Printemps de Bourges : le souffle de Lomepal, Brigitte & Rag’n’Bone Man

UsofParis a le don d’ubiquité. La preuve, notre présence au W pour un plateau international avec Rag’n’Bone Man, Walk of the Earth, Brigitte et à la Halle au Blé pour deux sets rap français portés par la jeune garde talentueuse Ash Kidd et Lomepal.

Lomepal

Ash Kidd, “Viens chez moi, Bourges”

10 minutes avant son live, on apprend que l’ancien Inouïes refuse de se faire shooter par les photographes pros. Ash Kidd aura certainement un meilleur profil sur les écrans de smartphones de son public.
Alors oui, c’est auto-tuné à mort, à l’instar de PNL, ça plait un max aux ados, il porte des polo et t-shirt trop grands, mais on perçoit une âme de lover romantique sous le bad boy. Et puis Coeur de Gangster nous fait penser à Frank Ocean.

Le sac à dos Young & Winner aperçu dans le public donne le ton. Un ado enchaîne les snap, sans rajout d’effets, ni de smiley. Du pur live ciselé en continu, le dos contre une colonne de pierre de la Halle au blé.
Sa copine ou sœur lui monte sur le dos pour faire une vidéo.
Le jeune rappeur saute sur un pied, puis l’autre, déchaîne les jeunes qui connaissent ses titres par cœur, Lolita...
Il fait beaucoup de « Yeah, yeah », fait crier les girls en relevant une unique fois son t-shirt sur des abdos impecs.
« Je partirai quand le soleil se lèvera… ». On continue à aimer après ce live en solo, sur bande enregistrée.

LomepalLomepal

Lomepal : « c’est beau la folie ! »

Chef Antoine envoie un max de flow à la Halle au Blé, dès le 1er titre, Palpal, que je connais par coeur comme tous les ados, pour cause de clip excellent.
Enchaînement direct avec Ray LiottaMais on s’habitue, bientôt ça me fait plus d’effet »). Les filles des premiers rangs connaissent toutes les paroles et crient à donf.
Lomepal appelle que son premier album est disque de platine et que son titre Flip est un hommage au skate : “je suis pas un musicien, je suis un très sombre skateur. Je suis chanteur depuis quelques semaines ! ”
La décontraction est à son max, bermuda sans forme, t-shirt blanc et torse poil à la fin.
Lomepal a un vrai talent pour enflammer le public, mais sans le provoquer à longueurs de chansons. Pour l’avoir vu de près, ce mec a vraiment tout d’un grand et ne va pas quitter la scène tout de suite. 

Lomepal

Walk off the Earth, incroyable ! 

C’est le buzz canadien de la soirée ! Mélange de reprises (Ed Sheeran en ouverture, Happy de Pharrell Williams) et de morceaux originaux, le groupe envoie un son très rock US mais avec un décalage et un humour typique made in Canada.
On sent que les membres de Walk off the Earth prennent leur pied sur scène. Dans le public, plutôt jeune devant la scène, c’est la folie.
Drapeaux français et canadien en communion. Le canon à fumée en continu pour les effets spéciaux et totale déconnade pour les reprises comme l’incontournable Champs Élysées de Joe Dassin.
Hey Ya! d’Outkast fait soulever une nouvelle fois la foule.
Dommage qu’un problème technique coupe la chique au groupe. La dernière chanson se termina côté public en chœur et un peu déçu.

Brigitte day

Les girls ont débuté la journée avec la Ministre de la Culture pour le lancement de l’exposition Femmes ! consacrée aux auteures et compositrices. Brigitte, marraines de l’event, ont rappelé que le Chant des Partisans avait été écrit par une femme.
En conf de presse, Sylvie et Aurélie confient : “c’est une énorme galère de faire la setlist. Il faut bien choisir, on ne peut pas faire les 3 albums en entier. Les setlists évoluent selon les festivals, que ce soit de jour ou de nuit.
Et une question pertinente qu’elles posent au festival : “sera-t-il aussi paritaire l’année prochaine ?
Sur la scène du W, leur charme fait une nouvelle fois mouche. Ca chaloupe, ça aguiche et joue la sensualité.

Rag’n’Bone Man, une voix de fou

L’Anglais qui porte du 4XL a une voix qui ravage. Tout le corps vibre à son écoute. Malgré ses tatouages, sa carrure qui pourrait démolir un mur de briques, la douceur de son regard touche.
Son brin de timidité que l’on perçoit entre les chansons donne encore plus envie de se rapprocher, de ne pas lâcher notre attention, de s’isoler si notre voisin.e venait à trop parler.
Son orchestre est excellent, donnant le plein souffle aux compositions.
A la sortie du concert, on serait presque tenter de garder le silence un moment, comme après une séance de yoga. Pour apprécier les bienfaits de Rag’n Bone Man pour le coeur et l’âme.

