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Elle… émoi : seul en scène avec trompette @ Avignon Off 2018

Elle.. émoi où l’art de parler d’amour autrement, avec non pas une femme, mais un instrument de musique. Emmanuel Van Cappel joue une partition entre rire et poésie, tendresse et belles notes, jouant de l’ambiguïté de certaines situations. Le spectacle tiendra l’affiche d’Avignon Off 2018 au Théâtre Le Petit Chien.

photo Marc Caraveo

Tout est dans le titre : Elle… émoi. L’interprète joue avec les mots tout au long de son spectacle. Cachet, fosse… tout est prétexte à digressions, à détourner les clichés, à tromper les apparences.

Ce seul en scène avec instruments partage sinon des anecdotes sur le milieu musical, plutôt des tranches de vie, une série de moments aussi cocasses que sensibles. Un partage d’intimité avec un autre qui semblerait presque humain. Troublant.

Malgré les années passées à sa pratique, les doigts déformés, les lèvres durcies, les épaules sans doute épuisées, l’attachement d’Emmanuel Van Cappel pour ses trompettes est indéniable. Elles sont toutes les témoins d’une vie aussi intense que sonore.

Elle… émoi offre un final fort, un hymne à la vie ! On aurait presque envie de se mettre au solfège.

Elle… émoi
de et par : Emmanuel Van Cappel
mise en scène : Nathalie Louyet
sous le regard extérieur de Jean-Philippe Lucas Rubio

Avignon Off 

du 6 au 29 juillet 2018 à 11h

Le Petit Chien
76, rue Guillaume Puy
84000 AVIGNON
Tel : 04 90 85 89 49

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Sugar Sammy serial dégommeur à l’Alhambra Paris #reprise

Un Québecois qui fait 5 500 km pour venir se foutre de la gueule des Français avec son spectacle : pari risqué !
Sugar Sammy ne manque pas d’audace et de répartie. Et le public en redemande !
Pour cause de succès, il est de retour à l’Alhambra depuis le 4 octobre 2018.

Sugar Sammy

Sugar Sammy maîtrise son Français !

Le Montréalais qu’on croirait sorti d’un film bollywoodien ne va pas tarder à vous agacer. En plus de sa belle gueule affichée sur les murs de Paris, son mètre 90 sur scène et à côté de votre petite amie au photocall de fin de spectacle, son succès au Canada et aux States, il maitrise parfaitement la culture française et nos beaux travers.

Ce n’est pas un comique dilettante qui adapte ses meilleurs succès inconnus en France, pourtant cultes dans son pays. On a déjà vu passer ce genre de super stars Outre-Atlantique et elles sont restées cantonner aux toutes petites salles parisiennes. Shame on them!

Sugar Sammy lui travaille son sujet ou, en tout cas, maitrise les fiches que des petites mains pourraient lui préparer. Rien ne lui échappe de l’actualité jusqu’aux références historiques bien pensées de notre pays.

Roi de l’impro 

Alors oui, il sera question de taille de b., de racisme, de préjugés en tout genre. Le tout emballé avec un sourire de charmeur. Le show est huilé à l’anglo-saxonne, sans perte de rythme, avec une répartie imparable et participation de la salle. A tout moment, il peut allumer un spectateur sur son simple prénom, ses origines, le couple qu’il force avec sa voisine et pas seulement au premier rang. Son regard est affuté et à 180 degrés.

Quelques révélations hilarantes comme les prénoms des hommes français qui manqueraient de virilité – à en juger avec Valentin ou Quentin, on ferait pale figure face à Rocky, Chris, Vin – des anecdotes savoureuses sur sa vie à la française et les différences de culture Québec-France font de ce spectacle un pur moment de déconne.

Sugar Sammy
prolongations

depuis le 4 octobre 2018 

du jeudi au samedi à 21h30

à l’Alhambra
21 Rue Yves Toudic
75010 Paris

Site officiel : sugarsammy.com/fr

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Majestic t’envoie couler avec le Titanic ! #grisant #escapegame

Majestic, la nouvelle enseigne d’escape game à Paris, nous fait traverser la toile de ciné pour une plongée dans les entrailles du Titanic qui prend l’eau.
Une heure pour ne pas finir congeler comme Leonardo : la tension est palpable et les décors ultra crédibles pour une aventure palpitante.

