Come, Been and Gone de la Michael Clark Company, à la Grande Halle de La Villette sonne comme un bouquet final de l’expo Bowie Is… de la Philharmonie de Paris. Bigaré et pour le moins musclé, le spectacle est une incroyable ode à la maitrise du corps.
L’affiche est intrigante et la bande-annonce nous balance à toute allure des images colorées façon stroboscope. En un mot comme en cent, Come been and gone de Michael Clark nous promet du lourd. Surtout quand on connaît le goût pour l’éclectisme musical du chorégraphe britannique.
De ce côté-là, nous avons été servis, la musique de David Bowie et du Velvet Underground (mais aussi Lou Reed et Iggy Pop), avec laquelle le spectacle a été quasiment entièrement créé, retentit à fond les ballons. Les six danseurs (trois hommes ultra musclés et trois femmes aux formes voluptueuses) exécutent une performance technique parfaite. Ils oscillent entre la grâce du ballet classique et la recherche permanente de nouvelles formes d’expression de la danse contemporaine. Des pointes, des pointes et encore des pointes. Et tout autant de portées. Ce contraste avec la musique des années 70 et 80 plonge les jeunes spectateurs dans un ballet d’un genre nouveau.
Le meilleur pour la fin
Malheureusement, pour l’œil averti, il sera plus difficile de s’extasier. Michael Clark n’est pas un novice dans l’art d’accoquiner les styles et les genres artistiques. Bien au contraire, c’est un maître en la matière, voire sa marque de fabrique.
Les tableaux s’enchainent et se ressemblent un peu. Et c’est un peu dommage mais malgré les quelques longueurs, rien de bien méchant. Seul un tableau est totalement raté. Projetée sur tout le mur du fond, une vidéo géante de David Bowie chantant son titre Heroes capte totalement notre attention, au détriment de la prestation des danseurs. Ça ne dure que trois minutes. Nous n’en parlerons pas plus.
Et surtout, vient ensuite le final, véritable débauche de couleurs, de musique tonitruante et de recherche chorégraphique. Le glam’ envahit totalement la scène. Les corps, moulés dans une combinaison orange qui brille de mille feux, sautent dans tous les sens.
Après une heure d’hésitation, la musique, les mouvements, les lumières et les costumes semblent s’être accordés.
Come, Been and Gone
de Michael Clark
Jusqu’au 6 juin 2015
Mercredi, vendredi et samedi à 20h30
Jeudi à 19h30
La Belle Hélèned’Offenbach s’offre un spectaculaire lifting sous le regard complice du metteur en scène et vidéaste-bidouilleur Pierrick Sorin accompagné de Giorgio Barberio Corsetti.
La mise en scène de cette nouvelle production made in Théâtre du Châteletdéconcerte. Elle peut être source d’irritation : les anachronismes avec la Grèce antique – époque de l’histoire – sont légion. Téléphones portables, transats et autres bateau à moteur viennent pimenter avec surprise ce récit porté par une scène entièrement bleue pour l’incrustation des décors projetés ensuite sur écrans. Sans compter les séquences chorégraphiées par Raphaëlle Boitel qui partent littéralement en vrille délestée de toute référence historique ou mythologique.
Cette proposition scénique peut aussi amuser, réjouir et contenter le plus grand nombre par sa fraîcheur, sa légèreté. La fin de saison d’un bel établissement d’opéras et de spectacles comme le Châtelet n’est pas contrainte de se prendre au sérieux. La preuve.
#LaBelleHelene est divine
Et il faut dire que l’incarnation de l’héroïne de notre intrigue ainsi que ses partenaires a le don de vous faire accepter tout ce qui se passe sur scène.
La mezzo-soprano Gaëlle Arquez emporte diablement la mise par sa voix et aussi ses atours. En reine de Sparte mais aussi de la pop (on pense à Kylie Minogue avec son bustier et ses robes voilages), elle nous fait un numéro de charme incroyable à travers cet amour impossible avec le berger Paris.
Ses partenaires ne sont pas en reste. Les mollets à découvert, ils offrent prestances vocales et physiques. Il faut dire que leurs costumes (signés Cristian Taraborrelli) sont les meilleurs alliés pour souffler la fantaisie généralisée. Costume de bain une pièce moulant pour Kangmin Justin Kim, interprète d’Oreste – dont on peine parfois à comprendre toutes les paroles – sandales à semelles compensées pour Gilles Ragon (Ménélas, roi de Sparte), tee-shirt corps d’athlète pour Raphaël Brémard (Ajax I, roi de Salamine). C’est diablement estival, d’autant plus sur la plage de l’Acte III.
Et au milieu de tout ceci, un trublion, discret, plutôt cantonné en arrière-plan, un peu à la manière de la coccinelle du dessinateur de bd Gotlib, vient amuser quand l’attention se dérobe ou pour ajouter encore une dose de fantaisie à l’ensemble. Un détail savamment pertinent pour le bon déroulement du récit, ce personnage sans parole, faussement tatoué du biceps, se fait tantôt domestique, tantôt barman ou bien pêcheur dans une scène picturale. Il faut garder l’oeil et le bon pour ne rien rater de ses facéties.
A noter aussi que Pierrick Sorin fait un clin d’oeil sexy au Cabaret New Burlesque dont il avait assuré la mise en scène du dernier spectacle au Théâtre du Rond-Point. Il convoque Vénus sur scène, cette déesse omniprésente dans ce récit haletant pour composer deux tableaux érotico-burlesques. Reconnaitrez-vous l’ancien partenaire de Dirty Martini sur la scène du Châtelet ?
Alors oui les décors sont miniatures, voire riquiquis – ils ne trouvent sens qu’une fois projetés sur écrans – mais l’inventivité, l’espièglerie des trouvailles nous emballent, sans défaillir du 1er au 3ème acte. Les surprises et rebondissements sont suffisamment nombreux pour nous empêcher toute lassitude.
Et quand un transat rompt sous la fougue d’un interprète en pleine générale, le rire du public prend un brillant écho sur scène quand les chanteurs ne peuvent retenir leurs rires.
Vous ne verrez jamais une Belle Hélène de cette trempe !
