Archives de catégorie : Exposition

Les expositions du moment à ne pas manquer

100 % : Le nouveau festival global et explosif @ La Villette

Exposition, théâtre, danse, cirque, performance et balade à travers le parc : c’est toutes les promesses du festival 100 % imaginé par La Villette. Ce nouvel évènement a la volonté d’englober tous les lieux du site afin de mettre en avant des arts pluridisciplinaires.

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100 % Expo

16 artistes, 17 œuvres, installations, ou performances, 3 lieux.
La pièce maîtresse de 100 % Expo sera bien évidement la Grande Halle de la Villette. Charles Carpopino a créé un parcours parmi des œuvres interactives, plus ou moins technologiques. Petit tour d’horizon.

Une sphère de 3 mètres de diamètre implantée de fusains dans une pièce blanche, voilà ADA de Karina Smigla-Bobinki. Le visiteur est invité à pousser, faire rouler ou simplement jouer avec l’œuvre pour laisser la trace de son passage sur les murs de la pièce : totalement interactif et poétique.

Photo © DR
Photo © DR

Mettez votre casque et plongez dans le virtuel avec The Nail Polish Infern “Born Digital” : immersion totale dans l’univers psychédélique de Geoffrey Lillemon. Déambulez dans l’espace d’exposition transfiguré par les yeux de l’artiste à la rencontre de créatures grotesques ou effrayantes.

Photo © Geoffrey Lillemon
Photo © Geoffrey Lillemon


A Two Dogs Company / Kris Verdonck
propose deux installations dans des styles opposés.
Les neuf boites d’Isos renferment des vidéos 3D, des détails d’une même scène, pensées comme des sculptures virtuelles. Et c’est à vous de réaliser le montage, suivant votre ordre de visionnage, de ces différentes scènes pour réaliser votre propre court-métrage.

Photo © atwodogscompany.org
Photo © atwodogscompany.org

Avec Bogus, c’est le gigantisme qui envahit la Grande Halle. Titillant le faîte du lieu, ces structures gonflables sont des totems symboliques qui sortent avec répétitions de leur boîte. Elles figurent une ville renaissant de ses cendres.

Photo © Anna Scholiers
Photo © Anna Scholiers

Toujours à la Grande halle, Le Fresnoy (Studio National des Arts Contemporain) met en avant cinq artistes pour 100 % Expo.

Lukas Truniger pose ses écrans et haut-parleurs avec Déjà Entendu, une création effectuée à partir de mélodies d’opéra autour du mythe de Faust. Les 102 écrans forment un espace immersif permettant d’explorer la nature rythmique et mélodique du langage.

Photo © Le Fresnoy
Photo © Le Fresnoy

La dernière révolution technologique, l’impression 3D, entre dans l’art. Mais Ludivine Sibelle en inverse le processus. De manière imprévisible l’imprimante de Burn out creuse un bloc de sel pour façonner une sculpture unique et propre au lieu d’exposition.

Photo © Le Fresnoy - Cyprien Quairiat
Photo © Le Fresnoy – Cyprien Quairiat

Après la Grande Halle, poussez les portes du WIP et la Folie L5, plus orientés vers les performances, pour terminer votre exploration de 100 % Expo.

100 % festival Focus sur la danse, le théâtre, et les performances

Le spectacle vivant a une place majeure dans la programmation de la Villette tout au long de l’année.
Voici une petite sélection des spectacles qui nous ont tapés dans l’œil.

Speak Low if you speak Love
Wim Vandekeybus/ Ultima Vez reviennent à La Villette avec un spectacle de danse autour de l’amour. Parmi les clins d’œil et les séquences décalées, on plonge dans tous les états de l’amour.
Mais dans l’amour il n’y a pas que des choses tendres. Le chorégraphe propulse sur scène un ballet passionné, en explorant les tréfonds de ce sentiment.

 Photo © Danny Willems
Photo © Danny Willems

Horror
Méliès, Hitchcock, Kubrick, Carpenter ou Polanski sont convoqués sur scène. Dans cette maison hantée, les objets s’animent, les souvenirs refont surface et l’ambiance s’alourdit. Entre illusion,  humour noir et effets visuels, la compagnie Stichting Pels / Jacob Ahlbom joue de l’épouvante et du gore (parfois) : un spectacle garanti 100 % frissons !
Attention : spectacle déconseillé au moins de 15 ans

Photo © Sanne Peper
Photo © Sanne Peper

Retrouvez toute la programmation, les horaires et tarifs des spectacles sur le site de La Villette.

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100 % Festival

du 22 mars au 10 avril 2016

100 % Expo
Tarif : 8 €  en plein tarif
Accès gratuit pour les détenteurs d’un billet spectacle

La Villette
211, Avenue Jean Jaurès
75019 PARIS

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Marvel Avengers STATION : Rejoins la guilde des super-héros

L’univers des héros Marvel est en pleine effervescence. Après l’exposition L’art des super-héros Marvel au musée Art Ludique, voici que débarque en avril Marvel Avengers STATION.
Après New-York et Séoul, Paris sera la première étape européenne de ce qui s’annonce déjà comme un évènement majeur pour les fans de comics. Prépare ton armure.

