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Emotions by ERWIN OLAF l’exposition installation du photographe culte à La Sucrière à Lyon

Erwin Olaf est un metteur en scène avant d’être un photographe.
Et cette affirmation est encore plus évidente quand on pénètre le 3e étage de La Sucrière. Au coeur d’une actualité intense entre London et New York, Lyon s’offre une première avec cette exposition panorama sur le travail de l’artiste phare de la photo studio oeuvre d’art, de 2001 à 2012.
Cet habitué des cimaises parisiennes et résident en 2012 de la galerie Rabouan Moussion pour une exploration The Dark Side, dévoile son théâtre de personnages peuplé de reines de beauté, d’autoportraits et autres éphèbes dénudés.

Parmi ces figures, le clown imprègne nombre de projets de l’artiste hollandais. A la fois meilleur ami des enfants et possible monstre en version Stephen King et son chef d’oeuvre Ça. Ces deux visages sont déclinés à travers une installation et des portraits grands formats pour que le trouble soit plus fort. 
A cela, la citation d’André Suarès confirme le malaise: “L’art du clown va bien au-delà de ce qu’on pense.
Il n’est ni tragique, ni comique ; il est le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie.” 

Entre installations qui jouent sur le voyeurisme du visiteur comme cette vidéo à regarder à travers un rideau de douche,  Erwin Olaf alterne gravité et dérision.
La première se trouve au cœur d’une projection à double écran. Deux filtres, le positif et le négatif se font face pour conter la perte dans deux familles.
La dérision est à retrouver dans ce rendez-vous très Desperate Housewives où les préoccupations sont d’un attrait tout esthétique.
“Il est magnifique ton dernier implant, ma chérie!”
Un future proche ou une force réaliste des interrogations de l’artiste Orlan?

Dans ce télescopage d’images, de séquences, se trouve une oeuvre The Keyhole devant laquelle, il faudra attendre son tour. Seule une personne à la fois peut avoir accès, par le trou de la serrure, à une séquence domestique.
C’est sans doute l’installation qui questionne le plus. A-t-on bien perçu la tendresse du père de famille ? Qu’en est-il de cette mère ?

Le trouble est là. Il ne tient qu’à vous de refermer la porte sur ce que vous avez aperçu au cours de votre visite.
Ou quand la beauté plastique peut aussi bien glacer le sang qu’un film d’horreur.

Emotions
Installations till 2012
by Erwin Olaf

du mercredi au dimanche de 11h à 18h
ouverture les jours fériés

@ La Sucrière
49-50 quai Rambaud
69002 LYON

Bon plan:
tarif réduit pour tous les jeudis et vendredis !

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Exposition FRAGILE / MURANO : le verre vénitien dans tous ses états au Musée Maillol Paris d’Othoniel à Orlan

 Le verre de Murano n’est pas synonyme de vintage ou encore de vieilleries !
Au contraire, il se patine de mille inspirations et de multiples transparences au fil des siècles.

Pour preuve, le Musée Maillol propose actuellement un voyage initiatique à travers les oeuvres contemporaines d’artistes, transportés, avec l’exposition FRAGILE / MURANO.

Nous connaissions la passion de l’artiste de Jean-Michel Othoniel pour le verre vénitien. Il a fait sien ce matériau raffiné et capable des plus belles clartés.
Ses créations composées de boules de verre colorées sont régulièrement mises en lumière à la Galerie Emmanuel Perrotin à Paris.
Et la station Palais Royal, quant à elle, reste la création la plus accessible pour tout visiteur rêveur.

A ses côtés, nous découvrons des dialogues surprenants entre les artistes eux-mêmes, se répondant les uns les autres dans la vaste salle du rez-de-chaussée du Musée.
Époustouflant voyage auquel vous êtes conviés, entre le verre et l’imagination foisonnante de chaque personnalité présente.

Étonnante aussi la proposition de l’artiste Orlan spécialiste de la transformation physique sur son corps ou via Photoshop.
Elle nous offre, ici, une composition faite de miroirs incrustés, Miroir-portrait, Stress of our society, qui nous renvoie à quelques-unes de nos obsessions.

Mais notre oeil est resté en suspension devant cette forme nommée Oxygène, Graine de vie créé par Marie-Laure Viébel.
Une matière minérale qui offre un jeu de couleurs et d’aspérités magnifiées, à jamais prisonnières du verre.
La lumière offre également des ombres incroyables sur le mur.


