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La mort de Staline : rire d’un monstre et maestria

Attention ! Perle de cinéma et d’humour avec casting de haute volée. La mort de Staline nous dévoile un pan méconnu de l’histoire de cette figure historique russe.
Si on m’avait dit, avant de voir le film, que je rirais avec Staline, je ne l’aurais pas cru.

la mort de staline

La mort de Staline : brillant, drôle et glaçant

Le réalisateur arrive à trouver l’équilibre parfait pour, à la fois, dénoncer la purge communiste absolument dramatique, les jeux de pouvoir au sommet de la nomenklatura et les aberrations de ce régime qui frisent carrément le burlesque.
Chose étonnante à la sortie du film : l’envie de se plonger dans un manuel d’histoire pour vérifier ce qui est vrai, ce qui relève de la caricature ou de l’invention scénaristique.

Le film ne fait pas l’économie de morts. Mais ils ne sont jamais montrés. Il est question de listes de personnes à abattre, d’exécutions et de tortures mais hors-champs.
La mort de Staline fait penser à La vie est belle de Roberto Benigni. Dans un contexte terrible, il est possible de rire, de rire de l’absurdité, de rire du non-sens des hommes de pouvoir.

Casting en or

Steve Buscemi interprète un Khrouchtchev malingre, improbable et manipulateur.
Jeffrey Tambor est un chef de parti adjoint aussi effacé qu’inexpérimenté. Alors que Simon Russell Beale (Beria) est un incroyable stratège capable d’être sur tous les fronts.

la mort de staline
Steve Buscemi, Olga-Kurylenko et Simon Russel Beale

Les addicts de la série Homeland seront tout excités de retrouver Rupert Friend dans le rôle de Vassili, le fils de Staline. Moustachu, classe et complément barré. Il porte bien aussi bien la veste d’officier que le débardeur.

Et une grâce, interprétant une pianiste rebelle et incendiaire : Olga Kurylenko !

la mort de staline

La mort de Staline

de Armando Iannucci

Scénario de David Schneider, Ian Martin et Peter Fellows
d’après le livre de Fabien Nury et Thierry Robin

avec Steve Buscemi, Jeffrey Tambor, Olga Kurylenko, Michael Palin, Simon Russel Beale, Rupert Friend… 

Sortie le 4 avril 2018 

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Compartiment Fumeuses : inespéré et touchant éveil à la vie

Les notions d’évasion, d’épanouissement ou tout simplement de beauté ne nous viennent pas à l’esprit lorsque nous évoquons l’univers carcéral. Pour autant, c’est bien de tout cela dont il s’agit dans Compartiment Fumeuses. Deux femmes que tout oppose font connaissance dans un espace restreint, dénué en apparence de toute liberté. Aucune n’imagine alors que cette promiscuité forcée va leur permettre de s’affranchir. Au Studio Hébertot, découvrez leur improbable rencontre apportant éclat et tendresse là où nous ne l’attendions pas…

Suzanne est une jeune femme forte et insoumise. Fille de chalutier breton au physique imposant, elle dicte sa loi en prison, allant même jusqu’à obtenir certains privilèges de la part de la gardienne. Multirécidiviste, kleptomane de nature, elle a commis de menus larcins afin d’égayer le quotidien de son fils.

Tout va changer lorsqu’une voisine de cellule lui est imposée. Il s’agit de Blandine de Neuville. Frêle, distinguée et élégante, elle est ancienne professeur de français d’un âge certain. En attendant son procès, elle est ici en détention provisoire, pour la première fois.

Ce sont bel et bien deux mondes distincts qui se rencontrent. Le contraste entre la culture, l’éducation ou le milieu social va peu à peu s’estomper au fil des jours grâce à leur bon sens sous l’œil quelque peu jaloux de leur geôlière.

Ainsi, elles s’ouvrent mutuellement et se confient avec pudeur et délicatesse. Chacune trouve en l’autre le moyen de combler un manque. Tandis que Blandine apaise de sa bonté la colère de Suzanne, celle-ci lui témoigne une affection respectueuse et désintéressée. De là vont se tisser des sentiments forts et inattendus…

Compartiment fumeuses

Un message vital

Dans cette pièce, l’être humain se confronte dans ses ambiguïtés avec une justesse et une finesse inouïes. Toute la portée du texte de Joëlle Fossier tient dans le fait d’éclairer des thèmes aussi sombres que la prison, la violence faite aux femmes ou l’injustice grâce à la douceur, la bienveillance, l’espoir et bien entendu l’amour.

