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HollySiz en interview : on a parlé New York, Luke Jenner & live

Rencontre avec HollySiz, revenue de New York pour embarquer son nouvel album, Rather than talking sur scène et en tournée. C’est avec Luke Jenner, chanteur du groupe américain The Rapture, qu’elle a conçu ce disque qui réunit des pépites rock.
Interview au Printemps de Bourges qui a lancé sa tournée de festivals d’été.
HollySiz sera en concert au Plan de Ris Orangis, le 30 mai. Des invits à gagner ici !!

INTERVIEW

Hollysiz

HollySiz x Luke Jenner de The Rapture

“Ma meilleure amie a eu un vrai coup de foudre amicale avec Luke Jenner qu’elle a rencontrée en produisant le clip de Joakim avec le featuring de Luke. Elle savait qu’on allait nous attendre. La rencontre s’est faite à Paris.
Quand je suis arrivée à NYC, je n’ai pas osé le contacter tout de suite. J’étais bien sûr fan de The Rapture.

Et puis, très naturellement, on a passé beaucoup de temps à marcher dans les rues, à parler philosophie, musique, à s’offrir des livres, sans l’idée de travailler ensemble. Il est très généreux de son temps. Il est aussi très francophile.
Un jour, il m’a fait écouter son album solo, en studio. C’était une manière de me dire : « je me suis foutu à poil, alors à ton tour de me faire écouter ce que tu es en train de faire. »
Ca a été encore plus dur de lui faire écouter. Quand je lui ai proposé d’en parler, il m’a : « enfin ! Demain 10h au studio ! »
Luke avait ça en tête depuis longtemps, qu’on collabore mais il se disait : « elle ne va jamais en parler ». Il avait écouté mon premier album. Et il s’y était vraiment intéressé.”

Ecriture avec Luke de The Rapture 

Luke m’a aidée sur le texte de Love is a temple que j’étais en train d’écrire. Il l’a remis en forme. Et on a creusé beaucoup plus.
Il m’a vraiment aidé pour l’écrire, m’a poussée.
Comme on était devenu très amis, je lui avais raconté beaucoup de choses. Et quand il lisait mes textes, il me disait : « je ne reconnais pas ce que tu m’as raconté, tu n’es pas franche. »
On a écrit un texte à 4, I will, dans lequel il chante.
C’est une rencontre assez décisive dans ma vie de femme, d’amie. Et artistiquement, il m’a beaucoup bousculée.”

Hollysiz

New York stimulante

Je ressens dans toutes les chansons que l’influence de NYC est présente.
Le fait, de me sortir de la France, de ma zone de confort – c’est cliché.
Dire : “je suis chanteuse” quand on me posait la question de ce que je faisais. D’un coup, réussir à redéfinir ce que l’on fait soi-même et vis-à-vis des gens c’est très important.
Il y a les musiciens que j’ai rencontrés, les concerts que j’ai vus. Retourner dans une école de danse, tous les jours, me mettre à la barre.

Retrouver une rigueur « anonyme » dans une ville où l’on ne connaît personne.”

HollySiz, back to basics

Cuba a aussi beaucoup nourri l’album. Quand on est ailleurs, on n’écoute pas la même musique.
Je suis revenue à des disques fondateurs que je n’aurais peut-être pas réécouté si j’étais restée en France.
Comme The Miseducation of Lauryn Hill, Brasileiro de Sergio Mendes, The Rapture, LCD SoundSystem.
La scène new-yorkaise du début des années 2000. Les premiers Mickael Jackson, mais je n’ai jamais arrêté de les écouter.”

Image de prévisualisation YouTube

Les festivals : “c’est du cardio !” 

“Ca oblige au lâcher-prise. Moi qui aime faire des shows très millimétrés avec des lumières qui tombent pile au bon endroit. On est obligé de faire bouger les setlists. A Bourges, on joue 40 minutes.
Les enchainements, on est obligé de les éclater. Quand on joue en plein jour, les lumières on les oublie. 🙂
C’est un peu recréer sur le vif, tous les soirs. C’est souvent beaucoup plus punk.
On retrouve l’ambiance des premières parties. En festival, se retrouve parfois entre deux artistes que les gens ont envie de voir et nous pas obligatoirement. Donc il y a une grande partie des gens à fédérer.”

Rencontre d’après-concert

C’est venu naturellement dès les premières dates de concert. Déjà, je descends dans le public pour chanter.
Je me demandais aussi qui étaient les gens qui venaient me voir, qui prenaient leurs places. Je me souviens de la première date de la précédente tournée : c’était à Caen, et j’ai demandé à allumer la salle pour voir le public.
C’est un moment d’échange, c’est rare. Que deviennent mes chansons dans leur histoire à eux ?
Ca me coute en énergie mais ce que ça m’apporte c’est énorme !
A l’Aéronef de Lille, ça a duré 1h15.”

HollySiz vs Blondie

Je n’en avais pas conscience pour le premier album. Mais en regardant des photos de Deborah Harry et les miennes, moi en rayures rouges, parfois c’est la photocopie ! 🙂 
Et c’est vrai que dans le son, il y avait des influences, mais c’était inconscient.
Mais j’ai grandi avec Madonna et Marilyn Monroe qui a tout amené.
Blonde/Blondie c’est l’énergie rock. Après, il y a eu Beth Ditto, la chanteuse de The Kills, Alison Mosshart.
Maintenant, New York nous rassemble, avec Blondie.

Propos recueillis par Alexandre

HollySiz
album Rather than talking

 

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Printemps de Bourges : la folie Shaka Ponk, Mat Bastard, Thérapie Taxi

De la folie, de l’énergie, des slams d’artistes dans la foule.
4e jour tonitruant pour le Printemps de Bourges 2018 avec Shaka Ponk, Mat Bastard et Thérapie Taxi.
Avec les pointes de douceurs de Hollydays, Ibeyi. Report.

 

Mat Bastard, fucking influencer !

