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Bohème, notre jeunesse à l’Opéra Comique : profond et audacieux !

Paris, 1889. De jeunes gens insouciants et désinvoltes vivent d’amour et d’amitié. Ils sont sans le sou mais possèdent l’envie furieuse d’être heureux. Bohème, notre jeunesse, c’est l’opéra de Puccini dans une version repensée, écourtée et accessible à tous et toutes. Énergique, élégante et incisive, découvrez à l’Opéra-Comique une œuvre pleine de génie où les liens entre deux époques pourtant différentes se font avec délicatesse et discernement.

Mimi est venue vivre à Paris où elle se prend à rêver en brodant. Dans la chambre de bonne attenante à la sienne, Rodolphe, Marcel, Colline et Shaunard écrivent, chantent, peignent ou composent de la musique. Leur effervescence prolifique n’a d’égale que celle d’une capitale en pleine mutation où la Belle Époque est à son apogée.

D’amours éphémères en amitiés sincères, d’un printemps lumineux à un hiver plus sombre, nous sommes transportés avec eux, au gré des rencontres, dans une vie de bohème où la candeur et l’impétuosité de leur jeunesse l’emportent sur quasiment tout…

Bohème, notre jeunesse
photo DR Pierre Grosbois

Une interprétation moderne

L’opéra souffre auprès des jeunes d’une image un peu désuète. Le rajeunir, conserver son identité tout en essayant de le démocratiser, voici le pari lancé par Pauline Bureau et Marc-Olivier Dupin.

En proposant un format réduit d’une heure trente sans entracte, l’intrigue se devait d’être plus centrée sur l’intimité des personnages ainsi que leurs émotions. La partition rééquilibre également la place donnée aux personnages féminins. Alors que Mimi incarne la fragilité de la femme qui n’ose pas, Musette (la maîtresse de Marcel), elle, représente celle qui n’a peur de rien. Malgré leurs différences, un solide lien va se construire face à l’adversité.

Par ailleurs, la performance des artistes est comme le reste : dynamique. Ils ont l’âge de leurs personnages et l’énergie allant avec !

La scénographie est astucieuse. Une structure mobile s’adapte en fonction des décors et tout se fait sur scène. Ainsi, de la neige tombe en hiver tandis que la chaleur du soleil semble irradier lors de scènes estivales… La lumière, le recours à la vidéo et à des effets spéciaux surprennent et satisfont pleinement. Tout est fait pour accentuer le vécu des personnages. Passé, présent, où sommes-nous ? Un peu entre les deux. Nous traversons des époques qui communiquent, s’éclairent et se complètent.

De ce fait, l’opéra est terriblement actuel sans en retirer le sens, la musique où l’écriture voulus par Puccini.

Bohème, notre jeunesse
photo DR Pierre Grosbois

Un outil pédagogique

Et si l’opéra sortait des murs pour mieux se faire connaître ?

C’est pourquoi ce spectacle va; de par sa vocation, son format et sa lecture contemporaine, voyager à la rencontre d’un nouveau public éloigné de l’opéra pour des raisons géographiques, culturelles ou économiques. Une tournée est déjà prévue en Normandie ainsi que des représentations dans des lycées franciliens.

En tout cas, voir Bohème, notre jeunesse est une occasion qu’il faut absolument saisir… Nous souhaitons une très belle route à ce spectacle ayant trouvé la clé essentielle pour faire perdurer l’opéra : exprimer son époque.

Bonus : surtitrage en français ET en anglais tout au long de la représentation !

by Jean-Philippe

Bohème, notre jeunesse
photo DR Stefan Brion

Bohème, notre jeunesse

d’après La Bohème de Giacomo Puccini

Mise en scène, adaptation et traduction : Pauline Bureau
Adaptation musicale : Marc-Olivier Dupin
Direction musicale : Alexandra Cravero
Orchestre : Les Frivolités Parisiennes
Avec : Sandrine Buendia, Kevin Amiel, Marie-Eve Munger, Jean-Christophe Lanièce, Nicolas Legoux et Ronan Debois.

Les 13 et 17 juillet 2018 à 20h, matinée le 15 juillet à 15h

au Théâtre national de l’Opéra-Comique
1 Place Boieldieu
75002 Paris

Puis en tournée en 2019 : Opéra de Rouen puis d’autres dates à venir.