Au final, ce qui est le plus intense dans cette œuvre, c’est l’incroyable force de sa poésie…

En femme désabusée par la dureté de la vie, Sylvia Roux nous émeut. Quant à Bérengère Dautun… Nous sommes sous le charme… Au cours de la pièce, lorsque nous arrivons à capter son regard devenu pétillant, des frissons nous parcourent. Car c’est bien dans ses yeux que nous comprenons l’importance et la puissance de l’amour… Nathalie Mann vient compléter ce merveilleux tandem en surveillante tiraillée entre la dureté de sa fonction et son cœur, caché mais bien présent.

Compartiment Fumeuses est une histoire de femmes devenues libres. Tout y est sublime… Comme elles, comme toutes les femmes.

by Jean-Philippe

Compartiment fumeuses

Compartiment Fumeuses

De : Joëlle Fossier
Mise en scène : Anne Bouvier
Avec : Bérengère Dautun, Sylvia Roux et Nathalie Mann

Jusqu’au 14 avril 2018

Les jeudis, vendredis à 19h et le samedi à 21h

Au Studio Hébertot
78, bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
tél. 01.42.93.13.04

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Dom Juan ou les limbes de la mémoire : mise à nue de l’éternel séducteur

Interpréter Dom Juan est pour Patrick Rouzaud une passion évidente. Au fil du temps, ne pouvant pas se résoudre à abandonner le plus beau rôle de sa vie, il décide de détourner et d’adapter le texte original pour en imaginer une version inédite. Ainsi, Dom Juan ou les limbes de la mémoire, au Théâtre La Croisée des Chemins, est un pari inattendu et réussi où le personnage de Molière se dévoile à travers une étonnante introspection à la lisière de sa vie…

L’effet de surprise commence dès notre arrivée. En effet, un bureau en bois surmonté d’une lampe d’un autre temps fait face à une confortable méridienne. Tel un rendez-vous chez le psychanalyste, les comédiens investissent l’espace.

Face à un homme énigmatique, Dom Juan s’allonge. Il semble fatigué, usé. Nous comprenons alors qu’il arrive à un moment où il doit faire le bilan de sa vie passée. Un huis clos débute.

Guidé adroitement par ce mystérieux homme, la mémoire de l’illustre enjôleur se met en marche. Insidieusement, les fantômes de ses souvenirs se réveillent.

Ainsi, la réflexion des conséquences de ses actes sur sa propre vie mais également sur son fidèle valet Sganarelle, son épouse bafouée Done Elvire ou encore son père dupé, oblige Dom Juan à effectuer un voyage au plus profond de son intimité. S’il se livre à nous avec le panache de sa splendeur passée contrastée avec l’angoisse perceptible de sa mort prochaine, va-t-il réussir à affronter ses démons ?

En repoussant Dom Juan dans ses propres retranchements, ce remarquable cheminement permet de mettre en avant une facette méconnue du personnage, développant ainsi son caractère humain et vulnérable. Le plaisir de Patrick Rouzaud a interpréter son rôle ne fait que renforcer l’intensité des mots de Molière habilement sélectionnés. Le tout est souligné par une mise en scène astucieusement réfléchie.

C’est grâce à des adaptations comme Dom Juan ou les limbes de la mémoire que les classiques traversent le temps et continuent à nous surprendre !

by Jean-Philippe 

Dom Juan ou les limbes de la mémoire

Dom Juan ou les limbes de la mémoire

De Molière
Adaptation : Audrey Mas
Mise en scène : Sonia Ouldammar
Avec : Patrick Rouzaud et Aymeric Marvillet

du 14 septembre au 4 novembre 2018

vendredi à 20h
dimanche à 17h
durée : 50 minutes

Au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Réservations : 01 42 19 93 63

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Guernica : aux origines de la création @ Musée Picasso Paris

