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Lollapalooza Paris 2018 : Years and Years à la folie, The Killers grandiose !

Pleine chaleur, coups de soleil, crème solaire et hydratation au max pour le J2 de Lollapalooza Paris.
Et des lives puissants comme ceux de The Killers, Years and Years et Dua Lipa.
Alors que Damon Albarn s’essouffle un peu certainement à cause de la tournée des festivals.
Et un raté, sans gravité : French Montana.

Years and Years

BB Brunes éternellement jeunes

Une fille à oreilles de lapine, des mecs torse poil chantent à tue-tête : « tu es plate comme une affiche au mur ! »
BB Brunes traversent les générations, de ma mère, en passant millennials et moi.
La fougue du groupe a toujours autant d’emprise sur la foule. Les festivaliers sautillaient de plaisir et couraient dès qu’ils entendaient un tube de jeunesse pour se rapprocher de la scène.

French Montana

French Montana bourrin

Une DJette fait monter le son avant l’entrée de French Montana, qu’elle surnomme Frenchie alors qu’il n’a absolument rien de français dans son pedigree.
Explosion, le rappeur évite le bord de scène à cause des effets pyrotechniques. Ce serait dommage de mourir jeune.
Le set est bourrin à mort avec les jets de flamme et de fumée, des effets sonores de cornes de brume – qu’on entend plus souvent dans un stade de foot. Le trentenaire convoque Nirvana et d’autres sons cultes pour masquer le manque d’inspiration.
Un seul titre sauvera le set : Unforgettable que j’ai écouté à l’usure.

Dua Lipa: Kiss me!

Une entrée à la Madonna avec un message oral sur une intro musicale. Grands coups de batterie, Dua Lipa débute la chanson en coulisses. Les photographes sont mis à l’écart et ne saisiront que son profil gauche.
La chanteuse a un petit côté Victoria Beckham en mode brunette fatale, levant la main gauche en chantant ou remettant sa mèche en place. Classe !
L’Anglaise est tellement heureuse qu’elle pleure des larmes de joie – elle a bien précisé que ce n’était pas de la sueur. Les artistes anglo-saxons ont toujours tendance à en faire un chouilla trop.
La pop de Duo est prenante et donne envie de se trémousser même si on a passé l’âge pour ses bleuettes. Be the one est imparable. J’ai vu des barbus chanter le refrain de No Godbye. One Kiss de Calvin Harris a fini d’exhaler le public.
Une fan tend un panneau : Kiss me! Il ne semble pas qu’elle ait eu ce qu’elle voulait.

Stereophonics : les beaux quadras

Kelly Jones affiche un visage peu marqué malgré les tournées, l’âge. On a un doute en revanche sur la couleur de cheveux, il y a un reflet qui fait penser à une légère coloration. Richard Jones, le bassiste tatoué des avant-bras, semble le plus heureux du band affichant un beau sourire à destination du public.
Si les derniers titres ont du mal encore à convaincre, sans doute parce que peu connus, entendus, Only One Night, Maybe Tomorrow nous font palpiter le cœur avec bonheur.

Years and YearsYears and Years

Years and Years: high sensuality

Explosion de cris à l’entrée sur scène du charismatique Olly Alexander.
Le chanteur de Years and Years offre un duo tactile et sensuel avec un danseur sur Sanctify.
Take Shalter fait soulever les bras. De nouveaux danseurs viennent fouler la scène sur Shine, chorée toujours très langoureuse.
Le soleil de fin de journée en pleine face, Olly transpire à grosses gouttes mais continue de sourire et de saluer ses fans.
Il remarque des « cute people in the audience!, avant de rajouter : « Paris ne déçoit jamais ! »

Years and Years

La plupart des chansons de Years and Years sont taillées pour le clubbing comme Hallelujah qui est sur le dernier album du groupe, Palo Santo, comme All for you.
Le show est génial, jeune, généreux, léger et finit en apothéose avec King.

The Killers – Las Vegas

Brandon Flowers, le tombeur aux dents ultra bright a un sourire de dingue.
Le King Presley se serait-il réincarné en lui ? En tout, il y aurait une filiation dans le kitsch assumé comme ces revers de veste colorés et pailletés avec palmiers, ces chaussures à talonnettes – le trentenaire fait 1m78, c’est pas la cata non plus.
Shine of light
Quel bonheur de réentendre Somebody told meRead my mine, When we are young, Mr. Brightside, Human… Des tubes qui font sautiller les gars amoureux qui chantent à tue-tête.

Shot at the night. Autour de moi, les mecs embrassent leur copine, sont attentionnés, joueurs, mimi aussi torse poil ou chemise ouverte.
Des confettis bleus, blanc, rouge, c’est le 14 juillet avec les Américains !

Scène culte aussi avec un jeune fan qui monte sur scène pour accompagner le groupe sur un titre. Brandon est tout sourire, il n’en revient pas de la dextérité de François.
C’est définitivement le champion de Lollapalooza Paris 2018.
On n’aura jamais vu un chanteur aussi heureux que Brandon aujourd’hui. Incroyable élan pour le public, de tout donner comme une dernière ou une renaissance.
Il a offert un show de festival vraiment grandiose.

Rendez-vous à Lollapalooza Paris 2019 
#cantwait

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Lollapalooza Paris 2018 : adorable Zara Larsson & Lil Pump bad boy

Exceptionnellement, focus sur les concerts de l’après-midi du premier jour du festival Lollapalooza 2018 à Paris.
Report des lives des artistes qui ouvrent le festival, ceux qui assurent le show sans trop de jeux de lumières pour cause de lumière du jour, avec le soleil qui chauffe. Et qui chantent avec assurance alors que les festivaliers arrivent tout juste, prennent le pouls avant de surchauffer avec les têtes d’affiche comme Kasabian et Depeche Mode.
De la musique pour tous les goûts avec Zara Larson, Lil Pump, Black Rebel Motorcycle Club et Kaleo.

