Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine : un spectacle musical vivant, novateur et pétillant !
25 élèves de l’AICOM, première école de comédie musicale en France, font chanter Jean de La Fontaine pour fêter le printemps. Ces artistes de demain sont formés pour être capables de chanter, danser et jouer sur scène. Armés de leur courage et bravant le tract, ils vont nous dévoiler tous leurs talents à la plus grande joie des petits comme des grands !
Accompagnée de ma petite fille, Andréa, nous prenons place dans la grande et accueillante salle de la marie du 9ème arrondissement. Après une présentation de la pièce et de ses auteurs – que ma fillette trouve un peu longue – débarque Marie, jeune et dynamique comédienne, qui sera le fil conducteur de cette représentation.
Andréa, qui étudie en ce moment les poèmes de Jean de la fontaine avec son maitre de CE1, est impatiente de découvrir de quelle façon les artistes vont pouvoir interpréter, en chantant et en dansant, les fables de ce poète de grande renommée.
Marie s’invente des histoires, se crée des personnages qui prennent vie grâce à la magie. Accompagnée de ses compagnons fictifs, un acteur raté et une fée ministe, elle cherche à retrouver son rire d’enfant qu’elle a perdu. Pour cela, elle va devoir passer avec brio 9 étapes dont nous ne connaissons pas encore les enjeux. Andréa est emballé par la prestation des comédiens et se demande si la fée ministe, qui interprète ce rôle avec talent est vraiment une fille !
9 fables du poète vont tour à tour se succéder, réinterprétées de façon ludique, joyeuse et énergique par l’ensemble des comédiens, tous excellents. On rit, on applaudit, on s’esclaffe devant les différents tableaux qui s’offrent à nous.
Marie va –t-elle réussir à franchir ces 9 étapes ? Va-t-elle retrouver son rire d’enfant perdu ? Le suspens pour ma fille est à son maximum.
La morale de l’histoire, que nous nous garderons bien de dévoiler, parlera aux enfants comme aux adultes.
Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine est un spectacle de grande qualité, interprété par des artistes investis qui saura séduire les enfants mais aussi leurs parents.
by Caroline
Eh bien ! Chantez maintenant Monsieur de la fontaine Mise en scène : Pierre Yves Duchesne, Nina Guazzini et Claire Jomard Musique : Isabelle Aboulker Chorégraphies de Johan Nus et Sabrina Giordano
Austra a débuté sa tournée européenne en mars avec une halte prolongée en France à l’occasion du festival Les Femmes s’en mêlent #20. Tourcoing, Metz, Paris et Toulouse ont doit à la version live de l’album Future Politics.
Ce vendredi soir à la Cigale, Katie Stelmanis a eu le public qu’elle souhaitait. En fin d’interview quelques heures avant le concert, elle me disait combien elle espérait que le public français soit plus déchaîné que les Berlinois.
Après deux lives de Sandor et Pixx, Austra fait son entrée sur une boucle instru reprenant le thème du single Utopia. Mais c’est avec We were alive que débute le concert – le premier titre du nouvel album. Katie confirme son goût pour les robes-tuniques, celle-ci sera jaune, après la rouge de la Gaîté Lyrique et la blanche de la Cigale. Elle la soulèvera à mi-genoux à plusieurs reprises lors de ses sessions de danse.
Future Politics en live
De fausses flammes en tissu en fond de scène pour la pointe de kitsch toujours assumée.Suivent trois autres nouveaux titres : Future Politics, Utopia, I’m a monster, dans l’ordre de la tracklist de l’album. Un copier-coller parfait dont les fans inconditionnels connaissent déjà les paroles par cœur au moins pour les 2 premières. On entend un “Vas-y poulette !” crié par une quadra surexcitée, proche de la scène .
Katie m’avait prévenu : “le concert est un équilibre des 3 albums” Pour elle, son public américain est plus concerné par ses nouveaux textes que les Européens, le contexte n’étant pas tout à fait le même, encore que… Elle est arrivée la veille pour profiter d’une soirée à Paris. Elle ne joue pas la touriste pour autant.
L’échange avec le public est très court. L’essentiel : “merci” en français dans le texte et de beaux sourires. La revendication, ses engagements sont dans ses textes ou au cœur de ses interviews plus que sur scène : son véritable terrain de jeu où elle devient une autre.
Ce soir, le maquillage joue du contraste entre rouge à lèvres qui déborde et fard à paupière bleu azur.
La Canadienne sautille, joue de ses mains et bras comme personne.