La Belle Hélène
de Jacques Offenbach
Au Théâtre du Châtelet jusqu’au 22 juin 2015
Livret : Henri Meilhac Livret : Ludovic Halévy Direction musicale : Lorenzo Viotti Mise en scène et Scénographie : Giorgio Barberio Corsetti Mise en scène, scénographie et vidéo : Pierrick Sorin Costumes : Cristian Taraborrelli Chorégraphie : Raphaëlle Boitel Lumières : Gianluca Cappelletti
Distribution :
Hélène, reine de Sparte : Gaëlle Arquez Pâris (2,4,8,10,15,17,19&21/06) : Merto Sungu Pâris (6,12,14 mat, 22/06) : Jesus Leon Oreste, fils d’Agamemnon : Kangmin Justin Kim Ménélas, roi de Sparte : Gilles Ragon Calchas, Grand Augure de Jupiter : Jean-Philippe Lafont Agamemnon, roi des Rois : Marc Barrard Achille, roi de Phtiotide : Mark van Arsdale Ajax I, roi de Salamine : Raphaël Brémard Ajax II, roi des Locriens : Franck Lopez Loena : Rachel Redmond Bacchis : Jennifer Michel Partœnis : Je Ni Kim
Orchestre : Orchestre Prométhée
Info complémentaire :
Cette production fera l’objet d’une captation par France Musique diffusée le 27 juin 2015 à partir de 19h dans l’émission Samedi soir à l’Opéraet le 21 juin à 15h surArte
La team USofParis aime avoir du bon son sur ses oreilles à tout instant. Nous avons été impressionnés par la qualité de notre dernière découverte : un ensemble casque et lecteur mp3 par Sony.
Aujourd’hui c’est à votre tour de pouvoir profiter de sa qualité sonore exceptionnelle !
Et comme la firme nipponne a vu grand au niveau de la qualité sonore de son casque MDR 1A et de son walkman NWZ-A15. Et nous vous proposons d’en faire des objets de votre quotidien.
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USofParis vient au secours de vos oreilles et de votre plaisir !
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Besoin d’un son haute qualité sur vos oreilles ? Ce kit casque et MP3 by Sony est fait pour vous. Pour le gagner, rien de plus simple, envoyez-nous un mail, gentil et poli, en nous indiquant 2 chanteurs ou groupes que vous kiffez, avant le 29 juin 2015 23h avec vos nom et prénom et adresse postale (avec en objet SONY) à : usofparis@gmail.com
Ce concours est clos.
Le/la gagnant(e) sera tiré(e) au sort parmi les inscrits. Il recevra un mail lui confirmant son lot : 1 casque MDR-1A et un walkman NWZ-A15 (valeur environ 400 €).
Le lot sera directement envoyé une fois reçu votre mail de confirmation.
Après une première édition très réussie, la Paris Music Week revient secouer le Marais parisien avec des artistes de 9 labels hype du paysage musical français et international. Des moments festifs au programme pour fêter les premiers beaux jours de ce mois de juin 2015. Festival entièrement gratuit !
Tout comme la mode à ces fashion-week pour la mode, Paris Music Week veut mettre en avant la création de différents labels durant une semaine. Avec l’envie de faire surgir la musique dans des lieux où on l’attend pas.
C’est un vrai tourbillon de décibels et de purs sons que le Marais va s’offrir, histoire de renouer une bonne fois avec sa réputation de quartier de la nuit et de la fête.
Ces concerts sont l’occasion aussi de (re)découvrir des décors qui ne s’offrent habituellement pas à la musique live et ce pour une unique soirée. Comme le showroom Red Edition design et vintage, La Galerie Particulière, L’Hôtel Jules et Jim ou encore la salle des Textile du CNAM.
BONNE NOUVELLE !! Les concerts sont gratuits, certains en accès libre et d’autres plus confidentiels. Pour t’assurer un accès, nous te proposons des invitations pour deux d’entre elles. Ton nom sur la liste : une entrée directe.
Et il y en a pour tous les goûts !
Concours
Envie de concerts dans des lieux insolites ? Tu veux être sûr d’assister à 2 concerts de la Paris Music Week.
Nous t’offrons des invitations pour ne rien rate de l’événement
le mercredi 10 juin 2015 à deux concerts : – FLORA et SIMA KIM à 18h30 à l’Hôtel Jules et Jim – STALetTEZ CADEY à la Galerie Particulière à partir de 20h30 Pour les gagner, rien de plus simple, envoie-nous un mail gentil et poli avant le 7 juin 2015 23h avec tes nom et prénom (en objet Paris Music Week) en précisant bien le lieu de ton choix à : usofparis@gmail.com
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour le concert de leur choix.
Assure-toi de bien être dispo le 10 juin.
Bonne chance à toutes et tous !
Paris Music Week Du 10 au 12 juin 2015
Mercredi 10 juin 2015 FLORAet SIMA KIM à l’Hôtel Jule s& Jimde 18h30 à 20h30
STAL et TEZ CADEY à La Galerie Particulière de 20h30 à 22h30
POLO & PAN et SACHA DI MANOLO à la boutique les Prairies de Parisde 21h00 à 23h
Jeudi 11 juin 2015
MICHELLE BLADES et CLEA VINCENT au Showroom de Red Edition de 19h à 21h
WE ARE KNIGHT et ABOUT GIRLS à la Boutique Adidas Originals de 21h à 23h
ZINGA et ROSCIUS dans un lieu surprise de 22h à 00h Vendredi 12 juin 2015
JACKSON THELEMAQUE et MENAGES A TROIS au Quai du BHV Marais @Paperlab de 18h à 20h
ALEQS NOTAL etTHE BOO dans la salle des Textiles CNAM @Futur en Seine de 19h à 21h + Records Collection SOIREE PARTY
Pleins feux sur les Audi Talents Awards. Alors que le lauréat design, Alexandre Echasseriau expose ses travaux à la chapelle du Musée des Arts et Métiers, la cuvée 2015 est révélée lors de lancement officiel des DDays à Paris.
Dans ce foisonnement d’innovation, rencontre avec 3 des 6 membres du jury passionnés par les projets qu’ils ont eu à défendre.
Ce jeudi au Mandarin Oriental, fin de la première session de délibération du jury pour les catégories : court-métrage et musique à l’image.
Les finalistes présents dans ce salon du 1er étage tentent de masquer leur impatience en dialoguant avec leur voisin. Le jury complet vient soulager l’attente et annonce les premiers lauréats : Magali Magistry (court-métrage) et le duo Florent et Romain Bodart (musique à l’image). Quelques minutes après les remerciements et séances photo et juste avant de statuer sur les lauréats design (Isabelle Daëron) et art contemporain (Bertrand Dezoteux), nous avons échangé autour de l’innovation, des coups de coeur et des atouts de 3 jurés.
Pourquoi avoir accepté de participer à ce jury 2015 ?
L’innovation me passionne et KissKissBankBank est un outil ouvert aux les artistes et porteurs de projets créatifs et innovants. Permettre à des artistes d’émerger c’est ce que nous faisons tous les jours avec mon équipe, nous associer aux ATA était donc évidence.
Quelle est votre légitimité à participer aux catégories art contemporain et design ?
C’est vrai que c’est impressionnant ! (rires) Autant la musique à l’image et le court-métrage, ça faisait partie de mon métier avant car je travaillais dans la musique. Je représentais des artistes pour des bandes son de films et de pubs. Pour l’art et le design, je vais être beaucoup plus humble parce que ça ne fait pas partie de “mes talents”, mais je suis passionnée par ces disciplines. J’aurais aimé être designer en fait.