LollapaloozaLollapalooza

Zara Larsson, la pop qui pétille 

Zara Larson est pétillante à souhait avec son deux pièces griffé à ses initiales. Elle chante et danse l’amour, affole les jeunettes et attise l’attention des boys. La Suédoise offre une pop estivale, parfaite en mode plein air, tout aussi attachante que celle de Katy Perry.
La chanteuse Alma qui a assuré le premier concert du Lollapalooza Paris 2018 est sortie des backstages avec sa team pour danser à la fin du set. Elle a fait quelques selfies avec les festivaliers qui la reconnaissaient.

Lollapalooza

Bad boy nommé Lil Pump

Lil Pump se fait désirer, très désirer, plus de 25 minutes d’attente. Son DJ balance les beats en continu, avec un sigle @ThaLightsGlobal qui tourne en continu sur le grand écran. Les fans de Depeche Mode qui sont déjà en place contre les barrières de sécurité endurent comme ils peuvent.
Coups de flingues à son entrée, le Gucci addict est surexcité. Les bras se lèvent. Les fans ont déjà pas mal pogoté avant son arrivée. Et là, ça sursaute de partout.
L’Américain se met à l’aise pour fendre la foule, enlève tous les accessoires : grosse bague, lunettes, sweat, ceinture papillon – oui oui, Lil Pump peut être un gars sensible aussi.
Il ne gardera que son pendentif avec l’inscription jet ski.
Beaucoup de « fuck » pour donner ordre à la foule de laisser le passage, car il se prépare à un bain de foule sur les épaules d’un gorille de la sécu.
Le rappeur de 17 ans fait le show histoire de créer un peu plus sa légende à chaque apparition. Une équipe de filmeurs et de photographes le suit à la trace pour immortaliser sa bougeotte. Il saute du stand technique en face de la scène. Il surexcite les festivaliers.
Fin de set sur les rotules pour tout le monde.

Lollapalooza

Black Rebel Motorcycle Club

Blousons en cuir à plus de 26 degrés, Black Rebel Motorcycle Club ne renie pas son style malgré la chaleur.
Le band from US balance un rock musclé mais sans excès pour autant. On a parfois l’impression d’entendre le même titre mais la sauce prend avec les festivaliers qui trouvent le bon son pour bouger ensemble, sans déboitement d’épaules pour autant.

Lollapalooza

Kaleo, le doux folk d’Islande

De la folk made in Iceland, un chanteur bogosse à la mèche collée qui tient à toute épreuve et le rythme qui s’adoucit après les deux gros coups de chaud musicaux juste avant.
Les esprits se détendent, les épaules aussi. Le songwriting du groupe est élégant. La bande-son qu’il nous offre est parfaite pour faire une pause, susurrer des mots love love à son-sa partenaire de festival. Les Islandais sont attachants. On serait prêts à les suivre jusque dans leur île.

Mais Lollapalooza nous offre beaucoup d’autres raisons de nous rejoindre.

Lollapalooza

Lollapalooza Paris 2018 n’est fini !
Encore un jour complet de concerts avec Gorillaz. The Killers, Years and Years, dimanche.

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Fnac Live Paris 2018 : soirée parfaite avec Angus & Julia Stone, Gaël Faye et Ibeyi

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Fnac Live Paris 2018 : vendredi énergie avec Sting & Shaggy, Feder et Synapson

Ce vendredi, J2 du Fnac Live Paris version 2018. C’est sous une chaleur moite qu’on a rejoint le festival pour une soirée haute en musiques.
Angèle a boosté notre pop-rock, on a pris notre pied avec Sting et Shaggy,  on a découvert Degree, Synapson est toujours groovy et Feder a fait danser le parvis.

Fnac Live Paris 2018

Angèle : une fausse ingénue pop

Cette journée commence déjà bien quand l’espiègle Angèle arrive sur scène.
Le jeune public, fébrile, scandait le prénom en attendant la jeune Belge.

Fnac Live Paris
Angèle est parfaitement à l’aise et prend un vrai plaisir à être là.
« Il fait chaud, on aime quand il fait chaud ! » Elle a la communication facile avec le public.
La douceur de ses mélodies pop s’accommode parfaitement avec la chaleur de cette fin d’après-midi.
Un petit moment de bonheur en chansons.

Sting et Shaggy : comme devant une cheminée

Exceptionnellement, on fait une infidélité à la grande scène et donc à Eddy de Pretto vu tout récemment à Bourges.

Le grand salon de l’Hôtel de ville affiche quasi complet pour ce qui devait être un des temps forts du Fnac Live Paris 2018.
En duo, Sting et Shaggy sont accompagnés d’un guitariste et deux choristes.
L’ambiance sur scène est funky, douce et langoureuse
Dans la salle, beaucoup se sont levés à leur arrivée.

Sur le deuxième titre Message in a bottle, tous les portables de la salle sortent des poches pour immortaliser l’instant.

Après les tubes s’enchainent : Angel, Every Breath You Take , Fields of gold. C’est une communion musicale qui s’opère avec le public.
Au fond de la salle, les gens montent sur les chaises pour mieux voir. La magie Sting est toujours intacte.
Grandes Émotions.

Degree : l’outsider qui va percer

Quand on voit le frêle jeune homme arriver, on se demande comment il va s’imposer après la déferlante Eddy de Pretto.

Fnac Live ParisEn 20 minutes, le Nantais déroule un set énergique et un peu enragé : inattendu !
« C’est un vrai rêve de gosse d’être là, c’est un gros kiff »
Et, pour son kiff, il a grave assuré,et on a pas mal apprécié la fougue de Degree.
On devrait le croiser à nouveau dans un festival…

Synapson live : un set sans fausse note

On a plaisir à retrouver les 2 DJ et leurs guests.
Leur électro aux multiples influences fait rapidement monter la température.

Fnac Live Paris
Dans la moiteur de la nuit tombante, les corps sur le parvis n’arrêtent plus de danser.
Saxo, guitares chanteuse, chanteur, les complices du duo apportent chacun leur touche jazzy, rock ou world.
Petit à petit, le tempo s’accélère l’électro devient moins sage.
Au bonheur des festivaliers…

Feder : beats et pyrotechnie

On poursuit en mode électro, mais avec plus de beats. Les beats qui montrent que la nuit a pris possession des corps et des oreilles.
Et pour ses morceaux house, Feder s’accompagne aussi d’un chanteur et d’une chanteuse qui interviennent sur certains titres. Et ça change tout !