La salle aurait pu accueillir quelques grappes de spectateurs en plus. Il y a des garçons lookés, un barbu en bermuda avec Vans florales, c’est le Printemps ! Un couple de barbus faux jumeaux, un jeune trentenaire débridé sur son siège au balcon capable des mêmes mouvements de bras que la chanteuse, voire même plus. Il a dû en voir des concerts pour jouer ce mimétisme. Et puis une reloue qui parle fort, ne connaît plus la direction du bar.
Un solo aux claviers pour Katie sur Forgive me, l’attention est totale malgré l’envie de se dégourdir les mollets. Le nouveau single I love you more then you love yourself emporte dans une grosse vague d’électro démoniaque suivi de Angel in your Eye et des tubes Beat and Pulse qui fait trembler le sol du Trianon avec Lose it, un vrai hymne générationnel. La communion est totale.
Trois derniers après un très court rappel : Habitat, Painful like, Hurt me Know. Les smartphones se lèvent une dernière fois pour capter le visage de Katie en général peu éclairé.
Retour à la lumière, la salle se vide, un jeune homme attend dans le fond une rose bien emballée dans une main. Une fille s’approche de lui, tendant les bras. La fleur ne lui est pas destinée.
AUSTRA
nouvel album Future Politics
(Domino Records)
Tout sur Charlotte OC, notre nouvel ange de la chanson anglaise ! Son nouvel album, Careless People, nous obsède depuis plusieurs semaines d’écoute. Chansons sublimes comme Shell ou Mecidine Man, inoubliable comme Darkest Hour.
Au-delà de cette voix étourdissante, nous avons découvert un irrésistible sourire lors de notre interview à l’Hôtel Le Pigalle.
SAVE THE DATE! Charlotte OC sera en concert au Badaboum à Paris, le 26 avril.
#concours inside
INTERVIEW SELFIE
Selfie exclu UsofParis
UsofParis : Quand as-tu commencé à chanter ? Charlotte OC : J’ai commencé à chanter quand j’avais environ 6 ans. Je pense que c’était à ma première classe de musique. J’ai chanté avec mes camarades, j’ai appris la chanson et nous avons tous chanté ensemble. Et je me suis dit «Holy Fuck! » J’ai ressenti quelque chose de fort, tout en comprenant que je pouvais.
C’était un sentiment assez étrange pour une enfant de 6 ans. C’était très profond. Je ne sais pas si c’était parce que je faisais juste un peu de spectacle ou simplement le fait de chanter.
J’ai su que je voulais faire carrière, vers 15 ans. Mais j’ai commencé à prendre ça sérieusement quand j’ai signé avec mon label, à 16 ans. Et c’est devenu encore plus sérieux quand j’ai signé pour mon disque à 18 ans.
Quand as-tu décidé d’écrire ?
J’avais 15 ans. Et c’est à cause de mon père qui avait réservé des leçons de guitare pour moi, dans mon dos alors que je n’avais pas vraiment envie d’apprendre à jouer d’un instrument.
Nous partageons un truc ensemble : le chewing-gum. J’aime toujours le chewing-gum, je ne sais pas pourquoi mais et je le fais toujours.
Un jour, nous étions dans la voiture. J’avais l’habitude d’avoir tous les chewing-gums que je voulais,
Mais mon père m’a dit, cette fois que nous n’allions pas en chercher et qu’il m’emmenait à un cours de guitare. La guitare était dans la voiture et je me suis dit : “c‘est le pire jour de ma vie !”
C’est surprenant mais je suis vite devenue obsédée par la guitare, je me suis sentie à l’aise avec cet instrument.
Alors c’est en jouant des mélodies pop que j’ai commencé à écrire.
L’as-tu remercié ?
Oui, je parle de lui maintenant en interview. C’est une façon de le remercier. C’est la meilleure chose qu’il ait jamais faite pour moi.
Avions, hôtel, promo, concerts. T’es-tu préparé à cette vie ?
Pas quand j’étais plus jeune. Avant, je n’étais pas prête pour ça.
J’avais créé une ambiance, mais pas encore un univers.
Maintenant, après avoir fait tout ce travail, constitué ce monde, je suis prête à en parler.
Sortir un album, c’est un soulagement, le Paradis, un stress énorme ? Faire un disque: c’est tout ça à la fois. Etre dans un studio est assez effrayant, il ya beaucoup de pression parce qu’il faut se projeter. J’ai trouvé assez stressant et je ne trouve pas encore un espace de confort en studio.
