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Propriété Caillebotte : exposition Guillonnet, une bienheureuse découverte

Le perpétuel bouillonnement de Paris en fait tout son charme. Cependant, il est parfois nécessaire de s’en éloigner l’espace d’un instant afin de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur. Située à 30 minutes de Paris en RER à Yerres, la Propriété Caillebotte semble convenir parfaitement à ce genre d’échappée belle ressourçante. Voici 3 bonnes raisons de vous y rendre !

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Sur les pas de la famille Caillebotte

Acquise en 1860 par les Caillebotte, cette résidence de villégiature servait de refuge, loin de l’agitation du Paris en pleine mutation haussmannienne.

Conçue dans un style néo-classique avec un aménagement intérieur fastueux, la maison a bien failli disparaître. Laissée à l’abandon, il aura fallu pas moins de 20 ans et la ténacité de la municipalité pour lui restituer sa splendeur d’antan.

Ainsi, vous êtes plongés dans une maison de la bourgeoisie française célébrant l’art de vivre au XIXe siècle. Avec le concours du Mobilier National, les différentes pièces sont richement aménagées dans un style Charles X et Restauration. À l’étage, les salles muséales interactives retracent l’histoire de la famille Caillebotte. Vous sentirez enfin la présence de Gustave dans son atelier où quelques toiles sont exposées.

En outre, il existe une anecdote assez incroyable concernant la chambre à coucher Empire. Vendue en 1962, elle a été retrouvée dans une vente aux enchères en 2016 par un fabuleux hasard !

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Un vaste parc parsemé de fabriques

Avec pas moins de 89 toiles peintes dans la propriété, Gustave Caillebotte s’est largement inspiré de son parc. Effectivement, comment ne pas être influencé par les arbres remarquables (certains sont aujourd’hui classés) ou le potager ? Mais aussi par les nombreuses fabriques (constructions pittoresques) et l’Yerres jouxtant la propriété, incitant au voyage.

Sophie, rencontrée avec ses 3 petits-enfants en parle le mieux : «Habitant dans un appartement parfois étouffant, c’est une chance de pouvoir s’évader dans cette bulle de verdure en plein milieu de la ville. Il y a toujours quelque chose à découvrir !»

Bonus : Une visite guidée numérique ! À l’aide de la réalité augmentée, nous pouvons comparer des tableaux de l’artiste avec le décor actuel. De plus, nous en apprenons davantage sur l’agencement du parc, les œuvres d’art contemporain implantées dans le jardin ou l’utilité des différentes fabriques.

Propriété Caillebotte Propriété Caillebotte

Exposition temporaire Octave Guillonnet

Artiste reconnu en son temps, Octave Guillonnet a marqué la IIIe République par son foisonnement artistique. Peintre, décorateur, ensemblier ou illustrateur, il a reçu de nombreuses commandes prestigieuses mais aussi d’État.

Saviez-vous par exemple que nous lui devons le plafond de la salle des fêtes de la mairie du XVe arrondissement de Paris ?

C’est pour cela que la propriété Caillebotte lui rend hommage dans son orangerie avec l’exposition À la recherche de la lumière. Par sa façon de transposer sur toiles la beauté de femmes, de paysages ou de portraits, c’est une véritable ode qui s’offre à nous.

Sa singularité dans la perception de la lumière vient du fait qu’il ne se sert pas uniquement de son intensité ou de sa vibration dans l’air. En effet, il arrive à en saisir les différents contrastes. Venez découvrir le résultat, c’est remarquable…

Depuis 2015, la propriété Caillebotte est une étape du trajet «Destination impressionnisme : Paris Île-de-France – Normandie», vous devinez maintenant pourquoi !

by Jean-Philippe

Propriété Caillebotte

8 Rue de Concy
91330 Yerres
Ouverte de 14h à 18h30

Exposition Guillonnet – À la recherche de la lumière



À l’orangerie de la propriété Caillebotte

jusqu’au 17 décembre 2017

Téléphone : 01.80.37.20.61

Site officiel : proprietecaillebotte.com

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Tous Mécènes au Musée du Louvre : spectaculaire livre de François 1er

Comme chaque année, le Musée du Louvre organise sa campagne Tous Mécènes. Pour cette 8e édition, c’est un objet unique et fascinant que le musée veut acquérir : Le livre d’heures de François 1er.
Avant son achat définitif, vous pouvez l’admirer actuellement au sein de l’exposition François Ier et l’art des Pays-Bas.
Une pièce qui a traversé 500 ans d’histoire et qui est miraculeusement dans un état exceptionnel.
On va vous donner l’envie de devenir #TousMecenes !

