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Océan et ses Chatons Violents : sniper au coeur tendre @ Théâtre Lepic

Océan n’en finit pas de nous sidérer avec Chatons Violents qu’il reprend au Théâtre Lepic à Paris, tous les samedis. Attention, ce spectacle est grinçant.

Ça commence plutôt mal. Une prise de bec domestique. Un couple qui s’en envoie à travers le nez. Reproches, on répète ce que l’on a déjà dit (la veille, la semaine dernière, le mois dernier), reproches à nouveau et tentative de redresser la barre juste avant de claquer la porte pour filer au boulot.

On se dit que la détestation de l’autre et la phase chagrin d’amour risquent d’être longues après une telle hystérie.
Le décor planté, Océan peut laisser aller sa pleine fantaisie, ses coups de crocs à tire larigot et nous attirer vers un tout autre récit que celui que l’on prédisait au cours de ces toutes premières minutes de spectacle.

chatons violents

Bêtes à poil, Marseille et BBB

Après Paris et la partie loufoque autour de deux bêtes à poil pas si attachantes que ça mais drôlement désopilantes – au passage notre humoriste, également chanteur aurait très bien pu jouer dans Cats le musical, son imitation du chat est assez digne – notre gars et son meilleur pote, Jérôme, filent à Marseille, histoire de changer de cadre.
Mais la carte postale qu’il nous envoie de cette ville n’est pas aussi idyllique qu’on ne le pensait. Exit le Mucem (elle s’en fout totalement, aucune mention), exit la bonne bouffe (ça n’a pas l’air non plus d’être son trip).
Non, il préfère nous parler de leurs déconvenues, des Corses et tirer le portrait d’une cagole pur cru. La métamorphose est troublante de réalisme. Un Molière serait mérité.

Après la cité phocéenne, place à la ville de proche banlieue parisienne, paradis des BBB (“Bons Blancs Bobos”) et de leurs bambins. Ça respire “la mixité sociale”, l’échange, la compréhension.
Toutefois, Océan est embusqué. Il guète. Et en snipeur du rire, il dégomme à tout va les comportements les plus aberrants qu’il puisse croiser. La bonne conscience dégommée, l’affirmation de laïcité démontée, l’ascension sociale incroyablement exclusive éradiquée, sans parler des clôtures en bambous. Ça fait rudement mal pour celui qui se reçoit les salves mais c’est un défoulement incroyable pour le public. La subtilité n’est pas toujours son fort, c’est coriace et il attaque frontalement. Il a le don de balancer des vérités aussi gentiment qu’un pitbull à l’approche de votre jambe.

Chatons violents et autres jubilations

Et quid des petits chatons violents du titre du spectacle, dans ce délirant bordel ? Crakinette et Froustinette ne sont que les prétextes à cette violence sourde qui nous entoure, nous saute aux oreilles grâce au regard acéré et incroyablement vif d’Océane.
Mais ne croyez pas qu’il aboie pendant 1h15 de spectacle. Son sourire complice, ses retournements et même son autocritique font de cet mec-là un délicate caricaturiste du XXIe siècle. A défaut de crayon, c’est sa verve qui mène la danse. On jubile !

Chatons Violents
un spectacle de et avec Océan

Mise en scène : Mikaël Chirinian

au Théâtre Lepic
1 avenue Junot
75018 PARIS
Réservations : 01 42 54 15 12

à partir du 15 décembre 2018 

les samedis à 17h30

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Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose : subtile espièglerie

Quel sens donnons-nous aux conversations que nous avons avec autrui ? À force d’avoir été utilisées, ne sont-elles pas déjà éculées ? Voici la réflexion de deux cousins tenant un drôle de commerce.
En se trompant de destination, une jeune femme entre. Débute alors un voyage inopiné en Absurdie où les certitudes de chacun se retrouvent ébranlées. Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose au Théâtre des Béliers à Avignon Off 2018 est une petite pépite, élégante et sagace sur notre monde.

Penser qu on ne pense a rien

Paulbert, bougon susceptible, et Gérard, débonnaire, sont en pleine répétition dans leur boutique quasiment désaffectée. Quatre chaises défraîchies se battent autour d’une verrière à l’aspect décrépit.

