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Mircea Cantor au Musée de la Chasse – l’art roumain foisonnant

Le Musée de la Chasse et de la Nature aime bousculer les codes de l’art contemporain. Avec l’exposition Vânătorul de imagini de Mircea Cantor l’étonnement est total.
Œuvres en tissu, dessins, vidéos et sculpture en verre : aucune corde ne manque à l’art de l’artiste roumain.
En plus, il a voulu mettre en avant certains de ses pairs contemporains. Et l’on découvre alors que la Roumanie est un vivier de talents, à travers tous les supports.

Voici nos coups de cœur piochés dans le parcours dédié à Mircea Cantor, des costumes traditionnels exposés et des artistes roumains en quelques œuvres. 

Mircea Cantor en 3 œuvres

L’art de Mircea Cantor est axé essentiellement sur la chute de la dictature roumaine,  en 1989, et aussi de l’apparition de la démocratie.

Hidden meridians over a disrupt landscape
Dans cette œuvre, il utilise une tenue de militaire US  décousue puis recousue pour former ce carré.

Mircea Cantor

La corde brodée sur l’ensemble évoque un souvenir d’enfance. Les poutres dans les maisons étaient traditionnellement taillées en forme de corde pour convoquer la force, la résistance.
Derrière, sur le mur, une peinture faite à base de vin rouge. Réalisée sur place, au Musée de la Chasse et de la Nature, elle a grandement évolué avec le temps, passant du rouge tannique au gris, puis à cette teinte ocre par oxydation naturelle.

Aquilat non capit muscas
Rare sont les vidéos d’art qui nous semblent pertinentes.
Ici, après des mois de négociations avec deux pays, il  capte l’entrainement de rapaces à l’interception de drones : l’une des plus grande menace actuelle pour la sécurité intérieure de nos pays.

Mircea Cantor

Cette captation a servi de base à une version dessinée à l’encre de chine. Des croquis qui captent la force des rapaces.

Mircea Cantor

Breat Separator
Cette frontière de verre est le symbole de l’envahissement consumériste qu’a subi la Roumanie après la chute du régime dictatorial.

Mircea Cantor

Mircea Cantor voit d’un mauvais œil l’arrivée des grands groupes industriels qui déstabilisent la société. Et c’est avec son pouce qu’il crée ce motif de barbelés symbolique dans son travail.

Colinde : les fêtes de l’ours

C’est aussi le marqueur de cette exposition : le folklore roumain à travers les fêtes de fin d’année.
Entre Noël et le jour de l’an, dans les villes, les Roumains organisent des défilés avec les costumes les plus laids possibles.
Arpentant les rues en faisant un maximum de bruit, ils font ainsi fuir les mauvais esprits.Mircea Cantor

Ces masques de chèvres, vieillards, ours et autres figures effrayantes, sont le reflet de cette période de fêtes.
Le musée de paysan roumain a réussi à recueillir ces masques qui sont normalement brûlés à la fin des Colinde.

Le Musée de la Chasse et de la Nature expose aussi beaucoup d’autres costumes traditionnellement portés pour cette fête païenne : diable et chevaux sur roulettes. Certains costumes sont en vraie peau de bête se transmettent de père en fils ou en fille.

Mircea Cantor

Mircea Cantor

Les artistes contemporains roumains

A l’opposé de Mircea Cantor, la scène contemporaine roumaine est plutôt figurative. Comme si elle voulait s’émanciper de son passé.

Dans cet univers de création, Radu Oreain est l’un de nos coups de cœur.

Mircea Cantor Mircea Cantor

Ses dessins sont vifs. Hunting Archive et ses traits foisonnants pourraient le rapprocher d’un Jérôme Bosch moderne. On pourrait passer des heures à chercher les détails dans ses créations.

A l’opposé, on aime la naïveté de Serban Savu.

Mircea Cantor

Ces chasseurs dans la neige sont empreints d’une vérité proche des impressionnistes du XIXe siècle. On ressent la quiétude de la scène, et une certaine misère sociale aussi.

Et pour finir ce tour d’horizon des artistes contemporains roumains, il ne faut pas oublier Cornel Brudașcu. Un maître roumain.

Mircea Cantor

Dans ce tableau on ressent toute l’énergie créatrice d’un pays qui est encore en devenir.
En off, ce tableau est aussi un hommage à Mircea Cantor, mais on vous laisse  chercher pourquoi. 😉

Mircea Cantor
Remus et Romulus – Mircea Cantor

Exposition Mircea Cantor : Vânătorul de imagini

Jusqu’au 31 mars 2019

du mardi au dimanche de de 11h à 18h
le mercredi jusqu’à 21h30

au Musée de la Chasse et de la Nature
62, rue des Archives
75003 Paris

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Collection Courtauld : fabuleuse exposition impressionniste

La Fondation Louis Vuitton a le don de créer l’événement à chacune de ses nouvelles expositions.
La Collection Courtauld, le parti de l’impressionnisme, à l’affiche en ce moment, regroupe des joyaux de l’impressionnisme et du postimpressionnisme.
Ce n’est pas moins de 110 œuvres tableaux, dessins, gravures et sculptures que les spectateurs pourront contempler jusqu’au 17 juin 2019.
Focus sur cinq chefs-d’œuvre de l’exposition. 