Guernica est une vraie icône artistique du 20e siècle.
Cette toile qui raconte l’Histoire, a elle aussi sa propre histoire.
C’est cette histoire que le Musée Picasso Paris nous propose de découvrir : de la genèse par Pablo Picasso à l’inspiration qu’elle suscite auprès des artistes contemporains. Une expo épatante !
Guernica

La genèse : une ode au peintre

En mai 1937, une Exposition Universelle doit se tenir à Paris.
Le gouvernement espagnol souhaite faire de son pavillon une arme symbolique pour défendre la République vacillante face à Franco. Divers artistes sont contactés dont Pablo Picasso qui se voit doter d’un espace monumental de 3,49 m x 7,76 m.
Loin de vouloir politiser sa toile, le thème de l’œuvre est “le peintre et son modèle”.

Guernica

Tout bascule le 26 avril 1937 avec le bombardement de la ville basque de Guernica par les nazies, alliés des franquistes.
Picasso réagit immédiatement. La mise sur toile de cet évènement sera exécutée en un temps record, entre le 10 mai et le 4 juin.

Guernica
Article du 28 avril 1937 sur le bombardement de Guernica

Lors de l’inauguration du pavillon espagnol le 12 juillet 1937, Guernica se dévoile au public parmi les œuvres de Miró, González ou Calder.

Guernica
Maquette du pavillon espagnol pour l’Exposition Universelle de 1937

Après cet événement, la toile fera le tour du monde. Des expositions qui serviront à lever des fonds pour les républicains espagnols.
Cette création marquera ainsi l’engagement politique de Picasso.

Guernica
Guernica au MoMA, 1939

Avec Franco au pouvoir au sortir de la guerre, Picasso refusera que sa toile retourne en Espagne avant la chute du dictateur.
Guernica sera donc de retour sur le sol hispanique qu’en 1981. Elle ne l’a plus jamais quitté depuis.

Guernica : l’émotion de la création

Vous comprendrez alors que la toile n’est pas présente dans cette exposition. Dommage…  Mais La Joconde, elle non plus, ne quitte plus le Louvre (et elle est beaucoup plus petite…😉 ).
C’est une reproduction (un peu plus grande que l’originale) qui nous accueille. Elle ouvre le parcours de 12 salles qui nous plonge dans le contexte de création.

Guernica
La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin

 

Guernica
La Minotauromachie

Le Musée Picasso nous offre une exposition intelligente, claire et simple pour appréhender cette période emblématique de Picasso.
Et exceptés les férus d’art, peu de gens connaissent en détail la véritable histoire de Guernica, ses prémices et ses influences.

Dans chaque salle, on se confronte à l’art du maître espagnol, souvent en noir et blanc (crayon, encre de chine ou eau-forte) mais aussi en couleur avec des toiles qui marquent un aspect essentiel de la création de Guernica.

Guernica
Tête de Femme en pleur

On découvre aussi des pièces peu connues comme ces quelques strips (sorte de bande dessinée) de Songe et mensonge de Franco.

Guernica
Songe et Mensonge de Franco (Planche I et II)
Guernica
Guernica en création : Photo de Dora Maar


On croise la vie sentimentale de Picasso avec Dora Maar qui immortalise la création la toile mais qui influence aussi son art en mode politique.

Guernica
Guernica & oeuvres hommage

C’est tout aussi frappant de voir ces œuvres hommages à Guernica qui ponctuent la visite et mettent en perceptive l’aura que ce tableau a dans le monde. Un vrai symbole. 

Guernica est une exposition didactique qui montre qu’une œuvre majeure ne peut être créée sans un contexte particulier et traversée par de multiples influences.

Une vraie immersion dans la grande Histoire !

Exposition GUERNICA

du 27 mars au 29 juillet 2018

Musée National Picasso – Paris
5, rue de Thorigny
75003 Paris

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Blue de Disneynature : l’océan éblouissant ! #cinéma

Le documentaire animalier n’est pas réservé qu’aux enfants. Blue nous émerveille avec ses images à couper le souffle, ses espèces de poissons méconnues et son art de la narration. 3 ans de travail ont été nécessaires pour réaliser ce film.
La sortie de Blue marque les 10 ans de Disneynature qui renouvelle le genre, nous invitant à réagir pour préserver la Terre plus que jamais menacée.

