Les apparences sont trompeuses, aussi bien dans la vie qu’au théâtre. Nous n’attendions pas grand-chose de cette pièce, Les Inséparables, exceptée l’excitation de retrouver nos deux chouchous Valérie Karsenti et Thierry Frémont sur scène. Nous avons été happés par le double rôle de Didier Bourdon et cette histoire qui touche au cœur.
Deux hommes entrent dans un atelier d’artiste à la large verrière pour faire entrer la lumière. Ils attentent un troisième homme, sujet de leur conversation. Il est question d’un artiste mondialement connu : Gabriel Orsini (Didier Bourdon), de l’héritage de cet appartement et de son manque d’inspiration depuis 3 ans.
Arrive un homme aigri, peu affable et cassant vis-à-vis de son fils et de son galeriste.
Le décor tournoie et offre une nouvelle histoire. Celle d’un banquier amoureux d’une peintre russe. La vie de bohème en plein Paris.
La vraie trouvaille de cette mise en scène est le décor, qui en pivotant, permet de changer d’époque.
Très vite, on s’attache à ces personnages qui ont tous des fêlures, des contradictions. On se prend à sourire face à ce banquier attentionné, à cette peintre pas si légère que cela et à ce peintre qui se révèle à nouveau à lui-même.
Didier Bourdon surprend par son jeu et sa capacité à changer de rôle tout au long de la soirée, jusque dans l’émotion. Valérie Karsenti est divine en artiste espiègle et provocante. Thierry Frémont touche aussi. Le cynisme de son personnage cachant une instabilité affective.
Les Inséparables est une pièce sur l’amour, la filiation, l’attachement, la mémoire.
Elle parle aussi des non-dits familiaux qui peuvent malmener les relations.
Quelques larmes couleront sans doute sur les joues d’hommes et de femmes sensibles, comme nous. Sans doute aussi, vous penserez à votre propre histoire et à la nécessité de vivre intensément chaque jour.
Les Inséparables
Une pièce de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie
Après Belge et méchant, on avait très envie de revoir Walter sur scène. Formidable ! n’est pas un cri du cœur, c’est le titre du dernier spectacle de l’humoriste qu’il va reprendre au Petit Palais des Glaces à partir du 20 septembre, avant de voir un peu plus grand.
Nous voilà partis à la rencontre de l’ami du Nord.
Salle comble pour le show, un soir de Saint-Valentin ! Certains couples vont grincer des dents…
Il arrive en fanfare sur scène. Et la première réaction est : c’est quoi cette moustache ? On aimerait bien le tacler sur ce détail physique, mais il ne nous en laissera pas le temps.
En tout cas, il porte fier chemise et gilet.
Un spectacle irrévérencieux
Oui, il ne faut pas s’attendre à un humour polissé ou politiquement correct. Même si Walter met des guillemets ou les formes pour atténuer certaines vannes qui pourraient ne plus être dans l’air du temps, on rit sans complexe.
C’est pour cela que l’on vient voir des humoristes sur scène.
Il en rajoute sur les clichés belges. Lui qui avoue avoir gommé son accent pour (baiser) séduire plus facilement. Il attaque tous les sujets de manière frontale, sans détour ni filtre.
L’Europe (oui c’est pas glamour), les nouveaux rapports homme/femme, les vieux, les Chinois, les noirs, le couple, notre bonne conscience…
Et lui aussi, via nos travers. Ça dézingue à tout va.
Parfois, on sent la salle Point Virgule avoir le rire à fleur de peau.
Mais Walter a du talent pour vanter les mérites d’être homo, interpréter un ado contrarié alors que cette génération n’a aucune raison de se plaindre. Au passage, il balance sur l’icône Coluche et convoque sa mère pour une séquence trash à souhait.
Un peu plus critique
On ne va pas cacher que certaines vannes ont déjà entendues.
Mais Walter a un tel brio pour les détourner qu’elles passent à merveille. Son phrasé, sa façon de casser le rythme de la syntaxe font le reste. On est toujours surpris.
