Farben, actuellement au Théâtre de la Tempête, retrace la vie gâchée d’une scientifique allemande du début du XXe siècle. Mise en scène très photographique et texte coupé à la serpe, c’est beau et déroutant à la fois.
photo Philippe Declacroix
Année 1900, Allemagne. Elle est la première femme à obtenir un doctorat de chimie. Coupée dans son élan par le machisme, l’antisémitisme et les pressions sociales, Clara Haber va vivre une existence de frustrations et d’humiliations quotidiennes. Pourtant, elle restera passive devant ce monde d’hommes qui l’étouffe. Naïve, elle voulait chercher, tout savoir et faire progresser l’humanité. Mais c’était sans compter sur la mentalité de l’Allemagne rétrograde du début du XXe siècle et l’ambition de son mari. Ce dernier donnera le coup de grâce aux rêves de la scientifique, quand il inventera la formule qui donnera le tristement célèbre gaz moutarde, utilisé sur les champs de bataille de la première guerre mondiale.
C’est cette vie pathétique que relate Farben, la pièce de Mathieu Bertholet, mise en scène par Véronique Bellegarde, au théâtre de la Tempête. Quatre tableaux titrés découpent l’histoire. Chacun de ces actes a la couleur d’un gaz, rappelant les travaux de chimie qu’aurait voulu mener Clara Haber (Odja Llorca). La pièce est composée d’une centaine de micro-séquences, comme des morceaux de puzzle, que l’on emboite les uns dans les autres.
photo Philippe Delacroix
Troublante mise en scène Il faut l’avouer, lorsque les acteurs sont entrés en scène, nous avons eu peur. L’écriture est un peu prétentieuse, et le jeu, déroutant. Des bribes de phrases sont jetées au public, dans des apparitions fantomatiques successives. Le résultat est très esthétique, certes, mais on ne comprend pas bien où l’auteur et le metteur en scène veulent en venir. Mais petit à petit, sans nous en rendre compte, nous nous laissons porter. Il est difficile de définir clairement ce qui nous fait changer d’avis. La forme du texte est plus accessible ? La mise en scène se simplifie ? Quelque chose d’imperceptible agit. Nous entrons totalement dans l’histoire, fascinés par le destin tragique de Clara Haber.
Il faut dire que le jeu des acteurs y est pour quelque chose. Ils semblent vivre leur rôle, jusqu’à ne faire plus qu’un avec leur personnage. On s’apitoie alors sur cette femme, tant écrasée par les conventions sociales, qu’elle ne peut plus réagir à l’hypocrisie qui l’entoure. L’odieux mépris de son mari (très bon Olivier Balazuk) nous laisse pantois. Le spectacle accorde également une grande place à la chanson. Les amateurs de Lieder, ces vieilles chansons traditionnelles d’outre-Rhin, et de chanteuses moulées dans des robes au style très art déco, apprécieront.
Farben
de Mathieu Bertholet
mise en scène : Véronique Bellegarde
Avec Olivier Balazuc, François Clavier, Hélène Delavault, Laurent Joly, Odja Llorca, Sylvie Milhaud
jusqu’au 13 décembre 2015
du mardi au samedi à 20h30
le dimanche à 16h30
durée 1h30
Théâtre de la Tempête
Cartoucherie Route du Champ- de-Manœuvre
75012 Paris
Une péniche au pied du Pont Alexandre III avec vue sur la Tour Eiffel, c’est l’écrin cosy que propose le Bistrot Alexandre III. Derrière les fourneaux le chef japonais Ryunosuke Naito accueille avec le sourire et des plats fougueux et savoureux. Entre découvertes et classiques de la gastronomie française, partons dans le voyage des sens façon Bistrot Alexandre II.
Partir d’une simple coque, Ryunosuke Naito et son associé ont conçu ce restaurant de A à Z avec la volonté de mettre la cuisine au centre de l’attention des clients.
C’est donc face à la cuisine ouverte, et sur le comptoir, que nous avons pris place ce jeudi soir pour découvrir les alliances franco-japonaises espiègles.
Bistrot Alexandre III : une cuisine simple mais travaillée
Nous avons pu déguster 4 plats pour nous donner un aperçu de l’art du chef, de l’amuse-bouche au dessert. Revue de détails.
Les Amuses-Bouches
Dans la cuillère : une aubergine très fine japonaise marinée dans un bouillon dashi (bonite séchée et algue japonaise), relevé de piment et chips d’ail. L’aubergine est fondante, le piment juste présent. Un très bon équilibre en bouche.
La croquette de risotto – chorizo est simple et efficace.
Les rillettes de canard sont parfaites (et 100% canard). Elles fondent en bouche. Le mélange viande et graisse est totalement équilibré. Pour être pointilleux, elles manquent peut-être d’un peu d’assaisonnement.
Ce joli trio nous rend impatient pour la suite…
Entrée : Carpaccio de carabineros
Pour ceux qui ne sont pas familiers des crustacés, les carabineros sont des grosses gambas (ici espagnoles).
Découpées en fines tranches, elles sont accompagnées de dés de mangue et de concombre rehaussés de poudre d’hibiscus.
Ce plat est tout simplement surprenant. Tout d’abord, le duo inattendu de la mangue et du concombre, qui se mélangent avec une vigueur gustative dans un sucré-salé qui se complète parfaitement, mais aussi grâce à l’hibiscus qui, déposé en poudre, possède la force d’un piment.
Joue de boeuf sauce vin rouge
C’est une nouveauté qui n’est pas à la carte que le chef a voulu nous proposer.
Cette joue de bœuf est cuite sous vide à 88°C pendant 16 heures. Alliée à une sauce vin rouge épaisse et délicate, la viande, fournie par Hugo Desnoyer, n’est ni gélatineuse ni filandreuse . Elle fond tout simplement en bouche. Nul besoin d’user de son couteau non plus. Agrémenté de betteraves proposées en deux façons (cuites et crues), le plat est équilibré en saveurs et en parfums.
Les framboises présentes pour renforcer le côté sucré-salé du plat peuvent paraître superflues pour certains, mais ne nuisent pas à ce magnifique plat.
Côté dessert, si durant quatre mois, le bistrot Alexandre III proposait des fabrications maison, ce n’est plus le cas.
C’est désormais la maison Mori Yoshida qui assure la partie sucrée de la carte.