C’est en plein milieu de cet échange capital qu’arrive Barbara. Elle cherche du vin. Nos deux compères lui expliquent alors qu’ils ne vendent ici que des discussions originales. Ils pensent que tout a déjà été dit et ne comprennent pas la vacuité des conversations dont nous sommes les initiateurs. Barbara s’interroge, perplexe.

Alors, un échange spontané et paradoxal s’engage entre les trois protagonistes aux visions différentes. Une joute verbale des plus stimulantes s’amorce ainsi autour du temps qui passe, des notions de passé, présent et futur. Chacun campe sur ses positions avec une argumentation aussi farfelue que plausible.

Pour Barbara, l’ennui est quelque chose d’essentiel pour vivre plus intensément chaque moment. Gérard essaie alors cette méthode qui sera pour lui une révélation ! Il arrive même à résoudre des énigmes historiques comme le secret de la Joconde ou la vie de Jésus…

L’enchaînement est pudique, aérien et possède quelque chose de feutré. Nous rions souvent des situations malgré le côté grave de certains aspects. Les personnages nous surprennent. Un peu sauvages au début, ils se dévoilent, laissent entrevoir les fissures de leur intimité. Les comédiens sont tout bonnement délectables… Nous sommes touchés par leur candeur, le fait qu’ils soient désabusés, fragiles mais en même temps si beaux et forts, terriblement humains…

by Jean-Philippe

Penser qu on ne pense à rien

Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose

De et mise en scène par : Pierre Bénézit
Avec : Anne Girouard (6 > 8 puis 14 > 24 juillet) ou Nadia Jandeau (9 > 13 puis 25 > 29 juillet),  Olivier Broche (16 > 29 juillet) ou Luc Tremblais (6 > 15 juillet), Vincent Debost

au Théâtre des Béliers
53, rue du Portail Magnanen
84000 AVIGNON
Réservation : 04 90 82 21 07

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Au fil du siècle au Mobilier National : surprenantes tapisseries !

Bien souvent, l’évocation du mot «tapisserie» véhicule une image désuète. Au fil du siècle, chefs-d’œuvre de la tapisserie 1918-2018 va vous faire changer d’avis ! En effet, tout au long de ces années, les Manufactures Nationales ont su s’adapter à une société en pleine mutation : libération des mœurs, conflits politiques, effervescence artistique ou avancées technologiques considérables. En sélectionnant de remarquables pièces (dont des inédits) retraçant tout ce parcours temporel, le Mobilier National propose à la galerie des Gobelins une exposition inattendue et passionnante !

Tout d’abord, je dois vous avouer que l’exposition était surtout un prétexte afin de découvrir l’intérieur de la prestigieuse Manufacture des Gobelins. Je n’avais donc aucune attente particulière hormis la curiosité. Et en toute sincérité, j’ai été agréablement surpris !

Au fil du siècle : une collection éclectique

La sélection fut difficile pour le Mobilier National. Sur plus de 1 000 tapisseries référencées (dont 20% prêtées à la République pour l’ameublement de ses ministères ou des monuments historiques), il a fallu en choisir 80. Chacune transcrit un bouleversement sociétal. Voici nos coups de cœur !

Au fil du siècle

L’insouciance

Primavera de Leonetto Cappiello capte totalement l’esprit de légèreté qu’il y a pendant l’entre-deux-guerres. Les formes sont souples, aériennes, dans un mouvement perpétuel. En effet, les personnages présentés adoptent des postures rythmées et expressives, rappelant le théâtre populaire italien. Ainsi, ils servent à traduire la volonté de l’artiste qui est de représenter la jeunesse au printemps de la vie.

au fil du siècle

La controverse

Malgré la pénurie de matières premières et de personnel qualifié, le Maréchal Pétain ordonne en 1941 l’exécution d’une tapisserie à son effigie. Cette propagande a pour but de l’inscrire dans la lignée des grandes figures héroïques françaises. Censés rassurer ses concitoyens, les nombreux symboles ne sont pas sans nous rappeler une page sombre de notre histoire. Longtemps conservée (et cachée), c’est la première fois que À la gloire du Maréchal Pétain ou Révolution Nationale est exposée avec deux autres tapisseries demandées par des ministres nazis.