Est-ce que le label “humour made in Belgique” offre un supplément d’indulgence face à certaines belles horreurs qu’il nous sort ?
A vous de vous trouver la réponse. En bonus, vous apprendrez quelques mots d’argot belge. Que signifie “clinche” ? La réponse est dans Formidable !
En attendant, on n’a toujours pas la réponse pour cette moustache…
Formidable !
de Walter spectacle écrit par Walter et Étienne de Balasy
du 20 septembre au 29 décembre 2018
(relâche le 24 novembre)
au Palais des Glaces 37, rue du Faubourg du Temple 75010 PARIS tel. 01 42 02 27 17
Papa va bientôtrentrer à l’affiche du Théâtre de Paris surprend avec brio. L’on s’attendait à une comédie pure mais le fond de guerre du Vietnam frappant à la porte va bouleverser autant cette modeste maison sur scène que les spectateurs dans la salle. Lysiane Meis, Marie-Julie Baup et Benoit Moret nous enchantent littéralement.
Jean Franco, l’auteur de Papa va bientôt rentrer, est parti d’un sujet sur les papas plats (flat daddys). Ces reproductions cartonnées de papas militaires américains partis en guerre et qui laissent leur avatar à leur famille pour calmer l’absence qu’ils causent.
C’est drôle mais aussi complément aberrant et malheureusement ça a été une réalité pour nombre de familles dans les années 80, lors de la guerre d’Afghanistan.
Transposée en 1967, en pleine guerre du Vietnam, l’histoire prend tout son sens sur la légitimité de ce conflit, les conséquences de la séparation géographique et la vie singulière de ces femmes de militaires.
Mia et Suzan sont deux voisines à la personnalité diamétralement opposées. « Ce qui m’a touché dans cette pièce c’est le fait que ces personnages qui auraient pu ne jamais se rencontrer, ont besoin de se retrouver et de se serrer les coudes. ” confie la comédienne Lysiane Meis après la représentation.
Ce deux femmes apprécient l’équilibre précaire de la conversation plusieurs fois par jour pour des petits riens, cédant aussi aux commérages, pour masquer l’absence.
Arrive un déserteur. Sa présence vient rappeler à Mia son engagement passé, ses blessures et le choix qu’elle fait.
Leçon de mise en scène de José Paul
José Paul a partagé avec nous ses techniques de mise en scène.
Il travaille sur la pièce deux à trois mois avant les répétitions : “les acteurs ont besoin d’avoir quelqu’un qui sache tout avant !”
José Paul souhaite qu’ils connaissent leur texte pour répéter dans les meilleures conditions. “J’aime travailler sur le long terme, les répétitions durent 2-3 mois.”
Parce qu’il joue aussi : “je sais quand un acteur est heureux ou malheureux en répétition.”
Le décor : “tout ce qui est sur le plateau est américain !” Son assistante a profité d’un voyage aux States pour chiner et rapporter des accessoires d’époque, années 60. Ouvrez donc l’œil sur les détails.
Enfin, il a eu l’occasion de lancer une belle réplique à un comédien qui souhaitait insuffler quelques changements dans son jeu, sur une précédente production : “Celui qui a raison est dans la salle !”
#classe
Papa va bientôt rentrerest une pièce drôle, touchante et intelligente. Une histoire de liberté, de courage et d’amour. Un vrai beau moment de théâtre.
Bonus : Lysiane Meis avoue préférer ne pas savoir qui est présent dans la salle, journalistes comme amis avant d’entrer sur scène.
Manque de chance, ce jeudi soir, elle a vite identifié le rire d’un de ses partenaires de jeu, dans la salle : Sébastien Castro.
Papa va bientôt rentrer
une pièce de Jean Franco collaboration à l’écriture Jean-Yves Roan
mise en scène : José Paul
avec Lysiane Meis, Marie-Julie Baup, Benoît Moret
du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 17h
matinée le dimanche à 15h
au Théâtre de Paris
15 rue Blanche
75009 PARIS
tél. 01 42 80 01 81
BON PLAN : réservez vos places directement sur le site du Théâtre de Paris pour bénéficier d’un tarif spécial jusqu’au 4 mars.