Le Printemps de Bourges c’est pas fini !
Encore 4 jours de concerts.

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Juliette Armanet interview tournée des festivals & transpiration

En pleine tournée des festivals, Juliette Armanet a fait une halte remarquée au Printemps de Bourges lors de la soirée d’ouverture, aux côtés de Catherine Ringer et Véronique Sanson.
A l’occasion de sa toute première conférence de presse, la chanteuse estampillée “renouveau de la chanson française” a évoqué ses Olympia, la tournée, l’écriture et sa belle vie d’artiste.

INTERVIEW 

Juliette Armanet x l’Olympia : “moment idyllique !

Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi chaleureux et fiévreux.
Le public était très actif, très généreux.
Je ne pensais pas que je tiendrais l’énergie jusqu’au bout.
Les deux soirs on été différents. Nous artistes, nous ne sommes pas seuls responsables pour qu’un concert soit bon.
Ca a fait quelque chose d’orgasmique. Les deux désirs, celui du public et le mien, se sont rencontrés.

Juliette Armanet

Les concerts : “Transpirer j’adore !

C’est fatigant mais exaltant ! On creuse dans les chansons, les mélodies. On creuse le sillon de quelque chose qui était au départ naïf. On prend de la maitrise avec les concerts.
C’était un rêve d’avoir une troupe et d’avoir une vie de tournée. Je cherche des choses, j’expérimente. Je peux me lever de mon piano et avoir un rapport plus physique.
Ce disque, je veux le vivre jusqu’au bout, je veux l’essorer !
Mais je suis presque déjà dans la nostalgie de ce que je vis. Est-ce que je retrouverais l’émotion de cette première fois ?

L’écriture, la bonne chanson

On compose pour se faire rire, pleurer. On est notre premier spectateur.
Mon endroit préféré pour composer est mon lit, l’horizontalité est très reposante.
Une bonne chanson, ça se compose très vite. On sait assez rapidement si ça vaut le coup ou pas. Après, on peut peaufiner, on en rêve, on revient dessus… 5 minutes, il est dur Michel Berger ! 🙂
Faut compter 2-3 jours maximum. Si ça ne vient pas, c’est qu’il y a quelque chose de trop important qui résiste.
Ca doit être fulgurant. Il y a une sorte d’amnésie après avoir composé.”

Juliette Armanet

Souvenirs du Printemps de Bourges

Il y a 3 ans, Juliette Armanet partageait la scène avec Juliette Gréco.
Elle pensait que l’artiste était un peu trop âgée pour encore monter sur scène.
“Je me suis pris une énorme claque. Elle était drôle, sexy. Elle s’évanouissait toutes les 4 minutes…”
L’édition 2018 : “Le line-up est écrasant ! Mais je suis fière de participer à cette soirée d’ouverture. Je retiens de Véronique Sanson et Catherine Ringer le feu, la liberté et qu’elles aient encore des choses à dire.
L’histoire d’une vie d’artiste : c’est arriver encore à dire des choses sur soi et le monde.”

Propos recueillis par Alexandre

Juliette Armanet
album Petite Amie
(Barclay)

En concert dans toute la France !

Tournée de festivals :
Papillons de Nuit, Art Rock, Les 3 Eléphants,
Les Nuits de Fourvière
Solydays, Les Eurockéennes de Belfort
Montreux Jazz Festival, Les Francofolies de la Rochelle
Les Nuits Secrètes…

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Printemps de Bourges : le coeur bat pour Véronique Sanson, Armanet & Ringer

Affiche 100% féminine pour le premier soir de concerts du Printemps de Bourges 2018.
Des fleurs pour l’anniv de Véronique Sanson, Catherine Ringer joyeuse et virevoltante, Juliette Armanet bête de scène et une révélation nommée Naya.

Véronique Sanson

Naya seule en scène, t-shirt blanc, pantalon argenté, guitare et ordi ouvre la soirée devant exceptionnellement un public assis mais attentif.
Les titres de la jeune artiste nous charment. Il y a une assurance impressionnante, le rythme nous parcourt le corps. On se prend à aimer cette voix qui nous rappelle celle d’une autre artiste : Aurora.
Naya en impose avec sa guitare et aussi sans, à la fois douce et rugissante.
Le dernier titre du set Girl on the moon finit de confirmer son talent.

Juliette Armanet : « Ça danse, ça vie ! »

Si vous n’avez pas vu « le renouveau de la chanson française » en concert, vous ne pouvez pas comprendre.
Nous n’écoutions pas les chansons de Juliette Armanet avant le Printemps de Bourges et les évitons quand elles passaient à la radio.
Mais une fois en concert, on a fait profil bas et on s’est laissé happer.
Oui, on a aimé à la folie son (trop) court set, parce qu’énergique, généreux, drôle, débordant.
Ce brin de trentenaire est un vrai talent, qu’il est aussi plaisant de voir chanter que d’entendre (simplement) parler.
Quelques heures auparavant, lors de sa toute première conf de presse, elle a réussi à charmer une salle entière de médias.