Collection Courtauld

Samuel Courtauld (1876-1947), industriel du textile anglais, a réuni cette impressionnante collection en seulement 6 ans, de 1923 et 1929. Et son goût immodéré pour l’art fait de lui l’un des plus grands mécènes du XXe siècle.
Cette collection quitte exceptionnellement la Courtauld Gallery à Londres. Celle-ci étant fermée pendant 2 ans pour cause de travaux, c’est une chance de pouvoir l’admirer à Paris.

5 œuvres pour une exposition remarquable

Condenser cette exposition à cinq toiles est forcément réducteur.
Commençons par le tableau symbolique du collectionneur.

Un bar aux Folies-Bergère

Cette toile d’Édouard Manet de 1882 entre dans la Collection Courtauld en 1926.

Collection Courtauld

Véritable instantané d’une soirée, il rend compte intégralement de l’espace du lieu. Avec les balcons et les spectateurs qui se reflètent dans le miroir derrière la serveuse Suzon. D’ailleurs, cette dernière se reflète elle aussi dans le miroir, de dos avec son interlocuteur. Miroir déformant donc, car il devrait être normalement présent devant elle et cacher la scène. Une incongruité qui retenu l’attention des critiques à l’époque.

Le Chenal à Gravelines, Grand Fort-Philippe

Quelle beauté ce tableau de Seurat. Le peintre pointilliste offre une toile lumineuse et exaltante.

Collection CourtauldLes points de peinture titillent nos yeux. Les couleurs pétillent. On a vraiment l’impression de vivre le paysage, de voir le bateau osciller sur le courant du cours d’eau. Et ce qui fascine surtout, c’est la finesse de la peinture, la délicatesse du rendu.

Antibes

Oh, la douceur de Monet ! Peinte en 1888, on sent toujours la douce chaleur du soleil du Sud sortir de cette toile.

Collection CourtauldEt quel contraste dans les couleurs, dans la lumière. L’œil se focalise d’abord sur le pin avant d’être attiré par l’eau et les vaguelettes. Les ondulations nous conduisent doucement vers l’arrière-plan qui révèle des collines finement azurées. Et de suite, on a rêvé de cette chaleur du sud français pour nous réchauffer de l’hiver parisien.

Le lac d’Annecy

Ce n’est pas forcément la toile majeure de Cézanne sur laquelle nous nous arrêtons.

Collection CourtauldOn connait ce lac plus lumineux. Mais les reflets des bâtiments et de la végétation dans l’eau sont si finement maîtrisés. On a envie d’un peu de repos sous cet arbre et d’accompagner l’artiste.

Champ de blé, avec cyprès

On aurait pu choisir l’emblématique Autoportrait à l’oreille coupée de Van Gogh, mais la puissance des paysages du peintre hollandais nous subjugue à chaque fois.

Collection CourtauldLe vent dans les nuages et dans le champ donnent à la toile une puissance particulière. On ressent les coups de pinceaux dans les toiles de Vincent Van Gogh. Les cyprès, qu’il compare aux obélisques égyptiens, accrochent l’œil et donnent une dynamique particulière au tableau.
On bouillonne de plaisir devant une peinture qui transmet autant de force naturelle.

Collection Courtauld

Avec ces cinq toiles, la Collection Courtauld ne nous révèle que quelques-uns de ces plaisirs particuliers.
Et même si dans les 110 œuvres présentent, toutes ne sont pas à ce niveau, il est certain que vos yeux sortiront de la visite remplis de merveilles.
Un kiff artistique à voir de toute urgence avant les longues files d’attente des dernières semaines.

Collection Courtauld

La Collection Courtauld : le parti de l’impressionnisme

Jusqu’au 17 juin 2019

Fermeture hebdomadaire le mardi

Fondation Louis Vuitton
8, Avenue du Mahatma Gandhi
Bois de Boulogne
75116 Paris

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JR / MOMENTUM à la MEP : artiste engagé & novateur

On ne présente plus JR, photographe et artiste de rue mondialement connu qui depuis plus de 15 ans recouvre les murs du monde entier de portraits d’inconnus grâce à des collages surdimensionnés.