Madilyn Bailey est un véritable phénomène sur YouTube. Depuis 10 ans, elle reprend chaque semaine un tube. Sa reprise de Titanium totalise plus de 90 millions de vues.
Elle est suivie par presque 5 millions de fans. Après un premier EP de chansons originales sorti en 2016, elle revient avec un nouveau titre Tetris avant-goût d’un album à venir. Nous l’avons rencontrée lors de son séjour à Paris, juste avant son tout premier concert.
Interview Selfie
Selfie exclu pour UsofParis
USofParis : Il y a 10 ans, tu postais ta première vidéo sur Youtube. Aujourd’hui, tes vidéos font des millions de vues. Est-ce que tu rêvais de tout cela ?
Madilyn Bailey: Ma première vidéo a été mise en ligne en 2009, ça fait presque 10 ans. Ça me fait me sentir très vieille 😉
C’était une cover de Mad World de Tears For Fears. J’en ai rêvé. Mais je n’avais aucune idée de ce que cela allait devenir. Quand j’ai atteint 10 000 abonnés, j’étais très excitée. Et d’arriver à 5 millions, c’est juste fou !
Ce n’est pas trop flippant de savoir qu’il y a autant de gens qui te suivent ? Je trouve que c’est une preuve que ce que tu fais à un sens et plaît à un large public. Tout ce que j’ai toujours voulu faire c’est de la musique que les gens aiment. En la postant sur YouTube, c’est la mettre à disposition du monde, ce qui est cool.
Ta communauté connaît beaucoup de choses sur toi, sur ta vie personnelle…
Je pense que je fais un bon travail en gérant ce que je montre à ma communauté. Je montre beaucoup de moi mais il y aussi beaucoup de choses que je ne montre pas.
Il y a une vidéo de tes vœux, de ton mariage…
C’est le joli côté d’une relation amoureuse, je ne montre pas lorsqu’on se fâche avec Jim. 🙂 Par exemple, les deux derniers jours à cause du jet-lag c’était insensé. En arrivant, j’ai fait une sieste et lorsque je me suis réveillée j’avais l’impression d’être piétinée par des animaux ou d’avoir été percutée par un bus. Ça, je ne le partage pas 🙂
Comment choisis-tu les chansons que tu reprends ?
Stratégiquement, je checke le Billboard, iTunes ou Spotify et je regarde les chansons qui sont populaires à ce moment-là. Après ça, je me demande : « Quelle chanson me correspond le mieux ? » puis « Oh sur cette chanson je changerais l’arrangement ou je changerais cette guitare, … ». Dès que j’écoute une chanson et que des idées me viennent tout de suite sur l’arrangement, ça me donne envie de les faire.
Comment travailles-tu sur tes covers ? J’ai un producteur qui travaille avec moi. C’est génial d’avoir une personne qui connais ma voix, mes arrangements, ma tonalité, il sait ce que j’ai fait et ce que j’aime faire. Je suis très spontanée, généralement j’arrive avec la chanson en studio, on l’arrange, je la chante. Cela prend à peu près 3h pour une cover. Et Jim, mon mari, filme les vidéos.
Quelles ont été les réactions lorsque tu as mis en ligne de ta première chanson originale Wiser ? J’étais choquée par les réactions. Je ne faisais que des covers depuis des années. Il y a 2 ans j’ai mis en ligne Wiser et il y a eu 7 millions de vues ce qui est génial !
Dans une de tes anciennes interviews tu disais « ma musique ressemble à la musique de Sia, une pop mélancolique », est-ce toujours vrai pour l’album qui arrive ? Sia est définitivement une de mes premières inspirations. J’aime décrire ma nouvelle musique qui arrive comme « understated pop production ». C’est toujours des chansons pop, des mélodies pop c’est juste un peu plus sobre. Ce n’est pas seulement acoustique, il y a de la production, mais tu peux compter les instruments sur une main. La voix est mise en avant, ce qui est important pour moi.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur Tetris ?