Ça va donc être une sorte de projection, un fantasme de me mettre à la place des finalistes et lauréats.
Qu’est-ce qu’il y a d’innovant dans votre équipe ?
La manière de travailler : nous accueillons tous les artistes et créateurs dans notre bureau openspace, chaque jour pour les aider, les coacher. Et l’entretien se fait dans l’openspace avec tous les départements : un artiste peut donc aussi bien rencontrer des développeurs qui ont un avis web, ou des spécialistes-projets ou la communication ou la stratégie. Nous sommes tous à disposition.
Toutes les oreilles sont à l’écoute ?
Ça peut être terrifiant au départ mais on fait comme si on n’écoutait pas. Il y a de la musique toute la journée dans le bureau, donc c’est assez décontracté. Mais on se permet de participer au cours d’un rendez-vous.
Et parmi les projets en ligne sur KKBB, quels sont ceux particulièrement innovants ?
Nous avons une vitrine d’objets innovants financés par KissKissBankBank mais aussi le KissKiss Game. Je pense au Cahier de dessin animé, une appli géniale qui transforme vos dessins en animation ; à Sea Orbiter, un vaisseau d’exploration sous-marine et aussi àJean Bouteille, le retour de la consigne (une innovation sociale).
Un projet qui vous a particulièrement touché ? J’ai eu un coup de coeur pour le projet de court-métrage Expire de Magali Magistry. Déjà dans la présentation que j’avais lue avant de la rencontrer, je trouvais toutes les références esthétiques magnifiques et maitrisées. Et puis le propos de ce qu’elle a envie de montrer à l’image est très intéressant tout en montrant pas mal d’innovations technologiques mais pas gratuitement ; elles vont servir le film.
Çasera vraiment un grand film et j’ai hâte de le voir.
Quelle est la kisskiss touch que vous apportez dans le jury ?
Un peu d’optimisme, un peu de disruptivité, de bienveillance aussi. Je vais essayer de mixer l’ensemble avec un peu de pop aussi !
Pourquoi avoir accepté de participer aux ATA 2015 ? Chez Soon Soon Soon, notre conviction est que l’innovation peut être partout et pas uniquement dans la technologie, dans tous les domaines et toutes les activités pro et personnelles de la vie. Comme nous ne sommes pas du tout expert dans ces domaines, moi pas du tout et Soon non plus, nous voulions apporter un regard neuf.
Nous savons ce qui est innovant et ce qui ne l’est pas et pouvons dire si le projet a un vrai potentiel de différenciation. C’est ça l’esprit de SSS.
Qu’est-ce qui est innovant chez Soon Soon Soon ? Nous travaillons en coworking, ce qui n’est pas vraiment nouveau aujourd’hui mais ça fait des années qu’on est noyé au milieu de plein d’autres entrepreneurs. Et puis, un aspect très peu utilisé en France : le travail en distance. Pour l’anecdote, celui qui s’occupe de nos réseaux sociaux (page FB, Twitter) est complètement nomade. Actuellement, il vit en Colombie. Il y a 3 mois il était en Équateur et 6 mois au Canada. Ce mec est top dans son travail donc on s’en fout qu’il ne tienne pas en place. Et si, à la différence de pas mal de boîtes, nous sommes en retard de 3 heures pour répondre à un mail, ce n’est pas si grave. J’aime beaucoup cet état d’esprit. On l’applique à tout le monde. Tout le monde est mobile : une personne de l’équipe est entre Paris et Toulouse, moi entre Paris et Lille.
Les frontières entre vie privée et vie pro sont totalement effacées. On l’entend beaucoup mais nous on le vit vraiment.
Un projet d’un finaliste qui vous a tapé dans l’oeil ?
Le niveau de qualité des projets et leur niveau d’aboutissement sont vraiment remarquables. On a vraiment affaire à des professionnels. On s’adresserait à une agence pour demander des propositions dans ces domaines, nous aurions la même qualité. C’est vraiment excellent.
Un projet qui m’a vraiment touché c’est justement un qui n’a pas été retenu : le court-métrage Girafede Demis Herenger. Il a vraiment un univers à lui dans lequel il vous entraine littéralement. On a vraiment envie de le suivre et de voir le résultat. Après le projet était moins abouti sur la technique. On voit que c’est un artiste-créateur mais il est moins manageur que les autres. Il pourrait faire un peu peur (rires). Mais on sait qu’il va y arriver.
Quelle est la Soon Soon Soon touch que vous apportez pour ces ATA ?
Le côté différenciant. Est-ce qu’on reste dans les codes de la profession, dans ce que l’on connait ? Ou est-ce que l’on va prendre des risques ? Quitte à soutenir un projet qui est moins bon techniquement mais qui meilleur sur le long terme.
Carole SCOTTA, fondatrice de la société de production et de distribution Haut et Court
Qu’est-ce qui a motivé votre choix de participer à ces ATA ?
Principalement la transversalité. Et le fait que je faisais équipe avec des personnes de domaines différents du mien. Savoir comment eux allait regarder ce que je suis censée connaître le mieux et inversement. C’est rare !
Quels critères pour vous comptent pour soutenir un projet ?
La cohérence de la pensée, la singularité de la démarche et la capacité des candidats de prendre des risques pour leur projet. Et surtout ne pas reproduire des choses déjà galvaudées.
Qu’est-ce qui caractérise votre équipe au sein de Haut et Court ?
Fonder une petite famille depuis 20 ans avec une vraie cohésion, un dialogue permanent entre nos différentes activités : la distribution, le cinéma, la télé… La transversalité qui me plait au sein des ATA, j’essaie de le mettre en oeuvre chez nous.
Allez-vous suivre Magali, la lauréate court-métrage ?
J’espère bien. Elle a peut-être déjà un producteur. Nous verrons bien. Mais je ne fais pas partie du jury pour cette raison.
Qu’est-ce qui vous a touché dans son projet ? La cohérence de son univers et comment elle l’a relié à des choses qui semblaient très personnelles dans un univers fantastique et futuriste. Comment créer un univers qui en même temps raconte des choses de soi et être capable de très bien en parler.
Pour les lauréats de musique à l’image, Florent et Romain, qu’est-ce quia compté pour votre choix ?
Leur pluridisciplinarité nous a séduits. L’un est aussi illustrateur, ils travaillent ensemble mais aussi ont chacun des projets personnels. Leur humilité aussi nous a touchés. L’exercice de style qui leur a été imposé était vraiment très bien. Nous avons revu les images autrement avec leur musique, qui pouvait s’effacer aussi pour être au service des images.