Exposition @ New York
Exposition @ New York

Avengers STATION : deviens un vengeur

C’est l’innovation de cette exposition.
A l’instar de Starwars indentites, qui permettait de trouver le Jedi qui était en toi, Avengers S.T.A.T.I.O.N. (Scientific Training and Tactical Intelligence Operative Network) t’offre la chance unique de devenir une recrue du S.H.I.E.L.D..

En pénétrant dans le QG de la base scientifique du S.H.I.E.L.D., tu plongeras dans  l’univers cinématographique des héros masqués.
Créée en collaboration avec Marvel Entertainment, cette aventure immersive te dévoilera les dossiers secrets des Avengers, les détails de leur personnalité et les expériences scientifiques qui ont permis de révéler ou de mettre à jour les Avengers.

Exposition @ Séoul
Exposition @ Séoul

Tu pourras approcher le costume et le bouclier de Captain America, pénétrer dans le laboratoire de Bruce Banner, te familiariser avec les tenues et les armes de Hawkeye et de Black Widow, mais aussi voir le casque d’Ant-Man.

De l’interactivité pour être un vrai super-héros

Pour faire partie de l’élite, il faudra que tu utilises la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques.
Tu devras retrouver la position de la cité Asgardienne en cartographiant les étoiles, tu rentreras dans la peau d’Iron Man en contrôlant son armure et tu analyseras les effets neurologiques de la transformation de Bruce Banner en Hulk.
Si tu arrives à relever tous ces challenges, tu pourras devenir un vrai agent officiel de l’Avengers S.T.A.T.I.O.N.

Exposition @ New York
Exposition @ New York

Alors si tu as envie de faire partie du groupe des Avengers, plonge vite dans leur univers.
Nous, on s’impatiente derrière notre écran !

Exposition Marvel Avengers S.T.A.T.I.O.N.
A partir du 15 avril 2016
Du lundi au vendredi (hors vacances scolaires) : 10h30-19h30
samedi, dimanche, jours fériés et vacances scolaires : 09h30-20h00


ESPLANADE DE LA DÉFENSE

84, Esplanade du Général de Gaulle
92400 Paris La Défense

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Lucien Clergue, les premiers albums : exposition sensible au Grand Palais

Moins connu sûrement que Willy Ronis ou JeanLouis Sieff, Lucien Clergue est tout aussi attachant.
L’écouter décrire sa vie, parler de ses muses, découvrir ses portraits d’enfants, ses gitans de Saintes-Marie-de-la-Mer au Grand Palais et vous tomberez sous le charme de ce photographe discret au regard tendre et inattendu.

Arlequin, Arles, 1955, Atelier Lucien Clergue
Arlequin, Arles, 1955, Atelier Lucien Clergue

Alors que gronde le génie de Picasso Mania à quelques mètres, un autre artiste joue lui les irréductibles. Il faut dire que Lucien Clerque a osé approcher le maître espagnol, alors qu’il était tout jeune photographe. Avec un aplomb rare, il lui présenta ses premières photos.
La curiosité de Pablo a été piquée au vif. Et de cette rencontre, sont nées une couverture de livre et une série de photos de l’espagnol facétieux.

Plaquette "Gitans aux Saintes-Maries-de-la-mer (détail), Atelier Lucien Clergue, collection Bernard Perrine
Plaquette “Gitans aux Saintes-Maries-de-la-mer (détail), Atelier Lucien Clergue, collection Bernard Perrine

Douceur de petites gueules d’anges déguisées en arlequin, violoniste, trapéziste ou autres saltimbanques dans les ruines d’Arles, regard direct posé sur la communauté gitane de Stes-Maries à une époque où tout rapprochement était inconcevable.
La madone gitane réveille les cœurs, le bambin fait fondre.

Née de la vague, Camargue, 1966, Atelier Lucien Clergue
Née de la vague, Camargue, 1966, Atelier Lucien Clergue

A quelques pas de là, une séries de nues féminins aussi audacieux, frais que légers. Rien de scabreux, on sent la jeunesse, la curiosité et l’élégance du regard.

Raie échouée, Camargue, 1965, Lucien Clergue
Raie échouée, Camargue, 1965, Lucien Clergue

Ces ensembles constituent d’albums de jeunesse du photographe. En effet, ce dernier réunissait dans des cahiers souvent recyclés ses tirages.
Ils sont accompagnés d’une interview vidéo de Lucien Clergue et d’une de ses modèles, Wally qui témoigne : “Lucien avait peur de ne pas exister. Sa vie entière a été une lutte pour l’existence.”

Album Nus, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1956, Atelier Lucien Clergue
Album Nus, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1956, Atelier Lucien Clergue

On apprend dans le long et passionnant entretien du photographe, entre autres, que le trio de créateurs qui l’ont inspiré est : Bach, Picasso et Weston, qu’il a “massacré les sonates de Bach au violon pendant 6 mois !” et que ça lui a beaucoup appris, et que son livre, Corps mémorable – l’ouvrage le plus vendu du photographe et toujours réédité, depuis 1957 – n’a jamais souffert de la censure pourtant forte à l’époque. Son éditeur espérait que le livre soit saisi pour faire un coup publicitaire. Ca n’aura pas empêché son succès.

La scénographie signée d’un autre Arlésien, Christian Lacroix, accompagné de François Hébel est molletonnée (regardez la moquette !), et privilégie l’espace et la déambulation pour éviter la saturation devant les tirages originaux.