Madilyn Bailey : Cette chanson c’est 2 personnes qui ont un background différent, qui n’ont pas forcément quelque chose à voir l’un avec l’autre, mais parfois 2 personnes aussi opposées arrivent à faire quelque chose de beau, ensemble. C’est le concept derrière Tetris.
Dimanche tu as demandé sur Instagram « Quelle est la première chose que je dois faire à Paris ? », alors qu’as-tu fais ? On a passé 6 heures entre la descente d’avion, l’attente des bagages (j’en avais beaucoup) et le check-in à l’hôtel. Donc, la première chose qu’on a faite : c’est manger une pizza. 🙂
Es-tu excitée à l’idée de te produire en concert à Paris ? Bien sûr ! C’est aussi le jour où Tetris sort donc c’est encore plus excitant. C’est aussi la toute première fois que je serai en concert toute seule, première fois au monde. J’ai joué dans des festivals, j’ai fait des premières parties mais c’est la première fois que le public va payer sa place pour m’entendre moi. En plus, c’est très spécial que ce soit à Paris, c’est un peu comme une deuxième maison pour moi.
Ce sera la première fois que tu chanteras Tetris ? Oui et ce sera la première fois que je chanterai d’autres chansons originales, que personne n’a entendues. Ce sera comme un aperçu de ce qui va arriver dans l’année. Je vais aussi jouer des chansons que mes fans connaissent, ce sera cool de voir le public chanter avec moi.
Est-ce qu’il y a une chanson que tu n’as jamais sorti en cover ? J’ai une cover de Someone Like You d’Adele mais qui n’a pas encore de vidéo. On va essayer de faire un tournage ici à Paris.
Quelle est la chose la plus folle que tu aies envie de faire à Paris ? Ça va être très cliché mais je veux monter en haut de la Tour Eiffel et embrasser mon mari.
Si je pouvais te donner la chance de faire un duo, ce serait ?
Eminem ! j’aimerais faire quelque chose avec lui qui rap et moi qui chante les refrains.
Quelle est ta chanson préférée ? Titanium est ma chanson préférée, définitivement. Ça a vraiment tout changé pour moi. C’est ma première cover qui a été virale sur YouTube et mon premier single en France. Titanium a vraiment une place particulière dans mon cœur.
Quelle chanson te représente le mieux ? Je vais vous avouer un petit secret, je ne sais pas si c’est la chanson qui me représente mais avant chaque show je joue la chanson Who Let The Dogs Out (Baha Men), ça me permet de relâcher la pression 🙂
Le dernier concert que tu as vu ? Dua Lipa à LA. Je vais aller voir Kygo au Zénith de Paris dans la semaine.
Stage Entertainment France c’est déjà 11 années de production depuis la gestion de la direction du Théâtre Mogador. La production a adapté des comédies musicales célèbres. Et c’est pour une annonce plutôt marquante que nous avons rejoint la rue Mogador : une alliance avec le Cours Florent. La création d’une classe libre Comédie Musicale, voilà une vraie (r)évolution dans le monde de l’enseignement artistique en France.
Comme il existe déjà une formation Comédie Musicale au Cours Florent, une seule question est à poser.
Dans les coulisses de Cats
Pourquoi une classe libre pour la Comédie Musicale ?
Frédérique Farina, qui dirige la filière Comédie Musicale du Cours Florent rappelle le contact : “Au début, on s’est posé la question d’une 4e année dans la classe Comédie Musicale. Et puis, on s’est penché sur l’idée d’une classe libre donc ouverte à tous sur concours.”