Immersion poussée et pleine logique

A deux, dans le Titanic qui coule : pas le temps de rêvasser, ni de chanter avec Céline. Faut foncer !
Le scénario du Majestic est imparable : séparation des joueurs dès le début de l’aventure.  Même si c’est stressant car on a chacun une vraie grosse responsabilité, – on ne peut pas attendre que l’autre trouve à notre place – on prend son pied.

Écrous, objets métalliques, fusible, on cherche un peu de tout à travers la salle des machines, pour se retrouver. Les conditions pour dialoguer ne sont pas optimales : c’est le jeu ! Faut hurler derrière la paroi pour se faire entendre. Mais les casse-têtes sont logiques et en pleine cohérence avec l’histoire. Preuve que les deux concepteurs Guillaume et Rémi ont une vraie expérience de joueur.

Comme au cinéma ! 

Le décor est parfait, notre ligne d’horizon n’est pas tout à fait droite.
On fout du bordel, forcément.
Nouvelle génération d’escapegame, Majestic nous fait l’économie de cadenas en tout genre et de codes archi-vus.

Le moyen de communication avec le gamemaster n’est pas un vulgaire téléphone, non. C’est un peu plus long pour avoir un message mais plus authentique. Et il ne fait pas que nous donner des indices.
Une attention particulière a été apportée au bruitage. Rien que pour ça, on est content de sécher sur des énigmes. Recevoir un message ferait presque plaisir !

PS : prévoir des chaussures confortables. Pas de talons, Mesdames, on n’est pas à une soirée de gala.

BONUS 1 : une demande de mariage s’est produite dans la salle Atlantide. Un garçon a demandé la main d’un autre garcon. #Lovely

BONUS 2 :
une équipe, pour sa première aventure escape game est venue avec calepin, papier et lampe de poche. Quelle préparation !

Majestic

Majestic
2, rue Française
75001 PARIS

2 aventures au choix : Titanic et Atlantide
Et en prochainement : Tchernobyl

Majestic c’est 350 m2 en plein centre, proche des Halles et d’Etienne Marcel ! Et le 1er escape game a avoir ouvert à l’heure, aucun retard de travaux n’a été constaté. 😉

Site officiel : majestic-escapegame.paris

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Et mon coeur transparent : Caterina Murino, femme fatale !

Adaptation du roman de Véronique Valdé, Et mon cœur transparent est un film aussi étrange qu’inspirant, inhabituel qu’onirique.
Si l’on accepte qu’une folle histoire d’amour puisse débuter par une (simple) chaussure bleue à talon, alors on acceptera toutes les fantaisies de ce récit singulier.

Et mon coeur transparent

Caterina Murino is the new femme fatale

Les deux réalisateurs renouent avec le cinéma US des années 30, le film noir et cette aspiration à la femme fatale.
Un personnage tout à la fois inaccessible et proche, tendre et mystérieux.
Caterina Murino est l’interprète parfaite. On se prend à partager les doutes, l’admiration et la folie de Lancelot face à une telle beauté en partie tombée du ciel. Rien d’étonnant à ce que la comédienne remercie à plusieurs reprises le duo qui la révèle tout autre sur grand écran, lors de l’avant-première.

Et David et Raphaël Vital-Durand nous bercent littéralement avec des images d’une beauté rare, sans voyeurisme : une silhouette tout de noir vêtue dans l’encadrement d’une porte, des gros plans de rouge à lèvres sur bouche sensuelle ou encore cette chaîne qui met si bien en valeur la taille de la comédienne.
Caterina n’est pas qu’une image, elle est un électron libre, un papillon virevoltant, d’une aisance désarmante.

Et mon coeur transparent

Julien Boissellier is the one! 

Lancelot est ce type de personnage transparent, à la vie calme, sans aspérité. Mais quand une bombe comme Irina lui tombe dessus, la déflagration est telle que sa vie sera totalement bousculée.
Julien Boisselier apporte candeur, douceur, émerveillement à son personnage qui n’en croit pas ses yeux – et nous non plus.
Il est de tous les plans, nous connectant à lui quand l’histoire part en vrille ou quand on a un sérieux doute sur l’épilogue. Sans lui, le film aurait pu prendre un méchant virage.

Et mon cœur transparent est un petit bijou surréaliste, énigmatique et prenant.

Je n’ai pas du tout envie de m’étendre sur l’histoire. Elle regorge de subtilités, de décalages savoureux et d’étrangetés. Mieux vaut les découvrir sur grand écran que par écrit.

