prévisualisation YouTube

Dans la salle, ce vendredi, une large part de Frenchies – mot que le stand’upeur ne prononcera jamais de la soirée, pourtant c’est tentant. Il y a aussi des Anglais, Américains, Chinoise, Colombienne et Italiennes, Danois.
Une seule victime est à déplorer : la Biélorusse du premier rang ne se remettra sans doute jamais de sa première expérience de bise made in France – faut dire qu’elle n’a pas eu trop le choix.

Paul Taylor

Paul Taylor
#Franglais

Dernières les 2, 3 et 4 janvier 2019

au Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 PARIS

Site officiel  : www.paultaylorcomedy.com 

Bonus 1 : j’ai été refroidi par une Anglaise saoule, hystérique, agressive, casse-b… sur les Champs-Elysées pas plus tard que le soir du 31. Elle m’a clairement pourri mon feu d’artifice de la nouvelle année. Passer la soirée avec Paul Taylor m’incite grandement à lui pardonner.
Il est tellement attachant qu’il nous ferait même aimer la Princesse Camilla ! 

Bonus 2 : profond respect à cette spectatrice du 1er rang qui a traduit en direct et en langue des signes le spectacle à sa voisine. Vu le débit de parole de Paul Taylor et l’absence de pause, la performance est à saluer. 

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Laurent Sciamma : débuts prometteurs avec Une heure debout

L’Echapée Volée et Les Inrocks ont repéré Laurent Sciamma dans son petit écrin du 11e à banquettes vertes moyennement confortables : la Comédie des 3 Bornes.
Ici, les trentenaires sont légion, s’amusant des incohérences, aberrations ou autres contrariétés de la vie quotidienne relevées par ce jeune stand’upeur. 

Laurent Sciamma n’a pas le physique d’un musclor type Jean-Claude Muaka, n’a pas des yeux bleus renversants de Gad Elmaleh, ni même la blondeur indécente de Geremy Credeville. Et pourtant, il n’est pas impossible de s’attacher à lui car il a un don : l’empathie ! 

Et puis, au fond, c’est assez stimulant d’assister à l’éclosion d’un jeune talent, sur scène. Il prévient : “le spectacle est en rodage, il est différent chaque soir, je tente de nouvelles blagues.

La durée est donc variable. L’humoriste vérifiera l’heure au cours de la soirée pour s’assurer qu’il ne déborde pas trop. Ce mercredi, l’heure annoncée sur l’affiche sera largement dépassée de plus de 20 minutes.
Bien sûr, on a un peu chaud, une crampe à la fesse droite commence à nous violenter mais on lui pardonne. 

Laurent Sciamma affiche donc ses 32 ans avec modestie. Il rit en baissant la tête – un brin de timidité ? – ; garde encore sa liste de sketchs sur une feuille, comme un chanteur et ses chansons. On ne sait jamais, il pourrait perdre en pleine digression.

Il nous fait rire de choses simples comme des nouveaux Transiliens, de poules, de journal intime, de célibat et de son martyr consentant orchestré par ses deux sœurs aînées.
Il s’enlise parfois dans quelques longueurs mais les spectateurs rient en majorité.
Ce soir-là, une fille se fend la poire au point de baisser la tête de manière spectaculaire, voire dangereuse au niveau de ses genoux.

Laurent Sciamma

Laurent Sciamma Une heure debout 

Tous les dimanches à 19h00

à la Comédie des 3 Bornes
32 rue des trois bornes
75011 PARIS
Tél. 01 43 57 68 29

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Gerbes d’amour : Constance déchainée à l’Apollo Théâtre

Après Partouze Sentimentale, Constance brille avec un max de love, des beats et de l’humour corrosif à souhait avec Gerbes d’Amour à l’Apollo Théâtre à partir du 18 janvier.
Notre petite beauté comique se met, pour l’occasion, au chant. Et ça pulse à mort !
Que Giedré soit prévenue, elle a une vraie concurrente, en beaucoup plus féroce. 

