C’est parti pour de nouvelles folies chocolatées estampillées Pâques 2016 !
Après vous avoir présenté l’œuf spectaculaire du Westin Paris-Vendôme, d’inspiration mexicaine, on poursuit notre tour du monde avec les créations du chocolatier Matthieu Bijou.
3 destinations au choix selon vos goûts visuels et gustatifs : Mexique encore avec ce cactus ultra distingué !
Matthieu Bijou
L’Hyppo pour célébrer le Ghana avec un praliné grué de cacao et le Bonzaï aux influences Vietnamiennes pour une déclinaison praliné sésame.
Matthieu Bijou
On file vite à Saint-Germain des Prés pour nous régaler du nouveau spectacle signéPatrick Roger. Véritable artiste, sculpteur du chocolat, le créateur nous en met plein les yeux cette année encore.
On pousse la porte et des effluves captivantes de chocolat nous arrivent aux narines. Le tour de la boutique au design noir mais pas intimidant, pour autant, est une célébration de l’inventivité.
Patrick Roger
Banc de poissons à déguster en groupe ou en individuel, pétales de fleurs et d’oeufs (irrésistibles), poules et autres coquilles gorgées de chocolat, les propositions sont multiples, variées et accroches gourmands !
Patrick RogerPatrick Roger
La collection de pâtes de fruit poissons et petits canards va faire chavirer nombre de petits loups.
Patrick Roger
L’appel de la team canard a été trop forte. Nous voulions rencontrer la bande de Na-Nards de l’Eclair de Génie. Et on a filé mâter les premières jonquilles au Parc Monceau avec Gérard !
Bien sûr, il n’est pas allé très loin après la photo. Nous n’avons pas résisté et l’avons croqué sans pitié.
Meet Gérard! L’Eclair de Génie
Bien sûr, il n’est pas tout seul, il y a Gaspard, Oscar, Bernard et les autres. Ils sont 7 en tout, 7 couleurs et autant de fantaisies pour amuser vos petits bouts.
Un autre oeuf coup de coeur, aux côtés de l’Oeuf Arlequin d’Henri Le Roux, celui d’Arnaud Larher. Une texture
Arnaud Larher
Parti-pris surprenant quand on passe devant la vitrine de Pierre Marcolini, le plus belge des chocolatiers parisiens. C’est Easter Wonderland cette année, un pays des merveilles mais sans Alice avec la Reine, le Fou, le Chat, le Lapin en chocolat, accompagnés d’oeufs 250 et 500 grammes ainsi que de coffrets de petits oeufs tous plus gourmands les uns que les autres.
Pierre MarcoliniPierre Marcolini
Ces joyeux personnages ont même droit à une apparition dans un teaser animé. Craquant !
Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, le thème du mois a été choisi par Chat Bleu : un défi ou un challenge personnel.
Exceptionnellement, vous allez vivre mon défi en direct. En effet, au moment de la publication de cette photo, j’aurai tout juste mis le pied à Shanghai.
La photo étant publiée quelques toutes petites heures seulement après l’atterrissage de mon avion.
Pourquoi la Chine est un challenge pour moi ? Parce que ce pays bien que riche de son patrimoine, de sa culture ancestrale, d’art et autre gastronomie n’était pas une priorité. Bien sûr que le New York de Chine, Shanghai, avait quelque chose de fascinant, mais certains éléments ne m’engageaient pas pour une exploration.
Et pourtant j’y suis bien, un concours de circonstance m’a conduit ici.
Un selfie posté sur Facebook et deux billets d’avion gagnés au printemps dernier. Difficile de refuser et de reporter.
Si vous voulez suivre mes aventures, follow me sur Instagram : @UsofParis et @UsoftheWorld, quand la crew parcourt le monde !
Si vous souhaitez rejoindre la communauté de la Photo du mois, rendez-vous sur la page FB du groupe, si ce n’est pas déjà fait !
LeMusée du Luxembourgnous ouvre à une collection d’oeuvres inédite à Paris. Cet ensemble aussi captivant qu’étourdissant et exceptionnel a parcouru plus de 1 400 kilomètres pour émerveiller le public français. Parmi ces Chefs d’oeuvre de Budapest : Dürer, Véronèse, Tintoret, Manet, Goya ou encore Egon Schiele.
Nous avons sélectionné quatre oeuvres qui ne pourront vous laisser insensibles. Après les avoir aperçues, vous nous résisterez pas à cet aperçu des beautés du musée des Beaux-Arts de Budapest, actuellement en pleine rénovation.
Dans cette montée crescendo des émotions picturales du parcours conçu par les commissaires, Laurent Salomé et Cécile Maisonneuve, en sortant de la fin du Moyen Age et de la Renaissance germanique, une série de toile du Cinquecento viennent nous happer.
Les passionnés du Greco – jamais rassasiés de nouvelles découvertes – seront frappés par Saint Jacques le Mineur, Marie Madeleine pénitente et cette Annonciation aussi poétique, étrange que brillante.
Le ciel s’ouvre à l’arrivée de l’ange Gabriel.
Annonciation, El Gréco, vers 1600
En face des Greco, une oeuvre frappe par le calme avant la tempête, avant l’horreur. Un dernier souffle avant la mort peint par Artemisia Gentileschi.
Le coup n’est pas porté par un soldat, guerrier comme on a le plus souvent mais à une femme. Il s’agit de Yaël, personnage de l’Ancien Testament, qui profite du sommeil de son hôte, Sisera pour lui enfoncer un piquet dans la tempe.
Cette violence en marche ne transparait que dans le geste. Le visage de Yaël ne traduit aucune peur, ni appréhension.
Yaël et Sisera, Artemisia Gentileschi, 1620
Un des rares autoportraits, si ce n’est l’unique de l’exposition, il est celui de l’artiste hongrois Adam Manyoki. Inconnu en France, sa maitrise, son charme imberbe très XVIIIe (siècle) nous donnent envie, à la sortie de l’expo, d’en savoir plus sur ce peintre.
Autoportrait, Adam Manyoki, vers 1711
Nous n’avons jamais oublié l’exposition spectaculaire qui révéla l’inspiration avant-garde de Franz-Xaver Messerschmidt au public en plein coeur du Musée du Louvre, en 2011. Retrouver deux des oeuvres de l’artiste autrichien – très peu représenté dans les collections de musées français – est toujours un choc visuel.
La photographie ne peut traduire l’intensité de la rencontre avec ces deux têtes dites “de caractère“.