Le livre d’heures de François 1er : un miracle de l’histoire

Miracle, non dans un sens religieux, mais simplement dans le fait que cet objet soit parvenu intact jusqu’à nous. 
Même Philippe Malgouyres (conservateur en chef au Département des objets d’art, spécialiste du livre d’art) n’en revient pas.

Ce livre a été conçu en 1532 à Paris, 6 ans avant l’acquisition par le roi François 1er chez le joailler Allard Plommyer.
Depuis, il a traversé l’Histoire de France pour finir sa périple en 1942 à Londres, où il y est resté depuis.

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Cet objet, en particulier, est unique. Il n’a pas d’équivalent dans le monde.” précise le conservateur. ” Ce n’est pas une commande de  François 1er car il n’y a aucune armoirie royale dessus. À cette époque, c’était la mode de surcharger les objets de valeur des signes distinctifs. Seuls les livres de compte d’Allard Plommyer sont la preuve que le roi de France l’a bien acheté.”
Mais à travers les époques, dans de nombreux inventaires, on retrouve la description exact de ce livre : les pierres, les camées... Au XVIIIe siècle, les gens savaient qu’il avait appartenu à François 1er.

Tous Mécènes

Si on ne sait pas exactement qui est le créateur de cet objet, il est certain que des nombreux artistes ont travaillé à sa fabrication. Ce n’est pas l’œuvre d’un seul homme. Rien que pour les enluminures, trois peintres différents y ont mis leur patte. Reste alors l’écriture des textes, la création d’orfèvrerie des couvertures.
C’est un peu comme pour la haute couture de notre époque,  précise Philippe Malgouyres. Il y a le créateur, par exemple Yves Saint Laurent. Mais les broderies sont faites dans des ateliers. Les bijoux dessinés par quelqu’un d’autre et conçus par d’autres petites mains…

Tous Mécènes

Une expression d’un visiteur a marqué l’esprit du conservateur : Ce livre  “c’est un bijou de l’Histoire“.  Et d
ans tous les sens possibles…

Tous Mécènes : c’est quoi ? 

Sur les 10 millions d’euros nécessaires pour acheter cette œuvre majeure du patrimoine français, le Musée du Louvre met en financement participatif public à hauteur de 1 million €.
Nul besoin d’être riche pour y prendre part. Tous les dons sont les bienvenus, de 1 à 500 € ou plus…
Et chaque don est déductible des impôts, à hauteur de 66 % du montant.
Si aujourd’hui, 69% de cette somme a déjà été récolté avec près de 4 900 donateurs, vous avez jusqu’au 15 février 2018 pour devenir un mécène du Louvre.

Mickaël. B : un mécène parmi d’autres

Lors de notre visite, nous avons pu discuter avec Mickaël.
Ce jeune particulier participe à chaque campagne #TousMecenes depuis 2013C’est un rendez-vous que j’attends chaque année.

Le plus fou c’est qu’il a faitce premier don sans jamais être venu au Louvre
Au début,  on se dit “pourquoi pas !” et c’est quand on arrive devant l’œuvre, on se dit “waouh, j’y ai participé ! C’est un peu dans l’esprit que l’on a tous envie de laisser une trace. Mais c’est aussi un rapport à tout l’argent que l’on dépense dans une année, là on est sûr que c’est utile.”

La victoire de Samothrace, c’est ma première donc elle tient une place particulière. Chaque fois que je la voie, j’ai une émotion particulière“.

Devenir mécène, outre le plaisir personnel, c’est la possibilité de visiter le département qui accueillera l’œuvre, la voir en visite  privée, faire partie des Amis du Louvre… Et contribuer à la sauvegarde du patrimoine.

Tous Mécènes

Tous Mécènes

Opération ouverte jusqu’au 15 février 2018

Comment faire un don ? 
Sur le site dédié : donate.louvre.fr
Sur la borne sans contact (maximum autorisé 20€) à la sortie de l’exposition François Ier et l’art des Pays-Bas (jusqu’au 15 janvier 2018)
Pour les dons en espèces, à
 l’accueil du Musée du Louvre

Pour chaque don, un reçu fiscal est fourni

site officiel : tousmecenes.fr

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Libérez vos émotions avec Lefranc Bourgeois & JonOne !

Avec près de 300 ans passés à stimuler l’histoire de l’Art, la maison Lefranc Bourgeois se réinvente pour répondre plus que jamais aux besoins des passionnés de peinture. Ainsi, la marque dévoile une nouvelle identité, un packaging restylisé et une texture huile extra-fine retravaillée avec une palette de couleurs élargie. Nous avons eu le plaisir d’assister à la soirée de présentation #Libérezvosémotions aux Beaux-Arts de Paris.
Nos impressions. 