Au fil du siècle Au fil du siècle

L’innovation

Pour La Femme au luth, Henri Matisse a fait le pari de la témérité. Conventionnellement, l’artiste aurait dû partir du tableau initial peint en 1943. Cependant, il a choisi de prendre une reproduction en couleur de l’œuvre. Il a ensuite réalisé un agrandissement photographique qu’il a retravaillé. En effet, il a entre autres ajouté une bordure à entrelacs et modifié le motif rond du tapis en une arabesque continue.

Cette démarche audacieuse et novatrice a ouvert un nouveau champ de possibilités, largement exploité depuis.

L’amusement !

Vous souhaitez visiter l’exposition mais votre nounou n’est pas disponible ? Venez en famille et rendez cette visite ludique !

Sur chaque tapisserie exposée, mettez vos enfants au défi de trouver la signature de l’artiste et surtout le sceau de la manufacture l’ayant conçue. Vous verrez que ce n’est pas si évident que ça. Vous pourriez même bien vous prendre à ce jeu stimulant. Ainsi, vous mêlez judicieusement distraction et culture !

Qu’il est bon parfois de se laisser surprendre par sa curiosité… En effet, c’est un réel plaisir de sillonner cette exposition aux côtés de Picasso, Miró ou Vasarely. Dorénavant, lorsque je découvrirai une tapisserie, j’aurai un petit sourire en pensant à Le Corbusier qui s’amusait à les nommer «formidables muralnomades !».

by Jean-Philippe

Au fil du siècle, chefs-d’œuvre de la tapisserie 1918-2018

Jusqu’au 23 septembre 2018

du mardi au dimanche de 11h à 18h

Au Mobilier National – Galerie des Gobelins
42, avenue des Gobelins
75013 Paris

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JeanFi décolle à Bobino et en tournée – le comique qui nous envoie en l’air

JeanFi Janssens est le dernier phénomène comique médiatique. Il y a un an personne ne le connaissait. Quelques passages à la radio, il se retrouve propulsé en quelques semaines au Grand Point Virgule, puis à l’Alhambra et maintenant à Bobino !
Entre anecdotes personnelles et des tranches de vie dans les airs, JeanFi nous embarque dans son univers pas si lisse.

JeanFi

Embarquement porte 1

Avec JeanFi, on passe de l’autre côté du rideau de cabine d’un avion.
Et parfois, on peut se retrouver dans le passager qu’il décrit : un peu lourd, voire agaçant ou stressé par le vol. Même si chacun ne se voitjamais tout à fait comme tel.
Si les passagers en prennent pour leur grade – et toutes classes confondues -, JeanFi n’est pas tendre avec ses collègues non plus.
Et il ne fait pas bon travailler dans les airs : vieillissement accéléré, compréhension limitée… des clichés parfois mais pas que.

Hors des couloirs de l’avion, l’homme du Nord nous convie à ses repas de famille, nous dévoile sa vie intime. Parents, sœur, petit(e)s ami(e)s. Tous y passent.

Et si vous pensez que la vie de steward est toujours rose, on vous déconseille l’escale à Bangkok !

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JeanFi n’en fait pas trop

Au risque de paraître iconoclaste, on a sans doute fait le tour de l’humour communautaire.  Mais l’ami JeanFi sait partagé son trait d’intimité sans lourdeur.
Les 1h20 de spectacle passent sans longueur, même si le début du show semblait moins rythmé.
On a droit à un humour parfois cru mais sans trash attitude et sans ostracisme. 

Si les traits d’humour sont plutôt bien sentis, JeanFi reste sage, trop sage pour nous. Le quadra n’est pas très joueur avec son public.
Dommage alors de ne pas profiter à ce public tout acquis à son humour pour le titiller un peu plus, ou rebondir sur les commentaires venant de la salle.
Malgré tout, on passe un très bon moment dans les airs sur le vol de JeanFi Airlines.

JeanFi

JeanFi Janssens Décolle

mise en scène : Flore Vialet et Régis Truchy

du 13 au 17 mars 2019

à Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris

Et toujours en tournée aérienne en 2019

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Un couteau dans le cœur : 3 degrés de fascination

Le nouveau film de Yann Gonzalez, Un couteau dans le cœur, qui a reçu le beau Prix Jean Vigot est une œuvre particulière qui renoue avec le cinéma de genre.
Un film à part, osé, audacieux, décalé, original et qui assume sa folie d’un bout à l’autre.

Voici mes 3 sources de fascination, 3 raisons de voir le film en salle et pas en VOD à la maison.