Le beige et la bûche
Le beigeest un gâteau à lapâte sucrée au chocolat, praliné feuilleté ganache orange et crème thé citron vert. La bûche de Noël est, elle, composée d’une mousse de chocolat, ganache d’épice, confiture d’orange, crème au thé et aux épices, praliné feuilletine. C’est fin, c’est bon et justement sucré. Deux desserts fondants à souhait pour terminer un repas bien mené.
Et pour tout dire, nous aurions aussi bien voulu faire un sort au Mont Blanc trônant en vitrine qui nous faisait de l’oeil.
Cuisine française dans les veines
Pour Ryunosuke Naito, la cuisine française est une histoire familiale : ses parents tiennent un restaurant français au Japon. Son père est en cuisine, sa mère en salle et les grands-parents cultivent les légumes servis dans le restaurant !
Arrivé de Nagano (Japon) à l’âge de 19 ans, il y a dix ans déjà, le chef fait son stage d’étude chez Taillevent.
En 2007, il poursuit ensuite son perfectionnement chez Antoine, LE restaurant de poisson du 16e arrondissement. Avant d’intégrer la brigade de Yannick Alleno pour l’ouverture du Cheval Blanc 1947 à Courchevel mais aussi au Meurice en tant que sous-chef en gastronomie. Et là, c’est de la création au quotidien, durant 2 ans et demi : le sacerdoce des sous-chef de Yannick Alleno. Un chef qui est “très fort en créations, qui tient les gens de son équipe.”
Il poursuit quelques temps l’aventure du 3 étoiles de la Rue de Rivoli sous la houlette d’Alain Ducasse auprès duquel il apprend “l’organisation et le respect du produit avant tout“.
Puis il finit par intégrer, en 2013, l’équipe d’Yves Camdeborde avant de vouloir voler s’émanciper.
Le chef Ryunosuke Naito et sa femme
C’est avec son commis de l’époque, maintenant chef de salle de la péniche-restaurant, que l’idée du Bistrot Alexandre III prend forme, jusqu’à l’ouverture en juillet dernier.
C’est avec sa femme, rencontrée chez Antoine où elle était stagiaire, et deux commis, que Ryunosuke Naito régale ses convives 7 jours sur 7 !
Un point sur la carte
Si les plats affiche un tarif raisonnable pour le rapport qualité prix, entre 18 et 24 €, les entrées sont quant à elles un peu onéreuses (entre 14 et 18 €) malgré la portion de frites à 7 €.
Côté desserts les 10 €, prix unique, restent supportables vue la qualité indiscutable de la Maison Mori Yoshida.
Avec cette dégustation, nous ne pouvons que vous recommander de pousser la porte du Bistrot Alexandre III pour votre déjeuner ou votre dîner. L’accueil ne faiblit pas et le plat du jour pourrait bien vous faire chavirer…
Plus que quelques jours avant Noël et vous n’avez plus d’idées cadeaux originales pour vos bambins ? Les girls d’e-Parisiennes ont déniché pour vous, pour nous des jeux intelligents qui vont nous changer du dernier jeu FIFA, de Starwars, de la classique Barbie ou de drone à la mode. Ouf !
Nous sommes partis à leur découverte.
Le Retour de Kiki
Nos amies Sheily et Nathalie sont retombées en enfance avec le retour du fétiche Kiki des années 80, rebaptisé de son nom original Monchhichi.
L’ourson version classique est bien évidement là, mais il vous reste à découvrir les nouvelles panoplies qu’il a revêtues. Il apparaît maintenant en supporter du PSG, en inuit (exclusivité Fnac), en taille moyenne (45 cm) et en géante (80 cm) mais aussi en Chhichi Père Noël à suspendre dans votre sapin.
L’éducation par le jeu C’est le crédo de Jonathan Algaze, patron de de la start-up française Topi Gamesqui transmet sa passion avec une ferveur peu commune.
Nos âmes d’enfants (et de joueurs) ont été conquises par les jeux proposés.
Mémotep
Médaille d’or au Concours Lépine Européen de Strasbourg en 2014, ce jeu de plateau va faciliter l’apprentissage des langues à votre boutchou et décrassez vos méninges en même temps en renouvelant votre vocabulaire.
Parti du simple constat qu’en France, il est possible de passer 10 ans à apprendre une langue sans participer en cours, Jonathan crée ce jeu avec un seul mot d’ordre : la participation ! Vous êtes obligés de parler et pratiquer la langue pour avancer et surtout gagner. Décliner en version anglaise, allemande et espagnole, c’est prêt de 100 mots et expressions d’usage quotidien que vous mémoriserez durant une partie ! Une folie !
Conçu pour une participation de tous et sans temps mort. A chaque tour d’un joueur, c’est un défi individuel et un défi collectif qui vous attendent.
Les 500 cartes de Memotep, avec deux niveaux de difficulté sur chacune d’elles, sont réparties en différentes catégories. Traduction français-anglais et inversement, vocabulaire, conjugaison, ou phrase de la vie courante. C’est toute la famille qui apprend, ou réapprend en jouant avec les 5 000 mots et 500 phrases proposées par langue.
Et si vous avez un doute sur la prononciation, une appli mobile et tablette est disponible gratuitement pour vous accompagner ou simplement jouer en solo.
Photo by E-parisiennes
Cette incitation à l’apprentissage pour les jeunes trouve même sa place dans les classes d’école pour lesquelles un plateau géant de 1,5×1,5 m a été créé.
Mémotep c’est une façon d’être sûr que nos bambins se passionnent pour les langues. En prévisions, de nombreuses autres langues déclinées.
Sauve ton permis
Marre du classique Milles Bornes car vous n’avez plus de point sur votre permis ? Votre ado a du mal à passer son code ?
Mettez-vous en famille, ou entre amis, autour d’une table et sortez Sauve ton permis. Un jeu de cartes ludique et facile pour se (re)mettre à niveau avec le code de la route.
On vous laisse découvrir le reste de la gamme de jeux proposés par Topi Games : dont Optimo et Synonymo (respectivement Médaille d’or et Médaille d’argent du Concours Lépine international 2015 de Paris).
Quand la création française est aussi inspirée, on adhère forcément.
Pharrell Williams n’est pas le seul ! Il n’a pas que le cinéma qui adapte des livres et Pharrell Williams qui chante son bonheur.