Avant tout, quelle chance de pénétrer dans ce lieu chargé d’histoire ! Au détour de couloirs, nous croisons des étudiants un peu surpris de nous voir ici. C’est avec une délectation totale que nous nous infiltrons dans leur univers secret et hermétique.

Lefranc Bourgeois

Une prestation remarquée

Afin de vanter les mérites d’une peinture entièrement repensée dans la matière et l’intensité des couleurs, quoi de mieux qu’une prestation en live ?

Place au street artist JonOne. Il se lance dans une performance sur les sons survoltés de Christine and The Queens. Nous retrouvons bien sa marque de fabrique en cohérence totale avec le thème de la soirée. En effet, tout l’espace de la toile est utilisé dans un assemblage harmonieux où les couleurs explosent. Le geste est libre tout en étant précis, dégageant une énergie emprunte de liberté. Le résultat est lumineux et éclatant !

Lefranc BourgeoisLefranc Bourgeois

Un atelier pratique

Peintres en dilettante, c’est avec hâte que nous voulions tester la nouvelle huile extra-fine ! La première impression est positive. La texture est plus agréable à utiliser. Elle est ferme, homogène et non-huileuse pour un travail tout en souplesse. Enfin, le petit plus que nous n’avions pas remarqué est l’absence de cadmium. La force et la puissance du pigment sont préservées avec un impact écologique et toxique moindre. D’ailleurs, mon écharpe en témoigne, le bleu de cobalt est intense ! 🙂

Aussi, nous avons pu contribuer au tableau participatif ! Bien loin du talent des artistes exposés, nous nous sommes pris au jeu en faisant de belles rencontres. En partant, nous avons contemplé le résultat en patchwork. Finalement, derrière chaque petit carré se trouve un peintre qui a fait corps avec la matière jusqu’à vivre le moment où ses émotions se sont libérées sur la toile.

C’était notre première exposition et nous étions plutôt fiers !

Lefranc Bourgeois

by Jean-Philippe

site officiel : www.lefrancbourgeois.com

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Chefs-d’oeuvre néerlandais @ Musée des Beaux-Arts Reims : révélation

Une sélection de 12 chefs-d’œuvre du Suermondt-Ludwig-Museum d’Aix-la-Chapelle est à découvrir au Musée des Beaux-Arts de Reims jusqu’au 31 décembre. Des natures mortes qui, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ont des secrets à vous révéler. 


Autant être honnête, la nature morte n’est pas du tout un sujet de prédilection. 
Mais la présentation que nous a faite la Directeur et la Conservateur du Musée des Beaux-Arts de Reims ont réussi à éveiller ma curiosité et mon intérêt.
A ma surprise, il y a des sens cachés dans les natures mortes, qu’il est difficile de déchiffrer sans le regard d’un initiateur. 

Chefs d'oeuvre néerlandais
Bouquet de fleurs, 1684 ?, Nicolaes van Veerendael
Chefs d'oeuvre néerlandais
Bouquet de fleurs (détail)

Un simple bouquet de fleurs en apparence révèle ses secrets. La Vierge est symbolisée par la rose alors que la mort et Jésus sont évoqués par la présence de la jacinthe.
Le souci du détail du peintre l’a conduit à exécuter le reflet d’une fenêtre sur le verre du vase. Saisissant ! 

Chefs-d'oeuvre néerlandais
Vierge à l’enfant dans une guirlande de fleurs, autour de 1654 ?, Jan van Kessel l’Ancien

À quelques pas, la Vierge et l’enfant entourés d’une multitude de fleurs doit aussi une pleine observation avec notamment un choix d’insectes. Et surprenant : la guirlande de fleurs étant plus importante en proportion que les deux sujets, la toile est considérée comme nature morte. 

Chefs d'oeuvre néerlandais
La Chouette appelant, autour de 1620, Frans Snyders

Dans la seconde salle, un paysage avec des oiseaux diurnes à leur branche. Au centre, une chouette énigmatique.  Un œil distrait ou peu motivé ne verra pas que les oiseaux sont englués. Et que le responsable de cette scène est l’homme en arrière-plan qu’il faut apercevoir.  

Chefs-d'oeuvre néerlandais
Le coq et la pierre précieuse, entre 1616 et 1620 ?, Frans Snyders

Une autre toile étrange représente un coq et une pierre précieuse. Elle illustre une allégorie d’un autre temps. L’impossible rencontre entre l’animal qui cherche du grain à manger et une pierre qui n’a d’intérêt que sur un bijou et à être admirée.

Avec ces chefs-d’œuvre néerlandais vous reconsidérez avec plaisir votre approche de la nature morte.