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Maria by Callas à la Seine Musicale : instant intime et délicat avec la diva

La Callas. Une femme au destin sans pareil dont le mythe, quarante ans après sa disparition, continue de perdurer. Grâce à des archives inédites et exceptionnelles, Tom Volf nous offre une parenthèse raffinée autour de l’univers de la cantatrice dont la voix si singulière se fait notre guide. Rendez-vous à la Seine Musicale où Maria la femme nous parle de Callas l’artiste et inversement. Maria by Callas tout simplement.

Après son décès, tous les biens de Maria Callas furent vendus aux enchères, même les plus intimes. C’est avec ténacité et passion que Tom Volf, le commissaire de l’exposition, a voyagé à travers le monde pour réunir des documents inédits et rencontrer ses derniers proches. Le résultat qui en découle est admirable.

Maria by callas

Une collection unique

Le nombre impressionnant de photographies issues de la presse, d’albums personnels ou d’admirateurs, nous exposent Maria Callas à différents moments de sa vie : du vilain petit canard des débuts qui ne se destinait pas au chant jusqu’aux derniers moments touchants d’une femme que la vie a rendue fragile. Nous retrouvons aussi, bien entendu, l’icône de mode jet-setteuse aux nombreux scandales !

Maria by callasMaria by callas

Le film de vacances enregistré par Grace Kelly avec Aristote Onassis représente la concrétisation de son véritable rêve d’enfant : être heureuse et amoureuse. Des enregistrements pirates en Super-8, dont Maria raffolait, enregistrés lors de ses concerts nous laissent pantois. Elle interprétait ses personnages avec la puissance d’une cantatrice et l’intensité d’une comédienne. C’est avec cette marque de fabrique personnelle qu’elle va révolutionner l’opéra !

Maria by callas

Maria by Callas : sa voix comme guide

Bien entendu, une part belle est donnée au son. Des interviews, des disques, des concerts… Un audio-guide très bien conçu donne la parole à Maria et à La Callas pour nous expliquer son point de vue personnel ponctué d’anecdotes sur les étapes de sa vie. L’apothéose est une salle à 360 degrés où nous assistons bel et bien à un concert avec la Diva : frissons et émotion garantis !

Maria by callas

Il y a également des objets personnels qui laissent apercevoir plus intimement la femme sous l’artiste : ses lunettes, sa robe de scène et ses chaussures pour «Norma», son opéra fétiche. Mais également une lettre de Marlène Dietrich ainsi que le premier cadeau de son mari Giovanni Battista Meneghini: « Je lui ai dit « offre-moi ce que tu veux » et, sans le savoir, il m’a offert ce dont je désirais le plus… Ce magnifique tableau .»

Maria by callas
Avant de partir, nous nous asseyons dans le salon de Maria Callas. Une transition nécessaire afin de savourer encore quelques instants le plaisir d’une rencontre touchante et émouvante avec une femme qui est entrée dans la légende…

by Jean-Philippe

Maria by callas

Exposition Maria by Callas

Commissaire : Tom Volf
Conception : Trafik
Scénographie : Philippine Ordinaire

Jusqu’au 14 décembre 2017

à la La Seine Musicale
Ile Seguin
92100 Boulogne-Billancourt

site officiel de l’expo : mariabycallas.com

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Mozart, une passion française à l’Opéra Garnier : un honneur exquis et raffiné au compositeur

La Bibliothèque nationale de France et l’Opéra de Paris présentent plus de 140 pièces (dont certaines inédites) qui nous invitent à un aperçu délicat de la relation parfois tempétueuse, mais toujours passionnée, qui liait Mozart et la France. Rendez-vous du 20 juin au 24 septembre 2017 dans les salles muséales du Palais Garnier.

L’exposition relate l’accueil et la reconnaissance de Mozart par la France avec une présentation chronologique des évènements qui ont permis aux liens de se tisser. La découverte de l’enfant prodige à la cour de Louis XV, le séjour de jeunesse désabusé, l’adaptation musicale de l’illustre pièce de Beaumarchais Le Mariage de Figaro et l’arrangement de ses compositions au goût français jusqu’à sa consécration posthume se succèdent alors.