Un couteau dans le coeur

Divine Vanessa Paradis

La star d’entre toutes les stars campe une productrice de films porno gay. Rien que ça donne l’eau à la bouche.
Et quand Vanessa Paradis apparaît pour la première fois à l’image dans une scène de cinéma comme on n’en fait plus : de nuit, dans un imper noir et avec des bottes rouges passion, le cœur virevolte.
Vanessa Paradis est ici une femme passionnée, amoureuse, intrépide.

Film d’époque à l’esthétique 70’s-80’s

L’action se passe en 1979, nous ne sommes plus tout à fait dans la décennie 70 mais pas encore de plein pied dans les 80’s.
Le tournage en pellicule Kodak donne de la matière visuelle à ce récit d’un autre temps.
Le réalisateur s’est autorisé des folies capilaires débordantes dans le blond platine de Vanessa Paradis et Nicolas Maury. On adore !

Un couteau dans le coeur

Nicolas Maury is the one!

C’est un caméléon. Il est capable de tout comme un Vincent Cassel, mais avec quelques muscles en moins.
Dernièrement, Nicolas Maury a joué un séducteur au théâtre dans Marivaux et cette fois il est assistant-acteur porno doué de travestissement.
Son blond décoloré – une couleur d’un autre temps – claque pendant tout le film.
Il est aussi bien à l’aise en débardeur qu’en slip, derrière une caméra ou sur une croix de …

Un couteau dans le cœur a droit à une bande-originale soignée avec notamment les compo originale du frère du réalisateur : Anthony Gonzalez alias M83.
Et quelques titres orgasmiques méconnus.

BONUS : ne pas quitter la salle dès le lancement du générique. La plus belle des scènes reste à découvrir.

Un couteau dans le cœur

un film de Yann Gonzalez
Scénario : Yann Gonzalez et Cristiano Mangione 

avec Vanessa Paradis, Nicolas Maury, Kate Moran, Jonathan Genet, Khaled Alouach, Bastien Waultier, Thiebault Servière… 

sortie : le 27 juin 2018

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Iliade au Lucernaire : appropriation inventive & vivifiante d’un classique

Lorsque d’aventure deux frères se retrouvent dans le grenier de leur grand-père après son décès, le passé resurgit. À travers tous les bibelots à l’âme singulière, un livre d’Homère retient leur attention. Iliade, c’est l’histoire délicate et tendre de deux adultes décidant de vivre pour la dernière fois l’épopée de leurs héros d’enfance.
À cette occasion, la scène du Lucernaire se transforme, le temps d’une soirée, en une espèce de joyeux bordel pour notre plus grand plaisir…
Reprise pour cause de succès à partir du 27 juin.

Iliade

Tout débute par une promesse. Comme dernière volonté, un homme demande à ses deux petits-enfants de ranger son grenier. Ça fait tout de même plus de trente ans qu’il le demande ! Ainsi, face à ce capharnaüm sans âge, la nostalgie produit son effet. Entre la puissance de la mémoire, les rouages du temps qui passe et un présent devenu maussade, il ne reste alors que les souvenirs, plus étincelants et intenses que jamais…

À l’aide de tous les objets leur tombant sous la main, les protagonistes entament une invraisemblable guerre de Troie. Une vieille passoire ou des brosses usées font office de casques, les casiers de bouteilles sont de solides remparts, les manteaux de fourrure habillent les divinités… En une heure, vous allez revivre, grâce à une imagination débordante et foisonnante, les combats entre Achéens et Troyens.

Iliade

C’est avec complémentarité et une passion évidente que les comédiens transposent ce récit d’Homère. Arriver à faire rire le public par des situations improbables et loufoques tout en restant totalement fidèles au texte, franchement : respect !

Aussi, lorsque Achille rencontre Hector afin de se venger de la mort de Patrocle, nous avons envie de monter sur scène et de brandir fièrement une frite de plage pour le soutenir !