Entrée éclatante avec salut et large sourire puis elle enfourche son piano pour Manque d’amour.
Elle veut que ça bouge et donc invite le public à se lever dès le 2e titre L’Indien.
L’artiste est galvanisée par ses fans, en majorité féminines qui connaissent ses chansons, claquent des mains.
Pour Star Triste, elle lâche son piano et salue malicieusement les photographes, s’autorisant un commentaire un peu graveleux, qu’on lui pardonne aisément.
Et elle swingue dans son costume argenté, fait le show, joue avec le public.

Au W, ce mardi, on pouvait entendre à la sortie, côté spectatrices : « Quand j’ai vu Juliette sur scène, j’ai pensé à toi ». Les good vibes ont perduré toute la soirée.

Catherine Ringer, l’éternelle sauterelle

Un petit pas de danse en direction de chaque musicien à son arrivée sur scène, la gracieuse Catherine Ringer affiche un sourire tendre et malicieux.
Il est question de (re)naissance avec le titre Senior qui évoque un œuf et un poussin. On poursuit avec Como Va pour mieux apprivoiser le public. L’interprétation de la grande Ringer est très gestuelle, captivante.
La chanteuse ne boude pas le plaisir du public en lui offrant quelques beaux succès comme Le Petit Train, en version électrique et choré d’époque, Alors c’est quoi sur lequel elle sera rejointe par son batteur pour une battle de danse.
Marcia Biala à la guitare sèche fait chavirer et nous replonge dans les années 80. La voix est éclatante, le grain de folie intacte, la présence sur scène chavirante. Qu’il est bon de la retrouver.

Au rappel, la Ringer reprend le titre Pars, en hommage discret et sincère à Jacques Higelin. Une majorité du public connaît les paroles.
Fin de set en apothéose avec Andy.

Véronique Sanson, un nouvel âge

Pour fêter ses 69 printemps, Véronique Sanson s’offre une salle en pleine attente, attentionnée qui entonne à plusieurs reprises un « Joyeux Anniversaire ».

Les premiers titres donnent du rythme à défaut d’être des purs tubes : Dignes Dingues Donc, Radio Vipère.

L’artiste prend le temps de l’échange et lance un touchant : « Vous m’avez manqué ». Elle confie aussi sa passion pour les queues de pie, surtout quand elle s’assoie à son piano.
Une dédicace à Simone Veil « qui avait une belle âme » et un titre fort : Je me sens tellement manquée.
On avait oublié la force d’interprétation de Véronique Sanson, totalement habitée par ses textes. Capable en quelques minutes de passer d’un joyeux sourire et un visage quasi au bord des larmes.

Séquence de chansons guillerettes, rigolotes qui se termine par une arrivée clin d’œil de Catherine pour l’anniv de sa complice.

Véronique Sanson

Les grands tubes n’ont rien perdu de leur emprise : Vancouver, Rien que de l’eau, Bernard’s song.
Fin de soirée, seule au piano pour deux beaux derniers titres : Toute seule, Bahia.
Tout au long du concert, on pouvait entendre des merci côté public, touché de ce retour en grâce.

Véronique Sanson

Le Printemps de Bourges 2018 se poursuit jusqu’au dimanche 29 avril.

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Les Grandes Eaux Musicales de Versailles 2018 : éternelle féérie

Chaque année, il y a un évènement qui marque l’arrivée du Printemps : l’ouverture des Grandes Eaux Musicales de Versailles !
Même si, comme aujourd’hui, le temps est grisonnant,
la magie des fontaines et des jardins créés par Le Nôtre reste intacte d’une année sur l’autre.
Pause bonheur avec cette visite exceptionnellement placée  sous l’égide de Laurent Brunner, le Directeur de Château
de Versailles Spectacles.

Grandes Eaux Musicales

Classicisme et nouveauté 2018

C’est face au bassin de Latone que débute nôtre visite. La majesté de cette fontaine ouvre la perspective sur une partie des jardins.
En effet, la volonté de Le Nôtre a été de cacher les bosquets du jardin dans de petites forêts.

Grandes Eaux Musicales

Après une petite déambulation, on découvre la nouveauté de cette édition 2018 sur le bassin de Neptune: des jets automatiques ! Il y en a neuf, en circuit fermé sur le bassin. Ils assurent une chorégraphie synchronisée sur de la musique toutes les 15 minutes. Mais pourquoi ?

Grandes Eaux Musicales

Premièrement : pour animer et mettre en valeur ce bassin qui, avant cela, ne fonctionnait que 10 min par jour car consommant beaucoup trop d’eau.
Deuxièmement : ceux installés dans le bassin du Miroir ont rencontrés un grand succès.

