Signature : perle gastronomique franco-coréenne à Montmartre

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SériesMania 2018 : bon cru avec Kepler(s), Kiss me first & Aux animaux la guerre

Le festival SériesMania 2018 fait une étape remarquée à Lille avec une programmation tout aussi emballante que celle des précédentes éditions.
87 séries au total et le binge watching est entièrement gratuit et légal ! Ce mardi, visite de village du festival au Tri Postal, projection des deux premiers épisodes de Kepler(s), une série avec un flic muté volontairement à Calais, rencontre de Bryan Elsler, cocréateur de Skins, une star suédoise nommée Sofia Helin et un bodybuilder mi-ange mi-démon.

SeriesMania 2018

SériesMania 2018, le village au TriPostal

Le village du festival est l’occasion d’une immersion dans l’univers des séries avec des décors pour photos souvenir, des ateliers pour enfants. L’exposition d’affiches de la chaîne FX rappelle que les liens entre séries et cinéma sont très très poreux. L’inventivité est excellente et nous donnerait des envies de parodies.
L’expo photo d’un fan de la série Twin Peaks, Blake Morrow nous a emballés. Un travail de fou pour reconstituer l’univers de Davis Lynch et lui rendre hommage. Le photographe attend l’accord du cinéaste pour sortir un livre.

Kepler(s), l’après United States of Tara

7 séries françaises en compétition parmi elles, Kleper(s) présentée en première mondiale avant sa diffusion sur France 2.

C’est Frédéric Schoendoerffer qui est à la réalisation et qui a assuré le tournage en région Hauts de France, notamment à Calais.

Le premier épisode n’est pas fou fou mais c’est de bonne facture. Le second nous met réellement plus en émoi pour vouloir voir la suite. Une enquête policière sur fond de problèmes de migrants à Calais, portée par un flic doté de « passagers » ou personnalités multiples.
Ce qui nous a fait penser immanquablement à la série culte à l’origine du nom du blog : United States of Tara. L’histoire de cette mère de famille aux personnalités multiples et barrées.

Le casting est emballant : Marc Lavoine, même s’il faut un peu de temps pour l’envisager comme flic, et non plus chanteur-charmeur.
Sofia Essaïdi est brillante en policière qui a encore bien à apprendre.
Notre chouchoute : Élodie Navarre, en épouse du flic malade, convaincante.
Serge Riaboukine délirant. C’est plus des happenings que des scènes réellement pertinentes pour l’intrigue.

Sériesmania 2018
Bryan Esley

Kiss me first, Skins en VR

Bryan Elsley, cocréateur de la série Skins, de retour avec une nouvelle immersion dans le prisme des adolescents. Cette fois, on suit Leila qui se trouve connectée à d’autres jeunes de son âge, via le secret qu’elle porte et en pleine réalité virtuelle.

Dans Kiss me first, on sent une filiation avec Ready Player One de Spielberg. Trouver une vie meilleure et se faire de nouveaux amis par l’intermédiaire d’un jeu vidéo. Le roman de Lottie Moggachi qui se déroulait dans un chatroom de Facebook, ouvre de nouvelles voies à la double narration : réelle et virtuelle.

Les liens entre les jeunes intriguent, comme leurs motivations à se retrouver tous dans le virtuel. Les personnages Tallulah Rose Haddon (Leila) et Simona Brown (Tess) sont captivants.

Une coproduction Channel 4 et Nextflix à gros budget pour assurer une animation de qualité. C’est un studio écossais qui a conçu tout la création visuelle.

SériesMania 2018
Sofia Helin

Sofia Helin, The Bridge l’original

En France, nous avons eu droit au remake avec Le Tunnel (sous la Manche) pour frontière.
Il ne faut pas oublier que la série originale vient de Suède et que la créatrice du rôle est Sofia Helin.
« Pour le scénariste, le personnage de Saga souffrait d’autiste, du syndrome d’Asperger. Elle est totalement à l’opposé de ce personnage. Elle m’irritait beaucoup au début. Mais j’ai compris sa solitude. Quand j’ai commencé je ne connaissais pas son histoire et pourquoi elle était aussi bonne. C’est maintenant que je sais. »

Anecdote : la comédienne n’a su que plus tard que son personnage était, au départ, destiné à mourir à la fin de la saison 1.

SériesMania 2018

Au animaux la guerre : drôle d’équipée !