Les musicals sont des spectacles qui attirent les professionnels. “Pour Chicago [programmée la saison prochaine], il y avait 600 candidat(e)s à l’opencall.” complète Eric Loustau Carrère. Mais la grande problématique a toujours été : y a-t-il de la place pour les musicals à Paris ? “Oui ! affirme Laurent Bentata, DG de Stage Entertainment, et il y a de bons acteurs ! Mais on va créer une passerelle entre la théorie et la pratique”
D’ailleurs, durant les auditions de Chicago, un casteur venu de New York a confié au staff : “Il y a 30 ans, c’était l’enfer pour trouver des acteurs au top niveau danse et chant à Broadway !”
Alors que les comédies musicales acquièrent leurs lettres de noblesse en France, il était temps de créer un appel d’air d’un genre nouveau.
Mais pour le créateur des Cours Libres Théâtre du Cours Florent, Francis Huster, un seul mot d’ordre : “Il faut faire des élèves des objets rares. On ne doit rien exiger des élèves mais qu’ils trouvent leur rareté. Ce n’est pas de faire des acteurs des chanteurs et inversement.”
Pour résumer, si un boucher ou une boulangère qui a du potentiel scénique souhaite se présenter, ni l’un ni l’autre ne doit être exclu.
Une formation diplômante…
Le Cour Libre Comédie Musicale c’est 8 mois de formation intensive, avec plus de 500 h de cours. L’enseignement se répartira à moitié aux Cours Florent et pour l’autre moitié sur scène au Théâtre Mogador. Le but s’est de former [les élèves] seul, ou à deux pas uniquement en groupe.” Alors tous les aspects de la comédie musicale seront approchés (danse, chant et jeu d’acteur) ainsi que la physicalité de la scène.
Grease, le musical
L’objectif principal : une promotion de 16 à 20 élèves avant l’été 2019. Ils seront titulaires d’un diplôme reconnu à l’international grâce à la notoriété combinée du Cours Florent et de Stage Entertainment.
Et bien sûr, les élèves de cette classe auront automatiquement accès aux castings de des comédies musicales produites à Mogador.
Grease, le musical
C’est parti pour les inscriptions…
Ce concours est donc ouvert à tous et toutes, de 16 et 35 ansau niveau européen !
Un seul prérequis : avoir des bases, en chant, en danse, ou en jeu (ou les trois).
Il se déroulera donc en 3 tours qui testeront toutes ces aptitudes : épreuve de danse en groupe, épreuve de chant libre ou imposé (en français et ou en anglais) et aussi des scènes à jouer.
1er Tour au Cours Florent : du 1er au 16 juin 2018
2ème Tour au Cours Florent : du 20 au 23 juin 2018
3ème Tour au Théâtre Mogador : du 2 au 3 juillet 2018
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 28 mai 2018 à 18h.
Cata, le musical
Et pour vous motiver un peu plus le parrain de cette première promotion sera Laurent Lafitte !
Plus d’infos sur les modalités du concours sur la page des Cours Florent.
Inscription au concours : 95 €
Frais d’inscription annuelle (pour les lauréats) : 370 €
SPEAKEASY un spectacle mêlant acrobaties, numéros de voltiges et scènes de cinéma revient à Paris pour deux dates exceptionnelles : les 23 et 24 mars à la Cigale.
Le pari réussi de la Cie The Rat Pack est d’associer arts du cirque, ambiance film noir des années 30 et bande-son hip-hop. Rencontre avec Xavier Lavabre, un des membres fondateurs pour nous dévoiler quelques secrets de cette production à ne pas manquer.
INTERVIEW
UsofParis : Une punchline pour donner envie de voir Speakeasy.
Xavier Lavabre : Il y a trois façons de faire un spectacle : la bonne façon, la mauvaise façon et la notre façon.
Une leçon, une expérience à retenir du spectacle Il n’est pas encore minuit… qui vous aide pour ce spectacle ?
Nous avons gardé les bons côtés et essayé d’améliorer les moins bons afin d’avancer autrement sur les fonctionnements.
Nous avons aussi gardé cette envie d’aller toujours plus loin techniquement et artistiquement.
Quelle est la 1ère scène qui a été conçue pour Speakeasy ?