On poursuit la visite en traversant les différents bosquets et en restant conquis par la puissance du Titan de l’Encelade,

Grandes Eaux Musicales

ou le charme de l’enfilade du bosquet des 3 fontaines.

Grandes Eaux Musicales

Notre guide a toujours une info ou une anecdote à glisser à chaque arrêt. Alors on a compilé quelques infos insolites sur les jardins.

Grandes Eaux Musicales Versailles 2018 jardins avis Bosquet 3 fontaines photo © USofparis

350 ans de traditions et de technicités

Les jardins de Versailles sont bien évidement une merveille technique. Entre 1660 et 1690, le plus grand réseau d’eau du monde a été construit. La mise en eau des fontaines utilise 4 000 m3 d’eau par heure : colossal ! Et c’est toujours le même réseau aujourd’hui sauf pour le pompage de l’eau : les moulins à vent ont été remplacés par des pompes électriques !
Pour une visite souterraine plus poussée, lisez notre article sur les dessous des Grandes Eaux.

A l’époque de Louis XIV,  les jeux d’eau des bosquets étaient mis en route uniquement au passage du Roi (toujours pour la grande consommation d’eau). Manière de montrer les jardins de Versailles, écrit en 7 versions, est un guide de visite écrit par Louis XIV !

Grandes Eaux Musicales

Un élément important dans le jardin : les arbustes.
Pour garder la forme précise du feuillage, leur taillage est un travail quasi quotidien. Sachez aussi, que les arbres ou plantes en pots sont une volonté de Le Nôtre afin de pouvoir changer quotidiennement l’ornementation des bosquets et des allées.

Grandes Eaux Musicales

Il a fallu créer une fabrique de faux-vrais rochers pour ériger le bosquet des Bains d’Apollon. Car cet éperon rocheux est bien en pierre, mais en pierres taillées pour obtenir la forme voulue.
Ce bosquet est aussi  le seul à avoir un jardin à l’anglaise.

Grandes Eaux Musicales Grandes Eaux Musicales
Ce style laisse place végétation en apparence non domestiquée donnant une impression naturelle. Le Parc des Buttes Chaumont en est un parfait exemple.

Notre visite aura aussi permis aux touristes du jour de profiter gracieusement ces mises en eau des bassins. #CoolGrandes Eaux Musicales

Si vous aimez les Grandes Eaux Musicales, prenez alors sans attendre vos billets pour la version nocturne ! Pour une autre ambiance et un autre kiff.


Les Grandes Eaux Musicales

les samedis et dimanches du 31 mars au 28 octobre
les mardis du 22 mai au 26 juin
et vendredis 30 mars, mardi 8 mai, jeudi 10 mai et mercredi 15 août

Les Jardins Musicaux
les mardis du 27 mars au 15 mai (sauf le 1er mai) puis du 3 juillet au 30 octobre
les vendredis du 6 avril au 26 octobre

Horaires :
Ouverture des bosquets de 9h à 19h.
Mise en musique de 10h à 19h.

Mise en eau du Bassin de Neptune : samedi et dimanche, toutes les 15 minutes de 10h à 17h, puis de 17h45 à 19h
les mardis et vendredis, toutes les 15 minutes de 10h à 19h

Mise en eau du Bassin du Miroir : toutes les 10 minutes de 10h à 19h
Mise en eau du Bosquet du Théâtre d’Eau : toutes les 15 minutes de 10h à 19h

Plus d’info sur la page du Château de Versailles

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Tamino en interview : on a parlé Amir, Leonard Cohen & influences

RDV à la terrasse du Point Éphémère pour découvrir Tamino, la révélation belge de passage à Paris pour sa première date parisienne. C’est en toute timidité et humilité qu’il s’est confié à nous autour de son premier album Amir, encensé par la presse.
Il est à voir absolument sur scène : le 6 mars 2018 à la Cigale. 

INTERVIEW-SELFIE

Tamino
selfie exclu pour UsofParis

USofParis : Tamino, ton premier album Amir arrive tout juste comment te sens-tu ?

Tamino : Super ! Je suis juste très heureux.
J’ai composé et écrit ces titres quand j’avais 18-19 ans et que je vivais à Amsterdam. C’est donc beaucoup d’attente, à l’échelle de ma courte vie. Mais c’est normal, cela prend du temps. Aujourd’hui, je suis juste content.

Tu es souvent décrit comme étant un artiste dark, ténébreux. C’est comme cela que tu te vois ?

On dit ça de moi ? Ah bon ? Je ne sais pas… peut-être que ma musique est dark mais je ne me considère pas comme étant quelqu’un de sombre.

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Tu es belge et égyptien, comment cela influence ta musique ?