L’homme qui pleure comme un enfant et L’homme qui baille, Franz-Xaver Messerschmidt, 1771-1781
Exposition Chefs-d’œuvre de Budapest Dürer, Greco, Tiepolo, Manet, Rippl-Rónai…
jusqu’au 10 juillet 2016
Tout est possible à Paris ! Même une comédie musicale américaine dans la cave d’un bar écossais. La troupe franco-américaine American Musical Theatre Live! Paris (AMT) réjouit les expats, anglophiles et autres spectateurs en manque de dépaysement et d’histoire d’amour avec Next thing you know. Bonne nouvelle : reprise en mars à Paris et avril à Poissy !!
Et il en faut peu pour vous croire ailleurs, à plusieurs miles de Paris. Un soir, voire deux par semaine, les initiés se donnent rendez-vous au Pub Highlander dans le 6e. Discrétion assurée, juste un panneau écrit à la craie fait mention du spectacle qui se joue dans ces murs.
Next thing you know de Joshua Salzman et Ryan Cunningham est un joyeux mélange de Friends, Quand Harry rencontre Sally (la scène d’orgasme en moins) et quelques pépites de la comédie romantique made in New York.
photo Christine Coquilleau – Naït Sidnas
Sur scène : une aspirante comédienne qui peine à briller, un jeune premier auteur de théâtre qui tente de réussir, une chanteuse lesbienne sur le départ pour LA et un serial lover. 4 personnages pour un spectacle fin, relevé, sensible et réjouissant.
Alors que le jeune couple file le parfait amour, la question de l’avenir, de l’engagement, des compromis vient bouleverser son quotidien. Est-ce que la belle Waverly doit accepter ce poste dans un cabinet d’avocats au risque de contrarier ses aspirations artistiques ? Darren a-t-il seulement le temps d’un peu d’attention pour sa compagne alors qu’il est pris entre les impératifs de son job (alimentaire), et son écriture effrénée ?
Autre point fort le casting est international. Nous avons du Franco-Américain avec Quentin Bruno (Luke), un mix Belgique-Brésil pour le jeune premier Vinicius Timmerman (Darren), le charme à la française avec la piquante Marion Préïté (Waverly), du 100% US avec l’intrépide Miranda Crispin (Lisa) ou Lauren Berkman (Waverly – original cast).
Les partitions et les airs sont entraînants, et nous font oublier l’étroitesse des lieux. On aurait presque envie de reprendre le refrain d’un des airs en rappel pour finir en apothéose.
La mise en scène de Tolgay Pekin est inventive et joue à merveille des contraintes du bar et la proximité avec les spectateurs. Les 4 artistes chantent à votre oreille et n’hésitent pas à vous titiller un peu au cours de la soirée.
On est loin de la démesure de la superprod de Singin in the Rain qui se joue au Théâtre du Châtelet. Ici, on s’envole du côté du off Broadway, on parle à son voisin, on sirote une bière avant, pendant et après le show, et ça nous fait vibrer un max.
NEXT THING YOU KNOW Musique : Joshua Salzman
Livret et Paroles : Ryan Cunningham Mise en scène : Tolgay Pekin Direction musicale : Mathieu Becquerelle
lundi 14, mardi 15 mars à 20h
dimanche 20 (18h) et lundi 21 mars (20h)
Il y a toujours des oeufs en chocolat plus inventifs que d’autres, plus accrocheurs aussi. L’oeuf Arlequin de la maison Henri Le Roux, le chocolatier de Quiberon et Paris, est suffisamment éclatant pour réveiller votre Pâques édition 2016.
Sortis de la boutique rue Saint-Dominique, accompagnés d’un beau soleil, nous n’avions qu’une idée en tête ce samedi : célébrer les couleurs et le design de cet oeuf par un shooting photo exclusif.
Direction le Jardin du Luxembourg pour installer en pleine lumière, face au Sénat, cette création chocolat d’origine Madagascar, à 70% de cacao. #Yummy
Et il cache bien son jeu cet oeuf-là. Il n’a marqué aucun signe de faiblesse face au soleil et dissimule dans son intérieur de la friture chocolat noir et lait. Poissons, coquillages et petits oeufs viennent raviver toute l’attention une fois la coque brisée.
Mais les passants et fidèles du Jardin, interpellés par les couleurs de cette création, n’en savaient rien en baissant les yeux sur cet objet de gourmandise au design original : remarquez sa forme audacieuse.
En visitant la boutique du 6e arrondissement, nous n’avons pas résisté non plus à faire gambader la jolie souris posée sur son socle chocolat croustillant ! Délicate et discrète à la fois, elle aussi cache deux petites surprises pour les gourmands qui oseront l’engloutir. Elle fera le plaisir de vos petits garnements et vos petites fripouilles, #ludique et #irrésistible !
D’abord, un premier échange par mail avec ce jeune artiste, Marvin Jouno, pour comprendre ce qui venait de nous scotcher. Un EP 4 titres, Ouverture, qui nous redonnait mille foi en la chanson française. Une poésie énigmatique, qui offrait toutes les évasions et projections possibles avec une orchestration fine nous rappelant le doux souvenir d’artistes masculins racés – ce qui n’a pas échappé aux Inrocks. Benjamin B. en ligne de mire, comme référence incontournable ou figure tutélaire à mieux pourfendre pour s’émanciper.
La sortie du premier album, Intérieur Nuit, est l’occasion d’une interview face-à-face avec Marvin Jouno. Impossible de tout savoir sur le titre Est-ce l’Est ? – texte le plus impudique du CD pour son auteur – “le sens profond de la chanson est secret“.
L’approche du premier concert en tête d’affiche à la Flèche d’Or rappelle à Marvin le souvenir de ce premier live à Paris au cours duquel il a gardé le plus souvent les yeux fermés face à son public.
Alors qu’il se voit déjà partir à l’étranger avec son film dans le sac à dos – car Intérieur Nuit est un album et un film – pour faire écouter sa musique aux francophiles de tout bord, notre trentenaire se laisse désirer avant d’envoyer sa cover du Grand Sommeil à Etienne Daho, en guise de postcard hommage.
UsofParis : Un EP puis un album, est-ce désormais une suite logique pour un jeune artiste ? Marvin : C’est dans l’air du temps. Je vois l’EP comme une sorte de carte de visite. Ce qui est intéressant, c’est que c’est un vrai entrainement sur tous les plans : fabrication, gestion d’une sortie, on apprend de ses erreurs aussi. C’est une balle à blanc.