Fnac Live Paris

Cette ambiance plus clubbing transforme le parvis en un dancefloor à ciel ouvert. Giclées de fumée et aussi serpentins argentés surgissent régulièrement au devant de la scène.
C’est une vraie teuf à laquelle nous a conviés Feder.
Et pour un vendredi soir, c’est top !

Fnac Live Paris 2018

Le Fnac Live Paris 2018 c’est encore une soirée de concerts samedi en plein Paris.

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Fnac Live Paris 2018 : bouffées vibrantes avec Petit Biscuit, Vitalic, Asaf Avidan

Le Fnac Live Paris fait son grand retour avec trois belles longues soirées de concerts. Le festival 100% gratuit mixe à merveille les têtes d’affiche du moment et les sons émergeants.
Ce jeudi, on a pensé vacances avec L’Impératrice, on s’est encanaillé avec Voyou, Asaf Avidan nous a fait vibrer. On veut les mêmes abdos que Moha La Squale,
Petit Biscuit prend de l’assurance et Vitalic clôt ce 1er jour en grande force.

Fnac Live Pari

L’impératrice : même pas peur en avion !

Début de festival en mode on débranche de la monotonie et on passe en mode farniente et vacances.
L’Impératrice ravie les festivaliers de ses ondulations sonores guillerettes et mignonnes pour le détendre.

Fnac Live Paris
En shootant sur les premiers titres, j’entends une festivalière lancer à sa voisine : « Elle est trop mignonne », en parlant de la chanteuse.
Son sourire a fait ma soirée.

Voyou : prêt pour le buzz

Il y a de jeunes artistes qui nous intriguent tout autant qu’ils arrivent à nous faire déhancher. Voyou est de ceux-ci avec une chevelure désordonnée, un chemise surprenante et une présence sur scène loufoque.

Fnac Live Paris
Seul sur ton tandem est déjà un hymne de la jeunesse France qui connaît les paroles et lève ses écrans pour immortaliser le moment. Le clip affiche déjà plus de 300 000 vues sur YouTube.

Fnac Live Paris

Asaf Avidan : moment authentique VS entertainment

Débardeur / bretelles, le chanteur joue la sobriété dans le dressing mais pas sur la peau.Fnac Live Paris

On peut y découvrir ses nombreux tatouages.
De sa voix inimitable, il confie quelques-uns de ses plus beaux titres pour un set en solo.
Il savoure le soleil qui lui fait face et donne ses couleurs à la foule de festivaliers devant lui.

Fnac Live Paris
« Santé » avec un verre de vin rouge, l’artiste n’oublie pas d’échanger avec le public.
Il se confie même : il n’est pas un showman, il préfère le moment authentique.
#Respect.

Fnac Live Paris

Moha La Squale : le voir pour le croire

Grand écart absolu avec le tonitruant Moha La Squale, le rappeur à la coupe de cheveux improbable. #haircutpolice

Fnac Live Paris Fnac Live Paris
On a du mal à saisir toutes les paroles, est-ce vraiment essentiel ? Reste que le chanteur a un effet défouloir sur le public et que l’on rêve d’avoir les mêmes abdos que lui.

Petit Biscuit : de sa chambre au Fnac Live Paris

Petit Biscuit c’est une course folle.
Il y a deux ans, il était encore dans sa chambre. Ce jeudi, il se prend un bain de foule en pleine face sur le Parvis de l’Hôtel de Ville.

Fnac Live Paris
Il jouera la toute première musique qu’il a composée, Iceland – pour garder le lien entre le rêve de son âge et la réalité d’un soir.
Le jeune homme prend une assurance. Il ose, il s’impose sur scène. Et sait exciter la foule, faire se lever les bras à coups de beats et de jets de serpentins. Imparable.
L’éclosion n’est pas terminée.

Fnac Live Paris

Vitalic : puissance visuelle

Ce qu’on retient du set de Vitalic c’est avant tout les effets visuels, trippants, prenants et bluffants.

Fnac Live Paris
Pourtant ils sont simples : une série de cadres de différentes dimensions qui ondulent au-dessus du crâne glabre du DJ dijonnais. De quoi faire un max de photos, impressionner ses potes sur les RS. Le set est imparable, avec un rythme prenant en continu.

Fnac Live Paris

Côté public, ça dansait en débardeur, claquettes sans chaussettes, bermudas. L’été imprègne les corps des fêtards du jeudi soir.
Nous, on a trippé avec ce dernier live de la journée.

Le Fnac Live Paris 2018 c’est encore des dizaines et dizaines de concerts vendredi et samedi en plein Paris.

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Yorina : en état de grâce au Pop-Up du Label

Il fait beau en ce lundi de juin et on se presse au Pop-Up du Label pour découvrir Yorina, la nouvelle artiste qui grimpe sur la scène parisienne.

La claque de la première partie

Ce soir, pour sa première partie, Yorina a convié Degree : jeune lauréat du prix Nouvelles Scènes Music Machines 2018 par Les Inrocks Lab (prix attribué par le passé à des artistes qu’on ne présente plus comme Eddy de Pretto ou encore Feu!Chatterton). C’est dire si on s’attend à une belle découverte !

C’est un artiste timide qui monte sur la scène pour entamer son set. Voix mélancolique et profonde, déhanché sensuel et rythmes électros, Degree nous emporte rapidement en quelques tracks bien enchaînés. Il y a du paradoxe dans la musique de Degree. Et quand il prend sa guitare, c’est en douceur qu’il se révèle avec des sonorités qui ne sont pas sans rappeler des artistes comme James Blake.

On est conquis par cette première partie qu’on ne peut que vous inviter à écouter, si ce n’est pas encore fait…

Yorina

La révélation Yorina

C’est dans des applaudissements du public qu’apparaît Yorina, en toute simplicité : pieds nus, robe à pois, longue chevelure blonde. Elle irradie de grâce dès les premiers accords de son EP Dry your tears.

La musique de Yorina, c’est un peu comme une plongée dans les 70’s, portée par une voix élégante, une orchestration simple et un song-writing mature, que vous n’auriez pu ne jamais entendre. Car oui, il y a encore trois ans, Yorina était couturière. Et c’est lors d’une soirée chez Dan Lévy (The Do) qu’elle se met à chanter. Une vraie révélation. Elle commence alors à écrire et à composer.