Citons les 3 autres membres du jury : la designer Matalie Crasset, Vincent Carry, créateur des Nuits Sonores, festival lyonnais de musique électro et Marc-Olivier Wahier , commissaire d’exposition, critique d’art, ancien directeur du Palais de Tokyo et fondateur de Chalet Society.
Pour en savoir plus sur les lauréats des Audi Awards Talents 2015, cliquez : Court-métrage : Magali Magitry Musique à l’image : Florent et Romain Bodart Art contemporain : Bertrand Dezoteux Design : Isabelle Daeron
Las Vegas, le spectacleLe Rêve – The Dream à l’affiche de l’hôtel Wynn Las Vegas n’en finit pas de subjuguer depuis sa création en 2005. Et pour cause, tous les 6 mois, le show est remanié pour ne jamais perdre l’adhésion du public. L’avalanche de moyens (techniques, humains, artistiques…) à la capacité d’impressionner plus d’un français sur le sol américain. Derrière ce show un nom Dragone qui n’est autre que le créateur de la nouvelle revue du Lido à Paris.
Attention ce spectacle peut être trompeur. Il donne la furieuse impression qu’il s’agit d’une création made in Cirque de Soleil. Après tout ça n’en ferait qu’un de plus aux côtés de Mystère, Michael Jackson One, The Beatles Love, Zumanity, ou encore Zarkana à l’affiche de tant d’autres hôtels de la cité du jeu.
Son auteur n’est autre que Franco Dragone, ancien collaborateur et concepteur de spectacles de la célèbre compagnie de cirque made in Québec. Il a à son actif la création de Saltimbanco, Alegria, Quidam, O. Ce n’est pas donc pas étonnant qu’il entretienne volontiers la filiation avec l’institution internationale.
Faut-il prendre son billet pour autant si vous passez par Vegas ?
La réponse est définitivement oui. Comme son modèle, Le Rêve – The Dreamjoue les grands moyens pour en mettre plein la vue : eau, feu, fumée, vol d’oiseaux, costumes, maquillage, muscles…
La salle est adaptée à toutes les audaces et folies de son créateur pour des numéros de voltige aérienne, de natation synchronisée avec talons, de sauts dans l’eau et dans le vide, d’humour aussi et de magie. Tout y est comme un gros gâteau plein de sucre avec de la crème qui déborde et une grosse cerise à son sommet. Ça peut paraître “too much” mais la mécanique est incroyablement bien ficelée et le spectacle ne manque pas d’arguments pour captiver.
Aucune illusion. Tout est bien réel comme ce bassin-piscine qui cache des plateformes mobiles, des jets d’eau de toutes les amplitudes ainsi qu’un arbre entier. Mais aussi des plongeurs qui sont invisibles au public, véritables petites mains actives de cet ensemble tentaculaire.
Tout est submersible aussi. Et l’action peut venir de toute part dans la salle.
Visuellement il y a des tableaux d’une incroyable photogénie comme la chute d’eau en continu qui ferait penser à Moïse écartant la Mer Rouge, l’arbre et les sauts des acrobatiques…
Le Rêve – The Dream c’est 1h30 d’un show magique pour les enfants, palpitant pour les hommes et enivrant pour les femmes car une amourette tente de survivre dans les remous de ce bassin. Certains spectateurs auraient plutôt le mot cauchemar à l’esprit pour décrire les épreuves de notre héroïne perdue en plein délire visuel. Nous laissons à l’appréciation de chacun-chacune.
Le programme du spectacle est gratuit (au prix de la place, c’est plutôt agréable).
Les photos sans flash sont autorisées. Pour mieux les partager sur les réseaux et convaincre les sceptiques ?
C’est LE rendez-vous sportif et people de la fin de printemps parisien : Roland Garros. Le programme #PricelessParis by Mastercard nous a réservé un accueil personnalisé et exceptionnel Porte d’Auteuil. Entre déambulation privilégiée dans des lieux non accessibles au grand public, repas 3 étoiles et matchs au ras du court. Retour sur une vraie journée VIP accessible à tous. C’est parti !
La visite du site
C’est sous un soleil radieux que nous commençons notre journée par une visite guidée. Durant 1 heure, notre hôtesse nous conduit dans des espaces dans lesquels le simple spectateur ne peut pénétrer tout en nous distillant anecdotes et infos insolites sur le tournoi.
Pour des raisons de confidentialité, il nous a été impossible de photographier certains espaces. Et c’est bien compréhensible…
Le restaurant des joueurs voit passer, sur les 3 semaines de compétition, 4 tonnes de pâtes, 3 tonnes de riz et 160 kg de bananes par jour : des chiffres vertigineux.
Les médias sont une pièce maîtresse de Roland Garros : 1 300 journalistes, radio TV et presse écrite, sont accrédités pour 2015.
Répartis sur plusieurs pôles, les salles de presse font partie des lieux majeurs qui leur sont réservés. Mais ici point de passe-droit pour les interviews : premier arrivé, premier servi quel que soit votre notoriété.
Un petit tour côté cabines des commentateurs TV pour un point de vue exceptionnel sur le court Philippe Chatrier.
Et à 10 h, le plateau de France Télévisions est bel et bien désert.
Et pour ceux que cela intriguait, voici une petite vue depuis les “meurtrières” qui parsèment le pourtour d’un court. Attention aux balles de tennis perdues qui peuvent atteindre des pointes de 200 km/h…
Côté coulisses, vous apprendrez que Rafael Nadal garde toujours le casier 159, celui qu’il avait lors de sa première victoire à Paris, que Roger Federer lui joue les concordances avec le casier 11 en 2011, le 12 en 2012…
Ces quelques anecdotes nous permettent d’atteindre le seuil du court Philippe Chatrier (ex-court central) et la petite porte par laquelle les joueurs y accèdent. Vraiment unique !
Avant de passer aux matches, un peu de patience, un petit point équipe et logistique s’impose.
Roland Garros : c’est 300 personnes qui travaillent à l’année sur l’organisation du tournoi et 15 000 durant les trois semaines de compétitions.
La mise en place de cet évènement nécessite 3 mois de préparation sur site : le chantier est titanesque. Par exemple, les préfabriqués de la zone TV sont installés spécialement pour la période.
Nous vous avons assez fait saliver, passons côté court
C’est le deuxième tour du tournoi.
Nous prenons place dans une loge avec une vue exceptionnelle sur le court Philippe Chartrier, à quelques mètres du terrain.
Dans quelques minutes, les 15 tonnes de terre battue du Central, réparties sur 30 centimètres d’épaisseur, Maria Sharapova (la tenante du titre 2014) et Vitalia Diatchenko s’affronteront.
L’échauffement terminé, les 2 joueuses russes déploient timidement leur jeu. Pas de passing shot d’enfer. La première manche est un tour de chauffe mais Sharapova l’emporte 6 à 4.