De manière très naturelle. Je veux dire que je n’aurais sûrement pas connu toutes les musiques arabes que je connais et que j’aime si je n’avais pas été égyptien. Et je n’aurais pas connu tous les sons occidentaux que je connais si ma mère n’avait pas d’aussi bons
goûts. Vos parents vous influencent toujours en un sens, les musiques qu’ils écoutent quand vous êtes enfants vous marquent : tout ce que j’aime, que je n’aime pas, ou qui m’inspire vient d’eux.

Qu’est-ce qui influence ton écriture ?

Tout. La vie. L’art des autres, leur écriture, leur musique…

Tamino

Qui t’inspire comme musicien ?

Il y en a beaucoup ! Mais si je ne devais en choisir qu’un, je dirais Leonard Cohen. J’ai beaucoup appris grâce à lui. Mais je n’ai pas la prétention de me comparer à lui.

Tu es entré au conservatoire à 17 ans, pourquoi si tard ?

C’est tard ? Ici, en Belgique, ce sont des études que vous faites après le bac. J’étais d’ailleurs l’un des plus jeune au conservatoire d’Amsterdam car beaucoup de gens essaient autre chose avant de réaliser qu’ils veulent faire de la musique. Moi, je l’ai su très jeune.
J’aurais d’ailleurs aimé pouvoir aller au conservatoire avant car je n’aimais pas particulièrement le lycée. Je n’avais qu’une hâte c’était de rentrer chez moi le soir pour faire de la musique.
Le conservatoire, c’était vraiment super et en même temps tout était nouveau : je vivais seul pour la première fois, dans une nouvelle ville, avec un tas de nouvelles personnes. Je pense que ce sont des choses qui influencent votre musique.

Tu as aimé Amsterdam ?

Oui, j’ai aimé y étudier, y vivre, y être avec mes amis. C’est une belle ville. Mais j’ai réalisé que ce n’était pas LA ville où je voulais vivre. Je ne l’ai pas encore trouvé mais j’adore Paris, il y a une superbe énergie !

Comment est la scène musicale belge aujourd’hui ?

Il y a beaucoup d’artistes et de styles très différents, de Stromae à Warhaus. Il y a vraiment énormément de talents, mais nous sommes aussi modestes et humbles c’est pour ça que la Belgique ne va pas conquérir le monde 🙂

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Quelle chanson écoutes-tu en boucle en ce moment ?

Catch it de Iceage, nouvelle chanson d’un groupe danois que j’adore.

Et si tu devais écouter une seule musique pour toujours ?

Pour toujours ? Je ne pas en nommer une seule ! Mais je pense à quelque chose…ce n’est pas que je pourrais écouter ça tous les jours, mais quand tu parlais de boucle tout à l’heure, ça me fait penser au compositeur William Basinski. Il a assisté à la chute du World Trade Center en 2001 et c’est là qu’il a terminé ses Desintegration Loops : c’est littéralement une boucle d’une pièce classique d’environ une heure. Ce n’est pas ma chanson ultime mais c’est vraiment quelque chose que je peux écouter facilement.

C’est ta première fois à Paris en tant que tête d’affiche. Tu te sens comment à quelques minutes de monter sur scène ?

C’est dingue ! C’est complet…c’est juste incroyable ! La dernière fois que je suis venu à Paris, je faisais la première partie de Warhaus à La Maroquinerie et c’était tellement bon. Le public ici est adorable, c’est pour ça que j’aime jouer à Paris. Je sens qu’en France, les gens
comprennent vraiment ma musique. C’est le début d’une belle histoire avec les Français.ses…

Interview by Sarah

Tamino

Tamino
Album Amir 
(Caroline International)

En concert au Café de la Danse le 19 novembre 2018
et à la Cigale le 6 mars 2019 

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Alain Chamfort – Le désordre des choses : retour enchanteur #interview

Heureux, heureuses, celles et ceux qui se rapprochent du dernier album d’Alain Chamfort.
Le désordre des choses est le résultat d’une écriture délicate et d’une composition classe qui surprennent tout autant qu’elles emportent. 

Deux titres tournent en boucle dans notre casque et nos enceintes : Palmyre et Linoleum
Rencontre avec le chanteur qui n’hésite pas à citer Orelsan ou Eddy de Pretto comme jeunes talents qu’il écoute. 

Alain Chamfort

INTERVIEW 

UsofParis : Vous abordez le temps sur le visage avec le premier titre : Les Microsillons. Est-ce que c’est dur pour un artiste de vieiilir ? 

Alain Chamfort : Je fais un constat en fait. Je ne trouve pas particulièrement dur ni plaisant. On doit accepter.
Ce qui est difficile c’est de se projeter dans 20 ans. Les 20 dernières années, je ne les ai pas vues passer. Je pense que ce sera encore pire pour les 20 prochaines et dans 20 ans, je ne sais pas où j’en serai. 🙂
Ce sont des moments chanières. Il faut en tenir compte.

