MUGLER FOLLIES by Manfred Thierry Mugler au Comédia – un show glamour boosté de paillettes, performances et second degré

Évènement ce lundi sur le boulevard de Strasbourg à Paris. Le Comédia – qui a fait peau neuve il y a quelques mois – accueille invités et VIP pour la 100e du show Mugler Follies imaginé par le créateur de mode Manfred Thierry Mugler. Un spectacle qui nous attirait l’œil depuis la première affiche et que nous avons enfin la chance de découvrir.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia dîner Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour affiche

Comme dans tout cabaret avant le spectacle, vous avez la possibilité de dîner. Autour des tables les différents invités, acteurs et people ont répondu présent à l’invitation du couturier. On remarque la présence des trublions Frédéric BeigbederStéphane De Groodt et Emmanuel de Brantes, le duo d’artistes photographe et peintre Pierre et Gilles, suivis de près de leur muse Zahia Dehar, la comédienne glamour Audrey Fleurot (Engrenages et Intouchables), Line Renaud accompagné de son chevalier servant Dominique Besnehard.

Mais plus que cette partie people, c’est le spectacle qui nous donne l’eau à la bouche ce soir. Sera-t-il sulfureux, trash, kitsch ou juste déjanté comme son créateur ?

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour finalLa séquence de présentation du spectacle avec la Directrice de la troupe (en Français, Anglais, Allemand et Russe) donne une bonne idée de ce que sera le show tout en humour et décalage.
Dans la première partie du show, plutôt déconcertante, l’amorce de l’histoire d’une nouvelle arrivante dans la troupe rêvant d’être funambule (qui servira un peu de fil rouge à l’histoire) et  la création du monde (un tableau ultra rapide et un poil kitsch avec ce dieu pianotant sur un synthétiseur hors norme et aux abdos insensés), font qu’on est un peu dérouté. Comment vont s’enchainer les numéros ? Quelle va être l’histoire après les “Bienvenue à Mugler Follies” lancés par les membres de la troupe après chacun des tableaux ?

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour MuglerettesLa folie créatrice que nous sommes venus chercher va vite l’emporter sur notre attente. Il y a, en fait, un peu de tout dans Mugler Follies : du Cirque du Soleil pour les numéros circassiens et les costumes, du Crazy Horse pour les grâces féminines, du cabaret new burlesque pour le bel effeuillage féminin et masculin et même du défilé de mode pour rappeler les belles heures de la Fashion Week.

Fourmis géantes qui veulent s’émanciper de leur reine, apparition de la première femme Homo Sapiens, Lucy, accompagnée par une diva black à la voix puissante et envoutante. On plonge dans l’univers très particulier de Manfred, dont il a créé les costumes baroques et sexy.

Et côté danseurs et danseuses, il n’y a rien à envier à d’autres troupes. Les corps sont affutés, musculeux et souples. A l’image de ce contorsionniste qui ploie et déploie son corps avec une dextérité déconcertante, ou encore ce break-dancer qui évolue sur de la dub-step assez lourde, mais dont le numéro reste un peu moins spectaculaire au milieu des autres.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour NosHeros sangles

Du show, il y en a vraiment. Les chorégraphies des girls sont menées au cordeau, rythmées, dynamiques et toujours glamour à mort. Le tableau où les corps forment des bijoux, des boucles d’oreilles, un pendentif et autres parures est visuellement abouti et est d’autant plus hypnotique qu’il est accompagné d’un titre chanté par la malicieuse Juliette.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour PoleDanceLe spectacle est agrémenté de magnifiques numéros où les artistes nous dévoilent une grande dextérité, les cerceaux aériens qui se révèlent féérique, ou la pole dance acrobatique et sensuelle.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour sensuel Bijoux
La caricature faisant partie d’un spectacle de cabaret, il faut mettre l’accent sur cette diva italienne que la troupe déteste ou encore sur le pastiche mais bien réel numéro d’avaleuse de sabre mené avec humour par la directrice de la troupe. Les clichés de la revue sont ici reprisés pour une meilleure adhésion du public. Poilant.

Mugler Follies enchaine les numéros avec une belle énergie passant de la performance physique à un numéro d’humour ou un tour de chant comme avec la majestueuse Marie France, ancienne égérie de l’Alhambra. Son interprétation toute personnelle de Marlène Dietrich et Marilyn Monroe, dans une robe moulante, a laissé le comédien et pourfendeur belge, Stéphane de Groodt sans voix.

Mais notre coup de coeur de Mugler Follies ira incontestablement au duo masculin de sangles. C’est une première pour nous de voir un duo dans cette discipline. Même si le numéro commence avec un univers plutôt marqué (choeur de pompiers en fond d’écran sur une musique rappelant les heures de gloire de la Russie soviétique), l’agilité de ces deux athlètes, la poésie et l’évolution visuelle de leur prestation laissent place à la vraie magie du cabaret, la poésie des corps qui accomplissent des prouesses techniques. Le climax du show.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour sangles artistesMalgré les légers défauts perfectibles de ce show, vous passerez une soirée exceptionnelle mêlant humour, exploits physiques et chorégraphies au carré.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour mode créationUne soirée recommandée à ceux qui ne trouverait pas d’alternative aux spectacles à consonance touristique comme le Moulin Rouge ou le Paradis Latin, avec ce brin de “Follies” qui manque souvent aux productions parisiennes et du kitsch assumé à 100%.

MUGLER FOLLIES 100ème centième Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour féérie line renaud Marie France people

Pour l’anecdote, à la sortie des stars, Line Renaud a échangé avec la chanteuse Marie France sur son costume de scène, inspiré de celui que portait Marlène Dietrich lors de sa dernière tournée. Un costume dont la légende voulait qu’il soit cousu à même la peau de la chanteur allemande. Glamour.