Mais c’est aussi vraiment gratifiant, j’ai beaucoup appris et j’aimerais beaucoup produire mon propre album un jour. J’apprends à utiliser la logique et alors … peut-être que je pourrais faire ça tout seule un jour.
C’est ton rêve ?
J’aimerais ! 🙂
Ton premier single Darkest Hour m’obsède. Je l’adore. Quelle est l’histoire de cette chanson ?
J’ai écrit cette chanson dans une maison / studio à Los Angeles. J’ai écrit au sujet d’une personne ayant une relation vraiment toxique et ce que vous pouvez faire face à cela. Et quand c’est quelqu’un à qui tu tiens, ce qui se passe te touche aussi.
Et quand tu es attaché, tu ressens aussi cette douleur que la personne vit. J’avais besoin de poser des mots sur cette histoire et sur la façon dont moi et ma famille l’avons vécue. C’était une sorte de thérapie pour moi d’écrire cette chanson.
Que peux-tu me dire de la chanson Shell ?
Elle parle de ce type qui était plus vieux que moi et qui était assez manipulateur. Il était mauvais, pas un garçon très gentil en général. Quand ma mère l’a rencontré pour la première fois, elle a dit : “non, je ne l’aime pas ! ”
J’étais une enfant et il a bouleversé ma vie au point de me perdre. Et je me suis rendu compte : «Je ne sais plus qui je suis et c’est à cause de toi ».
Au sujet de ta musique, certains journalistes ont parlé d’alternative pop, noire, mais aussi de peinture sombre. Qu’en penses-tu ? La musique appartient à chacun. Tu crées une ambiance, quelle qu’elle soit. Et c’est totalement personnel, c’est une expérience individuelle. Effectivement, il y a une partie sombre dans ma musique, mais il y a aussi beaucoup de chaleur. 🙂
Lou Reed est une de tes sources d’inspiration. Est-il présent dans cet album ?
Peut-être… Je pense juste que c’est quelqu’un que j’admire, je pense qu’il est vraiment étonnant. J’aime sa voix. Mais je ne pense pas être influencée à ce point.
Quelle chanson est ta préférée ? Pale blue eyes. C’était à l’époque du Velvet Underground.
Que ressens-tu quand tu es sur scène ?
Il y a des moments à la fois d’incertitude et aussi de réelle euphorie et d’autres sois où tu penses à beaucoup trop de choses en même temps. Il y a tellement de sentiments quand tu es sur scène, ce n’est pas une expérience commune. Tu peux savoir dès la première note que tu chantes si ça va être un bon concert ou pas.
Aimes-tu ?
J’adore ! 🙂 C’est une part de moi.
BONUS
Charlotte s’est installée à Los Angeles pour travailler avec son producteur. Elle n’aime pas la ville. Et elle retournera certainement en Angleterre quand elle réalisera elle-même son prochain disque.
La chanteuse a passé 3 jours à Paris uniquement pour rencontrer les médias web et les blogs. Respect !
Charlotte OC Nouvel album : Careless People (Capitol Music France) Concert à Paris !! mercredi 26 avril au Badaboum
#CONCOURS
Nous vous faisons gagner, au choix, 1 album Careless Peopleou 2 places de concert pour découvrir notre chouchoute Charlotte OC !
Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous pour participer.
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : soit l’album, soit les 2 places de concert.
Avant de participer, vérifiez que vous êtes bien disponible à la date proposée afin de laisser sa chance à ceux qui veulent vraiment venir !
All about Charlotte OC, our new angel of British music!
Her second album, Careless People, has obsesses us since several weeks. Sublime songs like Shell, Medicine Man, unforgettable like Darkest Hour. Beyond the stunning voice, we discovered an irresistible smile during our interview at Le Pigalle Hotel, in Paris.
SELFIE INTERVIEW
UsofParis exclusive selfie
UsofParis: When did you start to sing? Charlotte OC: I started singing the first moment I’ve realized that I loved it. It was when I was about 6 years old. I was enquired I think it was the first class music I’ve ever heard and we were singing and learning the song and we just finished learning it and we have to sing all together to the class and thinking singing was like « holy fuck! ». I’ve felt like « how great! », like I could do it, I’ve felt like i knew I could do it. That was a quite strange feeling when you are 6 years old. It was quite profond, just like really knowing. I am not sure if it was because I was doing just a bit of show off or genially just to know just to do it.