Nous avons créé le spectacle sous la forme d’un scénario. Au cinéma, les scènes sont tournées dans le désordre et remises dans le bon sens au montage final. Nous ne pouvions pas fonctionner de la sorte afin d’éviter une erreur dans le mise en scène et le déroulement du scénario.
Alors, la 1ère scène qui a été conçue pour Speakeasy est la scène d’ouverture de la soirée.
Est-ce qu’une scène de cinéma totalement culte vous a inspiré un numéro ? Si oui laquelle et pourquoi ?
L’oreille coupée de Reservoir Dogs. Il nous fallait un rebondissement dans le scénario, une scène forte et choc. Comme Tarantino a été une grande inspiration pour nous dans la création de ce spectacle, nous avions étudié tous ses codes cinématographiques. C’était une évidence pour nous de réaliser ou de s’inspirer de cette scène de torture qui est à la limite de l’agréable à regarder, avec la musique qui créer un décalage.
En plus de vos numéros, vous incarnez aussi des personnages. Est-ce que la concentration et l’entrée en scène sont différentes par rapport à un spectacle “plus cirque” ?
Oui, elle est différente. Cela nous demande de vivre le moment présent et de le jouer avec une seule émotion à la fois. C’est un vrai travail d’acteur qui est long et dur à digérer afin de pouvoir le reproduire à la perfection chaque soir.
Un très bon conseil de votre coordinateur artistique,Régis Truchy?
L’ IIINNNTTTEEENNNTTTIIIOOONNN et surtout AAAMMMUUUSSSEEEZZZ-VVVOOOUUUSSS !
Une anecdote de scène. Drôle ou pas ?
Pas plus tard qu’en janvier à Séville sous un très beau soleil, le théâtre a démarré le spectacle sans que nous, artistes et techniciens, ne soyons prêts. Les spectateurs sont restés 10 min dans le noir. 😛
Une moins drôle… a été un gros raté, avec plus de peur que de mal heureusement, mais qui nous a tout de même poussé à annuler le spectacle du lendemain. Une chute d’environ 3 mètres d’Ann-katrin Jornot du mât chinois courant juillet 2017.
Comment prend-on soin de son corps quand on joue tous les soirs et quand on est en tournée ?
Les entraînements … Les entraînements journaliers sont indispensables. Ils permettent de maintenir notre corps en forme. Il y a plusieurs types d’entraînements afin de pouvoir gérer la préparation au spectacle, la fatigue de la tournée et la fatigue physique.
Pour ce qui est de l’alimentation, chacun se gère comme il le ressent. Et pour enfin dévoiler le mythe de l’artiste, oui l’artiste boit avec grand plaisir une bière ou un bon verre de vin après le spectacle tout en respectant « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». Il paraît en plus que la bière enlève les courbatures !
Par Cie The Rat Pack
Mis en scène : Régis Truchy Avec Vincent Maggioni, Andréa Catozzi, Clara Huet, Ann-Katrin Jornot, Xavier Lavabre, Guillaume Junca musique : Chinese Man
Les samedis 23 mars à 20h et dimanche 24 mars à 19h
àLa Cigale
120 boulevard de Rochechouart
75018 PARIS
et du 11 juin 2019 au 10 août 2019
du mardi au samedi à 19h30
au Palais des Glaces
37 rue du Faubourg du Temple
75010 PARIS
Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, c’est au tour de Jemelivre de choisir le sujet : Contraste(s).
C’est à la Seine Musicale vendredi dernier, lors des Victoires de la Musique 2018 qu’un contraste est apparu dans mon objectif. Eddy de Pretto seul en scène, a fendu la pénombre de la scène pour emporter le public avec sa Fête de trop. Une performance remarquée qui nous a rappelé celle d’une autre révélation, il y a quelques années : Christine and The Queens.
Cette photo a été appréciée par le jeune chanteur qui l’a postée sur son Instagram.