Les différents manuscrits musicaux originaux de Wolgang Amadeus avec lettres, ébauches d’opéras et partitions ne manqueront pas de vous ébahir. Mais ce n’est pas tout ! Les principaux opéras de Mozart sont évoqués également avec des tableaux, photographies, croquis, maquettes pour les décors et costumes réalisés par des artistes reconnus pour les plus grandes scènes lyriques nationales du XIXe siècle à nos jours.

Le point culminant de l’exposition est l’exhibition du manuscrit original de Don Giovanni acquis par la cantatrice Pauline Viardot. La légende admet qu’elle aurait sacrifié toute sa fortune pour l’obtenir. Valorisé ici dans son remarquable coffret de style gothique, ce manuscrit ne quitte jamais les archives de la Bibliothèque nationale de France.

Afin de dynamiser l’ensemble, des équipements sonores et visuels viennent agrémenter les pièces présentées tout au long du parcours. Avant de partir, un grand écran diffuse les témoignages de metteurs en scène ainsi que les extraits des dernières adaptations de Mozart. Cette transition est parfaite pour symboliser l’intemporalité de l’œuvre Mozartienne qui évolue avec son époque. Qui sait, peut-être qu’un jour Don Giovanni sera interprété par une femme ? 😉

by Jean-Philippe

Exposition Mozart, une passion française

Du 20 juin au 2 septembre 2017

Tous les jours, de 10h à 17h (accès jusqu’à 16h30)

du 17 juillet au 3 septembre : prolongation jusqu’à 18h

Bibliothèque-Musée de l’Opéra
Palais Garnier
8, Rue Scribe
75009 Paris

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Don Giovanni aux Nuits de Fourvière : surprenant renouveau d’un classique !

Grand habitué des Nuits de Fourvière, l’orchestre de Piazza Vittorio nous revient avec une adaptation actuelle et exaltée de Don Giovanni. Le plus grand des enjôleurs est ici androgyne, porté par une voix féminine. Cette résolution audacieuse permet à cet opéra de s’inscrire totalement dans notre époque contemporaine.

Le but premier de Mario Tronco et André Renzi dans cet opéra est de supprimer les barrières qui existent entre les genres. En faisant incarner le personnage par une femme, son approche et surtout son interaction avec les autres lui offre une dimension inédite. L’instinct de liberté et de perdition dans lequel se vautre Don Giovanni avec une splendeur inouïe pousse encore et toujours plus loin les limites de l’amour.

La mise en scène est inattendue, parfois déroutante mais ne manque aucunement de saveur. Dans un décor très années folles, les personnages progressent avec une énergie et un dynamisme sans égal. Très clairement, ils sont passionnés et savent le communiquer. Le final est tout simplement piquant et détonnant. Tout n’est que plaisir(s) !

L’orchestre de Piazza Vittorio se permet des extravagances réussies en mêlant des musiques du monde mais aussi de différentes époques dans l’ambition d’aborder de manière ludique la musique classique. Fort de son esprit cosmopolite (onze nationalités représentées sur seize membres), l’ensemble rayonne dans son entièreté par l’éclat unique, assumé et mis en valeur de chacun.

Mario Tronco fait parti de ceux qui anéantissent les frontières afin de rassembler les êtres humains. Il y parvient avec sa musique et nous ne pouvons que souligner avec quelle félicité il fait appel à l’imaginaire. Le Grand Théâtre de Fourvière est le terrain de jeu idéal pour cet homme qui possède toujours son sourire d’enfant…

by Jean-Philippe

Don Giovanni

Orchestra di Piazza Vittorio
d’après Wolfgang Amadeus Mozart
Direction artistique et musicale : Mario Tronco
Mise en scène : Andréa Renzi
Avec : Petra Magoni, Simona Boo, Hersi Matmuja, Mama Marjas, Evandro Dos Reis, Omar Lopez Valle et Houcine Ataa.
Musiciens : Pino Pecorelli, Ernesto Lopez Maturel, Emanuele Bultrini, Andrea Pesce

Les Nuits de Fourvière
17 Rue Cleberg
69005 Lyon

mercredi 14 et jeudi 15 juin à 22h

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D.I.V.A. : opéra lyrique avec un brin de folie au Théâtre Montparnasse

Essayez donc de demander à un jeune ce qu’il pense de l’opéra. Vous ne serez pas déçu de la réponse. Alors faites-lui découvrir D.I.V.A, un projet décoiffant à cinq visages et profitez-en pour passer un moment tout aussi bon que déconcertant avec des ladies aussi débridées, délicieuses et élégantes qu’une Natalie Dessay.
Rdv à partir du 19 avril au Théâtre Montparnasse.