Gerbes d'amour

Constance est capable de tout !

On savait la trentenaire redoutable en matière d’humour noir, très noir, en situations qui font déglutir de travers et en poil à gratter puissance 1000.
Constance est vraiment capable de tout et même de s’autoproduire ! Adieu le confort d’une production toute dédiée à son artiste. Constance s’émancipe avec ce spectacle et emmène dans son nouveau dérapage contrôlé une complice : Marie Reno. 

Avec la musicienne-chanteuse, elle goûte avec toujours plus d’intensité aux joies de la scène, mais cette fois en duo, après 10 ans de solo sur toutes les scènes de France. 

Gerbes d'amour

Ptit chat, pute, princesse, Picarde, fêtarde… 

Constance excelle dans l’art de se costumer, de surprendre à chaque fois, de se dégueulasser la tronche pour les besoins de la vanne.
Didier Super, le metteur en scène de Gerbes d’Amour, a eu la géniale idée du paravent noir. Cette fois, l’artiste ne quitte plus la scène pour changer de costume.
Ce qui nous donne droit aux apartés de très haute volée que l’on mérite.
“Artiste pute, produit de consommation” ouvre le spectacle. Constance n’a une nouvelle fois pas froid aux yeux, ni aux cuisses. Ce shorty lui va si bien.
Cette chanson fait penser à ces Youtubeuses capables d’émerveiller avec leur dernier masque de beauté, d’émouvoir avec leurs petits tracas (“un twittos a été trop méchant avec moi hier“), tout en n’oubliant pas d’encaisser les virements bancaires pour les nombreux placements produits dans leurs vidéos.
Cute à mort ! Ou plutôt so 2018 ! 

Mais Gerbes d’Amour c’est aussi un max de love avec le public. Constance excelle dans la pleine communion avec ses spectateurs, quitte à en “maltraiter” un au passage. 

Du love en chanson : la nouvelle princesse qu’elle campe est irrésistible, comme sa mère de famille au coup de main exceptionnel. 

A la sortie du spectacle, on ne regardera plus les saisons comme avant (le printemps, l’été, quelles emmerdes !), on aura un mal à oublier cette délicieuse illustration d’une famille picarde très particulière, sans parler de la soirée de beuverie avec gros dommages collatéraux. 

Gerbes d’Amour :

C’est des beats dans ton body, de l’humour qui tâche mais pas autant qu’un verre de vin rouge, c’est une soirée de fête totalement déconnante mais sans la gueule de bois.
C‘est une blonde qui dégomme tout et une brune qui vous achève avec doigté au piano ou en guitare.
Un spectacle recommandé pour tous les couples, les célibataires. Et encore plus si t’es déprimé(e) et que tu sors d’un burn-out. 

Gerbes d'amour

Germes d’Amour
spectacle de Constance
avec Marie Reno
mise en scène : Didier Super

à partir du 18 janvier 2018

du mardi au jeudi à 21h30

à l’Apollo Théâtre
18 rue du Faubourg du Temple
75011 PARIS
Tél : 01 43 38 23 26

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Aimez-moi : Pierre Palmade émouvant et ensorcelant @ l’Atelier

Pierre Palmade revient enfin à ses premières amours : un seul en scène !
Sans doute moins hilarant que les précédents spectacles, Aimez-moi nous surprend par la tendresse de son regard, les situations improbables et les observations qui font écho en nous que nous soyons gays, hétéros, vieux, jeunes, désespérés par l’état du monde ou des joyeux utopistes.
Pierre Palmade nous touche pour notre plus grand bonheur !
Rdv au Théâtre de l’Atelier à partir du 22 septembre.