L’EP Ouverture était un condensé de l’album Intérieur Nuit. Mais c’est l’album qui fait le plus sens.
J’ai eu un problème avec le 1er titre : L’Avalanche. Impossible de décrocher, c’était très fort comme accroche. Comment l’as-tu composé ?
J’ai eu peur 🙂
La genèse de ce morceau est une déception professionnelle. J’ai pris ma voiture sur un coup de tête et je me suis isolé dans une maison en Bretagne. Et j’ai écrit 2-3 chansons dont Antoine de 7 à 9 et L’Avalanche. Je voulais exprimer ce que je ressens depuis tout petit : ces insomnies dans la nuit du dimanche au lundi. C’est un classique, je ne dors pas beaucoup. Je fais le bilan de la semaine passée et je pense à celle qui va arriver. C’est totalement involontaire.
La base de ce titre est un piano-voix, comme les autres morceaux. Et toute la production a été faite à Carpentras au Studio Vega, à 4 : Angelo, Agnès, Rémi. Et je ne sais pas ce qui s’est passé : on est arrivé avec 13 piano-voix et nous avons réussi à tous les arranger et les développer en 6 jours.
On avait la vision : décor, ambiance, lumière. Et l’orchestration s’est faite en une soirée.
Que L’Avalanche ouvre l’album était une évidence ?
La track-list a été un long travail de réflexion. Il y a eu plusieurs ébauches. Et L’Avalanche s’est imposée, sans doute à cause de la phrase : “la nuit sera immense“.
Qu’est-ce qu’il y a de cinématographique dans tes textes ou dans la composition de tes chansons ?
Je viens de ce média. J’ai étudié la mise en scène et ensuite été décorateur pendant 10 ans. Les premières chansons que j’ai écrites étaient inspirées d’un scénario que je n’ai jamais tourné.
Quand j’écris, j’ai souvent le clip en tête. Je fonctionne beaucoup par images. Et je m’efforce d’avoir des compositions qui collent avec les textes. L’album peut être considéré aussi comme une sorte de BO.
Mais Intérieur Nuit ne devait pas, pour autant, être un film.
Je ne sais pas si je retombe sur mes pattes. Mais ça fait 15 ans que je cherche à faire un film et la musique est presque accidentelle dans mon parcours.
Elle m’amène à faire des photos, à partir tourner un film à l’étranger, à jouer la comédie.
Je suis un vrai touche-à-tout et je m’éclate.
Était-ce essentiel d’accompagner l’album d’un film ?
Ça ne l’était pas. En fait, j’avais envie d’inviter les gens à venir voir mon 1er album. 🙂
Une fois l’album mixé, j’ai beaucoup travaillé les visuels avec Élise Toïdé et cette envie d’esthétique ciné. Et je réfléchissais aux clips. Mais les propositions que j’ai reçues pour Love Later ne me plaisaient pas.
Petit à petit, il y a eu un fil rouge et un vrai désir de fiction. En une nuit, j’ai déstructuré la track-list et j’ai écrit une histoire.
Avec Romain Winkler, le réalisateur, on a privilégié l’objet film et non une compilation de 11 clips.
Jouer c’est une mise à nu plus difficile que de donner à entendre ses mots ?
J’avais déjà la sensation de m’être totalement déshabillé sur l’album. Et je dis, actuellement, à mes amis que le film est un IRM, une radiographie. Je suis plus qu’à poil. On voit tout. C’est du 360 degrés.
Et puis je ne suis pas comédien. Mais je voulais incarner ces chansons jusqu’au bout bien que je sois très pudique aussi. Ce processus est une ouverture et une mise à nu qu’il faut assumer. A la veille de la sortie de l’album, je me demande : est-ce que je n’ai pas été trop loin ?
Quel est le véritable rôle d’Angelo dans cet album ?
Angelo est l’architecte, le chef opérateur qui met en lumière. Il y a une vraie direction artistique.
Avec lui, j’oublie la partie arrangements. Je me concentre sur les compo piano-voix qui doivent tenir, exister comme telles. C’est lui qui a la vision globale.
C’est un vrai plaisir de collaborer avec des gens talentueux, comme lui et Agnès, mais c’est une lutte aussi. Je veux garder le contrôle, j’ai des idées très précises. Ce n’est pas facile de travailler avec moi, en fait. Même si je suis courtois et gentil. Je peux être têtu.
Pour quelle chanson y’a-t-il eu le plus de lutte ? Antoine de 5 à 7. On était en studio, la chanson était à peine finie de composer. Et la veille, je décidais de ne plus la faire. Je l’abandonnais. Le lendemain matin, on s’est remis au travail avec Agnès et nous l’avons sauvée. On a retrouvé un fil pour le refrain. On a sauvé le “Soldat Antoine” !
A qui as-tu fait écouter ton album en 1er ?
A ceux avec qui je travaille. Puis il est resté secret un moment car je n’aime pas faire entendre les versions à plat. Je préfère la version mastering. Et c’est en fait Pierre Siankowski des Inrocks qui l’a écouté. Il m’avait contacté via Twitter cet été et on l’a invité.
On a vraiment senti quelqu’un d’attentif et réactif.
Il a repéré très vite les références ciné et les clins d’œil à Bashung.
Être un artiste connecté, est-ce inné ?
Je ne suis pas bon, parce que je n’aime pas parler pour ne rien dire.
Mais j’essaie de distinguer les 3 médias : je relais systématiquement tout sur Twitter, tous les articles. Sur Instagram, je tente d’ouvrir et ne pas faire que de l’autopromo, je me suis remis à la photo. Je retrouve le goût en faisant des photos en Géorgie.
Et sur Facebook, il faut attendre le bon moment, avoir la bonne formule. J’ai trouvé un ton, du coup, personne ne peut publier à ma place. Ça se verrait.
Et je réponds à tout le monde.
Après avoir relevé les énigmes de HintHunt et de la Lock Academy, la crew a trouvé un drôle d’endroit pour son Casse à Dallas : le sous-sol d’un bar en plein Paris. Cocktails et escape game font plutôt bon ménage.
Parce qu’il est pertinent de stimuler les participants avant le jeu, tout en lui permettant un débrief après les sueurs froides et ceci dans un espace convivial sans limite de temps pour l’accueil : Collock est l’alternative plutôt futée pour vos prochains exploits en famille ou entre amis.
Attention : ne surtout pas quitter des yeux l’actu chaude de l’escape game nomade qui promet de nouveaux terrains de jeu stimulants et totalement inédits. Nous, on a déjà réservé pour le Sacré Graal !