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Le concept repose sur cinq chanteuses lyriques (Flore, Grace, Jazmi, Marie, et Audrey) et d’un quatuor (Hugues, Alice, Benachir et Barbara). Ensemble, ils se chargent de nous faire (re)découvrir les grands classiques de l’opéra mais avec beaucoup d’originalité. Tout en gardant le style du morceau qu’elles interprètent, les D.I.V.A. apportent une touche moderne dans des versions réduites chacune à dix minutes.
Sacrilège ?
Pour les avoir vues sur scène, on se laisse emporter par les airs connus comme Carmen de Bizet et séduire par des répertoires moins grand public. Leur interprétation donne sens aux partitions en italien dans le texte.

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C’est ainsi qu’elles nous emportent dans leur délire et dans leur univers déjanté. Quand ces cinq femmes prennent le contrôle de la scène, elles l’assument… et vont même jusqu’à interpréter certains rôles habituellement réservés aux hommes. Jubilatoire !

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On est sous le charme de leur voix, leur complicité, leur tenue de scène, leur interprétation et le talent des quatre musiciens qui les accompagnent.
Et elles méritent leur standing ovation, comme le soir de leur tout premier showcase au Théâtre Déjazet.

D.I.V.A c’est un disque et maintenant un spectacle !

by CédricMarie-Menand-Diva-opéra-spectacle-chanteuse-lyrique-photo-scène-usofparis-blog
D.I.V.A, opéras chics et déjantés, le spectacle
Avec Flore PHILIS, Marie MENAND, Alexandra HEWSON, Jazmin BLACK GROLLEMUND, Audrey KESSEDJIAN, Hugues BORSARELLO (1er violon), Alice BOURLIER (2nd violon), Benachir BOUKHATEM (alto), Barbara LE LIEPVRE (violoncelle)Création originale Flore PHILIS & Marie MENAND
Mise en scène Manon SAVARY
Arrangements Olivier RABET

 

à partir du 18 avril 2017

au Théâtre Montparnasse
31 Rue de la Gaîté
75014 Paris

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

D.I.V.A, l’album
(Decca)

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Théâtre du Châtelet : La Belle Hélène espiègle et divine

La Belle Hélène d’Offenbach s’offre un spectaculaire lifting sous le regard complice du metteur en scène et vidéaste-bidouilleur Pierrick Sorin accompagné de Giorgio Barberio Corsetti.

photo by Marie-Noëlle Robert
photo by Marie-Noëlle Robert

La mise en scène de cette nouvelle production made in Théâtre du Châtelet déconcerte. Elle peut être source d’irritation : les anachronismes avec la Grèce antique – époque de l’histoire – sont légion. Téléphones  portables, transats et autres bateau à moteur viennent pimenter avec surprise ce récit porté par une scène entièrement bleue pour l’incrustation des décors projetés ensuite sur écrans. Sans compter les séquences chorégraphiées par Raphaëlle Boitel qui partent littéralement en vrille délestée de toute référence historique ou mythologique.

Cette proposition scénique peut aussi amuser, réjouir et contenter le plus grand nombre par sa fraîcheur, sa légèreté. La fin de saison d’un bel établissement d’opéras et de spectacles comme le Châtelet n’est pas contrainte de se prendre au sérieux. La preuve.

photo by Marie-Noëlle Robert
photo by Marie-Noëlle Robert

#LaBelleHelene est divine
Et il faut dire que l’incarnation de l’héroïne de notre intrigue ainsi que ses partenaires a le don de vous faire accepter tout ce qui se passe sur scène.
La mezzo-soprano Gaëlle Arquez emporte diablement la mise par sa voix et aussi ses atours. En reine de Sparte mais aussi de la pop (on pense à Kylie Minogue avec son bustier et ses robes voilages), elle nous fait un numéro de charme incroyable à travers cet amour impossible avec le berger Paris.

