Archives de catégorie : Spectacles

Festival Perspectives 2016 : un week-end culturel à Sarrebruck

Pour un bain de spectacles vivants (théâtre, danse, musique) la destination de Sarrebruck (Allemagne) n’est, à première vue, pas une évidence, y compris pour nous.
Et pourtant, on s’est frotté ce week-end à la programmation attrayante, l’ambiance décontractée et l’accueil hors pair du festival (transfrontalier franco-allemand) Perspectives.

Eglise Ludwigskirche
Eglise Ludwigskirche

A moins de 2 heures de Paris
Marre de l’agitation urbaine ?
Envie de prendre l’air mais sans forcément sacrifier une part plus ou moins large de culture ?
La liaison directe TGV Paris/Sarrebruck offre un plein confort pour participer à ce rendez-vous à visage humain.
On a été séduit dès notre descente de train. !

May all your dreams come true street art graffiti Saarbrücken Sarrebruck tourisme festival Perspectives photo usofparis blog

Aucun spectateur exclu
La programmation de ce festival qui se tient le mois de mai à Sarrebruck, capitale du Land Sarre, accueille aussi bien Allemands que Français et pour cause : les formes sans parole sont privilégiées et, dans les autres cas, la traduction est intégrée au spectacle sinon, les sous-titrages sont nos meilleurs alliés.
Pas besoin de pratiquer l’allemand pour s’en sortir que ce soit dans la ville et encore mieux sur les sites du festival : les équipes d’accueil sont bilingues.

Preljocaj, Housse de Racket, cirque miniature…
L’intérêt de ce rendez-vous est d’offrir une série des spectacles variés, réjouissants et festifs.

LEO
LEO

De l’acrobatie pure : on a aimé Il n’est pas encore minuit… de la Compagnie XY, vu à la Villette et présenté ici. L’artiste Tobias Wegner nous a impressionnés par son jeu d’illusions et de perspectives dans son solo LEO qui a fait le tour du monde.
L’œil s’amuse tour à tour de la réalité du plateau et de la fiction vidéo. Le solo ne sombre pas pour autant pendant cette heure intense au cours de laquelle : danse, contorsions, dessins, vidéo animée viennent enthousiasmer petits et grands. Un spectacle qui nous a fait retraverser la frontière, car se jouant à Sarreguemines.

Roméo et Juliette par le Ballet Angelin Preljocaj création en 1996 salut des 23 danseurs festival Perspectives 2016 Sarrebruck Saarbrücken photo usofparis blog

Roméo et Juliette par le Ballet Angelin Preljocaj création en 1996 salut danseurs Redi Shtylla Viriginie Caussin festival Perspectives 2016 Sarrebruck Saarbrücken photo usofparis blog

Du spectacle culte : Angelin Preljocaj qui fête ses 30 ans de créations cette année et les 20 ans du ballet Roméo et Juliette présenté pour la première fois en Allemagne. Émerveillement avec cette histoire d’amour folle d’une sensualité inouïe. Marion Brando comme ressuscité sur scène par la carrure de l’interprète de Roméo et son débardeur qui dissimule peu de sa musculature.
23 interprètes composent les tableaux narratifs de cette fiction qui a retrouvé une pleine intensité grâce au talent du chorégraphe.

Etienne Manceau spectacle VU compagnie Sacékripa solo pour un manipulateur d objets usuels Festival Perspectives 2016 Sarrebruck Saarbrücken allemagne photo usofparis blog

Du grand bluff : VU nous emporte dans un théâtre de petits riens en nous captant l’attention de manière incroyable. Le résumé ne laisse pas percevoir ce qui va se tramer sous chapiteau. L’arrivée même d’Etienne Manceau est inhabituelle. Un couple d’amoureux se prend à sursauter à la vue de l’artiste arrivé discrètement derrière eux.
Ce personnage silencieux et qui compte une gamme très limitée de sourires nous emporte avec son univers d’une minutie décomplexée. Et qu’il est long le temps pour cet homme de se servir un thé, d’y plonger un sucre. Tout simplement parce qu’il ne fait rien comme les autres. Il tape du poing sur la table pour faire tomber une cuillère dans une tasse et que dire de la catapulte pince-ongle pour sucrer son breuvage ? On pourrait devenir fou. On rit avec délice.
Plus maniaque que ce garçon c’est impossible. Plus reconnaissant aussi. Il fait appel à la participation d’un(e) spectateur-trice qui a bien du mérite à répondre aux exigences du manipulateur.

E Werk
E Werk

Décors originaux
Perspectives réserve aussi de vraies surprises en terme de lieux de spectacles, aux côtés des salles de spectacle et autres chapiteaux.
Roméo et Juliette a eu comme écrin pendant 3 jours une ancienne usine électrique, E Werk.

Housse de Racket live
Housse de Racket live

Housse de Racket, Minuit et les autres artistes musicaux se succèdent à quelques mètres de là, dans un ancien magasin de cette zone commerciale : surprenant et spacieux avec sa terrasse cachée (prenez le long couloir à côté du bar).