Pierre Palmade

Avec Aimez-moi, il y a du loufoque total – proche de la fable – comme cette parenthèse animalière qui l’a conduit à être adopté par une famille d’aigles. Il y a aussi de la prise directe avec la réalité du couple – un père quitté par sa femme, sans ultimatum, faisant face à ses enfants. Et surtout de l’invention géniale : comme ce chanteur médium poilant.

Tous ces personnages sont attachants, dénués de méchanceté, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont sans aspérités.
Ils sont heureux aussi bien de leur bonheur,  leurs contrariétés que leurs beaux malheurs. 

Un spectacle tout en finesse

C’est un Palmade un peu désabusé, voire mélancolique qui évolue sur scène.
Les textes de ses sketches laissent transparaître les angoisses et les expériences de l’homme mais transposées avec bienveillance dans une galerie de personnages efficace.

Alors, il est possible de rire du cancer sans tomber dans la provocation pure, du handicap affectif et aussi du cas très particulier du fan transi de Barbara Streisand – une espère en voie de disparition. 

Petite touche supplémentaire, l’humoriste débriefe certains de ses sketches en mode “Je“, histoire de mettre en lumière l’homme derrière le comique. Une pause qui peut être douce-amère mais jamais moralisatrice.

Aimez-moi est une vraie bulle de rire, de poésie et d’émotions. 

Pierre Palmade

Aimez-moi

Un spectacle de et avec : Pierre Palmade
Mise en scène : Benjamin Guillard
Scénographie : Jean Haas

du 22 au 29 septembre 2018

à 20h du mardi au samedi

au Théâtre de l’Atelier
1 Place Charles Dullin
75018 Paris


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Le Jardin d’Alphonse au Théâtre Michel : un pur bonheur !

Réunion de famille au Théâtre Michel avec des frères qui ne peuvent plus se blairer, une fille en pleine crise de reproches vis-à-vis de son père, des couples qui vacillent. Le Jardin d’Alphonse ou comment une déjeuner d’enterrement en Bretagne bouleverse la tablée entière.

Didier Caron nous enchante à nouveau en ouvrant la petite porte du jardin d’une maison en bord de mer. Famille, amis se retrouvent au sortir du cimetière pour un déjeuner en plein air.
On ne saisit pas tout de suite les liens de chacun, ni ceux avec l’absent, en l’occurrence le mort Alphonse.

Les personnages se remémorent quelques souvenirs, s’affairent pour installer table, nappe et couverts. Zoé fait l’effet d’une gentille illuminée avec sa connexion avec la nature, son dialogue avec un arbre centenaire. Il y a Nadège une bimbo blonde qui fait attention à sa ligne, Suzanne qui parle trop, Fabien le working boy collé à son tel, Daniel un homme trop silencieux pour être honnête, Magali qui a décidé d’en découdre avec son père, ses frères et son histoire de famille…
Les personnages entrent, sortent du jardin dans un joyeux ballet. Jusqu’à ce que l’héritage (en l’occurence la maison d’Alphonse) soit évoquée et la cuisson des pâtes ne viennent perturber l’entente cordiale.
Nous ne dévoilerons aucune révélation, aucun secret de famille bien pensé, ni même un rebondissement pour garder la pleine saveur de cette pièce délicieuse.

Le récit de Didier Caron est une dentelle avec un équilibre parfait de coups d’éclat, de rires et petites larmes. Aucun personnage n’est négligé au détriment d’un autre. Tout est fluide, fin et rythmé.
Ma voisine et moi sommes ressortis aussi joyeux que touché par cette histoire et les excellents interprètes.

Le Jardin d'Alphonse

Le Jardin d’Alphonse

de Didier CARON
Mise en scène : Didier CARON
Avec la collaboration de Véronique VIEL

Avec : Sandrine LE BERRE, Didier CARON, Michel FEDER,
Julia DORVAL, Arnaud PFEIFFER, Romain FLEURY, Christiane LUDOT, Karina MARIMON, Véronique VIEL

Reprise le 19 janvier 2018 ! 