I knew I wanted it to do as a career like when I was 15. But then I’ve started to take it serious when i signed my first major company when I was 16. And when I was got signed to a record label when I was 18 and I took it properly seriously.
And when you have decided to write?
It was when i was 15 years old. and it was my dad who’ve booked guitar lessons for me behind my back but I didn’t really want to learn guitar. We had this thing together by using chewing gum together. I still love chewing gum, I don’t know why but and I still do, it’s my trick. One day, we were in the car and I was used to have all the chewing gum I wanted, and it was literally two steps away from home and he told me that “we ware not going in that way and I will drop you here and you are going to have guitar lessons.” And the guitar was in the car and I was just thinking: “it’s the worst fucking day of my life!”
And I became obsessed with guitar, I’ve felt confortable with the instrument.
Then as I started to get play with it I started to pop melodies all over the cords I was learning and it was how I started writing.
Did you thank him?
Yes. Even mentioning him in the interviews now. I think it’s thanking him in a way. Because what he did was the best thing he’ve ever done for me.
Airplanes, hotels, promotion, showcases, were you prepared for this in your life?
Not when I was younger. Now I feel like I am. Before I wasn’t ready for it.
I knew I’ve create a vibe or something but not created a world. So I wasn’t quite ready to talk about it. But now after making a body of work, a few world, I lived for that long, I ‘ve spend that long marking it and now I am ready to talk about it.
Release an album is a relief, an heaven or a big stress?
Making a record: it’s all of that, it’s everything. I find being in a studio quite scary, there a lot a pressure because you are there to really project yourself and I don’t know, I found it quite stressful and I don’t find yet a confortable space in the studio so I did find it stressful. But it’s also really rewarding, I’ve learnt a lot and I’ll quite love produce my own album one day and I am learning how to use logic and things like that, so… maybe I could do this all my own one day.
It’s your dream?
I would love it. 🙂
The first track Darkest Hour obsessed me. I love it. What is the story?
I wrote this song in a tree house/studio in Los Angeles. I wrote about watching somebody having a really toxic relationship and what you can do about it. And when it’s somebody you really care about, it’s not only them going through, you’re going trough as well. When you care about somebody you feel the pain that they’re feeling. I quite needed to write a song about how me and my family fell about what she’ve done and put herself all through. I was a bit a therapy for me writing this song.
What about the track Shell?
That’s about this guy who was older that me and he was quite manipulative. He was bad ache, the guy who was not very nice in general. When my mum first met him, she was: “no! i do not like him” I was basically a child and he completely swept the life out of me and I completely lost who I was. And it was me realizing: « I dont know who I am anymore and it’s because of you ».
About your music, some journalists describe it as an alternative pop, dark, also black paint… Do you agree?
Music is interpreted by you own. You create a mood, whatever the mood it is. And it’s totally personal to each, it’s individual. I guess there is a part of dark in it but there is also a lot of warmth.
Lou Reed is a major influence for you generally. And in this album?
Let me think… Maybe. No, I just think it’s someone i admire, I think he is just amazing. I love the ton of his voice. I don’t channel anything of his.
Which song of him do you prefer? Pale blue eyes. This song was when he was in the Velvet Underground.
Funny or strange story during one of your shows you want to share?
My uncle passed away about 5 years ago, he used to come at every show that I did and he was a really important part of my life and I’ve dedicated the album to him. Whenever I went on stage, my guitar used to break, and somebody would always be there to lent me a guitar and it never worked and every time I’ve gone to the shop I would be like: « what the fuck it’s wrong with my guitar and why it keep doing this? ». But I’ve realized there was nothing wrong with this. I did’t realized I get in touch with those people and basically my uncle came through and I was very skeptical about all this but this all kind of all things about me and my family that nobody would know. And he basically said: « I know that you know that I have been there with you on stage, I am sorry for breaking your guitar ». That’s something a kind of weird. After that, true or not, it was really nice knowing that he was there.
How do yo feel when you are on stage?
There are moments of little bit of incertity and sometimes real euphoria and moments you’re thinking a little bit much about stuff. There’re so much many feelings when you are on stage, it’s not a common experience. You always can tell about he first note that you sing if it’s going a good show or not.
Do you enjoy?
I love it! 🙂 It’s a part of me.
BONUS Charlotte who chose Los Angeles to make her album, spent 3 days in Paris meeting web media and blogs. Respect!