Entrée exposition photo Lucien Clergue Les premiers albums Grand Palais galeries nationales poret H photo united states of paris blog

Exposition Lucien Clergue, les premiers albums

jusqu’au 17 février 2015

au Grand Palais – Galerie sud-est
Entrée Porte H
avenue Winston-Churchill
75008 Paris

de lundi au dimanche de 10h à 20h
nocturne le mercredi jusqu’à 22h
fermé le mardi

Commissaires : François Hébel et Christian Lacroix

Exposition organisée par la Réunion des Musées nationaux – Grand Palais et l’Atelier Lucien Clergue

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PICASSO.MANIA au Grand Palais : folie artistique, brillants hommages et MOOC

Actu chargée pour notre Pablo, avec l’exposition Picasso.Mania, le MOOC en ligne pour des cours gratuits afin de connaître ses classiques sur le bout de sa souris, sans oublier l’Exposition Anniversaire pour les 30 ans du Musée national Picasso Paris.

Untitled (Picasso), 2009, Maurizio Cattelan
Untitled (Picasso), 2009, Maurizio Cattelan

Ce qui est génial avec Picasso c’est qu’il nous prend toujours par surprise. Le dialogue original, initié par le Grand Palais, du dieu espagnol avec ces artistes qui lui rendent aussi bien hommage, qu’ils le copient ou le malmènent révèle une nouvelle fois l’étendue de sa création et de son influence. Etourdissant !

Picasso Sortoffabulous, 2015, Laure de Clermont-Tonnerre et Dian Widmaier
Picasso Sortoffabulous, 2015, Laure de Clermont-Tonnerre et Dian Widmaier

La mise en bouche de Picasso.Mania se fait à pas feutrés et dans une pièce sombre avec comme seule source de lumière principale un écran à multiples visages. Face à nous, une sélection d’artistes de dimension internationale. Tous, en quelques mots, décrivent le génie du père de la peinture contemporaine, la référence, le lien fort qui les unit à lui. On retient : “Liberté” (Frank Gehry), “c’est un guerrier, un homme de combat” (Adel Abdessemed), “production kaléidoscopique” (Ed Ruscha), “profondeur et objectivité de l’oeuvre” (Jeff Koons).

Le témoignage le plus affectueux sans doute vient de la doyenne : Agnès Varda qui, pour l’anecdote, n’avait pas hésité à citer l’artiste dans son film Les Plages d’Agnès. Ceci au risque d’avoir des problèmes de droits de reproduction d’une des oeuvres d’une peintre, car la réalisatrice ne voulait pas payer pour un hommage. Et elle avait raison.
Ici, elle propose de rebaptiser l’expo par : “Piccaso Love”. C’est simple et forcément pertinent !

Artist and model, 1973-1974, David Hockney
Artist and model, 1973-1974, David Hockney

Et des déclarations d’amour, il y en a dans toutes les salles du Grand Palais. Ne serait-ce que ce très bel autoportrait de David Hockney, nu, face à Picasso, le maître. D’une simplicité désarmante, la gravure située aux côtés de l’écran géant d’une installation de l’artiste américain pourrait échapper. Et pourtant c’est celle qui toucherait le plus.

Picasso, 2011, Zeng Fanzhi
Picasso, 2011, Zeng Fanzhi

Et les références prennent toutes formes, tous styles. Additionnées les unes aux autres, elles sont autant de preuves de la relation extrêmement vivante entre tous ces artistes et le peintre icône.
Que ce soit un portrait de Picasso peint par la jeune garde chinoise (Zeng Fanzhi, Yan Pei-Ming) l’incroyable reproduction à l’identique d’oeuvres célèbres comme Les Demoiselles d’Avignon, à la citation plus ou moins discrètes (l’artiste islandais Erro), jusqu’à estomper au maximum et ne garder que des infimes détails à la manière de Jasper Johns – qui n’avait pas une affection immodérée pour l’artiste espagnol.

Head (after Picasso), 1985, Andy Warhol
Head (after Picasso), 1985, Andy Warhol

Les Demoiselles d’Avignon surprennent toujours autant et inspirent des artistes aussi divers que Richard Price, Jeff Koons que Robert Colescott. Le dialogue entre les différentes variations autour d’un même thème, d’une même oeuvre est suffisamment unique pour s’y attarder.

Antiquity Uli, 2011, Jeff Koons
Antiquity Uli, 2011, Jeff Koons
Les Demoiselles d'Alabama dénudées, 1985, Robert Colescott
Les Demoiselles d’Alabama dénudées, 1985, Robert Colescott

Chaque nouvelle salle convoque une nouvelle confrontation et les invités peuvent surprendre comme Emir Kusturica, convoqué – via la projection d’un de ses premiers courts-métrages – à la légende de Guernica. Ou encore Jean-Michel Basquiat avec cet incroyable portrait vif, coloré, d’une jeunesse folle à la toute fin du parcours. Mais aussi des oeuvres plus rares qui échappent aux rétrospectives consacrées à Andy Warhol. Le père du Pop Art a lui rendu hommage via les figures africaines, transfigurées par une mallette de couleurs hardantes ou un simple noir et blanc sérigraphique.