Un syndicaliste, un bodybuilder et une contrôleuse du travail. Le trio est pour le moins original. Aux animaux la guerre est une adaptation du roman de Nicolas Mathieu.
On suit les vies chaotiques de trois personnages. L’accumulation des emmerdes pourrait être un peu excessive mais elle est la condition pour donner du corps au récit et réunir ces trois entités.
Roschdy Zem n’est pas le premier à fauter pour des problèmes d’argent. On se souvient d’un chauffeur de taxi anglais obligé de s’allier à un truand notoire…

Les deux premiers épisodes campent un décor de France désenchantée et de contexte social tendu.
L’humour n’est pas absent heureusement. Il y a des scènes cocasses comme une vache dans une boîte de nuit.
De quoi donner envie de voir la série complète.

Sériesmania 2018

Le festival SériesMania 2018 continue jusqu’au 5 mai 2018 dans tout Lille. 

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Et mon coeur transparent : Caterina Murino, femme fatale !

Adaptation du roman de Véronique Valdé, Et mon cœur transparent est un film aussi étrange qu’inspirant, inhabituel qu’onirique.
Si l’on accepte qu’une folle histoire d’amour puisse débuter par une (simple) chaussure bleue à talon, alors on acceptera toutes les fantaisies de ce récit singulier.

Et mon coeur transparent

Caterina Murino is the new femme fatale

Les deux réalisateurs renouent avec le cinéma US des années 30, le film noir et cette aspiration à la femme fatale.
Un personnage tout à la fois inaccessible et proche, tendre et mystérieux.
Caterina Murino est l’interprète parfaite. On se prend à partager les doutes, l’admiration et la folie de Lancelot face à une telle beauté en partie tombée du ciel. Rien d’étonnant à ce que la comédienne remercie à plusieurs reprises le duo qui la révèle tout autre sur grand écran, lors de l’avant-première.

Et David et Raphaël Vital-Durand nous bercent littéralement avec des images d’une beauté rare, sans voyeurisme : une silhouette tout de noir vêtue dans l’encadrement d’une porte, des gros plans de rouge à lèvres sur bouche sensuelle ou encore cette chaîne qui met si bien en valeur la taille de la comédienne.
Caterina n’est pas qu’une image, elle est un électron libre, un papillon virevoltant, d’une aisance désarmante.

Et mon coeur transparent

Julien Boissellier is the one! 

Lancelot est ce type de personnage transparent, à la vie calme, sans aspérité. Mais quand une bombe comme Irina lui tombe dessus, la déflagration est telle que sa vie sera totalement bousculée.
Julien Boisselier apporte candeur, douceur, émerveillement à son personnage qui n’en croit pas ses yeux – et nous non plus.
Il est de tous les plans, nous connectant à lui quand l’histoire part en vrille ou quand on a un sérieux doute sur l’épilogue. Sans lui, le film aurait pu prendre un méchant virage.

Et mon cœur transparent est un petit bijou surréaliste, énigmatique et prenant.

Je n’ai pas du tout envie de m’étendre sur l’histoire. Elle regorge de subtilités, de décalages savoureux et d’étrangetés. Mieux vaut les découvrir sur grand écran que par écrit.

Et mon coeur transparent

Et mon cœur transparent

film écrit et réalisé par David et Raphaël Vital-Durand
D’après le roman de Véronique Ovaldé (paru aux éditions de l’Olivier)
Avec Julien Boisselier, Caterina Murino, Serge Riaboukine et la participation de Sara Giraudeau

Sortie le 16 mai 2018

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Claire Diterzi éblouit avec l’Arbre en poche

Claire Diterzi est une créatrice capable de tout, de folies pures, de bidouillages magistraux. Elle vient de concevoir L’Arbre en Poche, une sorte d’opéra contemporain jubilatoire à l’histoire insensée.
Le plus surprenant est d’avoir été happé copieusement, au Printemps de Bourges 2018, sans aucune préparation et connaissance de ce que nous allions voir.
L’irrésistible fougue musicale a fait le reste.

Claire Diterzi

 

Percussionnistes de génie

Une mise en scène barrée, une table dressée avec des verres, carafes, saladiers, origamis et autres bougies. Un peu plus tard, un échafaudage fera son apparition.
Au changement de plateau, c’est déjà un spectacle de voir l’équipe technique installer cet ensemble « d’instruments » originaux et des percussionnistes accorder leurs verres, pour assurer le bon niveau d’eau contenu.

Un homme se lève du 1er rang, costume noir et sneakers orange. Il nous conte la formidable histoire de son frère jumeau, Philippe.
On ne sait pas du tout où il va nous embarquer. On s’étonne de ne pas voir arriver tout de suite Claire Diterzi.
L’homme enfile un grand manteau à la Merlin l’enchanteur, s’assoie sur un trône de bois aux côtés d’hommes et de femmes vêtus de noir.
Première embardée musicale à coups de bruits de bouches et cliquetis sur verres en tout genre.
« Ce sont des brutes : des premiers prix de conservatoire ! » nous lancera heureuse l’artiste après le spectacle.