Le jeu Super Happyde Nathan (de son titre complet Le jeu qui rend super happy même les pourris) est donc tiré de l’ouvrage de Françoise Boucher Le livre qui te rend super méga heureux.
Partez du Fond du trou et atteignez le Nuage du Bonheur en réalisant, entre amis, les défis qui vous sont lancés par les cartes.
Une petite partie pour contrer la morosité ambiante ?
Pour le moment le jeu est uniquement disponible en commande ou dans les magasins parisiens. On a mis le grappin sur un exemplaire et on s’amuse même entre adultes !
Le saviez-vous ? Le brevet Lego est passé dans le domaine public. Laser Pegs a donc saisi l’occasion en créant des briques transparentes et lumineuses. Le rayon de ces LED, en mode stromboscopique, évolue au rythme de la voix ou de la musique ambiante.
Totalement compatible avec toutes les marques actuelles, elles permettront à vos enfants de mettre du fun dans leur création et de se familiariser avec l’électricité. Lumineux !
Quelques jours avant la sortie de son 5e album, 22h22, Ariane Moffatt a passé quelques jours à Paris. Je la retrouve dans le 19e arrondissement, à deux pas des Buttes-Chaumont dans une charmante maison qu’elle occupe pendant son séjour. Elles viennent à peine d’atterrir, avec sa soeur Stéphanie, et me proposent un verre de bon vin qu’elles sont en train de déboucher. Y’a pas à dire, la qualité d’accueil des Québécois-ses, même sur le sol français, est incomparable !
Et on réserve sans attendre pour son retour à Paris, le 10 décembre à la Gaité Lyrique.
INTERVIEW
Selfie original pour le blog Usofparis !
Comment es-tu arrivée à la musique ? J’y suis venue de manière instinctive. Je ne viens pas du tout d’une famille d’artistes. Mes parents sont dans l’éducation, ma sœur (qui est mon agent) est avocate de formation, mon frère est prof de gym : le corps et l’esprit !
Je me suis retrouvée à être attirée par la musique dès la petite enfance. Une guitare à 3 cordes pleine de poussière dans un coin a attiré mon attention. J’ai toujours aimé jouer avec ma voix, refaire des publicités avec une petite enregistreuse. Au lycée, j’ai fait de la comédie musicale. J’avais un prof, comme dans les films, qui partait dans des grands projets. Pendant mon adolescence, j’avais aussi un clavier et je m’amusais à repiquer toutes les parties d’une chanson. J’écoutais du Ben Harper, du Tori Amos et je refaisais la batterie, la basse. J’ai appris comme ça de manière autodidacte. Suite à ça, j’ai décidé de faire ma formation de CEGEP (programmes pré-universitaires d’une durée de deux ans menant à l’université) en musique, en chant jazz. Puis, deux ans d’université. J’ai commencé très vite à accompagner d’autres artistes comme clavier et comme back-vocal.
22h22 est le nom de ton dernier album, comment est-il né ? Il est né à travers une période de grands changements. Juste après le passage d’Ariane, la femme à Ariane, la mère. C’est une espèce de photographie d’une courte période, la digestion émotive de l’arrivée de mes jumeaux garçons qui ont maintenant 2 ans. 22h22 est un symbole, mais aussi un fait. Quand les garçons avaient 4 mois et que le “beat” des dodos commençaient à s’installer, vers cette heure-là de la soirée, je me retrouvais un espace intérieur pour créer, pour penser à : « Ok c’est cool les couches-là, mais c’est quand le prochain album ? ». Et à plusieurs reprises dans la même semaine, je me suis retrouvée avec le cadran sur cette heure-là : 22h22. Je ne suis pas très ésotérique, mais je me suis imaginée que l’album se trouvait derrière cette minute-là, le 2 symbolisant les jumeaux, le couple.
Sur tes albums, tu composes et écris ? C’est le cas sur celui-ci aussi ? Je suis en co-réalisation avec mon grand ami Jean-Phi Goncalves. On se connaît depuis 15 ans. Et lui aussi a eu un petit garçon, son premier enfant. J’avais travaillé avec lui sur mon album Tous les sens, et là c’était une collaboration compatible, puisqu’on avait des rythmes de vie semblables. On travaillait de 9h à 5h puis on allait chercher les petits. C’est un album assez personnel, un album de prise de conscience sur plein de choses. Donc l’idée que ce soit un ami faisait en sorte que je pouvais m’abandonner à cette expérience.
C’est un album de touches, il n’y a pas de guitare, mise à part une chanson. On s’est donné une autre direction, en se disant « Ok, ça va être juste du plastique cet album-là », des batteries à partir de SPD-S, Pad, claviers, le moins de guitare possible sauf dans Miami, car elle était vraiment nécessaire. C’était une direction pour être dans ce côté mauve, New Age.
On a fait appel aussi à François Lafontaine du groupe Karkwa, un claviériste incroyable. Une petite équipe, au final.
Deux titres de cet album m’ont particulièrement marqué.
Le premier c’est Les tireurs fous. Tu l’as écrit par rapport à des événements en particulier ? En l’écoutant, j’ai pensé à ce qu’il se passait aux USA. C’est fou car quand il y a eu l’évènement dans l’Université là dont tu parles, quand c’était Charlie ici aussi, j’étais en train de travailler sur cet album. À la base, c’est suite à un évènement qui a eu lieu au Nouveau Brunswick. Mais on peut associer cela à tellement d’évènements qui arrivent de plus en plus. Une espèce de violence comme dans une boîte à surprise qui éclate. L’idée de se sentir complètement impuissante par rapport à ces expressions de violences extrêmes. Pendant le processus de production, il arrivait toujours un événement qui ne faisait que confirmer que c’est quelque chose qui socialement me dérange énormément et que j’avais envie d’en parler. Il y a l’aspect un peu de la “maman canard” aussi qui protège ses petits.
La deuxième, c’est Miami, qui n’a rien à voir, qui est très festive… Beaucoup de gens l’apprécient. Mais si tu savais l’histoire, “elle n’a pas fait l’équipe” jusqu’au dernier jour. C’est une chanson qui nous a donné de la misère. Au début, j’étais dans des trucs sur la vraie amitié versus les amitiés virtuelles et les médias sociaux. Je trouvais ça un peu démago, un peu trop ado. J’ai poussé la réflexion. Finalement, il est arrivé des choses dans ma vie qui faisait en sorte que certaines amitiés ont été ébranlées. Tout au long de l’album, je cherchais. Même au niveau de la facture musicale. Au début, c’était un peu à la Phoenix, pop rock festif, qui s’est transformé en quelque chose de plus stade 80, puis finalement c’est de l’hyper-pop assumée.