Autre forme et autres couleurs avec la création
Il Bacio de l’artiste vénitien Luciano Vistosi, issu d’une famille de maîtres-verriers.

Sa conception de la sculpture sur verre opère une poésie simple et pourtant intense avec comme meilleure alliée la lumière.

 Troublante simplicité d’Il Gioco de Livio Seguso, à quelques pas de la précédente oeuvre.

 Aux côtés des propositions contemporaines, des pièces historiques rappellent les grandes heures du verre qui se fait véritable objet de décoration.

Assiettes, coupes, vases et aussi tables dévoilent les riches heures de minutie d’artistes et artisans anonymes.

 L’objectif de l’équipe s’est arrêté sur deux pièces.
Cette danse des amours lumineuse datée entre 1550 et 1600. L’intensité des couleurs renvoie aux plus belles heures de la création vénitienne, de son savoir-faire et de son inspiration à la mythologie et aux scènes historiques.

 En provenance de Florence, ce calice décoré à l’émail datant de la fin du XVe siècle suspend le visiteur dans un espace-temps enchanteur.

La dernière surprise du parcours reste cette œuvre de Man Ray. Une oeuvre plutôt discrète quand on se remémore les nombreuses provocations ou autres détournements auxquels il nous avait habitués.
Un hommage à Sade lumineux et aussi tranchant, qui ne craindra pas le regard de vos bambins.

 Exposition FRAGILE / MURANO
Chefs-d’oeuvre de verre de la Renaissance au XXIe siècle

 

jusqu’au 28 juillet 2013
au Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle – 75007 PARIS

Ouvert tous les jours, y compris le mardi et les jours fériés
Le musée est ouvert les 1er avril, 1er mai, 8 mai, 9 mai, 20 mai, et 14 juillet.

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Pâques à Paris et Lyon : tendances 2013 coccinelle, mouton, tortue et oeuf en chocolat ou confiture de lait

Easter eggs everywhere in Paris.
Find the new chocolate creations by french “chocolatiers” in Paris and in Lyon.

 Avez-vous remarqué ?
Cette année, les animaux en chocolat et autres oeufs ont désormais des prénoms.
Pour Pâques 2013, vous connaîtrez sinon la traçabilité du cacao, tout du moins l’identité du personnage ou de la figure que vous allez faire croquer à vos enfants.

A l’instar de ce couple de moutons baptisé Frisoton et Frisette de la Maison du chocolat. Sous leurs airs d’Azalée, la vache du Manège enchanté, croquant une fleur, le premier est au chocolat noir et le second au lait.
Bon à savoir, leur laine chocolatée cache 25 grammes de garniture.
A offrir en duo ou en single.

 Un saut de mouton plus loin, retrouvons Pâquin et Pâquinette chez Dalloyau, un joyeux couple décliné, comme le précédent, en chocolat noir et au lait.
Le petit plus -qui peut faire toute la différence pour un gourmand patenté – c’est la confiture de lait. Et là, le coeur s’emballe. On se demande pourquoi ça ne nous avait jamais été proposé avant et quel argument, mis à part le prix, pourrait nous faire reculer.

 Ne quittons pas la rive pour autant et retrouvons le chocolatier Richart qui nous avait éclatés l’année dernière avec ses chocolats smiley. Pour 2013, retour à la nature. Grand bol d’air avec ce demi-oeuf coccinelle.

Rue du Bac. Maison Chapon. Notre indétrônable coup de coeur qui garde tout son mystère sur la saveur particulière de l’alliage du chocolat et de pépites de citrons verts et jaunes confits.
Une tortue – plus originale – remplace la poule de l’année dernière.

Malgré notre nouvelle sollicitation  nous n’avons pas été amené à croquer un bout, plutôt que de repartir avec un oeuf entier ! Nos foies sont fragiles en ces périodes charnières.

 Le chocolatier Patrick Roger, quant à lui, excelle dans les sculptures monumentales en chocolat. A défaut de trouver un acheteur, elles ont un pouvoir d’attraction assurée 24h/24h. Pour les admirer mieux vaut préférer la nuit pour ne rien manquer du spectacle – souvent altéré par les rayons du soleil sur la vitrine.
Il n’est pas déplacé de trouver un clin d’oeil au peintre Salvador Dali, récemment célébré à Pompidou, et à ses montres molles. Ici, un oeuf mou laisse indifférent un trio de poules.