YorinaC’est ainsi qu’elle débarque aujourd’hui pour susurrer à notre oreille une pop flamboyante.

Let me Belive, Dry Your Tears, Wild as a horse, les titres s’enchaînent et on regrette qu’il n’y en ait pas plus.

En rappel, elle nous surprend avec une reprise Pas vraiment fini comme elle l’annonce, de Changer de Maître Gims. Choix étonnant mais qui achève de nous convaincre : en anglais ou en français, Yorina transperce notre âme avec sa voix lumineuse.

Elle ne cesse de remercier l’assistance. En effet, c’est son premier concert et il est complet. Pour nous, c’est pourtant une évidence : la lumière est faite pour elle.

Report by Sarah

Yorina

YORINA
EP Dry Your Tears

(Barclay)

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Barbara Pravi en interview : on a parlé métier, féminisme, étoiles & Pagny

Pour ne rien vous cacher, la chanson Pas grandir tourne en boucle dans notre playlist depuis que nous avons découvert Barbara Pravi.
Après sa participation à la comédie musicale Un été 44 et les premières parties de Florent Pagny, la jeune artiste a sorti son 1er EP.
C’est au lendemain de son concert au YOYO à Paris où elle assurait la première partie du Britannique Calum Scott que nous avons rencontré Barbara Pravi pour une interview pleine de bonne humeur.
Rencontre avec une personne passionnée et passionnante.

INTERVIEW-SELFIE / Barbara Pravi.

Selfie original pour UsofParis
(c’est la tête que fait Barbara Pravi quand elle envoie des selfies à ses amis 🙂 )

USofParis : Dans le clip Pas grandir, on découvre des images de toi enfant adolescente en train de chanter notamment dans ton salon. C’était un rêve d’enfant de faire ce que tu fais aujourd’hui ?

Barbara Pravi : Je crois mais je n’ai jamais pensé que je pourrais y accéder. Je rêvais d’être Céline Dion mais je me suis jamais dit que ça pourrait arriver parce que je suis quelqu’un d’assez consciente des choses et de la vie. Je ne m’étais jamais dit que c’était possible parce que, pour moi, il fallait soit être née dans ce milieu, soit avoir des connaissances, soit avoir pris des cours…
Tu ne sais jamais vraiment comment accéder au milieu de la musique, c’est très flou. C’est pas en chantant dans un bar ou alors c’est que t’as une chance de dingue et que quelqu’un te repère.

Tu as déjà chanté dans un bar ou tu t’es déjà inscrite à une émission de télé-crochet ?

Jamais jamais ! The Voice c’est une autre démarche. Je pense que je n’aurais pas du tout ma place là-dedans. En fait, je me considère vraiment plus comme auteure et comme interprète, mais interprète au sens un peu vieux du terme. Les gens qui font The Voice, je trouve que ce sont plus des techniciens de la voix. C’est des performers et moi je ne suis pas une performeuse.

Image de prévisualisation YouTube

Quel a été le déclic ? Qu’est-ce qui a fait qu’aujourd’hui tu as sorti un single et que tu prépares un EP ?

C’est le droit ! J’ai fait du droit après le bac, pendant 2 ans. Je l’ai fait pour mes parents. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, j’étais un peu nulle à l’école mais pas assez nulle pour faire du droit. Je me sentais tellement mal et enfermée là-dedans que je me suis dit : « J’ai 20 ans, la seule chose que j’aime faire c’est chanter, je ne sais pas comment je vais faire, je ne sais pas comment y arriver. Je me laisse jusqu’à 25 ans. ». A l’époque je n’écrivais pas encore. Moi pour faire les choses, il faut qu’il y ait un déblocage dans mon cerveau.
Un jour, j’ai eu une amie au téléphone qui m’a dit « Barbara t’es trop débile, arrête le droit et fais de la musique ! » Au moment où elle m’ a dit ça c’était une évidence. Avant ça, je n’y avais jamais pensé ou alors mon inconscient devait y penser.

Et tu as rencontré Jules Jaconelli ?

On s’est rencontré il y a 4 ans. Il revenait des USA et il voulait bosser sur des projets. Il s’était dit qu’avec un peu de chance il se trouverait une chanteuse ou un chanteur. On s’est trouvé et on a fait tout l’album ensemble. Je l’ai rencontré dans un bar. Je buvais des coups. C’était un hasard. On avait un ami commun qui était le responsable du bar. Je travaillais juste en face.

Pourquoi autant de temps ? 4 ans c’est long…

A l’époque, je n’écrivais que pour moi. Le temps de découvrir l’univers, de me découvrir dans les textes, la manière d’écrire. Je crois qu’aujourd’hui j’ai trouvé une façon d’écrire qui me plaît, qui me correspond. Mais ça prend du temps, parce qu’au début tu testes pleins de choses. On a fait 4 ans de chansons. Je suis partie de zéro, je ne suis pas arrivée avec mes textes. J’avance lentement mais j’avais besoin de ce temps.

Sur ta story insta, tu as partagé un mail de Monoprix qui disait que cela faisait 1 an que tu avais postulé chez eux et qu’ils retiraient ton CV de leur base de données…

Oui 🙂 il y a un an, j’ai dû faire une crise, une dépression 🙂
Ça fait 3 ans que je suis signée chez Capitol, ça fait 3 ans que je suis chez un label. Mais c’est très compliqué quand tu es signé comme artiste en développement dans un label parce qu’on est beaucoup.
Il suffit que la personne qui dirige le label à ce moment-là ne croit pas en toi pour que tout le monde te mette de côté.
La personne qui m’a signé voulait faire une chanteuse, elle ne voulait pas que j’écrive. J’ai dit non et j’ai été mise de côté. Le patron a changé et a compris qui j’étais, ce que je voulais faire et depuis on travaille sur mon projet.
En vrai, j’ai dû postuler chez Monop’ y’a 3-4 ans parce que depuis 2 ans ça va très bien dans la musique 🙂

Barbara Pravi

Au Yoyo, on t’a découverte hyper à l’aise sur scène, tu as joué dans la comédie musicale Un été 44. Est-ce que cela t’as aidée ?