Palmyre est une chanson surprenante ! 

C’est une chanson sur la beauté et le regard que l’on porte sur la beauté – il est très différent selon sa culture, ses origines… C’est arrivé dans un second temps, le lien avec Palmyre. Pierre-Do a fait cette proposition, avec cette symbolique forte de cette cité malmenée. L’idée c’est que l’on ne peut pas détruire entièrement cette beauté, qu’elle résistera.

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UsofParis : Quelles sont les qualités d’écriture de Pierre-Dominique Burgaud ?

Alain Chamfort : Il a essayé d’éviter de prendre la succession de Duval.
J’avais envie que Jacques ouvre les vannes et c’était difficile pour lui.
Je savais que Pierre-Do était capable d’assurer la totalité de l’ensemble alors qu’il était frileux au début, compte tenu de la responsabilité.
Il a beaucoup d’idées. Pierre-Do reste au service des personnes pour lesquelles il écrit. Il n’est pas attaché à ses propositions. Sa première carrière de DA dans la pub, il avait cette habitude de retravailler toujours. Il ne cherche pas à convaincre.

Beaucoup d’auteurs cherchent à convaincre que leur texte est le meilleur du monde. Et ça rend parfois les relations conflictuelles. C’est compliqué de défendre pour nous un texte avec lequel on n’est pas tout le temps en phase.
C’est un bon compagnon de travail.

UsofParis : Vous avez discuté au préalable, lancé des pistes ? 
Pierre-Do a travaillé à partir des musiques que je lui proposais.
On a beaucoup parlé avant de travailler, parce que l’on se voit souvent. Ce que j’aime avec les gens proches, surtout quand il est possible de collaborer avec eux, c’est parler de tout et de rien car ça nourrit la relation. Et on s’enrichit aussi de l’autre.
J’ai construit de vraies amitiés avec Jacques Duval et Pierre-Do. Avec ce dernier, on a débuté par une amitié avant de travailler ensemble à la différence du premier.
Quand on a fait Une vie Saint Laurent, Pierre-Do a écrit des moments de la vie du couturier qui était un exercice de style unique et difficile. Il est capable de challenge.

Qu’il soit moins question d’amour dans cet album, ça vient de vous ou de lui ? 

De nous deux. Je lui faisais part aussi de mes envies de sortir du séducteur écorché et souffrant.  C’était agréable.
Mais il y un temps pour tout.

UsofParis : La scène est toujours une excitation ? Toujours aussi pétillant ?

C’est autre chose. C’est plus un rendez-vous, un échange.
Avec le temps, j’ai trouvé quelque chose qui me convenait. Parce que je suis content du répertoire que je présente, j’ai eu le temps de construire quelque chose qui me correspond et me donne du plaisir.
Je n’aime pas faire de tour de chant trop long. Quand je vais voir un autre artiste, au bout d’1h30, 1h45, j’ai l’impression d’avoir fait le tour. Les concerts qui ne finissent plus m’ont toujours barbé.
J’aime bien partir sur une espèce de frustration.

Interview by Alexandre
Merci au Showroom Gibson

Alain Chamfort

Alain Chamfort
nouvel album Le désordre des choses 
(Le Label / Pias)

Concert le 15 novembre au Trianon (Paris) – complet
le 19 mars 2018 – La Cigale (Paris)

et en tournée :
le 29 novembre à Nantes

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Fortunino ou les démons de Verdi @ Funambule Montmartre : atypique & ingénieux

Certaines œuvres possèdent une telle énergie qu’elles s’inscrivent tout naturellement dans la postérité. Pour autant, que savons-nous de leurs origines ?
Avec Fortunino ou les démons de Verdi, nous avons la chance de pénétrer dans les coulisses du processus créatif de l’artiste. D’où lui vient son inspiration ? Quels sont les sacrifices ou concessions à faire ? Et à quel prix ? Au Funambule Montmartre, laissez-vous entraîner par la douce folie d’une pièce dynamique au charme indéniable…

Fortunino

Lorsque nous découvrons Fortunino Verdi sur scène, il est loin de ressembler à l’image dont nous nous faisons de l’artiste. Harassé par une histoire familiale funeste et douloureuse, il se trouve démuni face à une malédiction dont il semble être la victime. Sa désolation se personnifie au quotidien par deux corneilles, incarnation de ses démons intérieurs.

Puis un jour, un mystérieux inconnu se présente. Il désire s’associer avec lui, sentant le génie ne demandant qu’à s’exprimer. Pour cela, il va comploter un pacte diabolique avec les corneilles pour libérer l’artiste de ses tourments.

Alors, le succès est au rendez-vous. C’est une véritable catharsis qui s’opère. Fortunino triomphe en s’inspirant de ses drames. Cependant, à force de louanger la haine dans ses opéras, ne risque-t-il pas de se perdre ?