MUGLER FOLLIES 100ème centième dîner Le Comédia Spectacle Manfred Thierry Mugler cabaret live paris show girls numéro glamour Cabaretex

MUGLER FOLLIES

by Manfred Thierry Mugler

Le Comédia
4 Boulevard de Strasbourg 75010 PARIS

Du mardi au dimanche à 20h45
Dîner spectacle à 19h30

Durée : 1h50

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REVENIR UN JOUR comédie sensible au Palais des Glaces – Edouard Collin leader de boys band en interview

Partir un jour, Raide dingue de toi, Baila, Te garder près de moi : souvenez-vous de ces succès, de ces airs qui ont accompagné vos tendres années. Des chansons d’un autre temps ? Celui de l’âge d’or des boys band.
Franck Le Hen, auteur des pièces à succès Les Hommes préfèrent les Blondes et Bonjour Ivresse !
, rend la lumière à ces garçons qui sont passés d’anonymes à super stars des plateaux télé et scènes en une poignée de secondes. La pièce Revenir un Jour actuellement à l’affiche au Palais des Glaces imagine la réformation de l’un de ces groupes. Le résultat est sensible et drôle.

 

Quatre garçons se retrouvent après de longues années de distance sur un même plateau. Alex n’est pas le plus heureux en croisant ses anciens partenaires. Il essaie tant bien que mal de décrocher l’étiquette du boys band OneAgain4 qui lui reste coller sur le front. Les autres eux sont impatients à l’idée de se reformer pour une tournée revival à la manière de Stars 80, à l’initiative de leur complice et chorégraphe, Vanessa.

Prenant des éléments de chaque boys band français, l’auteur pose un regard tendre et complice sur cette aventure humaine pas si improbable que ça, après tout.

En tête d’affiche de la pièce, les spectateurs et spectatrices n’ont pu échapper à Edouard Collin, parfait leader de groupe. Il nous revient dans un rôle plus complexe que les précédents (Lady Oscar, Panique au Ministère). Il incarne un garçon torturé entre son addiction, son souhait d’effacer son passé et son besoin inexorable du retour à la lumière.

Nous avons rencontré le comédien à la sortie d’une des premières de la pièce, juste après la séance photo avec le public de la pièce et les autres comédiens, Christine Lemler, Rodolphe Sand, Franck Le Hen et David Tournay.

INTERVIEW 

United States of Paris : Dans quel état es-tu lors des premières d’un spectacle ?
Edouard Colin : La première c’est beaucoup de stress, pas mal d’adrénaline et j’ai surtout hâte que la seconde arrive. La première est l’examen de passage avec pas mal d’invités. Et j’ai une préférence pour le vrai public parce qu’il est franc, honnête. Après, c’est du vrai bonheur.

Quelle est la genèse du projet ?
E.C : Tout a débuté par un message Facebook de Franck Le Hen, reçu le 23 janvier 2013 – je me souviens très bien de cette date. Il me disait : j’aimerais qu’on monte une pièce ensemble. Il m’a raconté l’histoire. Il m’avait vu sur scène.

J’ai trouvé que c’était très drôle avec du fond. On a fait une lecture à 2 puis avec les autres acteurs et une lecture pour les producteurs au Petit Palais des Glaces. On s’est dit : on monte le projet pour une date grâce au site de crowdfunding KissKissBankBank au Palais des Glaces. L’idée était de faire un coup parce qu’on croyait vraiment au projet et ensuite on verrait. Et à cette date de présentation, il y avait Jean-Manuel Dupont qui nous a dit : “je veux produire la pièce !” Et Jean-Pierre Bigard la voulait pour la salle. C’est vraiment un projet d’équipe. Et les KissKissBankBankers qui viennent nous voir sont très fiers d’avoir participé à ce projet.

Quel argument t’a incité à participer à cette création ?
E.C : Les gens viennent voir une comédie, et ont envie de rire. Et c’est pas forcément évident de les emmener dans quelque chose de plus profond. Mais l’intérêt de cette pièce, c’est que l’on rit avec un sujet profond où l’on parle d’êtres humains, qu’on a aimé puis laissé tombé. Mon but c’est aussi de leur rendre hommage au travers du personnage Alex.
Que savais-tu des boys band ?

E.C : Je me suis pris le phénomène en pleine face, j’étais un peu jeune à l’époque. J’ai eu un single : Don’t say goodbye. Mais j’étais pas trop branché boys band. Et quand Franck nous en parlait, je me suis rendu compte que c’était vraiment des demi-dieux. Et quand on est rentré le premier jour d’entrainement, j’ai vu pas mal de vidéos.

Tu as, avec les autres comédiens de la pièce, un coach particulier en la personne de Franck Delay, ancien membre des 2be3. Que retiens-tu de cette rencontre ?
E.C : On a été au Stade Filip Nikolic à Longjumeau et Franck nous a appris les acrobaties qu’on fait sur scène. Pour nous, ce n’était pas simple, car nous ne sommes ni acrobates, ni danseurs.
On y était tous les dimanches matin pendant un bon moment en plus de la danse avec Sévy Villette qui dansait derrière le groupe 2be3. Le meilleur conseil de Franck été : ne vous laisser jamais emporter par le stress. Et comptez tout sur scène : les pas… Et ne pas aller trop vite. Franck est assez pudique mais il est aussi très positif. C’était surtout une histoire d’amitié et sa volonté est de mettre ses potes en valeur.
Après le sport, la chanson. Comment s’est déroulé la partie musique ?
E.C : On a enregistré dans le même studio que la comédie musicale Robin des Bois. Nous n’avons eu qu’une seule matinée d’enregistrement mais nous étions accompagnés le coach vocal celui qui a découvert la chanteuse Zaz. En fait, on a eu plein de coachs selon les différentes étapes ; le projet a un an maintenant.

Je retiens de Frédéric Château, compositeur des chansons de la pièce : “quand t’es en studio, ne réfléchis plus. Détends-toi.” Et c’est vrai qu’une fois qu’on commence la partie show, sur scène, c’est un pur bonheur, on se laisse porter.

Es-tu admiratif de ces garçons qui ont enflammé les foules ?
E.C : Depuis que je me suis penché sur leur cas, je suis bluffé. Ils ne savaient pas faire grand chose. Et pourtant ils sont devenus chanteurs, danseurs…
J’imagine le phénomène de manque de la scène et du public qu’ils ont dû ressentir, une fois l’aventure finie. Mais ils s’en sont pour la plupart bien sortis.

On parle beaucoup de ceux qui sont morts. Mais ils ne sont pas morts à cause du boys band.

Un groupe qui te plait plus qu’un autre ?

E.C : Les New Kids on the Block ! Ils bougeaient super bien. On était en plein début des années 90, Step by Step

Quel rapport as-tu avec les réseaux sociaux ?