Concert défouloir total avec Mat Bastard, séparé un temps du groupe Skip the use.
Il s’est trouvé une nouvelle bande de musicos entièrement dévoués à sa folie.
Le chanteur peut crever un photographe de festival en courant d’un côté et de l’autre de la scène, à prendre de la hauteur sur son estrade.
Le délire est total, prend la foule du Palais d’Auron.
On fait des doigts d’honneur en chansons, on se prend une reprise de Louise Attaque, J’t’emmène au vent.
Attention Mat a prévu de « devenir influenceur sur Instagram ! » La concurrence va être rude.

Shaka Ponk, forever nuts

La musique est un prétexte pour se rouler par terre, en criant ! On a envie de partager. Les gens nous donnent une sorte d’énergie, c’est notre fioul.
Frah et Sam se souviennent de leurs années de galère, qui leur a permis d’avoir une réelle expérience de la scène. “Le live c’est irremplaçable !

La scène est un vrai terrain de jeu pour Shaka Ponk qui avait besoin de repartir en tournée après s’être, pour la première fois, poser pour créer le nouvel album. Ils ont appelé leur studio la Factory, en référence à Warhol. C’est devenu la Fac pour les intimes.  “On a eu plus de temps, on est resté 2 ans car il y avait le tournage des clips en parallèle“.

Au W, ce vendredi soir, costumes de scène grandiloquents, caméra gopro sur le micro. Attention les yeux au dérushage, avec les jeux de scène des deux chanteurs, on sera proche des conditions extrêmes de tournage, genre une tempête !

Thérapie Taxi is the new french punk!

En interview, ils avaient prévenu : « c’est différent de Rock en Seine ! »
Le set semble effectivement plus maîtrisé mais il y a toujours une part de débordement improvisé, comme le slam à deux reprises.
Et honnêtement c’est assez dangereux, vu le nombre de girls au centimètre carré devant la scène. L’avantage est que Raph soit svelte.

Adelaide est très internationale. On peut lire deux destinations : Venezuela et Tokyo s’affichent en lettres sur sa veste et son haut.

 

Le retour à Bourges, 1 an tout pile après le premier concert est hautement symbolique pour le groupe qui a opéré une belle ascension. PVP, Adena, Pigalle avec une gorgée de rhum, Hit Sale. Il y a de très bonnes punchlines : “je cicatrise dans l’alcoolisme” ou “… dans les partouzes gay” “t’as bugué nos entrailles.

Thérapie Taxi c’est le retour en adolescence pour les trentenaires que nous sommes. C’est joyeux, fougueux, furieux.

Hollydays à ne pas lâcher

A l’Auditorium, je me retrouve assis à côté du grand-père de l’auteur de chansons du groupe Hollydays. Il m’incite à photographier le groupe qui va arriver.
Je connaissais L’odeur des joints. Le titre subversif n’est, en fait, pas une provocation, juste une histoire d’amour.
Le duo est accompagné d’un claviers en concert. Il nous distille une pop élégante avec du fond dans le texte : « L’histoire finit toujours par un gros plan ».

Le Printemps de Bourges c’est pas fini ! Encore deux jours de concerts.

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Feu! Chatterton en interview L’Oiseleur : un groupe, un couple

Retour excellent de Feu! Chatterton avec l’album L’Oiseleur.
Rencontre, au Printemps de Bourges, avec un quintet de garçons aussi classes que passionnés, souriants qu’intelligents.
Il est question de couple, d’héritage, de l’héritage d’Higelin, de Bernard Lavilliers ou encore de la scène hip-hop français.

Feu Chatterton
Selfie original pour UsofParis

L’Oiseleur dans un 2 pièces 

“Nous n’avons pas eu le temps d’écrire pendant la première tournée. On n’est pas des musiciens de métier. La tournée a été un chamboulement pour tout le monde, on a été nomade pendant 2 ans. Le retour à Paris, pour écrire, ça nous a libéré.
On s’est remis dans les mêmes conditions que le premier album. On a loué un petit 2 pièces à Paris, avec tous les instruments pour composer pendant 2 mois.”

Feu Chatterton

Naples et Apollinaire

Arthur : “Je suis parti écrire à Naples, avec des livres. En lisant Apollinaire, plus c’était intime et plus ça raisonnait en moi. Ca me donnait la foi en l’humanité. 🙂 Plus j’écrivais de mon intimité et plus ça tendait vers l’universel.
Je suis la voix de nous 5. C’est moi qui ait écrit les textes mais ce sont des choses que l’on a vécues chacun.
Raphaël : “Je me suis tout de suite identifié aux textes en les lisant et encore plus ceux du deuxième album que du premier.”

Feu! Chatterton, un couple : un miracle !

“On est un couple à 5 ! C’est le couple qui a le plus duré des 5. 🙂
C’est un miracle d’être ensemble !

On ne peut s’engueuler qu’avec des frères, car le lien du sang n’est jamais rompu. 
L’important pour un groupe, c’est la confiance artistique.
Les goûts c’est très dur de les partager. On peut se laisser séduire par d’autres sons, grâce aux autres.”

Feu Chatterton

Lavilliers, Ringer et Christophe

Arthur, le chanteur du groupe, a fait un duo pour l’émission Alcaline avec Catherine Ringer, à la demande de la chanteuse. Et aussi avec Christophe pour le titre Le beau bizarre.
Les anciens sont à l’écoute des jeunes générations. On a écrit deux chansons sur le dernier album de Bernard Lavilliers. Après autant d’année de carrière, il est sincèrement touché. En studio, pour la maquette du morceau Charleroi, il était en larmes à la fin de l’enregistrement.
Christophe passe du temps sur Youtube pour chercher de jeunes rappeurs.”

Jacques Higelin, la filiation

Nous ne sommes pas les fils de Jacques Higelin, on se voit plus comme ses neveux. C’est une sorte de grand oncle un peu étrange que l’on a dans la famille mais que l’on voit peut. Il a été un grand défenseur du rock français, il était fantasque, intègre et radical. Il avait une liberté en live, une urgence.
Sa musique des années 70, avec ses orchestrations, les expérimentations nous touche pas mal.”