Mais jusqu’à la dernière journée, je n’étais pas sûre qu’elle soit sur l’album, parce qu’elle détone par rapport au reste. Mais elle fait du bien. C’est une vitamine-pop assumée, presque sirupeuse. Ça a fait un beau single.
Aucun titre en anglais sur ton album, le précédent (MA) en contenait beaucoup dans une envie de t’exporter aux USA ? Cette aventure en pays anglophone est finie pour toi ? La base de faire le bilingue ce n’était pas pour m’exporter. Quelque part, je n’avais pas l’énergie de me retrousser les manches à 32 ans pour me dire je m’en vais conquérir les USA. Je suis réaliste. C’était une expérience. À l’intérieur de moi, il y a ce côté-là d’une mélomane anglophone, qui parle anglais, qui habite dans un quartier de Montréal hyper bilingue. J’écrivais dans les deux langues.
Je suis allée dans le Grand Nord, mon frère y avait un camp de basket-ball avec des jeunes Inuits et j’avais décidé d’embarquer dans son « trip » pour faire “Ball&Music”. Le jour, on jouait au basket et le soir, je faisais des ateliers d’écriture de chansons. J’étais à l’écriture de MA à ce moment-là et les jeunes parlaient Inuktitut, français et anglais. En revenant de ce voyage, je me suis dit « Let’s go! », tu en as en anglais et en français, ce sera ça cet album. MA : c’était la rencontre des deux langues. C’était donc l’occasion ensuite de le faire voyager aux USA, mais aussi en dehors du Québec, au Canada.
Celui-ci est très proche, très intime. Je ne m’imaginais pas le faire dans une autre langue que ma langue maternelle.
Parlons du morceau Matelots & frères. Pourquoi ce titre de chanson alors qu’on ne s’attend pas du tout à ça quand on l’écoute ? Ce sont tes jumeaux qu’on entend dessus ? Oui, ce sont mes enfants. Matelots & frères, car premièrement ce sont des frères car des jumeaux. Matelot pour moi, c’est l’image que j’ai de mon expérience de maternité. C’est-à-dire tu élèves des enfants et un jour pouf ils vont voguer, ils partent. Je les imaginais tout le temps, les petits matelots. Et c’est le titre qui m’est venu quand je suis allée à la pêche justement de leurs premiers gazouillis autour de 7-8mois. Un matin, ils s’amusaient, ils riaient, c’étaient leurs premiers sons. Et c’est le fun de garder ça en souvenir. Quand je suis arrivée au studio, je ne savais pas quoi faire cette journée-là, j’ai mis tout ça sur mon programme et j’ai commencé à construire une espèce d’histoire qui passe par toutes les gammes d’émotions et la musique suit ça. Ils sont l’inspiration de cet album, je trouvais ça important d’avoir un petit clin d’œil. Même le piano quand on l’entend ce sont eux, j’ai coupé pour faire une mélodie, mais ce sont leurs touches. Ils ont leur premier titre de musicien sans le savoir. Aujourd’hui, quand ils l’entendent, ils sont saisis, ils se reconnaissent mais ne comprennent pas trop comment c’est possible.
Tu milites beaucoup contre l’homophobie. On t’a remis un prix en 2013. C’est important pour toi ? Je ne milite pas activement. Mais je pense qu’à partir du moment où je suis entrée dans un projet homoparental, pour moi il était hors de question de rester dans le flou, de ne pas en parler. Je l’ai donc annoncé, j’étais jury dans The Voice donc j’étais hyper exposée. J’ai reçu ce prix.
Il y a 3 jours au Québec, j’ai vu qu’un jeune garçon de 15 ans s’était fait tabasser dans un festival de musique country. Dans nos sociétés, il y a bien des choses face auxquelles on est impuissant mais ça je trouve qu’en 2015 c’est pas vrai qu’on est impuissant, ce n’est pas vrai qu’on ne peut pas avoir d’éducation qui se fait socialement, du dialogue…
Oui, si je peux essayer de normaliser, de dialoguer pour répondre à des questions de personnes qui ont peur de l’inconnu. C’est sûr que pour moi j’en vois une forme de responsabilité. Je ne suis pas que la maman gay chanteuse, mais je ne me gêne pas pour démontrer que la famille est de formes multiples et que l’homoparentalité est une forme de famille qui fonctionne très bien.
Ce qui s’est passé en France t’as peut-être choquée avec les manifs contre le mariage pour tous ? Oh oui ! Je trouve ça dur de voir aussi l’ignorance scientifique. De perdre la tête au nom d’extrême religieux. Il faut juste faire quelques lectures, sur ce qu’il se passe, ce que c’est, comment il n’y a pas d’incidences sur l’orientation sexuelle de l’enfant, comment ça se développe bien, voire mieux parfois car un enfant issu d’une famille homoparentale va connaître des choses différentes, va être amené à vivre des choses particulières qui vont lui développer de l’empathie, puis de l’écoute des autres…
Je trouve ça désolant d’avoir des œillères comme ça, au nom de la différence. C’est un manque d’ouverture d’amour.
On passe sur le côté un peu fun de l’interview…
Elle fait quoi habituellement à 22h22, Ariane Moffatt ? Avant elle faisait la fête (rires), maintenant plus trop parce qu’elle ne s’est pas encore remise d’avoir eu des jumeaux.
Mais c’est fou parce que maintenant que j’ai appelé mon album comme ça, le 22h22 me guette toujours et quand je le vois je lui fais un clin d’œil.
Qu’est-ce qui te manque le plus du Québec quand tu es à Paris ? Dans ce voyage-ci, c’est la première fois que je pars aussi longtemps et c’est nouveau pour moi donc ce serait mes enfants. Mais sinon, le Québec je le traîne avec moi, il me suit un peu. J’ai habité à Arts et Métiers ici à Paris pendant 6 mois. Il y avait des aspects, une forme de simplicité, le côté décontracté qu’il y a dans l’aura de Montréal qui pouvait me manquer ici où c’est speed, c’est stress, ça va vite.