Je suis très pudique, mais les échanges que j’ai avec les spectateurs-trices sur Instragram, Facebook, Twitter sont très touchants. Parfois, on m’envoie des messages privés pour m’évoquer des choses personnelles par rapport à la pièce que je suis en train de jouer. Ces personnes n’oseraient pas, pour certaines, le dire en face à face. J’aime ces échanges.

REVENIR UN JOUR
pièce de Franck Le Hen
mise en scène : Olivier Macé
musique et chanson : Frédéric Château

avec : Christine Lemler, Franck Le Hen, Edouard Collin, Rodolphe Sand et David Tournay

au Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple 75010 Paris

du mardi au samedi à 20h45 

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Exposition ARCHITECTURE EN UNIFORME – incroyable plongée dans le design et la création en temps de guerre à la Cité de l’architecture

L’exposition Architecture en uniforme, projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale, lève le voile sur une période qui a aussi été le théâtre d’un foisonnant élan créatif. L’architecture en temps de guerre vous semble un sujet obscur. Il l’était pour nous aussi avant notre immersion dans le parcours de la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris.

L’observation que nous propose le commissaire et historien, Jean-Louis Cohen, est assez saisissante. La visite débute par une galerie de plus d’une dizaine de portraits d’architectes. Parmi eux certains ont été proches du régime nazi alors que d’autres en ont été victimes. Nous pouvons reconnaître Le Corbusier qui se rapprochera du gouvernement du maréchal Pétain à Vichy pendant l’occupation, Jean Prouvé qui concevra un ensemble de logements pour ouvriers en 1940 mais aussi le paysagiste Dan Kiley qui réalisera en 1945 l’aménagement des salles d’audience pour le procès de Nuremberg.

A fil du parcours, il nous est donné à voir des projets pratiques, logiques car adaptés à la situation de guerre, des inventions qui ont encore des répercussions dans l’architecture d’aujourd’hui et des propositions surréalistes qui n’auront pas vu le jour.

Jean-Louis Cohen a voulu donner un éclairage sur une période peu étudiée en matière d’architecture. Une sorte de page restée blanche pendant de très nombreuses années avant qu’il ne s’y intéresse il y a une vingtaine d’années. Fruit d’un travail inouï dans les archives de nombreux fonds internationaux, Architecture en uniforme révèle aussi des histoires méconnues du grand public et dont certaines pourraient faire l’objet de films.

17 thèmes composent cette exposition riche en photographies, plans, affiches de propagande et extraits de films. Le premier thème évoque la guerre qui frappe les villes. La nouveauté de cette guerre est le bombardement massif des villes. Il est donc question de protéger les monuments, en leur créant une sorte de deuxième peau. Le Château de Fontainebleau, la Cathédrale de Rouen sont ainsi protégés par des sacs de sable. Ce thème fait écho à un autre que l’on découvrira un peu plus tard autour de l’art du camouflage.

Saviez-vous que les étudiants d’école d’archi et de design seront notamment invités, en cette période, à travailler sur des leurres visuels et autres parades pour s’aider de la lumière réfléchissante du soleil ?

Autre thème, sans doute moins connu : c’est la prise de conscience concernant les matières premières. La recherche scientifique se voit obliger de trouver de nouveaux procédés pour palier au manque de matériaux alors que de véritables campagnes d’information conditionnent les foyers aux meilleures économies et au recyclage de ce qui peut l’être. Cet élan sera marquant sans doute plus aux Etats-Unis – avec des guides pour la maison où l’on trouve des conseils comme Planifier-Conserver-Récupérer (Plan-Conserve-Salvage, en version anglaise) – mais n’échappera pas pour autant aux pays européens, comme le montre cette affiche.

Les usines doivent trouver une parade pour ne pas être la cible d’attaque. On ne s’étonnera donc pas que certains architectes conçoivent des usines souterraines comme en Allemagne pour la construction d’avions mais aussi de bâtiments sans fenêtre pour permettre le travail de nuit. De vrais bunkers industriels seront conçus pour éviter les bombardements. Et pour qu’ils puissent fonctionner 24h/24 l’utilisation de la climatisation est initiée ainsi qu’un nouveau système d’éclairage. La pression de la production vise à inventer sans cesse de nouvelles architectures.

Parmi les autres faits peu connus voir totalement méconnus, nous retenons le travail du décorateur de théâtre et designer, Norman Bel Geddes. Ce dernier reconstituera en maquette de grandes batailles de la guerre du Pacifique pour illustrer les unes et articles du magazine américain Life. Le soin porté aux détails est d’une telle minutie que l’on croirait une vue réelle.

En revanche, le projet le plus troublant est sans doute l’expérience Dugway. Des architectes européens seront appelés en 1943 à apporter leur expertise dans le cadre de la conception d’un village allemand et un village japonais – avec livres sur étagères, napperon sur les tables – dans une base militaire de l’Utah aux États-Unis. Cette reproduction à l’identique d’habitats allemands visait à étudier comment l’ensemble pouvait brûler au napalm, nouvelle arme redoutable contre l’ennemi. Effarant.

La Seconde Guerre a laissé des traces dans les bâtiments et paysages actuels. Cette exposition vous en révèle tous les détails et notamment cette construction futuriste de machine à habiter, appelée Dymaxion et dont vous découvrirez tous les secrets.

Exposition ARCHITECTURE EN UNIFORME
Projeter et construire pour la Seconde Guerre mondiale

 

jusqu’au 8 septembre 2014

à la Cité de l’architecture et du patrimoine
1, place du Trocadéro
75016 PARIS

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Assister au tournoi de ROLAND GARROS 2014 en mode VIP avec PricelessParis : Gael Monfils – David Ferrer & Ana Ivanovic

Roland Garros, pour un people ou un chef d’entreprise, c’est the place to be pour se montrer et prendre le pouls de ses bonnes relations avec son voisin. Mais pour le commun des mortels, comme nous qui ne faisons pas parti d’un club de tennis, le tournoi du Grand Chelem parisien est un lieu quasi inaccessible. Avec le programme #PricelessSurprises, il est possible de réserver vos billets toute catégorie sans vous y prendre 3 mois à l’avance et d’être assuré d’un accueil personnalisé et de petits plus. Et un jeu concours pour avoir des places en 1ère catégorie.