La deuxième manche ne laisse aucun répit à Vitalia Diatchenko. Maria Sharapova balaye sa compatriote (6-1) avec un tennis plus punchy.
Le ballet du court
La découverte d’un match en live, c’est assister à un vrai spectacle et surtout aux à-côtés que l’on ne remarque pas derrière son écran TV. Ramasseurs de balles, juges de ligne, les agents d’entretien de la terre battue : ils nous offrent un ballet souvent oublié des médias.
Ceux qui se remarquent le plus, ce sont les petites mains vêtues de noirs : les ramasseurs de balle, la relève du tennis français.
A la fin de chaque échange, ces petits bouts d’hommes et de femmes répètent inlassablement la même chorégraphie. Ils tendent la serviette au joueur sur un signe de celui-ci, ils se passent les balles afin de les transmettre au joueur qui doit servir. Postures, gestuels, ils/elles reproduisent à l’identique ces mouvements. La volonté chorégraphique est indéniable et captivante.
Quand on dit Priceless à Roland Garros cela vaut aussi pour le break déjeuner.
Et celui-ci se déroule au très chic et people Club des Loges. Le restaurant où tout le gotha prend place : people comme sportifs de toutes disciplines.
Contrairement aux sportifs, nous avons eu un repas très diététique avec une mise à l’honneur des légumes.
Une entrée 100% végétarienne : Signature végétale, condiment yaourt Cédrat. Très fraîche et légère, les goûts sont harmonieux et les légumes très croquants. Le yaourt lie parfaitement l’ensemble.
Un plat sans relief : Filet de cabillaud “Sao Paulo” est plutôt terne, les goûts un peu plats, la présentation brouillonne. On a du mal à comprendre cette folie du popcorn juste pour donner de la mâche sous la dent. Un plat non assumé ?
Un dessert pétillant : Fraicheur de pomme vert au basilic, salade d’herbes. Frais, c’est ce qui ressort de ce dessert. Même si le sablé est un peu revêche, la glace relève la pomme, la salade d’herbes surprenante mais adéquate. La présentation est aussi réussie que le mélange sucré, acide et mix végétal. Le foodreporter est comblé !
Retour sur le court Chatrier
Un duel masculin nous attend sous le soleil qui inonde le central de Roland Garros : Monfils – Schwartzman. Un match qui promet quelques étincelles.
Malgré quelques coups d’éclats du Français, comme ces jeux gagnés sur 4 aces, on tremble pour Gaël qui peine à s’imposer face au numéro 62 mondial. Une manche pour l’Argentin, une pour le Français. Le match s’alterne sur cette base jusqu’à atteindre le 5ème set.
Le public français fait bloc derrière son champion. L’ambiance est à son paroxysme durant cette manche décisive pour notre chouchou.
Et au dire du 14ème joueur mondial, c’est grâce au public parisien qu’il a puisé les ressources pour pallier à ses défaillances et ainsi gagner ce match.
Finir une telle journée sur le sourire de Gaël, c’est définitivementPriceless!
Rencontrer Hélène Darroze, cuisiner avec elle et partager son menu, voilà l’opportunité qui nous a été donné grâce au programme Priceless Paris (by Mastercard) qui ouvre les portes de hauts lieux de Paris et de grandes villes européennes. Alors même que le dimanche matin est souvent synonyme de grasse matinée et de brunch tardif, nous n’avons pas hésiter à changer nos habitudes pour répondre à cette invitation.
Rendez-vous nous est donné à 11h ce dimanche.
Exceptionnellement ouvert pour cette rencontre exclusive, nous franchissons les portes du Restaurant Hélène DARROZE dans le 6e.
Les cuisines nous accueillent avec générosité, prêts à voir la chef à l’œuvre. Au programme de cette heure et demi derrière les fourneaux : Macaronade au foie gras de canard des Landes homard bleu et girolles ainsi que Poulet jaune des Landes fourré de cèpes sous la peau.
Pour la recette du poulet, nous pouvons admirer la dextérité de Jean Sevegnes, le chef exécutif du restaurant.
Et ce n’est pas peu dire. Les conseils experts fusent. Par exemple, saviez-vous qu’il fallait décoller les poumons du poulet avec d’extraire les entrailles (eh oui la bête n’était pas vidée…) ?
Connaissiez-vous la délicate technique du soulèvement de la peau, avec le doigt, afin d’y glisser la farce en dessous?
N’oubliez surtout pas de saler vos plats en début de cuisson pour laisser le temps aux mets d’être pénétrés.
Enfin, dernière consigne, parce que c’est vous.
Pour avoir une volaille pas trop sèche : ne pas hésiter à mettre beaucoup de beurre à l’intérieur.
On dit merci qui? L’équipe en cuisine ou celle en face qui a bien tout noté sur son phone, entre deux tweets ?
Jean Sevegnes nous dévoile aussi l’ingrédient principal et commun à tous les plats du restaurant : la graisse de canard qui, ici, remplace toutes huiles et autre beurre pour les cuissons.
Mais le moment est venu de changer de recette et de poursuivre avec Hélène Darroze en personne. Tablier pour la Macaronade au foie gras et homard bleu.
D’ailleurs, au moment de plonger les homards (vivants) dans le court-bouillon, certains participants préfèrent s’éclipser quelques instants.
Comme un rappel que cuisiner c’est parfois aussi des émotions fortes.
Une fois nos amis les crustacés plongés dans le bain d’eau glacée pour arrêter la cuisson, le moment est venu de s’occuper de la découpe du foie gras, sous les conseils avisés de la maîtresse des lieux.
Les ingrédients préparés et réunis (homard, pâtes cuites, foie gras, girolles et persil) passons à l’assemblage du plat: 5 à 10 minutes au dessus du piano ! Au tour de la Chef de nous prodiguer astuces et petits conseils.
Pour la découpe du foie gras cru : avant chaque coup de couteau, tremper celui-ci dans de l’eau chaude.
Pour la cuisson des pâtes : 1 litre d’eau pour 100 g de pâtes et faire toute la cuisson avec de l’eau en ébullition.
Toujours cuire son foie dans une poêle très chaude, sans mettre d’huile (bien sûr) car le produit va rendre de la graisse.
Et si votre morceau diminue trop et rend beaucoup de gras, c’est qu’il n’est pas de bonne qualité!
Après quelques déglaçages au jus de volaille (préparé du matin), un peu de crème et quelques minutes de cuisson.
Arrêt sur image sur le plat terminé.
La séquence exercice-pratique étant terminée, l’équipe prend la direction de la table de convives.
Et je ne vous cache pas que c’est plutôt rassurant de savoir que ce ne sont pas nos préparations qui nous serons servies mais bien celles des maîtres-queue!