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi, divine sorcière

L’arrivée d’un contreténor aux pieds nus vient nous bloquer dans notre siège. Le mélange des genres est absolument improbable et efficace.
On se prend à nous laisser bercer, entre bruitages, contes et belles créa musicales comme on les aime.
Claire Diterzi fait enfin son entrée, au bout de 30 min de spectacle, en sorcière fumante. Elle est grandiose dans son grain de folie.

L’arbre en poche charme d’un bout à l’autre. Il bouscule tous nos repères. Il n’est pas non plus nécessaire de tout saisir de ce récit fruit d’un esprit inventif, voire délirant. Nul besoin non plus d’une initiation à l’art de Claire Diterzi pour aimer.

Le mot de la fin à l’artiste : « C’est de la musique contemporaine !
Preuve que les gens peuvent apprécier des choses qui élèvent. »

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi
album L’arbre en poche


Et spectacle
texte et conception : Claire Diterzi
musique : Francesco Filidei, Claire Diterzi
mise en scène : Claire Diterzi et Fred Hocké

chant : Serge Kakudji (contreténor), Claire Diterzi
jeu : Alexandre Pallu
percussions : Matthieu Chardon, Lucie Delmas, Stéphane Garin, Thibault Lepri, Lou Renaud-Bailly, François Vallet

l arbre en poche

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Printemps de Bourges : la vague Hyphen Hyphen, Rone, Ben Mazué, Bagarre

Fougue, poésie, folie et danses …
Un 5ème jour au Printemps de Bourges 2018 en communion avec Hyphen Hyphen, Rone, Corine, Ben Mazué et Bagarre.
Découvertes et t
êtes d’affiche dans les 4 salles principales du festival. Du slam dans la foule et de l’électro pure.
Et une affluence plus faible qu’à l’accoutumée pour un samedi… (les grèves ont-elles éloigné les festivaliers ?). 

Hyphen Hyphen

Hyphen Hyphen

Hyphen Hyphen is back! 

Ce sera notre point d’orgue de la journée. Alors que certains attendent Laurent Garnier qui joue à 3h du mat’. Trop tard pour nous en cette fin de semaine, même pour voir un monstre sacré de l’électro.

C’est dans la chaleur du Palais d’Auron, qu’Hyphen Hyphen (HH pour les intimes) fait son apparition. Énergie et lumière stroboscopique seront les valeurs sûres de leur set.Hyphen Hyphen

Le groupe défend en live son nouvel album HH qui sortira fin mai 2018. On sent un peu moins de fureur sur scène mais Santa et Adam se démènent toujours autant. Et le public danse sans bouder son plaisir.

« On s’approche de la fin, il va falloir danser terriblement ! »

Après un (petit) show de 45 min, HH le clôt avec son hymne Just Need Your Love. Santa s’offre un bain de foule. Le slam est décidément le must-do de cette édition du festival.
La chanteuse finira en communion total avec le public avec un retour sur scène en fendant la foule !

Le tumulte de cette chanson finit d’emporter le public et nous dans nos élans festifs.

Rone is the one! 

Avant Hyphen Hyphen, on s’était posé devant Rone.
En déroulant ses premiers sons, on se dit que le DJ est placé un peu tôt dans le line-up de la soirée.
Ses morceaux ne sont pas si légers pour simplement chauffer les festivaliers accros à la musique électro et à la fête.

Comme le set se chevauche avec Hyphen Hyphen, impossible de le voir en totalité. Dommage.

Ben Mazué : épopée onirique

Rendez-vous était pris à l’Auditorium avec La princesse et le dictateur. Le spectacle de Ben Mazué que l’on avait raté à l’automne dernier.

« J’ai tellement de rêves d’enfant que je n’ai pas renoncé à être footballeur. J’ai 35 ans et il me reste un an avant la retraite sportive ! »
Le postulat de ce spectacle est posé et l’humour est de mise.

Le rêve à Ben c’est aussi de réaliser un film. Alors avec son clavier Robin Notte, ils vont jouer en live la bande-originale de ce film qui ne sera jamais produit.
« On dirait qu’on serait à Bercy »
Ben Mazué sait conter une histoire et en un rien de temps, il nous téléporte dans son univers.


Dans ce stand-up musical, on sourit, on rit et on est touché par l’histoire d’amour de Vincent et de Romy. On y trouve aussi Ben Mazué, fantasmé, chanteur à la réussite fulgurante.