Nous ne pouvions pas terminer ce tour d’horizon totalement subjectif – et aucunement rétribué en paquets garnis ou autres espèces – par la chasse aux oeufs ultra-bobo-parigot-rigolo organisé par Colette.
Mercredi dernier, dans un lieu révélé 1 heure seulement avant la battle, quelques familles, des groupes d’amis et pas mal de célibataires se sont attaqués aux buissons et arbustes des Jardins des Tuileries.
A la découverte de l’oeuf blanc, les portes du Saint Graal s’ouvrait à vous dans la cantoche de la boutique, avec un cadeau surprise !
L’équipe, off ce jour-là, est partie bredouille au bout d’une demi-heure de quête frénétique, convaincue qu’une bonne partie des 200 oeufs cachés avaient été découverts dès l’annonce du lieu et qu’avec ça, certains touristes sont partis avec sans comprendre la règle du jeu.

Seul bémol, l’absence d’un DJ-set qui aurait rendu la chasse aux oeufs encore plus hype qu’elle ne paraissait.

 Dernière minute : Pâques en version lyonnaise !
A deux pas du quartier ultra tendance du moment baptisé Confluence: une pâtisserie offre pour les festivités pléthore de propositions autour des figures habituelles de Pâques.
Le chocolatier Pépin en envoie plein les yeux entre poules à la taille de votre choix, gâteaux avec lapin et sa carotte, friture en chocolat.
Et l’ultime surprise qui vous saute à l’oeil est ce trio d’oeufs à trois variantes: pomme verte (mousse mascarpone à la manzana, brunoise de pommes) , Pina Colada (mousse coco et Rhum, brunoise d’ananas poêlé) et chocolat (mousse chocolat, perles chocolatées, coulis de passion). L’enveloppe croquante laisse place à des sensations crémeuses.
Le sablé qui sert de socle solide est un peu sec face au craquant de ces mini-oeufs de dégustation.

Nous finissons la visite avec les poules stylées à souhait, voire design.
C’est au chocolatier Bernard Dufoux que l’on doit cet autre trio, classe.

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Spectacle : SWAN LAKE ou le Lac des cygnes en ballet subversif au CASINO DE PARIS en octobre prochain

On a tous en nous une version, plus ou moins joyeuse et plus ou moins sensationnelle, du Lac des Cygnes ou Swan Lake, pour la version anglaise.
Pour beaucoup, elle est très classique et avec tutus.
Pour d’autres, la version qu’ils ont en mémoire est totalement décalée, que ce soit avec les facétieux Ballets Trockadero de Monte-Carlo ou la version sulfureuse du chorégraphe britannique Matthew Bourne avec un cygne… masculin.
Ou encore sombre et surnaturelle avec le souvenir de l’interprétation oscarisée de Natalie Portman pour le film Black Swan.

A partir du 1er octobre au Casino de Paris, les amateurs de subversif ne vont pas en croire leurs yeux avec la nouvelle vision du mythe du cygne blanc et de son prince revisitée par le chorégraphe suédois Fredrick Rydman. Les puristes vont, quant à eux, en avaler leur faux col et pour cause.
Oubliez ballerines et autres pointes, le cygne et ses complices font le trottoir en talons hauts et fourrures.

C’est provoquant à souhait et déconseillé au jeune public.
Amoureux de sensations fortes, il semblerait que le plus gros risque que vous preniez serait celui de ne pas réserver vos places dans les meilleurs délais.
Ce Swan Lake n’est pas prêt de se faire oublier. Berlin et Stockholm – où le spectacle a été présenté précédemment – n’en reviennent toujours pas !

A suivre sur le blog, l’interview du chorégraphe.

SWAN LAKE

de Fredrik Rydman
Créateur, metteur en scène et chorégraphe

Au Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 PARIS

A partir du 1er octobre 2013
du mardi au samedi à 20h
matinée samedi et dimanche à 15h30

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City Tour India in Paris – visite du PARIS INDIEN: Ganesh, Bollywood et épices

Dimanche matin – Métro la Chapelle Ligne 2.
Un seul mot peut vous faire sortir de votre lit un jour de grasse matinée: Inde.
Et il n’est pas nécessaire d’y associer deux autres mots: Aishwaria Rai, l’actrice inoubliable du film Devdas ou Bollywood, pour vous décider à vous lever.