Après un léger apéritif composé entre autres d’un succulent jambon de cochon noir de Bigorre tranché sous nos yeux, il est temps de goûter au menu concocté pour ce dimanche exceptionnel.
Pour l’anecdote, sachez que dans le restaurant Hélène Darroze, point de menu fixe.
Les plats sont différents tous les jours et changent en fonction de l’arrivage du matin!
La fraîcheur est donc à l’honneur toute la semaine.
Pour commencer ce repas particulier, nous profitons d’un plat “signature” du restaurant :
le Tartare d’huîtres “spéciales de claire” Marennes d’Oléron de chez Papin, velouté glacé de haricots maïs du Béarn.
A peine le temps de goûter le velouté de haricots maïs qu’une voix se fait entendre : “Il faut tout prendre en même temps !”.
Suivant les conseils de la Chef, s’en suit une explosion de saveurs dans le palais. Un parfait mélange de l’iode des huitres et de la douceur des haricots.
Le repas commence par une apothéose.
La noix de Saint-Jacques de Port-en-Bessin rôtie aux épices Tandoori prend place sur la table.
Une noix de Saint-Jacques à la chair tendre mais ferme, une mousseline de carotte épaisse et fondante, une sauce douce et relevée : un accord surprenant pour un met qui manquerait de surprise sur les cartes des autres restaurants…
Mais ce déjeuner est aussi l’occasion de partager un moment vraiment intime avec Hélène Darroze qui, étonnement, dévoile quelques moments de vie que beaucoup jugeraient très personnel et que nous ne rapporterons pas ici.
Néanmoins, nous pouvons vous dire que la Chef, contrairement à ses confrères ne fait jamais le tour des tables dans son restaurant.
Elle préfère accueillir ses convives en cuisine.
Au tour de notre fameuse Macaronade dont les secrets de fabrication sont désormais dans tous nos esprits.
Et il faut bien dire que ce plat est un feu d’artifice de goûts! Un foie gras saisi juste comme il faut et comme nous n’avions jamais pu le goûter jusque-là,
un homard ferme et plein de saveurs dans un jus de volaille liant le tout avec une grande subtilité. Un vrai délice pour nos papilles.
Suit le Poulet Jaune des Landes.
Et soyons franc, malgré la très belle préparation en cuisine, ce poulet jaune nous séduit moins que les autres plats.
Le poulet reste trop sec à notre goût, mais les saveurs de la farce sont tout de même bien présentes.
Et pour clore ce merveilleux repas, le dessert: ananas pain de sucre et del monte, granité citron vert à la vanille bourbon, crème au poivre long et gaufrette à la banane.
Et il faut bien reconnaître que le chef pâtissier Kirk Whittle a beaucoup de talents. Il nous offre un dessert tout en subtilité, en légèreté avec cette crème
et les discrets morceaux d’ananas qui parsèment cette douceur recouverte par une gaufrette craquante à souhait.
Ce moment de plaisir sucré fût l’occasion pour les blogueurs présents d’échanger leurs adresses préférées de douceurs avec la chef qui en a découverte certaines dont :
Popelini, la meilleure enseigne de choux à la crème de Paris et Berko, le spot des vrais cupcakes new-yorkais mais parisiens!
Cette matinée et ce repas furent donc un moment de bonheur et de plaisir.
Nous avons pu découvrir une cuisine généreuse et goûteuse, une personne douce, humaine et attachante: Hélène Darroze.
Depuis plus de 80 ans les enfants, et leurs parents, empilent des briques de Lego® pour construire châteaux, villes, bases lunaires bâtiments fantastiques, rejouant aussi de grandes épopées comme Star Wars. Dans les années 2000, Nathan Sawaya assemble, compose, crée des sculptures avec ces bouts de plastique. Son exposition, The art of The Brick, qui rassemble une centaine de compositions, fait une halte remarquée à Paris Expo Porte de Versailles pour quelques semaines. Un vrai travail d’artiste.
L’art grand public est parfois décevant, voire usurpateur, mais quand il cherche à vulgariser le travail et à rendre accessible à tous la création et faire briller les yeux des plus grands comme des plus petits, on ne peut qu’apprécier.
Avec The art of The Brick, Nathan Sawaya, cherche à rapprocher la création du grand public, avec un concept de base : la brique en plastique. Et une devise : ” Crée ce que tu vois. Crée ce que tu ressens. Crée ce que tu n’as jamais vu. Crée tout simplement !”
Loin de proposer des pièces simplistes et minimalistes – les sculptures vont d’environ 300 à plus de 80 000 briques -, The art of The Brick offre aux visiteurs une vraie plongée dans la création avec un voyage thématisé : l’atelier, les expressions humaines, le jardin des sculptures, les portraits… et des vidéos montrant l’artiste au travail dans son entrepôt contenant 4 millions de Lego®.
Nathan Sawaya cherche l’inspiration dans son quotidien. Suite à une rencontre avec le maître du violoncelle Yo-Yo Ma, il viendra reproduire son instrument avec pas moins de 7 695 briques.
Il aime aussi explorer des sujets plus vastes avec la musique par exemple et ses icônes. Ses portraits de Bob Dylan, Janis Joplin ou Jimmy Hendricks en sont un exemple, mais ses créations sont aussi issues d’idées 100% originales comme ce visage de femme (à droite).
Pour Nathan Sawaya, la vulgarisation de l’art passe aussi par la reproduction de pièces majeures de notre histoire artistique : La Joconde, La Jeune Fille à la perle de Vermeer, la Vénus de Milo, le David de Michel-Ange, On vous laisse la surprise de la découverte de certaines de ces oeuvres.
Il faut tout de même mettre en exergue cette reproduction d’une partie de la peinture de Chapelle Sixtine à l’échelle 1.
Sans oublier le jeu de lumière suscité par cette reproduction d’un vitrail de la Cathédrale de Chartres. Les 17 842 pièces qui la composent, dont une majeures partie translucides, et ses 165 cm de diamètre laissent passer la lumière, imprimant sur le sol des motifs colorés : vraiment magique.
Vous l’avez compris le crédo de Nathan Sawaya est de mettre l’art à la portée de tous et toutes. Cela nous rappelle un peu le leitmotiv de Jeff Koons. Certaines oeuvres sont éblouissantes, créant une 3D à partir des peintures originelles. Klimt et Munch voient leurs toiles se parer de relief.
Mais The Art of the Brick est aussi l’occasion pour l’artiste de sonder les tourments de l’âme humaine et d’aborder des sujets plus personnels.
Par exemple, cette nageuse toute de bleue composée d’un fond vidéo dansant. Énigmatique.
Son travail sur la représentation aérienne est aussi surprenant. Hanging on the Edge, un homme suspendu à une colonne de Lego® et Ascension, une figure suspendue, sont parfaits de grâce et de légèreté.