Blue Blue

Un océan-palette de couleurs

Blue est un jeune dauphin qui découvre, tout comme nous, les merveilles de l’océan, ses secrets, l’incroyable créativité de ses occupants pour assurer leur survie.
Keith Scholey, l’un des réalisateurs confie avant la projection événement à Paris : “l’idée est que vous deveniez tous des dauphins pendant 1h20.  🙂 ” Et le pari est réussi !

J’avoue que je suis tombé raide amoureux d’une squille multicolore. Elle pourrait être un sujet de film à elle seule tant elle est belle que captivante. Elle a de nombreux atouts dont l’incroyable capacité à distinguer dix fois plus de nuances colorées que nous pauvres humains (jusque dans l’ultra-violet).

La baleine à bosse n’est pas en reste. Massive et gracieuse, elle sera en lutte, dans une scène impressionnante, contre des orques pour sauver son petit.
Reste un poisson sinon irrésistible, tout du moins très intriguant, le poisson perroquet à bosse. Il semble avoir la grimace figé, nageant la bouche ouverte.

Blue
photocall avec Jean-François-Camilleri (Disneynature) et les réalisateurs Keith Scholey et Alastair Fothergill

Quand on vit sur Terre, on ne voit pas forcément la beauté des océansAlastair Fothergill

Les images sont saisissantes, une palette de peintres en mouvement constant.

Cette beauté ne doit pas faire oublier la menace qui pèse sur cet écosystème. Pour Jean-François Camilleri, créateur de Disneynature, lors de l’avant-première mondiale du film à Paris : “c’est la beauté qui sauvera le monde ! ” Il en a profité pour lancer un appel aux réalisatrices “pas assez nombreuses” et aux jeunes réalisateurs pour participer à cette formidable aventure.

Blue est un film qui crée l’émerveillement tout en participant à la prise de conscience nécessaire pour assurer la pérennité de ces espèces et, par conséquent, de notre monde.

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Blue
film de Keith Scholey et Alastair Fothergill
histoire racontée par Cécile de France
Par Disney Nature

Sortie le 28 mars 2018

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Comédiens ! au Théâtre de la Huchette : un trio virtuose

Pour ses 70 ans, le Théâtre de la Huchette s’offre un retour dans le passé à la fois musical, pétillant et original.
Comédiens ! pose un regard en coulisses à travers 3 personnages qui se préparent à leur soir de première parisienne.
Contraintes scéniques, débrouilles, foirages, révélations… ; les répétitions sont un joyeux bordel en chansons.

Comédiens

Ça répète à la Huchette

Pierre et Coco, couple de théâtre, lui est metteur en scène-comédien, elle muse et comédienne, s’activent pour la représentation du soir. Ils ont fait appel à un autre comédien au pied-levé, Guy, pour assurer le remplacement de leur partenaire de jeu habituel.
Retard, scène trop petite pour le décor, mémoire qui flanche, savonnages et autres cafouillages vont être le lot de ce filage improbable et incroyablement rythmé.
Sur scène, ça rit, chante, s’active.
Le mélange des genres est jouissif : vaudeville, comédie musicale, chansons gaudrioles, chansons avec fond, vaudeville et aussi drame.

Comédiens

A star is born : Marion Préïté

On s’attache très vite à ce trio.
Fabian Richard est un metteur en scène aussi séduisant qu’excessif. Marion Préïté, a star is born, touche par sa joliesse et son envie d’émancipation. Cyril Romoli campe un trublion aussi sensible que talentueux.
Peu à peu, les aspérités de chaque personnage apparaissent, déstabilisent l’équilibre précaire d’une création artistique. L’esprit de Pierre s’échauffe à cause de la pression.
La fin déstabilisera sans doute quelques-uns.unes, preuve que le compromis n’a pas sa place même en chansons.

Comédiens ! est une comédie lumineuse, un superbe trio d’acteurs et une très fine écriture de théâtre.
Ce spectacle a reçu 5 prix aux Trophées de la Comédie Musicale 2018.