Charlotte OC New album: Careless People (Harvest Records / Capitol Music France)
Shows Wed 19 April, LONDON / Omeara Wed 26 April, PARIS / Badaboum Thu 20 July – Sun 23 July, HUNTINGDON / Secret Garden Party 2017
A Swan Lake, une création folle, audacieuse, géniale du chorégraphe Alexander Ekman pour le Ballet National de Norvège. On croirait rêver mais le jeune homme se permet de beaux écarts entre pointes, chanteuse lyrique, canards en plastique, pluie sur scène et autre extinction des feux. Une première en édition limitée de trois soirs seulement au Théâtre des Champs-Élysées.
Le rideau d’or se lève et on s’imagine déjà au bord du lac. Le chorégraphe est inventif et il s’autorise un générique de film avant de prendre la parole à travers une vidéo sur grand écran blanc. Retour au mythe du cygne blanc et du cygne noir, questionnement et coulisses de la création, avec quelques images cocasses des trois mois de répétitions entre confection de chaussons antidérapant, de gadins et autres glissades dans l’eau. Forcément ce premier rapport à l’œuvre, cette retenue avant le choc visuel est judicieux. L’attente est intenable. Paris est le dernier mot qui s’inscrit sur l’écran, le rideau se lève et les premiers reflets d’eau sur les colonnes du Théâtre des Champs-Élysées apparaissent accompagnés des danseurs tout de noir vêtu.
Le spectacle débute sans musique. Les clapotis de l’eau se font entendre et les premiers pas de danse suspendent les premières gouttes dans les airs avant de retomber. La lumière des projecteurs sera blanche pendant tout le spectacle pour révéler la beauté des corps et des vêtements mouillés, trempés.
ExitTchaïkovski
L’impact chorégraphique est fort, dense, vertigineux, d’autant plus avec la partition originale du compositeur Mikael Karlsson. On se prend à ce souvenir de quelques jeux d’eau d’un spectacle de Pina Bausch avec un peu de danse et de théâtre autour. Ici, tout est mouvement, à éprouver les corps, retenir le souffle, marcher, glisser sur l’eau.
Le duo d’Étoiles en cygne noir et blanc version 2017 avec protubérance sac à dos ou enveloppe protectrice est un Ballet entre classicisme du tutu et des pointes et déraisonnable réinterprétation contemporaine. C’est beau, subtile, doux et un peu moins tragique qu’il n’y paraît.
Canards en plastique
Le ballet prend un délicieux virage avec veste de couleurs, cuirasse de quarterback, chute de canards en plastique, ballons gonflables et fontaines humaines. C’est aussi guilleret que printanier. À un moment de silence, juste après les applaudissements, un spectateur peu sensible à ces facéties scéniques criera “gadget !“
La parenthèse se termine pour un dernier tableau plus grave, qui redouble d’intensité avec vagues d’eau. Le chorégraphe n’est jamais grave bien longtemps mais pas non plus espiègle en continu. L’équilibre est mené d’une main de maître.
Bien sûr la mort du cygne n’est pas, les larmes ne parlent pas. Reste le sentiment d’avoir rencontré un jeune créateur (33 ans, la vie devant lui) ingénieux, doué, capable de tout et surtout du meilleur.
À la fin ma voisine confiera sa joie tout en rajoutant : “je n’ai pas tout compris 🙂“
A SWAN LAKE
nouvelle version ballet en 1 acte : Création Paris 2017
Chorégraphie et décors : Alexander Ekman
Musique : Mikael Karlsson
Orchestration : Mikael Karlsson / Michael Atkinson
Costumes : Henrik Vibskov
Lumières : Tom Visser
Vidéo : Todd Rives
Scénographie : Ana Maria Lucacieu, Christopher Kettner
Avec les Etoiles et le Corps de ballet du Ballet national de Norvège et les petits danseurs du LAAC
au Théâtre des Champs Elysées
15 Avenue Montaigne
75008 Paris
les mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 mars 2017 à 20h
Essayez donc de demander à un jeune ce qu’il pense de l’opéra. Vous ne serez pas déçu de la réponse. Alors faites-lui découvrir D.I.V.A, un projet décoiffant à cinq visages et profitez-en pour passer un moment tout aussi bon que déconcertant avec des ladies aussi débridées, délicieuses et élégantes qu’une Natalie Dessay. Rdv à partir du 19 avril au Théâtre Montparnasse.