Et mon coeur transparent

Et mon cœur transparent

film écrit et réalisé par David et Raphaël Vital-Durand
D’après le roman de Véronique Ovaldé (paru aux éditions de l’Olivier)
Avec Julien Boisselier, Caterina Murino, Serge Riaboukine et la participation de Sara Giraudeau

Sortie le 16 mai 2018

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Claire Diterzi éblouit avec l’Arbre en poche

Claire Diterzi est une créatrice capable de tout, de folies pures, de bidouillages magistraux. Elle vient de concevoir L’Arbre en Poche, une sorte d’opéra contemporain jubilatoire à l’histoire insensée.
Le plus surprenant est d’avoir été happé copieusement, au Printemps de Bourges 2018, sans aucune préparation et connaissance de ce que nous allions voir.
L’irrésistible fougue musicale a fait le reste.

Claire Diterzi

 

Percussionnistes de génie

Une mise en scène barrée, une table dressée avec des verres, carafes, saladiers, origamis et autres bougies. Un peu plus tard, un échafaudage fera son apparition.
Au changement de plateau, c’est déjà un spectacle de voir l’équipe technique installer cet ensemble « d’instruments » originaux et des percussionnistes accorder leurs verres, pour assurer le bon niveau d’eau contenu.

Un homme se lève du 1er rang, costume noir et sneakers orange. Il nous conte la formidable histoire de son frère jumeau, Philippe.
On ne sait pas du tout où il va nous embarquer. On s’étonne de ne pas voir arriver tout de suite Claire Diterzi.
L’homme enfile un grand manteau à la Merlin l’enchanteur, s’assoie sur un trône de bois aux côtés d’hommes et de femmes vêtus de noir.
Première embardée musicale à coups de bruits de bouches et cliquetis sur verres en tout genre.
« Ce sont des brutes : des premiers prix de conservatoire ! » nous lancera heureuse l’artiste après le spectacle.

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi, divine sorcière

L’arrivée d’un contreténor aux pieds nus vient nous bloquer dans notre siège. Le mélange des genres est absolument improbable et efficace.
On se prend à nous laisser bercer, entre bruitages, contes et belles créa musicales comme on les aime.
Claire Diterzi fait enfin son entrée, au bout de 30 min de spectacle, en sorcière fumante. Elle est grandiose dans son grain de folie.

L’arbre en poche charme d’un bout à l’autre. Il bouscule tous nos repères. Il n’est pas non plus nécessaire de tout saisir de ce récit fruit d’un esprit inventif, voire délirant. Nul besoin non plus d’une initiation à l’art de Claire Diterzi pour aimer.

Le mot de la fin à l’artiste : « C’est de la musique contemporaine !
Preuve que les gens peuvent apprécier des choses qui élèvent. »

Claire Diterzi

Claire Diterzi

Claire Diterzi
album L’arbre en poche


Et spectacle
texte et conception : Claire Diterzi
musique : Francesco Filidei, Claire Diterzi
mise en scène : Claire Diterzi et Fred Hocké

chant : Serge Kakudji (contreténor), Claire Diterzi
jeu : Alexandre Pallu
percussions : Matthieu Chardon, Lucie Delmas, Stéphane Garin, Thibault Lepri, Lou Renaud-Bailly, François Vallet

l arbre en poche

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Fortunino ou les démons de Verdi @ Funambule Montmartre : atypique & ingénieux

Certaines œuvres possèdent une telle énergie qu’elles s’inscrivent tout naturellement dans la postérité. Pour autant, que savons-nous de leurs origines ?
Avec Fortunino ou les démons de Verdi, nous avons la chance de pénétrer dans les coulisses du processus créatif de l’artiste. D’où lui vient son inspiration ? Quels sont les sacrifices ou concessions à faire ? Et à quel prix ? Au Funambule Montmartre, laissez-vous entraîner par la douce folie d’une pièce dynamique au charme indéniable…

Fortunino

Lorsque nous découvrons Fortunino Verdi sur scène, il est loin de ressembler à l’image dont nous nous faisons de l’artiste. Harassé par une histoire familiale funeste et douloureuse, il se trouve démuni face à une malédiction dont il semble être la victime. Sa désolation se personnifie au quotidien par deux corneilles, incarnation de ses démons intérieurs.