Le hip-hop, terrain de chasse de Feu! Chatterton

On est impressionné par l’avancée de la scène rap et hip-hop française, comme Roméo Elvis, Lomepal. On aime le travail de production du son et nous sommes impressionnés par le travail des basses de PNL.

Propos recueillis par Alexandre

FEU! CHATTERTON
album L’Oiseleur
(Barclay)

en tournée des festivals : Solidays, Nuits de Fourvière, Musilac…

en concert le 24 janvier 2019 au Zénith de Paris

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Juliette Armanet interview tournée des festivals & transpiration

En pleine tournée des festivals, Juliette Armanet a fait une halte remarquée au Printemps de Bourges lors de la soirée d’ouverture, aux côtés de Catherine Ringer et Véronique Sanson.
A l’occasion de sa toute première conférence de presse, la chanteuse estampillée “renouveau de la chanson française” a évoqué ses Olympia, la tournée, l’écriture et sa belle vie d’artiste.

INTERVIEW 

Juliette Armanet x l’Olympia : “moment idyllique !

Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi chaleureux et fiévreux.
Le public était très actif, très généreux.
Je ne pensais pas que je tiendrais l’énergie jusqu’au bout.
Les deux soirs on été différents. Nous artistes, nous ne sommes pas seuls responsables pour qu’un concert soit bon.
Ca a fait quelque chose d’orgasmique. Les deux désirs, celui du public et le mien, se sont rencontrés.

Juliette Armanet

Les concerts : “Transpirer j’adore !

C’est fatigant mais exaltant ! On creuse dans les chansons, les mélodies. On creuse le sillon de quelque chose qui était au départ naïf. On prend de la maitrise avec les concerts.
C’était un rêve d’avoir une troupe et d’avoir une vie de tournée. Je cherche des choses, j’expérimente. Je peux me lever de mon piano et avoir un rapport plus physique.
Ce disque, je veux le vivre jusqu’au bout, je veux l’essorer !
Mais je suis presque déjà dans la nostalgie de ce que je vis. Est-ce que je retrouverais l’émotion de cette première fois ?

L’écriture, la bonne chanson

On compose pour se faire rire, pleurer. On est notre premier spectateur.
Mon endroit préféré pour composer est mon lit, l’horizontalité est très reposante.
Une bonne chanson, ça se compose très vite. On sait assez rapidement si ça vaut le coup ou pas. Après, on peut peaufiner, on en rêve, on revient dessus… 5 minutes, il est dur Michel Berger ! 🙂
Faut compter 2-3 jours maximum. Si ça ne vient pas, c’est qu’il y a quelque chose de trop important qui résiste.
Ca doit être fulgurant. Il y a une sorte d’amnésie après avoir composé.”

Juliette Armanet

Souvenirs du Printemps de Bourges

Il y a 3 ans, Juliette Armanet partageait la scène avec Juliette Gréco.
Elle pensait que l’artiste était un peu trop âgée pour encore monter sur scène.
“Je me suis pris une énorme claque. Elle était drôle, sexy. Elle s’évanouissait toutes les 4 minutes…”
L’édition 2018 : “Le line-up est écrasant ! Mais je suis fière de participer à cette soirée d’ouverture. Je retiens de Véronique Sanson et Catherine Ringer le feu, la liberté et qu’elles aient encore des choses à dire.
L’histoire d’une vie d’artiste : c’est arriver encore à dire des choses sur soi et le monde.”

Propos recueillis par Alexandre

Juliette Armanet
album Petite Amie
(Barclay)

En concert dans toute la France !

Tournée de festivals :
Papillons de Nuit, Art Rock, Les 3 Eléphants,
Les Nuits de Fourvière
Solydays, Les Eurockéennes de Belfort
Montreux Jazz Festival, Les Francofolies de la Rochelle
Les Nuits Secrètes…

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Tamino en interview : on a parlé Amir, Leonard Cohen & influences

RDV à la terrasse du Point Éphémère pour découvrir Tamino, la révélation belge de passage à Paris pour sa première date parisienne. C’est en toute timidité et humilité qu’il s’est confié à nous autour de son premier album Amir, encensé par la presse.
Il est à voir absolument sur scène : le 6 mars 2018 à la Cigale. 

INTERVIEW-SELFIE

Tamino
selfie exclu pour UsofParis

USofParis : Tamino, ton premier album Amir arrive tout juste comment te sens-tu ?

Tamino : Super ! Je suis juste très heureux.
J’ai composé et écrit ces titres quand j’avais 18-19 ans et que je vivais à Amsterdam. C’est donc beaucoup d’attente, à l’échelle de ma courte vie. Mais c’est normal, cela prend du temps. Aujourd’hui, je suis juste content.

Tu es souvent décrit comme étant un artiste dark, ténébreux. C’est comme cela que tu te vois ?

On dit ça de moi ? Ah bon ? Je ne sais pas… peut-être que ma musique est dark mais je ne me considère pas comme étant quelqu’un de sombre.

Image de prévisualisation YouTube

Tu es belge et égyptien, comment cela influence ta musique ?

De manière très naturelle. Je veux dire que je n’aurais sûrement pas connu toutes les musiques arabes que je connais et que j’aime si je n’avais pas été égyptien. Et je n’aurais pas connu tous les sons occidentaux que je connais si ma mère n’avait pas d’aussi bons
goûts. Vos parents vous influencent toujours en un sens, les musiques qu’ils écoutent quand vous êtes enfants vous marquent : tout ce que j’aime, que je n’aime pas, ou qui m’inspire vient d’eux.

Qu’est-ce qui influence ton écriture ?

Tout. La vie. L’art des autres, leur écriture, leur musique…

Tamino

Qui t’inspire comme musicien ?

Il y en a beaucoup ! Mais si je ne devais en choisir qu’un, je dirais Leonard Cohen. J’ai beaucoup appris grâce à lui. Mais je n’ai pas la prétention de me comparer à lui.

Tu es entré au conservatoire à 17 ans, pourquoi si tard ?