Acteur, Ben l’est autant que compositeur ou chanteur.
Il séduit par sa poésie et son imagination folle.

Bagarre : fougueuse découverte

Pour les non-initiés, on pourrait croire à un simple groupe de hip-hop.
Bagarre c’est Emmaï Dee, La Bête, Majnoun, Mus, et Maître Clap : 4 gars et une fille. Chacun a son propre style vestimentaire.
Mais musicalement, le groupe n’en a aucun.

Bagarre symbolise la génération YouTube qui n’a pas de frontière en matière de genres musicaux.

« Ce soir, nous sommes Bagarre, vous êtes le Club ! »
Hip-hop, rock (parfois punk), world, électro, rien ne fait peur à Bagarre et ils le font bien.
A part le batteur, tous changent d’instrument à chaque titre et passe par le micro, ça nous rappellerait presque Arcade Fire. Sur scène, les 5 jeunes ont une énergie bondissante.
Le public les suit dans leurs grains de folies musicales et leurs passions : la fête et la danse.

Pas facile d’entamer la soirée sous le chapiteau du W. Bagarre s’en sort foutraquement bien tiré !

Corine : un univers à part

Un stop au 22 s’imposait pour assister à la fin du concert de Corine, une créature particulièrement fascinante et subjuguante.

Corine, c’est une choucroute bouclée 80’s sur la tête. Elle suscite d’ailleurs beaucoup de « Oh Polnareff ! » côté festivaliers venus passer une oreille.

Cocktail, Il fait chaud… des titres qui permettent à Corine de partager sa personnalité artistique barrée.

Une énergie dingue qui clôt parfaitement notre édition du Printemps de Bourges 2018.

SAVE THE DATE : le Printemps de Bourges 2019 c’est du 16 au 21 avril !

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HollySiz en interview : on a parlé New York, Luke Jenner & live

Rencontre avec HollySiz, revenue de New York pour embarquer son nouvel album, Rather than talking sur scène et en tournée. C’est avec Luke Jenner, chanteur du groupe américain The Rapture, qu’elle a conçu ce disque qui réunit des pépites rock.
Interview au Printemps de Bourges qui a lancé sa tournée de festivals d’été.
HollySiz sera en concert au Plan de Ris Orangis, le 30 mai. Des invits à gagner ici !!

INTERVIEW

Hollysiz

HollySiz x Luke Jenner de The Rapture

“Ma meilleure amie a eu un vrai coup de foudre amicale avec Luke Jenner qu’elle a rencontrée en produisant le clip de Joakim avec le featuring de Luke. Elle savait qu’on allait nous attendre. La rencontre s’est faite à Paris.
Quand je suis arrivée à NYC, je n’ai pas osé le contacter tout de suite. J’étais bien sûr fan de The Rapture.

Et puis, très naturellement, on a passé beaucoup de temps à marcher dans les rues, à parler philosophie, musique, à s’offrir des livres, sans l’idée de travailler ensemble. Il est très généreux de son temps. Il est aussi très francophile.
Un jour, il m’a fait écouter son album solo, en studio. C’était une manière de me dire : « je me suis foutu à poil, alors à ton tour de me faire écouter ce que tu es en train de faire. »
Ca a été encore plus dur de lui faire écouter. Quand je lui ai proposé d’en parler, il m’a : « enfin ! Demain 10h au studio ! »
Luke avait ça en tête depuis longtemps, qu’on collabore mais il se disait : « elle ne va jamais en parler ». Il avait écouté mon premier album. Et il s’y était vraiment intéressé.”

Ecriture avec Luke de The Rapture 

Luke m’a aidée sur le texte de Love is a temple que j’étais en train d’écrire. Il l’a remis en forme. Et on a creusé beaucoup plus.
Il m’a vraiment aidé pour l’écrire, m’a poussée.
Comme on était devenu très amis, je lui avais raconté beaucoup de choses. Et quand il lisait mes textes, il me disait : « je ne reconnais pas ce que tu m’as raconté, tu n’es pas franche. »
On a écrit un texte à 4, I will, dans lequel il chante.
C’est une rencontre assez décisive dans ma vie de femme, d’amie. Et artistiquement, il m’a beaucoup bousculée.”

Hollysiz

New York stimulante

Je ressens dans toutes les chansons que l’influence de NYC est présente.
Le fait, de me sortir de la France, de ma zone de confort – c’est cliché.
Dire : “je suis chanteuse” quand on me posait la question de ce que je faisais. D’un coup, réussir à redéfinir ce que l’on fait soi-même et vis-à-vis des gens c’est très important.
Il y a les musiciens que j’ai rencontrés, les concerts que j’ai vus. Retourner dans une école de danse, tous les jours, me mettre à la barre.