Untitled, 1984, Jean-Michel Basquiat
Untitled, 1984, Jean-Michel Basquiat
Mon général (my general), 1992, Romuald Hazoumé
Mon général (my general), 1992, Romuald Hazoumé

La photogénie du peintre espagnol transpire aussi dans ce parcours.  Que ce soit par le double sous forme de pantin par Maurizio Catalan à l’entrée de l’exposition ou plus indirectement l’appropriation d’un cliché célèbre de l’artiste par un autre. Marvin Kippenberger, marqué par le portrait du peintre torse nu, et en caleçon, s’en inspirera pour un autoportrait.

Ohne Titel (sans titre), 1988, Martin Kippenberger
Ohne Titel (sans titre), 1988, Martin Kippenberger

Il est possible de s’étourdir, de perdre pied aussi mais les oeuvres originales de Picasso reviennent toujours par touches. Que ce soit le cubisme, cet ensemble de portraits insensés d’époques confondues réunis sur un même mur ou la collection d’eaux fortes revenant sur la passion dévorante et très érotisée du peintre Raphaël avec son modèle La Fornarina.

Marie-Thérèse accoudée, 7 janvier 1939, Pablo Picasso
Marie-Thérèse accoudée, 7 janvier 1939, Pablo Picasso


Et le MOOC dans tout cas ?

C’est une série de cours en ligne à apprécier à son rythme. Au total : 7 séquences découpées en 3 parties. Les cours sont associés à des activités et autres quizz pour vous permettre d’évaluer vos nouvelles connaissances.
Aucun diplôme à la clé mais une série de badges virtuels à partager avec tous. En parallèle, un forum de discussions permet d’initier des échanges avec les autres participants, de se lancer dans des débats passionnés autour d’une oeuvre ou d’un aspect de la passionnante biographie de l’intemporel Pablo.

exposition PICASSO.MANIA

jusqu’au 29 février 2016

au Grand Palais – Galeries nationales
entrée square Jean Perrin

lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h
nocturne le mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h
fermé le mardi (sauf pendant les vacances scolaires)

exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, le Centre Pompidou et le Musée national Picasso-Paris

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Expo : le Musée Guimet lâche ses « Tigres de papier »

Pour célébrer le 130ème anniversaire des relations diplomatiques franco-coréennes, le musée national des arts asiatiques Guimet (MNAAG) met la Corée à l’honneur. Parmi les trois expositions présentées à cette occasion, Tigres de Papier propose un voyage pictural dans l’art d’un pays encore peu connu en France.

Photo © Musée Guimet - Thierry Ollivier
Photo © Musée Guimet – Thierry Ollivier

On l’ignore souvent, mais le musée Guimet conserve la plus grande collection consacrée aux arts asiatiques en Europe. De ce fonds artistique incroyable, 130 œuvres ont été extraites pour célébrer les 130 années écoulées depuis la mise en place des relations diplomatiques entre la France et la Corée.
Lees 130 œuvres de l’exposition Tigres de papier retracent l’univers décoratif de la péninsule, du 14e au 20e siècle. Peintures, paravents, céramiques, jarres et mobiliers, toutes les facettes de l’art pictural coréen est exposé en trois périodes: l’âge d’or aux 15-16e siècles, les Lumières aux 17-18e siècles, la voie coréenne aux 19-20e siècles. Les paysages, le bestiaire et l’imaginaire suit alors une évolution qui se veut chaque fois plus moderne et distincte de ses voisins.

Faire vivre ses traditions

Difficile pour cette petite langue de terre d’exister à côté de ses imposants voisins. La Corée a longtemps vécu dans l’ombre de la Chine et du Japon. Les religion et philosophie communes (le bouddhisme et le confucianisme) ainsi que les invasions successives n’ont toutefois pas eu raison de l’identité artistique des peintres du pays. L’œil de l’expert en art asiatique y verra également les liens et les différences qui existent entre le Japon, la Chine, la Corée et l’Occident. La Corée n’ayant en effet pas échappé à une vision du monde modelé par l’esprit occidental dominant.

Photo © Musée Guimet - Thierry Ollivier
Photo © Musée Guimet – Thierry Ollivier

Il n’y a qu’à voir comment sont représentés les animaux fantastiques comme le dragon ou la tortue. Ou encore les fables populaires, subtilement évoquées dans des scènes de genre et des cérémonies uniques dans l’aire asiatique. Ces liens communs avec la Chine se démarquent grâce à des couleurs chatoyantes, un trait simple et épuré, de l’humour parfois et une calligraphie résolument originale. La salle dédiée à cette dernière est par ailleurs un véritable régal !

Tigres de papier cinq-siecles-de-peinture-en-coree Musée Guimet exposition expo Blog United States of Paris

Tigres de Papier, cinq siècles de peinture en corée
jusqu’au 22 février 2016

Tous les jours (sauf le mardi) : de 10h à 18h

Musée Guimet
6, place d’Iéna – 75016 Paris

by Joël Clergiot

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FIAC 2015 : un monstre rose, les yeux d’Hitchcock et de belles bêtes !

Nouvelle édition foisonnante entre valeurs sûres, icônes et révélations pour la FIAC qui prend ses beaux quartiers dans la nef du Grand Palais. De Picasso à Warhol, en passant par Hitchcock ou Soulages, Panayotis, le jeune premier du Petit Journal et Matt Pokora ne savaient plus où donner des yeux le soir de vernissage.