C’est tard ? Ici, en Belgique, ce sont des études que vous faites après le bac. J’étais d’ailleurs l’un des plus jeune au conservatoire d’Amsterdam car beaucoup de gens essaient autre chose avant de réaliser qu’ils veulent faire de la musique. Moi, je l’ai su très jeune.
J’aurais d’ailleurs aimé pouvoir aller au conservatoire avant car je n’aimais pas particulièrement le lycée. Je n’avais qu’une hâte c’était de rentrer chez moi le soir pour faire de la musique.
Le conservatoire, c’était vraiment super et en même temps tout était nouveau : je vivais seul pour la première fois, dans une nouvelle ville, avec un tas de nouvelles personnes. Je pense que ce sont des choses qui influencent votre musique.

Tu as aimé Amsterdam ?

Oui, j’ai aimé y étudier, y vivre, y être avec mes amis. C’est une belle ville. Mais j’ai réalisé que ce n’était pas LA ville où je voulais vivre. Je ne l’ai pas encore trouvé mais j’adore Paris, il y a une superbe énergie !

Comment est la scène musicale belge aujourd’hui ?

Il y a beaucoup d’artistes et de styles très différents, de Stromae à Warhaus. Il y a vraiment énormément de talents, mais nous sommes aussi modestes et humbles c’est pour ça que la Belgique ne va pas conquérir le monde 🙂

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Quelle chanson écoutes-tu en boucle en ce moment ?

Catch it de Iceage, nouvelle chanson d’un groupe danois que j’adore.

Et si tu devais écouter une seule musique pour toujours ?

Pour toujours ? Je ne pas en nommer une seule ! Mais je pense à quelque chose…ce n’est pas que je pourrais écouter ça tous les jours, mais quand tu parlais de boucle tout à l’heure, ça me fait penser au compositeur William Basinski. Il a assisté à la chute du World Trade Center en 2001 et c’est là qu’il a terminé ses Desintegration Loops : c’est littéralement une boucle d’une pièce classique d’environ une heure. Ce n’est pas ma chanson ultime mais c’est vraiment quelque chose que je peux écouter facilement.

C’est ta première fois à Paris en tant que tête d’affiche. Tu te sens comment à quelques minutes de monter sur scène ?

C’est dingue ! C’est complet…c’est juste incroyable ! La dernière fois que je suis venu à Paris, je faisais la première partie de Warhaus à La Maroquinerie et c’était tellement bon. Le public ici est adorable, c’est pour ça que j’aime jouer à Paris. Je sens qu’en France, les gens
comprennent vraiment ma musique. C’est le début d’une belle histoire avec les Français.ses…

Interview by Sarah

Tamino

Tamino
Album Amir 
(Caroline International)

En concert au Café de la Danse le 19 novembre 2018
et à la Cigale le 6 mars 2019 

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Alain Chamfort – Le désordre des choses : retour enchanteur #interview

Heureux, heureuses, celles et ceux qui se rapprochent du dernier album d’Alain Chamfort.
Le désordre des choses est le résultat d’une écriture délicate et d’une composition classe qui surprennent tout autant qu’elles emportent. 

Deux titres tournent en boucle dans notre casque et nos enceintes : Palmyre et Linoleum
Rencontre avec le chanteur qui n’hésite pas à citer Orelsan ou Eddy de Pretto comme jeunes talents qu’il écoute. 

Alain Chamfort

INTERVIEW 

UsofParis : Vous abordez le temps sur le visage avec le premier titre : Les Microsillons. Est-ce que c’est dur pour un artiste de vieiilir ? 

Alain Chamfort : Je fais un constat en fait. Je ne trouve pas particulièrement dur ni plaisant. On doit accepter.
Ce qui est difficile c’est de se projeter dans 20 ans. Les 20 dernières années, je ne les ai pas vues passer. Je pense que ce sera encore pire pour les 20 prochaines et dans 20 ans, je ne sais pas où j’en serai. 🙂
Ce sont des moments chanières. Il faut en tenir compte.

Palmyre est une chanson surprenante ! 

C’est une chanson sur la beauté et le regard que l’on porte sur la beauté – il est très différent selon sa culture, ses origines… C’est arrivé dans un second temps, le lien avec Palmyre. Pierre-Do a fait cette proposition, avec cette symbolique forte de cette cité malmenée. L’idée c’est que l’on ne peut pas détruire entièrement cette beauté, qu’elle résistera.

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UsofParis : Quelles sont les qualités d’écriture de Pierre-Dominique Burgaud ?

Alain Chamfort : Il a essayé d’éviter de prendre la succession de Duval.
J’avais envie que Jacques ouvre les vannes et c’était difficile pour lui.
Je savais que Pierre-Do était capable d’assurer la totalité de l’ensemble alors qu’il était frileux au début, compte tenu de la responsabilité.
Il a beaucoup d’idées. Pierre-Do reste au service des personnes pour lesquelles il écrit. Il n’est pas attaché à ses propositions. Sa première carrière de DA dans la pub, il avait cette habitude de retravailler toujours. Il ne cherche pas à convaincre.

Beaucoup d’auteurs cherchent à convaincre que leur texte est le meilleur du monde. Et ça rend parfois les relations conflictuelles. C’est compliqué de défendre pour nous un texte avec lequel on n’est pas tout le temps en phase.
C’est un bon compagnon de travail.

UsofParis : Vous avez discuté au préalable, lancé des pistes ? 
Pierre-Do a travaillé à partir des musiques que je lui proposais.
On a beaucoup parlé avant de travailler, parce que l’on se voit souvent. Ce que j’aime avec les gens proches, surtout quand il est possible de collaborer avec eux, c’est parler de tout et de rien car ça nourrit la relation. Et on s’enrichit aussi de l’autre.
J’ai construit de vraies amitiés avec Jacques Duval et Pierre-Do. Avec ce dernier, on a débuté par une amitié avant de travailler ensemble à la différence du premier.
Quand on a fait Une vie Saint Laurent, Pierre-Do a écrit des moments de la vie du couturier qui était un exercice de style unique et difficile. Il est capable de challenge.

Qu’il soit moins question d’amour dans cet album, ça vient de vous ou de lui ? 