En 2004/2006, JR signe un immense projet Portraits d’une génération réalisé à la suite des émeutes qui se déroulent alors en banlieue. Il veut faire changer le regard que porte l’opinion publique sur ces jeunes des quartiers défavorisés. Il colle donc d’immenses portraits de ces garçons et de ces filles sur les murs des cités.

En 2006, JR est invité à coller cette fresque gigantesque sur les murs de la Maison Européenne de la Photographie (MEP).

En 2018, c’est donc tout naturellement qu’il s’approprie l’intérieur de l’institution pour l’exposition MOMEMTUM, la mécanique de l’épreuve.

JRJR

MOMEMTUM, la mécanique de l’épreuve : une exposition immersive, hypnotique et interactive.

Sur les trois étages de la MEP, nous partons à la découverte des oeuvres qui ont fait la notoriété de JR.

Nous commençons par étudier les premiers graffitis de l’artiste puis nous admirerons de nouveau ses œuvres emblématiques que sont Portraits d’une génération mais surtout Women are heroes, série qui me touche particulièrement, qui rend hommage aux femmes qui occupent un rôle essentiel dans les sociétés, mais qui sont les principales victimes des guerres, des crimes, des viols ou des fanatismes politiques et religieux.

La série Unframed dans laquelle JR s’approprie des œuvres réalisées par d’autres photographes en leur donnant un sens nouveau ne laisse pas non plus le visiteur indifférent ! Mon ami Alexandre rentre quasiment en transe quand il tombe nez-à-nez sur la photo du cultissime Guy Bourdin par Agnès Varda, mise en scène par JR sur une plage. 

JR

JR

Des installations mécanisées, hypnotiques et inédites

Nous continuerons la visite de l’exposition par des oeuvres plus inattendues comme cette maquette gigantesque du cargo quittant Le Havre avec le portrait géant d’une Kenyane collée sur 180 conteneurs JR, Eyes on Boat, 1 455 containers, 2018 ou ces 7 trains électriques JR, Eye contact # 71, trains, 2018 qui rappellent le projet Women Are Heroes.

JR

L’exposition se termine par une immense fresque interactive, faite d’une multitude de portraits, qui grâce à une application téléchargeable sur smartphone, nous dévoile les opinions de centaines d’américains sur le port d’armes aux États-Unis. Fascinant.

Pour les fans de l’artiste ou les moins aguerris, Momentum est une exposition qui mérite d’être vu.

by Caroline 

JR

JR / MOMENTUM

La mécanique de l’épreuve

jusqu’au 10 février 2019

Du mercredi au vendredi : de 11h à 19h45
du samedi au dimanche : de 10h à 19h45

Fermé lundi, mardi

à la Maison Européenne de la photographie
5/7 Rue de Fourcy
75004 Paris

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Star Wars les fans contre-attaquent : une expo folle !

Quelques années après Star Wars Identities, une expo d’un nouveau genre est dévoilée à Paris : Star Wars les fans contre-attaquent.
Sur les 3 niveaux du nouveau Centre expo Lafayette-Drouot, Daniel Prada, un fan de la saga, nous dévoile son incroyable collection personnelle.
Sculptures rares, cosplay fait maison, pièces originales provenant des tournages : les visiteurs pourront vite avoir la tête qui tourne…

Depuis son plus jeune âge, Daniel Prada est un dingue du conte intergalactique de George Lucas. Sa collection débute par les cadeaux offerts par ses parents : diverses figurines, des jeux vidéos, des vaisseaux, des jouets pour enfants et des objets insolites.
Mais c’est à 23 ans que ce tatoueur espagnol entreprend l’acquisition de pièces plus volumineuses. Dans cette exposition, elles sont présentées par épisode, du 1 au 7.

Star Wars

Les statues en majesté

Des 600 pièces qui composent cette exposition, beaucoup sont des statues et des figurines en édition limitée peintes à la main (les moules sont détruits à la fin de la fabrication de la série).
On est stupéfait par leur précision et leur finesse. Il faut dire que les créateurs de ces statuettes ne tolèrent aucun défaut.
Impossible de pointer nos préférées tellement les mouvements, les postures sont magnifiquement réalisées. Mais nous savons que le cœur de Daniel le collectionneur bat pour le buste du Général Grievous.

Star Wars

On adore le dynamisme de celle de Jango Fett. Et le socle sur lequel il se tient est sublime, tout comme celui du combat entre Anakin et Obi-wan.

Star Wars Star Wars

Parfois, une statue permet d’avoir un personnage en taille réelle  : ici Maitre Yoda et ses 66 cm de haut.

Star Wars

Petit focus aussi sur ce très beau Grand Moff Tarkin  et son droïde interrogateur. C’est l’une des statues les plus recherchées par les collectionneurs !