Comédiens

Comédiens !

librement inspiré de l’opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo
Concept et mise en scène : Samuel Sené
Livret et paroles des chansons : Eric Chantelauze
Musique : Raphaël Bancou 

Avec Fabian Richard, Marion Préïté et Cyril Romoli 

Reprise à partir du 2 octobre 2018

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 16h

au Théâtre de la Huchette
23, rue de la Huchette
75005 Paris
Tél. 01 43 26 38 99

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Ready Player One de Spielberg : tout simplement époustouflant

La bande-annonce de Ready Player One pourrait laisser perplexe.
Mais difficile de résister à l’appel du film d’aventure en mode réalité virtuelle de Steven Spielberg. D’autant plus quand il y une inspiration 80’s mixée à un univers de science-fiction.
Enfile ton casque VR pour suivre Parzival, Art3mis, Aeach et en prendre pleins les yeux ! #kiff

Ready Player One est une véritable expérience de cinéma d’une puissance vertigineuse à vivre exclusivement sur grand écran.

En 2045, les humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday.  Juste avant de mourir, il a décidé de léguer son immense fortune (et la gestion de l’OASIS) à quiconque découvrira l’Easter Egg numérique (qu’il a pris soin de dissimuler dans cet univers virtuel). Mais lorsque Wade Watts, qui n’a pas le profil d’un héros, décide de participer à cette chasse au trésor, c’est l’avenir de ce monde numérique qui bascule…

Les Goonies en mode 2.0 

En voyant l’affiche, on a pensé aux Goonies, un film d’aventure avec des ados sorti en 1985. Une association de personnalités distinctes et attachantes mues par le seul dessein d’atteindre un Graal. Ready One Player est son prolongement avec force d’effets spéciaux, de rembondissements et de rythmes effrainés. Le lien étant encore fort, entre les deux films, avec ces références multiples aux 80’s tant en musiques (A-ha…), qu’en flash-back et autres jeux d’époque.
Grâce à Parzival/Wade Watts, on (re)plonge dans la pop culture colorée, audacieuse.

Le film de Spielberg est une odyssée numérique, un vrai conte 2.0 où le réel disparait dans un peu plus de 40 ans d’histoire du jeu vidéo grand public. C’est finalement un monde de tous les possibles grâce à son avatar.

Retour vers le futur, Doom, King Kong, TronCosmocats, Van Halen…  Impossible de citer toutes les références.  Adapté du livre d’Ernest Cline, le scénario tient la route, y compris dans ses excès incroyables.
A travers une réalisation virevoltante et un brio qui lui est propre, Spielberg s’offre une véritable cure de jeunesse – c’est un film de jeune réalisé par un sexagénaire. Au passage, il nous gratifie d’une madeleine de Proust pour trentenaires, quadras et autres.
Les parents peuvent partager leur univers avec leurs bambins.

Image de prévisualisation YouTube

Ready Player One est un film pop-corn à voir sans complexe et sans retenue.
On prend un pied d’enfer à lutter aux côtés des héros et de leur avatar numérique avec, malgré tout, deux bémols.
Bémol 1 : une petite longueur dans ce film de 2h20.
Bémol 2 : un manque de musique des 80’s, époque fil rouge du film. De ce point de vue, Les Gardiens de la Galaxie réussit mieux cette fusion de SF et de rétro.

Il est absolument inutile d’attendre pour plonger, toi aussi, dans l’OASIS !

Ready Player One

Un film de Steven Spielberg
Adapté du livre d’Ernest Cline

Avec : Tye Sheridan, Olivia CookeBen Mendelsohn, T. J. Miller, Mark Rylance, Lena WaitheWin Morisaki

Sortie en salle le 28 mars 2018

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Airnadette, le pire contre-attaque : encore + fort et + barré !

Retour en force, avec costumes de dingos, répliques imparables, choré de ouf et énergie au top du groupe Airnadette.
Le air-jeu est poussé à son comble via un scénario complément barré.
On retrouve Moche Pitt en collant rouge moulant hum hum, Jean-Françoise toute de noir vêtue telle Cat Woman, les griffes en moins. Château Brutal type Idole des jeunes encore en vie, Scotch Brit sexy en diable et M-Rodz égale à elle-même : incontrôlable !

Pour canaliser tout ça et pour ambiancer la foule, Philippe Risotto mouille le tee-shirt, hurle, plus diabolique que jamais.