Ce mardi soir, la crew s’attable dans un bar à cocktails avant de descendre les marches : direction la cave voutée, le lieu du casse.
Ce n’est pas notre premier escape game et, soyons francs, cette version nomade nous laissait un peu septiques sur le papier.
C’était sans compter notre amie l’adrénaline qui pointe le bout de son nez dès que le chrono est lancé et l’habileté des concepteurs de Collock.
Collock : histoire d’un coup de foudre divertissant
L’escape game nomade c’est avant tout une philosophie de l’amusement. Clément, Anna et Aline ont découvert ce concept de jeu en Hongrie, il y a 5 ans : le pays précurseur de ce style de divertissement et le berceau d’Anna. Et là-bas, les escapes game se déroulent aussi bien chez des particuliers, dans les lieux insolites ou abandonnés (et il y en a beaucoup). C’est ce concept qui a séduit nos trois jeunes entrepreneurs.
L’escape game explosant en France, ils décident de prendre le pari de l’amener dans des lieux insolites et propices à la convivialité.
Ils font le choix de bars, parfois peu fréquentés en semaine mais vrais lieux de vie entre amis et qui offrent la possibilité de débriefer le jeu autour d’un verre.
L’idée : ne pas se figer dans une architecture, avoir une histoire et des accessoires adaptables à tout type d’environnement, le tout tenant dans un petit camion.
Et pour trouver l’inspiration tout est bon. Les scénarios de Collock sont des mix d’émissions télé comme Fort Boyard pour l’esprit d’équipe, de romans policiers pour les intrigues ou encore de films comme Reservoir Dogs pour la tension dramatique dans le jeu Un Casse à Dallas.
Experts escape gamers, les trublions de Collock ont plus d’un tour dans leur cerveau. Ils cherchent à utiliser vos réflexes habituels pour vous mener sur de fausses pistes.
Clément Serio – un des créateur de Collock et maître de jeu
Et ils s’amusent des fausses trappes qu’ils mettent dans leurs scénarios, de voir certains joueurs aguerris tomber dans leurs pièges. Et on les comprend. Nous aussi on aime être surpris !
Un casse à Dallas
Retour sur le scénario du soir.
Notre équipe de braqueurs a 45 minutes pour dérober les lingots du coffre qui trône dans un coin de la pièce.
Le fait de ne pas être dans un lieu spécialement conçu pour le jeu offre de nombreuses pistes supplémentaires qui peuvent nous perdre un peu plus.
Mais l’objectif premier est clair : les trois grosses malles fermées par des cadenas ne demandent qu’à s’ouvrir, mais comment ?
Et même si ce scénario n’utilise pas de mécanisme électronique, exception pour l’ordi portable, il n’en reste pas moins haletant. Les multiples cadenas et moments de réflexion vont donneront du fil à retordre.
Après avoir passé de longues minutes sur la dernière épreuve, le coffre nous cède et nous accédons au précieux butin.
Même si nous ne détenons pas le record pour ce casse, nous sommes fiers de finir avant la fin du chrono et que notre maitre du jeu nous assure que nous n’avons pas eu besoin de beaucoup d’indices pour avancer.
L’escape game en entreprise Cette aventure ne sera plus présentée au grand public, en tout cas pas tout de suite. En effet, Un casse à Dallas va devenir un jeu pour des séminaires d’entreprises ou pour des évènements privés.
C’est le processus de développement de Collock : création pour un lieu particulier, une période de jeu pour grand public puis une deuxième vie en privé. Cette deuxième phase offre la possibilité d’adapter l’histoire pour proposer des parties de quinze minutes pour les séminaires, un team building accéléré. Ce créneau est porteur car les entreprises sont friantes de ce genre d’activité qui permet de révéler les atouts (et parfois les défauts) des collaborateurs, mais dans un esprit festif.
Le Graal et les bijoux de la Reine L’envie créatrice de Collock est sans limite.
Peut-être aurez-vous la chance de retrouver la Couronne d’Angleterre à La Recyclerie au début de ce mois de mars ?
Si ce n’est pas le cas, nous vous invitons à découvrir le prochain escape game imaginé par Collock : Sacré Graal ! Inspiré par la magnifique cave voutée du bar Les caves des Alliès et son puits totalement incongru (si, si il y a un véritable puits en sous-sol dans Paris), ce scénario ravira les aficionados des jeux de rôles médiévaux.
Cela tombe bien car Les Caves des Alliès est un repère de joueurs de tous poils. Un défi pour nos trois compères car le niveau d’attente sera du coup certainement beaucoup plus important.
Alors, n’attendez par pour réserver pour cette histoire car elle ne sera possible que pendant cinq jours.
Mais attention le niveau de réussite estimée est de 50 % : un vrai défi pour les nerfs !
Collock, l’escape game nomade
Sacré Graal !
Du 29 mars au 01 avril 2016 à 17h30, 19h, 20h30 et 22h
Le 02 avril 2016 à 14h30, 16h, 17h30, 19h, 20h30 et 22h
Les Caves des Alliées
44 rue Grégoire de Tours – 75006 Paris
Toutes les infos sur le site officiel Collock pour séminaires, évènements d’entreprise ou soirée privée
Depuis deux ans, le Centre des Monuments Nationaux (CMN) travaillait sur sa refonte numérique. Ce mardi, nous assistons à la conférence de presse de lancement de cette nouvelle révolution pour cette institution qui gère 100 monuments à travers la France : nouveaux sites internet, médiation numérique, appli, plateforme de développement interne, site de mécénat grand public, jeux vidéo, visite virtuelle…
Nous avons choisi de faire un focus sur quelques-unes de ces nouveautés.
Philippe Bélaval, le président du CMN, est heureux et fier de mettre en lumière les innovations actuelles et futures.
La galaxie web du CMN
C’est bien une galaxie 2.0 que le Centre des Monuments Nationaux a mis en ligne, ce matin, avec un site père et des sites fils pour chacun des cents édifices et aussi pour chaque exposition.
Mot d’ordre : unification graphique, clarté et modernité pour se tourner vers l’utilisateur, le visiteur.
La navigation est vraiment bien pensée, fluide et intuitive.
Il faut bien satisfaire les 3 millions de visiteurs uniques du site !
Les réseaux sociaux sont un des axes majeurs de cette refonte. Twitter (23 130 followers*), Instagram (8 730 abonnés*), Facebook (34 850 fans*), Youtube (440 000 vues* sur 146 vidéos) mais aussi Vine prennent une place importante dans le rapport avec le public.