Star Wars

Pour la plupart, ces pièces sont “sold out”  bien avant leur fabrication. Des vrais objets d’art et de collection !

Il y a aussi des statuettes en format plus réduit dont les finitions sont parfois moins fines mais intelligemment mise en scène.

Star Wars Star Wars

On regrettera toutefois qu’aucune info sur le fabricant, la date de réalisation et, pour le reste de l’exposition les mentions créations originales, ne soient inscrites dans les descriptions.  Ce n’est semble-t-il pas ce qui est recherché par la majorité des visiteurs.

Costumes, constructions et véhicules

La plupart des costumes a été conçue par Daniel et ses amis.
Le dernier né étant l’empereur sur son trône.

Star Wars

Et Daniel est très fier de ceux-ci car ils sont tous homologués par Lucas Studio. Et parfois, cela se joue à un détail.

Star Wars
Comme pour ce Sandtrooper dont un élément du sac à dos est un siphon commercialisé exclusivement par une plomberie anglaise. Le même modèle que celui du costume original de 1977 et toujours fabriquer uniquement pour les cosplay !

Il y a bien sûr d’autres costumes de trooper à admirer et bien évidemment Chewbacca, Dark Vador…

Star Wars

Ne manquez pas aussi le Rancor, en taille réelle (près de 4 mètres) tapi dans un recoin. Lui aussi est façonné par Daniel et ses amis.

Ce n’est pas le cas du Jawa exposé un peu plus loin. Lui vient tout droit des plateaux de tournage de la saga. Une des rares pièces d’époque.

Star Wars

Côtés vaisseaux, impossible de manquer le module de course d’Anakin qui ouvre l’espace Episode 1. Cet objet de fan a reçu son dernier coup de peinture peu de temps avant l’ouverture au public.

Star Wars

Plusieurs fois vous tomberez sur des vitrines jouant sur les échelles des véhicules. Une mise en scène astucieuse. Et une info de poids concernant celle des motojets d’Endor, la plus grande coûterait le prix d’un appartement…

Star Wars Star Wars

Cette exposition en met de toute façon plein les yeux, à tout le monde, du fan absolu au néophyte.

Star Wars  : Les fans contre-attaquent

Prolongations jusqu’au 4 mai 2019
Du mardi au vendredi : de 12h30 à 18h
Samedi et dimanche : de 10h30 à 19h

16 euros (adulte) et 11,50 euros (enfant)
Le week-end : 18 euros et 13,50 euros
Tarif réduit pour les cosplayers

Espace Lafayette Drouot
44 rue du Faubourg Montmartre
75009 Paris

Plus d’info sur www.lesfanscontreattaquent.com

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Un rêve d’Italie – Collection Campana : l’ambition d’un homme passionné

Faut-il nécessairement choisir entre rêve et vie ? Au final, l’un et l’autre ne restent qu’une question de désir… Un rêve d’Italie au Musée du Louvre présente celui du Marquis Campana. Un homme dont la passion dévorante lui a permis de constituer une des plus importantes collections privées du XIXème siècle.
Dispersée aujourd’hui, cette collection a servi à étoffer de nombreux musées dont celui du Louvre ou de l’Ermitage de Saint-Saint-Pétersbourg. Comme un hommage, ils s’associent afin de nous livrer un rare et magnifique aperçu d’un héritage sans égal.

Collection CampanaCollection Campana

La volonté d’un homme

Le marquis Giampetro Campana a eu la chance de vivre dans une période de pleine effervescence, propice aux explorations archéologiques. Il est totalement fasciné par l’aspect pédagogique mais également par la mémoire intrinsèque de ces découvertes. C’est pourquoi il sillonne très tôt l’Italie afin de rassembler des œuvres en tout genre. Son désir est d’offrir une vision globale de l’art italien.

Il s’agit pour lui d’un vaste projet culturel mais également politique. En effet, dans une nation encore divisée, il cherche à unir ses habitants grâce au génie de leur patrimoine riche et foisonnant. Il finance alors ses propres fouilles archéologiques mais ce n’est pas suffisant. Profitant de son poste de directeur du mont-de-piété à Rome, il agrandit assez rapidement sa collection, de façon plus ou moins légale…

Attisant les jalousies, le marquis est arrêté et emprisonné en 1857. S’organise alors une vente historique de plus de 12 000 pièces ! De nombreux pays se portent acquéreurs dont la France, la Russie et la Grande-Bretagne.