Chefs d'oeuvre néerlandais

Exposition Chefs-d’œuvre néerlandais
du Suermondt-Ludwig-Museum d’Aix-la-Chapelle

Jusqu’au 31 décembre 2017

au Musée des Beaux-Arts de Reims
8, rue Chanzy
51000 REIMS
tél : 03 26 35 36 00

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Sophie Calle : sa renaissance au Musée de la Chasse & de la Nature

Beau doublé, Monsieur le Marquis (qu’il est long ce titre pour le web  😉) est la nouvelle expo de Sophie Calle au Musée de la Chasse et le Nature. Accompagnée de l’artiste Serena Carone, les deux femmes proposent aux visiteurs une déambulation très personnelle.
Un B
eau doublé en clin d’œil à une publicité pour une cartouche de chasse dans les années 70.
Un Beau doublé pour la mise en parallèle de deux artistes.
Une rétrospective du travail de Sophie Calle inédite depuis 2003 !

Sophie Calle
Sophie Calle & Serena Carone

Pour faciliter votre visite : les interventions de Sophie Calle sont toujours des objets existants (photos, objets personnels…) et côté Serena Carone, ses œuvres créées, façonnées, faites à la main.

Les fantômes du rez-de-chaussée

Dès le début, Sophie Calle a choisi de recouvrir d’un drap la pièce majeure du musée : le majestueux ours naturalisé,  afin de la rendre fantomatique. Juxtaposé à cette photo, un texte.

Sophie Calle
L’Ours – 2017


Elle a recueilli les impressions des collaborateurs du musée face à cet ours : leurs premières impressions, leurs peurs. Des phrases drôles, décalées ou très personnelles.

Avant de poursuivre la visite, il faut savoir que Sophie Calle a perdu son père il y a deux ans. Son père était son premier spectateur, son premier critique, son premier admirateur. 

Cette exposition est une invitation du Musée de la Chasse et de la Nature de collaborer avec Sophie Calle.
Alors en plein deuil, l’artiste-photographe a perdu l’envie de créer. Elle est sèche. “On est parti sans savoir où l’on irait ensemble” nous confie Sonia Voss, la commissaire d’exposition.

Sophie Calle
Et vous n’avez pas vu sa photo !. Bob – 2017

La suite du rez-de-chaussée est une ode à ce retour à la  création.
Malgré les fantômes qui entourent Sophie Calle, elle a choisi de mettre en avant des bouts de vie  à travers ces Histoires vraies. Un concept simple : une photo et un texte qui remet l’image dans son contexte.

Sophie Calle a toujours voulu se faire enterrer au cimetière Montparnasse. Maintenant, c’est totalement impossible faute de place. Alors, elle parcourt le monde à la recherche de l’endroit idéal. Serena Carone lui propose de créer son propre mausolée : Deuil pour deuil.

Sophie Calle
Deuil pour deuil – 2017

Autour d’un mannequin, des animaux naturalisés viennent complétés le tableau. Ces animaux  viennent de la collection personnelle de Sophie Calle.
D’ailleurs, elle les baptise tous ces animaux avec le nom d’un de ses proches. Et
sur ce mausolée, sont placés ceux avec lesquels elle souhaiterait être enterrée, des amis ou des membres de sa famille déjà morts.

Sophie Calle
Deuil pour deuil : le crapaud “Lou (Reed)” – 2017

 

Mais la mort n’est pas que physique. Elle peut être intellectuelle et Sophie Calle y a été confrontée plus qu’elle ne voulait.

Sophie Calle
Pêchez des idées chez votre poissonnier – 2017

Et avec autant d’œuvres créées pour cette exposition, Sophie Calle a bien retrouvé l’inspiration.

Les Histoires Vraies du premier étage

Pour entrer pleinement dans cette exposition, il faut lire.
Prendre le temps de comprendre les jeux de mise en scène entre Sophie Calle et Serena Carone.
Ce n’est pas moins de 38 Histoire Vraies qui sont disséminées à cet étage.

Ce dialogue entre les deux artistes trouve une osmose totale avec la Rêveuse.

Sophie Calle
Rêveuse – 2014

Dans la main de la sculpture de Serena Carone, une clef du Bristol.
Chaque fois que Sophie Calle passait devant cet hôtel avec sa mère, celle-ci faisait un signe de croix et lui demandait de rester silencieuse car “C’est ici que j’ai perdu ma virginité“.

Dans une alcôve du Cabinet de Diane, la Pleureuse de Serena Carone absorbe notre attention.

Sophie Calle
Pleureuse – 2012

De cette superbe sculpture diaphane tombent des larmes de façon continue. On profite de ce temps suspendu.