Rendez-vous est donc pris pour un tour du Paris indien.
Dans quelle mesure ce city tour pourra-t-il nous offrir dépaysement et ravissement pour la modique somme de 12€ ?

Pour débuter, le sourire et la bonhomie de notre guide Senthil, né à Pondichérie, réchauffe l’âme et nous laisse présager si ce n’est de visions subliminales au moins d’un trip intérieur planant.
Une Mona Lisa version indie par l’artiste Kentachi pour nous faire patienter avant que la visite débute par un lieu (de) culte.

Pour les parisiens aware, le doux nom de Ganesh ne leur est pas indifférent. Et pour cause, il fait référence à une fête qui se déroule fin août – début septembre, selon avis favorable de la Mairie de Paris. Une fois par an, un long cortège porte un dieu à tête d’éléphant. Cette célébration est l’occasion d’un mélange coloré entre parigots bobos et indiens à l’accueil communicatif.

Une fois les chaussures ôtées et la porte ouverte, une bouffée d’odeurs capiteuses s’engouffre dans vos narines. Un mélange d’épices, de fruits et d’autres parfums qui vous semblent inconnus.
Est-ce la même sensation quand on descend de l’avion à Bombay ?

Ici, on apprend que chacun prie pour soi. Il n’y a pas de célébration ou de rassemblement comme pour les catholiques ou les musulmans.
Dieu placé au centre du Temple est l’objet de toutes les attentions, d’autres représentations l’entourent.

Ce lieu bas de plafond est chaleureux et déroutant. On se laisse bercer par les couleurs qui recouvrent l’ensemble des icônes.

Retour sur le bitume, et rencontre d’un fleuriste indien, l’unique en Europe, depuis 1999. Sa spécialité: confectionner des colliers de fleurs de jasmin uniques tout en proposant des valeurs sûres pour votre intérieur comme ces roses.

Cours d’habillement devant une des vitrines de magasins spécialisés en sari. L’occasion de réviser notre carte de l’Inde avec notre guide.

L’enseigne Les Délices de Ganesh nous réserve son lot de curiosités. Il faut un initié pour oser s’aventurer dans ce lieu de saveurs inconnues. Les couleurs ne manquent pas de vous marquer la rétine, et gâteaux et autres pâtisseries – bien loin de la sophistication de Pierre Hermé – vous feraient presque regretter que votre grand-mère n’ait pas eu quelques origines indiennes. Elle aurait pu alors vous initier à ces objets de tentation gustative.

 Autre ambiance et autre palette de couleurs au marché indien.
Et une découverte qui nous laisse encore perplexe: un concombre amer qui aurait comme vertu de lutter contre le diabète. Recette de sorcier ? Pas si sûr à en croire les consommateurs remplissant leur panier.

Dernier arrêt au vidéo club du quartier. Ici les larges rayons, comme autant de remèdes à la morosité, proposent des DVD de films bollywoodiens en version française.

L’Inde, le Japon, la Chine ou la Martinique ont un effet d’attraction insoupçonnable sur vous ? Mais prendre un avion dans le quart d’heure vous est difficile ?
Allez jeter un oeil sur le site 1dayinparis.com pour organiser votre trip avant le 24 mars, pour des visites dépaysantes en partenariat avec la Mairie de Paris et à l’occasion du Salon Mondial du Tourisme.

Il se murmure que le partenariat devrait reprendre à la rentrée. Alors gardez l’oeil!

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Livre: ANGELS OF PARIS, visiter Paris à travers ses anges – Interview de ROSEMARY FLANNERY

Au Ciel, un ange n’a rien d’exceptionnel. 

de George Bernard Shaw

Vous recherchez une visite de Paris originale, inattendue ? Et si vous parcouriez le bitume à la recherche des anges de Paris. Angels of Paris est un petit livre – par son format – plein d’esprit et d’images aussi étonnantes que réjouissantes qui invitent au voyage. On doit cette découverte à une Américaine installée à Paris.