Le concept repose sur cinq chanteuses lyriques (Flore, Grace, Jazmi, Marie, et Audrey) et d’un quatuor (Hugues, Alice, Benachir et Barbara). Ensemble, ils se chargent de nous faire (re)découvrir les grands classiques de l’opéra mais avec beaucoup d’originalité. Tout en gardant le style du morceau qu’elles interprètent, les D.I.V.A. apportent une touche moderne dans des versions réduites chacune à dix minutes.
Sacrilège ?
Pour les avoir vues sur scène, on se laisse emporter par les airs connus comme Carmen de Bizet et séduire par des répertoires moins grand public. Leur interprétation donne sens aux partitions en italien dans le texte.
C’est ainsi qu’elles nous emportent dans leur délire et dans leur univers déjanté. Quand ces cinq femmes prennent le contrôle de la scène, elles l’assument… et vont même jusqu’à interpréter certains rôles habituellement réservés aux hommes. Jubilatoire !
On est sous le charme de leur voix, leur complicité, leur tenue de scène, leur interprétation et le talent des quatre musiciens qui les accompagnent.
Et elles méritent leur standing ovation, comme le soir de leur tout premier showcase au Théâtre Déjazet.
D.I.V.A c’est un disque et maintenant un spectacle !
by Cédric
D.I.V.A, opéras chics et déjantés, le spectacle Avec Flore PHILIS, Marie MENAND, Alexandra HEWSON, Jazmin BLACK GROLLEMUND, Audrey KESSEDJIAN, Hugues BORSARELLO (1er violon), Alice BOURLIER (2nd violon), Benachir BOUKHATEM (alto), Barbara LE LIEPVRE (violoncelle)Création originale Flore PHILIS & Marie MENAND Mise en scène Manon SAVARY Arrangements Olivier RABET
Anne-Florence Bargaud nous propose ici une première création singulière sur un univers qui, bien que dédiabolisé, reste méconnu et porteur d’appréhension : la psychiatrie. Ce pari osé, mais réussi, vous attend jusqu’au 9 avril au Théâtre de la Croisée des Chemins. Un voyage troublant entre le réel et l’imaginaire de chacun…
Décor : une chambre d’hôpital psychiatrique. Elle est investie par Alice, jeune femme «normale», sans histoire, intégrée socialement qui a une passion dévorante pour l’interaction entre l’imaginaire et le réel. Passion qu’elle désirerait mettre à l’écran dans le prochain film qu’elle compte réaliser.
Pour cela, elle se fait interner en simulant des troubles cognitifs afin de pouvoir observer de plus près ce monde mystérieux et fermé. Or, le diagnostic de schizophrénie est posé pour Alice qui est alors entraînée dans une spirale dont elle ne maîtrise pas la vitesse…
Cet isolement dans un monde où elle ne connaît ni les règles ni les codes en dehors de son quotidien la bouscule, l’interpelle, la dérange, la choque. Une réalité brutale et violente qui nous interroge sur sa santé mentale…
La mise en scène est particulièrement soignée avec une part belle à l’Art. En effet, la création artistique est souvent liée aux troubles psychiques. Nous retrouvons les dessins d’Alice, ses notes mais aussi de la musique toujours adaptée, se mêlant parfaitement à la pièce.
L’apothéose est l’exécution de chorégraphies par une Anna Bayle stupéfiante. Son corps est animé d’une transe exutoire afin que l’expression de la pensée d’Alice contenue et enfermée dans ce corps physique si lourd, si difficile à gérer, puisse se libérer, se vider de son trop-plein…
L’interprétation des comédiens est brillamment menée (mention spéciale pour la remarquable prestation des patients psychotiques…). Nous sommes transportés dans l’univers d’Alice à tel point que le distinguo entre la réalité et l’imaginaire est difficile… Le spectateur est véritablement tenu en haleine. Le jeu des comédiens brouille les pistes sans cesse jusqu’au dénouement final qui nous laisse bouche-bée.
Les Femmes s’en Mêlent ont 20 ans ! 20 ans que Stéphane Amiel, le directeur du festival culte, s’engage à faire connaître les artistes femmes de France et du monde avec une programmation aussi pointue qu’éblouissante.
Il nous éclaire sur cette édition anniversaire (avec Austra, Little Simz, Rebeka Warrior, Sônge…) et sur quelques souvenirs dont Christine & The Queens fait partie et que Stéphane aimerait retrouver pour une création.
INTERVIEW
photo Anne-Laure Nomblot
UsofParis : Être un homme au milieu de toutes ces femmes, ce n’est pas un peu trop étourdissant ? Stéphane Amiel : C’est galvanisant, enthousiasmant et étourdissant d’être entourée de toutes ces artistes assez exceptionnelles et talentueuses. Tant de talent, tant de générosité.
