Archives de catégorie : Cinéma

Bienvenue à Suburbicon : la desperate family de George Clooney

Bienvenue à Suburbicon, une ville champignon dans les USA des années 60. Ici, tout est ripoliné et propre avec des pelouses tondues à ras. Chacun connaît son voisin et lui offre une apple pie. L’harmonie règne dans cette grande communauté, comme pour la famille Lodge.
Dans cette Amérique puritaine, un événement va perturber cette harmonie totalement WASP : l’arrivée d’une famille noire, les Meyers.
Et, malheureusement pour cette dernière, c’est ce soir-là qu’un incident va bouleverser la vie de la famille Lodge.

Bienvenue à Suburbicon

Bienvenue à Suburbicon : are you sure?

Ce résumé frôle, un peu, celui d’un film social.
En fait, c’est plus un conte que trace petit à petit le scénario. Mais un conte à la sauce Cohen (les deux frères sont quatre des huit mains du scénario) : alors bienvenue à la satire, parfois au comique grinçant mais surtout à l’esprit barré.

On retrouve dans Bienvenue à Suburbicon, cette patte unique qui permet à ce si joli récit propret de glisser lentement vers un univers plus torturé.
On a tout de suite pensé au film O’Brother (2000), pour l’ambiance 60’s, les clivages raciaux, une certaine folie des personnages avec toujours cet humour noir qui surgit dans les situations inattendues. Mais en plus lent dans la narration.

Bienvenue à Suburbicon

D’ailleurs, le début assez mou du récit oblige le spectateur à se laisser prendre par la main pour accrocher à l’histoire. On se demande ce qui fait de ce film de George Clooney, un bon film.
Et puis, d’un coup, il y a ce twist. Le blanc devient gris. La banlieue paisible se change en un lieu où se concentrent la haine et la folie.

Du coup, on se dit que Suburbicon, fait une référence parfaite au  Satyricon (le livre ou le film) : une société où le bonheur de façade cache des malheurs plus grands. Une société US qui doit se battre avec ses démons.

Un casting juste !

De ce côté-là pas de fausse note.
Tous les acteurs se glissent parfaitement dans ce paysage mouvant de banlieue parfaite.

Matt Damon (Gardner Lodge) passe petit à petit d’une insipidité totale à un corps qui fait suinter la noirceur de son personnage. Julianne Moore est la parfaite godiche stéréotypée, mais qui connait très bien tous les ressorts des drames qui se jouent.
Les malfrats (Glenn Fleshler et Alex Hassell) sont de parfaites caricatures des méchants iconiques du film de genre des années 60/70.

Bienvenue à Suburbicon
Et il faut aussi rendre hommage aux deux gamins de l’histoire : Nicky (Noah Jupe), pour la famille Lodge et Andy (Tony Espinosa) pour la famille Meyers. Leur jeu est juste. Mais surtout, ces deux enfants semblent être les seuls à avoir la tête sur les épaules. Les seuls à ne pas être touchés par la folie des adultes. Ce sont eux qui bouclent le cycle de la narration de ce conte que George Clooney a voulu réaliser.

Bienvenue à Suburbicon n’est pas forcément le meilleur film de George Clooney, mais une réelle parenthèse qui offre une histoire tout de même bien différente de la production actuelle.

Pour conclure, on a hésité à mettre la bande-annonce, mais elle dévoile tellement de l’intrigue que vous perdriez toute la saveur de la découverte du film en salle.
Libre à vous de la visionne ou pas.

Bienvenue à Suburbicon

Bienvenue à Suburbicon

Sortie le 6 décembre 2017

Réalisation : George Clooney
Scénario : Joel et Ethan Cohen, George Clooney et Grant Heslov
Avec : Matt Damon, Julianne Moore, Noah Jupe, Glenn Fleshler, Alex Hassell, Gary Basaraba, Oscar Isaac, Karma Westbrook, Tony Espinosa et Leith Burke
Musique : Alexandre Desplat

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Le Musée des Merveilles : épopée poétique et bouleversante

Le réalisateur Todd Haynes signe un film délicat, à la hauteur de deux enfants portés, à des époques distinctes, par une quête folle, celle d’un père pour l’un et d’une actrice de cinéma pour l’autre.
Le Musée des Merveilles touche au cœur par la force d’interprétation de ses deux jeunes comédiens principaux.