Et à l’inverse qu’est-ce qui te manque de Paris quand tu es chez toi ? C’est toute la diversité culturelle, cette espèce d’étourdissement des offres culturelles, cette frénésie-là. Paris est une plaque internationale tournante. Quand je viens ici, je fais le plein de ça, et ça me fait du bien.
Quand tu es à Paris, forcément tu passes par … Là j’ai choisi les Buttes-Chaumont pour être proche parce que j’adore ce lieu, avec le Rosa Bonheur, la Bellevilloise n’est pas loin. J’aime le Canal St Martin, Ménilmontant, Belleville. J’aime Arts et Métiers, même si c’est un peu bobo, ça me rappelle cette période où j’habitais ici. Le Marché des Enfants Rouges est un des endroits que je préfère à Paris. J’aime me balader dans ces quartiers.
As-tu une bonne adresse food à Paris ?
Le Dauphin et le Chateaubriand dans le 11e. Ce sont des endroits festifs, à la table moderne. Mais j’ai une nouvelle liste, là, j’ai écrit à une critique culinaire de chez nous que j’adore qui n’arrête pas de prendre des photos de restos à Paris et je lui ai demandé sa liste.
Ton dernier coup de coeur musical ? Ici, j’aime beaucoup Jeanne Added et le dernier album de Empress of que j’écoute beaucoup. Au Québec, il y a l’artiste Safia Nolin qui vient de sortir un premier album intense.
En concert et tournée en France :
03 décembre à Limoges
05 décembre à St-Jean de-la-Ruelle 10 décembre à PARIS – LA GAITÉ LYRIQUE
11 décembre à Béthune
12 décembre à Alençon – La Luciole
15 décembre à Metz – La Chapelle des Trinitaires
Un accent anglais parfait qui nous a fait croire, un temps, que le jeune homme était d’un autre pays. Greg June nous a pris par surprise avec son premier EP One. Il fallait en savoir plus !
INTERVIEW
UsofParis : D’où viens-tu ? (la Lorraine c’est grand !) Greg June : Je suis né à Nancy, j’ai passé une partie de mon enfance et mon adolescence à Lyon, et j’habite maintenant Paris.
Quand t’es-tu installé à Lyon ? (aussi la ville de membres de la team USofParis)
Je suis arrivé à Lyon à l’âge de 6 ans, et j’y suis resté jusqu’à mes 20 ans. Je suis originaire de Nancy, mais Lyonnais de coeur !
A l’époque ce sont les déplacements de ma famille qui ont dicté mes choix, j’habite désormais Paris car pour la musique j’ai besoin d’être sur place…
Que t’as apporté la ville ? Qu’as-tu appris à Lyon ?
Lyon, c’est toute mon adolescence, c’est là où j’ai commencé la guitare (et continué à jouer du piano), les potes, les premiers amours, où j’ai écrit mes premières chansons avec mon 1er groupe Apple Crash,… Je suis très attaché à cette ville et j’y retourne souvent car ma famille y habite toujours.
As-tu arrêté médecine pour chanter ?
En fait, je n’ai pas arrêté, je suis allé au bout 🙂 C’était important pour moi, parallèlement à ma carrière musicale, de finir mes études car on a bien assez le temps dans une vie d’en avoir plusieurs, et on ne sait jamais ce qui peut arriver… Et pourquoi pas une troisième vie d’ailleurs ? :
Qu’est-ce qui t’a poussé à faire de la musique ?
C’est ma maman, qui était pianiste et violoniste, qui m’a initié au piano à l’âge de 5 ans. Ensuite, la guitare vers 12 ans, puis le chant,… La musique est devenue essentielle pour moi aujourd’hui.
Quand est-ce devenu une évidence ?
Je pense dès la première note 🙂 J’ai le souvenir (ou plutôt ma maman m’a raconté cette anecdote) que quand j’étais tout petit, nous étions allé rendre visite à ma tante qui jouait aussi du piano. Et quand elle s’est assise au piano pour jouer, je suis resté apparemment pétrifié devant elle, comme “attrapé” par… L’évidence 🙂
Où as-tu attrapé ce parfait phrasé anglais ? Un conseil pour que l’on puisse avoir le même ?(notre accent est plus proche de celui de Jean Paul Gaultier)
C’est à force de voyager dans les différents pays que j’ai pu découvrir, et aussi grâce à mes nombreux amis anglo-saxons avec lesquels je passent beaucoup de temps… Pas le choix donc 🙂 Je parle aussi allemand, qui était ma première langue. Je crois que j’ai toujours aimé les langues, leurs sonorités. J’aimerais désormais beaucoup apprendre l’espagnol.
Écris-tu, composes-tu en voyage ? Est-ce que les pays que tu visites t’inspirent musicalement ? Ou as-tu plutôt besoin de calme ?
J’ai écrit et composé beaucoup de chansons en voyage. Je suis d’ailleurs actuellement dans le train pour répondre à cette interview 🙂 Mais pour le travail de finalisation d’écriture et de composition, j’ai besoin de me retrouver chez moi, au calme. Il y a donc plusieurs phases dans mon travail, mais rien n’est figé bien sûr.
Quelle est la chanson la plus personnelle de cet EP ? Pourquoi ? We can never talk est la chanson la plus personnel de cet EP. Je l’ai écrite il y a une dizaine d’années suite à la séparation d’avec ma petite amie de l’époque. Je parle de ce moment dans une relation où, quand deux personnes qui se connaissent trop bien mais ne s’aiment plus, n’arrivent plus à trouver les mots.
Ton premier concert ? Angoissant ? Grisant ?
Angoissant et grisant ! Il y a toujours un bon stress avant, mais une fois sur scène tu sais pourquoi tu es là, ce que tu es venu chercher et ce que tu as envie de donner aux gens 🙂
Est-ce que ça s’apprend d’assurer en live ? Ou c’est inné ?
Je pense que pour certains c’est inné, mais le travail te permet de t’améliorer, de progresser et de donner encore plus !
Être un artiste connecté (Twitter, FB…), c’est dans les gênes ?
En tout cas pour moi, ça s’apprend, car je ne suis pas de nature très versatile sur les réseaux sociaux dans ma vie privée. Mais j’ai la chance aujourd’hui de pouvoir faire écouter ma musique, de partager ces moments magiques avec le plus grand nombre et c’est un privilège 🙂
Que t’ont appris Steve Forward et Franck Authié ? Quels conseils t’ont-ils donné ?