Les artistes que l’on accueille sont souvent au début de leur carrière ou en mode indé. On a une vraie “fraternité” avec ces filles. On partage les mêmes valeurs
Sont-elles reconnaissantes ?
J’espère ! 🙂 A chaque fois que je leur pose la question sur le fait d’être programmée dans un festival de filles, fait par un homme, la réponse : “c’est génial !” ou “ça n’existe pas dans mon pays !”
Elles sont en tout cas heureuses de jouer dans ces conditions. On met beaucoup de moyens de promo. On y travaille sur une année. On se met en danger aussi.
Programmer LFSM c’est beaucoup d’écoute ?
Comme le festival est assez unique. Je reçois beaucoup de propositions du monde entier. Que ce soient artistes, agents, de musiciennes venues aussi qui conseillent des amies.
Pour la plupart, je vais les découvrir au festival, comme JFDR ou Nilüfer Yanya. Je me laisse aussi une part de découverte, même pour moi. J’ai beaucoup de sympathisants dans plusieurs pays qui vont voir les concerts pour moi et qui partagent leur avis sur un projet.
Quelle est la petite perle de 2017 ?
Y’en a beaucoup. Nilüfer Yanya, l’Anglaise de 21 ans. C’est comme une évidence. Elle fait des chansons qui ont l’air un peu passéistes mais il y a un talent monstre. Une voix assez grave avec une guitare cristalline. Elle est très attendue.
Et Sônge côté français. Avec un spectacle très abouti. Je l’ai découverte sur scène et elle m’a bluffé. Elle a pensé à la dramaturgie. Elle apporte un personnage.
Sônge, elle est un peu trop gentille pour ce monde musical de brutes ?
Non, on peut survivre de plein de manières différentes dans ce monde, justement. Grâce au réseau. On peut être aussi dans une niche et survivre tout en étant content de ça. Toutes les artistes qui se produisent ne sont pas destinées à une carrière comme celle de Christine and The Queens qui est venue 2 fois et que l’on a emmenée en Russie et en Pologne.
Ce qui est dur surtout c’est qu’un projet en chasse un autre.
Sônge me fait justement penser CATQ, avec cette longueur d’avance, sur d’autres.
Qu’a-t-elle de si particulier Austra, une des têtes d’affiche ?
C’est historique avec le festival. On est un des premiers à l’avoir programmée.
J’étais fan de Katie Stelmanis avant qu’elle ne soit Austra. J’ai toujours été impressionné par sa voix, son culot et son kitsch électronique.
C’est une artiste qui évolue aussi. La Katie que j’ai rencontrée il y a 5 ans n’est pas la même que je verrai cette semaine. Elle ne voulait plus parler d’amour dans ses chansons. Son engagement actuel sur la politique, l’écologie montre son évolution. Et puis, il y a Maya aussi !
C’est une petite famille.
Une anecdote de programmation 2017 ?
Je pourrais parler des ratés. Toutes les artistes que j’aurais voulues avoir. Il y a Kate Tempest derrière qui je cours après depuis 3 ans. A chaque fois, c’est presque et puis il y a de meilleures offres, une nouvelle tournée et c’est repoussé. J’ai peur que ce soit un rendez-vous manqué.
20 ans de festival, c’est 20 ans de… ?
D’aventures, de chemin solitaire. On n’a pas toujours été soutenus. C’est difficile de trouver de l’argent.
C’est 20 ans de curiosité et de passion et d’acharnement. On n’aurait pu tout laisser tomber plus d’une fois.
Une chanson d’une artiste programmée qui correspond à l’esprit du festival ? Michelle Gurevich, Party Girl. Une de mes chansons préférées de ces 10 dernières années. Une chanson magnifique, très triste. D’une mélancolie dont tu tires une force. Tellement puissante !
Une anecdote de coulisses de ces 20 ans ?
Tous ces moments qu’on passe avec les artistes ! C’était plus vrai il y a 10 ans que maintenant.
Je me souviens de Ari Up, de The Slits, un groupe anglais punk et culte des années 70 ans. Quand le groupe s’est reformé, on l’a invité à jouer en 2007. C’était les 10 ans du festival.
Elle m’a raconté toute sa vie et c’était assez triste. Et pourtant elle avait une force et une vraie énergie punk. Un “no future” permanent. Très peu de contrôle sur sa vie avec une bonne humeur.