De nous deux. Je lui faisais part aussi de mes envies de sortir du séducteur écorché et souffrant.  C’était agréable.
Mais il y un temps pour tout.

UsofParis : La scène est toujours une excitation ? Toujours aussi pétillant ?

C’est autre chose. C’est plus un rendez-vous, un échange.
Avec le temps, j’ai trouvé quelque chose qui me convenait. Parce que je suis content du répertoire que je présente, j’ai eu le temps de construire quelque chose qui me correspond et me donne du plaisir.
Je n’aime pas faire de tour de chant trop long. Quand je vais voir un autre artiste, au bout d’1h30, 1h45, j’ai l’impression d’avoir fait le tour. Les concerts qui ne finissent plus m’ont toujours barbé.
J’aime bien partir sur une espèce de frustration.

Interview by Alexandre
Merci au Showroom Gibson

Alain Chamfort

Alain Chamfort
nouvel album Le désordre des choses 
(Le Label / Pias)

Concert le 15 novembre au Trianon (Paris) – complet
le 19 mars 2018 – La Cigale (Paris)

et en tournée :
le 29 novembre à Nantes

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Takashi Murakami, éclat de la Fondation Louis Vuitton, en interview

Takashi Murakami a une place de choix dans la collection de la Fondation Louis Vuitton ne serait-ce que par le nombre de pièces et la taille de ces œuvres.
Au cœur de l’exposition Au diapason du monde, un étage complet présente ses oeuvres qui interpèlent, amusent et interrogent sur le monde actuel.
La légereté de premier abord est trompeur, l’artiste japonais culte nous révèlent à nous-mêmes dans nos contractions et excès. 

Takashi Murakami

INTERVIEW EXPRESS

UsofParis : Le public français a-t-il une perception différente de votre œuvre, par rapport au Japon ?

Takashi Murakami : En France, je suis considéré comme un artiste à part entière. Et le public français regarde et admire mes œuvres en tant que celles d’artiste. Mais au Japon, c’est différent.
Et je ne suis pas reconnu comme un artiste.
Les réactions sont assez froides.

Je suis étonné !

J’expose l’autoportrait des Japonais. Et je caricature leur fond, ce qu’ils sont. Et c’est ça qui ne leur plaît pas.

Pour moi, vous êtes le Andy Warhol du XXIe siècle.

Ça me fait plaisir. Mais il y a une différence de niveau pour moi. 🙂
La grande différente est que le Japon a perdu la Seconde guerre mondiale. Notre culture est basée sur cet échec de la guerre. Les États-Unis, eux, ont gagné la leur. Et leur culture est fondée sur la richesse d’après-guerre.
La nature de leur art populaire est fondé sur cette richesse. L’art populaire japonais ressemble plus à l’arte pobre (arte povera) de l’Italie, des années 60.

Un artiste français que vous aimez ?

Pierre Huyghe. Je suis admiratif.
C’est le mélange de la beauté et des beautés du temps actuel.

Takashi Murakami

Un mantra pour vivre ?

Travailler jusqu’au jour où je ne pourrais plus bouger.

Qu’aimez-vous faire quand vous venez à Paris ?

Je viens à Paris uniquement pour travailler.

Il y a bien un peu de plaisir ?

Oui, la cuisine française est délicieuse !
Ce qui est très à la mode actuellement c’est le smoothie avec légumes frais. Il y a beaucoup de variété à Paris.
Je ne bois pas d’alcool.

Un décor que vous aimez ?

Quand on roule en voiture, le long de la Seine, on peut voir la grandeur du ciel.
Si le ciel est très dégagé, j’aime beaucoup.

Interview by Alexandre

Takashi Murakami

Exposition Au diapason du monde
nouvelle sélection de notre collection

à la Fondation Louis Vuitton
8, avenue du Mahatma Gandhi
75116 PARIS
tel. 01 40 69 96 00

jusqu’au 27 août 2018

Horaires :
Lundi, mercredi, jeudi de 12h à 19h
Vendredi 12h à 21h (jusqu’à 23h les soirs de nocturne)
samedi et dimanche de 11h à 20h
fermé le mardi

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Initiation à la mixologie au bar Shake N’Smash, notre nouveau repère !

Avec une personnalité affirmée, tant dans l’esprit que dans ce qu’il propose, le Shake N’Smash joue la carte de la singularité. Loin d’être un énième bar à cocktails comme ceux qui pullulent en ce moment à Paris, il possède véritablement une âme. Sa carte aux influences cosmopolites ainsi que son univers très années folles, fleurant bon le swing et l’insouciance, incitent à l’évasion…

Une ambiance intimiste

Ce que l’on voit compte tout autant que ce que l’on boit ! La décoration est raffinée et élégante, la musique délicatement choisie. Rien n’est laissé au hasard. Entre les dossiers de chaises léopard, les abat-jour en plumes duveteuses ou les tables art déco, nous guettons le moment où Joséphine Baker fera son entrée. 😉

Shake N'Smash

Chaque partie du bar peut se privatiser. Selon l’espace, vous avez même la possibilité de diffuser votre propre musique, bénéficier d’un barman attitré ou encore de participer à un cours interactif de mixologie !

Une carte innovante et stylée

Jérôme Susini est un véritable artiste concevant ses cocktails comme une peinture. Sa palette regorge d’une « foultitude » (son mot fétiche) de combinaisons et de nuances. Comme tous les passionnés, il ne se satisfait pas de ce qu’on lui propose. Il veut toujours plus. Du coup, il explore et parcourt le monde à la recherche de nouvelles essences pour magnifier son art.

Grâce à cette exigence, il peut renouveler sa carte tous les six mois en proposant une quinzaine de créations, alcoolisées ou non, accompagnées de petites assiettes aussi savoureuses les unes que les autres ! Salut Tu Suze, Folie Bergère, I’m Qualified To Satisfy You, Itsi Bitsi Petit Bikini, ça donne envie, non ?