Sophie Calle profite aussi de cette exposition pour inventer des dispositifs iconoclastes comme Le langage de la chasse.

Sophie Calle
Langage de chasse – 2017

Dans cette installation audio de près de 3 minutes, elle énumère laconiquement toute une ribambelle de termes cynégétiques.
Chirurgical mais décalé.

Un peu plus loin, on est face à une autre création de Serena Carone qui trouve toute sa mesure dans ce Musée de la Chasse et de la Nature : Ours.

Sophie Calle
Ours – 2016

Cette faïence émaillée est construite par l’assemblage de multiples morceaux.
En effet, Serena Carone est une autodidacte de la création.
Cet ours a donc été fabriqué dans son atelier à l’aide d’un four de 40 cm x 40 cm. On imagine donc facilement la débauche de travail dont il a fait l’objet.

C’est le moment de s’arrêter sur cette artiste.
Ses créations s’insèrent dans les vitrines, sur le mobilier, sans carton, sans information.

Sophie Calle
Femme papillon – 2000

Un vrai jeu de piste artistique.
Et on a été bluffé par son talent, sa maîtrise de la matière. Cette pieuvre en faïence de de toute beauté tant elle semble vivante. Prête à capturer ses proies.

Sophie Calle
Mon amie – 2016

C’est donc dans chaque coin de pièce, dans chaque vitrine que la vie (romancée) de Sophie Calle nous capte.
On adore cette anecdote Voyage en Californie où un jeune Américain souhaite passer la fin de son deuil amoureux dans le lit de l’artiste.
Étant alors en couple, elle envoie sa literie complète à cet inconnu (sommier, matelas, draps…)

Sophie Calle
Voyage en Californie

Difficile de faire la synthèse complète de cet étage riche en découvertes et en moments de vie.

Les relations amoureuses du 2e étage

On accède à cet espace avec une des œuvres majeures de Sophie Calle : Suite vénitienne.

Dans les années 80, la photographe suivait des inconnu(e)s dans la rue, un plaisir de détective, les photographiant à leur insu.
Un soir, lors d’une réception, elle se retrouve face à face avec un de ces inconnus. Il lui fit part “d’un projet  imminent de voyage à Venise. Je décidai alors de m’attacher à ses pas“.

Sophie Calle
Suite vénitienne (sélection) – 1980

Dans ces 3 vitrines, est condensé le résultat de ce projet. Photos volées et textes.

Pour se rapprocher de ce côté invasif de l’artiste, Sophie Calle a choisi de compiler les annonces, mythiques, du courrier du cœur du Chasseur Français.

Sophie Calle
Le Chasseur français – 2017


Elle agglomère donc ces annonces parues entre 1985 et 2010 en un tourbillon de mots touchant, drôle et parfois décalé. Petit à petit, elle y insère aussi les annonces du Nouvel Observateur ainsi que des échanges enregistrés sur l’appli de rencontres Tinder.

Sophie Calle
Le Chasseur français – 2017

En ressort comme un dictionnaire des échanges amoureux pour des gens en perte de repère relationnel, en proie au désarroi amoureux.
Il en est de même avec la dernière pièce de l’exposition.
Ici, Sophie Calle a choisi de mettre en relation certaines de ses photos avec des textes d’annonces ayant uniquement un vocabulaire proche de celui de la chasse.

Sophie Calle
A l’espère – 2017

Beau doublé, Monsieur le Marquis est une exposition déroutante dans la forme. Il faut prendre son temps lors de la visite pour pénétrer l’univers commun de Sophie Calle et Serena Carone.
Et, au final, vivre une parenthèse suspendue de création.

Beau doublé, Monsieur le Marquis

exposition de Sophie Calle
Artiste invitée : Serena Carone

jusqu’au 11 février 2017

Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Nocturne le mercredi jusqu’à 21h30

Musée de la Chasse et de la Nature
62, Rue des archives
75003 PARIS

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Voyage d’hiver au Château de Versailles : excursion douce et mirifique

C’est dans ses jardins que le château de Versailles nous invite à flâner pour la 10e édition de son exposition d’art contemporain. En collaboration avec le Palais de Tokyo, 17 artistes viennent magnifier les différents bosquets pour un Voyage d’hiver allant de la gloire de l’automne à la minéralisation orgueilleuse hivernale. Les œuvres accompagnent avec majesté la métamorphose naturelle du jardin, tout en confirmant son statut de vitrine pour artistes en tout temps.

Voyage d'hiver

Voyage d’hiver : une formule novatrice

Pendant neuf saisons, à la fin de l’été, le château de Versailles laissait le champ libre à un artiste contemporain pour s’exprimer en accord avec l’esprit du lieu. Cette année, l’exercice est confié à dix-sept artistes aux univers différents où se mêlent étonnement et fascination.