Mardi, mercredi à 20h30
Jeudi, vendredi et samedi à 19h
(du 30 janvier au 3 février à 20h30) 

Théâtre Michel
38,
Rue des Mathurins
75008 Paris

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BenH : trublion aux chaussettes Marvel @ Sentier des Halles

Ce lundi soir, l’équipe d’UsOfParis a rdv avec jeune talent comique, BenH, qui sévit actuellement au Sentier des Halles.
Durant une heure, ce hobbit moderne partage avec le public les affres de sa vie d’adulte croisée avec les désillusions de ses rêves d’enfance.
Balancé comme cela, ça peut paraitre triste, mais BenH transforme ce mur qu’est le passage d’un monde adolescent à l’âge adulte en une fresque jouissive. Avec des salves de rires sans retenue, il est aussi touchant que trash, torpilleur que fin. Il a tout d’un grand !

En fait, dès les premières minutes de son one man, BenH accroche le gamin qui est resté au fond de nous, celui qui s’est laissé envahir par le quotidien mais que parfois nous avons envie de laisser exulter.

BenH

Oui, même adulte, on a envie de porter ce t-shirt Mickey, le même celui que BenH arbore sur scène.
Oui, on a encore envie de croire aux licornes qui transportent Michel Sardou sur leur dos, avec un fond de Connemara.
Oui, on aimerait retrouver cette innocence de l’enfance que l’on a perdue, parfois trop vite, parfois abruptement.

Et même si c’est ce que semble sous-tendre le spectacle de BenH, notre hobbit moderne propose de lui-même un autre chemin de réflexion.
En effet, avant de rejeter les autres, il faut s’accepter soi-même. Et c’est bien là le plus difficile.

Entre blagues potaches, humour noir, trash et beaux moments de poésie, BenH nous emporte dans son monde fantasmé de façon magistrale. Avec des pirouettes et des postures qui ne permettent pas concrètement de démêler le vrai du faux dans son conte humoristique. La seule réelle certitude : le garçon n’a pas froid aux yeux, ni de poils au torse.

Bon à savoir : si tu t’appelles Mathilde, tu auras droit à un supplément d’attentions. Chanceuse !

Et parents, lorsque que votre ado vous dira “Je veux aller voir la maison d’Anne Frank”, ne pensez pas qu’il a été touché par une illumination humaniste… c’est simplement qu’il veut tester ses capacités d’imagination lors d’un voyage initiatique. BenH vous relèvera tous les détails en temps voulu.

BenH

BENH
Le monde des grands

lundi et mardi à 20h

au Sentier des Halles
37, rue Volta
75003 PARIS
tél. 01 71 73 97 83

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Gérémy Crédeville incroyablement parfait et modeste

Des mecs qui se la pètent, et qui ne finissent plus de s’auto-apprécier, on en croise suffisamment dans les vernissages, aux défilés ou en Uber.
Alors passer une heure avec un spécimen – en l’occurence Gérémy Crédeville alias G, au Théâtre du Marais – , en tête-à-tête et sans aucune perspective de sortie, c’est plutôt flippant !

Gérémy Credeville G Parfait et Modeste sur la scène du Théâtre des Blancs Manteaux Paris spectacle humour one man show photo usofparis blog

Ce bogosse originaire du Nord et qui porte fièrement costume-cravate-chemise entre sur scène sans accompagnement musical à la différence de Foresti, Elmaleh et bien d’autres humoristes. Sa seule arrivée en pleine lumière suffit à la satisfaction du public, et de la sienne. Son tour de chauffe générale est définitivement dû à l’attraction physique qu’il suscite du premier au dernier rang.