Ce mardi, journée avec nuages, nous foulons pour la première fois les allées du Village de Roland Garros pour une immersion dans le tournoi du Grand Chelem en mode VIP. Nous débutons par une visite côté coulisses, les allées empruntées par les professionnels accrédités et les joueurs et joueuses. Accès donc privilégié aux sous-terrains du Court Suzanne Lenglen. Où l’on trouve la cantine réservée aux joueurs et à leur famille et où a été consommé 160 kilos de bananes par jour l’année dernière – source de notre guide.

Au détour du couloir, une porte pour un accès aux premières loges, à la place des caméras de télé. Ici on peut assister à l’entrainement de deux joueurs : le britannique Andy Murray et le français Richard Gasquet. La vue est telle qu’il est difficile de s’en extraire. On sait très bien que l’on ne pourra être à nouveau à cette place de choix.

Premier match, en loge, sur le Court Philippe Chatrier avec Alisa Kleybanova et Simona Halep, qui aura le dernier mot et pourra se qualifier pour la prochaine étape du tournoi. Spectacle impressionnant avec pleine proximité avec les joueuses sur le court.

Suit ensuite un face-à-face masculin qui débute par un problème de logo à masquer sur le maillot de l’espagnol David Ferrer juste avant son match contre Sijsling. C’est le joueur espagnol qui viendra à bout.

Le programme prévoit une pause déjeuner au Club des Loges. Un restaurant qui a une force de frappe des plus efficaces, en considérant la fréquentation et la rapidité du service.

Reprise de match avec le sourire d’une gagnante, celui de la joueuse serbe Ana Ivanovic. Vous aurez remarqué que notre place nous permettait d’aller au plus près des joueurs sortant du court.

Fin de journée avec le sacre de Gaël Monfils qui nous a fait rêver. Ce n’était pas gagné car il nous a fait endurer les montagnes russes face au roumain Victor Hanescu. Il faut avouer que le français est assez inégal dans son jeu. Il peut nous offrir de vrais coups de force et puis retomber assez vite pour laisser le temps à son adversaire de se refaire une santé. L

e spectacle était aussi dans les gradins avec les VIP : le batteur Manu Katché présent pour 2 premiers sets, remplacé très vite par le couple Estelle Denis et Raymond Domenech. Suivra une très courte apparition d’un jeune retraité : le rugbyman Sébastien Chabal – à se demander quel était l’intérêt de s’asseoir si ce n’était pas pour suivre la persévérance de Monfils. Un peu plus loin, Laurent Baffie et Raphaël Mezrahi s’éclatent avec leur portable.
Sur le court, Monfils n’avait lui de cesse de s’assurer de l’attention d’une seule personne, son père, imperturbable. Rufin Monfils, visage fermé camouflé sous une casquette, prodiguait quelques gestes de soutien et des codes que seuls son fils et lui sont capables de traduire.

Nous avons eu droit également à un cours de peinture à côté de notre loge. Le peintre sportif, Joël Blanc, qui parcourt Roland Garros depuis une dizaine d’années a réalisé plusieurs toiles lors des différents matchs. Ici, sa vue du Court Philippe Chatrier. C’est un vrai personnage connu des caméramen qui filment ses oeuvres lors des pauses et par les habitués du tournoi. Il a eu le temps de nous dire qu’il regrettait l’ambiance d’autrefois.

Une journée privilégiée comme celle-là est à portée de clic.

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Spectacle 100% PARIS à la Grande Halle de la Villette : le bonheur des statistiques à visage humain

Première française du spectacle 100% PARIS du collectif berlinois Rimini Protokoll. Après avoir été présenté à Berlin, Tokyo, Londres, San Diego, le spectacle mettant en scène les statistiques d’une ville à travers 100 personnes est à découvrir jusqu’au 25 mai à La Villette.

Les badges aux phrases insouciantes (Je m’endors toujours avec un livre) ou plus engagées (Reprenons la Bastille !) n’ont pas manqué de capter la curiosité des amoureux de la ville. Le hastag #100PARIS a fait le reste : initier la rencontre, sur les réseaux sociaux de parisiens et parisiennes qui vont entrer dans la lumière, celle de la Grande Halle de la Villette.

Les stats vous barbent ? Nous aussi. Alors courrez voir 100% Paris une proposition originale et captivante donnant corps, chair et plein mouvement à une série de données démographiques, géographiques, sociétales, existentielles… Au total 100 personnes de tout âge – de petits bambins timides à la doyenne de plus de 70 ans – font le pari fou de représenter les plus de 2 millions de parisiens. Cocasse.

Le spectacle débute par un passage en revue des 100 participants, les uns après les autres se présentent avec leur objet fétiche. Chacun-chacune introduit son voisin par son prénom, comme une chaine humaine sans fin. Ces parisiens face à nous ne sont donc plus tout à fait des inconnus, surtout quand on sait que l’une ne supporte pas le gluten et fait le malheur de son amoureux, qu’une petite fille rêve d’être princesse et qu’un autre est escrimeur ou d’origine bulgare. Après la curiosité, le spectateur-voyeur finira par s’identifier à telle situation (son activité au cours de la journée), telle donnée (la somme d’argent dépensée la veille) ou tel parcours de vie (qui a connu une guerre ?, qui aimerait encore pouvoir faire un enfant ?)

Toute question ou donnée est suivie de mouvements de foule pour illustrer le pourcentage de personnes favorables ou pas, grâce à un écran géant composant des graphiques en temps réel.  L’enjeu de ce spectacle est aussi de créer une série de mises en scène permettant au public de ne pas perdre son attention. Quand on croit avoir fait le tour d’une forme comme la séquence Moi – Pas Moi, une autre forme arrive comme le sondage anonyme dans le noir et avec lampe torche. Si bien que ça n’étonne personne de voir arriver un groupe de musiciens pour un accompagnement live. Désopilant et efficace.

Bien sûr la quantité d’informations et de visages font qu’il est difficile au final d’associer une personne à une réponse, qu’elle soit indolore ou plus poil à gratter. Difficile donc de se souvenir qui a répondu précisément qu’il ou elle était favorable à la peine de mort, quelle personne ira voter aux prochaines élections, lequel laquelle a une préférence pour une personne du même sexe.  Mais il y a, aussi surprenant que cela puisse paraître, dans ce tourbillon de données de vrais moments émouvants d’échanges.