Voyage d'hiver

Une nouvelle temporalité s’installe, avec Voyage d’hiver, en choisissant la période allant des prémices de l’automne jusqu’à l’intensité hivernale. Pendant ce moment, la royale verdure se repose, loin du faste et de l’extravagance estivale, révélant une beauté presque inattendue. Ceci permet au visiteur d’avoir une expérience inédite en renouvelant ses émotions.

Une approche sensorielle

D’entrée de jeu, nous sommes soufflés par l’installation de Marguerite Humeau au bosquet de l’Arc de Triomphe. Ce sphinx monumental, se faisant la métaphore de l’équilibre fragile de notre rapport au monde, se trouve à la fin d’un labyrinthe végétal aux couleurs sanguines lui conférant un charme sans pareil…

Voyage d'hiver

Au bosquet du Dauphin, Dominique Petigrand fait se révéler la structure du lieu par 24 haut-parleurs diffusant un monologue entrecoupé de silences. En déambulant dans les couloirs de végétation, le message de l’artiste concernant la mémoire défaillante du temps qui passe nous fait écho…

Les tons ocres et orangés de l’automne servent autant les travaux de David Altmejd au bosquet des Trois Fontaines que l’hommage rendu par Mark Manders à la jeunesse éternelle au bosquet de l’Etoile.

Sheila Hicks, au bosquet de la Colonnade, utilise des bandes textiles colorées pour reprendre le cycle du temps, servant de transition entre la végétation étincelante et la mélancolie d’une nature en repos.

Voyage d'hiver

Le contraste entre l’austérité et l’aspect immaculé de l’hiver est parfaitement représenté par Rick Owens. En faisant se revêtir les statues du bosquet de la Reine d’une matière enveloppante, le présent préserve le passé des intempéries hivernales pour une identité future…

Voyage d'hiver

L’apothéose de ce circuit est «Bruit blanc», l’installation de Stéphane Thidet. La représentation post-apocalyptique d’une salle de spectacle abandonnée à l’aide d’éléments réfrigérants trouve totalement sa place dans le bosquet de la Salle de Bal. La vie en mouvement d’une époque révolue semble avoir été cristallisée par le temps et la glace. Le résultat est saisissant, autant frêle que spectaculaire…

Voyage d'hiver

Nous laissons à votre curiosité la découverte des autres œuvres à l’éclat tout aussi immodéré. 😉

En partant, n’hésitez pas à vous procurer le catalogue de l’exposition dans lequel Céline Minard vous livrera une dernière surprise !

by Jean-Philippe

Voyage d’hiver 

exposition d’art contemporain dans les jardins du château

Jusqu’au 7 janvier 2018

Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles

Page officielle de l’expo : voyage-hiver 

 

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Granville : bouillonnement artistique et culturel à 3h de Paris

Il est étonnant de découvrir le nombre de galeries et d’ateliers d’artistes à Granville.
La soirée Fil Rouge a été l’occasion pour moi de prendre le pouls de cette vie artistique.
À 3 heures de Paris en Intercités, il est possible de se prendre un bain inédit, non pas dans la Manche mais les rues de cette destination normande irrésistible.
Mon top 5 des adresses à visiter ! 


Atelier du Parvis 

Un univers figuratif attachant avec la sculptrice et peintre Véronique Texier qui aime les acrobaties. Il y a un peu de Cirque du soleil dans ces personnages aux habits rayés, de la légèreté et de la poésie.


Galerie Marée Moderne 

La jeunesse granvillaise se donne rendez-vous dans cette galerie d’angle mettant en avant des artistes en pleine éclosion. L’association qui la gère est une vraie tête-chercheuse.
Elle a mis, dernièrement, le grappin sur l’artiste Chabert, “un timide qui ne montrait pas son travail.
La galerie est devenue une résidence d’artiste dans laquelle son travail évolue et où il a mené ses premiers ateliers avec des enfants.

Isazalie, la graphiste aux marins

Vraie coup de cœur pour la graphiste, illustratrice Isa Arthur-Monneron alias Isazalie dont l’univers fait la part belle à la figure du marin, mais pas que. Il y a aussi des baleines, de pieuvres et autres sirènes. Elle a conçu une installation en pleine rue, elle illustre des ouvrages dont de belles couvertures et anime des ateliers de tissage.

Xavier Hortala inimitable 

Un style figuratif, coloré que l’artiste a bien du mal à justifier, analyser, un peu comme Picasso. Figure incontournable, accueillante de Granville et attachante, Xavier Hortala impressionne par le nombre de toiles exposées dans son atelier et sa capacité de production. Ses couples, animaux et autres compositions touchent l’œil et le cœur.