En conclusion, si vous désirez passer une soirée originale, ludique et énergique, vous savez maintenant où aller.

by Jean-Philippe

 

Iliade

D’après Homère
traduction de Jean-Louis Backès (Editions Gallimard)
Avec et mise en scène : Damien Roussineau, Alexis Perret

du 27 juin au 26août 2018

Du mercredi au samedi à 19h
Matinée le dimanche à 15h

Lucernaire
53, Rue Notre Dame Des Champs
75006 Paris

Tél : 01 45 44 57 34

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Game of Thrones expo : magistrale minutie & costumes sidérants

L’exposition Game of Thrones ou The Touring Exhibition est le meilleur moyen de calmer l’impatience des fans de la série à succès avant la diffusion de l’ultime saison, en 2019.
La plongée est grisante à souhait et révèle une incroyable précision dans les détails des costumes et accessoires qui ne peut être perçus sur votre écran.

Nous avons visité l’expo à deux : Emmanuel un vrai fan qui n’a manqué aucun épisode mais qui n’est pas prêt à dépenser des sommes folles en merchandising et moi qui n’ai vu aucun épisode.
Mon seul lien avec Game of Thrones est un modeste selfie avec Kit Harington rencontré à Londres.

Game of thrones

Le jour de la visite de presse, trois personnages de la saga étaient au rendez-vous : Meryn Trant (Ian Beattie), Melissandre (Carise Van Houten) et Bran Stark (Isaac Hempstead-Wright).
Autant dire que les journalistes et blogueurs présents s’en sont donné à coeur joie.

Alors que beaucoup de questions posées portaient sur l’expo, nous avons axé nos échanges autour #GOT et du tournage, afin de ponctuer ce billet.

Game of thrones
Costume de Tyrion Lannister

Un seul spoiler pour la saison 08 : “Winter is coming

On va évacuer tout de suite les deux choses qui fâchent :
– L’absence de mise en scène poussée avec des reprises de décors pour encore plus mettre en valeur les costumes et les objets.
– Un audio guide en option, et en surplus un peu cher (6€), mais qui apportera des compléments d’infos essentiels aux grands fans de la série.

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Cette expo est vraiment conçue pour permettre d’admirer le travail de création dans ses moindres détails.
Incroyable de voir tout le soin apporté aux broderies ou enluminures des costumes et des accessoires, notamment les armes.
Des détails que jamais le téléspectateur ne voit, par manque de gros plans et par manque de temps.

Game of thrones

Et pour comparer : sur les costumes vus dans l’expo Harry Potter, point d’ouvrage autant abouti.

C’est un degré de perfection extraordinaire, qui révèle l’esprit de toute la série.” nous confirme Ian Beattie.

Game of Thrones : émerveillement pour les yeux

Ce qui est surprenant c’est que certains costumes ont vraiment vécus, ils semblent avoir combattu.
Une fois que votre œil a capté cette parcelle de vie, il se focalise sur leurs enluminures.
Alors il devient impossible de ne pas chercher l’élément qui rend la création unique.

Comme ce lion brodé sur les épaules de la robe de Cersei.

Game of thrones Game of thrones

Ce sont les enchevêtrements de roses et d’épines argentées de la robe de mariée de Margaery Tyrell, délicats à souhait.

Game of thrones Game of thrones

Ce sont les écailles de dragons de l’armure de Jaime Lannister qui donnent l’impression d’être tranchantes.

Game of thrones

Ou encore l’élégance des boutonnières et la finesse des broderies de la tenue de mariage de Joffrey Baratheon dans un épisode tant attendu…

Game of thrones

Côté accessoires, la poignée l’épée de Ramsay Bolton sous-tend toute l’ignominie du personnage.

Game of thrones

Ou encore cette hache de la Maison Greyjoy sur laquelle on découvre une pieuvre d’une finesse incroyable qui enlace toute la partie tranchante. Vraiment magnifique.

Impossible de percevoir ces éléments en pleine scène de sang et de  règlements de compte. A croire qu’ils sont conçus pour être exposés et ainsi faire entrer encore plus la série dans la légende.

Game of thrones

Des tableaux pour un univers foisonnant 

Dans chaque salle, un univers de Game of Thrones est mis en avant : le Dieu Multiface et Arya, les contrées au-delà du mur, les différentes maisons de Westeros, Port Réal et les Lannister-Baratheon, Witerfell…

Mais l’on est toujours fasciné par quelques lieux ou scènes emblématiques.

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Un panneau “Traître” qui résonne de façon particulière dans la cour de Château Noir.

Game of thrones Game of thrones

L’épique et terrifiante Garde des Immaculés entourant les costumes de Daenerys, la Reine des dragons.