Le musée des merveilles

New York 1927 vs New York 1977 

La reconstitution non pas d’un mais de deux New York est tout simplement bluffante.
Le noir et blanc de la fin des années 30 dialogue avec les couleurs 70’s tout au long du récit.
Les décors, accessoires, costumes sont incroyables. On est autant subjugués, enchantés, que les deux jeunes protagonistes découvrant la ville de la côte Est.
Il ne manque plus que les odeurs pour nous envoyer définitivement dans un autre espace-temps. 

Le musée des merveilles

Deux révélations : Oakes et Millicent

Ben et Rose sont interprétés par deux jeunes acteurs de talent comme Hollywood sait si bien les caster, respectivement : Oakes Fegley et Millicent Simmonds.
Ben perd l’audition suite à un accident, alors que Rose est sourde et muette de naissance.
Sur le papier, le contexte pourrait être éprouvant mais la force de caractère des deux protagonistes dépassent leur handicap. Leur quête les active d’une curiosité et d’un courage sans égal. 

Le musée des merveilles

Julian Moore muette 

Il n’y a pas de mauvaise esprit de ma part. Je ne me suis jamais plaint de la voix de la comédienne, au demeurant très agréable. 
Dans ce film, Julianne Moore offre une nouvelle facette de son jeu. Elle est privée de voix, ce qui ne l’empêche pas d’être rayonnante et une nouvelle fois incroyable.
Performance d’actrice ! 

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Le musée des merveilles

Le Musée des Merveilles 

(Wonderstruck)

film de Todd Haynes
Scénario : Brian Selznick, d’après son roman
Avec : Oakes Fegley, Julianne Moore, Michelle Williams, Millicent Simmonds, Jaden Michael, Tom Noonan 

Sortie le 15 novembre 2017

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5 bonnes raisons de fêter les 50 ans des Demoiselles de Rochefort

En 2017, Les demoiselles de Rochefort, le chef-d’œuvre de Jacques Demy réhaussé par la musique de Michel Legrand, célèbre son 50e anniversaire. Il est donc normal que ce soit la salle magique du Grand Rex qui accueille les deux représentations exceptionnelles des 30 septembre et 1er octobre prochain.
Voici 5 bonnes raisons de (re)voir ce film culte.

1 –  Michel Legrand méga culte

Et ce n’est pas uniquement la bande originale du film.
Le compositeur Michel Legrand présentera pour la première fois, en création mondiale, La Suite Orchestrale des Demoiselles. Cette œuvre inédite réunit les plus grands thèmes de la célèbre comédie musicale. Sur scène,  Michel Legrand au piano dirigera un big band de 20 musiciens.

demoiselles de rochefort

2- Les Demoiselles de Rochefort forever

Le film aussi qui a été entièrement restauré. Et son casting est juste fantastique : Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Gene Kelly, Georges Chakiri. Jacques Demy est bien le maître incontesté de la comédie musicale française au cinéma.

3 – Le Grand Rex, so magical!

Parce que voir un concert, un film, un spectacle dans cette salle est aussi unique que d’aller à l’Olympia.
Pour avoir assister à la projection de L’Étrange Noël de Monsieur Jack en présence de Danny Elfman… : les étoiles dans les yeux dès les premières notes.
Pour l’anecdote : la salle est un modèle réduit du célèbre Radio City Music Hall de New York.

4 – 50 ans, ça se fête !

L’euphorie va être à son comble. La projection promet des moments chantés en chœur par toute la salle.
Souvenir inoubliable pour vos 50 prochaines années. T’étais où le 30 septembre 2017 ? Je fêtais les Demoiselles de Rochefort avec Michel Legrand : la classe.
Et qui te dit que Reine Catherine ne viendra pas faire un saut ?