Puis un jour, un mystérieux inconnu se présente. Il désire s’associer avec lui, sentant le génie ne demandant qu’à s’exprimer. Pour cela, il va comploter un pacte diabolique avec les corneilles pour libérer l’artiste de ses tourments.

Alors, le succès est au rendez-vous. C’est une véritable catharsis qui s’opère. Fortunino triomphe en s’inspirant de ses drames. Cependant, à force de louanger la haine dans ses opéras, ne risque-t-il pas de se perdre ?

Fortunino

Cette pièce est un véritable petit bijou ! En effet, quelle excellente idée de s’inspirer de la vie d’un personnage réel et de laisser l’imaginaire l’emporter… La mise en scène est stimulante. Quant aux comédiens, ils sont authentiques et terriblement profonds. Le résultat est un spectacle riche en rebondissements avec beaucoup d’esprit, de finesse et d’humour. Et nul besoin d’être un mélomane averti pour en apprécier les rouages !

Libre à chacun de vouloir ensuite démêler le vrai du faux. Pour ma part, peu importe. Je préfère conserver le mystère. Néanmoins, de retour chez moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter d’une oreille nouvelle les opéras de Verdi, m’offrant un moment délectable…

Bonus : clin d’œil particulier aux deux corneilles, très très attachiantes ! 😉

by Jean-Philippe 

Fortunino

Fortunino ou les démons de Verdi

par La Compagnie Rêves d’Icare
De : Sabine Roy
Avec : Damien Boisseau, Mathilde Bernard, Anne Levallois, Sébastien Fouillade, Jean-Roch Miquel et Alain Péron
Mise en scène : Sophie Chevalier

Jusqu’au 1er mai 2018

Le lundi à 19h30 
Le mardi à 21h

au Funambule Montmartre
53, Rue des Saules
75018 Paris
Tél. 01 42 23 88 83

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Un riche, trois pauvres au Ciné 13 théâtre : totalement subversif !

Homme : individu autant capable du plus merveilleux que du plus atroce. L’Histoire ainsi que nos histoires ne peuvent que le confirmer. Cette ambivalence sert de terrain fertile aux écrits de Louis Calaferte que nous retrouvons au Ciné 13 théâtre. Provocante, puissante, nécessaire, souvent drôle, parfois gênante, mais toujours terriblement humaine, voici ce qu’est Un riche, trois pauvres. Une pièce levant le voile sur les dessous de nos vies qui, nous devons bien le reconnaître, ne sont pas toujours étincelants…

Un riche trois pauvres

Six personnages entrent en scène. Ils cherchent à établir un contact avec le public. À un moment, ça dérape, la première réflexion corrosive fuse. Et alors là, c’est parti !

A un rythme effréné, plus d’une trentaine de « scènes-flashs » vont se succéder. Chacune représentant une facette de l’être humain. Ainsi vont se côtoyer riches, pauvres, intellectuels, étrangers, enfants ou autres laissés-pour-compte…

Ne cherchez pas un sens particulier ou un message caché aux saynètes, il n’y en a pas. La réponse est en nous. C’est brut, ça s’entrechoque, c’est intense ! Un peu comme la vie en fait… Tout le monde peut s’y retrouver : vous, moi mais également l’autre. Tel un miroir sur notre quotidien, l’auteur nous dresse un portrait incisif et acide de l’être humain. Cependant, il n’en oublie pas l’aspect sensible, drôle et touchant, ce qui donne un équilibre parfait à l’ensemble.

La mise en scène est à l’image du reste : audacieuse et tellement juste ! Dans une espèce de chantier en pleine métamorphose, chaque objet de notre quotidien est détourné, laissant libre cours à notre imagination. Les comédiens évoluent avec un maquillage glamour à souhait, des coupes rock à vous rendre jaloux et un charisme évident. L’univers musical n’est pas en reste : la scène hyper sensuelle sur du Kavinsky a un pouvoir électrisant…

Ce qui m’a probablement le plus interpellé au cours de la représentation, ce sont les réactions du public. J’ai vu une personne rire en même temps qu’une autre être choquée, voire outrée. Le spectacle se joue donc aussi bien sur scène que dans la salle. C’est totalement fascinant !