Ses partenaires ne sont pas en reste. Les mollets à découvert, ils offrent prestances vocales et physiques. Il faut dire que leurs costumes (signés Cristian Taraborrelli) sont les meilleurs alliés pour souffler la fantaisie généralisée. Costume de bain une pièce moulant pour Kangmin Justin Kim, interprète d’Oreste – dont on peine parfois à comprendre toutes les paroles – sandales à semelles compensées pour Gilles Ragon (Ménélas, roi de Sparte), tee-shirt corps d’athlète pour Raphaël Brémard (Ajax I, roi de Salamine). C’est diablement estival, d’autant plus sur la plage de l’Acte III.

photo by Marie-Noëlle Robert
photo by Marie-Noëlle Robert

Et au milieu de tout ceci, un trublion, discret, plutôt cantonné en arrière-plan, un peu à la manière de la coccinelle du dessinateur de bd Gotlib, vient amuser quand l’attention se dérobe ou pour ajouter encore une dose de fantaisie à l’ensemble. Un détail savamment pertinent pour le bon déroulement du récit, ce personnage sans parole, faussement tatoué du biceps, se fait tantôt domestique, tantôt barman ou bien pêcheur dans une scène picturale. Il faut garder l’oeil et le bon pour ne rien rater de ses facéties.

A noter aussi que Pierrick Sorin fait un clin d’oeil sexy au Cabaret New Burlesque dont il avait assuré la mise en scène du dernier spectacle au Théâtre du Rond-Point. Il convoque Vénus sur scène, cette déesse omniprésente dans ce récit haletant pour composer deux tableaux érotico-burlesques. Reconnaitrez-vous l’ancien partenaire de Dirty Martini sur la scène du Châtelet ?

Alors oui les décors sont miniatures, voire riquiquis – ils ne trouvent sens qu’une fois projetés sur écrans – mais l’inventivité, l’espièglerie des trouvailles nous emballent, sans défaillir du 1er au 3ème acte. Les surprises et rebondissements sont suffisamment nombreux pour nous empêcher toute lassitude.

Et quand un transat rompt sous la fougue d’un interprète en pleine générale, le rire du public prend un brillant écho sur scène quand les chanteurs ne peuvent retenir leurs rires.

Vous ne verrez jamais une Belle Hélène de cette trempe !

La Belle Hélène
de Jacques Offenbach

Au Théâtre du Châtelet
jusqu’au 22 juin 2015

Livret : Henri Meilhac
Livret : Ludovic Halévy
Direction musicale : Lorenzo Viotti
Mise en scène et Scénographie : Giorgio Barberio Corsetti
Mise en scène, scénographie et vidéo : Pierrick Sorin
Costumes : Cristian Taraborrelli
Chorégraphie : Raphaëlle Boitel
Lumières : Gianluca Cappelletti

Distribution :
Hélène, reine de Sparte
: Gaëlle Arquez
Pâris (2,4,8,10,15,17,19&21/06) : Merto Sungu
Pâris (6,12,14 mat, 22/06) : Jesus Leon
Oreste, fils d’Agamemnon : Kangmin Justin Kim
Ménélas, roi de Sparte : Gilles Ragon
Calchas, Grand Augure de Jupiter : Jean-Philippe Lafont
Agamemnon, roi des Rois : Marc Barrard
Achille, roi de Phtiotide : Mark van Arsdale
Ajax I, roi de Salamine : Raphaël Brémard
Ajax II, roi des Locriens : Franck Lopez
Loena : Rachel Redmond
Bacchis : Jennifer Michel
Partœnis : Je Ni Kim

Orchestre : Orchestre Prométhée

Info complémentaire :
Cette production fera l’objet d’une captation par France Musique diffusée le 27 juin 2015 à partir de 19h dans l’émission Samedi soir à l’Opéra et le 21 juin à 15h sur Arte

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Aurélie Dupont : les adieux de la danseuse étoile par Cédric Klapisch

Lors d’une conférence de presse donnée dans un des salons feutrés du Palais Garnier, Aurélie Dupont a annoncé ses adieux à la scène de l’Opéra de Paris, le 18 mai prochain à la fin du ballet L’Histoire de Manon.  Cet événement fera l’objet d’une captation exceptionnelle  réalisée par Cédric Klapisch diffusée au cinéma en direct et sur France 3 lors d’une soirée spéciale. La danse n’aura jamais été aussi accessible et l’occasion unique d’être subjugué une dernière fois par le talent de la danseuse étoile sur la scène de Garnier.