Et ne croyez pas que les bobos aient la primeur de la représentation. Bien au contraire. Tout le monde est représenté : de l’individu qui a une dette, à celui qui vit dans un appartement de plus de 60 m2, d’une personne qui a déjà vécu sans toit à celui qui vit dans les beaux quartiers de la rive gauche.

Tantôt informative, tantôt provoc, ludique et sensible, 100% PARIS entre dans l’intimité des parisiens et parisiennes avec une réelle tendresse. On rit, sourit et l’on se trouve toucher en plein coeur par une phrase, un regard ou la réponse simple à un sondage d’opinions habituellement barbant.

100 % PARIS
à la Grande Halle de la Villette
du 16 au 25 mai 2014

Vendredi et samedi à 20h30
dimanche à 16h30

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MONUMENTA 2014 : L’Etrange Cité de Ilya et Emilia Kabakov au Grand Palais – poésie et apesanteur

L’événement Monumenta fait un retour remarqué à Paris, après une année de parenthèse, avec les artistes russes Ilya et Emilia Kabakov. Poésie, élévation et aspirations utopiques traversent la Nef du Grand Palais pour un court mois.

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Après les exploits visuels d’Anish Kapor, Daniel Buren ou encore Christian Boltanski qui ont ébloui des milliers de visiteurs, L‘Etrange Cité qui a pris place il y a quelques jours peut déconcerter par sa sagesse pour certains, son désordre pour d’autres ou encore sa simplicité apparente.

Est-ce que le concept de gigantisme et d’expérience totale en a-t-il pour autant perdu de son essence ?
Avec l’installation du couple Kabakov, la découverte se fait progressive. Il faut longer un haut mur blanc pour découvrir une coupole de couleurs et la musique qui s’en dégage. Une musique qui imprègne les lieux et prédispose à un ralentissement du rythme urbain. Elle vous suivra tout au long de votre parcours.

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Passez une arche symbolique, la médina vous happe, vous perd à travers un dédale de pavillons feutrés. Dans chacun de ceux-ci, un concept : Le Musée vide, Manas, Les Portails… Au total, 5 expériences et 5 exposés pour découvrir une autre réalité, un espace-temps indéfini.

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Aviez-vous déjà envisagé que la rencontre d’un ange était tangible ? Comment appréhendez-vous la ville du futur ? Et si une porte vous donnait accès un autre monde ?
Autant de récits entre utopie, références historiques et invitations à l’imaginaire.

http://blogs.paris.fr/unitedstatesofparis/files/2014/05/Comment-rencontrer-un-ange-angel-LEtrange-Cité-Monumenta-2014-Ilya-Emilia-Kabakov-Nef-Grand-Palais-photo-by-United-States-of-paris.jpg

L’Étrange Cité n’utilise pas d’artifices ou de grosses ficelles pour s’imposer au regard des spectateurs. A vous donc de trouver le meilleur moyen de l’appréhender.

MONUMENTA 2014
L’Étrange Cité

Nef du Grand Palais

Lundi, mercredi et dimanche 10h-19h
Jeudi, vendredi et samedi 10h à minuit
Fermeture hebdomadaire le mardi

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Livre 60 DESTINATIONS UNIQUES – sélection des plus belles boutique-hotels : écolo, design, détente et évasion – Concours

Vous avez besoin d’une bonne idée de destination pour votre prochain voyage en amoureux ? Un hôtel au concept original pour impressionner votre partenaire ou vos parents qui célèbrent leurs noces d’argent ?

Partez comme nous à la découverte d’établissements au service irréprochable en France, Europe et à travers du monde avec le livre de Laurence Onfroy, 60 Destinations uniques, aux Éditions Eyrolles.

Livre 60 destinations uniques de Laurence Onfroy la plus belle sélection de boutique-hotels à travers le monde Editions Eyrolles avec Tempting Places
Le livre sorti fin avril offre une sélection de 60 hôtels et petits coins de paradis. Le concept de boutique-hôtels né dans les années 80 fait la part belle aux hôtels singuliers, au design léché, à la thématique singulière. Ici, aucune chaîne d’hôtellerie, pas de standardisation du mobilier et du service. C’est l’écrin unique qui prévaut, quitte à prendre l’avion uniquement pour passer une nuit incroyable.

5 thématiques vous aideront à jeter votre dévolu sur l’établissement qui fera la différence : design et décorateurs, romantique, spa et bien-être, luxe ultime et écolo-chic.

Chaque adresse à son potentiel, une expérience particulière à vous offrir. Imaginez plutôt : lit en lévitation, baignoire suspendue, façade classée, piscine sur le toit, mobilier chiné, salle de cinéma privée, établissements zéro carbone, bateau traversant le Bosphore, table étoilée…

Les Petits plus : bocaux de confiseries, effluves de Chanel N°5 dans les couloirs de l’hôtel, vignoble à portée de verre, collection de crucifix d’Italie, pêche à la mouche, virée en voiture de collection, yoga du rire, massage à base d’huile d’olive et herbes crétoises…

Les propositions de chacun de ces 60 hôtels sont détonantes et inoubliables.

Notre top 3 totalement subjectif des hôtels qui nous feraient tout quitter pour passer seule une nuit.

On commencerait par Nice pour un apéro sur une terrasse d’enfer avec vue sur la mer. Un hôtel surmonté d’un rooftop renversant, conçu par la designer Matali Crasset. Le Hi Hotel Eco Spa & Beach est écolo et coloré, parfait pour oublier la grisaille parisienne.

Rooftop pool terrasse piscine Hi Hotel Eco Spa and beach Nice France by Matali Crasset designer - 60 destinations uniques Tempting PlacesPoursuivons le voyage avec une halte au Portugal. L’ADN Vineyards à Montemor-o-Novo est à quelques pas de la ville Evora, classée au patrimoine de l’Unesco. Les suites de l’hôtel sont agrémentées d’un plafond ouvrant vous permettant de dormir à la belle étoile confortablement. Votre écran plat à côté sera plus un objet de décoration, surtout si vous succombez aussi aux joies du spa.

L'ADN Vineyards hotel spa Portugal Evora Montemor-o-novo livre 60 destinations uniques boutiques-hotels monde Tempting PlacesEnfin, un petit saut en Jamaïque. le Strawberry Hill Hotel & Spa a une très haute valeur romantique, à plus de mille mètres d’altitude. Vous vous réveillerez devant un ciel majestueux et une nature réconfortante.