Steve fut le premier à écouter mes premières chansons, quand je suis venu pour la première fois à Paris. C’est vraiment grâce à lui que j’ai pu progresser dans mon songwriting, et appréhender l’exigence que nécessitent l’écriture et la composition d’un morceau, surtout en anglais. Une fois que ces premières chansons, après de longues années de travail et d’écriture, étaient prêtes, j’ai rencontré Franck. Franck est un ami, un frère d’arme qui m’a accompagné sur toute la réalisation de l’EP et de mon futur premier album (qui devrait sortir début 2016) : il a su me laisser la place en studio pour que je puisse développer les arrangements et les idées de réalisation que j’avais en tête : on a vraiment fonctionné comme un binôme, lui plus à la partie technique et moi à la partie créative.
La plus belle chanson pour parler d’amour ?
The Pretenders : I’ll stand by you.
Le chanteur-groupe qui t’a profondément fait vibrer musicalement et qui te fait toujours vibrer ?
Freddie Mercury / Queen. Un merveilleux auteur, compositeur, pianiste, showman… Des chansons dingues, une vie folle, bref… Une rock star !
Nous vous offrons des exemplaires dédicacés de l’EP One de Greg June à recevoir directement chez vous ! Oui oui.
Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 20 décembre 2015 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on adore !).
LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARISet retweetant le concours.
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 EP qu’ils recevront par courrier.
Envoyer valser sa grâce matinée du samedi pour découvrir en avant-première une bûche de Noël ?
Vous ne serez pas nombreuses ou nombreux à refuser. Et pour cause, à l’annonce du nom de Sébastien Gaudard, par l’équipe de Priceless Paris, notre salive n’a fait qu’un tour. Et il était très périlleux de lui refuser ce plaisir.
Rendez-vous pris, ce samedi, avec une poignée de bloggers-euses qui ont eu leur sésame pour un accès privilégié à l’atelier de la Pâtisserie des Martyrs dans le 9e pour une rencontre inédite et sans doute unique.
En effet, l’hôte de ces lieux n’a pas dormi beaucoup la nuit précédente afin de préparer notre accueil.
Ce dernier est d’ailleurs des plus agréables avec un panier de mini-viennoiseries – comme on les aime – avec un nappage sucré et collant aux doigts.
L’échange débute. Sébastien Gaudard savoure chaque jour de son activité gourmande
Il faut dire qu’avec ses 200 m² de surface dévoués aux plus honorables saveurs il a suscité l’irritation de certains de ses confrères.
Un tel espace, en effet, est plutôt rare dans le quartier qu’il habite depuis 15 ans ; et inespéré pour celui qui était en quête du lieu idéal depuis plusieurs mois.
Pour l’anecdote, la boutique a la configuration de celle de ses parents de l’est de la France – à Pont à Mousson précisément – et anciens artisans pâtissiers.
Arrive l’instant de l’énoncé des saveurs : bûche roulée griotte-pistache, crème, génoise, absence de colorant…
L’odeur de la crème pâtissière rappelle à l’artisan ses visites dans l’atelier de son père. Son péché-mignon était alors d’y aller avec un cuillère pour y goûter.
Viennent alors les griottes adoucies et macérées dans un sirop à base d’eau et de miel.
La perspective d’une pointe d’alcool dans la bûche, en cours de réalisation, fait frémir d’un coup l’audience, replongée dans ses pires souvenirs d’enfance.
Mais les arguments du chef pâtissier élu en 2012 viennent à bout des plus récalcitrants, nous les premiers.
Il s’est même commis à accepter la proposition de créer une bûche à base de bière malgré ses relatives affinités avec le breuvage.
Parenthèse sur le maraîcher du Lot-et-Garonne, fournisseur du chef, “qui parle comme ma grand-mère quand on allait cueillir fruits et légumes.” Un aparté permettant de réaffirmer son choix de garder les réalités des saisons, “comme dans un bistrot”. En hiver, ce sera donc les saveurs de la poire et des agrumes qui seront convoqués.
Séance périlleuse : le roulage de la pâte. L’occasion de voir à l’épreuve le coup de main de l’artisan.
Ses maîtres-mots sont: simple et bon. Pas d’expérimentation comme à la Gontran Cherrier (c’est nous qui le citons) ou de recréation. Sébastien Gaudard fait renaître les recettes comme ce Mont-Blanc tout en spirale ou leMussipontain, transmis par ses parents et qui est l’un de ses best-sellers.
Certaines des blogueuses ne manquent aucune de ses paroles car le sieur a, en plus de son talent, une photogénie presque indécente pour tout pâtissier du dimanche qui tente de séduire sa belle avec sa tarte au citron sans meringue (car il n’est pas donné à tout le monde de savoir monter les oeufs en neige).
La séance de dégustation se déroulera dans un cadre intime, à plusieurs rues de là, à l’Hôtel Daniel. Un second instant suspendu fait d’attentions démoniaques entre oeufs brouillés, mini-sandwich et jambon en fines tranches.
En guise de final, les parts de la bûche de Noël se dévoilent délicatement.
Les notes kirsch se font effectivement des plus discrètes dans cette robe de pistache délicate.
Reste la frustration de beaucoup d’entre nous ne pas avoir pu partager l’un des champignons fait en meringue suisse.
Sébastien GAUDARD La Pâtisserie des Martyrs
22, rue des Martyrs 75009 Paris
La Pâtisserie des Tuileries
1, rue des Pyramides 75001 Paris
Horaires d’ouverture
mardi au vendredi de 10h à 20h
samedi de 9h à 20h, dimanche de 9h à 19h
Pour vivre des moments exclusifs comme ceux-ci, demandez le programme Pricelesse by Mastercard !
Ça danse, se fighte, saute, chute, se maintient. Il n’est pas encore minuit joue collectif. Et la force du nouveau spectacle de la Compagnie XY est cimenté par la complicité, l’entre-aide et la confiance totale non pas en son mais en ses partenaires. Car les couples, les combinaisons s’unissent et se disloquent à tombeau ouvert sous le chapiteau de la Villette parmi les 22 acrobates qui n’ont pas peur de la chute.