Picasso outremer 2009 by Bertrand Lavier FIAC 2015 Grand Palais Paris international contemporary art fair exposition Picasso ManiaLes quelques points rouges le premier jour de la foire internationale d’art contemporain prouvent une fois de plus que le rendez-vous est un incontournable pour tous ceux qui souhaitent la pièce qui manque à sa collection.
Même si “j’ai les impôts à payer !”, comme ce visiteur à son voisin, la tentation est grande.

Paula 2015 by Jaume Plensa bronze édition de 5 Galerie Lelong Paris FIAC 2015 Grand Palais Paris international contemporary art fairEt la jolie Paula, bronze daté de 2015 de Jaume Plensa n’a rien à envier aux oeuvres de Jean Dubuffet qui ont également toutes trouvé preneur dès l’ouverture ce mercredi. Dans cette galerie géante sous verrière, des face à face perçants, troublants avec des inconnus et un grand nom du cinéma.

Besler Florilegium Mtar Mbaye 2012 by Kehinde Wiley huile sur toile Galerie Daniel Templon Bruxelles Paris Fiac 2015 Grand PalaisLe premier : Kehinde Wiley représenté par la Galerie Daniel Templon à Paris. Le portraitiste américain nous offre une nouvelle rencontre, cette fois c’est Mtar Mbaye qui nous fait face. Il est saisi avec son maillot. Aucune information sur le garçon. Le portrait parle de lui-même.

Pyrite Cracked Face 2015 by Daniel Arsham Pyrite hydrostone unique Galerie Emmanuel Perrotin FIAC 2015 Grand Palais PARIS international contemporary art fair
Pyrite Cracked Face 2015 by Daniel Arsham Pyrite hydrostone unique Galerie Emmanuel Perrotin FIAC 2015 international contemporary art fair Grand Palais PARIS
Une révélation ensuite, Daniel Arsham, ce trentenaire américain, emporte la mise avec une seule oeuvre : Pyrite Cracked Face. Une pièce unique d’une brillante composition. Le regard perdu du modèle traduit le malaise de sa propre décomposition. Pause.

Hitchcock Head 4 2015 by Karl Haendel pencil and enamel on paper Mitchell-Innes & Nash New York City FIAC 2015 Grand Palais Paris international contemporary art fairAutre regard tout aussi intense : Hitchcock par Karl Haendel réalisé au crayon et à l’émail sur papier. Beaucoup de visiteurs sont passés devant sans prêter une réelle attention, sans doute à cause du manque de recul. Mais le regard est aussi bien imposant que bienveillant.

Monster Bill 1998 2011 by Lee Bul Lehmann Maupin Gallery New York Hong Kong FIAC 2015 Grand Palais Paris international contemporary art fairD’autres rencontres. Avec des pièces tout aussi déroutantes qu’aguichantes. Un monstre rose, celui de la coréenne Lee Bul. On a beau cherché les yeux, impossible de capter réellement les intentions de ce personnage énigmatique.

Moroon Belts Deer 2015 by Sean Landers oil on linen Capitain Petzel Gallery Berlin FIAC 2015 Grand Palais Paris international contemporary art fairUn beau bestiaire aussi se joue d’allées en allées, d’un stand à un autre. Dans cette version 2015, le cerf de Sean Landers qui ne laisse personne insensible. Et cette impressionnante pieuvre de Carsten Höller présentée à même le sol par la Galerie Air de Paris.

Octopus 2014 by Carsten Höller purple coloured polyurethane brown glass eyes Galerie Air de Paris Fiac 2015 international contemporary art fair

Ne pas manquer le portrait d’un révolutionnaire anonyme shooté par le duo Pierre et Gilles,  les dernières compositions de l’artiste lyonnais, Marc Desgrandchamps, le miroir qui nous parle (Consider Yourself Liberated) du chinois Xu Zhen.

FIAC PARIS 2015 2015 damien hirst Washington 2014 White Cube galerie Grand Palais Paris international contemporary art fair photo by united states of paris

Lames de scalpels, morceaux de fermetures éclair,  aiguilles de couture et de tatouage, dépôts d’aluminium, punaises, hameçons zt épingles de sûreté sont transfigurés par Damien Hirst dans cette oeuvre : Washington

FIAC PARIS 2015 2015 Pablo Picasso Grand Palais Paris international contemporary art fair Photo by United States of Paris

La FIAC, c’est aussi l’occasion de découvrir, au détour de stands, des toiles de grands maîtres de la peinture : par exemple ce tableau de Picasso, ce portrait de Modigliani ou encore les noirs profonds de Pierre Soulages

FIAC PARIS 2015 2015 Modigliani Grand Palais Paris international contemporary art fair Photo by United States of ParisFIAC PARIS 2015 2015 Pierre Soulages Grand Palais Paris international contemporary art fair Photo by United States of ParisSans oublier une composition originale de l’Opéra Garnier par Valery Koshlyakov.

Finissons notre tour pour le nouvel ami de Panayotis, le très jeune journaliste, nouvelle recrue du Petit Journal. Il s’est arrêté le temps d’un sketch aux côtés de ce clown dépressif.