Le CMN a donc choisi de mettre encore plus en lumière ces modes de communication et de promotion des lieux, des évènements et des expositions.
Chaque site relaie donc les partages des visiteurs.
Envie de planifier une visite sur un site particulier ? Aucun problème.
La recherche géographique permettra de trouver le monument proche de votre prochain lieu de villégiature et le moteur de recherche de sélectionner celui pour lequel vous êtes venu dénicher quelques infos.
On aime le résumé rapide et synthétique en quatre carrés avec les horaires d’ouverture, la météo et les tarifs comme pour le Château de la Motte-Tilly. Ces infos sont, bien évidemment, disponibles pour les autres sites.
Une billetterie en ligne plus efficace Un peu en retard sur ce point déterminant, voire vital pour le CMN, c’est donc une billetterie numérique repensée qui prend forme.
Bientôt, tous les monuments seront réservables via internet en quelques clics afin de faciliter vos visites.
Toute cette galaxie web ne serait possible sans ce que le CMN appelle “l’usine à sites.”
L’usine à applications
Le Centre des Monuments Nationaux souhaite offrir à ses visiteurs la meilleure expérience possible, et pour cela, il y a les applications de visites, consultables durant la visite ou à distance.
La dernière mise en ligne en février est celle des Alignements de Carnac (pour le moment uniquement disponible sur Android).
Téléchargeable en Freemium (gratuite pour promenade 2.0 de 30 min mais avec option payante pour celle de 3 heures) elle vous plonge dans le site, vous géolocalise si vous êtes sur place, tout en vous proposant un parcours de visite et vous offre des informations complémentaires.
Pour créer ces applications, le CMN a mis en place un outil interne vraiment bluffant.
Sur le modèle de WordPress (un système de gestion de contenu pour site internet ou CMS que nous utilisons pour gérer ce blog), une usine à applications a été créée.
C’est un système de création interne qui permet aux contributeurs de concevoir une application sans connaître la programmation.
Grâce à des modules prédéfinis comme l’insertion de QRcode, de quizz texte ou photos, de carte intéractive, de modules de photo augmentée pour les visiteurs (qui permettent, par exemple, de s’insérer dans un décor), une application peut être mise en ligne sur les différents stores en dix jours.
Ci cen’est pas une révolution interne !
Histopad : votre compagnon de visite Cette tablette est un complément de visite. Le premier site qui en bénéficiera en décembre sera la Conciergerie à Paris.
Sur ce WorkInProgress de visite en réalité augmentée, nous avons pu nous balader dans deux lieux : La Grand Salle en période médiévale (actuellement la salle des pas perdus du Palais de Justice) et la Cellule de Marie-Antoinette pour la période révolutionnaire (actuellement la Chapelle Louis XVIII).
Grâce à des objets géolocalisés sur le site, vous obtiendrez plus d’infos sur l’histoire et la vie à ces époques : le XIVe siècle sous Philippe Le Bel et le XVIIIe sous la révolution française.
La mise en place de médiateur nomade sera l’occasion de remodeler l’espace de visite. Avec de la mise ne place de l’Histopad, la cellule reconstituée de Marie-Antoinette ne sera plus dans le circuit de visite afin de laisser place à une mise en scène plus importante autour de sa vie et de son procès.
Ma pierre à l’édifice : le mécénat participatif Suite au succès de leur partenariat avec My Major Company en 2013 avec l’opération “Tous mécènes” pour l’expo JR au Panthéon ou la restauration du pont-levis du Mont-Saint-Michel, le CMN a souhaité mettre en place son propre site de mécénat grand public : Ma Pierre à l’édifice.
On oublie certainement pas mal de nouveautés de ce dispositif 2.0 du Centre des Monuments Nationaux version 2016
Mais cette (r)évolution est une avancée majeure dans la mise en lumière et la découverte du patrimoine de notre hexagone !
Pony Pony Run Run c’est de la générosité en barre.
En musique, parce que le groupe composé de deux frérots Gaëtan et Amaël, nous agrippent le col avec un nouvel album gorgé de mille influences dépaysantes, exotiques, imperceptibles qui font de leur électro un moment de folie pure que ce soit en bord de mer, les pieds dans le sable ou avec un nœud pap à une soirée de la Fashion Week. Voyage Voyage nous prépare, avec quelques jours d’avance, au retour au printemps. Le pied ! Générosité aussi en interview, quand ils nous reçoivent dans une chambre d’hôtel de Pigalle où tout y passe : le Groenland, les Baléares, le studio de Damon Albarn, David Bowie et les origines de leur vocation musicale. Intense.
Sortez les sunglasses, Gaëtan et Amaël rayonnent et sont à retrouver en tournée en France et à Nogent sur Marne, le 9 juin.
INTERVIEW
Trois adjectifs pour décrire votre partenaire de scène, de création ? Amaël : Brillant, charismatique et subtil. Gaëtan : Flatteur, mais honnête… non mais c’est mon frangin que j’adore, j’en pense pas moins !
Quelles sont les vertus de partir en périple mondial ? C’est pour échapper à la routine ? Trouver l’inspiration ? Se faire du bien ? Gaëtan : Je pense que la notion de se faire du bien c’est plutôt le moteur. Après les morceaux ont été créés sur la route. Ce n’était pas un choix conceptuel de base. C’est juste que ça se soit fait comme ça, au cours du voyage. En voyage, tu continues à composer, à penser à autre chose. C’est un peu comme des carnets de routes mais qui ne sont pas forcément en lien avec les lieux avec lesquels j’étais amené à découvrir.
Mais le tour du monde état déjà fixé au départ ? Gaëtan : En fait, j’avais un billet ouvert, sur deux ans. D’abord, une première destination et après j’ai compilé. J’ai essayé d’aller là où je pouvais, en fonction des envies. Parfois ça t’emmène dans des endroits improbables. Je me suis retrouvé dans le Yucatan où j’ai rencontré un mec du Belize (ça ce n’était pas prévu). Donc j’ai pris un bateau avec ma copine et on a traversé une frontière improbable, avec des mecs armés, car il y a beaucoup de trafic par là-bas. On s’est retrouvé sur une île de Mangrove avec beaucoup de rastas, et aussi beaucoup de mayas, de leurs descendants.
C’est que des découvertes, des lieux et des rencontres assez improbables. C’était parfois des chemins de traverse. Même s’il y a des lieux plus classiques comme Sidney.