A quelques jours de Saint-Valentin, C’était quand la dernière fois ? propose un scénario surprise imparable pour pimenter sa relation conjugale. Virginie Hocq et Zinedine Soualem campent à merveille un couple fatigué, blotti dans ses habitudes qu’une simple annonce va totalement rebooster. Le Théâtre Tristan Bernard est le cadre d’une délicieuse séparation, drôle, dynamique et pimentée.
photo de Fabienne Rappeneau
Séparation originale et palpitante
C’était quand la dernière fois ? est l’histoire d’un couple qui se prépare à la séparation, qui se sépare mais de manière insolite, inédite voire inspirante pour certains mauvais esprits.
C’est Madame qui a lancé les hostilités en version du poison dans le dîner de son mari.
Alors que le poisson fait effet, Zinedine Soualem se débat comme il peut. Il est combatif et digne, touchant quand le mal l’atteint.
Cet empoisonnement (pas tout à fait indolore) est l’occasion de revenir sur quelques souvenirs, quelques moments ratés aussi pour le couple qui s’est laissé bercer par un confort et des certitudes.
Rôle sur mesure
En sortant du théâtre, on se demande qui d’autre que Virginie Hocq aurait pu interpréter cette bourgeoise à collier de perles capable des plus belles montagnes russes.
En effet, elle passe en un éclair de la complicité à la femme tranchante comme une guillotine, de l’espièglerie au doux sentiment de fatalisme.
Annoncer avec un tel aplomb à son mari qu’on l’a empoisonné tout en faisant le ménage – car oui, madame est maladivement maniaque – est quasi exemplaire.
On aime Virginie Hocq dansante, virevoltante avec sa longue robe rouge, provocante et volontaire pour un dernier élan et diablement manipulatrice.
C’était quand la dernière fois ?est une comédie piquante, délurée et efficace.
Elle fait aussi bien rire que réfléchir. Une pièce qui donnera envie certainement à des couples de redynamiser leurs sentiments avant qu’il ne soit trop tard.
C’était quand la dernière fois ?
une pièce d’Emmanuel Robert-Espalieu
mise en scène : Johanna Boyé
avec Virginie Hocq et Zinedine Soualem
L’érosion du temps sur une relation peut imposer des silences et des absences sans pour autant dissiper des sentiments forts. Coupables, ce sont les retrouvailles de deux hommes à la dérive de leur vie. Dans l’ivresse, les langues se lient, puis se délient. Chacun réalise l’impact qu’il a pu avoir sur la vie de l’autre. Le lien invisible les unissant apparaît peu à peu, sombre, lourd et culpabilisant. À travers l’amour, l’aversion, la violence et la trahison, découvrez au Théâtre la Croisée des Chemins un thriller psychologique intense, talentueux et saisissant.
Dans un lit, deux hommes s’étreignent, rient, se chahutent.
Quentin est venu rendre visite à l’improviste à Alexandre. De passage, il a loupé son train et trouve l’occasion parfaite pour retrouver son ancien ami de faculté à l’attachement indéfini. C’est probablement un signe du destin, qui sait ?
Dans l’euphorie des retrouvailles, ils se racontent leur vie, en surface. Ils parlent de Théo, un ami commun aux rapports tout aussi confus pour chacun et de Xavier, un plan cul d’Alexandre.
Puis, Quentin va trouver une seringue dans les affaires d’Alexandre. Celui-ci tente d’éluder puis s’enfonce dans un mensonge que son ami ne croit pas. De fil en aiguille, chacun va révéler à l’autre la terrible descente aux enfers qu’il vit… S’ensuit alors une montagne russe émotionnelle juste et prenante dans laquelle nous sommes transportés…
Bien que nous puissions deviner les liens entre les protagonistes au cours de la pièce, Alexis Bloch arrive à nous perdre, nous captiver, nous enivrer pour nous maintenir en expectative et ça marche… Son style à fleur de peau, mêlant subtilement sensibilité et impétuosité nous a une fois de plus conquis. Bien que furtive, l’apparition de Mahmoud Ktari est touchante, renforçant l’acuité du texte. Et l’interprétation de Benjamin Gourvez est si prenante et émouvante que, submergés, des larmes perlaient par moments sur nos joues…
Nous étions tellement emportés et sonnés par cette intimité partagée que lorsque le rideau est tombé, quelques instants nous furent nécessaires afin de nous reconnecter et applaudir comme il se doit…
by Jean-Philippe
Coupables
De et mis en scène par : Alexis Bloch
Avec : Alexis Bloch, Benjamin Gourvez, Mahmoud Ktari
La Saint-Chapelle du Château de Vincennes accueille exceptionnellement une cinquantaine d’inconnues. Des Détenues qui sont passées devant l’objectif de la photographe Bettina Rheims.