Mais l’un des cadres les plus déroutants sera sans nul doute un ancien garage Citroën. Il accueillera la Hate Radio, cette reconstruction d’un studio radio à l’époque du génocide rwandais. Les contraintes de tournée du spectacle ont fait que, par manque de temps pour la réception des décors, l’alternative était de trouver un lieu qui pourrait s’adapter à la proposition théâtrale du metteur en scène et auteur Milo Rau.
La partie vitrée de l’ancien bureau-accueil du garage accueillera le studio d’enregistrement alors que les voitures laisseront place au gradin des spectateurs.

De bonnes raisons pour sortir du centre-ville, de filer avec son vélo et découvrir les alentours.

https://www.unitedstatesofparis.com/rainforest-festival-2016-fontainebleau-concert-ibeyi-concours-musique/

le festival Perspectives 2016 se poursuit jusqu’au 21 mai !
Toutes les infos sur le site : www.festival-perspectives.de

Merci à Marion, Hannah pour leur disponibilité et à leur accueil et merci aux Inrocks de nous avoir fait connaître le festival !

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Un amour qui ne finit pas : chef d’oeuvre au Théâtre Antoine !

Un amour qui ne finit pas est en fait un triple chef d’œuvre : texte, mise en scène et interprétation. Après le succès de Fleur de Cactus, Michel Fau – qui ne peut jamais quitter la scène plus de quelques semaines par an – est de retour au Théâtre Antoine avec son double col : metteur en scène et comédien.

Le génie de Michel Fau est de nous faire aimer à la folie des textes oubliés, des histoires qui n’ont plus d’âge. Il opère pour chacune de ses mises en scène un léger lift ou peeling pour rajeunir l’ensemble sans en ôter toute la sève qui a fait le succès de ces récits par le passé.
On avait été conquis, agrippés à nos accoudoirs, par le duo qu’il formait avec Léa Drucker dans Demain il fera jour.

photo Marcel Hartmann
photo Marcel Hartmann

Il retrouve sa partenaire pour une relation d’amour-complice-agaçant qui avait débuté au Théâtre de l’Œuvre. On comprend très vite l’intérêt de son personnage, Jean, à rêver une histoire d’amour avec une autre. Une histoire qui n’aura de fins que la correspondance, sans aucun autre contact auditif, visuel, physique possible. Tout doit être fantasmé, non consommé et unilatéral.
Ce pacte qu’il a scellé sans le réel consentement de cette inconnue croisée en cure, va être le début d’un vaudeville fin, léger et encore plus tonique que ce qu’a pu nous réserver Sacha Guitry.

Léa Drucker est incroyable de malignité, doublée d’un penchant certain pour le cassage de bonbons. Elle irradie, une nouvelle fois. Elle nous apparaît vieillotte, sans âge, bourgeoise à souhait avec son ensemble que l’on prendre pour un Chanel et son collier de perles.
Elle est source d’un agacement inouï pour son mari, on le comprend. On rit sans aucune retenue.

Michel Fau, égal à lui-même, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Brillant, humour pince sans rire, sans retenue aucune.

photo Marcel Hartmann
photo Marcel Hartmann

Pascale Arbillot prête son charme à ce personnage qui devient le sujet-objet de toutes les attentions de Michel Fau.
Elle

Pierre Cassignard est un mari turbulent parfait. Excessif dans le rejet qu’un autre puisse aimer, pourtant à distance, sa femme.

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Pourquoi y aller ?
– une histoire d’amour extravagante mais envisageable
– les Léa Drucker lovers conquis au plus au point : la preuve, elle est nommée aux Molières 2016 de la Comédienne dans un spectacle de Théâtre privé
– 50 représentation exceptionnelles : pas une de plus !
pas de changement de distribution depuis la première au Théâtre de l’Oeuvre
– allez-y avec votre mère, la nôtre a adoré autant que nous !

Affiche pièce Un amour qui ne finit pas Théâtre Antoine Paris Léa Drucker Pascale Arbillot Pierre Cassignard mise en scène Michel Fau normination Molières 2016 comédienne théâtre privéUn amour qui ne finit pas
d’André Roussin
mise en scène : Michel Fau
Avec Michel Fau, Léa Drucker, Pascale Arbillot, Pierre Cassignard, Audrey Langle, avec la participation de Philippe Etesse

au Théâtre Antoine
14, boulevard de Strasbourg
75010 PARIS

jusqu’au 8 juillet 2016

du mardi au samedi à 21h
le dimanche à 16h

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Ancien malade aux hôpitaux de Paris au Théâtre de l’Atelier : hilarant !

Fabrice Luchini affiche complet (encore) en ce début d’année ? Vous êtes inconsolables comme nous ? Courrez au Théâtre de l’Atelier pour découvrir un autre performeur aussi talentueux, Olivier Saladin, porté par un texte, celui de Daniel Pennac, aussi intelligent et évocateur que les oeuvres de Beaudelaire, Molière ou Labiche.
Degré de déception possible ? Proche de zéro. La preuve : le spectacle est à nouveau à l’affiche à partir du 4 mai.

Affiche Ancien malade des hôpitaux de paris de Daniel Pennac avec Olivier Saladin mise en scène Benjamin Guillard Théâtre de l Atelier Paris nomination Molières 2016 seul en scène

Étudiant en médecine, médecin, professeur ou bien sommité de la rotule ou de l’hypothalamus.
Venez donc rire de vos petits travers, de vos tracas de la vie en blouse blanche et du plus improbable cas jamais inventé – que vous ne rencontrerez jamais, enfin on vous le souhaite !