Et du coup, Amaël, tu l’as rejoint sur certaines destinations ? Amaël : Absolument pas ! On avait décidé, à la fin de la tournée asiatique de 2013, de prendre un vrai temps pour nous. De stopper un petit peu Pony et de mettre ça entre parenthèses pour pouvoir se recentrer, vivre des choses, voir nos familles. Gaétan a choisi de voyager et a composé les bases des morceaux pendant ses voyages. Il n’a pas composé pour l’album.
C’était aussi le plaisir de faire un break. De faire de la musique juste pour faire de la musique sans nous dire que ça va servir ou qu’il faut faire un truc catchy ou pas catchy. Gaëtan : Il n’y avait pas de contraintes.
selfie original de Pony Pony Run Run pour UsofParis
Est-ce que tu faisais écouter à ton frère à distance ? Gaëtan : Non. La première fois qu’on s’est retrouvé pour parler de l’album, il y avait que 80 bouts de chansons. Et on a choisi par affinité. C’est très arbitraire et pas calculé. On en a choisi 30 pour les avancer un peu plus et après sur ces trente, on en a travaillé 20.
Mais vous avanciez tous les deux, ou chacun de votre côté ? Gaétan : Sur la première phase, j’ai plutôt refait les trucs tout seul. Amaël : En fait, ça a toujours été comme ça. Gaëtan est plus producteur et compositeur. Mais on a quand même continué à échanger. Gaëtan : Techniquement, c’est ça. Il y a des petites brides, des petits brouillons. On les a choisis ensemble. Après, j’ai vraiment composé les lignes de chants et les paroles, structuré toutes les harmonies et les mélodies. Et c’est après ça qu’on est revenu dessus, que l’on a choisi. Il y avait plus d’échange à ce moment-là. Après, il fallait leur donner une vie, une couleur. Amaël : Les choisir, parfois les mélanger, les déstructurer pour les refaire à l’identique. S’interroger sur « est-ce qu’il faut plus de paroles, moins de paroles ? ». Vraiment échanger autour de la musique.
Mais dans un premier temps on s’est vraiment retrouvé pour passer du temps ensemble et parler de musique tranquillement. On a fait ça sur deux ou trois stop : Anger, Hossegor…
Gaëtan : Après, j’ai un petit home studio aux Baléares. 🙂
On imagine tout de suite la carte postale … Gaëtan : Mais c’est une carte postale ! Et en dix fois moins cher qu’un petit studio à Paris. 🙂 C’est hallucinant. Du coup, on a eu cette chance là, et c’était surtout pour se retrouver tous les deux, passer du bon temps.
Et puis on y a amené notre pote Fred Lo qu’on a croisé à Paris par hasard un soir, qui a produit notre premier album, pour partager des bons moments aux Baléares mais aussi finir l’album avec lui. Amaël : Il est venu tester notre compatibilité d’humeur. Et malheureusement, ça s’est trop bien passé parce qu’on a énormément rigolé et qu’on a fait du bon taff.
Au final, on a fini dans sa cave de 10m² au 3ème sous-sol à Paris. Gaétan : Mais on a vraiment fini à Londres en fait, dans un studio.
J’allais y venir, pouvez-vous me décrire le studio de Damon Albarn ? Amaël : C’est un bedroom studio selon Stephen Sedgwick. Gaëtan : De 350 ou 380 m² en plein Londres. Amaël : T’es face à un hangar, une devanture de garage automobile… Gaëtan : C’est quand même à Damon Albarn et tu rentres dans un studio de fou avec des instruments du monde entier, du matériel haut de gamme et une acoustique incroyable. Y’a des bacs où tout est posé par terre. Amaël : Ça peut être dans des flight cases avec des autocollants Gorillaz dessus, des caisses où il y a mille percussions, des vieux meubles où tu trouves des micros qui valent une blinde.
Gaëtan : Il y a même les paroles des futurs albums ! Amaël : C’est tellement pas tape-à-l’œil, en plus. T’as un babyfoot, une petite cuisine pour te faire à manger. Tout ça accessible et avec le droit de t’en servir. C’est le vrai bonheur.
Alors qui avait les clefs de ce studio ? Gaëtan : C’est un peu un coup de chance en fait. Amaël : C’est vraiment l’ingé son du studio. C’est un studio privé en fait. C’est le studio de Damon Albarn qui lui sert tous les jours de l’année.
On a eu un coup de bol monstre. C’était la reformation de Blur et ils étaient en tournée en Asie au moment où on voulait mixer.
On voulait bosser avec Stephen Sedgwick et on a eu la possibilité de le faire. Gaëtan : C’est un truc assez rare, c’est par connaissance qu’on a eu accès à ce studio personnel. On était vraiment dans l’univers de Damon. Amaël : Il y avait quand même une confiance car il y avait des partitions sur le piano et toutes ses affaires personnelles. Gaëtan : Il y a beaucoup d’histoires dans ce studio car il y a beaucoup de voyages : des synthés chinois, russes. Des trucs étranges et incroyables : des vieux orgues d’églises, par exemple, mais qui sonnent mal.
Quels sont les instruments les plus incroyables que vous ayez utilisés ? Gaëtan : Des percussions dont on ne connaît même pas le nom. On a eu une journée percussions, c’était très sensuel et percussif. Amaël : Je me souviens d’un truc qui ressemble à un interphone du futur, genre film de science-fiction. Et puis tu as dix tirettes et ça te fait de séquences de son. Gaëtan : Il y a le piano de Damon Albarn, qu’il utilisait dans Gorillaz. Il sonnait tellement bien, on l’a pris avec un micro à l’arrache avec des accords plaqués. On le retrouve sur You don’t feel it.
C’est que des expériences comme ça : il y a un truc qui traine, on sort le micro et tac tac tac … De vrais gosses en train de tout essayer.
Et vous êtes restez combien de temps dans ce studio ? Amaël : Quinze jours !
Tout le monde nous a dit : « Vous allez à Londres, vous allez dépenser plein d’argent ! ». Au final, on pensait vraiment vivre la vie londonienne, mais on était de 9 heures du matin jusque 20h, parfois minuit dans le studio. On avait souvent des échanges avec Stephen sur le mix.