(c) Christophe Raynaud de Lage
Ça commence bien pourtant. Les hommes portent chemise, cravate ou noeud pap’, les filles sont en jupe. Mais les techniques d’approche déroutent. Il s’agit plus de se malmener, de s’étreindre avec force que réellement faire ami-ami. Le spectacle est fort d’entrée de jeu. Et offre une très bonne manière de découvrir les artistes qui font leur entrée progressivement sur la scène centrale. 22 au total dont le doyen “Abdel” Senhadji, 50 ans, au physique sec, initiateur de la compagnie avec Mahmoud Louertani.
Ici, point de metteur en scène, ni de directeur artistique. Les idées ont fusée pendant 4 mois et tous les membres de la compagnie pour créer Il n’est pas encore minuit. Seule l’aide d’un chorégraphe a été sollicitée Loïc Touzé essentiellement pour avoir “un regard extérieur“, comme confie un des interprètes. Alors que le précédent spectacle, Le Grand C, était un peu trop centré sur les portées (un acrobatique debout, les pieds bien arrimés aux épaules de son ou sa partenaire), les sauts périlleux, joyeux, multiples et autres figures enchanteresses de cette création 2015 impressionnent avec une réelle intensité.
(c) Christophe Raynaud de Lage
Pièce montée athlétique La Compagnie XY prouve qu’elle peut se renouveler, ne serait-ce qu’en accueillant une dizaine de nouveaux partenaires de jeu. En s’accordant aussi des pas de danse (libérateurs pour les corps et pause délicate pour les spectateurs).
Plus d’une fois, on a mal aux cervicales pour les acrobates, on craint la chute. Et tomber fait aussi partie du show. Une des artistes rencontrée après la première nous confirme qu’il n’y jamais eu de “mauvaise chute” et donc jamais “aucune n’a été traumatisante“.
La séquence intégrant des plaques de bois malmènera aussi vos nerfs. Les sauts spectaculaires à quelques mètres de hauteur et les réceptions sur ces plaques ne rassurent pas toujours, mais elles bluffent avec une réelle intensité.
Les regards complices, les rires mais aussi les tatouages que l’on entrevoit – des étoiles sur le pied d’un, un diable rouge sur le mollet d’un autre – sont autant de détails accrocheurs participent à ce besoin de nous sortir de notre dure gravité terrestre.
Avec la Compagnie XY, on croit à l’impossible, à la possibilité de pouvoir tomber en pleine rue et d’être retenu in extremis dans sa chute par un(e) inconnu(e). Mais aussi à sourire face à l’impossible qui est retenu à la simple force des bras.
Les réjouissances chocolatées de Noël nous ont pris de court. Et pour cause, l’étoile et les cristaux au chocolat conçus par la Manufacture Michel Cluizel, 100% made in France, nous ont fait chavirer avec un vrai enthousiasme. Rajoutez-y quelques tablettes customisées sous le sapin et vos papilles ne résisteront pas longtemps.
Reflets d’étoiles
L’attrape-gourmand(e)s des boutiques Michel Cluizel est sans aucun doute l’étoile en chocolat intituléeReflets d’Étoiles. Elle magnétise tout visiteur dès son entrée. Et il faut bien dire que la précision impressionne, même si l’on est un(e) habitué(e) des prouesses sucrées du Salon du Chocolat.
Et l’on nous confirme, sur place, qu’il n’a pas été facile de réaliser des moules avec des arrêtes tranchantes. La difficulté suprême étant bien sûr l’étape du démoulage : nous imaginons l’instant où le souffle est suspendu pour éviter tout accroc.
Pour soutenir cette belle étoile bien installée – dans un coffret qui promet les meilleures conditions de transport – une constellation de bonbons en chocolat noir et lait et quelques cristaux chocolat au lait.
L’ensemble est d’une très belle facture, ce qui pourrait laisser penser à un prix explosif. Pour une création Made in France, nous sommes autour de 36 euros. Raisonnable !
cristaux d’étoiles
Les cristaux de chocolat sont aussi déclinés en coffret indépendant, pour s’offrir de nombreux petits instants craquants et sucrés.
Tablettes de Noël pour grands enfants
Mais derrière l’étoile se cache de joyeux diablotins blottis dans une série de tablettes de Noël tout simplement jubilatoire !
Et nous n’avons aucune honte de dire que le bonhomme de neige et le soldat ont des atouts que seuls les adultes peuvent vraiment apprécier.
On pourrait envisager que la déco c’est pour le petit-la petite mais que le mélange des saveurs c’est définitivement pour papa et maman ! Parce que ça craque, ça fond, ça résiste, ça charme sous le palais avec une frénésie rare. Un océan de douceurs qui ne souffre nullement d’excès.
Et c’est la force de cette collection de 8 tablettes agrémentées (customisées) d’amandes, de noisettes caramélisées, de dés d’oranges confits et de céréales soufflés.
Tout ce beau travail n’est pas le fruit du hasard, car aucun élément ne vient chevaucher un autre. L’ensemble est orchestré à la main dans les ateliers de la Manufacture Michel Cluizel ! De la vraie dentelle chocolatée.
Pour les moins audacieux en termes de déco de Noël, la tablette chocolat noir 72% framboise cranberry est un bon compromis. Elle peut être déballée en public sans crainte, si ce n’est de devoir partager. Là aussi un savoureux mélange, du relief qui déborde de la tablette. Et un terrible plaisir de satisfaire notre gourmandise à pleines dents.
D’autres idées cadeaux amusantes !
La première : les incontournables baguettes en chocolat. On les croirait exclusivement appréciées par les touristes qui passent par la Place de la Madeleine. Faux, les Parisiens en raffolent aussi !
La deuxième, les tasses capuccinos à tremper, pourquoi pas, dans son café. Mise en abîme gourmande. Audacieux !
Les bonnes idées fourmillent chez Michel Cluizel ! On pourrait vous parler aussi des petits bonbons et des pâtes à tartiner…
Petites Manufactures Cluizel Saint-Honoré
201, rue Saint-Honoré, Paris 1er
du lundi au samedi de 10h à 19h
Le Marais 2, rue des Rosiers, Paris 4e
du mardi au samedi de 10h à 19h
dimanche de 11h à 20h
Madeleine
3, rue Tronchet, Pari 8e
du lundi au samedi de 10h à 19h
Moins connu sûrement que Willy Ronis ou JeanLouis Sieff, Lucien Clergue est tout aussi attachant.
L’écouter décrire sa vie, parler de ses muses, découvrir ses portraits d’enfants, ses gitans de Saintes-Marie-de-la-Mer au Grand Palais et vous tomberez sous le charme de ce photographe discret au regard tendre et inattendu.