Airnadette

Airnadette ou l’énergie du désespoir

Bien sûr, c’est le pur bonheur de retrouver la bande plus apprêtée que jamais.
Mais un être d’exception manque à l’appel. Le petit torse imberbe et tatoué de Gunther Love n’est pas de la partie. Il aurait été enlevé par des extra-terrestres. :-/

Les 5 inséparables ou 5 fantastiques vont alors partir pour un voyage dans le temps et l’espace pour retrouver leur ami. Il y a aura des épreuves, des doutes et des révélations à hurler de rire.

Airnadette

Une partition à la bidouille de génie

Le travail de recherche, de découpe, d’extraction de bouts de dialogues de films, émissions télé (Dorothée) ou autres pubs est assez bluffante. On évalue difficilement le temps passé à sélectionner tous ces éléments et à les monter pour faire une histoire.

Le rythme semble plus endiablé que pour le précédent spectacle que l’on a vu 2 fois. Ça fuse de partout, Philippe Rissoto revient à la charge en continu.

Les effets visuels sont de la partie avec un écran, au système super ingénieux, pour assurer décors, paroles type karaoké et autres inventions du cru Airnadette.

Verdict : on rit un peu moins qu’avant, sans doute parce que l’on connaît la mécanique ou qu’il y a tout à redécouvrir. On aimerait que les chansons soient un poil plus longues pour air-chanter en chœur.

Mais Airnadette assure comme des Dieux du Stade de baby-foot, avec un calage labial et physique quasi parfait.
On se croirait dans un jeu vidéo. Aucun temps mort, des montages ingénieux, du suspense.
Est-ce que Gunther Love nous manque vraiment ? Il est présent autrement ! Et c’est tant mieux.

Bonus : ce vendredi soir, en première partie la troupe du Cabaret Madame Arthur qui reprend des tubes français et internationaux à l’accordéon. Génial !

Airnadette

Airnadette
Le pire contre-attaque

avec Moche Pitt, Chateau Brutal, Scotch Brit, Jean-Françoise, M-Rodz et Philippe Risotto

Nouveau spectacle en tournée en France et dans le monde en 2018 et 2019 :
Lucé, St Denis la Chevasse, Le Havre, Grand Quevilly, Esch-Sur-Alzette (Luxembourg), Monaco, Evreux, La Louvière, St benoit, Noyon, Tassin la Demi Lune, Clais, Checy, Melun

et au Grand Rex Paris, le jeudi 25 octobre

site officiel : airnadette.com

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Cabaret Décadent : le Cirque Électrique célèbre l’amour subversif

Le Cirque Électrique célèbre l’amour, la différence, le subversif avec son Cabaret Décadent 2018.
Sous le chapiteau : hommes en talons ou sur roulettes, voltigeuses, funambule, pointes sur bouteilles en verre, duo qui joue avec le feu.
Bref du fun, de la provoc, du glam et des paillettes.
Immanquable !! Une revue aussi envoûtante que dérangeante, intense que lumineuse.

Cabaret Décadent

L’amour, l’amour, l’amour

Mai 68 et la liberté sexuelle sont le prétexte à des jeux débridés sur la piste du Cirque Électrique. Les numéros sont tous physiques (danse macabre, fakir, mât chinois, acrobaties, trapèze, contorsion…), la plupart avec un minimum de tissu sur le corps.
Musique en live, numéros inédits ou différents, on a comme une envie d’être un(e) autre, d’assumer notre côté SM, notre opposé (côté féminin pour les hommes et inversement pour les femmes), notre penchant pour les couleurs de cheveux improbables.

Cabaret décadent Cabaret décadent Cabaret décadent

Casting sulfureux, caméléon, débridé et athlétique

On débute par le strip endiablé, troublant et sexy de Pierre Pleven présenté comme la « quintessence du désir » par Otomo de Manuel, le MC de la soirée.
Le garçon est doué pour les contorsions et la maîtrise des talons hauts. Longiligne, musclé sec, tatoué, il déploie une facette fascinante, surtout en l’ayant aperçu tout autre servant les tables avant son entrée en piste. Numéro queer sulfureux, sa performance ferait presque oublier la divine Dita Von Teese.