Fortunino

Cette pièce est un véritable petit bijou ! En effet, quelle excellente idée de s’inspirer de la vie d’un personnage réel et de laisser l’imaginaire l’emporter… La mise en scène est stimulante. Quant aux comédiens, ils sont authentiques et terriblement profonds. Le résultat est un spectacle riche en rebondissements avec beaucoup d’esprit, de finesse et d’humour. Et nul besoin d’être un mélomane averti pour en apprécier les rouages !

Libre à chacun de vouloir ensuite démêler le vrai du faux. Pour ma part, peu importe. Je préfère conserver le mystère. Néanmoins, de retour chez moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter d’une oreille nouvelle les opéras de Verdi, m’offrant un moment délectable…

Bonus : clin d’œil particulier aux deux corneilles, très très attachiantes ! 😉

by Jean-Philippe 

Fortunino

Fortunino ou les démons de Verdi

par La Compagnie Rêves d’Icare
De : Sabine Roy
Avec : Damien Boisseau, Mathilde Bernard, Anne Levallois, Sébastien Fouillade, Jean-Roch Miquel et Alain Péron
Mise en scène : Sophie Chevalier

Jusqu’au 1er mai 2018

Le lundi à 19h30 
Le mardi à 21h

au Funambule Montmartre
53, Rue des Saules
75018 Paris
Tél. 01 42 23 88 83

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Takashi Murakami, éclat de la Fondation Louis Vuitton, en interview

Takashi Murakami a une place de choix dans la collection de la Fondation Louis Vuitton ne serait-ce que par le nombre de pièces et la taille de ces œuvres.
Au cœur de l’exposition Au diapason du monde, un étage complet présente ses oeuvres qui interpèlent, amusent et interrogent sur le monde actuel.
La légereté de premier abord est trompeur, l’artiste japonais culte nous révèlent à nous-mêmes dans nos contractions et excès. 

Takashi Murakami

INTERVIEW EXPRESS

UsofParis : Le public français a-t-il une perception différente de votre œuvre, par rapport au Japon ?

Takashi Murakami : En France, je suis considéré comme un artiste à part entière. Et le public français regarde et admire mes œuvres en tant que celles d’artiste. Mais au Japon, c’est différent.
Et je ne suis pas reconnu comme un artiste.
Les réactions sont assez froides.

Je suis étonné !

J’expose l’autoportrait des Japonais. Et je caricature leur fond, ce qu’ils sont. Et c’est ça qui ne leur plaît pas.

Pour moi, vous êtes le Andy Warhol du XXIe siècle.

Ça me fait plaisir. Mais il y a une différence de niveau pour moi. 🙂
La grande différente est que le Japon a perdu la Seconde guerre mondiale. Notre culture est basée sur cet échec de la guerre. Les États-Unis, eux, ont gagné la leur. Et leur culture est fondée sur la richesse d’après-guerre.
La nature de leur art populaire est fondé sur cette richesse. L’art populaire japonais ressemble plus à l’arte pobre (arte povera) de l’Italie, des années 60.

Un artiste français que vous aimez ?

Pierre Huyghe. Je suis admiratif.
C’est le mélange de la beauté et des beautés du temps actuel.

Takashi Murakami

Un mantra pour vivre ?

Travailler jusqu’au jour où je ne pourrais plus bouger.

Qu’aimez-vous faire quand vous venez à Paris ?

Je viens à Paris uniquement pour travailler.

Il y a bien un peu de plaisir ?

Oui, la cuisine française est délicieuse !
Ce qui est très à la mode actuellement c’est le smoothie avec légumes frais. Il y a beaucoup de variété à Paris.
Je ne bois pas d’alcool.

Un décor que vous aimez ?

Quand on roule en voiture, le long de la Seine, on peut voir la grandeur du ciel.
Si le ciel est très dégagé, j’aime beaucoup.

Interview by Alexandre

Takashi Murakami

Exposition Au diapason du monde
nouvelle sélection de notre collection

à la Fondation Louis Vuitton
8, avenue du Mahatma Gandhi
75116 PARIS
tel. 01 40 69 96 00

jusqu’au 27 août 2018

Horaires :
Lundi, mercredi, jeudi de 12h à 19h
Vendredi 12h à 21h (jusqu’à 23h les soirs de nocturne)
samedi et dimanche de 11h à 20h
fermé le mardi

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Pyrit : embarquement immédiat pour Control #livereport

Ce mercredi, Thomas Kuratli alias Pyrit, nous invite à plonger dans son univers dark mélancolique peuplé d’imageries extraterrestre et temporelle. Tout le monde se presse dans la salle brute du Point Éphémère pour écouter le 2e album du multi-instrumentiste suisse-allemand. Deux ans déjà depuis la sortie du majestueux UFO qui nous avait transporté dans un ailleurs cosmique, dans un paysage lunaire, où l’homme se transformait en machine… Avec Control, on explore les méandres de cette vie après cette transformation.