Rosemary Flannery, ancienne mannequin, artiste, écrivain et guide, s’est consacrée à cette initiation à l’architecture parisienne à travers une figure aussi discrète que touchante: l’ange. Et le lecteur a de quoi avec de sérieuses sources d’étonnement en perspective. Nombre de ces petits êtres, pourtant attentionnés, passent totalement à côté de notre regard. Il fallait une femme pour nous les révéler. Et après 17 ans passés dans le New Jersey, 18 ans à New York et finalement plus d’années passées à Paris, son regard aiguisé sur la ville ne pouvait que nous intéresser.

Alors que son livre va faire l’objet d’une application pour smartphones, rendez-vous était pris à La Maison Rouge pour une séance photo dans un des rares photomatons vintage que comptent Paris. Histoire d’en savoir un plus sur ces figures qui font aussi Paris et sur celle qui nous les révèle.

United States of Paris: D’où vient cet amour de Paris ? Et de la France ?
Rosemary Flannery: A l’adolescence, j’étais passionnée de mode et j’étais abonnée à American Vogue. Paris était à l’époque, encore plus que maintenant, la référence en matière de mode.
Tout ce que j’aimais était liée à la France: la gastronomie, la haute couture, la littérature, Zola, Victor Hugo. Mais je lisais aussi la littérature russe, traduite en anglais. Et chose très étonnante, dans les livres de Tourgueniev et Tolstoï, certains dialogues des personnages étaient en français. Et il n’y avait pas de notes en bas de page ni de traduction. Je me suis, tout naturellement, dit que pour comprendre la littérature russe, il fallait apprendre le français. Tout ce que j’aimais, ça me menait vers la France. Le plus fascinant aussi, c’est que des artistes très importants comme Van Gogh, Picasso, Modigliani, se sont installés dans cette ville et sont finalement morts ici. Pour moi, c’était très intriguant. Vivre à Paris était lié à mon destin.
Pour l’anecdote, j’ai vécu mon enfance au New Jersey. Quand je voyais les gens se marier, par exemple, je me disais que ce ne serait jamais pour moi. Je disais à ma famille que je ne mourrais jamais dans ce pays. Je savais que je vivrais ailleurs.

UsofParis: Quel a été le déclic pour ce livre ? Quel ange est à l’origine de cette aventure ?
R. Flannery: Quand je me suis installée à Paris en 1992, j’habitais dans le 14e. Et j’ai pris l’habitude de faire mon footing dans le Parc Montsouris. A l’entrée du parc, il y a une magnifique colonne avec un grand ange au-dessus. Finalement, avec mes recherches, j’ai découvert que ça n’en était pas un. C’est en fait une allégorie pour la Paix, après la guerre franco-prussienne. Sans inscription, toutes les interprétations sont possibles. Toutefois, je n’étais pas la seule à croire que c’était un ange. Quand je prenais des photos, les gens m’interpellaient et me disaient: c’est Saint-Michel, c’est un Archange

Et après, j’ai découvert beaucoup d’autres anges. J’ai commencé à les prendre en photos. Mes amis aussi m’en indiquaient d’autres. Comme l’ange du 57, la Rue du Turbigo dans le 3e et qui fait 3 étages. Un ange discret volontairement car né en pleine époque Haussmannienne. Beaucoup de gens du quartier me disaient: “je n’avais jamais vu cet ange !” Il faut toujours regarder en l’air.

UsofParis: Quelle figure vous impressionne le plus parmi cet ensemble de portraits ?
R. Flannery: Certainement les anges du Moyen-Age. Ce sont les plus touchants, les plus émouvants. Peut-être parce que la foi était plus intense à cette époque. Quelque part, on ressent une vérité, même si ces anges peuvent être souriants, comme ces musiciens, entourés d’éléments architecturaux (au 51, rue de Montmorency, 3e). La beauté résident aussi dans le décor qui accompagne ces figures. Il y a aussi cette scène impressionnante, où des anges assistent à la mort de Marie (sur la Cathédrale Notre Dame de Paris). Quand on les regardent, ils sont pleins d’émotions.

UsofParis: Quelle image renvoient-ils de Paris ?
R. Flannery: Je ne sais pas si c’est une image, car les gens ne les remarquent pas forcément. Ce sont plutôt des petites images. Y’a quelque chose de subliminal. Une présence visible mais aussi quasiment cachée. Mais ils protègent la ville. Quand j’ai appris l’histoire de Paris, j’étais très étonnée que cette ville ait été épargnée. Pour moi, elle est bénie. Même si l’on est pas croyant, on peut penser que quelque chose à protéger la ville.