Alors pas du tout. C’est les premières parties de Florent Pagny je pense. Un été 44 c’était génial, c’était ma première fois sur scène. C’est très drôle mon parcours parce qu’à chaque fois que j’y repense j’ai l’impression que tout est hyper logique. Ça se fait par petites touches mais pour moi c’est absolument parfait.
J’avais jamais fait de scène 
et je crois que c’est le truc le plus difficile parce que tu es à poil, mais total ! Y’a plus aucun filtre entre ce que tu es et les gens ! Dans Un été 44,  j’étais un personnage, tout est écrit et millimétré, tu débordes pas d’un cadre.
Quand tu connais ton texte, tes pas, tu n’as plus qu’à chercher les émotions en toi qui font que lorsque tu vas chanter tu vas toucher le public. Mais le jour où je me suis retrouvé à chanter mes chansons au Réservoir, j’ai passé 45 minutes, les mains crispées sur le pied du micro. Par contre, à force de chanter mes chansons devant un public ça m’a rendue plus à l’aise.

Tu as fait les premières parties de Florent Pagny, avec notamment des Zénith et Bercy. Impressionnant ?

Bercy, franchement c’est pas le plus impressionnant. Le Yoyo, c’est plus impressionnant parce que les gens sont debout, devant toi, tu les vois tous. Pour Florent Pagny, les gens étaient assis, la distance entre la scène et public est grande. c’est tellement grand que les gens tu ne les vois pas en fait, c’est une masse de visages un peu flou. Alors qu’au Yoyo tu vois tout, les expressions, les regards, les gens qui filment.

Est-ce que Florent Pagny t’as donné des conseils ?

Non mais il m’a fait beaucoup de compliments. Il écouté beaucoup lorsque je faisais ses premières parties et surtout mes balances. Il est très drôle parce que tu ne sais jamais quand il va arriver, il tape à ta loge et il dit (elle prend une autre voix et fait les mêmes mimiques que Florent Pagny) : « C’est précis ! La voix et très très précise ! Alors là vraiment je suis bluffé. » et il part.
Il est très très sympa, très présent. Il dit bonjour à tout le monde. Y’a peut-être 55 personnes qui bossent pour lui tous les jours, il dit bonjour aux 55 personnes. Je trouve ça génial. Pour moi, ça me paraît normal, il paraît que dans ce métier ce n’est pas normal, je trouve ça fantastique. Il est très humain. J’ai eu beaucoup de chance, entre Calum et Florent, j’ai une bonne étoile.

Dans les chansons que l’on a déjà découvertes tu parles beaucoup de ton enfance, du passé, avec une certaine nostalgie. Est-ce le sentiment que tu as lorsque tu as écrit ces chansons ?

Barbara Pravi : Ce n’est pas de la nostalgie dans le sens négatif du terme, c’est de la nostalgie positive. J’ai eu beaucoup de chance, mes parents sont encore ensemble, ils sont très amoureux, ils nous ont éduqué dans l’amour. Je me rends compte que je suis quelqu’un qui a besoin de donner beaucoup d’amour parce que mes parents m’en ont donné tellement. Du coup, je suis une grosse boule d’amour. Et je suis tout le temps de bonne humeur parce que ma mère est toujours de bonne humeur. Je n’ai rien à regretter dans mon enfance. J’ai eu une très jolie insouciance, j’ai toujours pu faire ce que je voulais. J’ai toujours pu être très indépendante dans mes choix. C’est de la nostalgie positive.

Même pour Louis ? Parce que tu l’as introduite de façon un peu brutal avant de la chanter au Yoyo : « La prochaine chanson raconte l’histoire d’amour que j’ai vécu avec un con… »

🙂 Parce qu’aujourd’hui j’aimerais me dire que je ne laisserais jamais personne me foutre un plan comme ça. C’est odieux. Il n’y a pas de nostalgie. Je me rappelle très bien du moment où j’ai écrit cette chanson et c’était de la tristesse. C’est ce moment où tu as l’impression que tu ne vivras plus jamais rien d’autre et que le sentiment est dévastateur. Aujourd’hui, ça n’en est plus mais à chaque fois que je la chante j’essaie de me souvenir de ce que je ressentais à ce moment là. C’est la première fois que j’écrivais en ne pensant pas journal intime mais poème.

Il sait que tu as écrit une chanson sur lui ?

C’est très drôle, parce qu’aujourd’hui on s’entend bien, je l’ai croisé y’a pas très longtemps je lui ai filé un EP parce que j’en avais un dans mon sac. Le lendemain il m’a envoyé une vidéo qu’il y a sur Youtube d’une première partie de Florent Pagny, où justement j’introduis la chanson de la même façon, et il m’a écrit « Je ne sais pas qui c’est ce connard mais franchement la chanson est trop belle ».

Qu’est-ce qui t’influence et t’inspire pour ta musique ?

Je me suis toujours inspirée des chansons françaises un peu ancienne. Edith Piaf, par exemple, ses textes sont fantastiques. J’écoute pleins de choses. J’ai envie de faire quelque chose de très populaire. La pop américaine réussi à faire des choses très réfléchies, pas du tout grossière et en même temps très populaire. En France, on a un bagage musical qui fait qu’on ne pourra jamais faire ce qu’ils font, au même titre qu’eux ne feront jamais ce qu’on fait nous. Il y a une balance à faire entre les deux. Un espèce de truc semi-français par les textes et semi-américain dans les sonorités et c’est vraiment ce que je recherche.

Comment as-tu rencontré Calum Scott ?

C’est nos labels qui nous ont mis en relation. C’était un petit pari car ils ne peuvent pas savoir si les artistes vont s’entendre et ils ont eu tout juste. On est vraiment en passion l’un pour l’autre. Love at first sight. Il m’a envoyé des « Je t’aime » ce matin, on s’adore.

Et vous avez enregistré un duo pour ton EP ?

On a enregistré « son » duo. On a fait You are the reason, en version franglaise. J’ai écrit la partie française avec Tomislav Matosin avec qui j’ai adapté Kid aussi.