Amour de soi, assurance, Gérémy Crédeville a usé, sans réel effort, des bienfaits de dame nature à toutes les étapes de sa vie.
Et pour cela, le garçon se met à l’aise en posant la veste.
Ça commence par sa naissance, le gynéco ne s’en remet toujours pas mais aussi Bétune tout entier. Ça se poursuit avec son coloc homo. On frissonne à l’idée des horreurs  machistes et clichés qui vont suivre. Mais le bogosse retourne la situation et construit un sketch totalement à contre-emploi sur thème de l’instant.
A ce stade, la salle et les premiers rangs sont irrémédiablement attirés par l’assurance indécente de ce garçon et l’appel du téton hardi qui pointe sous sa chemise, largement assumé.
Aucune mention, en revanche, d’une quelconque aventure en salle de sport, alors qu’il a le pec ferme comme une cuisse de poulet.

Gérémy Credeville spectacle G Parfait et Modeste sur la scène du Théâtre des Blancs Manteaux Paris humour one man show photo usofparis blog

Qu’est-ce qui fait la différence ?

Le goût immodéré de Gérémy Crédeville pour le trash. Et il en balance des images qui claquent à la gueule comme le coup du pirate. Un coup qui va rester dans les annales du one man show.
Le Nord Pas de Calais n’est pas en reste et reçoit des trombes, la carte postale prend définitivement l’eau.

Et rien n’échappe au garçon, de l’applaudissement “moustique”au pied d’un spectateur sur sa scène. Le chaleureux Théâtre des Blancs Manteaux se prend quelques scuds bien relevés alors que le régisseur agonise de ceux qui lui sont destinés.

Et pour autant, en sortant, aucune envie de casser la gueule de G sur le trottoir, ni même de lui faire bouffer ses flyers gentiment tendus.
Le charme opère progressivement. Il faut dire qu’il a un autre talent qui emporte immanquablement le public : son indéniable qualité de composition musicale.

BONUS : il est tellement bogosse qu’on la confondu à une soirée VIP avec un Dieu du Stade ! #histoirevraie

Gérémy Crédeville
Parfait et encore je suis modeste ! 

du jeudi au samedi à 20h00

jusqu’à mars 2018

au Théâtre du Marais
37 rue Volta
75003 PARIS

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Jérémy Lorca dans Bon à marier : une leçon d’optimisme

Jérémy Lorca s’installe cette fin d’année à l’Alhambra. Un succès ne venant jamais seul son livre Chercher le garçon va avoir droit à une adaptation ciné. Il fait de la radio avec Anne Roumanoff pour Ça pique mais c’est bon !
Ce garçon Bon à marier est aussi déluré qu’attachant, naïf que fin observateur de nos mœurs. 

 

Pas évident de naître à Avion, proche du Pas de Calais. C’est pas nous qui le disons, c’est Jérémy Lorca. Rajoutez un père italien et une mère polonaise : le cocktail pourrait être explosif. 

D’autant que son cœur le porte plus vers Céline Dion et les garçons, que Booba et les filles en mini-short.

Généreux, il offre quelques moments de sa vie aussi drôles que désespérés : le 1er coup de foudre en boite, l’amour qui dure 3 ans, la séparation, les “dates”… La philosophie hallucinée de sa pote de boulot… la meilleure manière de faire fuir vos voisins. 

Alizée, Beyoncé, Grindr, coach sportif, Smic, vacances au Maroc : les sujets sont variés et l’enchaînement est très bien mené. 

Jérémy cède parfois à quelques facilités que l’on voit arriver mais il ne tombe pas, pour autant, dans l’enfilage de perles-clichés qui font bailler, bien au contraire. 

Bon à marier est un one-man-show tendre et malicieux, une leçon d’optimisme. Pourtant ce jeune talent de la scène serait toujours célibataire. 

Seul bémol : la chemise manches courtes à pois. C’est le printemps ok, mais c’est pas fashion du tout ! 🙂 

Jérémy Lorca

Jérémy Lorca dans Bon à marier

Les mardis et certains mercredis à 21h30

jusqu’au 19 décembre 2017

à l’Alhambra
21, rue Yves Toudic
75010 PARS

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