 

UsofParis: Est-ce que vous avez raté un ange ?
R. Flannery: Il y a au moins encore une vingtaine d’autres anges. Le livre en contient 70 en tout. Il fallait m’arrêter dans cette aventure. Et puis, pour certains, il est très difficile d’en dire plus, faute de documentation. Au 5 avenue de la Paix, il y a un ange fabuleux, au dessus d’une porte. Il est tout en bois, sculpté et en très bel état. J’ai cherché sa trace partout, dans les archives, dans les bibliothèques. Et encore maintenant, je n’ai pas rien trouvé.

UsofParis: Une anecdote au cours de l’écriture d’Angels of Paris ?
R. Flannery: Ces anges ne sont pas dans le livre. Ils sont sur l’horloge du Palais sur la Conciergerie. C’est la plus ancienne horloge de Paris installée en extérieure. 
Au début de cette aventure, je n’étais pas bien équipée en terme de matériel photo et de zoom. Et j’ai dû m’installer de l’autre côté de la rue pour avoir du recul. Pour cela, je me suis armée d’un escabeau, que j’ai ensuite beaucoup promené. Je le transportais avec moi de manière naturelle !
Un jour, j’étais en train de photographier ces anges, installée sur mon escabeau avec un imperméable noir. Quand je suis redescendue, un vieil homme, très gentil et aussi très curieux m’a interpellée en me demandant: est-ce que vous êtes dans l’espionnage ? Je lui ai répondu: non, je suis dans le business des anges !

UsofParis: Est-ce que les anges ont été bienveillants avec vous ?  
R. Flannery: J’ai trouvé qu’ils m’ont beaucoup assistés. Ils étaient avec moi dans mes recherches.
Un jour, j’ai pris le mauvais bus, j’étais un peu distraite. Je me suis arrêtée pour changer de bus. Il m’a fallu marcher sur le quai de l’Hôtel de Ville.
Les anges savaient que j’étais à leur recherche. Et ils m’envoyaient des indices, ils me faisaient signe. J’en étais convaincue. Et au détour d’une rue, j’ai découvert mon premier ange sur un porte, en fer forgé (
au 78, qui de l’Hôtel de Ville, 4e). Une sorte d’ange-sirène qui nourrit un écureuil  Et grâce à lui, j’en ai trouvé un autre.

UsofParis: Dans quel lieu aimez-vous vous ressourcer ? R. Flannery: J’ai besoin de la nature pour me ressourcer et donc de quitter Paris. Mais ça peut-être aussi le cadre dans lequel j’ai travaillé pour l’écriture de mon livre: un café italien de la rue Auber. Il y avait de “good vibrations” tout le temps. Et c’était vraiment inspirant. 

 

UsofParis : Quel est votre dernier coup de coeur ?
R. Flannery: L’exposition de la créatrice Eileen Gray au Centre Pompidou. C’est lié au souvenir de mon premier job après mon diplôme de French langage and litterature. J’étais “executive secretary” du Président du siège Yves Saint Laurent à New York. J’ai menti pour avoir ce job ! Il fallait connaitre la dactylo, chose que je ne maîtrisais pas. Je l’ai apprise dans un livre. Il fallait que je travaille là, parce que c’était Yves Saint Laurent, parce que c’était la France.Et dans l’impressionnant bureau du Président pour qui je travaillais, il y avait aux côtés des deux portraits de Monsieur Saint Laurent par Andy Warhol et des créations d’Andrée Putman, un tapis et une chaise transat en cuir créés par Eileen Gray. C’était ma première rencontre avec l’oeuvre de cette artiste, considérée comme une des plus influentes du XXe siècle. Je n’ai jamais oublié…

ANGELS OF PARIS
An Architectural Tour through the History of Paris
de Rosemary Flannery

with photographs by the author
Editions The Little Bookroom
New York

A retrouver à la librairie parisienne Skakespeare and Company
ou sur Amazon

Thanks John Agee !