Hypocondriaque, malade occasionnel, froussard du bloc opératoire, adepte du bio ou du végétalisme, découvrez l’arrière décor, les coulisses d’un service hospitalier en pleine ébullition autour d’un patient. Les documentaires à sensations type M6 ou Envoyé Spécial n’auront jamais été aussi proches de la réalité crue, hilarante et un chouïa caricaturale.

Avouons qu’on n’aimerait pas trop tomber dans les mains de Gérard Galvan. Il se démène comme il peut, on ne peut le nier. Mais ce n’est pas un éveillé du diagnostic irréprochable. Et c’est bien à cause de ce détail que tout va déraper.

“Les cons ! Ils ont foutu le feu au paradis”
Le récit porté par le seul comédien incarnant une bonne douzaine de personnages est mené à tombeau ouvert. C’est détonnant, satyrique, relevé et brillamment écrit.

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Daniel Pennac, rencontré juste avant le spectacle, avoue sa passion pour la carte de visite à rallonge des médecins. D’où son envie de détourner de manière originale cette propension de ce corps de métier à ne pas lésiner sur la longueur des spécialités de chacun. “Les médecins ont des cartes de visite merveilleuses : ancien interne de… chirurgien en… spécialiste en…
Mais il avoue que c’est certainement la rencontre d’un hypocondriaque qui lui a donné l’idée de cette nouvelle adaptée en pièce de théâtre. “Le corps est romanesque, il nous fait des surprises à longueur de notre vie“.

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Et l’auteur ne cache pas son plaisir de voir son texte ainsi incarné sur scène par Olivier Saladin, ancien membre des Deschiens dont Pennac était un inconditionnel. “La première fois que j’ai vu le spectacle, le public riait, et moi aussi“. Avant de rajouter : “On en a plein les yeux avec Olivier. Il avoue quelques minutes : “j’aurais aimé le jouer, mais je n’ai plus la condition physique pour.

Olivier Saladin a droit à des échanges amusants en sortant de scène et peut débuter une collection : “pas mal de médecins me donnent maintenant leur carte !

Carte de visite de Daniel Pennac
Carte de visite de Daniel Pennac

Saladin VS Luchini, les plus :
– Votre porte-feuille vous dira merci de ne pas avoir craqué pour les Poésies de Luchini à 60€ la 1ère catégorie.
Ancien Malade c’est 1h15 – applaudissement non compris – d’un rythme intense. 1h50 de Poésie ? forcément, à un moment ou un autre, ça fait bailler.

Ancien malade aux hôpitaux de Paris
de Daniel Pennac
mise en scène : Benjamin Guillard
avec : Olivier Saladin

au Théâtre de l’Atelier
1, Place Charles Dullin
75018 PARIS

au mardi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 15h

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Love Circus aux Folies Bergère : euphorie générale ! #reprise 2016

Les Folies Bergère vibrent à nouveau avec passion, musique et acrobaties. Retour de la comédie musicale sexy, culte et emballante, Love Circus, pour une nouvelle série de grandes et belles soirées uniques en leur genre jusqu’au 12 juin 2016.

On avait volontairement très peu lu, pour garder toute la saveur de la surprise.  On est allé voir Love Circus avec, il faut bien le dire, un léger a priori. On s’est fait cueillir comme des roses, ce samedi soir. Et on aime ça !

Simon Heulle et Lola Cès
Simon Heulle et Lola Cès

Dès la première chanson, Les histoires d’a (Rita Mitsouko) l’adhésion est entière. La troupe de Love Circus offre un panel vocal étendu et une harmonie réjouissante – très bon équilibre entre chaque personnage et artiste.

Des jumelles, un fantôme, un lanceur de couteaux, un trublion, des danseuses…
Tout ce petit monde s’active dans cet établissement depuis plusieurs années. Certaines y sont même nées.
L’amour semble être la préoccupation de chacun : perdu pour l’un, contrarié pour un autre, impossible pour la plupart.
Le retour de la 3e sœur va aussi bien enthousiasmer les cœurs que les malmener.

La bonne humeur et le rire ne sont, pour autant, pas sacrifiés.
Le livret crée une histoire fantasmée autour des Folies Bergères que l’on aimerait réelle.
Le récit est mené avec joie et complicité par les jumelles et leur ami dévoué. On aime les petits apartés rocambolesques de la troupe et les aléas comiques qui jalonnent l’histoire.

La Troupe de Love Circus la comédie musicale Les Folies Bergère avec Vincent Heden Fanny Fourquez Lola Cès Sofia Mountassir Flo Malley salut avec ballons photo scène usofparis blog

Côté musique, Love Circus est allé piocher sa setlist dans la chanson française (Piaf, Niagara, Guesh Patti, Gilbert Bécaud…) mais aussi les tubes internationaux (Britney Spears, Lady Marmelade…).
La troupe propose des tableaux musicaux vraiment originaux et dévoilant une émotion que l’on n’attendait pas. Le solo mi-homme mi-femme sur Les moulins de mon cœur s’avère délicat et sensuel. La reprise de I will always love you est d’une puissance que n’aurait pas reniée Whitney Houston. Etienne, Etienne de Guesch Patti est encore plus torride que l’original. Mais il y aussi cette reprise de Zou Bisou Bisou totalement décalée et comique à souhait.
Et émotion forte avec Kiss portée par 2 duos d’amoureux, en hommage à Prince. Poils irisés pour tout le monde !