On poursuit avec un couple qui n’a pas froid aux yeux, Lalla Morte et son partenaire tatoué. Ambiance pique-nique subversif, spectaculaire et merveilleusement terrifiant. Feu en bouche, instants fakir sur lit de tessons de verre suivi d’une balade physique. Pas sûr de pouvoir emmener ma mère.

Deuxième duo de la soirée, plus sage en apparence. Cet homme et cette femme s’affrontent a coup de contorsions, de grimpette-galipette sur mât chinois.  On croirait presque que le numéro est accessible à tous.
Antoine Redon, un garçon au long manteau camouflant timidement un torse imberbe, déploie sa roue cyr sur toute la piste. Il semble si léger.

Cabaret décadentCabaret Décadent

Il y a beaucoup d’autres numéros dont un affrontement pole dance totalement bluffant, une équilibriste sur bouteilles en verre.
Le MC est excellent, chauffant la salle en continu, entre chaque artisite. La bande-musicale assurée par un groupe en live est aussi barrée que trippante.

Cabaret Décadent est à conseiller aux amateurs de trips circassiens, aux tatoués, aux percés, aux timides comme aux frileuses, à toute personne qui a besoin d’être bousculée ou en recherche de sensations autres.

Cabaret Décadent

Cabaret Décadent 

Revue Electrique N°68

avec : Lalla Morte – Severine Bellini – Pierre Pleven – Guillaume Leclerc – Hervé le Belge – Nelson Caillard – Tarzana Fourès – Marie Le Corre – Otomo de Manuel – Jean-Baptiste Very – Hervé Vallée / Tapman – Chaleix – Antoine Redon -Maria Fernanda De Caracas

jusqu’au 31 mars 2018

du mercredi au samedi à 21h
ouverture à 19h – possibilité de diner en bord de piste

au Cirque Électrique
Place du Maquis du Vercors
75020 PAR S

Réservation : 09 54 54 47 24
reservation@cirque-electrique.com

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Chien de Samuel Benchetrit : Vincent Macaigne poignant

Sujet totalement déroutant : un homme se fait larguer par sa femme d’une beauté folle et froide mais qui a des démangeaisons en sa présence.
Cet homme, Jacques, finit par ne plus être tout à fait un humain.
Chien est un film inclassable qui fait rire au début, puis surprend vraiment. Il peut faire penser, par moment, à un film de Lars Von Trier avec un bon gros lot de coups du sort. Y’a-t-il une rédemption à envisager ?

Chien
Photocall à l’avant-première parisienne

Vincent Macaigne incroyable 

Comme je l’ai tweeté en sortant de l’avant-première : pour jouer un rôle pareil, « il faut avoir une sacrée foi en son metteur en scène. »
Clairement, certaines scènes sont dérangeantes et incarner un homme aussi singulier est digne sinon d’une performance d’acteur, d’une performance artistique où tout le corps est sollicité, mobilisé.
Après tout, que fait Meryl Streep à part se grimer un peu et changer d’accent à chaque nouveau rôle ? Elle a maintenant peu de mérite à recevoir un oscar face à Vincent Macaigne dans Chien.

Chien

Expérience de cinéma

Même si le résumé peut faire sourire, la comédie française n’est pas le genre du film.
Il faut accepter l’expérience : que l’on soit malmené, dérangé par endroit et que cette histoire nous renvoie à nos propres faiblesses, nos incapacités parfois à réagir.
Samuel Benchetrit nous embarque dans une sorte d’objet filmique surréaliste, un conte d’un genre totalement inhabituel au cinéma.
Il y a de l’insoutenable parfois. Mais on est capable d’encaisser.

Conseil : ne surtout pas hésiter à voir le film accompagné. Il y a forcément débat, interrogation à la sortie de la salle.
C’est un vrai argument pour aller au cinéma, beaucoup de films sont vite vus et vite oubliés. Ce ne sera pas le cas de Chien.

Chien

CHIEN
Un film de Samuel Benchetrit
Scénario : Samuel Benchetrit et Gabor Rassov
adapation et dialogues : Samuel Benchetrit
avec : Vincent Macaigne, Vanessa Paradis, Bouli Lanners

Sortie en salle : le 14 mars 2018

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