5 -Digital Detox

Le cinéma est encore un des très rares lieux où le smartphone n’est pas de la partie. Lâche ton tél et profite du grand écran.

demoiselles de rochefort

50 ans des Demoiselles de Rochefort

avec Michel Legrand et son big band

samedi 30 septembre 2017 à 20h
dimanche 1er octobre 2017 à 16h

Le Grand Rex
1 boulevard Poissonnière
75002 Paris

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American Assassin : 4 très bonnes raisons de voir le film

American Assassin, adaptation électrique de la saga de Vince Flynn, est une mécanique implacable. Un agent de la CIA, total badass, va tirer pleine force et motivation de sa rage pour combattre les terroristes. Mitch Rapp n’a pas peur des coups et s’est forgé lui-même : carrure, assurance et maniement des armes. 
Nos 4 très bonnes raisons de voir le film dès sa sortie ! 

American AssassinAmerican Assassin

Bogosse nommé Dylan O’Brien 

Dylan O’Brien est musclé sec. Gonflette tout à fait raisonnable, loin des clichés hollywoodiens si on le compare à un Zac Efron (toutes veines apparentes). Du coup, ça rend son personnage, Mitch Rapp, plus humain, plus proche et donc plus attachant.
O’Brien, 25 ans, délaisse Le Labyrinthe pour montrer sa face obscure, avec aspérités et cicatrices.
Pas sûr que la barbe longue lui aille si bien, mais ça ne durera pas. 

Lune de miel non consommée

American Assassin commence comme une jolie comédie romantique sur une plage. Un jeune homme filme son amoureuse avec son smartphone. Ils sont beaux, une bague, osmose totale et… c’est le drame. La montée sous tension débute.
La mièvrerie s’est barrée à la vitesse d’une étoile filante. Place à l’action. 

American Assassin : décharge totale d’adrénaline 

Si ton boss t’a mis sous tension, que t’as envie de te défouler : soit tu te fais un footing avec risque de te bousiller les chevilles, soit tu te prends pour un American Assassin. Tu risques fort d’apprécier le 2e choix.
Bonne nouvelle : un peu comme un John Wick, Mitch Rapp n’a pas de filtre et c’est ça qui est trippant. Il est capable de tout, d’aller au-delà des limites de ses supérieurs. Genre bien au-delà. Mais il n’est pas fou pour autant. 

American Assassin

Michael Keaton maître Jedi 

Chaque nouvelle apparition de Michael Keaton depuis son come-back sensationnel avec Birdman est immanquable. Cette fois, il est dresseur de bad boys, en apprenant à gérer leur force de combat. Ses recrues ont la tête dure. Cette dernière le sera encore plus quand ils auront passé la série de tests. Cette partie apprentissage est flippante à souhait car terriblement actuelle, éprouvante et riche en enseignements pour de modestes humains comme nous.
De là à savoir désarmer un homme face à nous… 

American Assassin c’est le premier volet d’une saga aussi passionnante, effrénée que sanglante avec un badass qui n’a pas fini de s’emporter.

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American Assassin

American Assassin 

film de Michael Cuesta
scénario : Stephen Schiff, Michael Finch, Edward Zwick, Marshall Herskotitz
d’après le livre de Vince Flynn 
avec Dylan O’Brien, Michael Keaton, Sanaa Lathan

Sortie le 20 septembre 2017

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Wind River : Jeremy Renner & Elizabeth Olsen, un duo saisissant !

Première réalisation excellente pour Taylor Sheridan qui scrute l’état de désolation actuel au sein d’une réserve amérindienne avec le film Wind River.
Les paysages enneigés du Wyoming sont le décor d’un drame. Se noue une relation toute particulière entre un chasseur et une agent du FBI, interprétés avec intensité par Jeremy Renner et Elizabeth Olsen.