FIAC 2015  au Grand Palais du 22 au 25 octobre 2015

OFFICIELLE aux Docks Cité de la Mode et du Design du 21 au 25 octobre 2015

HORS LES MURS du Jardin des Tuileries à la Place Vendôme, et au Petit Palais, Musée National Eugène Delacroix, Jardin des Plantes.

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Exposition Tu dois changer ta vie ! en 2 oeuvres #RLille3000

Au 2e étage du Tri Postal, après avoir pris en pleine face la révélation de la scène contemporaine coréenne, l’exposition Tu dois changer ta vie ! orchestrée par Fabrice Bousteau (directeur de la rédaction de Beaux Arts Magazine) nous embarque dans une exploration intense de multiples interrogations autour de la renaissance. Le titre est un emprunt au philosophe Peter Sloterdijk qui nous invite sans attendre à une meilleure connaissance de soi. 

Parmi la trentaine d’artistes (Philippe Ramette, Winshluss, Sacha Goldberger, Michel Blazy…), de disciplines aussi diverses que la photo, le film animé, la sculpture que des compositions aux touches (ou bâtonnets) à parfum, deux créateurs nous ont stoppé dans notre course contre la montre au cours de la visite de presse.
Et deux palettes chromatiques.

Détail danseur Entomogrotte stellaire 2015 by Julien Salaud installation in situ Tripostal Lille 3000 renaissance exposition Tu dois changer ta vie urateur Fabrice Bousteaujpg
Entomogrotte stellaire, 2015, Julien Salaud

Premier stop qui nous a éloignés du curateur de l’exposition : Julien Salaud. Un artiste qui nous fascine toujours autant et pour cause : sa maitrise du tissage de fils de coton blanc est assez impressionnante.

Entomogrotte stellaire 2015 by Julien Salaud installation in situ Tripostal Lille 3000 renaissance exposition Tu dois changer ta vie danseur squelette
Entomogrotte stellaire, 2015, Julien Salaud
Détail Entomogrotte stellaire 2015 by Julien Salaud installation in situ Tripostal Lille 3000 renaissance exposition Tu dois changer ta vie papillon humain et araignée
Entomogrotte stellaire, 2015, Julien Salaud

Cette création, Entomogrotte stellaire, est sorte de caverne hallucinatoire où animaux, figures humaines, toiles d’araignées nous happent sans autre effet que la lumière noire révélatrice. La teinte bleutée ferait penser à une boite de nuit, mais ici la danse est sur les murs. Et les perceptions ne sont pas immédiates. La densité se révèle à mesure que le regard balaie l’ensemble, revienne sur des détails et oublie tous ses voisins.

The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse
The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse

La deuxième salle offre un ballet d’images assez incroyables. Fabrice Bousteau nous avait prévenus : le film de Richard Mosse a une réelle emprise sur les visiteurs. Il nous a fallu un retour dans la salle loin du groupe pour apprécier, comprendre et saisir l’intensité de ces images dont les couleurs sont aussi inhabituelles que subjuguantes.
Il ne s’agit pas d’un nouveau filtre Instagram, encore moins d’images de vacances.

Landscape The Enclave 2012-2015 by Richard Mosse Jack Shainman Gallery exhibition expo Tu dois changer ta vie Tripostal Lille 3000 Renaissance curator Fabrice Bousteau
The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse

Le travail du photographe et vidéaste revient sur le conflit qui déchire la République Démocratique du Congo depuis 1998. Militaires, familles déplacées se trouvent sinon magnifiés, transcendés par le paysage teinté d’une couleur rose. La technique de colorisation résulte de l’utilisation d’une pellicule photo infrarouge des années 40 par Kodak.

The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse
The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse

Le contraste entre l’horreur (des corps abandonnés sur les bords de route, des militaires armés) et la beauté de ces images inédite captive plus que de raison.
Difficile de s’extraire de cet ensemble d’écrans où notre regard est libre de fixer, comme d’opérer un ballet incessant pour qu’aucune image ne vous échappe.

The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse
The Enclave, 2012-2015, Richard Mosse

Beaucoup d’autres expériences (visuelles, physiques que sonores) sont à expérimenter.

Exposition Tu dois changer ta vie ! 

jusqu’au 17 janvier 2015

du mercredi au dimanche de 10h à 19h
fermé le lundi et le mardi

au Tri Postal
Avenue Willy Brandt
59000 LILLE

dans le cadre de Lille 3000 Renaissance 

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Paravents de Georges Rousse : audace à La Conciergerie

Nouveau jeu de perspectives à Paris après l’invasion cet été des formes colorées de l’artiste Felice Varini à la Villette. C’est au tour de Georges Rousse d’inviter les visiteurs à une expérience visuelle à travers l’oeuvre réalisée in situ, Paravents, dans la salle des Gens d’armes de La Conciergerie

Un seul point de vue possible pour apprécier en son entier la composition de la barre rouge sur fond blanc. Deux pas en avant ou trois en arrière et la figure centrale devient bancale.
Et pour la pleine perception, votre meilleur allié sera un appareil photo permettant une vision plus large que la vôtre.