Shake N'Smash

Pendant l’initiation, j’ai pu profiter de son savoir-faire. La base d’un cocktail réussi ? Beaucoup de glaçons et la règle des 3S : Sweet, Sour and Spirit ! Un quart sucré, un quart acidulé et le reste en alcool. Privilège suprême, j’ai eu la chance d’avoir un cocktail sur mesure. En effet, son sirop maison Fève de Tonka-Hibiscus me faisait dangereusement de l’œil !

Nous avons improvisé dans la bonne humeur et j’ai précieusement noté les proportions de mon cocktail perso by Jérôme Susini. La classe totale ! 😉

Shake N'Smash
Mon cocktail personnifié

Ainsi, à la prochaine visite de mes potos, exit le sempiternel Mojito ! Je vais enfin pouvoir utiliser le Cointreau de mamie et le kit barman offert il y a des années. Maintenant, je sais à quoi servent les ustensiles (notamment l’étrange passoire !).

Interview-selfie

Tandis que les vapeurs des cocktails se dissipaient lentement, Jérôme Susini s’est livré à un petit jeu de confidences dans le salon-cabinet de curiosité du sous-sol…

USofParis : Quel est l’alcool que tu préfères travailler ?


Jérôme Susini : Le rhum ! C’est un alcool chaleureux, tout en rondeur avec lequel on peut quasiment tout faire. On peut partir sur un cocktail sec, un long drink…

Si tu devais créer un cocktail pour une personnalité, qui choisirais-tu ?
Jean Dujardin, sans hésiter ! Un cocktail décalé à la OSS 117.

Il serait composé de quoi ?
C’est un faux James Bond alors il faut un faux truc de bogosse. Genre un Dry Martini remixé. Qu’il puisse dire en tenant son verre : « Et ouais mec, c’est un Dry Martini ! » alors qu’en réalité c’est quelque chose de très doux et léger !

Le cocktail dont tu es le plus fier ?
Le Nikka-Melon-Martini. Des tranches de melon broyées avec du citron jaune, du sucre de canne et du whisky japonais Nikka. C’était censé être une création unique et il s’est finalement retrouvé sur la carte !

Ton plus beau souvenir en tant que barman ?
Un jour, des clients sont venus au Shake N’Smash pour goûter mon Sazerac. Juste pour ce cocktail ! Ils ont aimé, sont revenus puis sont devenus des amis. Par leur intermédiaire, j’ai eu la chance de pouvoir partir aux États-Unis pour une performance dans un bar clandestin digne du temps de la prohibition. C’était assez incroyable !

by Jean-Philippe
photos by Émilie Bacher

Shake N'Smash

Shake N’Smash

87 rue de Turbigo
75003 Paris
Tél : 01 42 72 30 76

du mardi au jeudi : 18h à 01h
vendredi et samedi : 18h à 02h
Food : 18h à 23h

 

Site officiel : shakensmash.com

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Hoshi en interview : on a parlé Femme à la mer, grand-mère, 1er album

C’est un de nos coup de cœur de ce début d’année, la jeune chanteuse Hoshi sort son tout premier album Il suffit d’y croire.
 Elle est en pleine tournée des festivals et elle embarquera avec sa marinière à l’Olympia, le 14 mai.
L’occasion pour nous de la rencontrer pour en savoir plus sur cette artiste à la voix éraillée et aux textes forts.

INTERVIEW

Hoshi

USOfParis : Ton premier album Il suffit d’y croire est sorti en mars, comment tu te sens ?

Hoshi : Je me sens bien, c’est enfin sorti. Ça fait un an finalement que je bosse sur ces titres, j’avais trop hâte que ça sorte.

Tu as participé à deux télé-crochets, qu’est-ce que cela t’a apporté ?

De l’expérience vraiment. Beaucoup moins de stress après ça, ça fait grandir. C’est la première fois que je chantais à la télé. Avant je chantais dans des petits bars, là c’était en direct devant 2 millions de personnes, ça vaccine contre le stress.

C’est grâce à Rising Star que j’ai rencontré ma manager. Elle m’a envoyé un message que je n’ai vu qu’un an après. Je lui ai envoyé mes maquettes et c’est comme ça que tout est né.

C’était différent pour le coup de travailler avec quelqu’un pour la composition ?

C’était bizarre parce que j’écrivais toute seule dans ma chambre, je n’avais jamais collaborer. Au final, j’étais un peu déboussolée mais ça s’est très bien passé. Le feeling est tellement bien passé avec Nazim que je pouvais tout dire et qu’on ne m’a jamais rien imposé. Il y a même eu des titres que je n’ai pas aimés finalement et qui ne sont pas sortis.

Ton inspiration pour écrire ?

Il y a du vécu forcément mais aussi beaucoup d’observations. J’observe ce qui se passe autour de moi, ce que les gens me racontent, leurs aventures et j’essaie d’en faire des chansons.

Hoshi

Quand on écoute ton album on sent beaucoup de maturité dans tes textes alors que tu es quand même très jeune…

Après ce que je dis souvent c’est que lorsque je vis quelque chose je le vis vraiment. Trop limite. Je le prends vraiment à cœur. Donc, en 21 ans, il y a beaucoup de vécu là-dedans oui.

Si je prends la chanson Manège à trois, par exemple, c’est quelque chose que tu n’as pas vécu puisque c’est un père qui se fait tromper par sa femme…

Une personne l’a vécu autour de moi. Je me mets dans la peau d’un père qui voit sa femme se barrer dans les bras d’un autre. J’aurais pu me mettre dans celle de la mère ou des enfants mais je trouvais ça intéressant de me mettre dans la peau d’un papa.

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Un titre que j’aime beaucoup c’est Femme à la mer, est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur cette chanson ?

Trop cool. Je l’ai coécrite et co-compo avec Nazim. On peut la prendre de plusieurs manières. On a tendance lors d’une rupture à aller faire la fête et à boire pour oublier c’est de cette manière-là que je la chante. Je l’ai écrite parce que j’ai vécu une petite rupture qui m’a fait un peu mal lorsque j’étais plus jeune, une rupture d’adolescence mais qui fait mal quand même. J’ai eu une période un peu dure, à remettre tout en question, à aller réfléchir un peu à ma vie en soirée.