David Girard
David Girard

Côté cirque, ça voltige pas mal. A noter que, pour une fois, ce ne sont que des hommes qui jouent les acrobates et les faire-valoir visuels. Un gros coup de cœur pour l’acrobate au trampoline qui offre des séquences spectaculaires avec des réceptions en hauteur bluffantes.
On n’oubliera pas non plus les numéros de la barre chinoise et aussi le numéro sensuel en porté sur les mains.

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Ce qui est sûr c’est que la troupe de Love Circus finit sans exception la soirée avec un standing ovation du public. Alors on ne peut que vous inviter à passer un moment de bonheur musical avec ces artistes.

La Troupe de Love Circus la comédie musicale Les Folies Bergère avec Vincent Heden Fanny Fourquez Lola Cès Sofia Mountassir Flo Malley standing ovation photo scène usofparis blog

Love Circus, la comédie musicale

du mercredi au samedi à 20h
le dimanche à 16h

jusqu’au 12 juin 2016

aux Folies Bergère
32, Rue Richet
75009 Paris

Avertissement : Pensez à manger avant le spectacle, Il n’y a pas grand’chose à vous mettre sous la dent au bar à l’entracte.
Et amis fumeurs, prenez une grosse bouffer en arrivant, toute sortie est interdite, même pendant l’entracte.
Du rarement vu pour un show d’un si bon niveau !

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Olivier Giraud – HOW TO BECOME PARISIAN IN ONE HOUR? au Petit St-Martin

On ne compte plus les saisons depuis que  How to become Parisian in one hour ? (Comment devenir Parisien en une heure?) est à l’affiche à Paris. Le one man show délirant mené avec brio par Olivier Giraud fait le bonheur des touristes éperdus entre resto gastronomique, French Cancan et city tour en car climatisé.
Paris n’étant pas New York, la ville n’offre que peu de réjouissances pour les anglo-saxons.
Et pourtant, il y une alternative aux attrape-gogo, le one-man-show d’un Frenchie, en anglais dans le texte pour une série de prolongations jusqu’en 2017 du Petit St-Martin au Théâtre des Nouveautés.

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Pendant plus d’une heure de spectacle, le vrai visage des Parisiens apparaît. Tour à tour arrogants, impatients, râleurs et injurieux – ça fait notre charme ! – ces hommes et ces femmes sont au final attendrissants dans leur rapport à l’autre.

Rencontré à sa sortie de scène après une séance photo avec les spectateurs, la moue boudeuse du Frenchie, Olivier ne cache pas que la première de la saison a été très stressante.
La pression retombée depuis, il savoure d’avoir une salle quasi pleine chaque soir.

INTERVIEW

Qu’est-ce qui change cette année ?
C’est mon premier spectacle. Je me suis limite formé sur scène. il a donc a beaucoup évolué. Il y a plus d’interaction avec le public, plus d’improvisation aussi.
Et pas mal de blagues en plus.
Il faut dire que grâce aux cartes laissées en fin de spectacle, il y a aussi beaucoup de spectateurs qui me donnent des idées. On me fait même des débriefs.

La réaction la plus amusante?
Une Thaïwanaise a pleuré quand elle a reçu le diplôme de Parisienne (à la fin du spectacle un spectateur est invité à monter sur scène pour interpréter un Parisien)
Elle pensait que c’était vraiment officiel. Avec le public, nous étions morts de rire. Et elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde riait. Elle recevait le diplôme, comme si c’était un doctorat.

Un message touchant après le spectacle ?
Celui d’une Américaine, il y a 3 semaines. Elle a appris la veille du spectacle que son mari venait de décéder.
Elle avait acheté sa place et était à Paris. Ne pouvant rentrer aux Etats-Unis, elle a décidé de venir.
En sortant de la salle, cette spectatrice m’est tombée dans les bras. Elle pleurait. Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait.
Et elle m’explique qu’elle venait de perdre son mari et que je l’avais fait sourire.

Quel est ton public ?
Beaucoup d’expatriés Américains, Canadiens, Anglais qui travaillent à Paris. Des Français bien sûr. (il n’est pas nécessaire d’avoir un excellent niveau d’anglais pour comprendre)
Et puis des touristes.

Quelle est la provenance la plus improbable que tu aies reçu, à part ce soir et l’Ouzbékistan?
Pas plus tard qu’hier, la Corée du Nord. Je me suis demandé si le spectateur ne s’était pas échappé.
J’ai dit “Hello” Et le problème, c’est que tout le monde était mort de rire.
C’était horrible, je me mettais à sa place.

La suite ?
Un livre, pas en Français. En Anglais, en japonais, je le ferai traduire. Ce sera un guide de survie qui te tutoie.
Dans le métro, je vais décrire tout ce qui peut arriver à un étranger.
Il faut quand même attendre un an pour que je l’écrive.

Ton pire souvenir de Frenchie à l’étranger?
Les États-Unis. Les Américains ne font pas d’effort de compréhension.
Si bien que je n’ai jamais pu commander une Budweiser. Ma prononciation était surement approximative.
Je me commandais une Corona à la place!