Une série de face-à-face avec les visiteurs aussi troublants, touchants, intrigants qui se dévoilent dans une très belle scénographie.
Ce jeudi matin de vernissage, les rayons de soleil jouent avec les vitraux et les pierres de la Saint-Chapelle. Le monument récemment restauré est le cadre d’un recueillement un peu particulier.
Les portraits des Détenues de Bettina Rheims sont installés dans des sortes d'”oratoires“, voulus par l’artiste et son scénographe.
Ce qui trouble c’est que le milieu carcéral est totalement effacé des épreuves photographiques qui nous font face. Bettina Rheims confirme : “Rien ne dit la prison dans mes photos. J’aurais pu les photographier dans des cellules, dans les couloirs. Ce sont des portraits de femmes presque normales.”
“J’ai eu l’impression d’être utile en prison”
Bettina Rheims a rencontré plus d’une centaine de femmes. Certaines ont refusé d’être photographiées car leur famille ne sait pas, pense qu’elles sont en voyage.
Pour celles qui ont accepté, les motivations ne sont pas toutes identiques : elles ont voulu la photo soit pour elles, soit pour leur famille, leurs amis, soit pour s’en servir à leur sortie de prison, pour rencontrer quelqu’un, par exemple. Toutes étaient impatientes de recevoir leur portrait offert par l’artiste.
L’espace réduit pour installer le studio photo a imposé une proximité totale entre la photographe et ses modèles.
“J’avais ma photo assez vite. Mais je prolongeais le moment. Je passais une heure avec chacune. Elles m’ont beaucoup parlé et elles m’ont toutes dit ce qu’elles avaient fait.” Mais à aucun moment l’artiste a posé un jugement sur l’une d’entre elles.
Toutefois, elle a eu besoin de retranscrire les mots qu’on lui avait confiés en rentrant à l’hôtel avec sa journée de shootings. Certains extraits de ces échanges sont intégrés dans l’exposition. Impossible en revanche d’en connaitre son auteure, ils sont anonymes.
Ce projet interroge sur la féminité. Certaines modèles n’ont pas voulu se maquiller car “on se maquille quand on a un amoureux. Ici, il n’y a pas de plaisir“. D’autres ont pioché dans la modeste garde-robe que Bettina Rheims apportait en prison.
“Je suis quelqu’un de libre, je ne veux pas que l’on m’enferme”
Bettina Rheims confie et dit sa peur de la prison avant d’y rentrer la première fois. Elle a pourtant accepté la proposition de Robert Badinter d’aller à la rencontre de ces femmes “que plus personne ne regarde, qui sont laissées à l’abandon.”
A son tour, la photographe a été fouillée, s’est fait confisquer son téléphone. Elle a entendu les verrous se fermer les uns après les autres derrière elle.
Une fois passée cette première journée, elle est retournée à la rencontre d’autres femmes, dans d’autres prisons. “J’ai passé un hiver en prison. J’aurais pu continuer ce travail.”
Détenues est une expérience inédite et hors normes par son sujet et le lieu qui l’accueille.
Horaires :
ouvert tous les jours
de 10h30 à 13h et de 14h à 16h30
Détenues
(Editions Gallimard) c’est aussi un livre d’une soixantaine de photographies avec la participation de Robert Badinter et Nadeije Laneyrie-Dagen.