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D’ailleurs cette version de Kid d’Eddy de Pretto, tu l’as faite pour la Journée internationale des droits des femmes ?

Barbara Pravi : À la base, je l’ai faite parce que j’avais ressenti le besoin de le faire. Je l’ai faite 3 mois avant, Kid venait de sortir il y a quelques semaines. Il y avait l’affaire Weinstein avec toutes ces contradictions qu’il y avait sur les #BalanceTonPorc, #MeToo, et puis les mecs qui trouvaient ça ridicule. Certaines meufs aussi. Il y avait toute une espèce de polémique, contre polémique, anti polémique. Ça m’a semblé être une évidence de reprendre cette chanson. Dans la manière dont le texte est découpé et dans ce qu’il prône, je me suis dit que je pouvais faire la même chose pour les femmes. Et le 8 mars c’était le bon moment pour la sortir. Ça faisait longtemps que je pensais à la sortir, et surtout la sortir en image.

As-tu eu un retour d’Eddy de Pretto sur cette adaptation ?

Je sais qu’il l’a écouté et il m’envoyé un petit message sur Instagram en me félicitant.

En reprenant ce titre mais aussi Dommage de Bigflo & Oli, il y a un du féminisme derrière tout ça. Tu es féministe ?

Je pense qu’à moins que tu sois misogyne tu es féministe. Mais j’aime pas le mot. Le problème avec ça c’est que les limites sont très minces entre être super lourde et juste vouloir quelque chose de normal qui est l’égalité. Mais l’égalité c’est délicat parce que je trouve que le fait qu’un homme te tienne la porte pour te laisser passer c’est de la galanterie. Tu vois la limite ? L’égalité des salaires, le fait qu’on ait tous les mêmes chances de réussite ça c’est des vrais sujets. Dans le féminisme on colle pleins d’étiquettes et de faux sujets, pleins de faux problèmes. C’est là dedans que je suis féministe.

J’ai beaucoup lu le terme de « femme-enfant » lorsqu’on parle de toi, est-ce que tu penses que c’est un terme qui te correspond ? Parce que tu as une chanson qui a pour titre « Pas grandir », la presse t’a mise dans une case et je pense vraiment que ça ne correspond pas à ta musique.

Barbara Pravi : En fait, je me suis rendu compte avec le recul que ce titre ne me faisait pas forcément du bien. Juste le titre, le « Pas Grandir ». C’est dommage parce que la lecture profonde de ce texte est beaucoup plus impactante et beaucoup plus forte, c’est juste qu’il faut aller écouter jusqu’au deuxième couplet.
C’est toujours ce même truc, quand tu es une nana sympathique, pas très grande, souriante et qui n’est pas tout en selfie, tout en « je te toise », tu es considérée comme un enfant. Non j’ai 25 ans, je suis une femme. Un femme avec des problématiques de femme qui a été enfant.

On est donc d’accord !
Tu as un univers visuel bien marqué, que ce soit tes clips, tes photos, cette présence des fleurs. On adore. C’est toi qui a eu l’idée ?

Barbara Pravi : Je fais tout tout tout. J’écris mes clips. J’adore l’image. J’ai bossé la pochette du single et de l’EP avec Anthony Souchet (Anthony Souchet a mis en scène Un été 44, il est aussi producteur et conseiller artistique notamment de Mylène Farmer). Je regarde pleins de choses, beaucoup de films anciens, et pour la pochette j’ai été inspiré d’Audrey Hepburn qui a une photo avec des fleurs comme ça.

Tu seras sur la scène des Étoiles le 28 juin 2018, qu’est-ce qui attend le public ?

Je vais proposer les titres que je fais d’habitude mais en version groupe. Pour les premières parties, je n’avais qu’un guitariste, là nous serons 3 sur scène. Il y aura les reprises d’Eddy de Pretto et de Big Flo & Oli. Et aussi des titres inédits.

Ton dernier concert ?

Eddy de Pretto à la Cigale, c’était vachement bien ! 

Ton dernier coup de coeur musical ?

Tim Dup, c’est un gars qui s’accompagne au piano et c’est très beau, c’est presque du slam mais en même temps il chante. Il a une manière d’écrire très à vif que j’aime beaucoup.

Ton duo de rêve ?

Céline Dion ! Mais je ne sais même pas si j’aurais envie de faire un duo avec elle. J’aurais peur que ça casse le mythe.
J
acques Brel ou Nougaro… ou Edith Piaf. Putain je suis nulle je prends que des ieuv 🙂 Bigflo & Oli !

Une chanson que tu aurais aimé avoir écrite ?

Dommage de Bigflo & Oli.

Ton guilty pleasure ?

Franchement Lorie et Priscilla c’est la folie. J’ai réécouté en tournée sur la route, mais c’est génial. Les prods de ces chansons sont géniales. Les premiers albums après ça part un peu en couille.

Une bonne adresse à Paris ?

Le District (80 rue Montmartre Paris II), c’est ma cantine le midi et Etsi (23 rue Eugène Carrière Paris XVIII)c’est un resto grec, le soir pour diner.

Ton endroit préféré à Paris ?

La cour carrée, au coucher du soleil, au moment où les lumières s’allument dans la cour, en plus y’a toujours un mec qui joue du violoncelle, c’est magnifique.

Interview by Joan

Barbara Pravi

Barbara Pravi
EP
(Capitol Music France / Universal Music France)

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Claire Diterzi éblouit avec l’Arbre en poche

Claire Diterzi est une créatrice capable de tout, de folies pures, de bidouillages magistraux. Elle vient de concevoir L’Arbre en Poche, une sorte d’opéra contemporain jubilatoire à l’histoire insensée.
Le plus surprenant est d’avoir été happé copieusement, au Printemps de Bourges 2018, sans aucune préparation et connaissance de ce que nous allions voir.
L’irrésistible fougue musicale a fait le reste.

Claire Diterzi

 

Percussionnistes de génie

Une mise en scène barrée, une table dressée avec des verres, carafes, saladiers, origamis et autres bougies. Un peu plus tard, un échafaudage fera son apparition.
Au changement de plateau, c’est déjà un spectacle de voir l’équipe technique installer cet ensemble « d’instruments » originaux et des percussionnistes accorder leurs verres, pour assurer le bon niveau d’eau contenu.