Galerie de l’os : osé ! 

Une galerie totalement barrée qui proposent des compositions avec crânes de différentes tailles pour déco ou tout type de culte. 
Nous sommes très curieux du profil des amateurs de ce cabinet de curiosités très original. 

De grands rendez-vous culturels en ville

Il ne faut pas faire l’impasse sur les événements culturels de la station balnéaire.

Carnaval de Granville : un incontournable. Les passionnés viennent de loin, ils sont de 100 à 150 000 par an. 8 tonnes de confettis offerts par le comité des fêtes sont déversés dans les rues, mais il y en a encore plus avec la participation des spectateurs.
Sortie de bain, festival des arts des rues. 16e édition en juillet 2018
Jazz en Baie en août 2018

 

site officiel de Granville : ville-granville.fr

Les adresses :

  • Galerie Xavier Hortala – rue Malpagne
  • Atelier du parvis de Véronique Texier (céramiques) – 11 parvis notre Dame
  • Galerie Marée Moderne (Le Bestiaire de Chabert – graffeur) – 10 place Cambernon
  • Sazalie de Isa Arthur-Monneron (graphiste) – 14 rue des juifs
  • La Galerie de l’OS et les sculptures insolites de Blaise Lacolley – 46 ter rue des juifs
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KIBLIND #62 BOUTEILLE avec Jean Jullien : soirée dégustation

Pour son numéro 62, le magazine Kiblind crée l’événement en faisant appel à deux invités : l’illustrateur Jean Jullien et le caviste Thierry Poincin.
Cette alliance artistique est à découvrir le 19 octobre rue de l’Olive dans le 18ème à Paris avec une dégustation ouverte à tous et toutes.

kiblind

Cette collaboration à trois a donc donné naissance à un Kiblind spécial “Bouteille” avec une sélection de 8 vins dont le contenant est spécialement illustrée.

Kiblind met tous les sens en vrac

Jeudi 19 octobre de 19h à minuit vous aurez donc la possibilité de :
– mater le boulot de Jean Jullien sur les bouteilles
– savourer les 8 vins sélectionnés par Thierry Poincin d’En vrac
– vous jeter sur le nouveau numéro de Kiblind
– mouver votre corps sur les sons de Riri From The Block et du Bon Esprit.

Pour passer une soirée au top, il suffira d’acheter le verre sérigraphié pour l’occasion (5 euros).
C’est le pass qui permet de goûter, gratuitement, chaque vin. Il sera aussi un bel objet souvenir de collection. Et pour vous aider dans cette dégustation, un petit carnet explicatif des différentes cépages sera fourni.

Alors vous venez avec nous ?

kiblind

Lancement Kiblind #62 “Bouteille”
& dégustation de vins

Jeudi 19 octobre 2017
de 19h – 24h

Rue de l’Olive
75018 Paris

site officiel de Kiblind : kiblind.com

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Subodore au Palais Royal – sentir Louis XIV et Molière

Le Centre des Monuments Nationaux invite le grand public à jouer avec son odorat avec Subodore. 10 personnalités historiques qui ont habité, traversé, marqué le Palais-Royal sont évoqués à travers 10 parfums conçus par l’artiste parfumeuse Chantal Sanier.
Subodore est à inspirer sans modération jusqu’au 21 septembre.

Subodore

Molière, Anne d’Autriche, Le Régent en parfum 

Chantal Sanier a l’imagination débordante. Déjà, quand elle habitait le Palais-Royal, l’artiste avait l’impression de humer des présences fantomales. Elle a écrit, dessiné sur ce lieu emblématique. Il lui aura fallu 2 ans pour concevoir cette installation : traverser le temps, imaginer le souvenir de Molière, Richelieu, Louis XIV par le biais d’odeurs aussi puissantes, qu’énigmatiques, sensationnelles que déconcertantes. 

Il faut se pencher au-dessus des sphères en terre cuite pour basculer dans le temps.

L’artiste traduit les émotions qui se dégagent des histoires personnelles par des matières végétales. Et tente de retranscrire, par exemple, le désarroi de Louis XIV à l’âge de 5 ans, quand il perd son père et qu’il se retrouve seul dans une des ailes du Palais. L’enfant Roi se voit offrir un mélange de jasmin et d’amères racines. 

Elle imagine aussi le bouillonnement artistique autour de Mademoiselle Montansier qui a eu jusqu’à 40 théâtres en plein Paris. Ce sera un cocktail de mousses de chênes avec des fleurs. 