Retrouver une rigueur « anonyme » dans une ville où l’on ne connaît personne.”

HollySiz, back to basics

Cuba a aussi beaucoup nourri l’album. Quand on est ailleurs, on n’écoute pas la même musique.
Je suis revenue à des disques fondateurs que je n’aurais peut-être pas réécouté si j’étais restée en France.
Comme The Miseducation of Lauryn Hill, Brasileiro de Sergio Mendes, The Rapture, LCD SoundSystem.
La scène new-yorkaise du début des années 2000. Les premiers Mickael Jackson, mais je n’ai jamais arrêté de les écouter.”

Image de prévisualisation YouTube

Les festivals : “c’est du cardio !” 

“Ca oblige au lâcher-prise. Moi qui aime faire des shows très millimétrés avec des lumières qui tombent pile au bon endroit. On est obligé de faire bouger les setlists. A Bourges, on joue 40 minutes.
Les enchainements, on est obligé de les éclater. Quand on joue en plein jour, les lumières on les oublie. 🙂
C’est un peu recréer sur le vif, tous les soirs. C’est souvent beaucoup plus punk.
On retrouve l’ambiance des premières parties. En festival, se retrouve parfois entre deux artistes que les gens ont envie de voir et nous pas obligatoirement. Donc il y a une grande partie des gens à fédérer.”

Rencontre d’après-concert

C’est venu naturellement dès les premières dates de concert. Déjà, je descends dans le public pour chanter.
Je me demandais aussi qui étaient les gens qui venaient me voir, qui prenaient leurs places. Je me souviens de la première date de la précédente tournée : c’était à Caen, et j’ai demandé à allumer la salle pour voir le public.
C’est un moment d’échange, c’est rare. Que deviennent mes chansons dans leur histoire à eux ?
Ca me coute en énergie mais ce que ça m’apporte c’est énorme !
A l’Aéronef de Lille, ça a duré 1h15.”

HollySiz vs Blondie

Je n’en avais pas conscience pour le premier album. Mais en regardant des photos de Deborah Harry et les miennes, moi en rayures rouges, parfois c’est la photocopie ! 🙂 
Et c’est vrai que dans le son, il y avait des influences, mais c’était inconscient.
Mais j’ai grandi avec Madonna et Marilyn Monroe qui a tout amené.
Blonde/Blondie c’est l’énergie rock. Après, il y a eu Beth Ditto, la chanteuse de The Kills, Alison Mosshart.
Maintenant, New York nous rassemble, avec Blondie.

Propos recueillis par Alexandre

HollySiz
album Rather than talking

 

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Warren ZAVATTA tue le grand-père et fait le plein d’adresse

Reprise pour cause de succès et d’addiction à la scène du one-man-show tendre et détonnant de Warren Zavatta au Théâtre Michel.
Après avoir brillé au Grand Point Virgule, au Trévise et en tournée, le grand Warren nous revient du 24 mai au 12 août pour nous conter sa drôle de vie de petit-fils de… Désopilant !

Warren Zavatta

Physique sec à la Noureev, voix de mafieux de film noir américain, crâne glabre de fighter, hauteur de basketteur (plus grand que Tony Parker) Warren Zavatta aurait pu avoir une vie sans aspérité, rangée des camions, avec un beau diplôme en poche. Pourquoi pas trader ou organisateur de soirées ultra hype ?

Mais tout le monde n’a pas la chance de naître dans une caravane au milieu de lions, de polonais robustes et de trapézistes obsessionnels.
Warren lui n’a pas eu trop le choix. Né d’un “romano” et d’une belle mannequin originaire du nord de l’Europe, il semble que dès le berceau son aspiration était ailleurs. Mais ses racines lui ont quelque peu collé aux basques et un peu trop longtemps.

Chinois, femmes à barbe et Nouveau Cirque en prennent tous et toutes pour leur grade dans ce spectacle mené tambour battant par le petit-fils de Zavatta.

Warren Zavatta

Warren Zavatta, un corps et une gueule taillés pour la scène

Pépé Achille est omniprésent tout au long du show malgré la distance consommée et entretenue avec ses enfants et petits-enfants. Warren apparait dans ce spectacle – taillé à même sa carrure impressionnante – en un incroyable performeur au sourire de diable. Les girls des premiers rangs ont d’ailleurs eu toutes les peines à garder leur attention intacte quand l’énergumène se dote d’un nouveau costume de scène en milieu de soirée.