Au final, une chose est sûre, vous ne sortirez pas indifférents de ce vibrant cri du cœur.

by Jean-Philippe

Un riche trois pauvres

Un riche, trois pauvres

De : Louis Calaferte
Avec : Tamara Al Saadi, Laura Mello, Omar Mebrouk, Charlotte Bigeard, Ismaël Tifouche Nieto, Geoffrey Mohrmann en alternance avec Sam Giuranna
Mise en scène : Clio Van de Walle

Jusqu’au 6 mai 2018

du mercredi au vendredi à 21h
le samedi à 19h et le dimanche à 18h

Au Ciné XIII Théâtre
1, avenue Junot
75018 PARIS

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François Martinez dans Menteur ? : magiquement barré

François Martinez est un joyeux magicien, manipulateur. Avec son spectacle Menteur ? au Palais des Glaces, il démontre aussi bien sa capacité à tromper les spectateurs consentants que sa facilité à nous bluffer. Car il y a des tours pour lesquels il nous est bien difficile de trouver le truc comme celui de la canette de cola.

François Martinez

Bonheur, un magicien mentalisme qui ne fait pas de story-telling mielleux pour mieux nous faire avaler des couleuvres. Pas de grimoire d’enfant hérité de son grand-père ou autre, pas de passion dès le plus jeune âge… pas de bleuettes à l’anglo-saxonne qui sentent le fake à plein nez.
Non, juste une révélation à la fin du spectacle, en guise de conclusion et de note d’espoir pour toutes celles et ceux qui voudraient changer de vie.

Sur la petite scène du Palais des Glaces, difficile de dissimuler quoi que ce soit, la proximité avec le public est totale.
Malgré la contrainte, François Martinez arrive à faire une entrée spectaculaire.
S’ensuit un échange généreux avec le public. Il y a de l’humour, de la complicité. Rien ne lui échappe et rien ne peut le déconcentrer : ni le spectateur trop bavard du 1er rang, ni la spectatrice étourdie une fois arrivée sur scène.

François Martinez capte tout et voit tout puisqu’il arrive à anticiper les choix des spectateurs qu’ils sollicitent. Ça nous impressionne toujours.
Il fait de vrais tours, entre deux blagues, du plus simple au plus bluffant.

Menteur ? est un spectacle de magie avec de l’humour. Irrésistible, ingénieux et bien rythmé.

François Martinez est un artiste attachant, ce qui est une qualité plutôt rare dans le milieu de la scène. Il y a une vraie sincérité qui nous illumine en sortant de la salle.

François Martinez

Menteur ? – François Martinez
texte : Jocelyn Flipo
mise en scène : Alexandra Bialy
Collaboration magique : Yves Doumergue

au Palais des Glaces
37 rue du Faubourg du Temple
75010 Paris 

Reprise pour cause de succès !

du 18 octobre au 8 décembre 2018

jeudi, vendredi, samedi à 21h30

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Réversible par Les 7 doigts @ La Seine Musicale : fougueux !

Claquements de portes à tout va, déplacement de cloisons à La Seine Musicale du 5 au 17 juin, ce n’est pourtant pas un vaudeville. La géniale compagnie québécoise de cirque Les 7 doigts nous revient avec Réversible. Un spectacle aussi beau, fougueux, poétique qu’aérien.

photo Alexandre Galliez

Magnifique duo sur mât chinois

Un numéro à la fois fort visuellement, romantique et saisissant. Un garçon à bretelles à la carrure de rugbyman, Julien et une fille frêle, vêtue d’une jupe légère, Emilie. Ils sont mariés, la confiance est totale. 
Il n’en faut pas plus pour former un duo qui allie grâce et tour de force, portée sans défaillir et chute avec retenue ultime.
Un numéro en suspend inoubliable. 

Murs mobiles 

La scénographie, comme à chaque spectacle créé par Les 7 doigts de la main, est propice à tous les possibles, à tous les débordements.
Le décor est littéralement un partenaire de jeu à part entière.
Tout tourne autour de trois pans de murs qui s’assemblent, se séparent au gré des numéros. Les circassiens sortent des fenêtres, grimpent les murs, disparaissent, dissimulent les agrès des numéros suivants. Ingénieux !

photo Cimon Parent

 

Multitudes d’accessoires

Il y en a pour tous les goûts. Éventail rouge passion, fouet qui claque pour apprivoiser le vide autour de soi, skateboard intrépide, casquettes folles, ballons et balles. Tout est matière à jeu, mouvement, accroche visuelle et tentative de s’extraire de l’apesanteur. 