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CONCOURS HUMOUR: des invits à gagner pour La troupe à Palmade à la Comédie de Paris

Vous avez passé l’âge de mater Harry Roselmack dans 7 à 8 le dimanche ou de vous tailler une bavette devant Top Chef  le lundis soir?
Nous vous proposons une contre-programmation à faire saliver votre petite soeur. Foncer vous plier de rire avec LA TROUPE A PALMADE en direct de la Comédie de Paris, notre dernier coup de coeur humour du moment!

Au programme: 15 comédiens sur scène, une écriture originale, de la nouveauté et un thème en fil conducteur.
Actuellement : l’entreprise.

Une soirée que vous ne regretterez pas d’autant plus que nous vous offrons des invitations !
Il y a 3×2 places à gagner pour le lundi 25 mars 20h.
Tentez donc votre chance. Mais attention: on vous attendra pour un débrief complet après spectacle.

Pour assister à ce spectacle, il vous suffit de nous envoyer un mail avec vos nom et  prénom à : usofparis@gmail.com

Date limite de participation: le vendredi 22 mars à 23h

Les 3  gagnants de 2 places, chacun, seront prévenus par mail, après tirage au sort.

Félicitations à Alexis, Emilie et Gérard qui gagnent 2 places chacun !

Comédie de Paris
42 rue Pierre Fontaine
75009 Paris

Merci à la Troupe à Palmade, à la Comédie de Paris et à
Jeux concours gratuits

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PHOTO DU MOIS #12 : Savoir

Chaque mois, les bloggers et bloggeuses qui participent à La Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème.
Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Pour le mois, le thème est SAVOIR.

Pour notre 12e participation – un an déjà ! – nous avons voulu partagé notre dernière découverte parisienne.
Le metteur en scène, scénographe et plasticien, Jan Fabre expose actuellement à la Galerie Daniel Templon une série de marbres d’un éclat et d’une poésie rares.
Et quelle plus intense allégorie pour évoquer le savoir que cette création unique représentant un cerveau comme terreau d’une floraison convoitée par un papillon ?
Rien de mortifère pourtant dans cette image qui inspire toutes les interprétations.
On vous laisse trouver la vôtre.

Pour découvrir toutes les autres propositions, surfez sur les blogs et partagez vos commentaires:
Wolverine, Agrippine, Alice WonderlandVioletteGizehCarnet d’escapades, La Fille de l’Air, SébastienTuxana, Viviane, Carole In Australia, CaraAkaiericLaurianeIsaquarel, LisaDeParis, Meyiloflechebleu, Karrijini,
Leviacarmina,MTestinaute, N, Nataru, Dr. CaSoLes bonheurs d’Anne & AlexCaro from London , Champagne, magda627, Christelle, La Papotte, EurydiceXavier MohrBerliniquaisFrédéricAkromaxLaGodiche, Angélique, Céline in ParisLa Flaneuse, Lucile et Rod, LyonelkPat QuébecFesse fouilleFilamots, Mamysoren, Coco, Emma, LavandineGilsoubKrnChris et NanouJ’adore j’adhèreCynthiaCélianoSkipi, La Parigina, EDjoulEloclemenceCaterineZaza, Hypeandcie, Sinuaisons, ArwenCherrybeeThalie,
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Expo Old Up: COMBO, culture kidnapper, un mashup street art à la Galerie des Petits Carreaux Paris 2e

Dans le street art, un combo est l’assemblage de plusieurs stickers.
En visitant l’exposition événement Old Up à la Galerie des Petits Carreaux à Paris, on confirme que l’artiste COMBO porte bien son nom.

Ça fait déjà quelques mois que cet artiste français nous tape dans l’oeil au détour d’une rue et qu’il convoque des figures de la culture populaire pour des détournements aussi joyeux que dérangeants.

Pour cette exposition dans le 2e arrondissement, Combo s’est armé d’un échafaudage – un peu à la manière d’un Jef Aérosol sur la Place Stravinski – pour coller un Yoda moustachu sur le flanc d’un immeuble. Très solennel, en parrain d’un autre temps, le personnage de la saga Star Wars ne lâche pas du regard tout arpenteur du bitume qui remonterait la Rue Montorgueil, en plein jour.