Paravents point de vue unique sur installation de l artiste photographe plasticien Georges Rousse à la Conciergerie centre des monuments nationaux photo by united states of paris blogL’installation joue le plein contraste avec le lieu qui l’accueille. Les courbes des voûtes s’opposent à la régularité des morceaux de bois. Le duo rouge et blanc s’impose face à la pierre qui finalement s’incline.
Comme le confirmait l’artiste lors du vernissage, la conception de cette oeuvre a pris en compte la totalité de l’espace. Et c’est aussi intéressant de s’attarder sur les éléments disloqués à cause de nos déplacements.
Les perspectives sur cette salle historique se trouvent bouleversées, restructurées, invitant à concevoir de nouveaux points de vue et un tout autre rapport à la proposition du plasticien français.

Paravents perspectives installation de l artiste photographe plasticien Georges Rousse avec voûtes de la Conciergerie centre des monuments nationaux photo by united states of paris blogLe montage de Paravents aura nécessité 3 semaines de travail sur place pour l’artiste et ses collaborateurs. Photos, esquisses, aquarelles avec notes de couleurs ont permis, au préalable, à appréhender au mieux le lieu avec la réalisation.

Paravents détails et voûtes installation de l artiste photographe plasticien Georges Rousse à la Conciergerie centre des monuments nationaux photo by united states of paris blogA votre tour de redécouvrir ce lieu historique de la capitale avec un regard inédit grâce à l’audace du Centre des monuments nationaux a l’initiative de cette proposition artistique.

Paravents
installation de Georges Rousse

jusqu’au 29 novembre 2015

à la Conciergerie
2, boulevard du Palais
75001 PARIS

Horaires : ouvert tous les jours
de 9h30 à 18h

#Bonplan : gratuité le 1ers dimanche de chaque moi.

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#RLille3000 : Séoul, vite, vite au Tripostal : expo bluffante !

Les Coréens n’ont pas fini de vous bluffer. Séoul, vite, vite est une des nombreuses expositions de la nouvelle édition de Lille 3000, sous-titrée Renaissance pour l’année 2015. Le Tripostal vous embarque pour une spectaculaire immersion dans le foisonnement artistique de ce pays dont l’incroyable croissance n’a pas fini de nous surprendre.

Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram

Et l’univers qui nous frappe en premier est sans aucun doute celui de Choe U-Ram qui invente des machines mi-insectes, mi-fleurs avec un petit côté Alien – si l’on n’était pas sûr à 100% qu’elles étaient bien domestiquées. Ces créations-créatures sont des sujets de fascination subjuguants. Urbanus Female est une sorte de fleur métallique qui ouvre ses pétales avec un tourbillon lumineux en son centre. On la croirait sortie tout droit du futur, native d’une forêt ou jungle inconnue, abandonnée.

Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Urbanus Female, 2006, Choe U-Ram
Nox Pennatus, 2005, Choe U-Ram
Nox Pennatus, 2005, Choe U-Ram

Une autre installation joue de ses tentacules pour une chorégraphie originale et mécanique. Alors qu’un manège (Merry-Go-Round) nous emporte dans un tourbillon vertigineux. Enfin, une boule à facettes dernier cri vient clôturer cette rencontre. URC-1 est, en fait, constitué de phares de voitures. L’effet est saisissant. Votre appareil arrivera-t-il à le saisir ?

l'artiste Choi Jeong Hwa
l’artiste Choi Jeong Hwa

Juste avant, l’entrée de l’exposition se fait dans une sorte de capharnaüm organisé. Choi Jeong Hwa, qui a dispersé en plein Lille ses arbres à fruits et autres fleurs gonflées, nous donne une idée de son atelier-maison où il amasse toutes sortes d’objets plus ou moins pieux, plus ou moins utiles. C’est barré, coloré, festoyant !

Réplique atelier maison artiste coréen Choi Jeong Hwa portrait pop art korean artist exposition Séoul vite vite au Tripostal Lille 3000 Renaissance année France Corée 2015-2016 exhibition
Des bouddhas rieurs jouent des coudes avec une Vierge rouge velours ou une statue africaine. Sans oublier les bustes argent à l’effigie de Warhol, le Dieu pop du panthéon de cet artiste farceur.

Au 1er étage, initiation avec les DVD-Bangs, sortes de refuges pour la jeunesse coréenne. Amusant pour une pause en amoureux ou entre amis.

High School Uni-form, 1996, Do Ho Suh
High School Uni-form, 1996, Do Ho Suh

Avant de pénétrer la réplique d’un appartement coréen – prière de laisser vos chaussures à l’entrée – deux autres oeuvres frappantes. L’armée d’uniformes d’étudiants de Do Ho Suh qui évoque l’imposante masse que peut représenter l’univers scolaire pour les Coréens.
Suit le montage photographique psychédélique et étourdissant de Jiyen Lee. Les combinaisons d’ascenseurs font perdre tous les repères aux spectateurs.

Above the timberline (détail), 2011, Jiyen Lee
Above the timberline (détail), 2011, Jiyen Lee

Bien d’autres propositions artistiques dans ce parcours : les retrouvailles de Lee Bul que l’on avait tant aimée à la Fondation Cartier, une initiation à la K-Pop qui déclenche la frénésie de la jeunesse coréenne. 


Exposition Séoul, Vite, Vite !

jusqu’au 17 janvier 2016

au Tripostal
avenue Willy Brandt
59000 LILLE

horaires :
mercredi au dimanche : 10h à 19h
fermé les lundi et mardi

 

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TAKE ME I’m yours à la Monnaie de Paris : expo jubilatoire !