Wind River
Noirceur en pleine tempête

L’histoire débute par une fuite paniquée dans la neige et en pleine nuit d’une jeune femme. C’est Cory Lambert (Jeremy Renner) qui fera la découverte de son corps inanimé le lendemain, alors qu’il pistait un animal dans la réserve.
Cory est séparé de Wilma, une amérindienne avec qui il a eu un fils. On comprendra la cause possible de la séparation du couple un peu plus tard. 

Wind RiverCory va participer à la recherche de l’assassin de Natalie en rendant service à l’agent du FBI Jane Banner (Elizabeth Olsen) qui n’est pas du tout préparée au climat et à l’immersion directe au sein de la communauté.

Les étendues enneigées traversées par les motoneiges s’offrent à des vues aériennes de grande beauté.

L’enquête est dense – jouant sur les différences de culture – rude dans les rapports humains, intense en rythme. 

Wind River est un film qui observe le deuil sans ajout de pathos. Un œuvre qui ne nous lâche pas pour nous embarquer dans une montée en tension haletante et implacable, pour un final dérangeant.

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WIND RIVER

film écrit et réalisé par Taylor Sheridan
avec Jeremy Renner, Elizabeth Olsen, Jon Bernthal, Gil Birmingham

Prix de la mise en scène – Un certain regardFestival de Cannes 2017

Sortie en salle le 30 août 2017

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120 battements par minute : film fort au casting parfait !

Film fort et poignant. 120 battements par minute change le regard que l’on pouvait avoir sur ce groupe de militants.es qui étaient aussi enragés, passionnés qu’utopistes. Une œuvre essentielle pour nous trentenaires qui ne savions pas tout de l’engagement et de ce que nous devons, au fond, aux hommes et aux femmes d’Act Up Paris.

120 battements par minute

Robin Campillo nous fait assister aux débats où s’organisaient tous les combats, toutes les prises de position et les débriefs d’Act Up Paris.
Un amphithéâtre, des dizaines et dizaines d’histoires particulières, de raisons d’être présent.e et d’opinions distinctes.

Ça se fighte, ça se soutient, ça s’aime, ça se déteste. Toutes ces particules individuelles forment un mouvement qui a fait bouger les mentalités dans les années 90, fait progresser la recherche. Un mouvement qui a utilisé la provocation, avec une audace folle et une rage de vivre, le tout avec une vraie conscience politique chevillée au corps.

Étonnamment, on se prend à rire de certaines saillies, de mots d’esprit alors que le virus du sida fait des ravages et affaiblit considérablement certains corps.

120 battements par minute

“Nous étions des gosses !”

Le réalisateur Robin Campillo, qui a intégré Act Up en 1992, confie lors de l’avant-première Les Inrocks au Centre Pompidou : “on s’affrontait ensemble avant de passer à l’action. 
Sa volonté n’était pas “d’imiter des gens qui ont existé mais de faire entendre la musique des voix de l’époque“.

Il a mené un casting de longue haleine pour choisir ses interprètes. Certains comédiens ont attendu 9 mois pour faire partie de l’affiche. Robin a aussi organisé des sessions de répétitions intenses avec improvisations et réécriture de certains dialogues. Pendant le tournage, il a masqué les fenêtres pour que cet amphi “soit une boîte blanche” pour que les comédiens donnent leur meilleur.

120 battements par minute

Chacun a une participation d’une justesse folle. Sophie (Adèle Haenel) est brute de forme, râleuse, bagarreuse. Sean (Nahuel Perez Biscayart) est fragile, virulent et déterminé face à un Nathan (Arnaud Valois) aussi paumé, volontaire que sincère. Thibault (Antoine Reinartz) et Eva (Aloïse Sauvage) tentent tant bien que mal d’assurer l’ordre, d’adoucir les esprits et de garder le sens du combat continu.

120 battements par minute nous a pris aux tripes sans pathos, avec une force rare. Bien sûr, on pleure. Mais l’intensité du récit et du jeu d’acteurs donne un souffle incroyable de courage, d’amour et de liberté en sortant de la salle.