Il y a deux créations de Nathan Sawaya qui montrent que son art est populaire.
Hugman(l’homme câlin) est une sculpture que l’artiste duplique et dissémine dans les rues, l’accrochant à un poteau ou un panneau. Collée au sol par les pieds et au niveau des mains sur la tige, il n’est pas rare que la silhouette soit arrachée, laissant les stigmates de sa présence via les parties collées. Ce “vol artistique” ravi l’artiste qui se dit que son travail a un aspect positif pour les gens.
La deuxième est Yellow. C’est l’oeuvre qui a donné sa notoriété à l’artiste.
Reproduite à l’infini sur le net, mais aussi sur des pochettes de disques, des logos, des affiches, il n’a toujours pas vraiment compris l’engouement que cette création a suscité. Si ce n’est, pour les adultes, une représentation cathartique et pour les enfants juste le plaisir du débordement de briques qui jaillissent du torse ouvert.
Plus de 30 000 briques ont été nécessaires pour réaliser ce triptyque grandeur nature Crown, Girl, Woman.
Pour terminer notre visite, le créateur nous propose un travail très novateur intitulé In Pieces.
Fruit de la collaboration avec le photographe australien Dean West,
Nathan Sawaya intègre ses créations dans des prises de vues réelles.
Il en ressort un choc visuel subtil et léger, pas toujours perceptible au premier abord.
La pièce maîtresse de ce travail est Dress et cette magnifique robe rouge passion.
La dernière pièce, un T-rex, a nécessité un été de travail, plus de 80 000 briques et se transporte en 14 morceaux.
On veut bien le plan de construction pour le refaire chez nous !
Si certains seront réticents à parcourir les allées de cette exposition, il est certain que la création de ces oeuvres représente une somme de travail et une implication que chacun d’entre nous est à même d’appréhender.
D’ailleurs, petits et grands pourront s’essayer en fin de parcours à la création de leur propre sculpture avec ses milliers de briques mises à leur disposition.
L’exposition The art of the Brick est bien un musée contemporain qui permet à Nathan Sawaya de nous offrir un voyage dans l’art sous toutes ses formes.
Il avoue même être ravi d’avoir attiré dans les musées, des familles qui n’y auraient jamais mis un pied.
The art of the Brick by Nathan Sawaya
Du 14 mai 2015 au 30 août 2015
Tous les jours de 10h à 18h en mai et juin
De 10h à 19h en juillet et août
Paris Expo, Porte de Versailles, Pavillon 8/A
1 Place de la Porte de Versailles
75015 PARIS
The Limiñanas est un groupe perpignanais composé de Marie et Lionel, couple à la vie et à la scène. Marie est à la batterie et aux percussions, Lionel à la guitare et à la basse.
Leur carrière a débuté suite à la publication d’une maquette sur MySpace qui a été repérée par deux labels US. Ils ont sorti depuis 5 singles vinyles et 4 albums. Depuis 2009, ils tournent donc en Europe et aux États-Unis. Grosse actu : Because Music réédite leurs 3 albums studios et la compilation de singles et titres inédits en format Vinyle et CD.
Je rencontre le groupe au Walrus dans le 10e arrondissement de Paris. Un disquaire avec bar qui vient tout juste de fêter son 1er anniversaire. Ici, des artistes sont invités pour des lives en petit comité.
Il est midi. Le soir, The Limiñanas sont en concert à La Boule Noire. Pendant l’interview, c’est Lionel qui parle au nom du groupe, Marie fait quelques interventions pour pimenter d’anecdotes et menus détails.
INTERVIEW
C’est la première fois qu’United States of Paris vous rencontre, pouvez-vous vous présenter ? On joue dans des groupes de garage punk pur et dur depuis longtemps, seul ou tous les deux. A Perpignan, il y avait une scène garage punk très importante dans les années 80/90. Ça concernait en gros 15/20 musiciens, et on jouait tous dans les groupes des autres.
A un moment donné la plupart de ces groupes a signé sur des labels, et nous, on s’est retrouvé avec des périodes de 6 mois où on n’avait plus moyen de répéter, sans projets. Du coup, on a enregistré une démo 2 titres, on l’a mise sur MySpace. On s’est baptisé The Limiñanas parce que ça nous faisait marrer, et puis c’est notre nom de famille.
Et on l’a mise sur MySpace pour la blague. On a été contacté par un label de Chicago, Hozac, qui nous a proposé de faire un single et deux jours après un autre label de Chicago, Trouble in mind, qui nous a aussi proposé de faire un single. On a menti aux deux en leur disant qu’on avait pleins de morceaux. Ce qui était faux et on a dû se mettre à apprendre à enregistrer. J’avais un Mac, on s’est fait prêter une carte son et on a fait notre premier 45 tours I’m dead et Migas 2000 sorti par Hozac, qui était notre fameuse première démo et Trouble in mind a sorti deux titres Je ne suis pas très drogue et Berceuse pour Clive qu’on a fait en deux après-midis.
On les a mixés chez un pote. On leur a envoyé, ils ont trouvé ça bien. Ils en ont sorti un 45 tours et nous ont commandé un album. On a continué ce process d’enregistrement à la maison qu’on n’a jamais lâché depuis.
Il n’y a pas de conflit entre les deux labels qui vous partagent ? Non non. Car ce sont des labels indé américains… Ils s’envoyaient des vannes via les ronds centraux des 45 tours.
Suite à l’enregistrement de l’album, peu de temps après ils nous ont proposé de faire une tournée aux USA. Sauf qu’on n’avait pas de groupe, comme on faisait tout à deux en invitant des copines pour chanter. On a dû monter ce groupe, on est parti en tournée 15 jours. Un album en appelant un autre, on a sorti Crystal Anis chez Hozac et un album chez Trouble in mind et ça ne s’est jamais arrêté.
Le principe, c’est qu’on enregistre tous les deux à la maison et de temps en temps on invite des gens pour intervenir pour le chant. Et à partir de Costa Blanca, on a aussi fait intervenir de temps en temps des musiciens, des amis, qui avaient des particularités comme notre pote Laurent qui est venu nous faire des plans de Bouzouki, par exemple.
En tout cas, aujourd’hui on bosse toujours de la même façon. On achète petit à petit du matos pour équiper notre studio, on a démarré avec GarageBand et maintenant on est passé sur Live qui est un autre logiciel super simple qu’on utilise comme un magnétophone. On n’utilise ni la compression ni la réverbe du logiciel, c’est brut.
On a eu la chance, par le biais d’un ami, de rencontrer Luis Mazzoni, un ingé son, qui est un gros spécialiste de l’analogique. Une fois qu’on fait notre maquette et qu’elle a été mixée, il la passe dans des machines qui enlève le côté froid du numérique.