Un mantra de directeur de festival ?
J’aime la chanson de Cindy Lauper, Girls just want to have fun. Quand on est trop sérieux, quand on est trop donneur de leçon, je rappelle que l’on est là aussi pour s’amuser. On peut avoir des questions sur la place des femmes mais on a toujours une attitude positive.
C’est un festival genré mais avec plein de garçons bienveillants autour.
Roman écrit il y a presque 200 ans, lu à mes 15 ans, adapté au théâtre à mes 30 ans (et plus si affinité). La vie est une question de temps et c’est ce que nous rappelle cette adaptation du Dernier jour d’un condamné à l’affiche du Théâtre La Croisée des Chemins à Paris jusqu’au 5 mai.
Le temps ? Le personnage n’en possède plus beaucoup seul dans son cachot. Juste quelques heures avant son exécution afin de retracer son parcours depuis son procès.
Nous ne connaissons pas la raison de cette condamnation, ni la vie de cette personne. Ici est tout l’intérêt. Ne pas s’attacher à une histoire, une entité mais à un être humain, comme vous et les autres.
Si l’issue est inévitable, tout le parcours pour y accéder est intenable. Le personnage oscille entre tous les sentiments possibles, de l’espoir de s’en sortir à la résignation, de la réalité à la folie, de la fragilité à la révolte…
«La prison m’enferme entre ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer et me surveille avec ses yeux de geôlier. »
Betty Pelissou nous livre ici une interprétation épurée mais tellement puissante et poignante qu’il nous faut parfois détourner le regard afin de ne pas être submergé par l’intense flot émotionnel ressenti. Son corps, son âme, ses tripes, tout y est sur le fil du rasoir et dans un tel éclat que le chemin de la vie menant à la mort serait presque bordé de lumière…
Cette plaidoirie magnifiquement mise en scène par Vincent Marbeau est malheureusement toujours d’actualité… Cependant, il faut continuer à se battre pour la dignité humaine et, rappelons-nous ces paroles de Victor Hugo : « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. »
Marianne BP à la différence de l’héroïne de son tout premier roman, Rose ascendant Pourpre, ne se cache pas pour éviter de travailler. C’est une bosseuse qui filme, chante, écrit, travaille les mots en chansons et en récit, Alors qu’elle sort son EP Aparté parisienne, elle capte notre attention une nouvelle fois avec une histoire barrée, comblée d’uppercuts bien sentis.
8h la narratrice, Mélinda, rentre chez elle. 8h je commence la lecture de Rose ascendant pourpre pour ne pas lâcher. Son brouillard est visuel, le mien est sonore, très sonore. Des voix masculines en débit continu. La concentration est vacillante par certains moments mais les mots accrochent l’œil, malgré moi.
“Gilbert gambade sur le terrain vague de ma déduction” Marianne BP joue avec la langue, use de quelques formules creuses pour raconter la banalité de la vie, puis nous emporte dans des envolées, des jeux d’énumération, de mots, de décalage (à la manière de Raymond Devos, certaines pages) et de mots inventés. Nécrochrétienté, bucc-haleine, Dare winnisme, existentialcoolique, brain toy… L’auteure renouvelle la langue française en jouant allègrement d’associations jubilatoires. Ça claque, ça surprend, réveille aussi et donne envie de suivre le récit. Et de ne pas s’en éloigner trop longtemps..
“Mon ventre abritait, alors, l’œil d’un cyclone réjouisseur”
Une trentenaire qui manie aussi bien le passé antérieur – Bernard Pivot en serait tout émoustillé – ne peut que nous emporter dans son épopée.
Mélinda semble se réveiller d’un bad trip en plein milieu de son bureau. Ses collègues ont-ils halluciné ? Bref, sa vie prend un virage ascensionnel quand il s’agit d’assumer avec son père la responsabilité de la mort de sa mère. Tout n’est pas tout de suite limpide sur les circonstances de la mort, le rôle de chacun, le mobile.
Alors elle file, prend le large direction le plein soleil pour se retrouver. S’ensuit des rencontres, un cocktail d’aventures et des idées folles boostées à 200 km/h.
Marianne BP n’a pas peur de la vitesse, ni d’envoyer le lecteur quelques fois dans le fossé. Faut rester bien accrocher au siège pour apprécier les belles inventions de cette auteurE aussi irrésistible qu’audacieuse.
Un moment de pure littérature d’un nouveau genre. A vous de définir lequel.
Rose ascendant pourpre roman de Marianne BP
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