Une fois le seuil de la galerie franchi, une flopée de personnages colorés nous taquine la rétine. Mickey Mouse, Tintin, Kermit la grenouille ou encore Bugs Bunny et Sangoku sont les modèles de séquences inédites et improbables. Des nouvelles aventures pour certains, des portraits de famille Noir et Blanc pour d’autres. La galerie de portraits ne manque pas d’audace ni de piquant.

Même les grands maîtres de la peinture comme Edward Hopper sont convoqués pour cette invention au décalage, recyclage et bouillonnement d’influences.

On ne saurait trop vous conseiller de vous laisser porter par ce vent frais de culture pop inspirée, régressive en diable.

OLD UP
Combo, culture kidnapper

jusqu’au 6 avril 2013

@ La Galerie des Petits Carreaux

43, rue des Petits Carreaux 75002 Paris
Ouverture du mardi au samedi 12h-19h

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PARIS HAUTE COUTURE exposition événement à l’Hôtel de Ville de Paris – FASHION & MODE

Paris is fashion !
Forget London, Milan, New York. Paris hasn’t loose its place as the most exciting fashion city in the top 4.
Discover PARIS HAUTE COUTURE new exhibition at Paris’ Hotel de ville.

Histoire de la mode et Fashion Week se télescopent à l’Hôtel de Ville de Paris jusqu’au 6 juillet 2013 !
Sorti de ses réserves, un ensemble de pièces emblématiques de la création française du Musée Galliera retrouve pleine lumière et s’accoquine avec les créations phares de Lagerfeld, Gaultier ou Alaia.

Le Musée Galliera n’en finit pas d’être fermé aux yeux des curieuses fashionistas mais aussi de créer une programmation alternative hors les murs.
Souvenez-vous du défilé hypnotique au Palais de Tokyo avec l’actrice Tilda Swinton lors du dernier Festival d’Automne. Une performance nommée The Impossible Wardrobe qui donnait alors un avant-goût du foisonnement de trésors du Musée dont on retrouve quelques exemples dans le parcours de l’exposition PARIS HAUTE COUTURE.

Chanel, Saint Laurent, Dior, Givenchi, Montana sont convoqués pour une évocation raffinée du savoir-faire des maisons de couture françaises. Audace, classe, précision et caractère sont les premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit tant notre rétine est excitée par tant d’inventions vestimentaires.

Est-ce qu’un homme peut résister longtemps face au trouble causé par la finesse et la silhouette d’une robe d’Azzedine Alaïa ou encore devant la parure métallique conçue par Paco Rabanne pour Brigitte Bardot ? Certains d’entre eux pourraient même débuter une première tirade: “si j’étais une femme, je porterais…”

Vous l’aurez compris, derrières certains modèles exposés se cachent aussi des identités féminines non moins célèbres. Il s’agit de celles qui ont eu la chance de porter certains des plus beaux attributs à leur beauté.
Une poignée de femmes qui ont certainement été l’objet des plus belles déclarations d’amour ou tout du moins d’intentions galantes, armée dans leurs atours.
C’est le cas de cette robe du soir baptisée “Aurore” portée par l’actrice Geneviève Page et création de Saint Laurent pour la maison Dior en 1958.

Pour autant, photographies d’époque, dessins de début de siècle et autres créations ne sentent pas la naphtaline.
Au contraire, ces pièces anciennes trouvent une nouvelle jeunesse aux côtés des créations contemporaines.
Comme ce duo imparable entre le tailleur de Coco Chanel créé en 1960 et la robe manteau Chanel par Karl Lagerfeld de la collection automne-hiver 1995-96.

Et pour celles et ceux qui douteraient encore du pouvoir d’attraction de cette exposition, un conseil.
Si PARIS HAUTE COUTURE ne devait être vue que pour deux modèles ce serait les très spectaculaires créations de Jean Paul Gaultier – un blouson à longues manches évasées “Place du Tertre” – et Thierry Mugler.

Des modèles rarement exposés et qu’il ne nous a pas été donné de photographier car propriétés de deux maisons de couture parisiennes. Mais dont nous avons un malin plaisir à vous évoquer pour mieux vous titiller…
A bon entendeur !

Exposition PARIS HAUTE COUTURE 

Hôtel de Ville, Salle Saint-Jean
5 rue de Lobau, 4e

Jusqu’au 6 juillet 2013
Tous les jours de 10h à 19h (dernier accès à 18h15)
Fermé les dimanches et jours fériés

Exposition en entrée libre

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