HOW TO BECOME PARISIAN IN ONE HOUR?
d’Olivier Giraud

au Théâtre du Petit St-Martin
du 29 juin au 27 août 2016

Reprise au Théâtre des Nouveautés
à partir du 24 septembre et jusqu’en août 2017

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Romance sauvage à Avignon : l’amour toujours plus fort avec les Épis Noirs

Une Romance Sauvage comme celle des Épis Noirs, on en voudrait une dose au moins une fois pour semaine. Sur la scène du Théâtre du Chêne Noir à Avignon : ça sautille, ça hurle, ça chante. Un couple s’aime, s’adore à la déraison, se trompe, se quitte dans un cocktail délirant de rires, de bons mots et d’émotions pures. Ivresse de l’amour et fantaisie musicale : un pur régal !

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Pierre Lericq, formidable conteur et séducteur devant l’éternel, adolescent passionné par l’amour, nous revient avec sa plus fidèle partenaire, Manon Anderson, la fausse ingénue, Manon l’intrépide, Manon yeux de biche au cœur débordant, mais surtout Manon et son tambour… Quelle folie !
Dès les premières minutes du spectacle, on retrouve l’esprit du fantastique Flon Flon, le spectacle culte des Epis Noirs – repris cet été à Avignon. La voix suave de Pierre et la folie de Manon n’y sont pas pour rien.

A son habitude, Pierre armé de sa guitare, costume noir et chemise blanche, plante le décor, joue sur les mots et présente les personnages. Malgré l’annonce du mariage imminent des deux protagonistes, on sent bien qu’il va y avoir des péripéties. Ne serait-ce que parce que le spectacle dure 1h15.
Les références au paradis perdu, à la pomme et au serpent, dans la première chanson va vite donner raison à notre intuition.

“Mon corps défendant
Dans cette histoire d’amour intemporelle, pas de téléphone portable, ni de mail. Les “je t’aime plus, je te quitte” s’expriment en lettres manuscrites accompagnées d’une jolie enveloppe rose, avec des post-scriptum qui mériteraient de leur casser la gueule. Ça fait mal. La jolie Manon morfle alors que Pierre fait le pan avec une autre. Après l’amour, le désespoir et la haine : pour notre plus grand bonheur.
Et c’est terrible de rire au dépend d’un cœur brisé, de s’amuser du très mauvais esprit d’un jouisseur de la vie comme Pierre. Il ne mériterait même pas que l’on s’attarde sur lui… Et pourtant

Les chansons qui accompagnent ce récit sont de vraies pépites chargées de poésie, de décadences parfois et d’un parfait talent d’écriture.  Le spectacle a un rythme infernal, on n’a d’yeux que pour ce duo; d’un bout à bout de la soirée.
Dans cette Romance Sauvage, rien n’est tout à fait dramatique, rien n’est tout à fait sérieux, mais la larme peut pointer facilement au coin d’un œil, voire deux.

selfie exclu en loge
selfie exclu en loge

INTERVIEW dans la loge des ÉPIS NOIRS !

UsofParis : Manon, tu reviens aux Épis Noirs, après 5 ans d’absence. Tu avais besoin de cette pause pour retrouver l’énergie ?
Manon : Je pense que c’est toujours bien de partir. On ne pensait pas spécialement recommencer ensemble. Il s’est avéré que l’on s’est retrouvé. On s’était dit « on s’arrête là » et puis je suis allée faire ma route. Ça fait du bien de pouvoir aller travailler avec d’autres gens. J’ai travaillé pas mal avec des chorégraphes, beaucoup en danse et du théâtre. J’avais toujours travaillé avec Pierre et travailler avec d’autres gens c’était très enrichissant. Et je suis donc plus riche en revenant.

Comment se sont faites les retrouvailles ?
Manon : C’était pour le film Festin, Pierre m’a proposé de venir jouer un rôle. Il y avait douze femmes. Il s’est dit qu’il ne pouvait pas ne pas me demander. Les retrouvailles se sont passées tout doucement.

Vous retrouver pour Romance Sauvage, c’est comme au premier jour, c’est le même plaisir ?
Pierre : C’est le même plaisir et même plus, d’ailleurs. Il y a plus de plaisir parce qu’il y a moins d’égo, on se connaît. Donc on est là pour défendre un spectacle. On est moins sur nous-mêmes. On est là tous les deux pour que le spectacle se passe bien. Ça ne veut pas dire qu’avant on ne l’était pas mais je pense que j’étais plus soucieux d’une reconnaissance. J’étais plus tendu. Maintenant, on fait un spectacle pour dire ce qu’on a à dire. Et après ça plait ou ça ne plait pas, on est moins là-dessus, sur une tension. On se laisse une part plus importante pour jouer vraiment ensemble.

Trois adjectifs pour décrire votre partenaire de jeu ?
Manon : Myope…
C’est pas vrai ?
Pierre : Non c’est pas vrai ! 🙂
Manon : Créatif… généreux… dans sa création. Par exemple, pour ses douze femmes il a quand même écrit douze solos.
Et euh… Mégalo… non, pas du tout… 🙂
Manon : Féministe
Pierre : Généreuse… entière et puis idéaliste.