Ironie du sort : c’est au même moment qu’a lieu l’unification italienne. Bien que la finalité n’était pas celle désirée, le rêve de Giampetro Campana se réalise d’une certaine façon…

Collection CampanaCollection Campana

Des goûts éclectiques

Vous l’aurez bien compris, le marquis est un collectionneur boulimique, que tout passionne. Ainsi, son immense collection se caractérise par sa diversité dont voici un petit aperçu…

Tout d’abord les vases antiques. À eux seuls, ils fournissent une encyclopédie de la céramique et de la peinture sur vase. Ensuite, de nombreuses terres cuites avec statues, urnes funéraires ou plaques à décor figuré. D’ailleurs, Giampetro Campana en était tellement friand qu’il les a rebaptisées les «plaques Campana» !

Les bronzes honorent les objets du quotidien tels que miroirs ou figurines, mais aussi de nombreuses armes. Elles évoquent au marquis les exploits des guerriers italiens. Quant aux sculptures antiques et de la renaissance, nombreuses et variées, elles tentent de rivaliser avec les grandes collections romaines des Borghèse ou des Ludovisi.

Les peintures sont particulièrement représentées. Se mêlent alors toutes les époques, techniques, formats ainsi que l’évocation des différentes écoles régionales (toscane, florentine, Italie du nord…).

Les bijoux et monnaies montrent à l’Europe la virtuosité des orfèvres de la péninsule. Les verres ne sont pas en reste avec des vases à parfum, des coupelles… Autant d’objets préfigurant les plus belles créations de Murano. Nous sommes également surpris par de magnifiques majoliques, faïences typiques de la renaissance italienne.

Et, enfin, les objets de curiosité. Totalement inclassables et surprenants ! Fragments de mobiliers, épingles, instruments de musique mais également de plaisir…

En arrivant, une citation un peu présomptueuse attise la curiosité. Pour autant, après avoir visité cette exposition, nous ne pouvons que la partager…

« C’est une histoire belle comme une légende que celle de la collection Campana et pourtant une histoire vraie… »

by Jean-Philippe

Collection CampanaCollection Campana

Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana

Jusqu’au 18 février 2019

Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 h à 18 h.
21h45 les mercredis et vendredis.
Nocturne gratuite le premier samedi du mois
de 18h à 21h45.

Au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris

Collection Campana

Collection Campana

Collection Campana

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Dorothea Lange au Jeu de Paume : une oeuvre magnifique et puissante

L’exposition Politiques du visible proposée par le Jeu de Paume est la première exposition sur Dorothea Lange organisée en France depuis 20 ans. Elle mêle à la fois les images iconiques réalisées par la photographe ainsi que des images inédites tout autant puissantes.

Dorothea Lange

 Dorothea Lange, une photographe humaniste engagée

Qui ne connait pas Dorothea Lange (1895-1965), photographe américaine emblématique connue pour son oeuvre humaniste ? 

Tout d’abord portraitiste, Dorothea décide, dés 1932, de se concentrer sur des scènes de rue à San Francisco. Elle témoigne ainsi des conséquences de la terrible crise sociale que connurent les États-Unis pendant les années de la Grande dépression.

Dorothea Lange
Damaged Child, Shacktown, Elm Grove, Oklahoma 1936 Dorothea Lange © The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California

C’est à cette période qu’elle rencontrera celui qui deviendra son deuxième mari, Paul Schuster Taylor, professeur d’économie à l’université de Californie à Berkeley. Spécialiste des conflits agricoles des années 1930, Taylor utilise les photographies de Dorothea pour illustrer ses articles.
A partir de 1935, ils travailleront ensemble au profit des agences fédérales dans le cadre du New Deal.

Dorothea Lange

Leur collaboration durera plus de trente ans. Dorothea Lange ne cessera jamais, par sa pratique documentaire, de vouloir témoigner des injustices sociales.

Une exposition inédite et fascinante

L’exposition s’articule autour de cinq chapitres bien distincts qui soulignent, des années 30 jusqu’à la fin des années 50, le contexte des images réalisées par la photographe mais aussi la puissance émotionnelle qui s’en dégage. 

Dorothea Lange
Manzanar Relocation Center, Manzanar, California 1942
© The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California, City of Oakland

Plus d’une centaine de photographies est exposée : œuvres majeures de la photographe dont la célèbre et controversée Migrant Mother, réalisée en 1936.

Dorothea Lange
Migrant Mother, Nipomo, California 1936
© The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California

Mais également des photographies inédites en France comme celles, magnifiques d’humanité, retraçant l’histoire des citoyens américains d’origine japonaise internés durant la Seconde Guerre mondiale.

Dorothea Lange
Japanese Children with Tags, Hayward, California, May 8 1942
© The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California

Les photographies de Dorothea Lange sont sensibles, émouvantes, sans artifice. Accompagnées de légendes détaillées, nous sommes profondément touchés par l’empathie de la photographe avec ses sujets et par son engagement social sans limite.