Justement : une leçon de musique que vous avez eu avec Stephen ? Amaël : Ce n’était pas vraiment au niveau de la musique. C’est plus rentrer dans le son. Gaëtan : Il a une approche très physique du son et très acoustique aussi. Il a aussi une oreille pas hip hop mais presque : dans la rythmique et la basse. Finalement, ça amène notre musique dans une autre direction, avec une autre dynamique. Gaëtan : Il a repoussé tout ce qui était guitare stridente qui percutait, histoire d’avoir le relief qui nous intéresse car on vient plutôt du rock. Mais tout ça c’était hyper simple.
Et un accident heureux ? Amaël : En fait, il n’y a que des accidents heureux. 🙂
On voulait vraiment se marrer, que ce soit ludique et expérimental. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’accidents heureux.
Et je crois que celle qui est le plus proche de l’accident le plus heureux c’est Berlin, qui est une espèce de jam. C’est que deux prises, rien n’a été édité. On l’a laissée telle quelle.
Il y a aussi Belong. C’est que des accidents qu’on a laissés. On s’est dit « les dissonances on les garde ! ».
Un moment de musique c’est ça : c’est les choses que tu ne maîtrises pas. Des trucs spontanés qu’on a laissés, dans la cruauté de la prise…
Mes oreilles a fait repeat sur 3 titres : Belong, Berlin et Dum dum… Amaël : On sent que tu aimes la musique ! Gaëtan : C’est intéressant Dum Dum car on en parle assez peu. Amaël : Il a un côté super pop-rock ! Gaëtan : Il a un côté sixties. C’est un peu le Wall of sound de Phil Spector. Il y a les cloches tubulaires derrière. Dans le studio, on lance : « on va mettre des cloches là » et on les a mises. C’est des moments où tu te demandes si ce que tu as dit est vraiment une bonne idée. Et en fait oui, c’est une super bonne idée !
Du coup Dum Dum, c’est la première chanson qui a été composée pour l’album. Et c’est une chanson qui a été faite à Sidney. Et elle a eu beaucoup de vies. Au début, elle était très simple : guitare-basse-batterie. Après, elle est devenue grandiose électronique avec violons. Puis elle a fini hybride… Amaël : Dans sa meilleure version… Gaëtan : Elle s’est terminée justement dans le studio de Damon Albarn. Avec des centaines de prise des voix, des chœurs et des chœurs qui sont vraiment dans la bande. Une journée entière de prises de voix pour les chœurs. On les entend quasiment pas mais ils sont tous derrière. Et on a bien failli ne jamais s’arrêter…
Quelques mots sur le titre Berlin ? Gaëtan : Il a été composé à Hossegor dans les Landes ! Le propos est d’aller à Berlin. J’y suis allé très souvent, j’étais même prêt à aller y habiter. J’y ai passé de très bons moments musicaux (électro, expériences assez fortes).
L’influence musique techno berlinoise était la base du titre. Le jour de la finition, on était en studio avec Fred à Paris, on a fait un grand djam sur ce titre, totalement spontanément.
Il y a juste eu 2 prises et on n’a même pas recalé les erreurs. Ça donne ce côté extensible.
On tente la version acoustique pour le live.
Le lieu le plus improbable pour composer un titre ? Gaëtan : Kulusuk au Groënland, dans une vallée. J’étais dans une chambre avec une vue sur un fjord et des icebergs qui passaient, au mois d’août. Il y avait une vague pénombre entre minuit et 4 heures du mat. Un trait orange, avec des icebergs dans le champ de vision. J’ai composé 3 chansons dans cette chambre dont Alright, qui s’est appelé très longtemps Kulusuk 3. Car tous les titres de chansons portaient le nom des lieux où elles avaient été composées.
Kulusuk était vraiment le décor le plus improbable : 50 habitants Inuits, moi et ma copine.
Les pays les plus inspirants musicalement ? Gaëtan : Le Japon et le Laos. Y’a beaucoup de réminiscences asiatiques dans cet album. Ce sont des thèmes un peu masqués. L’Islande aussi, mais ça ne s’entend pas forcément.
La rencontre décisive qui a fait de vous un musicien, chanteur ? Amaël : La rencontre de mon petit frère, tout simplement en faisant de la musique. Et aussi Laurent Piercon, prof de guitare à Angers qui a joué dans pas mal de groupes. Il m’a mis le pied à l’étrier, en me donnant confiance en moi.
Et ma fille ! Avant d’être papa, je ne pensais pas que chanter serait fait pour moi. C’était très con. J’ai commencé à chanter pour elle, et j’ai continué. J’ai compris la vibration. Et surtout, tu as tous les instruments de musique en toi. Gaëtan : Pour moi, c’est la rencontre avec des instruments étranges quand j’étais gamin. Je tapais, apparemment, assez souvent sur les tables, en rythme. Ils m’ont mis dans un lieu : La Galerie Sonore avec tous les instruments du monde. Une flute bambou laotienne. Les enfants étaient lâchés dans ces instruments. J’ai eu une approche ludique (alors qu’à 8 ans, je séchais les cours de solfège).
Je leur dois tout.
Et toujours maintenant, dès que je vois un instru étrange dans un pays, j’essaie d’en jouer et je le ramène.
Une chanson pour quitter Paris ? Amaël :Let’s dance de David Bowie Gaëtan : Veneer de José Gonzalez
Une chanson pour pleurer ? Gaëtan : 900 miles de Terry Callier. Amaël : Loro de Pinback
La dernière claque musicale ? Gaëtan : Pas vraiment une claque. Mais un titre accrocheur : Tough Love de Jessie Ware, c’est un peu adolescent. Amaël : Le dernier album de Room 204, un groupe matrock nantais. J’étais à un de leur concert dans un appart en réfection avec des vignerons bio. Et je me suis pris, musicalement, une grosse claque !
Pony Pony Run Run nouvel album Voyage Voyage
(Pias France / Le Label)
Edition vinyle à 1 000 exemplaires
En concert le 9 juin au Pavillon Baltard (Nogent sur Marne) et en tournée : Montgey, Meneac, Anet, Douarnenez, Saint Priest, Ile d’Yeu, Saint-Julien, Nancy…
Prémisse d’une création théâtrale originale, In the World Box est à observer au Théâtre Aktéon. Expérience d’une immersion dans le monde des Machumans – moitié Hommes, moitié Machines ! C’est aussi l’occasion de découvrir une auteure en devenir, Madame AF – Anne Falcon.
Au commencement, la voix Off nous donne la place. Nous, public, humains, sommes observateurs. Durée d’observation 56 minutes.