 

SubodoreSubodore

Métamorphose permanente 

La découverte peut être différente d’un jour à l’autre. Selon la chaleur, la fraîcheur. Chantal Sanier aiment aussi que les parfums évoluent seuls et rappellent que ce sont des matières vivantes. 

Subodore
Chantal Sanier partageant l’expérience Subodore

Le Palais-Royal plateau de cinéma 

L’administratrice du Palais-Royal nous a confié les coulisses de tournage de Mission Impossible. Quand elle a eu connaissance de la séquence de moto conduite à plein régime sous les arcades, elle a apposé un refus direct. La production a insisté. 

Alors Sylvie Vial a déballé une série de contraintes qui aurait dû démotiver toute équipe raisonnable. Mais Hollywood a les moyens : le studio a donc recréé un sol trompe l’œil, des bas de colonne pour éviter tout dégât. 

En fin de parcours une cascade avec une envolée spectaculaire à l’aide d’une grue qui soulevait une comédienne.
La séquence est en boite. Hâte de voir le résultat. 

BONUS : l’expérience Subodore réserve des scènes cocasses, visuellement originales. A vos appareils !

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Subodore 

Expérience olfactive de Chantal Sanier

Galerie d’Orléans 

Au Jardin du Palais Royal

Jusqu’au 21 septembre 2017

tous les jours jusqu’à 22h

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Mario d’Souza au Château d’Oiron : une explosion de couleurs

Le Château d’Oiron donne carte blanche à l’artiste Mario d’Souza jusqu’en octobre. Ses œuvres et installations ponctuent le dédale de salles et la cour d’honneur de ce monument, véritable pépite artistique en plein cœur des Deux-Sèvres. Ce projet coloré baptisé Flow a fait appel à la précieuse collaboration des villageois. L’art déborde du cadre traditionnel : on adore !

Mario d'Souza
Le tout 1er selfie de l’artiste, en exclu totale pour UsofParis

Flow : un fleuve créatif de l’Inde à la France

Mario d’Souza connait Oiron depuis 20 ans. Il avait alors 16 ans et était jeune étudiant en Inde, quand il reçut un catalogue d’exposition du Château des mains d’un artiste.

Suite à la proposition de Carine Guimbard, administratrice du site, qui l’a rencontré par hasard il y a 9 mois, l’artiste installé en France depuis 16 ans, a choisi de devenir exceptionnellement châtelain. Cette résidence l’a conduit à occuper les lieux de 1 semaine à 10 jours par mois depuis janvier dernier.
Il a créé des moments d’échanges avec l’équipe du Château d’Oiron et les villageois qui ont enfilé, par exemple, des pailles pour les besoins d’une installation. Précision : tous et toutes étaient consentants. Mario a aussi concocté des plats goûteux avec des petites mains complices pour le soir de vernissage.

Mario d’Souza face à ses pairs

Et il n’est pas facile de se faire une place au sein du Château d’Oiron qui accueille une collection d’art contemporain unique et impressionnante. Christian Boltanski, Sol LeWitt, Wim Delvoye, Annette Messager, Marcel Broodthaers, Fabrice Hybert sont quelques-uns des grands noms qui en imposent avec des œuvres majeures, radicales, spectaculaires.

Mario d’Souza, également en résidence au Mobilier National, a choisi une certaine discrétion bien que ses propositions soient spectaculaires et qu’elles interpèlent les visiteurs. En effet, aucun cartel ne vient aider le visiteur à distinguer ses œuvres, ni à le renseigner sur leur sens.
C’est à chacun-chacune d’apprécier ces ponctuations sur les murs et escaliers de pierres, ces installations qui viennent exceptionnellement remeubler le Château d’Orion. Canapé large et coussins, commode, armoire et autres sièges extraits des collections du Mobilier National.

Des dessins de l’artiste sous cadres offrent des compositions et poétiques énigmatiques. Feuilles, fleurs sont accompagnées pour certaines de quelques gouttes de sang sur fond de couleur. Original, certains cadres sont posés à même le sol. L’artiste a pleine confiance en chaque visiteur.

Flow c’est une invitation à la poésie dans un monument national, un dialogue original entre un jeune artiste et ses pairs.
Une (re)découverte d’un ensemble de décors impressionnants.
C’est aussi un château qui retrouve le temps d’une exposition un ameublement qui n’est pas le sien, mais qui lui va si bien.

Flow
une exposition de Mario d’Souza

jusqu’au 8 octobre 2017

au Château d’Oiron
79100 OIRON
Tél : 05 49 96 51 25

Horaires :
ouvert tous les jours (week-end compris)
du 1er juin au 30 septembre 2017 : 10h30 à 18h
A partir du 1er octobre : 10h30 à 18h

Mario d'Souza

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