Tour de magie, acrobatie, flamme et blagues de circassien, ce one-man-show n’a aucun équivalent scénique. Car le garçon ou plutôt le gaillard en a aussi bien dans le ciboulot que dans les bras. Grande gueule sans conteste, malin mais aussi tendre, le comédien-acrobate surprend jusque dans sa maîtrise parfaite du saxo.

En humour, il y a donc ceux qui déblatèrent pendant 1h30 dans un micro, sans réel jeu de scène et les autres comme Warren Zavata ou Jerémy Ferrari  qui portent et incarnent physiquement leur récit, quitte à se moquer aussi d’eux-mêmes et à perdre un bon litre d’eau pour recueillir l’hilarité de leur public.

Du grand art à consommer sans modération.

Warren Zavatta

Warren Zavatta,
ce soir dans votre ville !

mise en scène : Anne Bourgeois et Warren Zavatta 

du 24 mai au 12 août 2018

du jeudi au samedi à 19h30
matinée dimanche à 16h

au Théâtre Michel 
38, rue des Mathurins
75008 PARIS

Tél. 01 42 65 35 02

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Printemps de Bourges : la folie Shaka Ponk, Mat Bastard, Thérapie Taxi

De la folie, de l’énergie, des slams d’artistes dans la foule.
4e jour tonitruant pour le Printemps de Bourges 2018 avec Shaka Ponk, Mat Bastard et Thérapie Taxi.
Avec les pointes de douceurs de Hollydays, Ibeyi. Report.

 

Mat Bastard, fucking influencer !

Concert défouloir total avec Mat Bastard, séparé un temps du groupe Skip the use.
Il s’est trouvé une nouvelle bande de musicos entièrement dévoués à sa folie.
Le chanteur peut crever un photographe de festival en courant d’un côté et de l’autre de la scène, à prendre de la hauteur sur son estrade.
Le délire est total, prend la foule du Palais d’Auron.
On fait des doigts d’honneur en chansons, on se prend une reprise de Louise Attaque, J’t’emmène au vent.
Attention Mat a prévu de « devenir influenceur sur Instagram ! » La concurrence va être rude.

Shaka Ponk, forever nuts

La musique est un prétexte pour se rouler par terre, en criant ! On a envie de partager. Les gens nous donnent une sorte d’énergie, c’est notre fioul.
Frah et Sam se souviennent de leurs années de galère, qui leur a permis d’avoir une réelle expérience de la scène. “Le live c’est irremplaçable !

La scène est un vrai terrain de jeu pour Shaka Ponk qui avait besoin de repartir en tournée après s’être, pour la première fois, poser pour créer le nouvel album. Ils ont appelé leur studio la Factory, en référence à Warhol. C’est devenu la Fac pour les intimes.  “On a eu plus de temps, on est resté 2 ans car il y avait le tournage des clips en parallèle“.

Au W, ce vendredi soir, costumes de scène grandiloquents, caméra gopro sur le micro. Attention les yeux au dérushage, avec les jeux de scène des deux chanteurs, on sera proche des conditions extrêmes de tournage, genre une tempête !

Thérapie Taxi is the new french punk!

En interview, ils avaient prévenu : « c’est différent de Rock en Seine ! »
Le set semble effectivement plus maîtrisé mais il y a toujours une part de débordement improvisé, comme le slam à deux reprises.
Et honnêtement c’est assez dangereux, vu le nombre de girls au centimètre carré devant la scène. L’avantage est que Raph soit svelte.

Adelaide est très internationale. On peut lire deux destinations : Venezuela et Tokyo s’affichent en lettres sur sa veste et son haut.

 

Le retour à Bourges, 1 an tout pile après le premier concert est hautement symbolique pour le groupe qui a opéré une belle ascension. PVP, Adena, Pigalle avec une gorgée de rhum, Hit Sale. Il y a de très bonnes punchlines : “je cicatrise dans l’alcoolisme” ou “… dans les partouzes gay” “t’as bugué nos entrailles.

Thérapie Taxi c’est le retour en adolescence pour les trentenaires que nous sommes. C’est joyeux, fougueux, furieux.

Hollydays à ne pas lâcher

A l’Auditorium, je me retrouve assis à côté du grand-père de l’auteur de chansons du groupe Hollydays. Il m’incite à photographier le groupe qui va arriver.
Je connaissais L’odeur des joints. Le titre subversif n’est, en fait, pas une provocation, juste une histoire d’amour.
Le duo est accompagné d’un claviers en concert. Il nous distille une pop élégante avec du fond dans le texte : « L’histoire finit toujours par un gros plan ».

Le Printemps de Bourges c’est pas fini ! Encore deux jours de concerts.