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PHOTO DU MOIS #26 : les couleurs de mon drapeau

Chaque mois, les bloggers et bloggeuses qui participent à La Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Le sujet du mois proposé par Cekoline est : les couleurs de mon drapeau.
Ou d’un pays que l’on apprécie.
Et nous ne pouvions pas éviter – une nouvelle fois – la référence à ce beau pays d’Islande qui partage les mêmes couleurs que le drapeau français.
Nous vous proposons cette illustration originale du drapeau islandais en mode street-art, tout en relief.
Qui a dit que nos deux pays étaient si éloignés l’un de l’autre ?

Street-art-wall-Reykjavik-city-Iceland-icelandic-flag-Islande-photo-by-United-States-of-Paris-Blog

Et c’est parti pour le tour des autres blogs pour connaître les idées de nos ptits camarades : Josiane, Lucile et Rod, Tataflo, Hypeandcie, Cynthia, Thalie, Ann, La Fille de l’Air, eSlovénie, KK-huète En Bretannie, E, Marie, The Parisienne, Pixeline, Fanfan Raccoon, Guillaume, Angélique, magda627, Dame Skarlette, Tuxana, Maria Graphia, Philae, hibiscus, Elodie, Nie, Claire’s Blog, J’adore j’adhère, Lavandine, Pica Moye, La Berlinoise, La Dum, Stephane08, Chloé, Laulinea, Viviane, Louisianne, Homeos-tasie, Mimireliton, Cricriyom from Paris, Krn, Lavandine83, Arwen, Alice Wonderland, Nicky, Annick, Nana, Eurydice, Mamysoren, Dr. CaSo, Giselle 43, Trousse cadette, Crearine, Alban, Champagne, El Padawan, Pilisi, Lyonelk, Isa de fromSide2Side, MauriceMonAmour, BiGBuGS, The Singapore Miminews, Gizeh, Les bonheurs d’Anne & Alex, CetO, Laurent Nicolas, La Nantaise à Paris, Joane, Kantu, Testinaute, Frédéric, Rythme Indigo, Xoliv’, DelphineF, Anne, Proserpinne, Renepaulhenry, Céline in Paris, Sephiraph, Agnès, François le Niçois, MissCarole, Galinette, Mahlyn, Cécile – Une quadra, Geneviève T., Ava, Isaquarel, Woocares, A chaque jour sa photo, Vanilla, Akaieric, Lau* des montagnes, Cécile Atch’oum, A’icha, Sylvie, Julia, Christophe, princesse Emalia, Bestofava, Memories from anywhere, Cekoline, Morgane Byloos Photography, Chat bleu, Blogoth67, Aude, Gilsoub, Une niçoise, Filamots, Laurie, dreamtravelshoot, Elsa, Marmotte, Un jour, une vie, Les Filles du Web, Calamonique

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MUSIQUE : Interview du duo JO WEDIN & JEAN FELZINE : pop music, Dolly Parton, Brel, Cléa Vincent, concert et Pop In

Entre deux concerts, au festival « Passer le Périph’ » le 4 mai et au Gibus Café le 13 mai, nous avons rendez-vous avec Jo Wedin et Jean Felzine pour discuter de la naissance de leur duo, de leurs influences américaines 50s et 60s, et de leur futur (sortie d’un album ou d’un EP, concerts, …). Une belle rencontre avec des musiciens talentueux et passionnés, qu’il faut vraiment aller découvrir sur scène, et dont le duo n’a pas d’équivalent en France.

photo by Astrid K. 

 

Baptiste & Gérald : Johanna, depuis quand vis-tu en France ?
Johanna Wedin : Ça fait dix ans que je suis en France, je suis venue pour changer de vie en fait. J’ai aussi habité à New York un an. Mais je suis restée en France pour la musique. J’avais un autre projet musical auparavant, qui s’appelait MAI. J’ai sorti un album en 2007, et deux EP. Toute la création musicale s’est faite en France ; mais la musique faisait déjà partie de ma vie en Suède. J’ai appris à jouer de plusieurs instruments : j’ai joué du saxo quand j’étais petite, un peu de piano, donc j’ai toujours fait de la musique, mais je n’ai jamais eu de groupe là-bas.

B&G : Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Jean Felzine : Johanna a arrêté son groupe MAI. Elle rêvait de faire des chansons en français.
JW : J’avais fait seulement une reprise en français sur un de mes EP [Si tu dois partir, de l’EP Silent Seduction, 2010]. Je pensais à faire davantage de morceaux en français depuis longtemps, mais comme j’écris en anglais, c’était très dur de se lancer. Et puis j’adorais ce que faisait Jean, je l’ai contacté, et il a écrit une chanson qui correspondait vraiment, exactement, ce que je voulais !
JF : Oui c’était la chanson Mets-moi dans ta valise. Et on s’est rencontrés aussi grâce à la manageuse de Jo, qui est la copine de l’ingé-son des La Femme avec qui on tournait à ce moment-là. Donc nous nous sommes vus, on a parlé de musique pendant toute une soirée. Et deux semaines après j’avais fait Mets-Moi dans ta Valise, et ça collait parfaitement avec ce que Jo avait en tête. Tout cela s’est déroulé pendant l’été 2012.

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G : Chanter en français était vraiment un souhait très fort ?
JW : Oui tout à fait. Le français est une langue qui me fait rêver, et puis j’habite en France ! Il y a déjà beaucoup de groupes ici qui chantent en anglais ; de même en Suède, presque tous les groupes font des chansons en anglais. Donc le fait d’avoir le choix de chanter en français était formidable. Je connais aussi beaucoup d’artistes qui chantent en français, comme Françoise Hardy ou Serge Gainsbourg. Ce sont des artistes qui sont connus en Suède, et qui me faisaient rêver.