Avez-vous une anecdote de scène avec les Épis noirs, un ratage…?
Manon : Nous avons joué pour EDF et nous avons eu une coupure d’électricité… Le responsable n’en revenait pas. C’était dans une salle dans Paris où ils avaient fait venir tous les gens d’EDF. Et là une coupure d’électricité pendant le spectacle. On a joué 5 minutes sans électricité et on a attendu que ça passe. Et c’est revenu !

Qu’est-ce qu’il a de plus que les autres ce spectacle, Romance Sauvage ?
Manon : Il va vraiment à l’essentiel et on a une énergie décuplée même si on n’est pas autant sur scène que pour Flon Flon, on est que 2.
Comment c’est possible ?
Manon : On remplit autant la scène que si on est six. Comme si on était à l’Olympia.
Pierre : C’est comme si c’était un renouveau pour moi. On revisite tous les Épis noirs parce que c’est le fait d’être à deux. C’est vraiment quelque chose de différent. Quelque chose qui est plus. Je ne sais pas si c’est plus car on est quand même moins… C’est un plus d’être moins !

Qu’est-ce qui fait que la chanson A mon corps défendant soit si particulière, qu’elle soit reprise dans ce spectacle ?
Manon : C’est une belle chanson pour une femme, pour la liberté.

J’ai l’impression de retrouver toujours un peu le même Pierre sur scène : expansif, excessif.
Pierre : Oui. Il en fait toujours trop, c’est une sorte de Don Quichotte. C’est mon clown. On garde son clown toute sa vie, je crois. C’est celui qui vient, qu’on travaille, qu’on essaye d’amener dans d’autres situations. On a toujours le même clown, en tout cas dans notre travail à nous. Mais je pourrais très bien jouer dans Hamlet.

Quel personnage ?
Pierre : Hamlet ! 🙂

Il y a quelque chose d’adolescent dans ce personnage, jeune amoureux fougueux, irréfléchi.
Pierre : C’est un personnage qui est très enfant. Il y a de ça. Et puis c’est très romantique, dans le sens du romantisme ! C’est un peu Nerval : il ne voit pas les échelons. Ou il est tout en haut, ou il se casse la gueule.

Pourquoi il n’envoie pas un texto à la place d’une lettre pour rompre ?
Pierre : Parce qu’il trouve que c’est plus courageux peut-être. Le texto c’est vraiment lâche. Au moins c’est écrit, à la plume… Lui, il le pense.

Et qu’en penses-tu ?
Pierre :  Que des fois on est tous un peu lâche. Mais non, généralement, je vais voir les gens. J’essaye d’affronter le plus possible mes démons

Comment garde-t-on l’énergie pour remonter sur scène chaque soir ?
Pierre : C’est pareil. C’est une sorte d’enfance ou d’adolescence qui remonte, du romantisme. Donc c’est la passion, puis on monte sur scène et on n’a pas envie de retrouver ça mais de jouer avec cet enfant-là. C’est ça je crois, on joue avec notre enfant.

Interview réalisée par Alexandre

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Romance Sauvage

par Les Épis Noirs

au Théâtre le Chêne Noir
à Avignon

en alternance avec Flon-Flon !

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Pour que tu m’aimes encore : irrésistible Elise Noiraud !

Pour que tu m’aimes encore est, pour beaucoup d’entre nous, une chanson d’adolescent(e) puissante et qui n’a pas perdu de son efficacité musicale, voire émotionnelle, avec le temps. Un tube qui a célébré l’apogée francophone de Céline Dion dans les années 90.
Il faut compter maintenant sur Élise Noiraud, pour qui, la chanson devient un hymne de jeunesse, la sienne, contée avec brio sur la scène de la Comédie de Paris.

L’intitulé “seul(e) en scène, à défaut de one (wo)man show, peut parfois refroidir nos ardeurs de passionnés de spectacle.
Et pourtant, on aime aussi pleurer, être émus, entre deux éclats de rire.

Le spectacle d’Elise débute par une émission de radio, flash info et prise d’antenne d’une animatrice délurée. Lancement d’un concours au lot mirifique, c’est à ce moment précis que la toute jeune Élise, 13 ans, fait son entrée.

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Le conte de cette adolescente qui vit sa crise comme elle peut, tente de s’émanciper de sa mère trop présente, et trouve une oreille attentive en la personne de sa prof de sport, débute avec panache, pieds nus sur la scène.
Les personnages dialoguent entre eux avec, au choix un accessoire pour les différencier, mais sans effet de voix qui peut accabler.
Difficile de définir ce qu’Élise apporte à la transition entre chaque personnage, mais il est certain que c’est un patte personnelle assez inédite.

Pour que tu m’aimes encore : encore et encore

Tout est dans le débit, le ton ou le phrasé. L’histoire est limpide, aucune confusion possible dans cette galerie de personnalités aussi colorée que barrée.
Et on s’attache vite à cette mère qui a perdu toute crédibilité entre autorité et ado-friendly, et qui décide de se mettre à la peinture sur un coup de tête pour vivre un moment privilégié avec sa fille.
Car Élise, en plus d’être danseuse, d’écrire dans son journal, sait aussi peindre !