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Feu! Chatterton en interview L’Oiseleur : un groupe, un couple

Retour excellent de Feu! Chatterton avec l’album L’Oiseleur.
Rencontre, au Printemps de Bourges, avec un quintet de garçons aussi classes que passionnés, souriants qu’intelligents.
Il est question de couple, d’héritage, de l’héritage d’Higelin, de Bernard Lavilliers ou encore de la scène hip-hop français.

Feu Chatterton
Selfie original pour UsofParis

L’Oiseleur dans un 2 pièces 

“Nous n’avons pas eu le temps d’écrire pendant la première tournée. On n’est pas des musiciens de métier. La tournée a été un chamboulement pour tout le monde, on a été nomade pendant 2 ans. Le retour à Paris, pour écrire, ça nous a libéré.
On s’est remis dans les mêmes conditions que le premier album. On a loué un petit 2 pièces à Paris, avec tous les instruments pour composer pendant 2 mois.”

Feu Chatterton

Naples et Apollinaire

Arthur : “Je suis parti écrire à Naples, avec des livres. En lisant Apollinaire, plus c’était intime et plus ça raisonnait en moi. Ca me donnait la foi en l’humanité. 🙂 Plus j’écrivais de mon intimité et plus ça tendait vers l’universel.
Je suis la voix de nous 5. C’est moi qui ait écrit les textes mais ce sont des choses que l’on a vécues chacun.
Raphaël : “Je me suis tout de suite identifié aux textes en les lisant et encore plus ceux du deuxième album que du premier.”

Feu! Chatterton, un couple : un miracle !

“On est un couple à 5 ! C’est le couple qui a le plus duré des 5. 🙂
C’est un miracle d’être ensemble !

On ne peut s’engueuler qu’avec des frères, car le lien du sang n’est jamais rompu. 
L’important pour un groupe, c’est la confiance artistique.
Les goûts c’est très dur de les partager. On peut se laisser séduire par d’autres sons, grâce aux autres.”

Feu Chatterton

Lavilliers, Ringer et Christophe

Arthur, le chanteur du groupe, a fait un duo pour l’émission Alcaline avec Catherine Ringer, à la demande de la chanteuse. Et aussi avec Christophe pour le titre Le beau bizarre.
Les anciens sont à l’écoute des jeunes générations. On a écrit deux chansons sur le dernier album de Bernard Lavilliers. Après autant d’année de carrière, il est sincèrement touché. En studio, pour la maquette du morceau Charleroi, il était en larmes à la fin de l’enregistrement.
Christophe passe du temps sur Youtube pour chercher de jeunes rappeurs.”

Jacques Higelin, la filiation

Nous ne sommes pas les fils de Jacques Higelin, on se voit plus comme ses neveux. C’est une sorte de grand oncle un peu étrange que l’on a dans la famille mais que l’on voit peut. Il a été un grand défenseur du rock français, il était fantasque, intègre et radical. Il avait une liberté en live, une urgence.
Sa musique des années 70, avec ses orchestrations, les expérimentations nous touche pas mal.”

Le hip-hop, terrain de chasse de Feu! Chatterton

On est impressionné par l’avancée de la scène rap et hip-hop française, comme Roméo Elvis, Lomepal. On aime le travail de production du son et nous sommes impressionnés par le travail des basses de PNL.

Propos recueillis par Alexandre

FEU! CHATTERTON
album L’Oiseleur
(Barclay)

en tournée des festivals : Solidays, Nuits de Fourvière, Musilac…

en concert le 24 janvier 2019 au Zénith de Paris

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Printemps de Bourges : passion Orelsan, Feu! Chatterton, Eddy de Pretto

Printemps de Bourges 2018 – J3.
Equilibre parfait entre les artistes qu’on voulait voir absolument comme Orelsan et Charlotte Gainsbourg et ceux que l’on souhaitait retrouver : Feu! Chatterton avec son nouvel album lumineux, Eddy de Pretto qui prend de la maturité scénique à chaque nouvelle apparition.
Report !

Orelsan en pleine puissance

Orelsan est une tête d’affiche de festival à lui tout seul. Une raison de prendre son billet pour une des nombreuses dates à travers la France. Il fallait forcément en être ou passer à côté d’une soirée tonitruante.
Avant même l’arrivée sur scène du rappeur, le public est surexcité et scande déjà « Aurélien une chanson ! » gimmik du tube Défaite de Famille.

“Faites pas de pari, c’est moi qui fait la putain de setlist !»