“Mesdames et Messieurs, nous sommes heureux de vous accueillir dans le centre d’observation de la World Box !“
Le centre d’observation, cube exigu se situe dans le Théâtre Aktéon. Madame AF, n’aurait pas pu mieux choisir. Selon la mythologie grecque, Aktéon symbolise l’hubris de la curiosité humaine. On raconte qu’Aktéon surprend au cours d’une chasse, la déesse Artémis prendre son bain. Furieuse, elle le transforme en un majestueux cerf. Impuissant, Aktéon meurt déchiré par ses propres chiens enragés par la déesse qui ne le reconnaissent pas.
L’auteure nous expose le monde des Love Box, House Box, Work Box, … A l’origine de ce monde un certain Monsieur On. Il a créé un monde parfait « The World Box ». Ses habitants sont les Machumans, des êtres parfaits. C’est une espèce hybride : mi-biologique et mi-technologie de pointe. Pour survivre dans la World Box, chaque individu doit obéir aux règles. A défaut, il sera envoyé dans la Off Box.
Dans ce monde étrange, Mademoiselle C – Eve Saint Louis va rencontrer Monsieur A – Geert Van Herwijnen dans la Love Box. Ils ont un seul choix : se choisir en tant que couple amoureux.
Monsieur A : Vous savez ce que je déteste le plus au monde ? Mademoiselle C : Les premières fois ? Monsieur A : Non. Mademoiselle C : Alors, je ne sais pas ! Monsieur A : Le silence ! Mademoiselle C : Le silence ? Monsieur A : Oui Mademoiselle C : Pourtant la parole est d’argent et le silence est d’or. Monsieur A : Eh bien moi, voyez-vous, je préfère quand le silence dort. Mademoiselle C : Je suis comme vous. Je trouve, en effet, que certains silences sont angoissants. Ils nous mettent trop souvent dans l’embarras. Monsieur A : Ça ne devrait pas exister. Mademoiselle C : Ou alors ce qui devrait exister, c’est une box à secours en cas de silence prolongé. A l’intérieur, on y mettrait pleins de sujets de conversation… »
Le couple AC se choisit. S’embrasser, faire l’amour – chut : je vous laisse découvrir dans le centre d’observation. Comme tout couple Machumans, ils intègrent une House Box. Pour ce faire, Mademoiselle C et Monsieur A doivent travailler. Mais Mademoiselle C n’arrive pas à trouver un travail.
Mademoiselle C : Nous n’étions plus que 3 candidats et ils nous ont demandé à chacun de mimer un souvenir d’enfance, celui qu’on voulait ! Monsieur A : Ok Mademoiselle C : Chacun alors a mimé son souvenir d’enfance. Monsieur A : Et après ? Mademoiselle C : La world box n’a pas su nous départager estimant qu’il s’agissait de trois expériences intéressantes. Du coup, on nous a demandé de procéder à l’auto-élimination les deux autres candidats ont voté contre moi !
Le couperet tombe. Elle n’a plus que deux jours pour trouver un travail, sinon expédition à la Off Box. Elle rencontre le terrible Monsieur H – Germain Boissy, patron de la Work Box, tyran espiègle.
Mademoiselle C réussira à obtenir ce poste in extremis.
Le monde de la World Box distille subtilement les angoisses de notre société, vivre ou ne pas vivre ses émotions, la peur du silence et du vide, le travail, l’emprise de l’autre dans l’intimité.
Le quotidien du couple se résume à Travel box, Work box, et House Box – métro – boulot – dodo. La voix off conditionne leurs faits et gestes dans la House Box.
Je me suis surprise à effectuer la même chorégraphie gestuelle que les Machumans. Je me suis surprise à aimer cette Mademoiselle C et à moins aimer Monsieur A. Le jeu des comédiens participe sans doute à mon identification émotionnelle, au-delà des personnages qu’ils incarnent.
Mademoiselle C atteint le Burn Out professionnel. La cadence l’a épuisée. Elle s’empiffre de pop-corn. L’auteure, Madame AF nous invite alors à nous questionner sur les imaginaires de l’évolution et de l’humanité.
Monsieur A : Tu sais c’est important d’évoluer. Mademoiselle C : C’est violent d’évoluer. Monsieur A : On ne peut pas toujours rester au même stade. Mademoiselle C : Et si, moi, j’ai envie de rester au même stade !
C’est à cet instant, que je sens le miroir opérer en moi. Qu’est-ce que je pense de la société qui prône la compétitivité et l’évolution comme figures de proue de la réussite ? Je la rejette en m’empiffrant comme Mademoiselle C parfois.
Scotchée dans mon fauteuil d’observatrice, j’ai eu de la compassion pour ces Machumans qui considèrent que l’évolution est une affaire de cadence de travail. Et j’ai gardé au coin de mon hippocampe (mémoire) cervical, cette scène qui je l’espère me rappellera dans un futur proche de redéfinir mon sens de l’évolution et du travail.
Mademoiselle C à l’intelligence émotionnelle développée n’aura de cesse de rejeter la World Box. Pour s’en sauver, elle nous interpelle. Et c’est le point fort de la pièce.
Dans le centre d’observation, qu’avons-nous fait, nous le public pour aider Mademoiselle C ?
Madame AF, nous a mis devant un choix : intervenir ou ne pas intervenir ?
J’aurais aimé me lever, aller prendre par la main Mademoiselle C et la sortir de la World Box.
Je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? Parce que le silence dormait dans la salle. Parce que l’instant d’après la raison m’a rappelé que ce n’était qu’une pièce de théâtre. Parce que j’avais peur ? J’ai quitté le théâtre en me demandant : Et si je l’avais fait ?
Comme Artémis, Madame Anne Falcon m’a transformée en un animal. J’ai été dévorée par mes propres chiens de garde, comme Aktéon. Ainsi l’observateur est forcément transformé par ce qu’il observe.
In the World Box est une pièce qui nous observe et qui donne du choix. A vous de choisir d’aller vivre cette expérience jusqu’au 10 mars 2016.
In the World Box Jusqu’au 10 mars 2016 – Mercredi & Jeudi à 20h
Compagnie des Lueurs Texte et mise en scène : Anne Falcon Avec : Germain Boissy, Geert Van Herwijnen, Eve Saint Louis, Mathilde Cessinas et Etienne Tho. Voix off : Frédéric Courraud
Musique : ELEKTRO GUZZI Création musicale : Alexandre Fergui Lumières : Matthieu Barani & Olivier Ryder Costumes : Donatella Franco
Aktéon Théâtre 11, rue du Général Blaise 75011 PARIS Métro Saint-Ambroise