Ludique, déroutante, emballante, barrée, tous les adjectifs sont bons pour décrire Take me (I’m yours) à la Monnaie de Paris. Pour autant, il ne s’agit pas d’une déclaration d’amour, mais bien d’une proposition artistique décapante : l’oeuvre n’est finalement pas tout à fait celle qui est exposée ; elle prendrait tout son sens une fois dans votre sac, de retour chez vous. Une expérience à ne surtout pas visiter seul(e).
Attention : pleines performances du 22 au 24 oct à l’occasion de la Fiac.

Dispersion, 1991-2015, Christian Boltanski
Dispersion, 1991-2015, Christian Boltanski

Dans la suite logique de la précédente exposition consacrée à l’artiste belge méconnu mais génial, Marcel Broodthaers, la Monnaie de Paris malmène une nouvelle fois nos certitudes en matière d’art contemporain en recréant une expo culte née à la Serpentine Gallery à Londres en 1995. A l’origine, deux artistes Christian Boltanski et Ulrich Obrist, conçoivent un parcours où il est exceptionnellement possible de toucher les oeuvres et, plus surprenant, d’en emporter des bouts.

Postcards, Hans-Peter Feldmann
Postcards, Hans-Peter Feldmann

Des 12 artistes exposés à Londres et présents pour cette recréation, 32 nouveaux viennent composer un générique impressionnant de noms. Gilbert & George, Yoko Ono, Fabrice Hyber, Bernard Lavier, Fabrice Hyber, Douglas Gordon. Et une nouvelle commissaire, Chiara Parisi, vient participer à la mise en scène de cet ensemble hétérogène dans les salles de la Monnaie de Paris.

Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono
Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono
Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono
Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono

Ça déborde de partout !
Les oeuvres se sont exceptionnellement répondues dans l’ensemble de la Monnaie de Paris : Wish Tree (arbre à souhaits) de Yoko Ono dans les escaliers – messages amusants, touchants et décalés à lire par tous et toutes -, un oeuf sur les marches, un distributeur de lots à l’entrée des toilettes, sans oublier une montagne de cartes de visite noires dans un étroit couloir.

The Banners, 2015, Gilbert & George
The Banners, 2015, Gilbert & George
Untitler Revenge, 1991, Felix Gonzalez-Torres
Untitler Revenge, 1991, Felix Gonzalez-Torres

Take me (I’m yours) est une fête foraine d’un nouveau genre et en intérieur.  Rien n’est tout à fait sérieux si ce n’est le nom des artistes présentés. Croiser un bac à badges God save the Queen ou un carré composé de bonbons à la menthe au milieu d’une pièce peut prêter à sourire. Il faut savoir aussi observer : est-ce que les autres visiteurs se contentent d’un badge ou d’un bonbon ou sont tentés d’en prendre plusieurs ? Et vous ? Comment réagirez-vous face à la prolifération de certaines pièces ?

Sans titre, 2015, Daniel Spoerri
Sans titre, 2015, Daniel Spoerri

Et comment résister au squelette comestible de Daniel Spoerri ? Ces petits bouts d’os au sucre et pâte d’amande nous font entièrement relativiser notre propre fin.

Sans titre, 2015, Pawet Althamer
Sans titre, 2015, Pawet Althamer

Il faut savoir laisser aussi
Tout n’est pas à récupérer dans votre grand sac en papier signé Boltanski. Il est aussi question de troc avec un atelier pratique, dès votre arrivée à la billetterie. L’institution parisienne étant un lieu de production de pièces, il est donc normal de réaliser la vôtre. Et votre inventivité sera récompensée !
L’achat : si vous souhaitez repartir avec l’écu original aux faces bicolores conçu par Fabrice Hyber.

Free Store, 2009-2015, Jonathan Horowitz
Free Store, 2009-2015, Jonathan Horowitz

Et enfin, le don. C’est aussi très inhabituel. Il ne s’agit pas ici de participer à une campagne de don pour l’acquisition d’une oeuvre comme cela se fait avec de grands musées comme le Louvre ou Orsay, mais bien de laisser un objet dans un des salons à l’invitation de l’artiste Jonathan Horowitz.
Le jour de notre visite, les visiteurs n’avaient pas été d’une générosité folle : ticket de métro, mouchoir avec empreinte de rouge à lèvres, peigne. Il est arrivé que l’équipe d’accueil aperçoive un casque de moto ou encore plus impressionnant : une machine à écrire. Un acte totalement prémédité !

Beaucoup d’ordres propositions et installations originales sont à découvrir. Ne tardez pas : tout doit disparaitre !

Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono
Wish Tree, 1990-2015, Yoko Ono

TAKE ME (I’m yours)
sous le commissariat de Christian Boltanski, Hans Ulrich Obrist et Chiara Parisi

jusqu’au 08 novembre 2015

à la Monnaie de Paris 
11, quai de Conti
75006 PARS

ouverture : tous les jours de 11h à 19h
nocturne le jeudi jusqu’à 22h

Avant votre visite, téléchargez l’application mobile !

Du 22 au 24 octobre, à l’occasion de la FIAC 2015, de nombreuses interventions au programme !!

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