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Tu as coécrit Je vous trouve un charme fou avec Gaëtan Roussel. Comment s’est faite la rencontre ?

Il m’a contacté pour aller dans son émission sur RTL2, j’y suis allée avec plaisir et le feeling est très bien passé. On a repris ma chanson Comment je vais faire. Puis on s’est revu pour collaborer. C’est lui qui est venu vers moi et c’était un peu impressionnant au début. Mais je suis super contente. C’est fou. C’est un petit rêve.

Un petit duo surprise à la Cigale comme à la Maroquinerie avec Yadam qui était dans le public ?

Je ne sais pas 😊 ça dépendra de qui il y aura dans la salle. S’il y a une petite tête que je reconnais, pourquoi pas ! Ce n’était vraiment pas prévu. J’avais reçu sa vidéo où il reprend Comment je vais faire bien avant qu’il soit dans Nouvelle Star. Je lui avais répondu, c’était cool. Et un jour, j’allume ma télé je le vois. Il m’a vraiment touché dans l’émission, il était sur Paris donc je l’ai invité au concert mais je ne savais pas s’il viendrait. C’était totalement imprévu.

Dans ta musique tu parles beaucoup d’amour, de rupture mais aussi de ta famille, notamment de ta mère et de ta grand-mère. D’ailleurs, à la Maroquinerie c’était très mignon et très émouvant ta grand-mère était là et tu as chanté Poupée Russe

Elle était là, elle pleurait. Au premier accord, elle était déjà en train de pleurer au fond. Je me suis retenue pour ne pas faire pareil parce que je suis un peu émotive. Ma mamy c’est comme ma deuxième maman. C’est une chanson que j’ai écrite y’a 4 ans. Elle venait me voir en concert à Paris, dans un petit bar au Gambetta, je l’ai écrite la veille, c’était vraiment à l’arrache mais c’était important pour moi de le faire devant elle. J’ai voulu la garder parce que ça me parle énormément.

Hoshi

Sur Instagram, tu postes beaucoup de choses et tu parles souvent de doute. De quoi tu doutes ?

J’ai beaucoup de doutes parce que tout arrive là et je suis quelqu’un qui doute. Je ne doute pas spécialement de ma musique mais de la vie. Des fois j’ai peur que tout ça ne soit qu’un rêve, un rêve éveillé qui va s’arrêter. Mais je suis bien entourée, j’ai des personnes qui arrivent à m’enlever ces doutes rapidement.

Sur Instagram et Twitter, tu es très active, tu réponds à tout le monde. C’est important pour toi ce lien avec les personnes qui t’écoutent ?

Complétement. C’est ma force. Pour moi la tournée c’est la récompense de tout ça, je vais les voir en vrai, je vais pouvoir leur parler et me livrer vraiment. J’ai un lien important c’est comme une deuxième famille.

Ton dernier coup de cœur musical ?

Kimber Rose, j’ai écouté ça la semaine dernière et gros coup de cœur.

Ton dernier concert ?

Nick Cave au Zénith de Paris ça m’a retournée.

Le duo de tes rêves ?

Patti Smith !

La chanson que tu aurais aimé avoir écrite ?

Formidable de Stromae !

Ton guilty pleasure ?

Voyage Voyage de Desireless.

Une bonne adresse à Paris ?

J’aime bien aller sur le toit du Printemps. J’aime bien y aller l’été pour boire un verre, on a une vue sur tout Paris, c’est cool.

Interview by Joan

Hoshi
album déjà disque d’or : Il suffit d’y croire
(Jo & Co)

album en édition collector à partir du 30 novembre 

CONCERT 
14 mai 2019 à l’Olympia (Paris) 

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Carmen Maria Vega en interview : on a parlé Santa Maria, Lana Del Rey & Chilla

C’est une Carmen Maria Vega “émue” que nous avons rencontrée au Printemps de Bourges, dans le cadre de Rock in Loft dont elle était marraine. Chanter dans une chapelle n’était pas une première. Elle avait partagé un concert avec Mathias Malzieu aux Francos de la Rochelle. On a parlé de son dernier et bel album Santa Maria, Lana Del Rey, Mistinguett, VALD. Une rencontre passionnante avec une artiste déraisonnable à souhait.
Carmen à retrouver sur scène au Badaboum le 28 mars. 

INTERVIEW SELFIE / CARMEN MARIA VEGA

Carmen Maria Vega

UsofParis : Pourquoi avoir accepté cette invitation de Rock in Loft ?

Carmen Maria Vega : J’aime ce concept de faire des concerts rock dans des lieux insolites et dévoiler l’adresse que la veille pour créer la curiosité et l’envie. J’aime encourager les jeunes talents. Je connaissais Catfish. J’aime Mini-vague, c’est charmant !

Qu’a-t-il de plus Mathias Malzieu pour faire partie de ton album Santa Maria ?

D’abord, c’est un ami ! Ça justifie beaucoup de choses. Mais c’est pas parce que l’on a des amis qu’on les invite !  😉 Certains, on les aime mais de loin. Y’a plein de choses en Mathias qui me passionnent et me donnent plein d’espoir en ce métier. Peu d’artistes sont romancier, musicien, chanteur, cinéaste. Il me fait penser à Boris Vian.
Je voulais parler d’identité dans ce disque, au moment où il était en pleine tourmente personnelle, relevant de son identité aussi avec le changement de son rhésus sanguin – c’est presque de la science-fiction. Je lui avais demandé cette chanson, il y a 5 ans. Il ne m’avait pas encore sondée. Et après moultes copinages, apéros… on a appris à se connaître. Cette histoire l’a touchée.
Et Grand Secret résume le mieux mon histoire personnelle.

Ce Grand Secret touche au plus juste pour toi ?

Il y a quelque chose d’universelle avec cette chanson. Mais ce qui est aussi troublant c’est que 4-5 chansons m’ont été offertes par des gens que je ne connaissais pas. Ils ont juste connu le projet du nouvel album.
Santa Maria parle parfaitement de la quête de départ et Baptiste, son auteur, je ne le connaissais pas avant qu’il ne me propose ce titre. J’étais épaté qu’il soit aussi juste.
L’identité ce n’est pas que l’endroit où l’on naît, c’est aussi ce que l’on construit dans sa vie personnelle, l’amour, les rencontres…

Le mot reconstruire est très juste.