Et du coup comment vous composez ? Chacun dans votre coin ? Ensemble ? Moi j’enregistre pratiquement tout le temps, on a le studio sur place dans le garage. On fait des tonnes de maquettes. A 6h du matin quand Marie se lève, je lui fais écouter ce que j’ai fait et on décide ensemble des morceaux ou des riffs.
Et l’écriture des chansons, les paroles ? On en a fait un peu ensemble, mais la plupart du temps c’est moi. De temps en temps, on pioche des textes dans ce que fait mon frère aussi.
Après le choix du français ou de l’anglais ça dépend vraiment de la musique et de ce qui vient tout de suite quand tu es en train de travailler dessus.
Quelles sont vos influences pour composer et écrire ? Nous la base de ce qu’on aime c’est la musique primitive américaine, le psyché anglais, le freak beat anglais, ce genre de choses. Mais après on écoute vraiment des tas de trucs, et je pense aussi que le cinéma a autant d’importance que la musique, parce qu’on est aussi fondu de cinéma. Ca va vraiment de Joy Division à du punk américain des années 70, à la musique primitive américaine, mais aussi le groupe anglais The Nuggets. Tout ça nous a nourris. The Stooges, particulièrement le premier et second album.
Quand on vous googlise, on tombe directement sur Gainsbourg, les yéyés, etc. Est-ce que vous pensez que ça vous correspond ? Gainsbourg si, car j’aime beaucoup Gainsbourg. Mais les yéyés, non. Les yéyés c’est sûrement ce qu’il est arrivé de pire à la musique française, dans le mauvais sens du terme. Mais après de cette scène-là, on aime beaucoup Dutronc, Ronnie Bird…
Vous changez de chanteuse régulièrement au cours de l’enregistrement, comment se fait le choix d’une chanteuse pour telle chanson ? Ça va être la tonalité. Ça dépend des chansons. C’est des copines qui interviennent sur les disques. Elles arrivent elles ne connaissent pas la chanson, on leur fait écouter le morceau. On le fait en une ou deux prises maximum.
Et vous ne voulez pas collaborer avec une chanteuse officielle ? Au niveau de l’enregistrement, on aime bien l’idée de la collaboration en fonction des gens avec qui on traîne à ce moment-là. Par exemple, on a fait un morceau en italien avec une chanteuse, c’est elle qui a écrit le texte et l’a enregistré à Bordeaux. On a fait une autre chanson avec une copine italienne, Francesca Cusimano, qui est une nana que j’ai rencontré au boulot, qui a cet accent particulier, on trouvait ça mortel de profiter de ce type d’accent pour la chanson alors qu’elle n’avait jamais enregistré de sa vie. Elle est venue un après-midi et elle l’a fait avec nous.
Et sur scène du coup ça se passe comment ? Sur scène, on a une chanteuse qui s’appelle Nika Leeflang. On en a eu plusieurs, mais elle est avec nous depuis deux ans maintenant. C’est la chanteuse du groupe. Car nous, sur scène, on ne touche pas aux micros.
Les chansons italiennes, elle peut les chanter par exemple ? Ou il y a des chansons que vous ne pourrez jamais faire sur scène ? Je pense qu’elle est capable de chanter à peu près tout ce qu’elle veut. Le choix de faire ou ne pas faire des chansons des disques en concert c’est plutôt parce qu’il y a des trucs qu’on essaie et avec lesquels on s’aperçoit vite que ça fonctionne pas en concert. Comme Je ne suis pas très drogue, par exemple. On n’a jamais réussi à en faire une bonne version en concert donc on a lâché l’affaire.
Ce soir vous jouez avec Pascal Comelade. Comment vous êtes-vous rencontré ? Déjà on est amis, on s’est rencontré y’a quelques années. On avait un groupe Marie et moi, c’était Les Bellas. On a discuté avec Pascal lors d’une soirée de concert. On connaissait sa musique déjà. Il m’a proposé d’intervenir sur la bande-son d’un ballet d’art contemporain. Après j’ai enregistré sur deux de ses albums. On a fait un concert dans la rue avec lui aussi. On est devenu amis. L’idée est venu de faire un disque ensemble, il y a un an et demi et on l’a enregistré l’été dernier.
Vous avez enregistré séparément également ? On s’est assis autour d’une table, on s’est fait écouter les démos qu’on avait. On en a sélectionné une quantité X. On allait chez Pascal avec notre matériel, on allait prendre des prises de piano sur nos bases à nous et Pascal faisait l’inverse avec nous à la maison. On jouait sur ces titres et lui sur les nôtres. Le disque s’est monté comme ça, par couches successives de sons.
Ce soir vous allez jouer ensemble réellement pour la première fois donc. Oui, c’est vrai ! Sur les morceaux de cet album. Après sinon on a déjà fait quelques interventions avec Pascal où on a déjà joué ensemble.
Ah mais on a déjà joué deux deses titres sur France Inter et hier sur France culture aussi avec Ivan Telefunken qui est un très très bon guitariste Barcelonais.
Vous êtes assez rares sur scène, vous faites peu de concerts. Est-ce un choix ? On en fait à peu près 25 par an. C’est un choix pour plein de raisons. La principale c’est qu’on aime bien l’idée que ça reste excitant. Il y aussi le fait qu’on ne vit pas du tout des revenus des concerts. Tout le monde a un job et une vie de famille, donc on tourne quand c’est possible de tourner. Et c’est aussi un moyen de ne pas faire exploser le groupe en route.
Du coup, pour nous, ça reste excitant de jouer.
Quels sont vos projets ? On bosse sur un conte pour adultes, une histoire lue sur un disque, dans l’idée des contes pour enfants qu’on trouvait dans les années 70, genre Le Petit Ménestrel. Un conte un peu dark, avec des illustrations. On travaille aussi sur un album pour Because Music et Trouble in mind pour janvier/février prochain. Et on va faire aussi l’album d’une chanteuse américaine Sarah McCoy. En ce moment, elle fait l’enregistrement aux USA, elle nous envoie les titres par le net et nous, on fait les arrangements.
L’interview prend fin, je leur tends mon phone pour qu’ils réalisent un selfie. Ils acceptent avec plaisir. Un couple décidément attachant. A l’image de sa musique.
Je les retrouve le soir sur scène pour un set à La Boule Noire. Le public est à la fois hipster parisien et rockeur en cuir noir. Une très très bonne ambiance pour une vingtaine de chansons. La petite hollandaise Nika nous transporte avec sa jolie voix sixties. Les titres s’enchaînent et le concert se termine par 7 titres avec Pascal Comelade. A noter la présence de Stéphane Saunier dans la salle, le monsieur musique de Canal +, qui semblait plus qu’apprécier le concert.
Je ne saurai trop vous conseiller de découvrir The Liminanas en live. Le son n’en est que meilleur encore !