On ne s’en lasse pas. A voir absolument !

by Caroline

Exposition Dorothea Lange : Politiques du visible

jusqu’au 27 janvier 2019

au Jeu de Paume 
1, place de la Concorde
75008 Paris

tous les mardis de 11h à 21h
du mercredi au dimanche de 11h à 19h
fermé le lundi et les jours féries

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Giacometti au Musée Maillol : la sculpture en majesté

Éblouissement au Musée Maillol avec une présentation inédite de sculptures de Giacometti, en dialogue avec celles de ses pairs et amis.
La salle dédiée aux têtes réalisées par l’artiste est absolument grandiose, la scénographie donnant plein éclat à ses créations. Un nombre conséquent de plâtres rarement montrés est dévoilé à cette occasion par la Fondation Giacometti. 

Giacometti

Giacometti Le Couple, 1927

Giacometti, sculpteur et artiste libre 

Après la rétrospective de Pompidou en 2008, gros plan sur la création sculpturale de Giacometti.
Les évolutions se déploient sous nos yeux, dès notre entrée, dans l’exposition.
D’abord figuratif, fidèle à son modèle (son frère Diego, vers 1914-1915, par exemple) et de ses pairs, l’artiste embrasse ensuite l’avant-garde.
Le Couple de 1927 ou encore l’accordéoniste témoignent de cette recherche constante de nouvelles manières de concevoir l’humain.
L’une des pièces les plus surprenantes est sans aucun doute la Tête crâne de 1934 qui efface la rondeur du crâne pour adopter des angles droits synthétiques brillants. C’est aussi déstabilisant qu’audacieux.
Son sujet d’exploration exclusif restera, tout au long de son travail, l’humain, même si l’artiste tend vers l’abstraction.

Giacometti Tête crâne, vers 1934

Giacometti

Une obsession pour les têtes 

La troisième salle de l’exposition déploie une série de sculptures de formats raisonnables qui émeuvent, surprennent, comblent.
Comme l’indique Catherine Grenier, la commissaire, “Giacometti est un artiste qui valorise l’incertain, le doute, l’échec.” Il n’aura jamais fini, toute sa vie durant, d’explorer une tête.

Le bronze Petit buste de Silvio sur double socle (1943-1944) qui trône au centre de la salle surprend par son jeu d’échelles. Les œuvres réalisées en plâtre confirment l’attrait de l’artiste pour ce matériau qu’il retouchera à coup de canif et qu’il peindra aussi.
L’homme qu’il montre est fragile”, insiste Catherine Grenier et c’est sans doute aussi cela qui permet cette proximité avec les oeuvres, il n’y a pas de filtre. “Giacometti est un artiste qui valorise l’incertain, le doute, l’échec.” Il se gardera bien d’appartenir à un mouvement. Il restera un artiste libre.

Giacometti Diego, tête sur socle cubique, 1958

Bonus 1 : ouvrez l’oeil et laissez vous charmer par les jeux d’ombres des sculptures sur les murs et le sol du Musée Maillol.

Bonus 2 : “Mais l’aventure, la grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu chaque jour, dans le même visage. Ça vaut tous les voyages autour du monde.” Alberto Giacometti, 1963.

Giacometti Tête de femme (Rita), vers 1937-1938

Exposition Giacometti, entre tradition et avant-garde

au Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle
75007 PARIS

Prolongation jusqu’au 03 février 2018

Horaires :
ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30
nocturne le vendredi jusqu’à 20h30

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Exposition Louis-Philippe et Versailles : l’insoupçonné destin croisé

Le château de Versailles n’a pas toujours bénéficié du rayonnement que nous lui connaissons aujourd’hui. En effet, après la révolution française s’est posée la question du devenir de l’ancienne demeure royale, dont la symbolique divisait l’opinion publique.
Avec l’exposition Louis-Philippe et Versailles, nous découvrons le projet du monarque afin d’assurer la transition tant désirée : édifier un musée « À toutes les gloires de la France » au sein de son emblème le plus fort. Aujourd’hui oubliée, cette histoire dans l’Histoire a pourtant largement contribué au mythe de Versailles !

5000 m2 de nouveaux espaces à découvrir, des salles restaurées pour l’occasion, des œuvres variées, l’exposition est à l’image du lieu : fastueuse, élégante et captivante. L’occasion pour Versailles de nous présenter un de ses visages méconnus pour un moment intime et stimulant…

Louis-Philippe et Versailles

L’impulsion d’un homme

Au début de son règne, Louis-Philippe doit faire face à un pays épuisé et divisé par des années de conflits et d’instabilité politique. En fin stratège, il sait que le secret d’une nation forte, c’est l’union. Dans ce dessein, il va miser sur ce qui relie les Français : l’histoire nationale.