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Cette quête d’identité était-elle quand même légère ?

Carmen Maria Vega : Ce n’est pas un album thérapeutique. Je n’aurais pas pu sortir en pleurs du studio toutes les 5 minutes.
Il commence avec Santa Maria qui est très lumineux, parlant du voyage. Et ensuite, on enchaîne sur la vérité. Il y a des chansons dures comme Amériques Latrines ou La fille de feu, une confession. Puis ça s’ouvre sur Tout ce qui est se finit en ine qui est plus brutal et punk, garage, sur les addictions. On parcourt ce qu’est l’identité en mon sens dans tout l’album. Et puis, dans les ténèbres, il y a toujours de lumière.

L’ambiance de ton concert au Divan du Monde était totalement débridée !

Je rêverais de pouvoir transporter tout ce que nous avions au Divan en tournée. Ava la Dame en Verte en première partie était un rêve et Maria Dolorès en maîtresse de cérémonie ! La scénographie est en revanche la même en tournée. C’est du chant, de la danse, de la comédie. Ce n’est pas vraiment un concert au sens classique.

Les premiers retours sur ton album sont à la hauteur de tes attentes ?

Ils sont dithyrambiques ! 🙂 Sérieusement, je suis attachée à cet album, je suis ravie. Les gens sont surpris. Et pendant le live, il y a un gros charbon mais je rassure que l’on va le polir et que ça se passera bien. Ce qui me touche dans les retours, c’est la thématique du beau. J’avais demandé à Kim que les chansons soient belles, malgré les arrangements minimalistes – ce qui était volontaire.

Je suis assez passionnée par des personnages forts des années 70 comme Pink Floyd, Freddy Mercury, David Bowie, Klaus Nomie mais aussi Lana Del Rey sur l’album Honeymoon où il y a quasiment rien. Genre : “ma dépression, je suis belle...” Je trouve que c’est son meilleur !

Y’a quoi de Lana Del Rey en toi ?

Cette passion du rien. C’est un truc d’artiste contemporain !
Avec pas grand-chose, en étant juste chargée, les émotions passent.

Beaucoup de sensualité assumée. J’en profite car un jour le collagène va se barrer. 🙂

Tu arrives à garder une émotion intacte ?

Quand ça se barre, ça se voit.

Que t’a apporté l’aventure Mistinguett dans ta pratique du chant ?
Plein de choses ! J’ai refait de la danse professionnellement ce qui me manquait, car il faut du temps pour danser. Revenir au théâtre, c’est ma formation initiale. Y’avait une promesse tenue de comédie. Et en termes de chant, j’avais un coach vocal toutes les semaines. Ce qui aide à prendre confiance en soi.

Je suis beaucoup plus en paix maintenant. Ça s’entend dans ce disque. Je n’ai plus peur d’aller tâter mes aiguës que j’avais laissé sommeiller par crainte.

Un message d’un de tes fans, followers qui t’a touché ?
Ce qui me touche le plus, c’est que certains qui n’ont pas vécu l’adoption ou découverte de la vérité tardivement… sont bouleversés sans pouvoir dire pourquoi. Ils me disent :”j’écoute cette chanson et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la chiale !”

Santa Maria fait beaucoup d’effet. Il y a aussi “J’ai tout aimé de toi” de Zaza Fournier qui parle d’identité sexuelle, de transsexualité.

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L’aventure Garçons avec Zaza Fournier est épanouissante ?

Carmen Maria Vega : Il n’y a rien de plus passionnant que de jouer sur les genres. On a tous ça en nous. A quel moment emporte le masculin ou le féminin sur nous ? Est-ce important ? Ça ne dérange au fond quelques cons et bien-pensants ou quelques c… de la Manif pour tous. 🙂
Ce qui était intéressant c’était de chanter des textes d’hommes sur des femmes. Et des hommes rustres qui avaient une certaine manière d’aborder l’amour. Ce qui était drôle c’était de faire sien un texte pareil, en assumant cette période.

Pareil pour Mistinguett, quand son amoureux lui donnait des coups et qu’elle revenait. J’ai eu des messages fous : “Comment peut-on chanter et mettre en avant la violence conjugale ?” Fallait juste remettre dans son contexte la vie de Mistinguett, les mœurs et mentalités des années 20…

Un coup de cœur musical récent ?

Mathilde Fernandez. Tu vas me dire : “vous êtes très obsédée par la mort, madame !” Elle a un truc morbide. Il faut regarder son Instagram, passionnant : elle a des photos de sang.
Elle a une voix lyrique, dingue avec un physique très enfantin et très sexy. Un peu dérangeant comme l’actrice du film American Beauty.
J’ai aussi rencontré un jeune talent dans une émission radio : Chilla. Je l’ai écoutée et vue en live. Elle a 22 ans et elle a une maturité dans son écriture, étonnante. Elle est d’une beauté !

Ça donne de l’espoir au niveau du rap. Je ne sais pas ce que je déteste le plus entre PNL et Jul. Mais je suis devenue hystérique de VALD, c’est un génie ! Il est drôle et a une écriture animale.

Que représente le Printemps de Bourges pour toi ?

Ce festival a été très important dans ma carrière, en 2007. On est passé d’abord dans le off, en retournant Bourges à chaque concert. On a pourri la ville avec des affiches. Ceux qui ne voulaient pas nous connaître, ils étaient obligés de nous voir.
C’est de bons souvenirs. On est passé ensuite au In (Phoenix, avant le W).

Un mantra qui t’aide dans la vie ?

J’essaie de faire du sport, de courir. La danse ! Le corps doit être dans l’action pour aller bien.

Interview by Alexandre

CARMEN MARIA VEGA
album Santa Maria
(Label Athome)

en concert au Badaboum Paris
le mercredi 28 mars à 19h30 

Et tournée en France
selfie exclu UsofParis blog
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