21h30, embarquement pour l’univers Pyrit.
Les lumières s’éteignent, une silhouette sombre se dessine derrière les instruments, le Point Éphémère se tait. La litanie de Pyrit commence au battement d’une lumière sur scène quasi stroboscopique. Et on en prend plein les oreilles : guitare, voix, batterie, sons robotiques et métalliques venus d’ailleurs. Pyrit est un être habité par la musicalité.

Pyrit

Peu à peu, l’artiste se dévoile et ôte sa cape. Il rentre alors dans une transe gestuelle et la foule est comme hypnotisée par l’ovni auditif Control. On est dans une navette spatiale avec lui, pour un aller sans retour vers un paysage dévasté où l’on peut apercevoir un corps extra-humain émerger d’une terre noire et lever la tête vers un soleil froid.
Car oui, Pyrit fait de la musique cinématographique et on ne peut empêcher les images cosmogoniques de se bousculer. Fantasmatique album où les titres hypnotiques comme l’incroyable Wolgaslheper se mêlent à des titres mélodieux, le spatial Spit it Out et le sensuel Another story. Avant de partir à la dérive sur (le) Styx.

Le final fait trembler les murs noirs et l’artiste disparaît comme dans un souffle.
Retour sur Terre.

I don’t want to be there, I don’t want to lie chante Pyrit sur Another story… Nous, on avait décidément envie d’être là et les promesses ont été tenues.

by SarahPyrit

Pyrit
Nouvel album Control
(Bookmaker Records)

 

page FB officielle : facebook.com/pyritpyrit 

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Un riche, trois pauvres au Ciné 13 théâtre : totalement subversif !

Homme : individu autant capable du plus merveilleux que du plus atroce. L’Histoire ainsi que nos histoires ne peuvent que le confirmer. Cette ambivalence sert de terrain fertile aux écrits de Louis Calaferte que nous retrouvons au Ciné 13 théâtre. Provocante, puissante, nécessaire, souvent drôle, parfois gênante, mais toujours terriblement humaine, voici ce qu’est Un riche, trois pauvres. Une pièce levant le voile sur les dessous de nos vies qui, nous devons bien le reconnaître, ne sont pas toujours étincelants…

Un riche trois pauvres

Six personnages entrent en scène. Ils cherchent à établir un contact avec le public. À un moment, ça dérape, la première réflexion corrosive fuse. Et alors là, c’est parti !

A un rythme effréné, plus d’une trentaine de « scènes-flashs » vont se succéder. Chacune représentant une facette de l’être humain. Ainsi vont se côtoyer riches, pauvres, intellectuels, étrangers, enfants ou autres laissés-pour-compte…

Ne cherchez pas un sens particulier ou un message caché aux saynètes, il n’y en a pas. La réponse est en nous. C’est brut, ça s’entrechoque, c’est intense ! Un peu comme la vie en fait… Tout le monde peut s’y retrouver : vous, moi mais également l’autre. Tel un miroir sur notre quotidien, l’auteur nous dresse un portrait incisif et acide de l’être humain. Cependant, il n’en oublie pas l’aspect sensible, drôle et touchant, ce qui donne un équilibre parfait à l’ensemble.

La mise en scène est à l’image du reste : audacieuse et tellement juste ! Dans une espèce de chantier en pleine métamorphose, chaque objet de notre quotidien est détourné, laissant libre cours à notre imagination. Les comédiens évoluent avec un maquillage glamour à souhait, des coupes rock à vous rendre jaloux et un charisme évident. L’univers musical n’est pas en reste : la scène hyper sensuelle sur du Kavinsky a un pouvoir électrisant…

Ce qui m’a probablement le plus interpellé au cours de la représentation, ce sont les réactions du public. J’ai vu une personne rire en même temps qu’une autre être choquée, voire outrée. Le spectacle se joue donc aussi bien sur scène que dans la salle. C’est totalement fascinant !

Au final, une chose est sûre, vous ne sortirez pas indifférents de ce vibrant cri du cœur.

by Jean-Philippe

Un riche trois pauvres

Un riche, trois pauvres

De : Louis Calaferte
Avec : Tamara Al Saadi, Laura Mello, Omar Mebrouk, Charlotte Bigeard, Ismaël Tifouche Nieto, Geoffrey Mohrmann en alternance avec Sam Giuranna
Mise en scène : Clio Van de Walle

Jusqu’au 6 mai 2018

du mercredi au vendredi à 21h
le samedi à 19h et le dimanche à 18h

Au Ciné XIII Théâtre
1, avenue Junot
75018 PARIS

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