Game of thrones

Et impossible de ne pas croiser la route de l’inénarrable Trône de Fer.
Une sensation épique.

Game of thrones

Chaque salle a son univers propre et contient son lot de surprises.

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Une expo pour les fans mais pas que…

Alors oui, entre un fan de Game of Thrones et un néophyte, la visite a suscité des réactions diverses.
Et ce n’est pas forcément celui que l’on croit qui a été le plus bluffé par les pièces présentées.

Car oui à force de créer des expositions évènements autour de sagas, si le fond (costumes et accessoires) est bien présent, la mise en espace et les décors méritent une attention tout aussi particulière.

On a aussi aimé les petits spots photo où chacun peut se transformer en Arya Stark ou en marcheur blanc grimpant le mur de Château Noir.

Game of thrones

Mais au final, le néophyte et le fan n’ont qu’une seule envie : (re)commencer la série du début !

Game of Thrones Exposition
The Touring Exhibition

du 1er juin au 2 septembre 2018

Tous les jours de 10h à 19h

Paris Expo -Porte de Versailles
Pavillon 2.1
Place de La Porte de Versailles
75015 Paris

Plus d’info sur : Gameofthronesexposition.fr

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Mama Khan et le chant de la terre Lakota : rencontre poignante @ Avignon

Au travers de récits Amérindiens contés par Mama Khan, notre guide atypique, nous partons à la découverte de la tradition Lakota (Dakota du Sud) et de ses merveilles. Tel est le pari osé, mais parfaitement maîtrisé, de Khadija El Mahdi. Lauréat du P’tit Molière du « Meilleur seul en scène 2017 », nous la retrouvons à Avignon Off 2018 au Théâtre al Andalus. Nous sommes sous le charme…

Depuis l’aube de l’humanité, Mama Khan est là pour transmettre aux générations à venir la mémoire du monde. Son but est de permettre l’ancrage profond de nos racines archaïques afin de vivre en harmonie avec le monde moderne.

Doucement et sans bruit, l’âme de Mama Khan s’invite dans le corps qui va lui servir de faire-valoir. Elle nous transporte avec elle en terre Lakota à la découverte d’une culture première qui n’en finit pas de nous apprendre. Les Amérindiens nous livrent leurs savoirs et leurs moyens de s’ouvrir à la sagesse au travers de la tortue, du corbeau, du pivert, du bison et de l’aigle. Ils incarnent ce qui est nécessaire au coeur de l’homme pour s’épanouir : la liberté, l’expression de l’art, la beauté, le silence et les mots…

Derrière ce projet, il y a une femme qui attendait de pouvoir vivre sa vie. Elle avait un manque quant à son héritage culturel et familial. Du coup, elle peinait à construire son identité. Puis un jour, elle fait un rêve : elle découvre un contact inconnu, bordé d’amour et de bienveillance avec des grands-mères. Elle se rend compte de l’importance de leur enseignement : la transmission aux enfants de la conscience de la fragilité de l’être…

Khadija El Mahdi a ainsi reçu l’étincelle qui lui a permis de faire rayonner sa vie et par la même occasion, la nôtre. Elle est ainsi au service de la diffusion de la paix, de l’amour de la conscience et du goût de la liberté.

De tout notre cœur, Merci.

by JeanPhilippe

Mama Khan et le chant

Mama Khan et le chant
de la terre Lakota

de et avec : Khadija El Mahdi
masque : Étienne Champion
Scénographie : Joëlle Loucif

spectacle tout public à partir de 7 ans

Avignon Off 2018

du 6 au 29 juillet 2019
à 16h30
(relâche les lundis)

au Théâtre al Andalus
25, rue d’Amphoux
84000 AVIGNON

Et du même metteur en scène, au même théâtre, les mêmes jours à 13h15, découvrez Sang Négrier, une véritable claque !