Arlequin, Arles, 1955, Atelier Lucien Clergue
Alors que gronde le génie de Picasso Mania à quelques mètres, un autre artiste joue lui les irréductibles. Il faut dire que Lucien Clerque a osé approcher le maître espagnol, alors qu’il était tout jeune photographe. Avec un aplomb rare, il lui présenta ses premières photos.
La curiosité de Pablo a été piquée au vif. Et de cette rencontre, sont nées une couverture de livre et une série de photos de l’espagnol facétieux.
Plaquette “Gitans aux Saintes-Maries-de-la-mer (détail), Atelier Lucien Clergue, collection Bernard Perrine
Douceur de petites gueules d’anges déguisées en arlequin, violoniste, trapéziste ou autres saltimbanques dans les ruines d’Arles, regard direct posé sur la communauté gitane de Stes-Maries à une époque où tout rapprochement était inconcevable.
La madone gitane réveille les cœurs, le bambin fait fondre.
Née de la vague, Camargue, 1966, Atelier Lucien Clergue
A quelques pas de là, une séries de nues féminins aussi audacieux, frais que légers. Rien de scabreux, on sent la jeunesse, la curiosité et l’élégance du regard.
Raie échouée, Camargue, 1965, Lucien Clergue
Ces ensembles constituent d’albums de jeunesse du photographe. En effet, ce dernier réunissait dans des cahiers souvent recyclés ses tirages.
Ils sont accompagnés d’une interview vidéo de Lucien Clergue et d’une de ses modèles, Wally qui témoigne : “Lucien avait peur de ne pas exister. Sa vie entière a été une lutte pour l’existence.”
Album Nus, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1956, Atelier Lucien Clergue
On apprend dans le long et passionnant entretien du photographe, entre autres, que le trio de créateurs qui l’ont inspiré est : Bach, Picasso et Weston, qu’il a “massacré les sonates de Bach au violon pendant 6 mois !” et que ça lui a beaucoup appris, et que son livre, Corps mémorable – l’ouvrage le plus vendu du photographe et toujours réédité, depuis 1957 – n’a jamais souffert de la censure pourtant forte à l’époque. Son éditeur espérait que le livre soit saisi pour faire un coup publicitaire. Ca n’aura pas empêché son succès.
La scénographie signée d’un autre Arlésien, Christian Lacroix, accompagné de François Hébel est molletonnée (regardez la moquette !), et privilégie l’espace et la déambulation pour éviter la saturation devant les tirages originaux.
Myope, hypermétrope, presbyte, vous galérez à trouver le bon opticien et vous vous perdez pied dans la jungle des prix ? Sensee vient mettre un coup de pied dans cette fourmilière.
On a découvert cette nouvelle enseigne colorée, design et vraiment maligne quelques jours avant l’ouverture officielle, à deux pas des Halles. Monture made in France, transparence des prix et accueil 2.0 sympathique : vous allez aimer à nouveau votre opticien !
Visuel By Sensee
Derrière cette nouvelle enseigne, il y a un homme Marc Simoncini, le créateur de Meetic et serial investisseur, mais aussi une équipe au travail depuis quatre ans.
Parti du constat qu’il est difficile de comparer les prix d’un opticien à l’autre (votre paire à 1€ de plus est-elle vraiment à 1€ de plus ?), il a souhaité rendre le plus transparent possible les tarifs.
Son idée : maîtriser les coûts des lunettes en contrôlant la création et la fabrication des montures pour avoir le juste prix sans intermédiaire, offrir un service de qualité et épurer l’offre tarifaire pour qu’elle soit compréhensible par tous et toutes.
Sensee : un concept simple
Pas la peine de tourner autour du pot : toutes les montures sont vendues à 49 €. Pour les verres : des tarifs clairs, simplifiés et uniques quel que soit votre correction.
Dans le magasin, pas de grandes marques, mais pas d’intermédiaire non plus. L’enseigne produit ses montures en France, à Oyonnax dans l’Ain, la capitale mondiale de l’industrie plastique (avec les entreprises Grosfillex et Bollé, entres autres).
Elle propose d’ailleurs 32 modèles pour femmes et 27 pour hommes, déclinés en 4 coloris différents suivant le modèle.
Pour les verres (de vue et de soleil), l’enseigne s’est alliée à Zeiss, l’un des géants historiques de l’optique : un autre gage de qualité.
Sensee, l’opticien en mode 2.0.
En boutique, on retrouve l’esprit concept-store des marques d’électroniques.
Magasin épuré, les vendeurs et opticiens diplômés vous accueillent tablette à la main.
Votre dossier client étant numérique, vous pouvez choisir votre monture en magasin et finaliser votre commande chez vous, créez votre paire depuis votre canapé et finaliser en magasin, après essai sur place.
Et vous pouvez même recevoir votre achat directement chez vous !
Un nouveau mode de vente de produit d’optique qui séduit jusqu’aux employés, et jeunes professionnels.
Après une expérience dans une grande enseigne d’optique, Romain, notre opticien et jeune diplômé, pensait retourner à Bordeaux pour avoir plus d’espace et de confort.
Il fait la connaissance de la Sensee team et adhère entièrement au concept en adéquation avec les paroles de ses profs : “ils nous disent qu’il faut repenser le métier, plus dans l’accompagnement ; expliquer le traitement, sélectionner le verre en fonction du client“, sans pousser le client à l’option de trop.
Prix malins !
Nous avions déjà adoptés un opticien indépendant pour nous équiper, made in France et sans surcoût – en constatant que le prix des verres pouvait être divisé par 2 (certes sans la fameuse paire de lunettes plus ou moins gratuite).
Alors, nous avons fait le test de prix by Sensee.
Pour une paire de lunette normale à faible correction : verres uni-focaux, amincis et anti-reflet simple,l’addition est sans appel : 129 € (hors remboursement) !
Preuve qu’il y a une véritable attente dans le domaine de la lunetterie : le site web a crashé suite au passage de Marc Simoncini sur le plateau du Petit Journal de Canal.
Alors, on vous engage, si ce n’est à acheter, au moins à pousser la porte pour découvrir cette nouvelle enseigne Sensee et pourquoi pas tester le miroir intelligent 2.0.
Sensee
84 rue Rambuteau
75001 Paris
Horaires d’ouverture :
du lundi au samedi de 10h à 19h30