120 battements par minute

120 battements par minute

de Robin Campillo
avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Félix Maritaud, Mehdi Touré, Aloïse Sauvage, Simon Bourgade

Sortie le 23 août 2017

Festival de Cannes : Grand Prix 2017, Prix FIPRESCI 2017 et Queer Palm 2017
Prix François Chalais 2017

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Bande originale de 17 titres composés par
Arnaud Rebotini

inclus le remix de
Smalltown Boy” de Bronski Beat

Disponible :
le 23 Août en Digital
le 1 Septembre en CD + Vinyl
(Because Music)

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Visages Villages : JR et Varda terriblement attachants et fantaisistes !

Le cinéma peut faire du bien, faire grimper sur nuage en haut duquel on observerait le monde. La preuve avec Visages Villages, un film de deux artistes séparés (en âge) de seulement 55 années. JR, la super star du collage photographique prend comme coéquipière de son van photomaton la réalisatrice-doyenne espiègle du cinéma français Agnès Varda. Ils se mettent en scène à travers les rencontres qu’ils font (ou pas) à travers la France. 

Visages Villages

Visages Villages : double regard

JR et Agnès Varda ont en commun d’aimer la rencontre avec des inconnus, de les photographier, filmer, tout en les faisant parler d’eux.

A priori, rien ne devait les faire tourner ensemble mais la fille de la réalisatrice a joué l’entremetteuse. D’un premier rendez-vous Rue Daguerre, un second est très vite fixé à l’atelier de JR qui commence à filmer. Varda veut sortir de la ville. C’est le début d’un road trip débridé, les deux acolytes ne se sépareront plus.
L’aventure s’est terminée, il y a seulement quelques semaines.

C’est la tendresse du regard, de l’attention portée à ces anonymes qui touche, bouleverse, surprend. Impossible d’oublier cette femme émue de se voir en portrait géant sur la façade de sa maison, cette mise en scène belle à souhait des pieds et des mains photographiés de Varda par JR.

Visages Villages Visages Villages

“On n’est pas 4 garçons dans le vent. Mais 2 personnes dans le calme ! Agnès Varda (en référence à l’affiche du film)

Il faut les voir en vrai tous les deux, se titiller, s’envoyer des pics gentiment. Agnès Varda aurait-elle trouvé une source de jouvence avec JR à ces côtés ? Elle est obligée d’avoir de la répartie, d’être concentrée. Ça fuse à toute occasion, sur tous les sujets.
Lors de la Cinexperience réunissant les deux artistes, JR confie “je n’ai jamais autant donné avec ce film“.  Et Agnès Varda de poursuivre : “Être un artiste est un paradoxe. On veut mettre en valeur les gens mais on est narcissique. On fait des films pour qu’ils soient aimés.”
Le but de ce film, de cette intrusion dans la vie de ces anonymes était “de réveiller chez eux leur propre imagination, leur propre désir artistique.”

-M- a été embarqué dans l’aventure par les deux complices. C’est un nouveau visage du génial compositeur-musicien que l’on découvre avec des musiques inédites. Et c’est Varda qui en parle le mieux : “Matthieu Chedid est assez fringant et baroque. Et avec ce film, il est plus tendre et mélancolique.”

Visages Villages est un film drôle, hors des sentiers du cinéma français qui se regarde le nombril. Fragile aussi parce que fait dans l’urgence avec peu de moyens, avec l’aide de “kisskissbankers” qui ont cru (et ils ont eu raison) à ce duo burlesque inédit et désopilant.

Visages Villages est un petit bonheur à voir sur un grand écran pour ne rien manquer de la force de cette aventure humaine.

Visages, Villages
un film d’Agnès Varda et JR
musique : Matthieu Chedid dit -M-

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Baywatch – Alerte à Malibu : abdos, maillots, dingo #cinéma

Si tu as besoin d’une nouvelle bonne raison de retourner faire du sport pour entrer dans ton joli maillot cet été : fonce voir Baywatch. Les abdos inouïs de Zac Efron (il a repris encore du muscle), les silhouettes gracieuses et sculpturales de Kelly Rohrbach et Alexandra Daddario peuvent être des maître-étalons pour fixer ton prochain programme sportif. L’adaptation de la série 90’s nous offre aussi une grosse dose d’action (avec feu, noyade, trafic de drogue…), de sketchs potaches poilants, le tout avec de belles vues sur la baie d’Emerald en Floride. 