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Sang Négrier à Avignon off 2018 : fervent trait de génie

Laisser sombrer dans l’oubli la mémoire d’un passé historique peu glorieux, c’est prendre le risque de nier son existence. Sang Négrier raconte l’histoire d’un esclave ayant repris sa liberté. Il soumet alors au commandant d’un navire négrier une vengeance l’entraînant aux lisières de la folie… Au Théâtre al Andalus, pour Avignon off 2018, découvrez la profonde et frénétique rencontre entre les mots de Laurent Gaudé, le talent de Bruno Bernardin et la rage de Khadija El Mahdi…

Sang Négrier

Une voix brisée, un corps marqué, une âme terrifiée : voici l’aperçu de l’homme déchu se présentant à nous. Tel un testament, ou plutôt une tentative de rédemption, il va nous conter sa sombre histoire…

Tout débute sur un navire négrier. En route vers les Amériques avec les cales pleines d’une cargaison fraîchement acquise, notre commandant décide de faire une escale à Saint-Malo. Cette décision va faire basculer sa vie…

En effet, à peine arrivés, cinq esclaves en profitent pour s’affranchir. La cité Malouine se trouve alors en émoi. Une effroyable chasse à l’homme s’engage, révélant les bas instincts d’une nature humaine terrifiante. Ainsi, les fugitifs sont traqués, isolés, abattus, exposés.
Sauf un.

Sang Négrier

Si son corps demeure introuvable, sa présence rôde cependant dans la ville… Bientôt, ses doigts sont retrouvés cloués sur des portes, les uns après les autres. Chacun est le présage d’un malheur à venir… Les habitants de Saint-Malo, et plus particulièrement notre homme, vivent alors au rythme de cette vengeance et sombrent dans une folie dont ils sont les cruels initiateurs…

À la fin de la représentation, nous sommes bouleversés par l’intensité de ce que nous venons de partager… Khadija El Mahdi sert avec passion ce texte incisif et puissant. Par la bande-son, les jeux de lumière et le décor modulable, elle fait tomber le masque. Quant à Bruno Bernardin, il est saisissant de justesse, notamment dans sa capacité à vivre les émotions.

Une claque ! Voici le mot résumant le mieux ce moment fort et nécessaire de mémoire, de partage et de transmission…

by Jean-Philippe

Sang Négrier

De : Laurent Gaudé
Mise en scène : Khadija El Mahdi
Avec : Bruno Bernardin

Avignon Off 2018

du vendredi 6 au dimanche 29 juillet à 13h15

au Théâtre al Andalus
25 Rue Amphoux
84000 Avignon

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Tabarnak : le coup de force du Cirque Alfonse à Bobino

Messe totalement loufoque et physique à Bobino avec l’infatigable Cirque Alfonse. Acrobaties, sauts, portées, suspensions, prouesses en patins roulettes, derviches tourneurs en tricot, le tout en musique et en chansons : Tabarnak a une énergie communicative qui fait un bien fou.

Tabarnak

Tabarnak : du muscle, du poil et de l’humour

Le muscle est la vertu première de cette incroyable épopée bucolique en terres québécoises. Aussi le poil, de barbe, très représenté dans la troupe. Dans la première partie du spectacle, la troupe ne se sert que de son corps pour partager sa folie. Du tricot sage et collectif en attendant les spectateurs, on passe vite à une tornade qui pousse les bancs et fait grimper le vitrail dans les cintres de Bobino.

Les 6 gaillards et ladys qui allient physique, dextérité et foi absolue non en Dieu – encore que – mais en leurs partenaires nous propulsent dans leur joyeux bordel.

Ils défrisent les tours de patins à roulettes en concevant une chorégraphie spectaculaire. Le numéro des sangles par Nikolas est aussi un moment fort comme les portées qui doivent malmener les corps tant la charge est importante par moment. Imaginez tenir en équilibre 2 personnes debout sur vos épaules.

Au côté des athlètes, 3 musiciens-chanteurs (Josie, David et Guillaume) qui apportent du rythme et les ambiances tour à tour de tension, de joliesse et quelques kitscheries 100% québecoises totalement folkloriques.

Tabarnak

Standing ovation pour Tabarnak tous les soirs et c’est extrêmement mérité !

BONUS : Pour avoir participé à une initiation aux arts du cirque avec les gaillards de la troupe, je comprends encore plus la maîtrise, le sang-froid à toute épreuve dont ils font preuve.
Qu’importe la personne qui leur grimpera sur les épaules, ils sont capables de tout endurer et de tout anticiper avec le sourire.
Un tour de balançoire ? Ils peuvent réceptionner tout type de sauteurs des plus aguerris aux frileux.

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TABARNAK
spectacle du Cirque Alfonse

jusqu’au 9 juin 2018

à Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris

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