Un homme se lève du 1er rang, costume noir et sneakers orange. Il nous conte la formidable histoire de son frère jumeau, Philippe.
On ne sait pas du tout où il va nous embarquer. On s’étonne de ne pas voir arriver tout de suite Claire Diterzi.
L’homme enfile un grand manteau à la Merlin l’enchanteur, s’assoie sur un trône de bois aux côtés d’hommes et de femmes vêtus de noir.
Première embardée musicale à coups de bruits de bouches et cliquetis sur verres en tout genre.
« Ce sont des brutes : des premiers prix de conservatoire ! » nous lancera heureuse l’artiste après le spectacle.

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi, divine sorcière

L’arrivée d’un contreténor aux pieds nus vient nous bloquer dans notre siège. Le mélange des genres est absolument improbable et efficace.
On se prend à nous laisser bercer, entre bruitages, contes et belles créa musicales comme on les aime.
Claire Diterzi fait enfin son entrée, au bout de 30 min de spectacle, en sorcière fumante. Elle est grandiose dans son grain de folie.

L’arbre en poche charme d’un bout à l’autre. Il bouscule tous nos repères. Il n’est pas non plus nécessaire de tout saisir de ce récit fruit d’un esprit inventif, voire délirant. Nul besoin non plus d’une initiation à l’art de Claire Diterzi pour aimer.

Le mot de la fin à l’artiste : « C’est de la musique contemporaine !
Preuve que les gens peuvent apprécier des choses qui élèvent. »

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi
album L’arbre en poche


Et spectacle
texte et conception : Claire Diterzi
musique : Francesco Filidei, Claire Diterzi
mise en scène : Claire Diterzi et Fred Hocké

chant : Serge Kakudji (contreténor), Claire Diterzi
jeu : Alexandre Pallu
percussions : Matthieu Chardon, Lucie Delmas, Stéphane Garin, Thibault Lepri, Lou Renaud-Bailly, François Vallet

l arbre en poche

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Printemps de Bourges : la vague Hyphen Hyphen, Rone, Ben Mazué, Bagarre

Fougue, poésie, folie et danses …
Un 5ème jour au Printemps de Bourges 2018 en communion avec Hyphen Hyphen, Rone, Corine, Ben Mazué et Bagarre.
Découvertes et t
êtes d’affiche dans les 4 salles principales du festival. Du slam dans la foule et de l’électro pure.
Et une affluence plus faible qu’à l’accoutumée pour un samedi… (les grèves ont-elles éloigné les festivaliers ?). 

Hyphen Hyphen

Hyphen Hyphen

Hyphen Hyphen is back! 

Ce sera notre point d’orgue de la journée. Alors que certains attendent Laurent Garnier qui joue à 3h du mat’. Trop tard pour nous en cette fin de semaine, même pour voir un monstre sacré de l’électro.

C’est dans la chaleur du Palais d’Auron, qu’Hyphen Hyphen (HH pour les intimes) fait son apparition. Énergie et lumière stroboscopique seront les valeurs sûres de leur set.Hyphen Hyphen

Le groupe défend en live son nouvel album HH qui sortira fin mai 2018. On sent un peu moins de fureur sur scène mais Santa et Adam se démènent toujours autant. Et le public danse sans bouder son plaisir.

« On s’approche de la fin, il va falloir danser terriblement ! »

Après un (petit) show de 45 min, HH le clôt avec son hymne Just Need Your Love. Santa s’offre un bain de foule. Le slam est décidément le must-do de cette édition du festival.
La chanteuse finira en communion total avec le public avec un retour sur scène en fendant la foule !

Le tumulte de cette chanson finit d’emporter le public et nous dans nos élans festifs.

Rone is the one! 

Avant Hyphen Hyphen, on s’était posé devant Rone.
En déroulant ses premiers sons, on se dit que le DJ est placé un peu tôt dans le line-up de la soirée.
Ses morceaux ne sont pas si légers pour simplement chauffer les festivaliers accros à la musique électro et à la fête.

Comme le set se chevauche avec Hyphen Hyphen, impossible de le voir en totalité. Dommage.

Ben Mazué : épopée onirique

Rendez-vous était pris à l’Auditorium avec La princesse et le dictateur. Le spectacle de Ben Mazué que l’on avait raté à l’automne dernier.

« J’ai tellement de rêves d’enfant que je n’ai pas renoncé à être footballeur. J’ai 35 ans et il me reste un an avant la retraite sportive ! »
Le postulat de ce spectacle est posé et l’humour est de mise.

Le rêve à Ben c’est aussi de réaliser un film. Alors avec son clavier Robin Notte, ils vont jouer en live la bande-originale de ce film qui ne sera jamais produit.
« On dirait qu’on serait à Bercy »
Ben Mazué sait conter une histoire et en un rien de temps, il nous téléporte dans son univers.


Dans ce stand-up musical, on sourit, on rit et on est touché par l’histoire d’amour de Vincent et de Romy. On y trouve aussi Ben Mazué, fantasmé, chanteur à la réussite fulgurante.

Acteur, Ben l’est autant que compositeur ou chanteur.
Il séduit par sa poésie et son imagination folle.

Bagarre : fougueuse découverte

Pour les non-initiés, on pourrait croire à un simple groupe de hip-hop.
Bagarre c’est Emmaï Dee, La Bête, Majnoun, Mus, et Maître Clap : 4 gars et une fille. Chacun a son propre style vestimentaire.
Mais musicalement, le groupe n’en a aucun.

Bagarre symbolise la génération YouTube qui n’a pas de frontière en matière de genres musicaux.

« Ce soir, nous sommes Bagarre, vous êtes le Club ! »
Hip-hop, rock (parfois punk), world, électro, rien ne fait peur à Bagarre et ils le font bien.
A part le batteur, tous changent d’instrument à chaque titre et passe par le micro, ça nous rappellerait presque Arcade Fire. Sur scène, les 5 jeunes ont une énergie bondissante.
Le public les suit dans leurs grains de folies musicales et leurs passions : la fête et la danse.

Pas facile d’entamer la soirée sous le chapiteau du W. Bagarre s’en sort foutraquement bien tiré !