Pour que tu m'aimes encore Elise Noiraud Comédie de paris critique avis théâtre spectacle humour seul en scène Blog United States of Paris

Pour que tu m’aimes encore c’est l’école, les premières amours, la boum, les déconvenues et les petits espoirs : le tout dans un esprit très revival fin des années 90. Les spectateurs ado à cette époque ne manqueront pas de voir remonter beaucoup de souvenirs (très) personnels.

L’écriture d’Elise est fine, affûtée, sans concession pour ce qu’elle pouvait être, adolescente. Son interprétation aussi charmante que convaincante est un vrai tour de force qui emporte tout apriori.
On aime les 13 ans d’Elise, et l’on serait prêt à la suivre au lycée et à la fac ! L’histoire continue ?

Pour que tu m'aimes encore Elise Noiraud Comédie de paris avis critique théâtre spectacle humour seul en scène affihe Blog United States of paris

Pour que tu m’aimes encore

de et par Élise Noiraud

Du mardi au samedi à 19h30

Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris

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NELSON : l’incorrigible Chantal Ladesou au Théâtre de la Porte Saint-Martin #Reprise

Pas de personnage en demi-teinte pour la grande Chantal Ladesou de retour à Paris pour les dernières de Nelson à partir du 21 juin. Ce n’est rien moins qu’à une brillante avocate de barreau de Paris que la comédienne va donner ses traits, chaque soir, au Théâtre de la Porte Saint-Martin.

Spectacle Chantal Ladesou comédienne à l'affiche de la pièce Nelson avec Armelle humour Théâtre Porte Saint-Martin photo by United States of Paris blog

Ladesou est incorrigible. Elle n’est jamais aussi loufoque que quand elle campe des personnages à caractère, aux épaules solides pour emporter la pleine adhésion du public.

Bien sûr que son personnage d’avocate est excessif comme cet acharnement systématique qu’elle a sur ses enfants – devenus adultes. Mais qu’est-ce que c’est hilarant !

Armée de ses Louboutin, Jacqueline Duvivier n’est donc pas une avocate à qui on la fait. Elle connaît toutes les ficelles qui régissent les rapports humains, quitte à soudoyer à bon escient.
Son mari (Thierry Samitier) lui, est effacé et empêtré dans une carrière de chanteur pathétique.
25 ans de mariage. Déjà ! Et deux enfants. Un garçon qui tente d’exister dans l’ombre de sa mère qui en impose en statut et en réparties. C’est pourtant de la fille que va venir le bouleversement le temps d’une soirée, d’un apéro précisément plus que d’un véritable dîner. La famille de carnivores va faire la rencontre d’une famille peace and love et végétalienne portée par la figure hystérique de la mère interprétée par Armelle.
Entre carottes et autres jus sans alcool, les esprits vont s’échauffer et rebondir d’une réplique à une autre, dans un rythme soutenu.

Chantal Ladesou avec le lapin Nelson pièce au Théâtre de la Porte Saint-Martin humour spectacle comédienne droits réservés

Les situations tiennent leur promesse de nous réserver des bonnes séries d’éclats de rire et pas seulement du côté des spectateurs. La preuve, ce mardi soir, Ladesou est prise d’un fou rire prolongé avec ses partenaires. Le rire particulier d’une spectatrice dans la salle devenant contagieux. Sans perdre le contrôle, la comédienne donnera tout ce qu’elle a en réserve pour en rajouter et tirer partie de cet écart.

Tu peux me tutoyer, mon chou”, “enchaîne Popole !
On est dans le boulevard sans porte qui claque mais où les quiproquos sont légions.
Les scènes cultes notamment avec cette Armelle, mère de famille bien rangée, ou encore avec une Ladesou lâchée dans un play-back incroyable ne sont pas prêtes de vous quitter et vous donneront un bon coup de fouet les jours de froid.

Il fallait bien, pas un mais deux metteurs en scène, pour canaliser toute l’énergie de la bête de scène Ladesou.

Chantal Ladesou Armelle pièce Nelson Eric Laugérias Thierry Samitier Clémence Ansault - Simon Jeannin Simon Larvaron Théâtre de la Porte Saint Martin photo by United States of Paris Blog

NELSON
avec Chantal Ladesou, Armelle, Eric Laugérias, Thierry Samitier, Clémence Ansault, Simon Jeannin, Simon Larvaron
pièce de Jean-Robert Charrier
mise en scène : Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé

Reprise exceptionnelle du 21 juin au 3 juillet 2016 #dernières

au Théâtre de la Porte Saint-Martin
18, boulevard Saint-Martin
75010 Paris

de mardi à vendredi 20h30
Samedi à 17h et 20h45

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ENZO l’insaisissable : le magicien 2.0 au Casino de Paris

« Êtes-vous prêts à vivre la magie autrement ? »
Le ton est donné sur l’affiche du spectacle d’Enzo l’insaisissable de retour sur la scène du Casino de Paris, à partir du 17 juin 2016, après avoir enflammé les Folies Bergère pendant plusieurs semaines.

Portrait Enzo l'insaisissable magicien et illusionniste spectacle au Casino de Paris octobre et novembre 2015Le spectacle commence avec un cube lumineux avec un petit garçon à l’intérieur, sur l’écran on voit des images du magicien Enzo, enfant. Il rêve déjà de magie, et écrit tout dans un journal. Le temps avance, l’enfant grandit, comme celui qui se trouve devant nous dans le cube.
Boom, on arrive à aujourd’hui, l’Enzo adulte sort du cube sous les applaudissements. Une entrée en scène qui fait son effet.