Baywatch – Alerte à Malibu 1990/2017

Le torse poilu de David Hasselhoff fait place au corps gonflé à bloc de Dwayne Johnson, avec tatouages en supplément. Le “body” de Pamela Anderson – qui avait inspiré une bouteille de soda à l’époque – est dynamité par les mensurations de Summer et C.J. Parker. C’est démoniaque, il n’y a pas que les protagonistes qui sont troublés.

Mitch Buchannon est un héros pour la baie. Il est connu de tous et toutes, il a sauvé tellement de vies qu’il a droit au respect et à l’autorité quand on vient le titiller de près. Comme cet ancien champion olympique, Matt Brody, en reconversion et qui vient se redorer le blason suite à de gros écarts de conduite.

La complétion est rude pour faire partie de l’élite des sauveteurs ou lifeguards. Les surnoms que Mitch réserve au beau gosse sont jubilatoires et seront les guimmicks qui te suivront pendant toute l’aventure. 

Les scènes les plus poilantes sont sans au doute celles portées par Ronnie, le geek mou du ventre de l’équipe, dans la veine des films des frères Farrelly. Son trouble face à C.J lui occasionne une série de déconvenues complètement barrées.

Le second degré est totalement assumé avec les ralentis sur les filles plantureuses, les apparitions de David H et Pamela A en guest. 

Dommage que certains effets spéciaux soient approximatifs comme le feu sur un bateau, le feu d’artifice et certaines incrustations sur fond vert peu convaincantes.

Baywatch, c’est la série Alerte à Malibu qui a pris en muscles et en testostérone. Des personnages qui ne se prennent pas trop au sérieux alors qu’ils sauvent des vies. Une aventure bien menée avec une bande-originale entêtante (en tête : Easy de Lionel Ritchie !)

Baywatch, Alerte à Malibu 

de Seth Gordon 
Avec Dwayne Johnson, Zac Efron, Priyanka Chopra, Alexandra Daddario, Jon Bass, Kelly Rohrbach, Ilfenesh Hadera

Sortie le 20 juin 2017

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National Parks Adventure à la Géode : un voyage stupéfiant et éblouissant

National Parks Adventure  est un magnifique documentaire sur la relation homme/nature. Grâce à l’écran de la Géode – un des plus grands au monde qui recouvre la quasi-totalité de la salle – nous plongeons immédiatement au cœur de cette grande expédition dans laquelle nous allons découvrir la beauté et les secrets des parcs nationaux américains.

La technologie Imax prend toute son importance dans cette aventure. Nul besoin de s’équiper de lunettes 3D, nous survolons à grande vitesses des pics escarpés, des canyons aux roches sculptées par la glace, des déserts arides, des lacs immenses et bien d’autres splendeurs de ces grands parcs nationaux.

La découverte de ces lieux à couper le souffle nous est contée à travers l’expédition de trois aventuriers amoureux de la nature et sportifs invétérés : Conrad Anker, alpiniste, grimpeur et auteur américain célèbre pour ses ascensions difficiles dans les hautes montagnes de l’Himalaya et de l’Antarctique, Max Lowe, son beau-fils et Rachel Pohl, artiste, aventurière, humanitaire et écologiste. Attachants et captivants, nous suivons avec plaisir les exploits sportifs de ces trois passionnés.