Bande musicale à shazamer 

Les chansons et musiques sont des partitions très bien dosées pour accompagner les solos, duos et jeux collectifs. À chaque numéro, le titre tombe juste, un sans faute.
On a grave envie de laisser l’appli Shazam ouverte pendant tout le spectacle pour garder tout en mémoire et se souvenir des jolies choses que l’on a vu sur scène, une fois rentré chez soi.
Une fois reçu le programme par mail, on apprend que les titres ont été créés pour le spectacle par des artistes de Montréal. 

Image de prévisualisation YouTube

Réversible

Réversible

par Les 7 doigts

du 5 au 17 juin 2018

à La Seine Musicale
Île Seguin
92100 Boulogne-Billancourt

Avec : Maria del Mar Reyes Saez, Vincent Jutras, Jérémi Lévesque, Natasha Patterson, Hugo Ragetly, Émilie Siliau, Julien Silliau, Émi Vauthey
Mise en scène Gypsy Snider Assistance à la mise en scène  Isabelle Chassé 
Collaboration recherche sur le mouvement Phillip Chbeeb & Hokuto Konichi (AXYZM)
Assistante Chorégraphique Kyra Jean Green
Chorégraphie Mât Chinois Shana Carroll

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Elektrik : la contagieuse comédie électro de Blanca Li

La géniale chorégraphe Blanca Li revient en force avec une bande de 8 beaux gars danseurs, acrobates et trublions.
Elektrik est une joyeuse création aussi colorée que relevée, qui fait la part belle aux jeux de bras, au-dessus de la tête, devant, derrière, mais aussi en duo. Le Théâtre Le 13ème Art devient une formidable piste de danse aussi frénétique que désopilante.

C’est certainement dans ses gènes et sans doute aussi dans son métisse de cultures – espagnoles et françaises – : Blanca Li aime le mélange des genres !
Alors que je pensais assister à un spectacle de danse électro pure, je me retrouve devant un premier tableau assez déroutant : des hommes en costume noir et chemise blanche masqués de têtes de volatiles débutent leurs pas de danse sur de la musique classique.
La chorégraphe balaie les clichés et aussi les attentes : pas de sweat à capuche, ni de cabrioles pour entrer dans son monde Elektrik.
Belle perfomance de Vexus, Goku, Big Jay et leurs potes.
Pour avoir passé une soirée avec un masque de poney, je comprends la difficulté de danser avec un masque en caoutchouc qui sent (oui l’odeur fait partie du jeu), qui fait transpirer et réduit considérablement le champ de vision.

Elektrik
photo Dan Aucante
Elektrik
photo Dan Aucante

L’électro comme on peut l’imaginer arrive au tableau suivant à grands coups de beats, ça danse, ça pulse. Blanca Li renoue avec un genre totalement inconnu des moins de 20 ans mais apprécié un temps par la jeunesse France et la chanteuse Yelle : la tecktonik.
Le principe étant de danser en gesticulant un maximum les bras dans tous les sens, au-dessus de sa tête, devant, derrière… Il faut bien entendu une agilité totale et bien s’échauffer les poignets.
La chorégraphe s’amuse de cette danse has-been, le mixant avec les danses urbaines pour une délicieuse charge visuelle avec des moments complètement bluffants comme ce jeune homme-élastique, Taylor Château, alias Taylor capable de contorsions aussi spectaculaires que flippantes. La séquence unisson, où la synchronisation des danseurs les uns aux autres force le respect.
Sans oublier le ballet à semelles lumineuses, plus qu’un simple gadget, une vraie réinvention de la danse contemporaine.

Au fur à mesure des tableaux, les vestes, chemises vont laisser place à des débardeurs, des torses nus athlétiques ou des des t-shirts colorés.

Elektrik est un spectacle surprenant, vibrant, fougueux, généreux, drôle et insolent. A partager en famille, entre amis…

Elektrik

Elektrik
chorégraphie et direction artistique : Blanca Li
avec : Mamadou Bathily alias BATS, Roger Bepet alias BIG JAY, Taylor Château alias TAYLOR, Jérôme Fidelin alias GOKU, Slate Hemedi alias CRAZY, Adrien Larrazet alias VEXUS
, Jordan Oliveira alias JORDY, Filipe Pereira alias FILFRAP

jusqu’au 14 avril 2018

au Théâtre Le 13ème Art 
Place d’Italie
75013 PARIS

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