Corine : un univers à part

Un stop au 22 s’imposait pour assister à la fin du concert de Corine, une créature particulièrement fascinante et subjuguante.

Corine, c’est une choucroute bouclée 80’s sur la tête. Elle suscite d’ailleurs beaucoup de « Oh Polnareff ! » côté festivaliers venus passer une oreille.

Cocktail, Il fait chaud… des titres qui permettent à Corine de partager sa personnalité artistique barrée.

Une énergie dingue qui clôt parfaitement notre édition du Printemps de Bourges 2018.

SAVE THE DATE : le Printemps de Bourges 2019 c’est du 16 au 21 avril !

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HollySiz en interview : on a parlé New York, Luke Jenner & live

Rencontre avec HollySiz, revenue de New York pour embarquer son nouvel album, Rather than talking sur scène et en tournée. C’est avec Luke Jenner, chanteur du groupe américain The Rapture, qu’elle a conçu ce disque qui réunit des pépites rock.
Interview au Printemps de Bourges qui a lancé sa tournée de festivals d’été.
HollySiz sera en concert au Plan de Ris Orangis, le 30 mai. Des invits à gagner ici !!

INTERVIEW

Hollysiz

HollySiz x Luke Jenner de The Rapture

“Ma meilleure amie a eu un vrai coup de foudre amicale avec Luke Jenner qu’elle a rencontrée en produisant le clip de Joakim avec le featuring de Luke. Elle savait qu’on allait nous attendre. La rencontre s’est faite à Paris.
Quand je suis arrivée à NYC, je n’ai pas osé le contacter tout de suite. J’étais bien sûr fan de The Rapture.

Et puis, très naturellement, on a passé beaucoup de temps à marcher dans les rues, à parler philosophie, musique, à s’offrir des livres, sans l’idée de travailler ensemble. Il est très généreux de son temps. Il est aussi très francophile.
Un jour, il m’a fait écouter son album solo, en studio. C’était une manière de me dire : « je me suis foutu à poil, alors à ton tour de me faire écouter ce que tu es en train de faire. »
Ca a été encore plus dur de lui faire écouter. Quand je lui ai proposé d’en parler, il m’a : « enfin ! Demain 10h au studio ! »
Luke avait ça en tête depuis longtemps, qu’on collabore mais il se disait : « elle ne va jamais en parler ». Il avait écouté mon premier album. Et il s’y était vraiment intéressé.”

Ecriture avec Luke de The Rapture 

Luke m’a aidée sur le texte de Love is a temple que j’étais en train d’écrire. Il l’a remis en forme. Et on a creusé beaucoup plus.
Il m’a vraiment aidé pour l’écrire, m’a poussée.
Comme on était devenu très amis, je lui avais raconté beaucoup de choses. Et quand il lisait mes textes, il me disait : « je ne reconnais pas ce que tu m’as raconté, tu n’es pas franche. »
On a écrit un texte à 4, I will, dans lequel il chante.
C’est une rencontre assez décisive dans ma vie de femme, d’amie. Et artistiquement, il m’a beaucoup bousculée.”

Hollysiz

New York stimulante

Je ressens dans toutes les chansons que l’influence de NYC est présente.
Le fait, de me sortir de la France, de ma zone de confort – c’est cliché.
Dire : “je suis chanteuse” quand on me posait la question de ce que je faisais. D’un coup, réussir à redéfinir ce que l’on fait soi-même et vis-à-vis des gens c’est très important.
Il y a les musiciens que j’ai rencontrés, les concerts que j’ai vus. Retourner dans une école de danse, tous les jours, me mettre à la barre.

Retrouver une rigueur « anonyme » dans une ville où l’on ne connaît personne.”

HollySiz, back to basics

Cuba a aussi beaucoup nourri l’album. Quand on est ailleurs, on n’écoute pas la même musique.
Je suis revenue à des disques fondateurs que je n’aurais peut-être pas réécouté si j’étais restée en France.
Comme The Miseducation of Lauryn Hill, Brasileiro de Sergio Mendes, The Rapture, LCD SoundSystem.
La scène new-yorkaise du début des années 2000. Les premiers Mickael Jackson, mais je n’ai jamais arrêté de les écouter.”

Image de prévisualisation YouTube

Les festivals : “c’est du cardio !” 

“Ca oblige au lâcher-prise. Moi qui aime faire des shows très millimétrés avec des lumières qui tombent pile au bon endroit. On est obligé de faire bouger les setlists. A Bourges, on joue 40 minutes.
Les enchainements, on est obligé de les éclater. Quand on joue en plein jour, les lumières on les oublie. 🙂
C’est un peu recréer sur le vif, tous les soirs. C’est souvent beaucoup plus punk.
On retrouve l’ambiance des premières parties. En festival, se retrouve parfois entre deux artistes que les gens ont envie de voir et nous pas obligatoirement. Donc il y a une grande partie des gens à fédérer.”

Rencontre d’après-concert

C’est venu naturellement dès les premières dates de concert. Déjà, je descends dans le public pour chanter.
Je me demandais aussi qui étaient les gens qui venaient me voir, qui prenaient leurs places. Je me souviens de la première date de la précédente tournée : c’était à Caen, et j’ai demandé à allumer la salle pour voir le public.
C’est un moment d’échange, c’est rare. Que deviennent mes chansons dans leur histoire à eux ?
Ca me coute en énergie mais ce que ça m’apporte c’est énorme !
A l’Aéronef de Lille, ça a duré 1h15.”

HollySiz vs Blondie

Je n’en avais pas conscience pour le premier album. Mais en regardant des photos de Deborah Harry et les miennes, moi en rayures rouges, parfois c’est la photocopie ! 🙂 
Et c’est vrai que dans le son, il y avait des influences, mais c’était inconscient.
Mais j’ai grandi avec Madonna et Marilyn Monroe qui a tout amené.
Blonde/Blondie c’est l’énergie rock. Après, il y a eu Beth Ditto, la chanteuse de The Kills, Alison Mosshart.
Maintenant, New York nous rassemble, avec Blondie.

Propos recueillis par Alexandre

HollySiz
album Rather than talking

 

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