photo de Delphine Ghosarossian
photo de Delphine Ghosarossian

Un regret
Benjamin Millepied n’a pas manqué de partager son amertume : “j’ai beaucoup de tristesse d’arriver à l’Opéra et de voir partir Aurélie Dupont.”
Parce qu’elle représente ce qu’il y a de meilleur dans la danse et la musicalité”, le nouveau directeur du ballet de l’Opéra de Paris qui a collaboré avec la danseuse étoile –  pour Amoveo en 2006 et 2009 – lui  a proposée d’être maitre de ballet à partir de septembre. Sa volonté étant qu’elle “puisse transmettre son savoir, son intelligence, avec une grande facilité.”

Benjamin Millepied, directeur du ballet de l'Opéra de Paris
Benjamin Millepied, directeur du ballet de l’Opéra de Paris

Après 32 ans de maison”, l’intéressée ne se voyait pas rester quand elle a pris la décision de son départ. Ce n’est que parce que c’est Benjamin Millepied qui lui demandé qu’elle a choisi de rester.
Et la bienveillance et l’écoute du Directeur de la danse sur la danseuse lors de cet échange avec la presse confirme le lien fort qui unit ces deux artistes.
Elle explique son futur rôle : “maître de ballet c’est faire travailler les solistes (individuellement et en couple), travailler leur endurance, leur personnage. Avant de préciser : “je vais leur poser beaucoup de questions pour qu’ils réfléchissent. Et je veux rendre les danseurs plus beaux qu’ils ne le sont déjà.”

Aurélie Dupont danseuse étoile adieux scène du Palais Garnier Opéra de Paris Cédric Klapisch réalisateur captation L Histoire de Manon ballet photo by united states of paris blog

Adieux à la scène de Garnier
L’interprète de Bausch, Preljocaj, Ek, Mc Gregor, Béjart, Kylian, Waltz ne fait pas ses adieux à la danse mais à la scène de Garnier : “j’ai encore envie de danser, de prendre des risques dans des créations contemporaines, pouvoir être riche de plein de choses.”

Aurélie Dupont dit s’être préparée au départ depuis 3 ans. “Ne plus être danseuse étoile, c’est comme si on n’avait plus d’identité”, reconnait celle qui a eu justement du mal avant d’accepter ce statut si particulier dans la hiérarchie du ballet et d’en être pleinement fière.

Ses fils qui l’ont très peu vue sur scène n’ont pas manifesté un profond regret pour ce changement. Ce départ a même donné des envies à 180 degrés à l’aîné, Jacques, 7 ans : Si tu n’es plus danseuse étoile, tu vas pouvoir danser au Moulin Rouge, alors ?

Pour Cédric Klapisch, réalisateur d’un portrait documentaire sur la danseuse, cet événement sera une première : “c’est un vrai challenge de filmer un ballet en direct.

Les tragédies et Pina Bausch
De cette carrière impressionnante, Aurélie Dupont retient les tragédies qui lui ont donné ses plus beaux rôles. Comme cette Dame aux Camélias (Neumeier) à laquelle elle pensait aussi pour son tout dernier pas de danse sur la scène de Garnier.
Il sera aussi question de la chorégraphe Pina Bausch qui aura révélé la danseuse à elle-même et à ses propres faiblesses, lors d’un Sacre du Printemps bestial et spectaculaire.

Cédric Klapisch Aurélie Dupont danseuse étoile adieux Palais Garnier Opéra de Paris réalisateur captation L Histoire de Manon ballet photo by united states of paris blog

L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan)
suivi des adieux d’Aurélie Dupont
au Palais Garnier, Paris

le lundi 18 mai à 19h30

Projection en direct dans 30 salles de cinéma UGC et cinémas indépendants France et Europe dans le cadre de Viva l’Opéra !
Paris, Région Parisienne et Province (Lyon, Toulouse, Strasbourg…)


Soirée exceptionnelle sur France 3
le samedi 30 mai à partir de 22h40
avec le ballet L’Histoire de Manon et le documentaire Aurélie Dupont, l’espace d’un instant

le 30 mai : sur Culturebox, une expérience live immersive et inédite ouvert à tous les internautes. Cliquez sur : culturebox.fr/aureliedupont 

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