B : Le retour du français dans la pop, vous en pensez quoi ?
JF : Cela me réjouit. Et en plus c’est revendiqué maintenant : nous sommes fiers de chanter en français, parce que c’est notre langue, parce qu’elle est belle. Dans le cas de notre duo, c’est un peu différent car ce n’est pas la langue natale de Jo, mais on a aussi des morceaux en anglais su scène.
JW : Oui les morceaux sont tout de même plus abordables pour moi sur le plan de l’écriture quand ils sont en anglais. Au tout début, Jean faisait tout, maintenant, on co-écrit. Souvent j’apporte une trame narrative aussi.
JF : C’est le cas par exemple sur Les Hommes ne sont plus des hommes. Je ne me serais pas permis d’écrire un tel titre tout seul ! C’étaient les idées de Johanna, que j’ai mises en forme, parce que je maitrise mieux les rimes, la syntaxe etc.
JW : Souvent j’essaie d’écrire des petites phrases… Mais cela reste encore un peu maladroit !
JF : Oui mais c’est une bonne façon de faire des chansons. Quand j’écris tout seul, je procède de la même manière : j’essaie d’avoir une sorte de scénario, il y a bien sûr quelques phrases toutes prêtes, qui sont déjà en vers, qui viennent facilement, et ensuite j’essaie de donner une forme de chanson.

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B : Restons sur l’écriture, on a trouvé quelques ressemblances avec le style et les thèmes des chansons et des poèmes de Boris Vian, fait-il partie de tes influences ?
JF: Je connais très mal Boris Vian, je pense que Johanna connait mieux que moi.
JW : Oui je connais quelques chansons, mais je n’ai jamais été particulièrement influencée pour autant.
JF : Il y a peut-être une certaine acidité dans ce que j’écris que l’on trouve aussi chez Vian.

G : Et de la même façon, Vian avait des influences très américaines du point de vue de la musique (le jazz en l’occurrence) mais écrivait des textes en français.
JW : Nous sommes très influencés par la musique américaine mais nous posons des mots français dessus. C’est ça l’idée de base. Quand j’ai rencontré Jean, on parlait de Spector. Mais pas beaucoup des groupes français.
JF : On dit souvent que les musiciens anglo-saxons chantent n’importe quoi dans leurs morceaux, mais ce n’est pas vrai ! Dimanche à Villejuif [au festival Passer le Périph] on a fait une reprise de Jolene de Dolly Parton, avant tout parce que les paroles sont magnifiques. Dans la country, les paroles sont plus travaillées que dans la pop. Après, comme chez Spector, ce sont des histoires assez déchirantes. Il y a peu de mots, c’est assez simple, mais ce sont des histoires assez dures. Et quand on s’est rencontrés, c’est vers cela qu’on voulait aller. Aussi parce que MAI était un peu plus sophistiqué, parfois difficile à chanter.
JW : Pas forcément difficile à chanter, mais c’était contenu, avec des morceaux qui modulent tout le temps. Je ne pouvais pas m’exprimer vocalement. Même si c’était aussi très subtil et que j’ai beaucoup aimé faire cela. Je co-composais avec Frédéric Fortuny ; souvent j’avais une compo, et lui l’améliorait. Mais on ne s’écoutait pas assez.
JF : Alors que pour notre duo, et c’est ce que voulait Johanna à l’origine, ce sont des morceaux plus chantés, avec des voix qui montent. Donc cela nécessite des compositions plus simples, et plus puissantes aussi. C’est ce qu’on a essayé de faire.

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G : C’est d’ailleurs ce que les Anglo-saxons arrivent plutôt bien à faire : des morceaux simples mais pas « bébêtes » !
JF : C’est l’esprit de Mets-moi dans ta valise : c’est une fille qui supplie son mec de la garder, même si c’est juste pour être « l’ombre de [son] ombre », comme dans la chanson de Brel. C’était vraiment la chanson point de départ de notre rencontre et de notre travail ensemble.

G : Pourquoi avoir contacté Jean au début ?
JW : Pour le côté musique 50’s et 60’s, et aussi pour son chant ! Il y a peu de gens qui chantent vraiment. Je me suis dit que Jean allait comprendre ce que je voulais faire.
JF : On a beaucoup d’influences en commun : la musique américaine des années 50-60 pour faire court.
JW : Jean m’a aussi fait découvrir la country, et moi je connais peut-être plus le jazz.
JF : Oui je n’y connaissais rien du tout en jazz !

B : Sur le chant, c’est vrai que l’on constate que vous vous éclatez vraiment sur scène. Par exemple, en ce qui concerne Jo, sa reprise de Charlie Rich, The Most Beautiful Girl, qu’elle a faite à la soirée de Cléa Vincent aux Trois baudets.
JF : C’est l’exemple typique de grande chanson américaine moitié soul, moitié country, que l’on aime beaucoup.
JW : A propos de soul, on pourrait aussi citer Wendy Rene.

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B : Jean, tu évoques également souvent le Brill Building, et The Shanri-Las.
JF : Le Brill Building était une véritable usine à chansons pop. C’était un âge d’or en fait. Ça a donné Burt Bacharach, avec Hal David, Doc Pomus, Mort Shuman. Ça a donné de très grandes chansons populaires, mais exigeantes aussi. C’était à mi-chemin entre l’artisanat et l’industrie. C’était bien aussi de sortir du mythe de l’auteur compositeur, de l’artiste qui fait tout, et d’aller vers le travail en équipe. Je ne demande pas à une super chanteuse comme Dionne Warwick de faire ses chansons ; si Bacharach lui fait, c’est formidable ! Si tout le monde est au top dans la chaine de production, c’est parfait !
Pour les Shangri-Las, c’est plus le côté mélodramatique qui nous plait, avec carrément les bruits de moto quand le mec a un accident. On a aussi pas mal discuté des Ronettes, les groupes de filles comme ça. Souvent des chansons très déchirantes. Un peu ce qu’on avait en ligne de mire, et il faut dire aussi que ça ne se fait pas beaucoup en France, en tout cas pas ces temps-ci.
JW : Et je pense que ma voix s’adapte naturellement plutôt bien à ce genre…

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B&G : Le chant est une priorité pour vous?
JF : On adore chanter. On chante tout le temps ! On aime beaucoup les Everly Bothers par exemple: ils ont vraiment un art de l’harmonie de voix qui est génial. On retrouve beaucoup cela aussi dans la country. Comme on est tous les deux capables de chanter des mélodies correctement, on travaille pas mal dans ce sens.