Un périple unique et époustouflant 
45 minutes de voyage, 45 minutes d’images exceptionnelles, une bande-son soignée et percutante, une prouesse technologique indiscutable. Andréa, 8 ans, a l’impression de voler et s’accroche à son siège dès que nous approchons du sommet d’une montagne…

National Parks Adventure nous offre réellement la possibilité d’en prendre plein les yeux ! Toute la famille est conquise et nous repartons en nous disant que oui, nous aussi, nous irons un jour découvrir la beauté de ces grands parcs nationaux.

by Caroline 

National Parks Adventure
Amérique sauvage 

à La Géode 
26, avenue Corentin Cariou
75019 Paris 

Tous les jours jusqu’au 3 septembre 2017
Horaires : 10hh30, 12h30, 15h30, 18h30

film de 45 min
Réalisateur : Greg MacGillivray
Directeur musical : Steve Wood
Directeur de la photographie : Brad Ohlund
Scénario : Tim Cahill
Distribution : Robert Redford, Conrad Anker, Rachel Pohl, Max Lowe

Partenaires : Mac Gillivray freeman, USAvisit the usa.com, Expedia, Subaru

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Noma au Japon : miracle en cuisine ! #cinéma

Noma de Copenhague à Tokyo : dans les coulisses d’une aventure folle, un défi qui a transporté un restaurant (celui de René Redzepi) : cuisine et équipe complète de 70 personnes à + de 8 600 km et au 37e étage du Mandarin Hotel. Difficile de penser qu’un film documentaire culinaire nous emporterait à ce point. 

Un nom qui fait saliver, des clients qui viennent du monde entier, une liste d’attente qui n’en finit plus. Noma à Copenhague est une institution qui a donné un souffle impressionnant à la cuisine scandinave. René Redzepi est le pape de cette révolution qui a un dogme, des fidèles, des passionnés et même des détracteurs. 

“Don’t huge people in Japan!”

Le film Noma au Japon nous fait comprendre tout de suite que se frotter à la cuisine japonaise pour créer plus d’une dizaine de recettes 100% originales en 6 mois est tout simplement fou. Le scénario du documentaire de Maurice Dekkers est en cela absolument prenant. 

“On est en sécurité entre 4 murs”

L’aventure humaine est exceptionnelle, les personnages ont des gueules (l’Américain Lars Williams en tête) et de vraies émotions et problématiques.  Le sacrifice est évident : la pâtissière, Rosio Sanchez, avoue être seule, certains parlent de journée avec si peu de sommeil. On suit toutefois deux membres de l’équipe (Lars Williams et Thomas Frebel) prendre  le temps de faire du sport pour sortir de la cuisine. 

Ce microcosme est fascinant et d’une ingratitude totale : combien d’échecs pour arriver au sublime plat, à la saveur qui fera toute la différence et surtout qui emballera le chef ? 

Pas une minute de trop pour Noma au Japon, le spectateur fait le pacte d’un coup de bluff, de vraies tensions et d’une admiration sans faille pour ces hommes et ces femmes qui ne comptent pas la fatigue, qui travaillent en sous-sol sans fenêtre, qui refont leurs gammes tous les matins comme un musicien jusqu’à sortir la plus belle note. Avec le respect d’un précepte : “sortir de sa zone de confort” comme le demande René Redzepi.
Quel sera le sort de cette tortue serpentine japonaise, coriace ? Le canard sera-t-il servi entier ou en petite portion ?

Alors que Top Chef et les autres émissions de cuisine envoient du vent, faisant croire que l’on peut se mesurer aux plus grands, Noma au Japon offre une vraie leçon de modestie.
Il faut compter, par exemple, 30 heures pour préparer les palourdes à chaque service. 

Séquence culte : quand Vivienne réinvite le fish and chips avec une composition audacieuse ! Mieux vaut ne rien lire avant pour ne pas gâcher la surprise. 

Attention danger : en sortant de la salle, votre premier réflexe sera de vous renseigner sur les prix du restaurant et les conditions de réservation.
Sachez, dès à présent, que le Noma change d’adresse et sa réouverture n’est pas prévue avant cet automne.
En attendant, il s’offre une nouvelle épopée en terres mexicaines.

NOMA AU JAPON
6 semaines pour (ré)Inventer le meilleur restaurant du monde

un film de Maurice Dekkers

avec : René Redzepi, Lars Williams, Rosio Sanchez, Dan Giusti, Thomas Frebel, Kim Mikkola

sortie en salle : le 26 avril 2017

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