Lui vient alors l’idée de créer un musée, ouvert à tous, afin de faire revivre les héros de l’histoire de France. Le choix de décor s’est dirigé vers le château de Versailles, longtemps délaissé du fait de son lourd passé.

Louis-Philippe et Versailles

Le corps central du château conserve ses attributs palatiaux avec les appartements du Roi et de la Reine. Pour le reste, l’architecte Frédéric Nepveu associe à merveille l’héritage décoratif de l’ancien régime avec les nouvelles techniques de son époque.

Louis-Philippe et Versailles

Ce qui devait initialement être une adaptation s’est en réalité transformée en une véritable appropriation du lieu ! Grâce à cette initiative, le dialogue entre passé et présent est enfin rétabli. Comme Louis XIV en son temps, Louis-Philippe désire faire de Versailles l’image de son règne.

Louis-Philippe et Versailles

Un superbe écrin retrouvé

L’atout de l’exposition est l’ouverture de salles habituellement fermées au public. Dans les salles d’Afrique et de Crimée, des structures métalliques permettent un éclairage zénithal des plus intéressants. Ainsi, notre vision de l’esprit souhaité par Louis-Philippe s’affine.

Nous y découvrons ses goûts personnels, son ouverture au monde et son esprit révolutionnaire. Aidé par la sensibilité romantique de l’époque et passionné des Arts, son attirance pour l’éclectisme s’illustre également par des toiles monumentales, du mobilier ou des porcelaines.

Louis-Philippe et Versailles

S’ensuivent les salles des Croisades, richement ornées. Avant d’observer la galerie des Batailles et la salle du Sacre de Napoléon d’un nouvel angle, une surprise nous attend…

Louis-Philippe et Versailles

Louis-Philippe et Versailles

Direction le théâtre royal ! Sa beauté seule vous transporte directement au cœur du XIXème siècle… Vous ajoutez alors un des décors ayant servi pour la soirée inaugurale du 10 juin 1837 et l’immersion est totale… Son état est exceptionnel. À ce jour, il reste au monde l’unique décor de théâtre de cette époque.

Louis-Philippe et Versailles Louis-Philippe et Versailles

Le domaine de Versailles n’en finit donc pas de nous livrer ses secrets… Bien que peu connu de nos jours, l’impact de Louis-Philippe sur le château a eu un effet extraordinaire : il l’a rendu éternel…

by Jean-Philippe 

Louis-Philippe et Versailles

Exposition Louis-Philippe et Versailles

Jusqu’au 3 février 2019

du mardi au dimanche
de 9h à 18h30 jusqu’au 31 octobre
puis de 9h à 17h  à partir du 1er novembre

Le décor du théâtre est visible uniquement jusqu’au 4 novembre.

au Château de Versailles
Place d’Armes
78000 Versailles

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Photo du mois #79 : les formes géométriques

Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Cette fois, c’est au tour de Danièle.B de proposer le thème : les formes géométriques.

C’est à la Chapelle Expiatoire dans le 8e arrondissement que nous avons été enchantés par les oeuvres de l’artiste Le Diamantaire.
Une série d’installations faites d’acier et de miroirs.
A chaque fois, une géométrie parfaite qui offre un regard inédit sur le monument qui se réfléchit dans les oeuvres. 

Beaucoup d’autres formes sont à découvrir sur les autres blogs participants :
Akaieric, Amartia, Angélique, Aude, Betty, Blogoth67, Brindille, Christophe, Céline in Paris, Danièle.B, DelphineF, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, FerdyPainD’épice, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J’habite à Waterford, Jakline, Josette, Josiane, Julia, Krn, La Tribu de Chacha, Laurent Nicolas, Lavandine, Lilousoleil, magda627, Mamysoren, Marie-Paule, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Nanie, Nanouk, Nicky, Philisine Cave, Pilisi, Pink Turtle, Renepaulhenry, Sandrin, Sous mon arbre, Tambour Major, Ventsetvoyages, Weeteweete, Who cares?, Xoliv’, écri’turbulente

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Nuit Blanche 2018 – les immanquables : geyser, nuit au zoo, danse, bonbons…

La Nuit Blanche 2018 se déploie en 4 belles constellations : Ile-Saint-Louis, Invalides, La Villette et Porte Dorée. 
Il sera possible de voir un geyser urbain, de redécouvrir la Géode magnifiée par un jeu de lumière et de fumée, de vibrer avec des danseurs sous un préau de lycée, de passer une nuit au zoo ou encore de manger des bonbons bio. Une démonstration de roller-derby est prévue entre les Petit et Grand Palais. 
Il ne sera pas possible de tout faire, de tout voir.
Mais ce qui est certain c’est qu’en accueillant des artistes émergents, la Nuit Blanche 2018 va être encore une fois surprendre et décevoir sans doute par endroit, enchanter, déconcerter et repenser l’art contemporain. 