B&G : Quels sont les projets en cours ?
JF : On prévoit un album. On va enregistrer avant l’été, ou cet été. On a déjà enregistré des choses, ou mixé. On a beaucoup de chansons. Et on continue à en écrire.
JW : A mon avis, ce sera un EP pour la rentrée. C’est ce dont j’ai envie en tout cas !
JF : Pour les concerts, on sera au Gibus Café le 13 mai. A Londres le 30 mai. Je suis d’ailleurs certain que cela fonctionne mieux de chanter en français à l’étranger, c’est ça qu’il faut faire.
JW : C’est une question d’organisation et de volonté aussi, mais ce n’est pas si difficile de construire une tournée et de monter des concerts. Je l’avais fait à New York : j’avais dix concerts en dix jours !
JF : A Paris, on a plus la culture du cabaret, moins celle du café-concert. Mais cela permettrait aux musiciens qui ne jouent pas dans des salles qui paient au cachet réglementaire de s’améliorer. Les groupes seraient meilleurs. Après, en France l’artiste a un statut particulier, il est souvent mis sur un piédestal. C’est bien, les gens à l’étranger nous envient cela, mais il y a les mauvais côtés : ne pas voir la musique comme un job, simplement, par exemple.

B : Peut-être que le changement de mentalité peut venir d’initiatives comme celle de Marc Desse qui a organisé un festival pop [Passer le Périph’] ?
JW : Oui évidemment, et souvent les gros festivals commencent comme ça !
JF : S’il y avait plus d’événements intermédiaires pour pouvoir jouer, des petits clubs… Mais il y a malgré tout de bons côtés en France, la sécurité de l’intermittence en fait partie.

B : Vous connaissez le Pop In ?
JW : Oui on y a joué, et on va y rejouer !


G : Et des festivals prévus cet été ?
JW : Non. On a fait notre premier concert aux Trois Baudets fin décembre 2013, c’est là que tout s’est mis en place je pense. C’était une soirée consacrée à l’année 1966. Cléa Vincent a écouté nos morceaux, elle a adoré, et elle nous a proposé de faire la première partie. Et ensuite on a fait un ou deux concerts par mois. J’ai contacté des gens, et Jean m’a aidé pour contacter certaines personnes. Nous sommes allés à Bordeaux aussi, je n’avais pas envie de tourner en rond à Paris. Et j’aimerais que l’on s’organise une tournée nous-mêmes, qu’on contacte des petites salles. On n’a pas de prétention là-dessus, nous sommes prêts à jouer partout. C’est une question d’occasion aussi. J’aimerais bien avoir un tourneur qui nous trouverait des dates !

JF : On s’est surtout dit qu’on allait se débrouiller pour faire des concerts dans la mesure où on a des chansons et qu’on sait les chanter. On n’avait pas envie d’attendre d’avoir une direction, et un « projet » comme on dit dans le métier ! A la base on avait le fantasme d’un concert avec plein de musiciens, à la Sonny & Cher, mais vu que ce n’était pas possible, on a décidé de faire des concerts avec des boites à rythmes, une guitare, et les deux voix. Cela a presque tracé une direction pour nous.

by Baptiste et Gérald PETITJEAN
http://ljspoplife.magicrpm.com

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RECITAL EMPHATIQUE de Michel Fau : Carla, Maria, Zaz et les autres – reprise au Théâtre de l’Oeuvre

Céline Dion, Barbara Streisand, Natalie Dessay, Maria Callas, Carla Bruni, Zaz, mais aussi Anthony Hegarty (Anthony and the Johnsons). Toutes les divas sont en Michel Fau. Reprise exceptionnelle du Récital Empathique au Théâtre de l’Oeuvre depuis le 14 mai. 

Après une interprétation remarquée de Quelqu’un m’a dit à la cérémonie des Molières 2011, l’acteur va vous faire passer un printemps parisien raffiné et désopilant.

RECITAL EMPHATIQUE_Michel FAU _Photo (c) Marcel Hartmann Théâtre Maringy
Camille Saint-Saëns, Racine, Jean-Philippe Rameau, Gershwin, Bizet.
Ce que l’on pourrait prendre, à la lecture du programme, pour une farce entre initiés, amateurs d’opéras et fins lettrés abonnés à la Comédie Française, s’avère être un tour de force généreux, intelligent et furieusement jubilatoire.

Le magnétisme de l’interprète du Récital Emphatique qui a connu un succès et des prolongations au Théâtre Marigny en 2012 est sidérant. Le visage de Michel Fau capte, en effet, toute lumière. Face à lui, les spectateurs ne ratent aucune de ses expressions.

Le récital débute par la “Danse des Prêtresse de Dagon” extrait de Samson et Dalida de Camille Saint-Saëns. On se croirait en un autre temps avec ce jeu de voiles au vent. Le pas est maîtrisé, le corps se fait étrangement léger dans ce tour de chauffe.

Le talent de l’acteur, devenu  femme, est de ne pas user d’une garde-robe à la Madonna ou Céline Dion pour donner l’étendue de son répertoire. Deux costumes de scène suffisent pour révéler toutes les facettes des divas convoquées pour ce spectacle chanté, dansé et de haute volée.

Rappelons que lors des premières à Marigny, une grande actrice était dans la salle : Isabelle Adjani. Il était alors très difficile de ne pas remarquer certaines ressemblances entre ce que nous savons de la personnalité et du jeu classique de ce monument du cinéma français et les délicieuses minauderies de l’acteur en scène.
Est-ce que l’actrice avait repéré certains de ses traits en Michel Fau? Le mystère reste entier.

Michel Fau acteur Recital emphatique spectacle salut scene theatre marigny paris

Pour autant, ne nous y trompons pas, ce n’est pas à une parodie mais à un véritable hommage auquel nous assistons. Un hommage à toutes ces femmes qui ont inspiré, séduit et passionné l’acteur. Se dessine le profil d’une Maria Callas implorante, croisée avec une Edwige Feuillère déclamante, avec une pincée de Marlène Dietrich très glam autoritaire, beauté froide.

Notons le savoureux texte de Roland Menou intitulé Méhong B4. Une version pulvérisée, patchwork et internationalisée de L’Amant de Marguerite Duras.

Avant de terminer ce billet, mention spéciale pour la bande-annonce du spectacle qui donne à voir des extraits de la performance mais rien à entendre de la voix de l’acteur. Subtil.

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Récital Emphatique
de et avec Michel Fau

au Théâtre de l’Oeuvre
55, rue de Clichy 75009 PARIS

Du mardi au samedi à 21h30

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