 

Orelsan a l’art de savoir composer un set de festival. Alors pour embarquer direct le public du W, il attaque franchement avec San suivi de Basique : simple !
La setlist est largement dévoué au succès retentissant de l’album
La fête est finie avec Bonne meuf, Zone (sans le feat de Nekfeu), La pluie, Christophe (avec la voix de Maître Gims en PBO), Paradis
Du coup, fierté : on connait tous les titres par coeur.
On retrouve la richesse des arrangements sur scène, avec même de belles évolutions .
Les tubes moins récents ne sont pas absents pour autant : La terre est ronde, Le chant des sirènes (pimpé avec des choeurs) ou Raelsan très rock avec d’audacieux rifs de guitares électriques.
Il  joue en continu avec le public : « Je peux pas chanter Défaite de famille car j’ai d’la famille dans la salle ! 🙂 Ok vous l’aurez voulu ! »
Aucun centimètre carré de la scène n’aura échappé aux sauts d’Orel.
Il assure même un petit tour devant la fosse pour faire chanter les plus jeunes fans compressés sur les barrières.
On est du côté lumineux du rap français grandiloquent.

Feu! Chatterton : « roucoulons, Printemps »

« C’est la saison de l’amour, les phéromones ouverts, le pollen. »

Le quintet de garçons déploie une belle énergie pour partager les titres de son dernier album L’oiseleur.
On débute par Souvenir, « mais maintenant, je pleure ton nom », des mots justes que l’on pourrait dire à un.e ex.

L’espiègle Arthur fait se lever l’auditorium, un peu top sage, après « avoir fait connaissance ». Tout le monde s’exécute.
Il est temps de se lover contre Ophélie, les guitaristes de Feu! Chatterton sautent sur scène, la communion peut débuter.
Un pigeon, celui de « mon cœur » passe avec élégance.
Le concert est sans doute moins grave que celui de 2016 et ça fait du bien.
Ginger qui pourrait faire l’ouverture d’un James Bond par son orchestration éloquente.
Un peu d’Ivresse et pointe l’Aube pointe dans une version magnifique. On redécouvre encore la beauté de ce titre.

Eddy de Pretto, définitivement incontournable

Avant de retrouver le public de Bourges, un an après le tout premier concert, Eddy de Pretto a eu droit à une conf de presse pleine à craquer. Médias debout ou assis par terre. Personne ne voulait rater la rare occasion de voir le phénomène de près.
Comme Christine and The Queens en son temps, Eddy attire la pleine attention de tous et toutes.
A 24 ans, il a réussi une fulgurante ascension avec son flow unique.
Au Palais d’Aurion, comme à son habitude, Eddy entre son smarphone à la main, pour lancer la bande-son de ses exhalations musicales.
Un plus par rapport à la première fois, un batteur l’accompagne.
Rue de Moscou, Jimmy, Beaulieue, 3 titres au cours desquels les photographes ne ratent aucune miette de la silhouette de l’artiste. Eddy joue avec la lumière, latérale, débute un déhanchement, puis des enjambées pour se déployer sur la scène.
Les enchaînements de mots sont denses, on ne saisit parfois pas tout mais le rythme prend au corps.
C’est un artiste fascinant à voir performer. On imagine l’évolution encore jusqu’au Zénith de Paris, en mars 2019.

Le sourire de Charlotte Gainsbourg

Interviews au compte goute, Charlotte Gainsbourg joue la carte de la rareté -pour ne pas saturer le buzz médiatique ? J’ai quand même pu la croiser en coulisses, furtivement, et j’ai pu voir son sourire timide et touhant.

Sur scène, elle se dissimule derrière son double synthé ou derrière un bord de cadre juste devant elle.
Assez fascinant de se rendre compte que l’on distinguerait mieux ses compagnons de tournée : 5 boys qui portent fier chemise ou veste en jean bleu. Des musiciens fougueux et plaisant à voir bidouiller au fond ou se déchaîner sur la batterie, exceptionnellement en bord de scène.

La scénographie est proche de l’installation design, elle aurait pu être conçu par l’artiste Xavier Veilhan. C’est très graphique, beau, distrayant parfois un peu trop l’oeil.

Charlotte osera descendre de son podium, pour se déhancher timidement lors d’une instru. La réserve fait partie de son charme.
Les jeux de lumière opèrent par moment des déflagrations visuelles, on serait prêt à sortir nos sunglasses.
Les titres de son dernier album Rest séduisent, un album dédié à sa concert, comme son concert. L’émotion monte quand elle reprend deux titres de la légende Gainsbourg Père et Fils : Charlotte for ever et Lemon Incest, magnifique. « Bourges représente beaucoup pour moi et aussi pour mon père. » Des mercis viennent par grappe du public.
C’était beau.

Le Printemps de Bourges continue jusqu’à dimanche !

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