Nuit Blanche 2018

Nuit Blanche 2018

Geyser urbain, boule à facettes à la Villette

Geysa de Fabien Léaustic nous fait faire un bon direct en Islande. L’artiste arrive à nous émerveiller en reproduisant ce que l’une des choses les plus fascinantes que la nature produise.
Il s’agit bien d’un immense geyser en pleine zone urbaine, à deux pas de la Cité des Sciences et de l’Industrie. Le spectacle de ce lâcher d’eau mélangée à de l’argile rouge est fascinant. Petits et grands ne peuvent quitter cette installation des yeux – elle aura demandé plusieurs mois de conception. Il y a l’attente, plus ou moins longue selon son degré d’impatience et la révélation sonore et visuelle.

Nuit Blanche 2018
Juste à côté, la Géode se transforme en boule à facette magnifique avec faisceaux de lumière démoniaques, brouillard de fumée et fond sonore qui ferait penser à une rave party. Là aussi la fascination est totale face à l’installation de Tremess nommée Wardenclyffe.

La Villette est en fête avec des derviches tourneurs, des concerts dans l’ensemble des salles : Théâtre Paris-Villette, Trabendo, Zénith, Folie et même piscine Rouvet.

Nuit Blanche 2018

Nuit au Zoo, tournée de bonbons bio, danse sous un préau

Le commissaire de la Nuit Blanche 2018, Gaël Charbeau parle avec passion de ce qui va se passer au Parc Zoologique de Paris, ce samedi et des œuvres de Philippe Duesne et Laurent Le Deunff.
Il pensait qu’il serait difficile d’ouvrir ce lieu aux visiteurs. La réponse du vétérinaire a été pour le moins inhabituelle.
Les pensionnaires qui dorment ne seront pas déranger. Et les animaux nocturnes s’ennuient. Ils ne voient personne, “ça va les stimuler !

Nuit Blanche 2018
Attendez-vous à une déambulation sonore, lumineuse, intrigante, qui vous conduira à une révélation en fin de parcours, si vous en avez la curiosité.

A quelques mètres, le Palais de la Porte Dorée accueille le travail de Benjamin Loyauté qui avec L’Expérience de l’ordinaire nous invite à un voyage assez intriguant. Il est question de “machine à dispersion à la manière de moulins de prières”, de confiserie bio reproduisant une petite idole. Il sera possible d’emporter une boite de bonbons, après s’être frotté à ses différentes propositions.
Nuit Blanche 2018
Toute autre expérience au Lycée Élisa Lemonnier. Ici, ce sont les corps qui se révèlent. Danseurs pro et amateurs se mélangent pour une chorégraphie de Eric Minh Cuong Castaing. La proximité des danseurs crée une vraie puissance, on se sent porté par cette énergie. On aurait presque envie de participer à ce mouvement collectif.

Nuit Blanche 2018

Soulèvement, ping-pong sur une voiture et danse bug

Dans la constellation de l’Ile Saint-Louis, le Soulèvement d’Ugo Schiavi joue sur l’anachronisme entre la reproduction d’éléments de sculptures relevé sur la Place de la nation et des figures contemporaines. On ne sait pas si nous sommes face à un chantier ou une ruine sur le Parvis de l’Hôtel de ville. La proposition de ce jeune artiste, 31 ans, fait sens dans le contexte actuel.

Dans l’Hôtel de Ville, il sera possible d’assister à un défilé, celui orchestré par Maroussia Rebecq. Ça nous changera de Saint Laurent et Chanel !

La Cité internationale des arts accueille plusieurs propositions artistiques. Une table de ping-pong pour trouver enfin une vraie utilité à sa voiture, une sculpture énigmatique qui interroge le rapport entre l’animalité et l’humanité.

Nuit Blanche 2018

Et une compagnie qui fête son premier anniversaire. Les membres de Suzanne se sont rencontrés lors de la Nuit Blanche 2017 en dansant pour le chorégraphe Olivier Dubois.

La Bibliothèque Forney ouvre exceptionnellement ses portes en pleine nuit pour inviter l’artiste Ugo l’Ahelec à une composition particulière interrogeant aussi bien le rituel lié à la mort que le spectacle. Theatrum Doloris, A burning stage est une sorte de scène vidée de toute présence humaine. Nuit Blanche 2018
Enfin, 18 trombonistes vont faire résonner le Collège des Bernardins qui fête ses 10 ans. Ils seront en dialogue avec la création d’Abdelkader Benchamma qui a dessiné à même le sol.

Nuit Blanche 2018

Nuit Blanche 2018
PARIS

samedi 6 octobre 2018 

site officiel : quefaire.paris.fr/nuitblanche

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