Enzo l'insaisissable sur scène magicien et illusionniste spectacle au Casino de Paris octobre et novembre 2015 numéro disparition

Magicien depuis tout petit, il se produit sur scène depuis ses 18 ans. Il a d’ailleurs participé au « Plus Grand Cabaret du Monde » puis à « La France a un Incroyable talent » en 2013 et avait conquis public et jury avec des numéros surprenants.

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Aux Folies Bergère, il nous promet une expérience unique, qui mêle science et magie.
En effet, Enzo construit lui-même ses tours grâce à son année d’études d’ingénieur et à une formation de menuisier qu’il a entrepris dans le but de devenir magicien. Parcours atypique, mais il sait ce qu’il veut depuis son plus jeune âge. Soucieux du détail et de la sécurité, certains tours ont mis plus de 8 ans avant d’être concrétisé. C’est à Nantes, dans des ateliers, que tout cela prend vie. Il travaille également en étroite collaboration avec La Machine, une compagnie de théâtre de rue pour la construction de ses illusions.

Nous assistons au renouveau d’un genre bien connu qu’on appelle « la grande illusion ». Nous nous souvenons des David Copperfield, Gilles Arthur et Kamel le magicien, Enzo nous en présente ici la version 2.0 dans un spectacle émouvant, surprenant et déroutant.

Le temps fort du spectacle reste sans doute le voyage dans le temps, à l’aide de trois bobines Tesla impressionnantes (une bobine Tesla est une machine électrique fonctionnant sous courant alternatif à haute fréquence et permettant d’atteindre de très hautes tensions). Le courant électrique de ces grosses machines forme alors un champ magnétique autour d’Enzo lui permettant de disparaître dans une autre époque… la suite ?

Nous n’en dévoileront pas plus pour vous laisser la surprise du spectacle, mais foncez-y (mêmes avec vos enfants) vous en ressortirez avec une seule question : « Mais comment fait-il ? »

Le mot qui est à toutes les bouches à la fin de cette présentation : BLUFFANT !

report by Joan

Enzo l'insaisissable sur scène magicien et illusionniste spectacle au Casino de Paris octobre et novembre 2015 numéro apparition
Enzo l’insaisissable

du17 juin au 17 juillet 2016

les vendredi à 20h
samedi 16h30 et 20h30
dimanche à 16h

au Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 PARIS

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Old Times au Théâtre de l’Atelier : Adèle Haenel troublante

Jeu trouble de remontées de souvenirs, de dialogues aussi complices qu’étranges, d’échanges anodins, en apparence. Les spectateurs en pleine ambivalence face au texte sans concession de Harold Pinter, Old Times à l’affiche du Théâtre de l’Atelier.

La pièce débute en présence de trois personnages. Seuls deux parlent, Kate et Deele, un couple de quadras. Le troisième est observateur et silencieux.
On ne sait quand ce dernier va se manifester. Le temps est suspendu avant la révélation.

On comprend qu’Anna, la seule amie de jeunesse de Kate, est bien cette frêle jeune femme mystérieuse, à la robe bleue.
Tout de suite, sa personnalité, son expansion tranchent avec l’aspect policé du couple, bien posé sur canapé, pleinement embourgeoisé.

Marianne Denicourt Emmanuel Salinger Adèle Haenel salut pièce Old Times Théâtre de l atelier paris mise en scène Benoit Giros photo usofparis blog

“Le ciel est à ce point immobile !”

On est admiratif, sinon circonspect, de cette vivacité, de cette présence tout en gestes.
Il y a quelque chose de gauche aussi dans cette silhouette. Le jeu d’Adèle Haenel surprend, un jeu inhabituel quand on se réfère à ses apparitions au cinéma.
Le metteur en scène, Benoit Giros, sait nous saisir pour mieux nous capter et nous faire apprécier la matière poreuse qui nourrit le texte de Harold Pinter.
Anna exalte le passé, les souvenirs, la jeunesse, l’effervescence de Londres…
Il n’est pas rare que le trio se mettent à chanter,  qu’il se remémore un film culte.

Peu à peu, la parole de Kate se ratifie. Elle devient à son tour observatrice, témoin muet. Dans ces instants d’écoute, le regard de Marianne Denicourt est tout aussi intense. Il est intéressant de l’observer quand les deux acteurs, Haenel et Salinger, s’échauffent les souvenirs entre eux.

Old Times est plus une pièce d’ambiance plus que réellement narrative. Le charme n’en est pas moins présent d’autant qu’il est plaisant de retrouver ces trois comédiens qui nous habituent plus à des performances cinématographiques que scéniques.

Affiche Old Times au Théâtre de l atelier paris pièce de Harold Pinter avec Marianne Denicourt Adèle Haenel Emmanuel Salinger mise en scène Benoit Giros photo usofparis blog

Old Times

Texte de Harold PINTER
Texte français de Séverine MAGOIS

Mise en scène de Benoit GIROS

Avec Marianne DENICOURT, Adèle HAENEL et Emmanuel SALINGER

au Théâtre de l’Atelier 
1, place Charles Dullin
75018 PARIS

du mardi au samedi 21h
matinée le dimanche à 15h

durée : 1h20

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